« Dès demain matin [lire ce matin], annonce Me William Bourdon, nous allons déposer plainte pour blanchiment. Plainte pour l’heure contre X », reconnaît l’avocat parisien des associations Transparency et Sherpa même si « l’objectif est clair » : « Obtenir la restitution des biens détenus par, le président Ben Ali et surtout la famille de sa femme Leila Trabelsi. »
« Ce serait historique, prévient Jean Maerkaert rédacteur du rapport « Bien Mal Acquis ». Le seul précédent est, si je ne m’abuse, la saisie d’un yacht de Saddam Hussein… lors de son escale à Nice. » Et, cette fois encore, c’est sur la Côte d’Azur que la justice pourrait enquêter. Car le couple présidentiel tunisien y avait ses habitudes.
« L’épouse de Ben Ali était encore là au mois de mai, confie Laurent, un Azuréen qui a travaillé pour elle. Elle était venue pour le Grand Prix, avait sa place sur la terrasse du Café de Paris et sa suite au Métropole. »
Pourtant, Nadia, l’affirme : « Les Trabelsi possèdent en fait un immeuble entier à Monaco », assure cette expatriée croisée lundi à l’aéroport de Nice. « Tout au moins un joli pied à terre, en face du forum Grimaldi », tempère un chauffeur de taxi monégasque qui, lui aussi, a eu pour client les Trabelsi.
« Surtout du temps où les parents de Leila vivaient à l’Hôtel de Paris. Ils occupaient à l’année une suite du premier étage. » Voilà pourquoi, sans doute, « l’épouse du président Ben Ali venait passer les fêtes de fin d’année ici. Jusqu’au décès de sa mère en 2008. »
Madame roulait en Bentley
L’hiver en principauté et l’été à Saint-Tropez. « En juillet, ils louent quatre ou cinq villas dans le golfe dont deux, juste pour loger le personnel, témoigne Laurent. Il faut dire que même le petit dernier a son garde du corps attitré… Pourtant la dernière fois que je l’ai vu, il n’avait que quelques mois ! »
L’employé azuréen évoque un train de vie de milliardaire : « Madame veut rouler en Bentley. Son gendre, lui, fait venir sa Porsche cabriolet. Ils ont leurs habitudes au Coco-Beach, aux Palmiers ou encore au VIP. Ils passent aussi beaucoup de temps à faire les boutiques de luxe. »
Laurent se souvient encore de ces ministres tunisiens qui n’avaient pas plus le droit de rentrer dans la villa présidentielle que le reste des employés : « Ils restaient dehors en plein soleil à attendre. Cela dit, le couple était plutôt généreux avec ses employés. Enfin, souffle Laurent, c’est toujours plus facile d’être généreux quand c’est pas votre argent ! »
Lien : http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/quand-ben-ali-profitait-de-la-cote-dazur
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