Lattaquié : les forces répressives de Bachar
تنسيقية اللاذقية :
تقرير المجريات الميدانية في اللاذقية ليوم الثلاثاء 16/8/2011:
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في حي الرمل الجنوبي:
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اشتد القصف في ساعات الصباح الأولى برشاشات 14 ونصف المضادة للطيران و pkc .
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بعد أذان الفجر سمع دوي انفجار في منطقة مشروع الصليبة قرب جامع الحسين.
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دخول ثلاث دبابات و ثلاث ناقلات جند إلى اللاذقية من جهة جامعة تشرين.
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إطلاق نار كثيف في حي الرمل.
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الإضراب مستمر في مدينة اللاذقية منطقة الصليبة..مشروع الصليبة..العوينة..سوق الصاغة..هنانو ..كلها مضربة تضامنا مع إخوانهم في منطقة الرمل الجنوبي.
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إطلاق رصاص كثيف في الصليبة وعلى طريق الحرش والشيخ ضاهر والعوينة لإرهاب الناس ومنعهم من الصلاة في الجوامع.
نازحين إلى الحدود التركية. وتم ذلك في خربة الجوز الحدودية, وأدى ذلك إلى مقتل وإصابة العشرات.
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الشوارع خالية إلا من القطط.. و المحلات مغلقة في حي الصليبة ومشروع الصليبة ومارتقلا والسجن والطابيات والعوينة والقلعة ومشروع القلعة… فأغلب الناس غادرت بيوتها والباقي ينتظر فرج ربه .
Dans le Hauran, les forces de sécurité et des moukhabarate sont entrées dans al-Naimeh et détiennent plusieurs jeunes, une manifestation avait eu lieu plus tôt dans cette ville. À Idleb, les habitants de Jableh sont en train de fuir le district après des menaces d’attaques et de raids contre leurs maisons par les forces de sécurité.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem, cité par SANA, a parlé une nouvelle fois de « complot » contre la Syrie, accusant « certains pays d’exercer des pressions sur la Syrie sous prétexte de faire cesser la violence, en voulant ignorer que les crimes perpétrés par les groupes terroristes armés sont à l’origine des violences ».
RFI : Samar Yazbek, en Syrie les manifestations continuent presque chaque jour et de Paris vous soutenez cette révolte.
Samar Yazbek : La révolte syrienne est une révolte pacifique, légitime. C'est la révolte de gens sans défense et pacifiques. lls réclament la justice, l'égalité. Ils veulent vivre dans la dignité. Mais la réponse du régime est une réponse brutale, criminelle à la fois. Il s'acharne à tuer... c'est une bande de criminels.
RFI : Que pensez-vous de la réponse de la communauté internationale ?
S.Y. : Je trouve qu'elle est faible de manière générale. C'est comme si la communauté internationale, malgré les condamnations de principe, fermait les yeux sur ce qui se passe là-bas. Mais toutes ces tueries quotidiennes éclatent au grand jour lorsque les gens manifestent pacifiquement pour réclamer leurs droits. On les réprime, on les tue, on les arrête, on les enlève. Tout cela est encore couvert par les pays arabes, l'Europe et l'Amérique. Même si dernièrement, les condamnations ont gagné en ampleur, selon moi, elles restent timides et insuffisantes.
RFI : Vous dites que vous n'avez pas tout de suite rejoint le mouvement de contestation. Qu'est-ce qui vous a finalement décidé ?
S.Y. : En réalité, ma position n'a jamais varié. Je suis romancière et mes romans traitaient déjà du pouvoir militaire, de la dictature. Je décrivaient la façon dont l'armée s'est emparé de la société, l'a miné de l'intérieur pour finalement en faire une société d'esclaves.Voilà pourquoi je soutiens cette révolte, elle fait partie de moi. Quand les gens sont sortis dans la rue, j'étais avec eux.
RFI : Vous même, vous avez été arrêtée. Qu'avez-vous vu lorsque les autorités vous ont forcé à visiter des détenus dans leurs cellules ?
S.Y. : J'ai vu ces jeunes gens qui avaient été arrêtés. Je les ai vus croupissant dans leurs cellules. Sur leurs corps, j'ai vu les marques de pratiques absolument intolérables. Des jeunes qui avaient été soumis à une torture. Ils m'ont fait entrer dans les cellules. Leurs corps étaient recouverts de sang. On ne distinguait plus les traits de leurs visages. C'étaient des visages sans yeux, sans nez, sans bouche. Certains hurlaient. C'est comme si j'étais à l'abattoir. C'était impressionnant... il n'y a pas de mot pour décrire ce que j'ai vu.
RFI : Pourquoi ce traitement, d'après vous, pourquoi vous montrer la torture ?
S.Y. : Ils voulaient me faire peur d'abord. Et puis, ils voulaient que je relaie le discours officiel : à savoir que ce mouvement de révolte n'est pas pacifique. En tant qu'alaouite, il espéraient que que ma voix se joindrait au discours officiel et que je me placerait du côté du régime.
RFI : En tant qu'alaouite justement, considérez-vous que le régime a trahi l'âme et l'identité de votre communauté ?
S.Y. : Evidemment. C'est évident et c'est ce que j'ai toujours dit. Il a trahi les principes de la foi et les principes de la communauté alaouite, tout d'abord. Cette foi qui n'a rien à voir avec ce régime. Le régime se sert de la communauté alouite comme d'un bouclier humain. Il a voulu pousser les alaouites à tuer leurs frères syriens mais il n'y est pas parvenu jusqu'à maintenant. Car les Syriens ne sont pas dupes des manoeuvres du régime pour semer la division entre eux.
RFI : Comment expliquez-vous le silence de la communauté alaouite jusqu'à présent ?
S.Y. : Il y a une vraie tentative du régime de se rallier la. D'abord à l'aide des médias qui relaient de fausses informations. Les médias syriens mentent. Ils font croire aux alaouites que cette révolution est une révolution sunnite contre eux. C'est un mensonge. Il s'agit que d'une révolte des affamés et des humiliés syriens pour la dignité. Le régime met les bouchées double pour que les alaouites se rangent de son côté car il y a parmi les manifestants, beaucoup de personnalités comme moi, qui appartiennent à cette communauté et qui ont rejoint la révolte.
RFI : Craignez-vous une guerre civile dans votre pays ?
S.Y. : J'ai longtemps craint cette option. Mais je l'écarte désormais car les manifestants ne cessent de clamer le caractère pacifique de leur révolte. Le régime a incité certains à prendre les armes mais ils ont refusé. Ils ont continué à manifester les mains nues pour exiger leurs droits. Le régime les tue, les arrête et les frappe et le jour suivant, ils redescendent manifester. C'est pourquoi, je crois que la guerre civile ne menace pas la Syrie.
RFI : Nous avons une tradition, ici, en France. Des écrivains qui s'engagent en politique. Est-ce que votre appel à vos frères alaouites est politique ?
S.Y. : C'est d'abord un appel moral. Lorsque la révolte se terminera et le régime sera tombé, je disparaitrai de nouveau, je retournerai à mes livres. Mais après avoir assisté à ces massacres dans mon pays, je ne pouvais plus me taire et j'ai souhaité transmettre les souffrances du peuple syrien, ce que le régime lui fait endurer. Mais je suis loin de la politique, et je ne veux pas y entrer.
RFI : En tant que femme, et en tant que femme de culture, comment imaginez-vous l'avenir de la Syrie ?
S.Y. : Je pense que la Syrie vit une période difficile. De tout temps, les dictatures, les régimes totalitaires et les tyrannies ont laissé derrière eux beaucoup de problèmes. Mais je crois en un futur meilleur : malgré les difficultés et l' l'ampleur des coups qu'endurent actuellement les Syriens pour arracher leur liberté des mains de cette dictature. Cela vaut mieux que de continuer à vivre sous ce régime. Je vois un meilleur avenir mais je crains que nous ayons à vivre encore quelques années de chaos.
Source : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110814-samar-yazbek-il-y-pas-mot-decrire-j-ai-vu-prisons-syriennes
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