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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:47

Yémen -

Article publié le : samedi 23 juillet 2011 - Dernière modification le : samedi 23 juillet 2011


Yémen : l'insécurité, conséquence de la crise politique
Des policiers yéménites patrouillent dans une rue de Sanaa le 18 juillet 2011.
Des policiers yéménites patrouillent dans une rue de Sanaa le 18 juillet 2011.
AFP PHOTO/MOHAMMED HUWAIS
Par RFI

Au sud du Yémen, les combats se poursuivent entre des groupes armés supposés liés à al-Qaïda et l’armée yéménite. Des dizaines d’insurgés islamistes parmi lequel un chef local ont été tués cette semaine. Dans le port d’Aden, un Britannique a trouvé la mort dans un attentat à la voiture piégée devant son hôtel. Deux tentatives d’assassinat ont par ailleurs été recensées la semaine dernière, contre un dirigeant de l’opposition et contre un présentateur de la télévision publique qui a déclaré son soutien aux manifestants antigouvernementaux. Ces évènements illustrent l’absence de sécurité au Yémen, fragilisé par une crise politique depuis six mois.

 

Avec notre correspondante à Sanaa

Une pomme a suffit pour déclencher la discorde. En quelques minutes, le simple accrochage entre deux habitants dégénère en bataille de rue meurtrière à proximité du campement des pro-gouvernement dans la capitale Sanaa. Une dispute de quartier qui illustre la tension qui règne au Yémen depuis quelques jours.

 

En début de semaine, pour la première fois depuis le départ d’Ali Abdullah Saleh pour l’Arabie Saoudite il y a deux mois, des heurts sanglants ont éclaté entre les forces de sécurité et des manifestants anti-régime à Sanaa.

 

Mercredi, dans la ville de Taëz, au centre du pays, une vague de panique à gagné une station essence faisant six morts et plusieurs blessés. Le Yémen est en effet actuellement touché par la plus grave pénurie de pétrole de son histoire. Dans les villes, les files d’attente de voitures à sec font des kilomètres, forçant les automobilistes à camper pendant plusieurs jours devant leur véhicule.

 

A ce manque de pétrole, s’ajoutent des coupures d’électricité en moyenne de 20 heures par jour et une inflation massive des prix. Pour les Yéménites, le quotidien devient ainsi de plus en plus difficile à supporter, surtout à l’approche du Ramadan début août, célébration religieuse la plus festive de l’année pour les musulmans.

 

Lien : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110723-yemen-crise-politique-insecurite

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:40

Par Nadéra Bouazza, publié le 22/07/2011 à 11:45

 
Syrie: comment Assad résiste-t-il encore?

Le président syrien Bachar al-Assad fait face à des manifestations de grande ampleur depuis plus de quatre mois. Mais une partie de la Syrie soutient tout de même le régime. Pourquoi? Eléments de réponse.

afp.com

 

Le pouvoir du régime syrien est contesté depuis plus de quatre mois. Mais sur place, les communautés et les clans traditionellement ralliés au pouvoir soutiennent encore le régime.

 

Interdit par le régime, les journalistes occidentaux suivent depuis la mi-mars les événements qui se déroulent en Syrie via des Observatoires des droits de l'homme basés à Londres, des blogs et des pages Facebook, mais disposent de peu d'éléments locaux. Une chercheuse à l'Institut français de géopolitique de l'Université Paris VIII, liée à la Syrie par sa recherche, nous confie des clés pour comprendre ce qui se passe en Syrie, depuis la mi-mars. Et notamment pourquoi une partie du pays continue de soutenir le régime.

 

Réfléchir "local"

 

Damas, la forteresse du régime. Les combats de rues et la répression n'ont pas épargné la capitale syrienne, mais la ville ne semble pas sombrer dans le chaos, les magasins lèvent à nouveau leurs rideaux, les Damascènes consomment, se promènent et continuent à vivre. "Certains Syriens commencent même à sortir de Damas, malgré les informations avérées ou non de violences sur les routes et dans certains quartiers", ajoute la chercheuse, qui effectue de nombreux aller-retour entre Damas et Paris.

 

Damas demeure un enchevêtrement de quartiers fidèles au régime; des quartiers sunnites, ceux des minoritaires arméniens, chrétiens, druzes et alaouites, et d'autres quartiers qui lui sont aujourd'hui hostiles. Parce que la communauté, le clan et la famille ont toujours été les verrous du régime, la citadelle tient encore grâce à des liens tissés depuis 1970 et constamment réactualisés par le régime alaouite.

 

Contexte économique

 

En Syrie, il y a un avant et un après 2005. Le désengagement de l'armée syrienne, présente au Liban depuis 1976, s'est accompagné d'une ouverture économique dans le pays. De nouvelles voitures et devantures apparaissaient dans le centre-ville de Damas et d'Alep. Le choix de l'ouverture économique se voyait et créait de nouvelles disparités entre les plus riches et les plus pauvres. La classe moyenne s'est raréfiée, les pauvres et les riches se côtoient, mais ne partagent plus rien. Géographiquement, les écarts de conditions de vie, entre Damas et Deir ez-Zor ou entre Damas et sa proche banlieue, se creusent et attisent la colère de nombreux Syriens à l'égard d'un régime incapable de leur assurer une vie digne.

A l'inverse Deraa a été la première ville à défier le régime. Pourquoi cette mobilisation? Deraa, à l'instar de nombreuses autres villes provinciales, n'a pas profité de l'ouverture économique en Syrie (lire l'encadré) et s'est trouvée marginalisée par rapport aux villes comme Damas ou Alep. Le malaise social et économique existe dans cette localité, face à un pouvoir politique incapable de réguler les dures conséquences de la loi du marché.

 

Mais Deraa est aussi un des bastions historiques du parti Baas, dont le vice-président syrien est originaire. Dès les premiers jours de la contestation, les manifestants protestaient contre un système politique corrompu et sécuritaire, mais les demandes de justices sociales figuraient également au premier rang des revendications.

 

La peur du chaos

 

Comment expliquer le soutien, passif ou actif, du régime par une partie de la population? Car ce soutien existe, malgré sa faible médiatisation dans les médias occidentaux. Un esprit de corps entoure le régime. Donner une voix à cette partie de la Syrie, permet de rendre compte des jeux de pouvoirs sur place.

 

Premier en lice, les privilégiés du régime, des élites d'Etat à la bourgeoisie dorée. Les minorités sont connues pour être des fervents alliés du régime alaouite, convaincues que celui-ci est le dernier rempart contre l'islamisation du pays et la guerre civile. Les privilèges ne sont pas la seule raison de leur soutien au régime selon Thomas Pierret, chercheur en sciences politique au Zentrum Moderner Orient (Berlin). Beaucoup d'autres alaouites et sunnites qui soutiennent le régime sont pauvres. "Ils pensent que l'alternative ne pourrait être que pire pour leur communauté."

 

La peur du chaos, une donnée maintes fois mise en avant par la chercheuse que nous avons rencontrée. Les images du chaos irakien marquent les esprits de Syriens, amenés à côtoyer de nombreux Irakiens qui ont trouvé refuge en Syrie après le début de la guerre en Irak le 20 mars 2003. L'arrivée d'Hafez al-Assad, père du président actuel, avait mis fin à une valse de coups d'état dans le pays. Le régime actuel est donc perçu comme stable.

 

Plutôt qu'une révolution, certains espèrent des réformes de l'intérieur, promue par des acteurs syriens attachés à la souveraineté du pays et hostiles à toute ingérence étrangère, qu'elles viennent des opposants syriens de l'extérieur ou des pays occidentaux. La chercheuse ajoute que "le discours à l'extérieur n'a que très peu d'impact à l'intérieur du pays. C'est le rapport de force entre les communautés qui prévaut sur place".

La stratégie du régime

 

Cogner pour dissuader les Syriens de descendre dans la rue. Dès la mi-mars les services de renseignement du régime (les Mukhabarat) sévissent contre les manifestants. La torture devient l'un des outils de dissuasion, mais également le signe probant d'une escalade de violence qui ne s'arrête plus. L'interdiction des médias occidentaux, vise à contenir le souffle de révolte, de l'étouffer. Mais de leur côté, les manifestants alimentent quotidiennement Youtube et les groupes Facebook, dont les médias tirent des éléments pour couvrir les manifestations.

 

Diviser pour mieux régner. Dès le début, le régime joue la carte confessionnelle, alaouites contre une partie des sunnites qui n'a pas rallié le pouvoir. "Les minorités confessionnelles ont donc réaffirmé leur appui au régime car les représentations de menaces sont là, avant même que Bachar al-Assad ne les réactive pour contrer les manifestations", affirme la chercheuse. Aujourd'hui, la spirale confessionnelle frappe par sa violence, fomentée par le régime lui-même, une terreur sans nom. A quand la prise de la Citadelle?

 

Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-comment-assad-resiste-t-il-encore_1014172.html

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:39

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 22.07.11 | 13h23 • Mis à jour le 22.07.11 | 20h49

 
 

 

 

Sur cette photo, prise d'un téléphone mobile et relayée par Shaam News Network, des manifestants protestent contre le régime syrien dans la banlieue de Damas Maadamiya, mardi 19 juillet 2011. Sur le portrait de Bachar Al-Assad, on peut lire : "Pars. Nous n'avons pas confiance. Tu partiras et nous resterons car la Syrie est nôtre. Assez de l'injustice et des morts."

Sur cette photo, prise d'un téléphone mobile et relayée par Shaam News Network, des manifestants protestent contre le régime syrien dans la banlieue de Damas Maadamiya, mardi 19 juillet 2011. Sur le portrait de Bachar Al-Assad, on peut lire : "Pars. Nous n'avons pas confiance. Tu partiras et nous resterons car la Syrie est nôtre. Assez de l'injustice et des morts."AP

 

Jour de prière dans le monde musulman, le vendredi est devenu depuis le début du printemps arabe la journée centrale des contestations. Secouée par un mouvement de révolte sans précédent contre le régime depuis la mi-mars, la Syrie a connu une nouvelle journée de manifestations, vendredi 22 juillet. Plusieurs civils ont été tués par les forces du régime, selon des militants des droits de l'homme.

 

 

  • La police charge des manifestants kurdes dans l'est du pays

Des manifestations ont débuté vendredi dans plusieurs villes, notamment dans le gouvernorat d'Hassaké (Nord-Est), dont la population est majoritairement kurde, selon des militants. "Des centaines de manifestants ont commencé à défiler dans les localités kurdes" d'Amouda, de Derbassiyé et de Ras al-Ain, a indiqué Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme.

Pour mettre fin à ces rassemblements, des centaines de policiers et miliciens fidèles au président syrien Bachar Al-Assad ont chargé vendredi à coups de matraques des milliers de manifestants pro-démocratie dans la ville à majorité kurde de Kamichli, dans l'extrême est de la Syrie, rapportent des témoins.

La police a également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, faisant plusieurs blessés. Les manifestants ont crié des slogans pour réclamer des libertés politiques et l'arrêt de la discrimination des autorités envers la minorité kurde, ajoutent ces témoins.

C'est la première fois qu'est signalée une action aussi violente des forces de l'ordre contre des manifestants kurdes depuis le début du soulèvement en Syrie il y a quatre mois.

  • Plus de 1,2 million de manifestants à Hama et Deir Ezzor

 

 

Comme chaque vendredi depuis le début de la révolte, mi-mars, les Syriens étaient appelés à manifester à la sortie des mosquées, après la prière hebdomadaire. Selon Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 1,2 million de personnes ont répondu à l'appel à Hama et à Deir Ezzor, près de la frontière irakienne, mais huit civils ont été tués dans la dispersion de rassemblements.

"A Deir Ezzor, ils étaient plus de cinq cent cinquante mille à la fin de la manifestation, et à Hama, ils étaient plus de six cent cinquante mille", a-t-il assuré, précisant que les forces de sécurité étaient absentes dans ces deux villes.

Selon M. Abdel Rahmane, les manifestants ont scandé des slogans contre le régime et exprimé leur solidarité avec les villes assiégées par les forces de sécurité, en particulier Homs (Centre), théâtre de violences meurtrières depuis une semaine.

  • Les violences se poursuivent à Homs

Les violences n'ont d'ailleurs pas cessé dans cette ville, à laquelle la mobilisation était dédiée ce vendredi. "Deux manifestants ont été tués par les tirs des forces de sécurité qui ont dispersé des manifestations" à Homs, a déclaré Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme.

Plus au nord, "deux manifestants ont été poignardés devant la mosquée Amné à Alep (Nord) par des miliciens fidèles au régime qui ont pénétré dans la mosquée et attaqué" les fidèles, a-t-il ajouté, précisant que des dizaines d'autres manifestants avaient été blessés ou interpellés.

Il y a eu aussi deux morts et plusieurs blessés à Mleiha, dans la province de Damas, un autre mort à Aazaz, dans la province d'Alep, et un manifestant tué dans le village de Kfar Rouma, dans la province d'Idleb (Nord-Ouest), selon les militants.

  • A Damas, un quartier kurde isolé

A Damas, où seize manifestants avaient été tués le vendredi précédent par les forces de sécurité, des milliers de militaires ont été déployés tôt vendredi matin, isolant le quartier de Roukn Eddine, où vit une importante communauté kurde. Des milliers de personnes ont cependant manifesté dans la capitale après la prière du vendredi. Ils étaient environ cinq mille dans le quartier Midane et des milliers d'autres sont sortis de trois mosquées du quartier Hajar al-Assouad en scandant des slogans réclamant la liberté.
 

  • Les forces de sécurité déployées dans les environs de Damas

A Douma, une localité à 15 kilomètres de Damas, où les communications téléphoniques et l'électricité étaient coupées selon un militant, les forces de sécurité quadrillaient le marché et la place de la Grande Mosquée. "Beaucoup d'habitants ont quitté la localité de crainte d'arrestations arbitraires", selon l'OSDH.

Des centaines de manifestants ont défilé dans les localités kurdes du gouvernorat d'Hassaké (Nord-Est), ainsi qu'à Soueida (Sud) et plus de douze mille personnes ont manifesté à Idleb (Nord-Ouest), selon des militants.

A Deraa (Sud), où est née la contestation contre le régime du président Bachar Al-Assad, le 15 mars, des agents de sécurité étaient déployés autour des principales mosquées, mais "des jeunes ont défilé dans la rue al-Koussour et des tirs nourris ont été entendus", a déclaré M. Abdel Rahmane.


Condamnation de Paris

 

La France a de nouveau condamné, vendredi, la "fuite en avant sans issue" que constitue la répression des manifestations contre le régime syrien, et a appelé l'armée syrienne à cesser de "faire régner la terreur parmi les civils".
 

"L'armée et les autres forces de sécurité doivent savoir qu'elles devront rendre compte de leurs actes", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero. - (avec AFP)

 

Lien : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/07/22/les-forces-de-securite-syriennes-isolent-un-quartier-de-damas_1551574_3218.html

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:34

 

L'armée a déclenché plusieurs opérations militaires à Homs ces derniers jours.
L'armée a déclenché plusieurs opérations militaires à Homs ces derniers jours.
Reuters TV
Par RFI

Plus d’un million de personnes ont encore manifesté en Syrie, vendredi 22 juillet 2011, contre le régime de Bachar el-Assad. La ville de Homs, dans le centre du pays, est devenue à son tour le symbole de la contestation antigouvernementale et le théâtre de la répression militaire.

Les rues étaient noires de monde ce vendredi encore dans les principales villes syriennes où se sont rassemblés les opposants au régime de Bachar el-Assad. Plus d'un million de personnes ont bravé les forces de sécurité, principalement à Hama et à Deir ez-Zor mais onze civils ont été tués dans la dispersion de rassemblements à Alep, près de Damas et Homs.

Homs comme Derra

Homs est devenue, comme Derra avant elle, une ville symbole de la contestation et des martyrs de la répression, comme l'explique le représentant en France du Parti démocratique du peuple syrien, Abdul Hamid al-Atassi. Il est lui-même originaire de la ville où l'un de ses compagnons de parti, Georges Sabra, une grande personnalité de l'opposition, a été arrêté mercredi 20 juillet 2011. Paris a une fois encore condamné vendredi 22 juillet 2011 la fuite en avant sans issue que constitue la répression et a appelé l'armée syrienne à cesser de faire régner la terreur parmi les civils.

 

Lien : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110722-homs-devient-son-tour-le-symbole-revolte-syrie

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:32

syrie

Marée humaine
Marée humaine
Marée humaine

Plus d'un million de Syriens ont manifestécontre le régime de Bachar al-Assad, principalement à Hama et à Deir Ezzor, mais huit civils ont été tués dans la dispersion de rassemblements, ont annoncé des militants.

Comme chaque vendredi depuis le début de la révolte mi-mars, les Syriens étaient appelés à manifester à la sortie des mosquées, après la prière hebdomadaire. Selon Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 1,2 million de personnes ont répondu à l'appel à Hama (centre) et à Deir Ezzor, près de la frontière irakienne.

«A Deir Ezzor, ils étaient plus de 550.000 à la fin de la manifestation, et à Hama, ils étaient plus de 650.000», a-t-il assuré, précisant que les forces de sécurité étaient absentes dans ces deux villes.

La télévision publique syrienne a démenti une telle mobilisation, affirmant que seulement 2.000 personnes avaient participé à la manifestation à Deir Ezzor. Les restrictions à la circulation imposées par les autorités syriennes n'ont pas permis à l'AFP de vérifier ces informations de manière indépendante.

Selon M. Abdel Rahmane, les manifestants ont scandé des slogans contre le régime et exprimé leur solidarité avec les villes assiégées par les forces de sécurité, en particulier Homs (centre), thé?tre de violences meurtrières depuis une semaine.

Les violences n'ont d'ailleurs pas cessé dans cette ville à laquelle la mobilisation était dédiée ce vendredi. «Deux manifestants ont été tués par les tirs des forces de sécurité qui ont dispersé des manifestations» à Homs, a déclaré Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme.

Plus au nord, «deux manifestants ont été poignardés devant la Mosquée Amné à Alep (nord) par des miliciens fidèles au régime qui ont pénétré dans la mosquée et attaqué» les fidèles, a-t-il ajouté, précisant que des dizaines d'autres manifestants avaient été blessés ou interpellés.

Il y a eu aussi deux morts et plusieurs blessés à Mleiha, dans la province de Damas, un autre mort à Aazaz, dans la province d'Alep, et un manifestant tué dans le village de Kfar Rouma, dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon les militants.

 

Lien : http://www.ladepeche.fr/article/2011/07/23/1133626-maree-humaine.html

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:29

Édito du Monde

 

Est-ce une manière de lassitude ? Ou bien l'habitude déjà ? Ou encore la résignation ? Une certaine forme d'impuissance peut-être ? La révolte du peuple syrien contre la dictature de Bachar Al-Assad est entrée dans son cinquième mois. Presque dans l'indifférence.

L'admirable leçon de courage souvent donnée par ces femmes et ces hommes manque de soutien international - politique, médiatique et autre.

 

Ce n'est plus seulement le vendredi que les Syriens manifestent au péril de leur vie : ce 22 juillet, ils étaient encore des centaines de milliers à être descendus dans la rue. Tous les jours de la semaine connaissent des protestations. Et tout aussi régulièrement, s'allonge le bilan des morts - sûrement pas loin de 2 000 ; celui des emprisonnés et autres "disparus" dépasse la dizaine de milliers.

 

Armée, chars, milices, bandes de nervis au service du régime sont déployés dans toutes les villes. Les rares témoignages qui nous parviennent décrivent un pays, une population sous occupation militaire.

 

On sait la difficulté d'exercer des pressions sur ce régime-là. Une ingérence militaire extérieure est exclue - à juste titre. La Syrie n'est pas la Libye. Elle est soutenue à l'ONU par la Russie et la Chine ; elle dispose d'une armée bien équipée par Moscou.

 

Le régime n'est pas aussi isolé que celui de Mouammar Al-Kadhafi. L'Iran lui accorde une aide économique massive, sans laquelle il aurait bien du mal à survivre. La région est plus stratégique que le Maghreb ; la guerre y ajouterait un élément de déstabilisation supplémentaire, dont le Machrek n'a pas besoin.

 

Et, pourtant, la chute de la maison Assad est sans doute l'une des clés d'une vraie démocratisation du Proche-Orient.

 

Que faire, alors ? Les Etats-Unis et l'Europe ont pris des sanctions économiques. Mais, longtemps, ils ont donné le sentiment de craindre - non sans quelque raison - le chaos et la guerre civile si le régime devait s'effondrer. Ils ont espéré que Bachar Al-Assad serait sincère dans ses appels à un dialogue avec les diverses forces qui s'opposent à lui. Ils ont cru que le parti Baas, qui monopolise le pouvoir depuis plus de quarante ans, pouvait se réformer.

 

Ce temps n'est plus. Les Etats-Unis ont été déçus. Ils ont vu comment le régime faisait tirer sur les rassemblements de l'opposition, y compris les plus pacifiques, ceux au cours desquels les opposants entendaient examiner les offres de dialogue du pouvoir.

 

A la mi-juillet, la secrétaire d'Etat est sortie de la réserve observée jusqu'alors par Washington. "De notre point de vue, a dit Hillary Clinton, (Bachar Al-Assad) a perdu toute légitimité (...) il n'est pas indispensable." Le président Barack Obama dit sensiblement la même chose.

 

Encore faut-il tirer les conséquences de ce discours nouveau. Les Etats-Unis et l'Europe devraient aider une opposition syrienne disparate et divisée à s'organiser. Ils devraient lui assurer un soutien politique et économique.

 

Les Syriens le méritent plus que jamais.

 

Lien : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/07/23/les-syriens-meritent-qu-on-ne-les-oublie-pas_1552030_3218.html

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:25

Les forces de sécurité ont arrêté samedi un grand nombre de personnes, dont plusieurs femmes, à Homs, dans le centre de la Syrie, où des tirs étaient également entendus, ont indiqué des militants. "Des tirs étaient entendus dans le quartier al-Khalidyé à Homs et les forces de sécurité ont procédé à des arrestations" dans cette ville théâtre de violences meurtrières depuis une semaine, a indiqué Abdel-Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme. Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane a fait état d'une "campagne d'arrestations à Homs, ayant visé notamment plusieurs femmes".

 

"Six explosions ont été entendues vendredi soir près du quartier Baba Amr", a-t-il en outre indiqué. Plus d'un million de Syriens ont manifesté vendredi contre le régime du président Bachar el-Assad, principalement à Hama et à Deir Ezzor, après un appel lancé par les militants de la page Facebook "Syrian Revolution 2011" qui ont dédié la journée à Homs, où la répression a fait des dizaines de victimes cette semaine. Durant cette journée, huit manifestants ont été tués à travers le pays par des agents de sécurité ou des milices fidèles au régime syrien. Par ailleurs, des chars ont pénétré samedi dans des villages de Jabal al-Zawiya (province d'Idleb, au nord-ouest).

 

Chars et blindés

 

"Des chars et des blindés sont entrés dans Sarjé et les villages voisins. L'armée a pilonné des grottes creusées sur les flancs des montagnes où des militants parfois se cachent", a indiqué Abdel Rahmane. Selon des militants, l'approche du mois de Ramadan, qui commence début août, "préoccupe" le régime qui craint une "intensification des manifestations" le soir, après la sortie des fidèles des mosquées où des prières sont prévues tous les soirs durant ce mois sacré. "Les autorités veulent étouffer les protestations le plus rapidement possible avant le Ramadan", indiquent-ils.

 

Des arrestations ont également été menées samedi dans le quartier de Roukn Eddine à Damas. "Les agents de sécurité sont déployés en grand nombre dans ce quartier", a affirmé Abdel-Karim Rihaoui. D'autre part, un enfant de douze ans, Talhat Dalal, est décédé samedi des suites de ses blessures. Il avait été blessé le vendredi 15 juillet dans la localité de Jobar, près de Damas, par les tirs d'un policier alors qu'il participait à une manifestation, selon l'OSDH. "Le policier a touché l'enfant à la tête en tirant d'une distance de 25 mètres", a précisé l'ONG. Talhat doit être inhumé samedi après-midi à Jobar qui observe un deuil de trois jours, ont indiqué des militants sur Internet.

 

Depuis le 15 mars, la répression de la révolte populaire en Syrie a fait plus de 1 400 morts civils, entraîné l'arrestation de plus de 12 000 personnes et l'exode de milliers d'autres, selon des ONG de défense des droits de l'homme. Par ailleurs, le conducteur d'un train reliant Alep (nord) à Damas a trouvé la mort samedi dans un accident provoqué par des "saboteurs" ayant démonté des rails, a affirmé l'agence officielle Sana.

 

Lien : http://www.lepoint.fr/monde/syrie-vague-d-arrestations-et-tirs-a-homs-23-07-2011-1355567_24.php

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:21

L'armée syrienne a poursuivi hier ses opérations de reprise en main dans la région de Homs, un des bastions de la contestation du régime de Bachar al Assad, et accusé des « saboteurs » d'avoir provoqué l'accident d'un train en retirant des rails.

Le conducteur est mort carbonisé dans le déraillement du train, qui a percuté une ligne électrique à haute tension, affirment les autorités syriennes.

Selon le gouverneur de Homs, le train transportait 400 voyageurs, des militaires et des civils, et seul le « destin » a empêché que le bilan ne soit plus lourd. « Les saboteurs sont venus en moto… (Ils) tendent à multiplier ce type d'opérations et nous devons leur tenir tête », a déclaré Hassan Abdelal.

La télévision d'Etat a diffusé des images d'un train brûlé et renversé, mais aucune confirmation indépendante du bilan n'a pu être apportée, le régime syrien ayant expulsé la plupart des journalistes étrangers.

Homs est depuis plusieurs jours le théâtre de violents affrontements entre l'armée syrienne et les manifestants qui réclament le départ de Bachar al Assad.

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:12

Le Présient de l'Anavad est l'invité de l'importante association TWIZA de Tanger qui, depuis plus de sept ans, organise chaque année un festival de la culture amazighe. Cette année, fait inédit, elle organise "la rencontre de Tanger" regroupant des responsables et personnalités amazighes venant d'Egypte ( Amani Al Wahachy), de Libye (Fethi Khalifa membre du CNT Libyen), de Tunisie (Khadidja Bensaidane), Ahmed Ahermouche (Maroc) et Ferhat Mehenni dont voici la contribution sur le thème des "Amazighs au coeur du changement".


Les Amazighs au cœur du changement.

Le Maroc vient de se doter d’une nouvelle constitution qui fait de ses langues amazighes des langues officielles, autrement dit des langues de l’Etat.

Les Amazighs libyens auxquels, il fut un temps, le régime de Kadhafi interdisait de parler leur langue même au téléphone sont l’un des piliers de l’insurrection armée et, en intégrant le Conseil National de Transition ont pu faire en sorte que leur langue soit déjà à la télévision de la rébellion soutenue par une coalition internationale. S’ils baissent la garde d’ici la chute de Kadhafi, il n’est pas sûr que la Libye de demain soit encline à l’enseigner.

Les Berbères tunisiens commencent à peine à se structurer et à se prendre en charge. Dans un pays où la fragilité des équilibres politiques peine à convoquer une constituante, les Amazighs ont intérêt à se positionner dès maintenant à Matmata et Djerba pour imposer la prise en compte de leur existence dans une Tunisie aux cultures, aux langues et aux croyances religieuses plurielles.

En Egypte, la communauté amazighe de Siwa (23 000 hbts), est si infime face aux 80 millions d’Egyptiens que, sans un minimum d’autonomie politique, aura toujours du mal à faire entendre sa voix.

Dans tous ces pays où des évolutions heureuses sont aujourd’hui soit en cours (Maroc), soit possibles (Tunisie, Libye), les Amazighes ont intérêt à entamer leur propre mutation pour passer du statut de forces de contestation à celui de forces de proposition. La démocratie est leur voie et leur allié naturel ; les valeurs universelles leur pilier.

Ceci pourrait aussi être valable pour les Touaregs qui ont souvent été tentés par l’aventure militaire (l’Azawad) et qui commencent à formuler des revendications plus cohérentes et plus claires, avec soit des autonomies, soit des indépendances pour leurs territoires.

Rappelons cependant que les Amazighs se doivent d’être présents dans le changement auquel ils ont tant aspiré, et non en dehors de lui. S’ils ne sont pas les artisans de ce qui arrive, ceci étant le fait de la dynamique historique de l’humanité comme le pressentait Tocqueville, ils y ont grandement contribué depuis plus de 50 ans.

En quoi les bouleversements actuels relèvent-ils de la mécanique de l’Histoire ?

L’Humanité est à une nouvelle phase de la mondialisation. Celle-ci commencée par la colonisation dont la mission était, rappelons-le, d’intégrer tous les continents dans le système marchand européen, elle fut renforcée par les Etats de la décolonisation et la création de l’ONU. Deux obstacles s’étaient dressés sur sa route : le nazisme et le soviétisme mais la mondialisation s’accommode davantage de la liberté. Et c’est cette dernière qu’elle a tant bien que mal érigée sur les ruines des deux systèmes totalitaires qui voulaient la maîtriser. La chute du Mur de Berlin est une sentence de l’Histoire contre la dictature qui consubstantielle à l’Etat issu de la colonisation. C‘est parce que la phase actuelle de la mondialisation ne peut plus supporter l’absence de liberté que la fin des Etats post-coloniaux est aujourd’hui à l’ordre du jour. Les changements dont nous traitons aujourd’hui n’en sont qu’un début d’illustration.

Je tiens à remercier l’association TWIZA de Tanger de nous avoir invité à en débattre, ne serait-ce que sur leur volet touchant les peuples amazighs.

La fin des Etats issus de la décolonisation peut reconduire l’architecture et les frontières préexistantes, mais en change fondamentalement la nature et les missions. Au lieu de contrôler et de réprimer leurs peuples, ces Etats seront amenés à servir et protéger leurs citoyens. Le droit (politique, économique, social et culturel) remplace l’interdit, le dialogue et le débat l’emportent sur l’autoritarisme. Rappelons enfin, pour clore cette parenthèse sur un sujet largement développé dans « Le siècle identitaire » (Ed Michalon), disons que nous n’en sommes qu’au début d’un processus induisant des bouleversements géopolitiques sans précédent et qui bientôt qui, bientôt, vont affecter tous les pays d’Afrique et d’Asie anciennement colonisée

Pour revenir à l’Algérie replaçons les éléments du décor : Une junte militaire qui s’est installée par la force depuis 1962, gère toujours le pays avec les réflexes des anciens colonisateurs. Le changement a du mal à montrer le bout du nez, et ce malgré les pressions amicales de certains pays occidentaux. Les peuples amazighes ont des mobilisations et des aspirations communes quant à la reconnaissance de leur identité mais différenciées politiquement. La Kabylie en est le fer de lance, surtout depuis le Printemps berbère d’avril 1980.

Le poids de la sociologie, aggravé par la stigmatisation permanente des Kabyles en vue de leur isolement du reste des Algériens, la gestion clanique sur une base régionale, voire népotique de l’Etat, le tout conjugué à la répression qui frappe la Kabylie depuis 1963, ont empêché la construction d’une nation algérienne. Les dégâts générés sur ce plan ne permettent plus la redéfinition d’un contrat national sans la reconnaissance officielle de l’identité de chaque région et de son droit à s’autogouverner, à maîtriser son destin. Il est révolu le temps où l’unité nationale s’obtenait par la force des armes, la terreur politique, la torture et la prison... La contrainte cède enfin le pas à la libre adhésion qui se fait sur la base des intérêts bien compris de chacun des peuples composant le pays.

Bien que le vent du changement ait violemment soufflé début janvier 2011 sur l’Algérie, le régime a survécu à la bourrasque. Fort de ses réserves de change que lui procure la manne pétrolière qu’il dilapide sans vergogne, le régime pense que la tempête est derrière lui et qu’il peut de nouveau se montrer méprisant et arrogant envers les citoyens. La grande différence entre le Maroc et l’Algérie, réside essentiellement dans le fait que les tenants du pouvoir algérien n’aiment pas leur pays. Ils se comportent en colonisateurs étrangers qui, un jour ou l’autre doivent partir.

Ce sont donc des pays occidentaux qui ont, à maintes reprises, pressé les autorités du pays à introduire au plus vite des changements pour mettre le pays au diapason des nouvelles exigences de la mondialisation. Enfin, en avril dernier et du bout des lèvres, il est annoncé une révision constitutionnelle. Une mascarade de consultations eut lieu où le FLN a discuté avec le FLN et les problèmes essentiels furent évacués. La Kabylie n’a à aucun moment été conviée à exprimer son point de vue.

Cette révision constitutionnelle aura probablement lieu avant la fin de l’année. Ce qui va lui imposer quelques changements conséquents ce ne sont pas les pressions occidentales mais la nouvelle constitution marocaine. Désormais, l’Algérie ne peut plus être en reste des évolutions survenues chez le voisin. Cela veut dire probablement que le générique « langue amazighe » sera consacré par un statut de langue officielle, du moins sur papier. Et si ce sera le cas ce n’est que pour contrer le MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie) devenu sur le terrain la force politique principale de la Kabylie et dont le cheminement l’a porté à mettre sur pied un Gouvernement Provisoire Kabyle en exil le 1er juin 2010.

Là où, une fois de plus le pouvoir algérien se trompe est le fait que le registre revendicatif kabyle n’émarge plus à la page linguistique et culturelle mais à celle de sa propre existence politique. La revendication d’une autonomie régionale pour la Kabylie passe avant celle de la langue ou de la culture. Par ailleurs, la Kabylie ne veut plus se cacher derrière son doigt amazigh. Son identité première est sa kabylité car elle induit autant son algérianité que son amazighité dans lesquelles elle se sent un peu trop diluée.

Bref le train des revendications des années 90 a quitté la gare de la Kabylie depuis le Printemps Noir de 2001, lorsque le pouvoir algérien a tiré sur nos enfants faisant plus de 12O morts. Désormais, ce n’est plus celui qu’elle va prendre. Et personnellement, j’ai peur que celui d’aujourd’hui ne parte sans l’Algérie qui, alors, sera confrontée à sa propre agonie.

Enfin, si la volonté existe de ne plus louvoyer avec les aspirations profondes de la Kabylie et des Amazighes d’Algérie, des solutions sont toujours possibles. Cela se fera dans la transparence et avec toutes les garanties nécessaires dont l’implication des instances internationales. Le référendum pour l’autodétermination de la Kabylie revendiqué lors de la grandiose marche du 20 avril 2011 est devenu un passage obligé pour tous.

Alors, comme pour les autres Amazighs, les Kabyles seront enfin force de proposition et participeront autant à la prise de décision qu’au partage équitable des richesses du pays dans la démocratie et la liberté.

Tanger le 22/07/2011

Ferhat Mehenni

Président de l’Anavad, le Gouvernement Provisoire Kabyle.

 

Lien: http://www.kabyle.com/comment/40094

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 06:04

"Azoul (bonjour). Je vais vous apprendre la langue de vos grands-parents". C'est avec ces mots que Sara Aboud a donné son premier cours de berbère aux enfants de Yefren. Des mots qui envoyaient en prison du temps où Mouammar Kadhafi régnait dans l'ouest libyen.

 

Depuis que les villages berbères du Djebel Nefoussa (massif montagneux au Nord-Ouest de la Libye) se sont libérés du joug de Mouammar Kadhafi, leur culture explose: radio, journaux, associations, musées, chansons et cours de langue amazigh se répandent.

Partout sur les murs, ces dessins géométriques colorés et ce signe symbolisant les amazighs, comme s'appellent les berbères dans la région: deux demi-cercles reliés par un trait pour illustrer la connexion de l'âme avec le ciel et la terre.

 

"Avant nous étions considérés comme des citoyens de seconde zone. Nous sommes à l'origine de ce pays, nous avons maintenant le droit de marcher la tête haute", témoigne Taghrid Aboud, jeune fille au foyer de 22 ans.

 

Parler ou écrire en public, lire ou imprimer en langue amazigh: tout cela était tout simplement interdit par le leader libyen. Mouammar Kadhafi est toujours resté méfiant vis-à-vis de ce peuple présent dans le pays avant la conquête arabe du VIIe siècle et connu pour sa résistance militaire à l'occupation italienne au début du XXe siècle.

 

Au fil des années, leur langue a été parlée en cachette pour ne pas aller en prison. Leur alphabet jamais enseigné. Leur culture, enfouie car jamais imprimée, s'est perdue. "Beaucoup de gens ne connaissent pas leur propre histoire", explique Sara Aboud, historienne de 27 ans.

 

"J'ai l'impression de renaître !"

 

Depuis peu dans ces villages, on essaie de faire revivre cette identité.

 

A Jado ou à Yefren, les enfants ont classe d'amazigh plusieurs fois par semaine. "Aujourd'hui, le plus important, c'est qu'ils apprennent la langue" pour la perpétuer, poursuit Sara Aboud qui assure les cours.

 

Salah Kafu, 14 ans, est assidu depuis le premier jour. "Pour moi cela signifie construire l'avenir. Nous allons apprendre notre langue et nos enfants apprendront à leur tour", espère-t-il.

 

Même certains adultes reprennent leur cahier d'écolier. Dans un ancien bâtiment des services secrets reconverti en musée, un peintre de Yefren multiplie les inscriptions amazighs sur des fresques où Mouammar Kadhafi est représenté comme un rat ou un vampire.

 

"Je ne peux plus m'arrêter d'écrire ! J'ai l'impression de renaître", lance l'artiste de 47 ans sous couvert d'anonymat.

 

Mazigh Buzukhar, qui a payé le prix de son activisme berbère en passant trois mois en prison avant d'être libéré par la rébellion, s'attelle lui à transcrire les contes transmis oralement. Il enregistre des histoires de sages princes et de princesses auprès des personnes âgées, gardiennes de la tradition.

 

"Il est important de collecter les contes et légendes amazighs. Durant 1.400 ans, notre littérature a été orale. Nous avons besoin de la préserver pour les générations futures", selon le jeune homme de 29 ans.

 

A Yefren, tous les documents sont écrits en arabe et berbère. L'idée est que l'amazigh soit reconnu langue officielle dans la Libye post-Kadhafi.

 

"Les sang arabe et amazigh se sont mêlés sur les champs de bataille contre ce tyran. Nous avons le même combat, nous sommes frères. Ce sont des choses qui vont nous lier pendant les 50 prochaines années", dit Salim Ahmed, présentateur à la radio de Jado qui diffuse des programmes dans les deux langues.

 

Pourtant, des années de propagande ne s'effacent pas d'un coup. Une certaine rivalité existe entre villages arabes et berbères. On parle de même de racisme. Aussi, des habitants de la ville arabe de Zenten reprochent aux berbères de ne pas aller assez en première ligne.

 


AFP

Lien : http://www.rtbf.be/info/monde/detail_lybie-la-culture-berbere-reprend-vie-apres-42-ans-de-repression?id=6477853

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