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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 02:39

Lakhdar Brahimi affirme que sa mission est "très difficile"

 

 

 

Le nouvel envoyé spécial de l'Onu et la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi, a affirmé, hier, que sa mission visant à mettre fin à la guerre civile dans le pays était "très, très difficile". Brahimi a déclaré sur BBC TV qu'il était "effrayé par le poids de la responsabilité" et qu'il faisait face à "un mur de briques". "Nous devrons voir si nous pouvons contourner ce mur", a déclaré le représentant spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie. Les violences se sont intensifiées ces dernières semaines en Syrie. "Je crains le fardeau de la responsabilité. Les gens disent: le peuple meurt, que faîtes-vous? Et nous, nous ne faisons pas grande chose, ce qui constitue d'ores et déjà un lourd fardeau", a indiqué l'envoyé spécial. D'après des activistes, août a été le mois le plus meurtrier depuis le début du soulèvement en mars 2011, avec environ 5 000 personnes tuées.

 
…Et prend ses distances par rapport à l'opposition 

 
Lakhdar Brahimi a pris ses distances par rapport aux rebelles syriennes qui l'avaient récemment exhorté à jouer un rôle plus actif dans le règlement de la crise politique syrienne, lit-on, hier, sur le site internet de la BBC. "Gardez en mémoire, je vous prie, que je n'envisage pas de rejoindre votre mouvement. Je travaille pour deux organisations internationales - l'Onu et la Ligue arabe, et nous ne parlons pas, vous et moi, la même langue", a indiqué l'émissaire dans une interview. En dépit de sa riche expérience diplomatique, M.Brahimi, qui a par le passé pris part à la résolution de plusieurs conflits internationaux complexes, dont la guerre civile au Liban, a qualifié sa mission en Syrie de "presque impossible". Le 17 août, l'ancien chef de la diplomatie algérienne Lakhdar Brahimi, a été nommé au poste de médiateur de l'Onu et de la Ligue arabe pour remplacer Kofi Annan, dont le mandat a expiré le 31 août. Le 1er septembre, M.Brahimi a officiellement pris ses fonctions.

 
Les positions russe et américaine coïncident, estime  Lavrov 

 
Les Etats-Unis et la Russie partagent la même position sur la Syrie, pays secoué depuis près de 17 mois par une crise politique aigüe, a fait savoir, hier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "En principe, les points de vue de la Russie et des Etats-Unis ne se contredisent pas. Au bout du compte, nous voulons la même chose: une transition de la Syrie vers un système démocratique et pluraliste assuré par les Syriens eux-mêmes, et le respect par tous les Etats de la souveraineté, de l'indépendance, de l'unité et de l'intégrité territoriale de ce pays", a indiqué le chef de la diplomatie russe. Ce dernier évoquera la crise syrienne avec son homologue américaine Hillary Clinton en marge du sommet de l'APEC qui se déroule du 2 au 9 septembre, à Vladivostok (Extrême-Orient russe). Les Etats-Unis y sont représentés par la secrétaire d'Etat.

 
Le nouveau président du CICR à Damas 

 
Le nouveau président du CICR (Comité international de la Croix-Rouge), Peter Maurer,  se rendra Damas, où il doit rencontrer le président syrien Bachar Al-Assad, a annoncé,hier, l'organisation humanitaire basée à Genève. Le président du CICR, Peter Maurer, arrive aujourd'hui en Syrie pour une visite de trois jours, la première depuis sa prise de fonctions le 1er juillet, a indiqué un communiqué de l'organisation internationale. Au cours de sa visite, ajoute le CICR, M. Maurer rencontrera le président syrien, Bachar al-Assad, le ministre des Affaires étrangères et des expatriés, Walid Mouallem, le ministre de l'Intérieur, le général Mohamad Ibrahim al Shaar, le ministre de la Santé, Saad Abdel Salam al-Naïef, et le ministre d'État syrien pour les Affaires de la réconciliation nationale, Ali Haïdar, pour discuter de questions humanitaires particulièrement urgentes Pour M. Maurer, cité dans le communiqué, il est de la plus haute importance que nous et le Croissant-Rouge arabe syrien arrivions à renforcer considérablement notre action humanitaire. Il est vital, a-t-il ajouté, que notre action se fonde sur les réalisations déjà accomplies sur le terrain. Les discussions porteront essentiellement sur la situation humanitaire et sur les difficultés rencontrées par le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien qui essayent de secourir les personnes touchées par le conflit armé.

 
Réponse "massive " en cas d'utilisation d'armes chimiques, prévient Fabius 

 
La réponse des occidentaux sera "massive et foudroyante" en cas d'utilisation d'armes chimiques et bactériologiques par le régime de Bachar el-Assad, a prévenu, hier matin,  le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Confirmant sur BFM-TV que la France restait favorable à un départ du président syrien, il l'a qualifié de "dictateur en train d'assassiner son peuple". "Les armes chimiques, c'est un très grand danger et Bachar a avoué qu'il avait des armes chimiques et bactériologiques et j'ai dit, comme d'ailleurs le président de la République, que notre réponse  serait massive et foudroyante", a ajouté le chef de la diplomatie. "Nous discutons de cela notamment avec les partenaires américains et anglais, et tout cela est suivi", a assuré Laurent Fabius, précisant que Moscou et Pékin étaient sur "la même position". "Il y a des armes chimiques. Elles sont surveillées et les mouvements sont surveillés", a-t-il déclaré. "Si on voit qu'il y a des mouvements sur ces armes il n'aura pas la possibilité" d'y avoir recours, a-t-il mis en garde.

 
Dix-huit personnes tuées dans un bombardement aérien près d'Alep

 
Sur le terrain, dix-huit personnes qui s'étaient réfugiées dans un immeuble ont été tuées, hier, dans le bombardement mené par un avion de combat dans la localité d'al-Bab, près d'Alep (Nord), a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dix hommes, six femmes et deux enfants, un garçon et une fille, figurent parmi les victimes, a précisé Rami Abdel Rahmane, le président de l'OSDH, une organisation basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins. Ville de 80 000 habitants à 30 km au nord-est d'Alep, al-Bab sert de base arrière aux rebelles engagés depuis six semaines dans une bataille cruciale contre les forces gouvernementales dans la grande métropole du nord de la Syrie. Vendredi dernier, une série de raids aériens sur al-Bab avait fait 12 morts selon l'OSDH et une source médicale, tandis que les habitants ont évoqué 20 morts. D'autres localités de la province ont également été visées, hier, par des bombardements, selon l'OSDH.

 
Le CNS va s'élargir et se réformer

 
Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a décidé de s'élargir à de nouveaux groupes de l'opposition et se réformer en élisant ses dirigeants lors d'une Assemblée prévue fin septembre, a annoncé, avant-hier, son porte-parole George Sabra. Ces décisions ont été prises lors d'une réunion de la direction du CNS à Stockholm qui s'est achevée samedi soir. Au cours de cette réunion, le mandat du président Abdel Basset Sayda, qui devait prendre fin le 9 septembre, a été prolongé d'un mois, jusqu'à l'Assemblée générale prévue fin septembre. Le mandat de l'actuel président a été renouvelé jusqu'à fin septembre, date à laquelle se réunira l'Assemblée générale, a dit M. Sabra. De nouveaux courants de l'opposition vont rejoindre le CNS. Il y aura au moins cinq ou six nouveaux groupes de l'intérieur et de l'extérieur de la Syrie qui seront intégrés à l'Assemblée générale du CNS, a déclaré M. Sabra. L'Assemblée passera de moins de 300 membres à 400 membres et chaque groupe de l'opposition sera représenté par 20 membres, a poursuivi M. Sabra.   Nawal.Z , lemaghrebdz

 

 


 

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Que faire en Syrie ?

 

 

La crise syrienne s’éternise. Pour l’instant, en tout cas, ni les discours du pouvoir annonçant qu’il va écraser l’opposition, ni les espoirs des Occidentaux que le régime s’effondre ne se sont réalisés. Et le pays paie un prix élevé pour cette impasse, coût qu’il est difficile de chiffrer – des dizaines de milliers de morts, un nombre incalculable de blessés, bientôt 200 000 réfugiés à l’étranger. Cette descente dans l’abîme érode la fabrique même de la société, dressant les communautés les unes contre les autres, les villageois contre leurs voisins.

 

On l’a dit à plusieurs reprises ici : le pouvoir porte la responsabilité majeure du bain de sang et de la spirale de violence qu’il a largement alimentée. Mais la crise syrienne se réduit-elle à un pouvoir dictatorial affrontant l’ensemble de son peuple ? Si tel était le cas, le régime serait tombé depuis longtemps. D’autre part, peut-on comprendre la crise en dehors de sa dimension géopolitique, en dehors de l’action d’acteurs aux motivations diverses ?

 

C’est qu’il se déroule, sur la scène syrienne, plusieurs guerres parallèles. D’abord, comme ailleurs dans le monde arabe, s’est exprimée une aspiration à la liberté, à la fin de la dictature. Mais la militarisation de l’opposition – favorisée par les ingérences extérieures et par la brutalité du régime –, son incapacité à présenter un programme rassembleur, ses profondes divisions ont ouvert de larges fractures dans le peuple syrien. Le régime a pu s’assurer le soutien d’une partie de la bourgeoisie sunnite avec laquelle il était allié depuis des décennies, celui de représentants de minorités qui pouvaient se sentir menacées (alaouites, chrétiens, etc.). Il a pu aussi compter sur le désarroi grandissant d’une partie de la population, qui, notamment à Damas et à Alep, avait l’impression que les combattants de l’opposition la prenaient en otage. Des journalistes de Libération, de The Independent (« Aleppo’s poor get caught in the crossfire of Syria’s civil war », 24 août), de The Economist (« Part of the problem is that the rebels are failing to win hearts and minds among the urban middle class in Aleppo »), ont rendu compte de ce désarroi d’une partie de la population sans que le discours dominant dans les médias sur la Syrie ne change : un peuple uni face à une dictature sanglante.

 

La question des combattants étrangers a souvent été soulevée. Pourquoi s’étonner que des jeunes Libyens ou Tunisiens veuillent partir se battre en Syrie contre une dictature ? Est-ce le fait qu’ils soient islamistes qui disqualifie leur combat ? Non, le problème – au-delà de la présence de groupes comme Al-Qaida – tient aux ingérences étrangères et à la manière dont l’Arabie saoudite et le Qatar notamment, mais aussi la Turquie, arment, financent et mobilisent ces groupes. Et on peut douter que le moteur de l’action des monarchies du Golfe soit l’instauration de la démocratie en Syrie. Bien sûr, l’affirmation du ministre des affaires étrangères syrien Mouallem à Robert Fisk, selon laquelle les Etats-Unis sont responsables pour l’essentiel de ce qui se passe en Syrie (« We believe that the USA is the major player against Syria and the rest are its instruments »), est outrancière, mais qu’il y ait des ingérences étrangères, qui peut en douter ?

 

C’est Kofi Annan, l’envoyé de l’ONU pour la Syrie (« Sur la Syrie, à l’évidence, nous n’avons pas réussi », LeMonde.fr, 7 juillet 2012), qui le déclarait : aucune des deux parties n’a vraiment essayé, en avril 2012, lors de l’envoi d’observateurs internationaux, de mettre fin aux combats. Et si l’appui de l’Iran, de la Russie et de la Chine à Damas a durci la position du président Bachar Al-Assad, le refus des Occidentaux, Français compris, d’appeler l’opposition à respecter un cessez-le-feu a aussi mis de l’huile sur le feu. A aucun moment ni les Occidentaux, ni Paris n’ont cru en la mission Annan et n’ont fait le moindre effort pour qu’elle réussisse.

 

Pourquoi ? Parce que l’objectif prioritaire de nombreux protagonistes (Occidentaux, pays du Golfe) est de faire tomber le régime dans le but d’atteindre l’Iran. Leur stratégie s’inscrit dans une jeu géopolitique dangereux, dont les droits humains ne sont qu’une dimension. La Russie et la Chine, favorables à des pressions sur Téhéran mais hostiles à une aventure militaire, s’opposent, bien évidemment, à cette stratégie. « Tout cela est un jeu géopolitique joué avec le sang syrien, m’expliquait, ulcéré, un intellectuel de Damas. Poutine et Obama devraient rendre des comptes devant la justice internationale. »

 

Aujourd’hui encore, les Occidentaux sont dans l’incapacité de regrouper l’opposition, et la demande du président François Hollande de voir se créer« un gouvernement provisoire inclusif et représentatif » pour « devenir le représentant légitime de la nouvelle Syrie » (lire « Hollande cherche à se placer en pointe sur la Syrie », LeMonde.fr, 28 août) relève de l’utopie – comme l’ont confirmé les Etats-Unis – et montre la difficulté du gouvernement français à reconnaître que le Conseil national syrien a perdu une grande part de sa légitimité.

 

En attendant, combats et massacres se poursuivent. La seule initiative un peu sérieuse est celle qu’a esquissée le président égyptien Mohammed Morsi, qui veut créer un groupe de quatre pays, le sien, l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie (« Egyptian Leader Adds Rivals of West to Syria Plan »The New York Times, 26 août). Ce groupe aurait l’avantage de tenir à l’écart, au moins dans un premier temps, les parties étrangères à la région. Mais il s’appuie sur une idée, celle de la négociation entre le pouvoir et l’opposition. On ne négocie pas avec ceux qui ont du sang sur les mains ? Rappelons que dans les années 1980, la transition vers la démocratie en Amérique latine s’est faite en assurant l’impunité aux généraux coupables des pires exactions (il a fallu vingt ans supplémentaires pour les faire comparaître devant la justice ; c’était le prix à payer pour une transition pacifique).

 

Un dernier mot sur les médias. Le Monde diplomatique de septembre publie un article sur la manière pour le moins biaisée dont un certain nombre de médias ont rendu compte de cette crise (« Syrie, champ de bataille médiatique »). Au-delà de la discussion sur la déontologie, cette manière de rendre compte de la crise contribue à paralyser les autorités politiques et à les priver de toute capacité d’action réelle : qui oserait aujourd’hui encore appeler à la négociation, à une sortie de la violence, sans se faire taxer d’agent de la dictature syrienne (voire de Moscou, de Pékin ou de Téhéran) ?      Alain Gresh, mondediplo

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