Photo: La Presse Canadienne /AP/Ben Curtis Un homme armé se tenait debout sur un tank saisi à l'armée libyenne. |
L'OTAN a détruit la résidence du chef du renseignement libyen, vendredi à l'aube, au cours d'un raid qui a fait un mort dans un quartier résidentiel de Tripoli.
Les gardiens de sécurité responsables de l'immeuble sont incapables de préciser si l'homme visé, Abdallah Senoussi - qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) - se trouvait à sa résidence au moment de l'attaque survenue à 5 h, heure locale.
En revanche, le cuisinier indien de M. Senoussi a été tué au cours de l'attaque, qui a détruit plusieurs bâtiments de la résidence de même qu'une école du quartier Gharghour. « C'est un quartier résidentiel. Pourquoi l'OTAN bombarde-t-elle ce site? Il n'y a pas de militaires ici », a dénoncé une voisine de M. Senoussi, Faouzia Ali. La maison de cette dernière, qui se trouve en face de la résidence de M. Senoussi, a été endommagée. Elle soutient que les avions de l'OTAN ont largué dix bombes sur la résidence du chef du renseignement libyen.
Plusieurs villas du quartier ont été touchées par le raid, dont celle de l'ambassadeur syrien à Tripoli. C'est dans ce même quartier qu'un des fils de Mouammar Kadhafi,Seif Al-Arab, a trouvé la mort avec trois de ses enfants à la fin du mois d'avril au cours d'une frappe de l'OTAN.
Mouammar Kadhafi, M. Senoussi - qui est également le beau-frère de M. Kadhafi - et le fils de Mouammar, Seif Al-Islam, sont tous sous le coup d'un mandat du CPI. Ils sont recherchés relativement à des accusations de crimes contre l'humanité pour des actes commis en Libye depuis le début de la rébellion le 15 février dernier.
Par ailleurs, la capitale libyenne a été la cible de bombardements violents de l'OTAN jeudi et vendredi.
Un ancien ami de Kadhafi passe chez les rebelles
Abdessalem Jalloud, un ancien compagnon du colonel Mouammar Kadhafi et ex-numéro deux du régime libyen, tombé en disgrâce au milieu des années 1990, a réussi vendredi à fuir Tripoli et est passé à la rébellion, selon le porte-parole militaire de la rébellion, le colonel Ahmed Omar Bani.
M. Jalloud, qui demeure une personnalité populaire en Libye, se trouverait dans la ville de Zenten, contrôlée par les insurgés et située au sud-ouest de Tripoli, a indiqué une autre source rebelle.
M. Jalloud a notamment été cité par la télévision rebelle Libya Awalam, sur une bande passante à l'écran, disant : « le régime de Kadhafi est fini ».
Les rebelles resserrent l'étau sur Tripoli
Pendant ce temps, les rebelles soutiennent avoir fait des gains sur le terrain avec l'annonce de la prise de plusieurs villes, dont Surnam, Zliten et Zaouia.
La ville de Surman se trouve sur l'axe stratégique reliant la capitale de la Libye, Tripoli, à la frontière tunisienne. Les rebelles ont également pris la ville de Sabratha sur ce même axe stratégique. Ils se sont également emparés de la raffinerie de Zaouia, l'une des dernières sources de carburant du régime Kadhafi, en plus d'occuper Gariane.
« Zliten est maintenant sous le contrôle de nos combattants », a indiqué un responsable du « Centre des médias du conseil militaire de Misrata ». Mais, « les combats ne sont pas finis ». Le Centre des médias du Conseil militaire de Misrata exhorte les soldats gouvernementaux à cesser de « tuer leurs frères libyens ».
S'adressant également aux mercenaires, il leur promet l'économie de leur vie et un retour dans leur pays d'origine. « Kadhafi est en train de se préparer à s'enfuir avec sa famille, il vous abandonne », ajoute un communiqué.
Les rebelles demandent également aux civils de maîtriser leur colère et d'éviter de se venger. « Ne violez pas la loi. Faites respecter la propriété des biens publics et privés. Veillez à protéger les anciens et assurer la sécurité de vos voisins. »
La rébellion prépare la victoire
Anticipant la défaite du régime, la rébellion a défini sa nouvelle feuille de route pour l'après-Kadhafi. Elle a publié une « déclaration constitutionnelle » qui décrit en 37 articles les grandes étapes de la période de transition suivant une éventuelle chute du colonel. Le texte prévoit de remettre le pouvoir à une Assemblée élue dans un délai de moins d'un an et l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Radio-Canada.ca avecAgence France Pre
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/08/19/008-libye-combats-zaouia.shtml
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Mouammar Kadhafi se montre à la presse internationale après plusieurs semaines d'absence, le 11 avril dernier, à Bab al-Aziziyah. Crédits photo : © Louafi Larbi / Reuters/REUTERS
Des milliers de travailleurs étrangers cherchent à fuir Tripoli d'où se rapprochent les rebelles.
Kadhafi négocierait un exil en Tunisie, mais pour sa famille, pas pour lui, affirme un connaisseur du dossier. Vendredi, le colonel montrait son inquiétude en cherchant un point de chute pour son épouse, et peut-être sa fille Aïcha. Ses fils présents en Libye, aux commandes du régime, ne seraient pas inclus dans le marché. Des conversations discrètes continuaient vendredi avec des émissaires américains. Quant à l'ancien premier ministre françaisDominique de Villepin, il parle directement avec le directeur de cabinet de Kadhafi, Béchir Salah Béchir, qui fut auparavant l'interlocuteur de Nicolas Sarkozy.
La méthode de Mouammar Kadhafi oblige cependant à la prudence. Le Guide libyen a toujours eu plusieurs fers au feu, multipliant les promesses et les reculades, tout en sachant conclure rapidement, comme il le fit en 2003 en abandonnant son programme nucléaire du jour au lendemain.
Mais, cette fois, la marge de manœuvre du colonel rétrécit, et les frappes se rapprochent. Vendredi, le domicile tripolitain du chef des renseignements, Abdallah al-Senoussi, a été détruit par une bombe de l'Otan. L'homme se cachait sûrement ailleurs, mais le symbole est important.
Abdallah al-Senoussi, beau-frère de Kadhafi, est l'un des piliers du régime, et l'un des principaux acteurs de la guerre civile. Chef des services de renseignements, il fait partie des trois personnes inculpées par la Cour pénale internationale, aux côtés de Kadhafi lui-même et du fils du Guide, Seïf el-Islam.
Al-Senoussi cumule d'ailleurs les poursuites judiciaires, puisqu'il a été condamné en 1999, par contumace, à la prison à perpétuité par la justice française pour son rôle dans l'attentat contre un DC10 d'UTA en 1989.
Sur le terrain, on se battait toujours sur les trois nouveaux fronts ouverts mercredi, l'un à Ajaylat, dans l'Ouest, l'autre dans l'Est à al-Hicha, à mi-distance entre Misrata et Syrte, ville natale du colonel Mouammar Kadhafi, et un troisième à Morzouk, dans le Sud-Ouest saharien. Des combats se déroulaient encore à Zawiya, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, où les rebelles affirment contrôler la raffinerie. La ville de Sorman, entre Zawiya et la frontière tunisienne, était entre les mains des anti-Kadhafi. Sur le front de l'Est, des combattants venus de l'enclave de Misrata disent avoir pénétré vendredi dans le centre de Zliten, ville voisine située dans la direction de Tripoli et tenue par les kadhafistes.
Dans la capitale, où les coupures d'eau et d'électricité se multiplient, la tension monte. Des milliers de travailleurs étrangers cherchent à fuir. La route de la Tunisie étant coupée, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré vendredi à Genève travailler à un plan d'évacuation, probablement par la mer.
Les rebelles, comme la communauté internationale, espèrent un soulèvement de la capitale. Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a exhorté vendredi les habitants de Tripoli à rejoindre la rébellion.
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