En Tunisie, au lendemain du départ de l'ex-président Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, les consultations sur les réformes politiques à mener ont démarré samedi soir.
Des élections devront être organisées dans les deux mois. Les nouveaux dirigeants tentent de reprendre le contrôle de la situation et les habitants essaient de s'organiser en comité de défense pour éviter les pillages.
08 heures : l'envoyé spécial de France Info à Tunis témoigne d'une «nuit de paranoïa» pour les habitants : «ça a été une nuit blanche, on a entendu des coups de feu tout près. Des centaines de jeunes du quartier se sont relayés pour faire barrage aux pilleurs et aux milices. Nous avons passé une nuit de paranoïa et de désolation.», explique-t-il, barricadé chez une famille tunisienne de la périphérie de la ville.
07h30 : le porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, Hamma Hamammi, libéré vendredi, rejette le président par intérim du pays, Fouad Mebazaa. « Nous considérons que la démocratie ne peut pas naître des institutions de la dictature qui a gouverné la Tunisie par une main de fer pendant plus de 50 ans, dont 23 avec Ben Ali. Aucune force ne peut parler au nom de ce peuple qui s'est révolté », explique-t-il sur RFI.
06 heures : la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, estime dans le Journal du Dimanche que "l'aspiration des Tunisiens à plus de démocratie et à plus de liberté ne pourra être satisfaite que si des élections libres sont organisées dans les meilleurs délais". Elle défend l'attitude de la France vis à vis de la Tunisie : "je ne pense pas que la France ait réagi lentement (...) Nous avons dit ce que nous avions à dire, sans ingérence". "Les principes constants de notre politique internationale sont la non-ingérence, le soutien à la démocratie et à la liberté, l'application de l'Etat de droit", ajoute-t-elle.
02 heures : le principal syndicat tunisien, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a appelé sur la télévision nationale à la formation de comités de vigiles «pour que les gens puissent se défendre eux-mêmes».
01 heure : Imed Trabelsi, neveu de l'épouse de l'ex président Ben Ali, a succombé à une blessure à l'arme blanche à l'hôpital militaire de Tunis, annonce un membre du personnel de l'établissement. «Il est mort vendredi» a annoncé cette source, précisant qu'il avait été «poignardé». Il s'agit de la première victime confirmée dans l'entourage immédiat du président déchu. Imed Trabelsi, qui avait été poursuivi sans succès en France pour «vols en bande organisée», aurait été poignardé lors d'un règlement de compte par l'un de ses anciens collaborateurs.
0h15 : dans un discours "à l'adresse du peuple tunisien", le leader lybien Mouammar Kadhafi dit regretter la chute du président tunisien Ben Ali, estimant que celui-ci était "toujours le président légal de la Tunisie".
"Vous avez subi une grande perte (...) Il n'y a pas mieux que Zine" (El Abidine Ben Ali) pour gouverner la Tunisie, regrette-t-il. "Je n'espère pas seulement qu'il reste jusqu'à 2014, mais à vie".
Lien : http://www.leparisien.fr/crise-tunisie/en-direct-nuit-de-paranoia-a-tunis-16-01-2011-1229407.php
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