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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 05:03

 

 

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Des graffitis pour faire disparaître les barricades


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On les a matraqués, refoulés et ils se sont même fait tirer dessus, mais les militants égyptiens sont revenus dans le centre du Caire pour maintenir la flamme de leur révolution avec cette fois des pinceaux et des pots de peinture.

De loin, la grande avenue Cheikh Rihan, d'ordinaire très encombrée, apparaît étrangement vide et calme. Pas une voiture, pas âme qui vive.

 

En s'approchant, on réalise qu'une fresque en trompe-l'oeil a reproduit la perspective de la rue avec ses lampadaires et ses arbres sur une barricade de béton édifiée par les forces de l'ordre pour barrer la voie.

La campagne intitulée "pas de murs" vise à utiliser les multiples barricades en blocs de pierres et murs érigés par la police et l'armée pour interdire des rues proches de la célèbre place Tahrir, épicentre du soulèvement qui a renversé le président Hosni Moubarak en février 2011, et site d'innombrables manifestations depuis.

 

Officiellement, ces murs visent à protéger des bâtiments officiels, souvent pris à partie dans le contexte politique volatile qui règne depuis l'an dernier, et qui pourrait se tendre à nouveau avec l'élection présidentielle prévue fin mai.

 

Mais pour les manifestants, ils témoignent d'une volonté de morceler le quartier afin d'empêcher les cortèges de protestation contre l'actuel pouvoir militaire de se déplacer d'une rue à l'autre.

 

La réponse au béton se fait à coups de pinceaux, mêlant humour, espoirs et colère.

 

"Nous n'avons pas fait une révolution pour en arriver à ce qu'ils (les forces de l'ordre) construisent des murs de séparation", affirme Ammar Abou Bakr, professeur à l'université des Beaux-Arts de Louxor (sud).

"Notre campagne est non-violente, il s'agit juste de faire des brèches dans ces murs grâce à des dessins", ajoute-t-il. 

De nombreuses palissades barrant les rues ou des murs d'immeubles du centre ville sont devenus de véritables fresques où l'on retrouve pêle-mêle des caricatures des généraux au pouvoir et des portraits des jeunes "martyrs" de la révolution.

Une ballerine faisant des pointes, une femme en robe noire traditionnelle portant une bonbonne de gaz sur la tête, des loups, des serpents à tête humaine et autres personnages ornent aussi désormais les rues du centre-ville.

"Notre révolution est pacifique. S'ils jouent avec les murs, nous jouons avec les esprits. Ils dressent des murs, mais nous faisons en sorte qu'on ne les voie plus" affirme Amr Nazir, un autre dessinateur.

Jouant au chat et à la souris avec les autorités, les artistes peignent à toute allure avant que leurs oeuvres ne soient effacées.

"Les autorités n'acceptent pas les mouvement de graffitis, pas seulement en Egypte mais dans le monde entier. Nous tentons d'introduire un nouveau style, de nouveaux sujets", affirme Alaa Awad, un autre professeur des Beaux-Arts de Louxor.

Lui a décidé de peindre un sujet inspiré d'une page de la Description de l'Egypte, la monumentale encyclopédie réalisée par les savants de l'expédition de Napoléon Bonaparte, dont un des rares exemplaires a disparu dans l'incendie d'un institut historique en décembre près de Tahrir.

Mais peu après la fresque terminée, des manifestants ont fait tomber les blocs de béton qui lui servaient de support. Non pour détruire la peinture, mais pour abattre ce mur situé près du siège du gouvernement, emblématique de la volonté du pouvoir de protéger ses institutions.

D'autres murs ont été décorés de portraits de Samira Ibrahim, jeune manifestante qui accuse l'armée de pratiquer des "tests de virginité" sur les femmes arrêtées lors des rassemblements contre pouvoir militaire.

Une peinture la représente, le regard rebelle, au-dessus de soldats ayant tous le visage du médecin militaire poursuivi par Samira, récemment relaxé par la justice militaire.

Un peu plus loin une série de portraits de personnes tuées durant les manifestations, portent des ailes de couleur vive, symbolisant, explique Ammar Abou Bakr, "les martyrs, les saints et les anges" dans l'art pictural des Coptes (chrétiens d'Egypte).

Cette forme d'art libre dans la rue attire désormais de nombreuses personnes dans le centre ville, qui prennent des photos et posent devant les graffitis et oeuvres murales.

"Je suis passé dans la rue et j'ai reconnu les portraits de martyrs", raconte Gamal al-Sayyed, un consultant en informatique. "Comme le montre le graffiti, ils sont maintenant devenus des anges". bluewi

 

 

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Présidentielle égyptienne: rebondissements pour la clôture des candidatures

 

Le dépôt des candidatures pour la présidentielle égyptienne s'est terminé dimanche avec des rebondissements de dernière minute qui bouleversent la course à la magistrature suprême, à près de six semaines du premier tour.

 

Une vingtaine de personnes ambitionnant de diriger le pays le plus peuplé du monde arabe après la chute en février 2011 du régime de Hosni Moubarak se sont officiellement portées candidates.

Parmi elles figurent l'ancien patron de la Ligue arabe Amr Moussa, le prédicateur salafiste Hazem Abou Ismaïl, le richissime homme d'affaires et membre des Frères musulmans Khairat al-Chater, l'ancien membre de la confrérie islamiste Abdelmoneim Aboul Foutouh ainsi que le dernier chef de gouvernement de M. Moubarak, Ahmad Chafiq.

L'ancien chef du Renseignement Omar Souleimane, un pilier de l'ère Moubarak, a déposé son dossier de candidature moins d'une demi-heure avant la clôture à 14H00 locales (12H00 GMT).

La police militaire gardait l'entrée de la commission électorale située en banlieue du Caire, de crainte de violences entre partisans et opposants aux candidats.

Le Conseil suprême des forces armées, à qui M. Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant sous la pression d'une révolte le 11 février 2011, s'est engagé à passer les rênes du pays aux civils en juin, une fois un président élu.

Le processus électoral a permis à des membres de l'ancien régime de revenir sur le devant de la scène, alors qu'ils faisaient jusqu'à récemment profil bas par peur de représailles.

"Le peuple veut Omar Souleimane!" criait la foule de partisans de l'ancien vice-président devant la commission électorale. "Il ramènera la stabilité et rétablira notre dignité", disait l'un d'entre eux.

L'avocat de gauche Khaled Ali et Abdallah al-Achaal du parti salafiste al-Assala se sont également enregistrés dimanche.

Bothaina Kamel, seule personnalité publique féminine à se porter candidate, n'a pas pu rassembler les 30.000 signatures d'électeurs nécessaires pour se qualifier.

Cette présentatrice de télévision et militante pro-démocratie a toutefois indiqué à la presse qu'elle continuerait "d'oeuvrer à développer la conscience politique du peuple égyptien".

Le processus de candidature a été émaillé de coups de théâtres, devenant source de stupeur ou d'hilarité en Egypte.

Le salafiste Hazem Abou Ismaïl, connu pour ses positions anti-américaines, va ainsi probablement être disqualifié après l'annonce que sa mère a été naturalisée Américaine en 2006. Selon la loi électorale, tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse.

Les Frères musulmans, qui s'étaient engagés à ne pas participer à la présidentielle, ont créé la surprise en présentant Khairat al-Chater.

Mais ce dernier pourrait lui-même être disqualifié car il est sorti de prison en mars 2011 après avoir été condamné par un tribunal militaire à sept ans de réclusion pour des accusations de terrorisme et de blanchiment d'argent.

Or la loi stipule que toute personne ayant été condamnée à de la prison doit attendre six ans à partir de la fin de sa peine ou de la date de sa grâce avant de pouvoir retrouver ses droits politiques.

Samedi, la justice administrative a d'ailleurs interdit à l'opposant Ayman Nour de se présenter en vertu de cette loi, bien que le pouvoir militaire ait décidé quelques jours auparavant de lui rendre ses droits politiques.

Pour être sûrs de rester dans la course au cas où leur candidat serait disqualifié, les Frères musulmans ont présenté en dernière minute un candidat "alternatif", le président de leur Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohammed Morsi.

Quant à Safwat Hegazy, le candidat de la Gamaa islamiya, groupe ultra conservateur auteur de nombreuses attaques dans les années 1990 avant de renoncer à la violence, il a finalement décidé de se retirer de la course.

Le premier tour de la présidentielle est prévu les 23 et 24 mai et la commission doit examiner les candidatures du 13 au 15 avril. Les candidats rejetés auront 48 heures pour présenter un recours. tempsreel.nouvelobs

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