Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 03:51

La lutte des classes et l'interventionnisme en Libye

 

Il n’est pas douteux que la révolution libyenne soit une vraie révolution, même si celle-ci n’a pu se développer sans le soutien des occidentaux (sans oublié les qataris). Le nier reviendrait à nier que la révolution mexicaine de la décennie 1910-1920 ait été une vraie révolution, sous prétexte que Venustiano Carranza, Emiliano Zapata et Francisco (Poncho) Villa reçurent des armes et le soutien diplomatique des USA contre le dictateur Victoriano Huerta. Comparaison n’est pas raison, sans doute, mais il bon de se rappeler que l’impérialisme ne se manifeste pas nécessairement sous une forme contre-révolutionnaire et qu’il peut soutenir la révolution pour mieux la contenir. Ainsi le soutien extérieur potentialise-t-il l’élan révolutionnaire, pour mieux l’orienter vers des fins qui lui convienne. Tel fut le cas, d’ailleurs, de la révolution mexicaine, où les USA armèrent ensuite Carranza, le représentant de la fraction urbaine et petite bourgeoise, contre les révolutionnaires socialisant et agrairien Zapata et Villa (1). 

1_Les_Marines_US_levent_le_drapeau_sur_V
Les Marines US lèvent le drapeau sur Vera Cruz, Mexique, 1914

     
Point n’est besoin de s’étendre, ici, sur la propagande mise en œuvre par les occidentaux et Al Jazeera (télévision qatare) pour légitimer la révolution libyenne, même si avec le recul, il apparaît que la conquête « à main nu » de la caserne de Benghazi ou l’existence de la fameuse colonne de char censée menacer la ville furent douteuse et que le bombardement de manifestants par l’aviation de Kadhafi n’est étayé par aucun fait objectif. Mais, après tout, le mensonge et la ruse sont consubstantiels à la guerre. Point n’est besoin non plus de s’étendre sur l’ampleur des moyens mis à disposition des révolutionnaires (armes, argents, soutien aérien, informations, forces spéciales…) en totale violation de la résolution de l’ONU qui prévoyait la seule protection des populations (2). 

2_Avions_US_pendant_lexpedition_de_1916_
Avions US pendant l'expédition de 1916 au Mexique

 

3_Harley_Davidson_equipees_de_mitrailleu
Harley Davidson équipées de mitrailleuses pendant l'expédition de 1916 au Mexique

   
Si la révolution libyenne est une véritable révolution, c’est parce qu’elle a su mobiliser simultanément des classes sociales autour d’un objectif convergent de renversement d’une oligarchie qui accaparait la rente pétrolière, qui encadrait la population avec des « comités révolutionnaires » et des méthodes policières de type totalitaire et qui achetait la paix sociale en faisant retomber quelques miettes de la rente pétrolière, en recrutant une administration pléthorique et en faisant effectué les travaux les plus difficiles à une armée de travailleurs migrants. 
   
La révolution libyenne a fait converger une petite bourgeoisie citadine, une jeunesse prolétarisée et des minorités opprimées. La petite bourgeoisie – incarnée par Benghazi – se voyait limitée dans son développement par une administration corrompue et par la médiocrité de l’enseignement dispensé en Libye. La jeunesse se trouvait de plus en plus en difficulté pour accéder à l’insertion. Les minorités, en premier lieu les berbères, subissaient une oppression culturelle, sociale et politique (3). 

4_Francisco_Poncho_Villa_et_Emiliano_Zap
Francisco (Poncho) Villa et Emiliano Zapata assis côte à côte

    
Ces différentes classes sociales unies par le projet de se débarrasser de l’oligarchie kadhafiste ont combattu côte à côte, et durement. La forme de guerre imposée par les occidentaux fut en effet très violente, car elle consiste à débusquer un ennemi qui se terre pour se protéger des bombardements et à le contraindre à une visibilité qui fera une cible pour les avions de l’Otan. La guerre civile fut sanglante, même si nous ne disposons pas de chiffre fiable pour évaluer le nombre de morts (on a parlé de 30.000 à 50.000 morts, mais ces chiffres sont invérifiables et certainement douteux) (4). La violence en s’exacerbant a ravivé les vieilles oppositions régionales et tribales, les groupes vaincus étant aujourd’hui animé d’un ressentiment durable.
    
A l’exemple de la révolution mexicaine, les occidentaux et les qataris semblent à présent faire leur choix en faveur de l’une des factions révolutionnaires. Au lieu d’employer l’énergie collective, notamment en remobilisant les instances de médiations tribales et religieuses, pour élaborer un projet de société qui fasse consensus entre les factions, la petite bourgeoisie libyenne et ses alliés occidentaux semblent se lancer dans une entreprise d’élimination des groupes rivaux. 

5_Venustiano_Carranza_au_centre.jpg
Venustiano Carranza (au centre)

    
Cette option s’est concrètement traduite par la dissolution du CNT (Conseil national de transition), qui réunissait toute les factions, pour former un gouvernement composé de technocrates (la plupart inconnus des libyens, l’un des rares connu étant Abdelrahmane ben Yazza, ancien responsable de la compagnie pétrolière italienne ENI, qui s'est vu confier le portefeuille du Pétrole et du Gaz). Manifestement, les missions prioritaires de ce gouvernement sont : 
1. de relancer, avec le concours des majors, la production pétrolière (à un rythme très soutenu, puisque le Libye devrait retrouver sa production d’avant-guerre d’ici la mi-2012)(5),   
2. de maintenir une administration en assurant le paiement des fonctionnaires dans un contexte de totale dépendance vis-à-vis de l’Occident, celui-ci ayant gelé 150 milliards d’avoir libyens, qui ne sont restitués aux autorités libyennes qu’au compte-goutte. A ce jour le Conseil de sécurité n’a autorisé qu’un déblocage de 18 milliards et dans les fait, seuls 3 milliards ont été versé (6).
3. de reconstituer une armée à partir des brigades de l’armée kadhafiste qui se sont ralliées au CNT à l’occasion de la rébellion.  
    
En refusant les concessions politiques à la jeunesse et aux minorités, en refusant toute politique qui permettrait de cantonner dans des garnisons les « thowars » (combattants révolutionnaires) en échange d’une solde, tout en offrant des aides pour leur réinsertion dans la vie civile (l’Etat libyen est assez riche pour financer ce type de projet), le gouvernement libyen et les occidentaux laisse se développer un climat d’anarchie. Les combattants ne peuvent rendre leurs armes s’ils n’obtiennent aucune concession politique - ne serais-ce pour que le sacrifice de leurs camarades n’aient pas été inutile. Le gouvernement laisse pourrir la situation en escomptant le retournement d’une population qui, aspirant légitimement à un retour à la vie « normale », pourrait se lasser et dénoncer dans leurs « libérateurs » d’hier des fauteurs de troubles. 

6_Affiche_US_promettant_une_recompense_p
Affiche US promettant une récompense pour la capture de Villa

    
Le samedi 10 décembre, les forces gouvernementales semblent avoir tenté un premier coup de force, mais sans succès contre les « thowars ». Des soldats de la deuxième brigade d'infanterie de l'armée nationale libyenne, commandés par Khalifa Belqasim Haftar, nommés « chef d’Etat major » par les officiers de l’armée libyenne le 17 novembre 2011, ont tenté de prendre le contrôle de l’aéroport de Tripoli, occupé par des thowars de la ville de Zenten. Khalifa Belqasim Haftar est l’homme des américains, ancien chef de la « Force Haftar », entraînée au Tchad par la CIA dans les années 90, pour renverser Kadhafi. D’après certaines rumeurs, Khalifa Haftar aurait fait enlevé le Général Abdelfattah Younès, chef militaire du CNT (et ex-n°2 du gouvernement libyen, rallié à l'insurrection) et l’aurait ensuite livré aux islamistes de "la Brigade des Martyrs du 17 février", qui se serait chargée de le torturer et de l’assassiner le 28 juillet 2011. Khalifa Haftar était le chef de cabinet d'Abdelfattah Younès et il l'a immédiatement remplacé à la tête des troupes du CNT. 

7_Combattants_zapatistes_1911.jpg
Combattants zapatistes, 1911

    
L’action militaire contre l’aéroport a été préparée idéologiquement par des manifestations de tripolitains contre les thowars, par l’arrivée du Qatar - où il réside -, de Youssef Karadhaoui (ou Al-Qaradawi ou al-Qaradâwî), consultant religieux sur Al Jazeera, président de Union Internationale des Savants Musulmans (oulémas), pour demander aux miliciens de désarmer et par un accord politique avec les thowars de Misrata pour qu’ils quittent Tripoli. 
   
Samedi 10 décembre, donc, l’armée a tenté une reprise en main de l’aéroport, mais a échouée devant la résistance des thowars de Zenten. Il y aurait eu au moins cinq blessés. Les thowars ont dénoncé un coup de force pour s'emparer de l'aéroport et fait appel au ministre de la défense, Oussama Jouili, ancien chef des combattants de Zentan, qui a minimisé l’incident. Par contre, Al Jazeera (chaîne Qatar) a relaté les faits de manière très originale et dénoncée une tentative d'assassinat de Khalifa Haftar (7). 

8_assassinat_de_pancho_villa.jpg
Francisco (Poncho) Villa assassiné

    
Ce premier coup d’essais est raté et il ne me manqué d’accroître la défiance de thowars vis-à-vis du gouvernement. On perçoit qu’à partir de Zenten, ville de l’ouest, un pôle de résistance se structure. Assez puissant pour imposer la nomination de leur ancien chef au poste « ministre de la défense » (même s’il n’a pas l’air d’avoir beaucoup d’autorité sur les unités militaire) et en jouant de quelques atouts : les thowars de Zenten détienne Seif al-Islam Kadhafi (homme gênant), ils ont des liens avec les berbères du Djebel Nafoussa (qui ne voient venir aucune reconnaissance de la langue amazigh, ni de projet d’autonomie régionale) et ils ont des alliances traditionnelles avec les habitants de Bani Walid, fief des Ouarfalla (ou Werfallah), tribu traditionnellement alliée à Kadhafi et qui ne manquerait pas de s’allier aux thowars Zenten, si c’était là le moyen de se venger de la mise à sac de leur ville par les thowars de Misrata (8). 
     
A laissé les choses pourrir, d’autres pôles de résistances pourraient se structurer, regroupant des fractions de la jeunesse révolutionnaire, des membres des tribus défaites et humiliées et d’autres minorités, en particulier noire, comme celle de Tawargha (ou Taouergha), à l’ouest du pays, celle du district de Sabha, dans le centre ou encore les touaregs des zones sahéliennes. 
    
Gageons que pour aider le nouveau gouvernement libyen à mater dans le sang les classes populaires et la jeunesse en arme, nos médias nous apprendrons bientôt que les insurgés sont des « sauvages », incapables d’apprécier à sa juste valeur la liberté que nous leur avons « offert », et qu’ils méritent, en définitive, un gouvernement islamique autoritaire. 

9_Douglas_Fairbanks_dans_The_Lamb_1915.j
Douglas Fairbanks dans The Lamb, 1915

 

 

Notes 

(1) Rappel historique concernant la guerre civile mexicaine : le 9 février 1913 un coup d’État est organisé par Victoriano Huerta qui établit une dictature. Venustiano Carranza, gouverneur du Coahuila, lance une insurection qui va être rejointe par des groupes de guerilla déjà organisés autours de personnalités comme Emiliano Zapata, Francisco (Poncho) Villa ou Pascual Orozco.  En mars 1913, Th. Woodrow Wilson est élu à la Maison Blanche. Il autorise les livraisons d'armes en faveur des révolutionnaires. Le 21 avril 1914, Woodrow Wilson ordonne à la marine d'envahir le port de Vera Cruz, Mexique. Le prétexte est l’arrestation de quelques marins américains en goguette par les autorités mexicaines. En juin, Huerta est obligé de fuir le Mexique. Les USA quitte Vera Cruz en novembre 1914. Après une phase confuse où les chefs révolutionnaires se dispute le pouvoir, Washington reconnaît en octobre 1915 le gouvernement de Venustiano Carranza et établit un embargo sur les munitions que Villa se procurait jusque-là aux États-Unis. Wilson fournira des projecteurs électriques géants alimenté par du courant américain afin d'aider Alvaro Obregon à repousser l'attaque de nuit des troupes de Villa à la ville frontalière d'Agua Prieta et il autorisera les armées de Carranza à passé par les Etat-Unis pour prendre à revers les Villistes.  Le 16 janvier 1916, Villa pour mettre la main sur un marchand d'armes US, Samuel Ravel, qui lui a vendu des munitions défectueuses entre aux USA et attaque la petite ville de Columbus dans le Nouveau-Mexique et y fait une quinzaine de victimes. Wilson ordonne alors au général Pershing d’engager les opérations contre Villa pour s’en emparer mort ou vif. Les troupes américaines interviennent équipées d’avions et de motos, dans le Chihuahua et les opérations durent jusqu’en février 1917 sans aboutir à des résultats décisifs. Le 1er mai 1917, Carranza est nommé président à titre définitif et il accélère la guerre à outrance contre les dissidents, Zapata et Villa. Le 10 avril 1919, Zapata est attiré dans un guet-apens et tué. A la chute de Carranza en 1920, le nouveau président Adolfo de la Huerta offre à Villa l’amnistie et un ranch à Chihuahua, en échange de l’arrêt de ses activités guerrières et de son retrait de la vie politique. Villa accepte, mais meurt trois ans plus tard, assassiné dans son ranch pour des raisons politiques, pendant la présidence de Obregon. Le Mexique payera cher ce « soutien » US, puisque Carranza cèdera aux USA l'État de Basse-Californie. 
   
(2) Les doutes émergent du fait qu'Al Jhazira a été reprise en main et que la plupart des "informations" concernant les massacres imputés aux kadhafistes sont peu étayées. "Aucun témoignage direct n’a été produit, aucune image de ce massacre n’a été montrée – ce qui, à l’époque des téléphones portables avec caméra, omniprésents, paraît surprenant", observe Hugh Roberts dans un article paru dans la London Review of Books. Rony Brauman fait observer que "la militarisation du soulèvement a été presque immédiate, dans les jours qui ont suivi les premières manifestations. A Misrata, la résistance a été particulièrement vigoureuse, et il est faux de prétendre que des civils se soient battus à mains nues contre des troupes suréquipées."
Voir : 
Monde du 24.11.11, L'opération libyenne était-elle une "guerre juste" ou juste une guerre ?
Blog de l'historien Tzvetan Todorov. La guerre de Libye : les faits et leur représentation 
26.11.11. Médiapart/blog. Libye : après la stratégie du choc, la stratégie du chaos artificiel ?
07.12.11. Mediapart/blog. Le Qatar, un inquiétant électron libre en Libye 
    
(3) Voir : 16.04.11. Libération. La vie au pays de Kadhafi
   
(4) Rony Brauman, dans l’interview au Monde cité plus haut fait observer : « Je me trouvais à Misrata en juillet: je m’attendais à voir une ville détruite, j’ai commencé par constater que le port, cible de bombardements répétés, disait-on, était absolument intact. Les affrontements ont en fait été circonscrits à deux quartiers, dans lesquels les dégâts sont énormes, tandis que le reste de la ville est normal. Aucun des habitants avec lesquels j’ai parlé ne se présentait d’ailleurs comme un survivant. En mai et juin, les équipes de Médecins sans frontières qui étaient sur place recevaient très peu de blessés et envisageaient même de plier bagage. Qu’il y ait eu des combats acharnés, que le siège ait été violent, c’est indéniable. Mais Misrata n’est pas cette ville réduite à l’état de décombres que vous [BHL]décrivez. »
   
(5) 07.12.11. Zonebourse. Pétrole : Retour à la production de pétrole plus rapide que prévu en Libye
   
(6) 10.12.11. Reuters. Les dirigeants de Tripoli demandent à l'Onu les fonds libyens

(7) Voir :
07.12.11. Le Figaro (AFP). Libye : manifestation contre les armes
08.12.11. L'Orient le jour. Libye: Misrata demande à ses combattants de quitter Tripoli
08.12.11. Maghreb Confidentiel. Al-Qaradawi en mission commandée
11.12.11. CRIonline. Cinq blessés dans des affrontements samedi à Tripoli
11.12.11. Canoe.ca. Les combattants pas prêts à quitter Tripoli
11.12.11.Magharebia. Affrontements à l'aéroport de Tripoli, attentat contre le chef de l'armée
11.12.11. Blog Ahfir. On creva les yeux du Général Abdel Fattah Younès avant de le brûler vif
  
(8) Seif al-Islam Kadhafi dans une (entrevue) se dit bien traité et qu'il y a même matière à dialoguer avec ses geôliers. Dans le monde diplomatique (Qui a gagne la guerre en Libye ?12/11) il est mentionné que les thowars de Zitan ont refusé d'attaquer Bani Walid, fief des Ouarfalla (ou Werfallah), tribu alliée à Kadhafi.

source : blogs.mediapart

 

_____________________________________

 

Première manifestation contre le CNT qui tente de rassurer Benghazi

?modified_at=1323729096&ratio_x=03&ratio

M. Abdeljalil n'a pas tardé à réagir, promettant plus de transparence sur les activités et la composition du Conseil et appelant les Libyens à la patience. ( © AFP Mahmud Turkia)

Des centaines de Libyens observaient lundi soir un sit-in à Benghazi (est) pour dénoncer pour la première fois le fonctionnement du Conseil national de transition (CNT), qui a tenté de les rassurer en promettant de faire de cette ville la "capitale économique".

Les manifestants se sont installés sur la place Al-Chajara, dont les accès ont été bloqués par deux tentes, selon un correspondant de l'AFP. Cette place avait vu les premiers rassemblements contre le régime de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, le 15 février.

Le "peuple veut une nouvelle révolution", "le peuple veut faire tomber le Conseil de transition", avaient scandé pendant la journée les manifestants, qui ont dit vouloir "corriger la marche de la révolution".

Les protestataires ont réclamé dans un communiqué en 14 points que la liberté d'expression soit garantie, que les responsables de l'ancien régime et les "opportunistes" soient écartés, que les autorités agissent dans la transparence et que les jeunes soient plus impliqués dans la vie politique.

M. Abdeljalil n'a pas tardé à réagir, promettant plus de transparence sur les activités et la composition du Conseil et appelant les Libyens à la patience.

"Le CNT va activer son site internet, donner la liste de ses membres et publier leurs CV et va rendre publiques toutes ses activités", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

"Je veux rassurer les Libyens : avec de la patience, beaucoup de choses vont être réalisées", a-t-il ajouté.

Peu après, des membres du CNT ont relayé ses propos, annonçant que Benghazi aurait à l'avenir un rôle majeur sur le plan économique.

"Benghazi sera la capitale économique de la Libye", a déclaré Abdelrazak al-Aradi, un membre du CNT, ajoutant que des ministères liés à l'activité économique seraient délocalisés dans cette ville, située à 1.000 km à l'est de Tripoli.

M. al-Aradi a indiqué à l'AFP que cette décision avait été prise après les protestations contre le CNT qui ont eu lieu lundi, pour "satisfaire" la population de Benghazi qui se sent "marginalisée et oubliée alors qu'elle a joué le plus grand rôle dans la révolution libyenne".

"Benghazi ne veut pas seulement être la capitale économique. Nous voulons la transparence, une représentation des femmes et des jeunes, la décentralisation et (la publication de) la liste complète des membres du CNT", a réagi Bassem Fakhri, un universitaire de la ville.

Le "processus de la révolution est sur la bonne voie", a assuré le CNT dans un communiqué, promettant transparence, décentralisation, réconciliation et accélération de l'intégration des combattants ex-rebelles aux institutions de l'Etat.

Selon M. Abdeljalil, le gouvernement de transition, formé il y a moins d'un mois, s'est investi dans des dossiers jugés prioritaires, comme la réintégration des combattants (ex-rebelles) dans la société et la sécurité.

"Si ces objectifs sont réalisés dans les 100 prochains jours, ce sera un grand acquis pour les Libyens et le gouvernement", a-t-il estimé.

Soulignant que le travail du gouvernement et du CNT était perturbé dans certaines villes, il a indiqué qu'un budget serait alloué aux Conseils locaux dans plusieurs régions du pays, affectées par un conflit qui a duré sept mois.

Dimanche, l'organisation Human Rights Watch (HRW) avait fait part de sa préoccupation devant le "manque de transparence" des nouvelles autorités, en particulier au sujet des lois adoptées pendant la période de transition, l'attribuant essentiellement à un manque d'organisation.

"Abdeljalil doit apporter des réponses à de nombreuses de questions. Le régime n'a pas changé. Ce sont toujours les mêmes qui oppriment et marginalisent les villes", a dénoncé une avocate de Benghazi, Tahani al-Charif.

Selon Mme Charif, la colère monte depuis que le président du CNT a affirmé que les nouvelles autorités étaient prêtes à pardonner aux forces de Mouammar Kadhafi qui ont combattu les rebelles pendant la guerre.

source .liberation

 

_________________________________________

 

Affrontements entre une tribu et d'ex-rebelles au sud-ouest de Tripoli


Zenten (Libye) - Des combats qui auraient fait quatre morts ont opposé ces derniers jours au sud-ouest de Tripoli d'anciens rebelles à une tribu rivale, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables militaires et un membre de la tribu.

Les violences se déroulent depuis samedi près de la ville de Chgueigua, entre des membres de la tribu des Machachia et des jeunes ex-rebelles de Zenten (170 km de Tripoli) dont les relations se sont encore davantage envenimées pendant le soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi.

Les brigades de Zenten, qui étaient en tête des unités rebelles ayant libéré Tripoli en août, sont lourdement armées et ont surtout puisé dans l'arsenal abandonné par les forces de Mouammar Kadhafi. Les Machachia sont eux accusés d'être des partisans de l'ancien régime.

Hier (dimanche), des Machachia nous ont tiré dessus avec des roquettes. Aujourd'hui (lundi), nous avons répliqué par des Grad, a indiqué à l'AFP Al-Jilani Salem, membre du Conseil militaire de Zenten.

Selon Fraj al-Machay, un membre de la tribu, les violences ont commencé après des provocations de combattants de Zenten, qui auraient installé un barrage près de Chgueigua pour contrôler l'identité des Machachia.

Ca a dégénéré quand ils ont tué un homme devant sa maison. Les gens ici sont très en colère et, depuis, il y a des heurts. Hier ils ont tiré des roquettes Grad. Au moins quatre personnes ont en tout été tuées et une dizaine blessées, a-t-il affirmé.

Ce bilan n'a pas pu être confirmé de source indépendante.

C'est déséquilibré, nous n'avons que des armes légères, a insisté M. Machay.

Le chef du Conseil militaire de Zenten, Mohammed al-Khabbacha, a affirmé de son côté que les Machachia avaient arrêté samedi une vingtaine de personnes après avoir installé un faux barrage.

Des négociations sont en cours. Nous avons une échéance, aujourd'hui est le dernier jour, a-t-il dit à l'AFP, en n'écartant pas une action militaire d'envergure.

D'après lui, les Machachia exigent la libération des membres de leur tribu arrêtés pendant la guerre alors qu'ils combattaient du côté de l'ancien régime.

Les combattants de Zenten demandent de leur côté que la tribu soit désarmée, que les personnes recherchées soient remises aux autorités et que la vingtaine d'otages soit relâchée.

Des incidents impliquant des groupes armés ont régulièrement lieu en Libye, dont le gouvernement s'est fixé pour objectif de désarmer les milices et d'intégrer les factions armées ayant combattu l'ancien régime dans une future armée nationale.

Les nouvelles autorités libyennes entendent aussi faire de la réconciliation nationale une priorité.

Mais la question du désarmement des milices est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, a affirmé la semaine dernière le Premier ministre libyen, Abdel Rahim al-Kib.

Plusieurs milices gardent en effet des installations vitales en Libye. Les combattants de Zenten contrôlent ainsi l'aéroport de Tripoli.

Dimanche, le chef du Conseil militaire de l'ouest libyen, Mokhtar Fernana, a affirmé que les ex-rebelles n'allaient pas quitter la capitale avant la formation d'une armée nationale, comme le réclament des Tripolitains excédés par la prolifération des armes.

source : http://www.romandie

 

_________________________

Sommes-nous au début d’un chaos libyen ?

 

 

Le nouveau gouvernement libyen fait face à plusieurs défis, le plus pressant restant celui du partage du pouvoir. Qui va parvenir à se tailler la part du lion ? Sont-ce les hommes de Misrata, les hommes du Djebel el Gharbi, ou bien les islamistes qui ont eu un rôle décisif sur le terrain et qui ont été les principaux opposants au régime bien avant la révolution de février ? Que deviendra le rôle des tribus qui ont soutenu Kadhafi ? Que faire d’une population qui sort de quatre décennies d’oppression, mais aussi d’assistanat… militarisée et armée jusqu’aux dents ?


drapeau_libye_flottant_200px-5-4c3da.jpg

Pas d’armée libyenne en déroute, mais des stocks d’armements en libre service

Une grande quantité d’armes reste en circulation sur le territoire libyen et les initiatives de collectes initiées par le Conseil National de Transition (CNT) ont toutes échoué. Le nouveau gouvernement a donné aux différentes milices un ultimatum de deux semaines (jusqu’au 20 décembre 2011) pour évacuer la capitale. Le ministre de l’Intérieur, Faouzi Abdelaali, a annoncé un plan d’intégration de cinquante mille combattants dans les forces armées et dans celles du ministère de l’Intérieur. Cela dans le cadre d’un plan complet qui vise la réhabilitation d’un total de deux cent mille combattants. 
Selon différentes sources, AQMI a mis la main sur un arsenal non négligeable d’armes modernes dont des missiles sol-air Sam-7, missiles qui seraient aussi parvenus au Hamas palestinien via les tunnels qui relient la bande de Gaza au Sinaï. Il y a donc beaucoup de spéculation, mais toujours sur fond de vérité, différentes ONG assurant que les casernes et dépôts de l’armée libyenne sont ouverts à tous, donnant accès à des armes allant de la simple Kalachnikov, aux roquettes antichars Crotale (de fabrication française), jusqu’aux missiles sol-air Sam-7. 
Abdel Rahman Chalgham - ancien ministre des Affaires étrangères sous Kadhafi, actuellement ambassadeur libyen aux Nations unies - accuse par ailleurs le Qatar d’ingérence. Le petit émirat soutiendrait financièrement et militairement certaines mouvances islamiques libyennes, outrepassant de fait les nouvelles autorités libyennes. Il est à noter que Mahmoud Djibril, avant dernier Premier ministre, a rejoint Chalgham dans ces accusations. 
Le nouveau gouvernement libyen doit faire face aux attentes d’une population habituée à l’assistanat. A cet égard, l’Etat providence kadhafiste a un système similaire à ceux des pétromonarchies du Golfe, la redistribution de la richesse étant un des piliers du régime. Bien sûr la redistribution - qui se limitait à l’électricité gratuite, un appartement, une voiture, etc. - était inéquitable, les infrastructures manquantes, la corruption endémique, tout comme la prédation du clan Kadhafi. Mais une partie de la population - surtout parmi les soutiens du Guide « bâtisseur » - craint un avenir « humiliant » et n’hésiterait pas à user des armes pour faire valoir ses droits. 

A la frontière tunisienne

Depuis la fin officielle des combats en Libye, le passage de Ras Jdir et sa zone économique (à 170km à l’ouest de Tripoli) ont été le théâtre de plusieurs incidents armés. Le passage de Dehiba dans l’extrême sud tunisien a connu l’attaque d’une patrouille de garde-frontières tunisienne. 
Après la fermeture de la frontière et la demande pressante des autorités tunisiennes, le gouvernement libyen a réagi. Suivant les déclarations du ministre de l’Intérieur libyen Faouzi Abdelaal à son homologue tunisien, des « arrangements » seraient en cours avec les chefs locaux pour « éloigner » les combattants de la frontière en vue d’une prise en charge « professionnelle » des points de passages. 
Mais il est connu que des hommes en armes n’abandonnent pas facilement un passage frontalier. Car grâce à la « taxation », qu’ils imposent souvent au nom de la « cause » et du combat mené (ou à mener), ces passages deviennent source d’autofinancement. 

Rivalités tribales et tractations politiques

Les escarmouches entre combattants perdurent et ne se limitent pas à la capitale ou aux villes traditionnellement pro-Kadhafi, mais sont également journaliers en Cyrénaïque. La tribu d’Abdel Fatah Younès - chef militaire des rebelles mort assassiné - aurait chassé les représentants du CNT de Tobrouk (une des premières villes à rejoindre la rébellion) à la frontière égyptienne. 
Depuis la mi-novembre, des combats opposent différents groupes rebelles dans les faubourgs ou au sein même de Tripoli. Les autorités libyennes assurent que ces affrontements sont provoqués par des hommes toujours loyaux à Kadhafi ou par des éléments « qui ne représentent qu’eux-mêmes ». Si des factions rebelles étaient directement impliquées, cela représenterait un aveu de faiblesse, qui jetterait un sérieux doute sur la mécanique en cours et remettrait en question la crédibilité du nouveau pouvoir, non seulement aux yeux des Libyens mais aussi aux yeux de la communauté internationale.

 
D’un autre côté, l’attitude des rebelles de Zintan, suite à leur capture de Seïf el Islam Kadhafi, reflète la complexité accrue de la scène libyenne. Cette capture survenue en pleine tractation pour la formation du nouveau gouvernement, a permis à Oussama el Djouali - chef militaires des rebelles de Zintan - d’obtenir le portefeuille de la Défense. Les Zinatas, qui entretiennent des « bonnes » relations avec les partisans du Guide, justifient le maintien du fils Kadhafi chez eux par un pacte vieux de 200 ans - conclu avec les Kadhafas - qui les obligent à veiller sur sa sécurité ; défiant de fait le nouveau pouvoir et même la Cour pénale internationale (CPI). 
Ce sont aussi des combattants Zinatas qui tiennent l’aéroport international de Tripoli. Le dimanche 11 décembre, des combats ont opposé des militaires de la nouvelle armée libyenne à ces rebelles qui ont refusé d’évacuer l’aéroport. Leur chef Moukhtar el Akhddar assure que la force qui a essayé d’investir l’aéroport « était certes dans des véhicules de l’armée nationale », mais qu’elle n’agissait pas suivant des ordres de l’état-major, qui selon lui « a nié toute implication ». Les violences ont pris fin après l’intervention du chef du CNT Moustafa Abdeldjalil, du Premier ministre par intérim Abdel Rahim al Kib et du ministre de la Défense Oussama el Djouali. 
Le très médiatique Abdel Hakim Belhajj – ancien djihadiste autoproclamé gouverneur militaire de Tripoli, propulsé par Al-Jazeera au devant de la scène le jour de l’investiture de Bab el Azzizia – s’impose dans la capitale avec une petite force de 300 combattants, bien équipés et qui bénéficient surtout du soutien politique et matériel du Qatar. Cela dit, les frictions se multiplient entre les hommes de Belhajj et les Zinatas, beaucoup plus nombreux et moins disciplinés. 

Les différentes tribus libyennes

Pour comprendre la Libye de demain, il faut revenir sur sa mosaïque tribale, sur leur rôle et emprise sur le terrain : 
- Kadhafas : tribu du Guide forte de deux cents milles individus. Les Kadhafas habitent principalement à Syrte (dernière ville à être tombée entre les mains des rebelles) et à Sebha dans le Centre-Sud du pays. Certains ont soutenu la rébellion (à titre personnel), à l’instar du responsable sécuritaire de Bab el Azzizia qui, en appelant ses hommes à déposer les armes, a accéléré la chute du complexe. 
- Warfallas : la plus grande tribu libyenne avec plus d’un million d’individus. Principalement à Bani Walid et très présente au sein des forces armées. Néanmoins, plusieurs de ses officiers ont été exécutés suite au coup d’Etat raté de 1993. Néanmoins, Bani Walid demeurera loyale au Guide jusqu’au dernier moment, avant qu’elle ne soit investie par des rebelles eux aussi Warfallas. 
- Megarhas  : parmi les plus influentes au temps de Kadhafi, malgré le petit nombre d’individus qui la composent. Abdallah Sanoussi, chef des renseignements et n°2 officieux du régime, appartient à cette tribu. 
- Tarhounis : les trois quarts des habitants de Tripoli sont des Tarhounis. Ils se trouvent essentiellement au Sud-Ouest de la capitale. Un grand nombre est resté fidèle à Kadhafi. 
- Oubeïdates : habitent l’Est libyen. C’est la tribu de l’ancien ministre de l’Intérieur (sous Kadhafi), ultérieurement chef militaire des rebelles, Abdel Fatah Younès. Accusé de trahison, Il fut assassiné dans les faubourgs de Benghazi lors de son transfert devant un juge militaire du CNT. Les combattants du « mouvement du 17 février » sont soupçonnés d’être les exécuteurs, au vu du rôle qu’ils ont joué dans la répression des islamistes. Youssef el Aseifer, procureur militaire de Tripoli, a désigné sept suspects dans ce meurtre, parmi lesquels Ali Issawï, ancien vice-président (n°2) du CNT en charge des Affaires étrangères. 
- Misratis : la plus virulente dans son opposition, ayant toujours subi la répression du régime. Les Misratis n’ont reconnu l’autorité du CNT que suite à d’importantes pressions politiques occidentales ; « Le cas échéant, l’approvisionnement de Misrata par la mer aurait été coupé ». C’est aussi par la mer (opération Sirène) que les Misratis ont participé à la conquête de Tripoli, avant qu’ils ne capturent et exécutent Kadhafi le 20 octobre dernier. Contrôlant la majorité des états-majors à l’Est du pays, ils ont à leur tour exercé une grande pression sur le CNT pour avoir des ministères « importants ». 
- Zinatas : ils étaient parmi les plus virulents dans la contestation du régime dès les premières heures de la révolution, tout en maintenant des « bonnes et respectueuses » relations avec les tribus loyales à Kadhafi. 
- Les Berbères (Amazighs) : représentent 3% de la population libyenne, ils habitent Djebel Neffoussa et Djebel el Gharbi (Montagne Ouest). Ils ont activement participé à l’investiture de la capitale libyenne par le sud ; néanmoins ils n’ont aucun représentant dans le nouveau gouvernement. Ce qui a valu le retrait de leurs représentants du CNT. 
- Tebous (Touaregs) : Ils habitent en petit nombre dans le sud du pays. A la différence des autres Touaregs, les Tebous sont libyens de naissance et ont soutenu la rébellion. Certains Touaregs ont soutenu Kadhafi, surtout ceux qui ont fui la sécheresse des années 1980 et à qui le Guide a donné la nationalité libyenne tout en les enrôlant dans l’armée. Ils étaient majoritairement originaires de pays frontaliers comme le Mali et le Niger ; un certain nombre est retourné au Mali - avec armes, véhicules, munitions - en coordination avec les autorités maliennes. 
- Braassa, Massamirs, Awakirs : petites tribus de l’Est habitant aux alentours de Benghazi et du Djebel el Akhdar (la Montagne Verte). Elles ont joué un grand rôle dans la révolution mais n’ont finalement obtenu que sept ministères dans le nouveau gouvernement. 

 

La structure tribale et traditionnelle est la seule structure « opérationnelle » qui ait eu cours en Libye. Même les mouvances islamiques, historiquement opposées au régime, n’ont aucune réelle structure politique ou organisationnelle digne de ce nom. La « vie » politique inexistante, l’absence totale des institutions, des administrations et d’une société civile active, épaississent le brouillard de l’après guerre. La Libye est dans une phase très critique, qui peut mener à des confrontations violentes entre les différentes tribus. L’émergence des seigneurs de guerre qui organisent des semblants des partis politiques, complique un peu plus encore la donne, dans la mesure où ils auront du mal à se soumettre aux généraux. Les régions « vaincues » doivent être classées « prioritaires dans la reconstruction », comme l’a stipulé Abdel Hafid Gogha porte-parole du gouvernement car le cas échéant, une contre-révolution risque bel et bien de voir le jour. 
Le processus démocratique risque d’être très long, mais la richesse du pays exclut toute forme de division entre Tripolitaine et Cyrénaïque. Les tensions tribales, à défaut d’être apaisées par le « devoir » de réussite qui s’impose aux puissances occidentales, s’apaiseront par nécessité grâce au facteur géographique ou plus précisément géologique : les champs d’hydrocarbures se trouvant au Centre et à l’Ouest du pays, vainqueurs et vaincus sont obligés de trouver un terrain d’entente pour pacifier ces zones au profit de tous.

 

par Wassim Nasr


Source http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article5952

Sources : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pa... ; http://www.lemonde.fr/afrique/artic... ;http://magharebia.com/cocoon/awi/xh... ; 

http://www.elkhabar.com/ar/autres/h... ; http://www.google.com/hostednews/af... ;http://tempsreel.nouvelobs.com/mond... ; 

http://www.liberation.fr/monde/0101... ; http://www.jeuneafrique.com/Article... ;http://www.jeuneafrique.com/Article... ; http://www.irinnews.org/fr/ReportFr... ; 

http://ara.reuters.com/article/topN... ;http://www.taghribnews.com/vdcay0n0... ; http://www.leparisien.fr/internatio...

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : thala solidaire.over-blog.com
  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
  • Contact

Recherche

Vidéos

Catégories