Mohamed Kadhafi se serait évadé
Des militaires loyalistes auraient libéré le fils aîné du dirigeant libyen dans la résidence où il était détenu.
Mohamed Kadhafi, l'un des fils du dirigeant libyen qui s'était rendu lundi, serait parvenu à s'échapper avec l'aide de soldats des forces gouvernementales alors qu'il était placé en résidence surveillée, rapporte lundi la chaîne de télévision Al Jazeera.
Des militaires loyalistes ont fait irruption dans la résidence où Mohamed était détenu et l'ont libéré à l'issue d'un affrontement avec ses gardiens, précise Al Jazera. Deux autres fils de Muammar Kadhafi, Seif al-Islam et Saadi, ont été capturés par les rebelles qui se sont emparés de la majeure partie de Tripoli.
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Les rebelles contrôleraient 80% de Tripoli, mais le colonel Kadhafi a promis de se battre jusqu'au bout. Suivez la situation en direct.
Dimanche soir, après une offensive-éclair, les rebelles sont entrés dans Tripoli. Ce lundi matin, les combats continuent dans la capitale. Voici le point de la situation :
- les forces pro-Kadhafi contrôleraient encore 20% de la capitale, selon un combattant rebelle cité par Al Jazeera ;
- dans le centre de la ville, les rebelles ont pris le contrôle de la place Verte, un symbole important : c'est sur cette place « verte » – la couleur officielle du régime – qu'avaient lieu les célébrations officielles ;
- des combats violents ont lieu autour du complexe présidentiel : des tanks en sont sortis et ont ouvert le feu, selon un responsable rebelle cité par la BBC ;
- trois des fils de Mouammar Kadhafi ont été arrêtés par les rebelles : l'arrestation de Seif Al-Islam a été confirmée par la Cour pénale internationale ; Mohamed, l'aîné, aurait lui aussi été arrêté dimanche soir, et selon CNN, Saadi Kadhafi serait également aux mains des rebelles ;
- on ignore en revanche exactement où se trouve le colonel Kadhafi, qui a lancé plusieurs appels à la télévision d'Etat dans la soirée de dimanche – des appels enregistrés par téléphone, sans aucune image du dictateur donc ;
- « l'issue ne fait plus aucun doute », assure l'Elysée dans un communiqué ce lundi matin, en confirmant le soutien de la France au Conseil national de transition (CNT) et en appelant le colonel Kadhafi à « éviter à son peuple de nouvelles souffrances inutiles. » François Krug
19h05. Les combats continuent, le colonel Kadhafi est introuvable, mais « oui, le régime est tombé », assure Gérard Longuet. Interrogé sur RTL, le ministre de la Défense a assuré que l'armée ou les services secrets français n'avaient pas apporté leur aide aux rebelles pour cette offensive-éclair.
Gérard Longuet a également assuré que la France aurait pu poursuivre l'intervention aérienne en Libye, malgré les critiques émises sur le coût de cette intervention et les moyens humains et matériels qu'elle nécessitait : « ça pouvait durer », a-t-il assuré. Désormais, « le dispositif va évidemment évoluer », mais la France restera présente car « on ne crée pas un état du jour au lendemain ». F.K.
18h40. Dans le centre de Tripoli, les rebelles tentent encore de s'emparer du complexe présidentiel. Sans savoir si le colonel Kadhafi s'y trouve : il n'a toujours pas été localisé.
Le complexe abrite à la fois des logements et des installations militaires. Depuis avril, il a déjà été détruit en partie par les frappes de l'Otan, comme le démontrent les photos satellites publiées par la BBC. F.K.
18 heures. La ligne de front évolue aussi à l'est du pays. Selon les rebelles, les troupes gouvernementales ont été chassées de Brega et ont fui vers l'ouest et la ville de Syrte, un des bastions du colonel Kadhafi. La carte interactive du Guardian permet de suivre l'évolution des combats dans l'ensemble du pays. F.K.
17h30. La bataille de Tripoli et l'imminente chute de Kadhafi ont inspiré les dessinateurs de Rue89 : Baudry, Na ! , Julien Revenu, Bauer et Manu nous font partager leur vision de l'actu dans le diaporama ci-dessous.
Plein écran ▣
17h20. Voici les toutes dernières images de la bataille de Tripoli. Ou plutôt, la bataille de Tripoli telle que la voit NMA TV. Ce studio taïwanais est spécialisé dans l'illustration et la reconstitution de l'actualité en images de synthèse. De manière - plus ou moins volontairement - comique et simpliste. F.K. (Voir la vidéo, en anglais)
17h00. Les rebelles ont pris le contrôle de la télévision d'Etat, qui a cessé d'émettre. Et selon CNN, Hala Misrati, présentatrice de la télévision nationale libyenne, a été arrêtée. Elle s'était fait connaître en jurant de défendre le régime de Kadhafi à l'antenne, une arme à la main. N.LB.
16h50. On disait les rebelles fatigués et désorganisés : comment ont-ils pu si rapidement entrer dans Tripoli, et prendre le contrôle de l'essentiel de la ville ? L'aide militaire étrangère a joué un rôle essentiel, explique le New York Times.
Selon le quotidien américain, l'Otan a amélioré la précision de ses frappes aériennes contre l'armée gouvernementale. Au sol, des forces spéciales françaises et britanniques, notamment, auraient formé et équipé les rebelles. Un haut diplomate de l'Otan résume :
« Nous avons toujours su qu'à un moment, l'efficacité des forces gouvernementales déclinerait, jusqu'au point où ils ne seraient plus capables de contrôler leurs troupes.
Parallèlement, la “courbe d'apprentissage” des rebelles a progressé, grâce à l'entraînement et à l'équipement. Ce qui s'est passé ces deux ou trois dernières semaines, c'est que ces deux courbes se sont croisées. » F.K.
15h50. Selon un article du Telegraph, le régime de Kadhafi aurait dépensé 3,5 millions de dollars pour « acheter » des centaines de mercenaires du nord de l'Afrique, pour lutter contre les forces rebelles, selon un haut fonctionnaire de l'Otan. Les détails du deal - passé le mois dernier - ont été communiqués par un ancien pro-Kadhafi qui a pris part aux négociations. Selon lui, les mercenaires ont été payés 10 000 dollars chacun pour se battre deux mois contre les insurgés. N.LB.
15h35. Les rebelles veulent capturer le colonel Kadhafi vivant et le juger, assure Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition. Lors d'une conférence de presse, il a expliqué :
« Nous lui offrirons un procès équitable. Mais j'ignore comment il se défendra pour les crimes qu'il a commis contre le peuple libyen et le monde. »
15h30. La chaîne d'information en continu américaine, MSNBC, diffuse sur Internet des images en direct du centre-ville de Tripoli. N.LB.
15h15. Rue89 a joint un habitant de Tripoli, un ingénieur libyen vivant à deux kilomètres du centre-ville. Son quartier est privé d'électricité et le réseau téléphonique subit de nombreuses coupures, mais le calme y est revenu. Il raconte :
« Ce sont les habitants eux-mêmes qui se sont révoltés, hier vers 20 heures. Les gens sont descendus dans la rue, quelques-uns étaient armés mais ils étaient peu nombreux. Les insurgés, eux, sont arrivés vers minuit, une heure du matin. Ca a duré jusqu'à quatre heures du matin.
Il y a encore eu des coups de feu au début de la matinée. J'ai pu sortir pour la prière avec mon voisin, mais les gens se méfient et restent chez eux. Certains sont allés en centre-ville et racontent que des pro-Kadhafi sont sur les toits et tirent. » F.K.
14h25. Selon la chaîne Al Jazeera, le Premier ministre libyen a quitté le pays pour l'île de Djerba, en Tunisie. Il serait accompagné du patron de la télévision publique. En revanche, on ignore toujours où se trouve le colonel Kadhafi. F.K.
14h15. Nicolas Sarkozy s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre du CNT, Mahmoud Djibril, et lui a proposé une rencontre à Paris mercredi. Dans un communiqué, l'Elysée estime que « la fin de Kadhafi et de son régime est désormais inéluctable et proche ». L'heure est donc à la préparation de la transition :
« La France continuera de se tenir aux côtés du CNT et de tous les Libyens pour achever la libération de leur pays de l'oppression et de la dictature et les aider à réaliser leurs aspirations à la liberté et à la dignité. »
13h25. Un reporter de la BBC a été attaqué à Tripoli. Le journaliste Rupert Wingfield-Hayes filme ce lundi matin la capitale libyenne. Au début de sa vidéo, la ville est très calme : « Aucun signe de combat. » Il rencontre quelques civils fêtant la chute du régime, ravis d'imaginer Kadhadi mort de peur. Puis il aperçoit des fumées au loin. En suivant, en voiture, un convoi de rebelles libyens dans le centre-ville, son équipe se fait attaquer par des soldats pro-Kadhafi. Sa conclusion :
« Malgré les célébrations nocturnes, la ville est loin d'être sûre. » Nolwenn Leblevennec
12h50. Des hackers participent symboliquement à la bataille. La société de sécurité informatique Sophos note, sur son blog Naked Security, qu'un groupe appelé « Electr0n [+] » a pris le contrôle du site de l'autorité gérant les noms de domaine en Libye.
C'est elle qui attribue les domaines en .ly, dont le plus célèbre est sans doute bit.ly, le site d'un racourcisseur d'adresses URL très apprécié des utilisateurs de Twitter.
« Bye bye Kadhafi », annonce maintenant la page d'accueil du site de l'autorité. F.K.
12h30. Une carte interactive sur le site du Guardian (en anglais) permet de retracer l'avancée des forces rebelles ces derniers jours, et de localiser les combats qui se déroulent actuellement à Tripoli.
Dans la capitale, les rebelles et les forces pro-Kadhafi s'affronteraient notamment autour du complexe présidentiel – on ignore si le colonel Kadhafi s'y trouve actuellement – et autour du port. F.K.
11h55. « Tout est en train de basculer », se félicite Alain Juppé. Le ministre des Affaires étrangères s'est exprimé devant la presse au Quai d'Orsay. Il est resté flou sur la situation exacte sur le terrain : il assure ignorer où se trouve le colonel Kadhafi, et les rebelles contrôleraient « l'essentiel du territoire », sans plus de précisions.
Peu importe : pour la France, visiblement, l'affaire est entendue. Et elle entend bien aider les Libyens à construire « cette Libye nouvelle ». Alors que les combats continuent à Tripoli, Alain Juppé annonce donc que la France souhaite accueillir dès la semaine prochaine, à Paris, une réunion « au plus haut niveau » du groupe de contact international auprès du CNT.
D'ici là, selon le ministre, Nicolas Sarkozy s'entretiendra avec le président du CNT par téléphone ce lundi, et recevra un de ses représentants « dans les prochains jours à Paris ». F.K.
New/Reuters) ;
capture d'écran du site site piraté de l'autorité gérant les noms de domaine en Libye ; l a carte des combats à Tripoli par le Guardian ; dessin de Baudry.
Commentaire de la part de Aleksander