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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 00:58

Des militants égyptiens manifestent contre les «tests de virginité»


La question des tests de virginité est devenue... (Photo: Reuters)

La question des tests de virginité est devenue un point de ralliement pour les jeunes militants pro-démocratie, qui estiment qu'il s'agit d'un exemple de la façon dont leur révolution a été détournée par les militaires qui ont pris le pouvoir après le renversement d'Hosni Moubarak, l'an dernier.  Photo REUTERS

 

Des centaines de militants égyptiens se sont rassemblés dans le centre du Caire, vendredi, pour dénoncer un récent jugement qui a blanchi un médecin militaire accusé d'avoir mené des «tests de virginité» forcés sur des militantes.

La question des tests de virginité est devenue un point de ralliement pour les jeunes militants pro-démocratie, qui estiment qu'il s'agit d'un exemple de la façon dont leur révolution a été détournée par les militaires qui ont pris le pouvoir après le renversement d'Hosni Moubarak, l'an dernier.

Les généraux ont été sévèrement critiqués pour des pratiques qui violent les droits de la personne, comme les tests de virginité, qui s'apparentent à ceux autrefois menés par les forces de sécurité du régime Moubarak.

Les manifestants ont brandi des portraits de Samira Ibrahim, une jeune militante qui a publiquement dénoncé ces tests de virginité. Sa décision de dénoncer cette pratique au grand jour a ébranlé les tabous de la société égyptienne, où les femmes victimes d'abus sexuels sont plus souvent critiquées que leurs agresseurs.

Samira Ibrahim a porté plainte contre un médecin militaire, l'accusant de l'avoir soumise à un test de virginité l'an dernier après son arrestation par l'armée durant une manifestation.

«Tu es plus honorable que ceux qui t'ont humiliée», a scandé la foule de manifestants, qui comprenait des hommes et des femmes.

Des manifestants portaient une pancarte montrant une femme avec une main sur la bouche, symbolisant la façon dont les femmes égyptiennes sont forcées de garder le silence face aux agressions.

«Nous ne voulons pas que les femmes égyptiennes soient traitées comme des citoyennes de seconde classe», disait une affiche.

Les allégations au sujet des tests de virginité sont apparues après la manifestation du 9 mars 2011 au Caire, qui a pris une tournure violente quand des hommes en tenue civile ont attaqué les manifestants et que l'armée a vidé la place par la force. L'organisation Human Rights Watch affirme que sept femmes arrêtées ont été forcées de subir des tests de virginité.

Un tribunal militaire a innocenté le médecin militaire dimanche, citant des contradictions entre les témoignages des témoins. Samira Ibrahim, qui estime n'avoir presque aucune chance de gagner en appel, a annoncé son intention de porter plainte devant une instance internationale.

«Je suis déterminée à les poursuivre», a-t-elle dit lors d'une entrevue avec l'Associated Press jeudi. «Je n'abandonnerai pas et je porterai plainte contre eux devant des tribunaux internationaux.»

Parmi les sept femmes soumises à des tests de virginité, elle est la seule à avoir osé en parler publiquement et à avoir présenté un récit détaillé de l'incident.

La jeune femme, qui porte le voile islamique, affirme que le fait d'avoir parlé de ce qu'elle a vécu lui a coûté cher au plan personnel.

«Cette histoire a affecté mon emploi et ma réputation parce que je ne me sentais pas à l'aise d'en parler devant le public», a-t-elle dit.

Elle a remporté une autre poursuite en décembre, quand un tribunal civil a ordonné aux dirigeants militaires du pays de cesser de mener des «tests de virginité» sur les femmes détenues. Il s'agissait d'une rare condamnation d'une pratique militaire par un tribunal civil en Égypte.

La cour a fondé son jugement sur des commentaires faits par un membre du Conseil suprême des forces armées à l'organisation Amnistie internationale en juin. Selon l'organisation, le major-général Abdel Fattah al-Sisi a justifié les tests comme une façon de protéger l'armée d'éventuelles allégations de viol.

Maggie Michael, Associated Press, Le Caire ; cyberpresse

 

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Le harcèlement sexuel, la onzième plaie d’Égypte

La révolution du 25 janvier avait redonné espoir aux Égyptiennes.

La révolution du 25 janvier avait redonné espoir aux Égyptiennes. © AFP

 

Commentaires désobligeants, attouchements, exhibitionnisme... En Égypte, le harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes est depuis longtemps monnaie courante. La révolution n'y a rien changé.

« Un homme à moto s'est approché et m'a agrippée par-derrière. Je lui ai hurlé dessus alors qu'il s'éloignait. Une dizaine de personnes étaient présentes dans la rue, personne n'a réagi. » Ce témoignage n'a rien d'un incident isolé. Des dizaines de faits similaires sont quotidiennement rapportés sur le site de HarassMap, une initiative recensant les cas de harcèlement sexuel en Égypte. Depuis le lancement du site, en décembre 2010, près de 700 agressions ont été listées.


Dans le pays le plus peuplé du monde arabe, le harcèlement sexuel est depuis des années un véritable fléau. Cela va des commentaires désobligeants aux attouchements inappropriés, en passant par l'exhibitionnisme et les invitations sexuelles. En 2008, une étude du Centre égyptien pour les droits de la femme révélait que 83 % des femmes interrogées ont été harcelées sexuellement ; 46 % ont affirmé subir ce harcèlement de manière quotidienne, 91 % dans des lieux publics. Quant aux hommes, ils sont 63 % à admettre avoir déjà pratiqué le harcèlement.


Au Maroc, le suicide d'Amina Al Filali suscite un débat national sur le viol et le droit des femmes

Longtemps considéré comme tabou, le sujet est aujourd'hui abordé plus librement. Mais si des organisations de la société civile ont rédigé plusieurs projets de loi visant à pénaliser le harcèlement, rien de concret n'a été entrepris par les autorités. Pour beaucoup, ce sont les difficultés économiques et sociales - qui repoussent l'âge moyen auquel les hommes se marient (29 ans) - conjuguées à des normes sociales prohibant les relations sexuelles hors mariage qui ont contribué au développement du phénomène. « Les gens subissent des pressions très importantes. Et dans une société qui ne permet pas à ses citoyens d'exprimer leurs frustrations, les opprimés reproduisent sur de plus faibles qu'eux ce qu'ils subissent », explique Rebecca Chiao, cofondatrice et directrice de HarassMap.


Fanatisme


Mais l'argument socio­économique ne suffit pas à expliquer l'ampleur du phénomène. « Le harcèlement a lieu partout, dans les quartiers pauvres comme dans les quartiers riches. Ceux qui le pratiquent sont autant des hommes que des jeunes garçons, mariés ou célibataires, riches ou pauvres », précise Racha Hassan, chercheuse spécialisée dans les droits de la femme et l'un des auteurs de l'étude du centre égyptien. « La société égyptienne est devenue une société machiste et patriarcale.


Certains l'utilisent comme une arme politique pour briser la détermination des militantes.

Quand une fille se fait harceler, c'est elle que l'on blâme, et non l'agresseur », déplore-t-elle. C'est pour cela que les victimes portent rarement plainte. Pour la chercheuse, ce glissement s'est amorcé avec la propagation d'« un discours religieux extrémiste qui fait de la femme un objet inférieur à l'homme que l'on traite avec mépris ».

 

Hordes


La révolution du 25 janvier avait redonné espoir. « Durant dix-huit jours, les gens étaient surpris, ils nous appelaient pour nous dire qu'il n'y avait pas d'agression, qu'ils se sentaient en sécurité », se souvient Rebecca Chiao. Mais après la chute de Hosni Moubarak, le phénomène est reparti de plus belle. Dans certains cas, le harcèlement est utilisé comme une arme politique pour briser la détermination des militantes égyptiennes. C'est ce qu'a découvert à ses dépens la journaliste égypto-américaine Mona Eltahawy, brutalement interpellée le 23 novembre 2011 par les forces de l'ordre durant un mouvement de protestation et violentée dans les locaux même du ministère de l'Intérieur.


Mais les manifestations sont aussi particulièrement propices aux agressions sexuelles. Lors du premier anniversaire de la révolution, le 25 janvier 2012, plusieurs femmes ont affronté des hordes de jeunes hommes qui tentaient de les déshabiller. Un incident qui rappelle les cas de harcèlement généralisé qu'a connus la capitale égyptienne en 2006 et en 2008 après le mois de ramadan. Et qui montre que le pays attend encore sa révolution des moeurs. jeuneafrique


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Maroc :`Loi sanctifiant le viol, indignation au Maroc après le suicide de l’adolescente violée

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