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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 08:24

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 07:15

Quand la «charité» devient vulgaire …

kabylie 


 

 

 

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Dans les villages haut perchés de Chellata (Béjaïa)

Blanche neige, noire misère

 

 

Le mur de neige qui borde la route dépasse les deux mètres de hauteur. Le danger est encore là. A tout moment, une avalanche peut se déclencher et enterrer véhicule et occupants.

 

La route ressemble à un lugubre et froid corridor bordé par des remparts de neige de deux mètres de hauteur. Le col de Chellata, sis à plus de 1500 m d’altitude, est encore très loin, perdu dans les cimes laiteuses et brumeuses du Djurdjura. Pourtant, les engins de déneigement ont toutes les peines du monde à avancer. Les quantités de neige dégagées sont tellement importantes qu’on ne sait plus où les mettre. Il faut dégager la route vers les bas côtés déjà surchargés. Le froid est mordant malgré le soleil radieux, et l’immensité blanche scintille à tel point qu’il est difficile d’ouvrir les yeux.


«Nous avons livré un combat quotidien contre la neige pendant quinze jours. Chaque jour, du matin jusqu’à 20h ou 22h h», dit Mahmoud Mimoun, l’un des employés de la mairie de Chellata, sur les hauteurs d’Akbou, qui nous a accompagnés dans cette sortie sur le terrain, vers des villages difficilement accessibles. Ath Hyani, Alma, Ath Mqeddem et Ath Anane.

 
Sisyphe au déneigement

 
Ce mercredi 15 février, dans la matinée, il neigeait encore. Tel Sisyphe et son rocher, les équipes de la mairie, chaque jour, recommençaient à zéro le pénible travail de déneigement de la veille. De mémoire d’homme, on ne se rappelle pas un pareil épisode neigeux depuis 1945.

Le premier village visité est celui d’Alma situé à de 1200 m d’altitude. La route est bien dégagée, mais pour un seul véhicule seulement et les croisements se font de façon difficile et aléatoire.
Ce village composé de jolies maisons noyées sous les frênes disparaît à moitié sous la neige. Un jeune habitant traîne un bidon d’eau puisé à la source. La corvée d’eau est de mise malgré les quantités de neige accumulées. Une association religieuse vient juste de quitter les lieux. Sur le devant du fourgon chargé de vivres, le nom de l’association, écrit sur une banderole sale, s’étale en lettres grasses, bien en évidence.


Depuis quelques jours, des associations d’ordre politique ou religieux sillonnent les routes des villages isolés pour livrer des dons. Pourtant, les villageois que nous avons rencontrés nous ont tous parlé des dons fait par des industriels philanthropes qui ont aidé généreusement, mais sans publicité tapageuse. Discrètement. Comme le veut la tradition séculaire de ces régions. Quand on donne, on ne le crie pas sur tous les toits.


La situation difficile vécue par les villages pris sous une neige tenace et persistante a suscité un immense élan de solidarité. Ceux qui possèdent des véhicules 4x4 ou des engins de travaux publics les ont mis à la disposition des populations pour évacuer les malades ou ouvrir des routes. Chacun, selon ses moyens et ses possibilités, a donné la main à son voisin.  Pour la commune de Chellata, le plus dur a été vécu par les villages de Ath Hyani, Ath Mqeddem et Ath Anane. Outre l’épaisseur très importante de la neige, les routes, qui mènent vers ces villages, sont des descentes vertigineuses où les engins glissent ou ont de la peine à remonter. Au-delà de la première semaine d’isolement, les équipes de l’APC ont mis un point d’honneur à joindre chaque jour les habitants isolés pour leur apporter des vivres et des provisions. «Parties le matin, nos équipes arrivaient vers 21h et ne rentraient qu’à minuit passé», raconte M. Maïbeche,  maire de la commune, que nous avons joint au téléphone.


Des  villages à moitié ensevelis


Pour accéder au village d’Ath Anane, il faut emprunter une route défoncée par les bulldozers qui ont procédé au déneigement. Le mur de neige qui borde la route dépasse les deux mètres de hauteur. Le danger est encore là. A tout moment, une avalanche peut se déclencher et enterrer véhicule et occupants. Le cimetière des chouhada, à l’entrée du village, a disparu complètement sous le manteau blanc. Seul l’emblème national et la tête d’une statue de moudjahid émergent des amas blancs. Yata Cherif, «né à peu près en 1953», manie la pelle pour dégager la route avec son ami Maâfa Karim, 35 ans, originaire des Ath Mqddem. Ils témoignent de ce que les villageois ont vécu. «Une vraie misère noire», dit Cherif. «Nous aurions pu ne pas survivre, car notre commune est pauvre et manque cruellement de moyens», ajoute son ami. Trois tractopelles de marque Case ont renoncé devant l’impossibilité d’ouvrir les routes. Il a fallu envoyer des bulldozers dans la région.


Au final, l’abnégation des responsables de la commune ainsi que le réveil de la solidarité ancestrale ont évité le pire. La succession des hivers doux a fait baisser la garde à beaucoup de montagnards qui ne prévoient plus autant de bois de chauffage et de provisions.

 
Dans tous les villages que nous avons visités, les routes ont été ouvertes mais demeurent difficilement praticables. Cependant, le gaz butane n’arrive toujours pas. Il faut dépêcher des camions qui doivent passer la nuit au dépôt d’Akbou pour ramener quelques bouteilles qui seront de toute façon insuffisantes. Les écoles sont fermées pour encore longtemps.


Elles sont encore ensevelies sous la neige. Les infiltrations d’eau, les glissements de terrain, les canalisations éclatées, les toits écroulés, c’est pour demain. Toutes ces régions isolées, durement touchées par une neige de 15 jours et plus, auront besoin d’un véritable plan Marshall pour soigner les plaies du dénuement et les cicatrices d’une nature aussi capricieuse qu’implacable.

 
Demain, lorsque toute cette neige aura fondu, il faudra remettre en l’état les maisons, les granges, les étables, les routes, les maisons et les écoles. C’est bien connu des montagnards : c’est lorsque la neige fond que toute la laideur qu’elle a cachée réapparaît. C’est maintenant que les villageois demandent à ne pas être oubliés. Quand la neige blanche aura fondu, ils retrouveront leur misère un peu plus noire.           

source elwatan

 

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 06:20

 


 

 

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Libye : un an après le soulèvement, des milices au comportement "anarchique" commettent des violations massives


 

151447_Detainee_in_Misratah_shows_Amnesty_International_sca.jpg

Un détenu de Misratah montre à Amnesty International les cicatrices de ses blessures (c) AI

 

Le nouveau rapport d’Amnesty International, intitulé "Militias threaten hopes for new Libya", fait état des graves abus systématiques, parmi lesquels des crimes de guerre, commis par une multitude de milices contre des partisans présumés du colonel Kadhafi ; un certain nombre de personnes ont été illégalement placées en détention, puis torturées – parfois à mort.

Des milices armées en activité à travers la Libye se rendent responsables d’atteintes massives aux droits humains en toute impunité, alimentant l’insécurité et freinant la reconstruction des institutions de l’État. Amnesty International fait un constat accablant dans un nouveau rapport publié un an après le début du soulèvement de février 2011.

Migrants et réfugiés africains ont également été pris pour cible, et des attaques en représailles ont été menées, conduisant au déplacement de populations entières – tandis que les autorités n’ont rien fait pour enquêter sur les abus ni pour obliger les responsables présumés à rendre des comptes.

 

« Le fonctionnement des milices libyennes est en grande partie anarchique et l’impunité générale dont elles bénéficient fait le lit de nouveaux abus et perpétue l’instabilité et l’insécurité. »  Donatella Rovera, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International.

 

Il y a un an, des Libyens risquaient leur vie afin de demander justice. Aujourd’hui, leurs espoirs sont menacés par des milices armées criminelles qui piétinent les droits humains en toute impunité. Le seul moyen de rompre avec ces pratiques établies par des décennies d’abus sous le régime autoritaire du colonel Kadhafi est de veiller à ce que personne ne soit au-dessus des lois et à ce que des enquêtes soient menées sur ces violations.

 

La torture pratiquée dans des centres de détention


En janvier et au début du mois de février 2012, des délégués d’Amnesty International se sont rendus dans 11 centres de détention utilisés par diverses milices dans le centre et l’ouest de la Libye ; dans 10 de ces centres, des détenus ont affirmé avoir été soumis à la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements sur place, et ont montré à Amnesty International des lésions résultant d’abus récents. Plusieurs détenus ont dit avoir avoué des viols, des meurtres et d’autres crimes qu’ils n’avaient pas commis, dans le seul but que la torture cesse.

Depuis septembre, au moins 12 personnes placées en détention par des milices sont mortes à la suite d'actes de torture. Leurs corps étaient couverts d'hématomes, de plaies et d’entailles, et certaines avaient eu les ongles arrachés.

Des personnes détenues à Tripoli, Gharyan, Misratah, Syrte, Zawiya, et aux alentours ont dit à Amnesty International qu’elles avaient été suspendues dans des positions contorsionnées, battues des heures durant avec des fouets, des câbles, des tuyaux en plastique, des bâtons, des chaînes et des barres métalliques, et qu’elles avaient reçu des décharges électriques infligées à l’aide de câbles sous tension et d’armes à décharges électriques semblables à des Taser.

Dans un centre de détention de Misratah, un délégué d’Amnesty International a vu des membres d’une milice armée frapper et menacer des détenus dont la libération avait été ordonnée. Un détenu d’un certain âge, originaire de Tawargha, était accroupi, recroquevillé contre le mur, pleurant alors qu’un milicien lui donnait des coups de pied et le menaçait. Ce milicien avait déclaré à Amnesty International : « Ceux de Tawargha ne seront pas relâchés ou bien nous les tuerons. »

Dans des centres d’interrogatoire de Misratah et Tripoli, Amnesty International a trouvé des détenus que les responsables essayaient de cacher ; ils avaient été sauvagement torturés, l’un d’eux à tel point qu’il pouvait à peine bouger ou parler.

 

Impunité générale et un clair manque d’enquête

 

À la connaissance d’Amnesty International, pas une seule enquête digne de ce nom n’a été menée sur les cas de torture, même lorsque des détenus sont morts après avoir été torturés dans des quartiers généraux de milices ou dans des centres d’interrogatoire officiellement ou officieusement reconnus ou liés aux autorités centrales.

Les milices dont il est établi qu’elles ont fait subir des sévices à des détenus ne doivent tout simplement pas être autorisées à incarcérer qui que ce soit, et l’ensemble des détenus doivent immédiatement être transférés dans des centres de détention autorisés, placés sous le contrôle du Conseil national de transition. 

Aucune enquête n’a non plus été menée sur d’autres graves violations, telles que l’exécution extrajudiciaire de détenus et d’autres crimes de guerre, comme l’homicide de quelque 65 personnes dont les corps ont été retrouvés le 23 octobre dans un hôtel de Syrte qui servait de base à des combattants de l’opposition originaires de Misratah.

Sur des vidéos obtenues par Amnesty International, des membres de milices peuvent être vus en train de frapper et de menacer de tuer un groupe de 29 hommes se trouvant sous leur garde. On peut entendre l’un d’eux dire: « prenez-les tous et tuez-les ». Leurs corps faisaient partie de ceux qui ont été retrouvés trois jours plus tard à l’hôtel ; beaucoup avaient les mains attachées derrière le dos et avaient été abattus d’une balle dans la tête.

Les autorités libyennes n’ont jusqu’à présent pris aucune mesure contre les milices ayant déplacé de force des populations entières – ce qui constitue pourtant un crime de droit international. Des miliciens de Misratah ont ainsi chassé de chez eux tous les habitants de Tawargha, soit environ 30 000 personnes, et ont pillé et incendié leurs logements en représailles contre des crimes que des Tawarghas sont accusés d’avoir commis pendant le conflit. Des milliers de membres de la tribu des Mashashyas ont eux aussi été forcés à quitter leur village par des miliciens de Zintan, dans le massif du Nefoussa. Ces populations et d’autres continuent à vivre dans des camps de déplacés improvisés à travers le pays, tandis que rien n’est fait pour amener les responsables présumés à rendre des comptes ni pour permettre aux déplacés de rentrer chez eux.

« L’impunité générale dont jouissent les milices fait passer le message que ces violations sont tolérées, et contribue à rendre ces pratiques acceptables dans le pays. Les individus responsables de ces abus doivent rendre des comptes pour leurs actions et être suspendus des fonctions qui leur permettraient de répéter ces violations » Donatello Rovera

 

Il est impératif que les autorités libyennes montrent clairement qu’elles sont déterminées à rompre avec des décennies de violations systématiques, en maîtrisant les milices, en enquêtant sur toutes les violations actuelles et passées, et en poursuivant les responsables - quel que soit leur camp - conformément au droit international.

Participez à notre action, signez le message à l’ambassadeur de Libye en France.SIGNEZ

source amnesty

 

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 Minorités en Libye : massacre des Toubous à Koufra

 La fin du régime de Kadhafi laisse la Libye dans une instabilité politique sans précédent, le Conseil national de transition (CNT) n'ayant pas de prise sur le pays et sur des milices prêtes à réprimer les Toubous ou autres « minorités » qui oseraient contester le nouvel ordre.

 

Le racisme envers les Toubous est ancestral. En 2008, de violents affrontements contre des migrants subsahariens s'étaient concentrés sur eux.

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Carte de Koufra, en anglais (Wikimedia Commons/CC)

Depuis dimanche, un massacre est en cours à Koufra, dans le sud libyen. Un appel téléphonique reçu mardi à 11h30 d'un ami toubou depuis Tripoli nous informe d'une « boucherie » (« majzara ») et d'« une guerre raciale » (« harb irqi »).

Plus personne n'est joignable à Koufrapuisque électricité, mobiles et Internet sont coupés. D'après cet ami toubou, il s'agirait de représentants des forces rebelles sous l'égide du CNT, qui auraient pris la ville de Koufra et qui seraient en conflit avec les Toubous.

Rumeurs sur l'anniversaire de la révolution

Suite à ces évènements, des bruits courent sur le premier anniversaire de la révolution libyenne qui aura lieu vendredi 17 février. Ils annoncent un regain de tensions dû à des conflits d'ordres racial et politique issus de la Libye du régime de Kadhafi, et qui furent camouflés aux yeux de l'opinion internationale.

Les Toubous sont une population qui se déploie du nord du Tchad au sud de la Libye et au nord-est du Niger et dont la langue, saharienne, appartient à une autre famille que les langues arabes et amazighes. Des décennies de marginalisation (« tahmich ») et de persécution (« idtihad ») jusqu'à la démolition pure et simple de villages toubous par l'Etat, ont mené ce groupe à des conditions de vie précaires ou à un exil dans les pays africains frontaliers (Niger, Tchad, Soudan).

« Les dents d'un même peigne »

Une délégation de six citoyens toubous était présente au dernier Congrès mondial amazigh en octobre dernier à Djerba (Tunisie).

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« Wind after the revolution(s) » (Lotfi Ghariani)

 


Venus par route des confins du sud-est de la Libye, les Toubous envisageaient la cause amazighe comme leur seule recours de protection, si ce n'est comme une condition de survie : ils ont mis en garde contre leur marginalisation à l'avenir, ne voulaient pas être chassés une deuxième fois et ne demandaient qu'à être traités comme tous citoyens libyens, comme « les dents d'un même peigne »

 

 

source rue89

 

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Nouveau message du président Bouteflika à Mustapha Abdeljalil. Cette fois, le président algérien a saisi l’occasion du premier anniversaire de la révolution libyenne pour assurer son homologue libyen  du « soutien et de l'appui » de l'Algérie à la Libye.

« Au moment où la Libye célèbre le premier anniversaire de sa révolution, (...) Je tiens à saisir cette heureuse occasion pour vous exprimer notre soutien et notre appui en cette étape cruciale de l'Histoire de votre pays pour amorcer une ère nouvelle qui reflète la volonté du peuple libyen frère à réunir les conditions d'une vie digne au sein d'institutions démocratiques qu'il aura choisies », écrit le président algérien dans un message, diffusé ce jeudi 16 février.

« Je tiens également à vous faire part de ma ferme détermination à œuvrer de concert avec vous pour renforcer les liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples et porter les relations bilatérales à des niveaux supérieurs au mieux des intérêts de nos deux pays et de notre région », a‑t‑il ajouté.

C’est le deuxième message adressé par le président Bouteflika à Abdeljalil en moins de deux mois. Le 27 décembre dernier, dans une lettre adressée au président libyen à l’occasion de la fête de l’indépendance de son pays, il avait réitéré son attachement au renforcement des relations algéro‑libyennes (lire). Le 15 novembre dernier, le chef de l’État algérien s’était déplacé au Qatar spécialement pour rencontrer le numéro un libyen.

Mais ces initiatives du président Bouteflika n’ont pas contribué à améliorer les relations entre les deux pays. Annoncée par les Algériens à plusieurs reprises depuis maintenant plusieurs mois, la visite d’un haut responsable libyen à Alger n’a toujours pas eu lieu. Le CNT reproche toujours à Alger son soutien au régime de Kadhafi. L’Algérie est l’un des derniers pays à avoir reconnu le nouveau pouvoir en Libye. 

source tsa-algerie

 

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Un an après, qu'est devenu le clan Kadhafi ?


L'ancien Guide libyen a été le 20 octobre 2011 près de Syrte, sa ville natale. (Xu Suhui/CHINE NOUVELLE/SIPA)

L'ancien Guide libyen a été le 20 octobre 2011 près de Syrte, sa ville natale. (Xu Suhui/CHINE NOUVELLE/SIPA)


 

  • Mouammar Kadhafi

Capturé vivant après plusieurs semaines de résistance dans sa ville natale de Syrte, l'ancien Guide libyen a été tué par des rebelles le 20 octobre 2011. Il avait été retrouvé dans un tunnel d'une zone industrielle de Syrte, après que l'Otan eut bombardé son convoi qui tentait de fuir la ville. Les images de son lynchage par la foule ont fait le tour du monde.

Son corps sans vie a ensuite été amené à Misrata (ouest), avant d'être enterré quelques jours plus tard dans un lieu inconnu.

  • Seif al-Islam Kadhafi 

Longtemps présenté comme le successeur potentiel de son père, Seif al-Islam, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, a été arrêté en novembre 2011 dans le sud libyen.

Il aurait perdu trois doigts dans un raid de l'Otan au sud de la ville de Bani Walid. Il est actuellement détenu à Zenten, dans l'ouest du pays.

  • Mouatassim Kadhafi

Né en 1975, médecin et militaire de carrière, il avait dirigé le Conseil de sécurité nationale et était le principal concurrent de Seif Al-Islam.

Capturé vivant avec son père, le 20 octobre à Syrte, il a connu le même sort que lui. Son corps a également été enterré dans un lieu inconnu.

  • Saadi Kadhafi 

Footballeur à la réputation de playboy, né en mai 1973, il est réfugié depuis le 11 septembre au Niger et recherché par les nouvelles autorités libyennes. Lors d'une déclaration à une télévision arabe, il a récemment promis de retourner en Libye pour y conduire la résistance, provoquant l'ire de Tripoli. Le Niger l'a ensuite placé en résidence surveillée et l'a privé de moyens de communication.

  • Khamis Kadhafi

Khamis a joué un rôle important dans la répression de la révolte à Benghazi et commandait la dernière base militaire tombée à Tripoli.

Sa mort, annoncée fin août par le Conseil national de transition (CNT), a été confirmée mi-octobre.

  • Mohamed, Hannibal et Aïcha Kadhafi 

Mohamed Kadhafi, fils aîné qui présidait l'organisme des Télécommunications et le Comité national olympique, s'est réfugié en Algérie le 29 août avec sa soeur Aïcha, son frère Hannibal et l'épouse de Kadhafi Safia Farkach.

  • Abdallah Senoussi

Visé par un mandat de la CPI pour crimes contre l'humanité, l'ex-chef des renseignements et bras répressif du régime serait toujours en cavale. En novembre 2011, le CNT avait annoncé son arrestation dans le sud désertique avant de se rétracter.

  • Baghdadi Mahmoudi

L'ancien Premier ministre libyen a été arrêté en Tunisie le 21 septembre. Il y était poursuivi pour "franchissement illégal de la frontière" et a été acquitté le 14 février.

Il est sous le coup de deux demandes d'extradition de la part des autorités libyennes. Le président tunisien Moncef Marzouki a promis de remettre à Tripoli Mahmoud Mahmoudi dès que les conditions d'un procès équitable seront garanties.

  • Mansour Daw et Ahmed Ibrahim 

Mansour Daw, chef de sécurité intérieure, et Ahmed Ibrahim, cousin de Kadhafi et principal dirigeant des Comités révolutionnaires, l'épine dorsale de l'ancien régime, ont été arrêtés le 20 octobre 2011. Ils faisaient partie du convoi de Kadhafi. Ils sont détenus à Misrata dans une prison contrôlée par les ex-rebelles. 

  • Moussa Koussa et Chokri Ghanem

Chef des renseignements extérieurs, puis ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, tout comme le président de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), Chokri Ghanem, avaient fait défection au cours de la révolution, contribuant à la chute du régime. Ils sont partis à l'étranger.

  • Moussa Ibrahim 

Moussa Ibrahim était devenu, pendant la révolution, la personne la plus en vue du gouvernement. Il apparaissait régulièrement à l'écran en tant que porte-parole pour défendre le régime.

Il avait pu s'échapper la veille de la "libération" de Tripoli et serait actuellement à l'étranger d'où il est toujours actif sur sa page Facebook, continuant à défendre la même cause.

source tempsreel.nouvelobs

 

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Premier anniversaire de la révolution

 Une prière pour une Libye meilleure…


 

C’est un pays presque en lambeaux qui s’apprête à célébrer demain le premier anniversaire de sa révolution du 17 Février. Sans El Gueddafi.

Bien qu’El Gueddafi ne soit plus là, le nouveau régime peine à asseoir son autorité sur un immense territoire où le tribalisme s’est révélé être le plus grand défi à résoudre. En effet, il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’un accrochage meurtrier ne soit signalé dans les quatre coins de la Libye entre les éléments des tribus rivales. Le fait est que, malgré les promesses du CNT de Abdeljalil d’assurer la sécurité des gens, les armes lourdes sont encore à la portée de tout le monde.  Les différends entre groupes sociaux et parfois entre personnes se règlent, hélas, à coups de kalachnikov. Une année après le prometteur soulèvement contre la dictature d’El Gueddafi, les Libyens, sous la férule du CNT, semblent, eux aussi, avoir perdu la boussole.

 

Le nouveau gouvernement dirigé par Abderrahim El Kib peine lui aussi à régler l’épineux problème de la dissémination des armes. Les images retransmises par les chaînes de télévision, montrant des civils armés régler la circulation, inquiètent plus qu’elles ne rassurent. Rien n’est vraiment fait ou si peu pour restaurer l’ordre dans un pays ouvert aux quatre vents. Les ex-rebelles (thowar), qui ont combattu El Gueddafi, se donnent désormais tous les droits au nom d’une «légitimité révolutionnaire». Après avoir abattu leur ex-guide le 20 octobre 2011, ces derniers n’ont pas rendu leurs armes. Ils ses sont transformés en miliciens, qui agissent en «redresseurs des torts» s’offrant des pouvoirs de police et de l’armée. «Ils ont pris les armes pour se libérer du joug de la dictature. Mais quand ils ont obtenu la liberté, ils n’ont pas lâché les armes», déplore Issam, un journaliste tripolitain cité par l’AFP.    Hafedh Al Ghwell, un conseiller à la Banque mondiale, pense que ces milices ont développé des «intérêts qu’elles refusent d’abandonner», dans un rapport récent. Ayant puisé dans l’arsenal hérité de l’ancien régime, les milices sont très armées et n’hésitent pas à sortir l’artillerie lourde au moindre conflit d’intérêt, faisant à chaque fois des victimes.  

 

Et «l’ordre» que font régner ces thowars est loin de rassurer les Libyens et les voisins immédiat de ce pays. Pour cause, ce pays dépourvu d’Etat et d’institutions est devenu un cadavre encerclé pour ceux qui voudraient le transformer en poudrière. La nébuleuse Al Qaîda ne se fera pas prier pour planter son étendard dans ce pays stratégique près du Sahel et du Maghreb et même de l’Europe. Le pétrole libyen qui chatouille les narines des dirigeants occidentaux est aussi un motif d’inquiétude, surtout dans un contexte marqué par la crise économique et énergétique. Après avoir détruit l’infrastructure du pays, les pays atlantistes voudraient se réserver la part du lion dans la reconstruction et, pourquoi pas, la réorientation stratégique de la Libye.

 

Le fait que le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir a du mal à tenir parole en organisant les élections, autorise toutes les possibilités. Preuve en est, les nombreuses manifestations contre le ce conseil accusé de vouloir «voler la révolution».
 

En attendant les élections promises pour le mois de juin prochain, les Libyens vivent la peur au ventre. Maigre consolation : le nouveau régime a élaboré une loi électorale qui donne un rôle privilégié à la femme et aux jeunes. Pour autant, le cœur n’est pas encore à la liesse d’une célébration festive. Ce vendredi, premier anniversaire de la révolution, sera juste un jour de prière pour les Libyens. Une prière pour une Libye meilleure..

source elwatan

 

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Le fameux discours de  Kadhafi du 22 févier 2011

 
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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 02:22

Arrestation du directeur général d’Attounnissia et de son rédacteur en chef

 

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Suite à la photo publiée à la Une du quotidien arabophone Attounnissia, dans son édition du mercredi 15 février 2012, une instruction a été ouverte contre le journal et son directeur Nasreddine Ben Saïda. 

A l’issue de cette instruction, il a été décidé de saisir le journal et d’arrêter le directeur général du quotidien et de son rédacteur en chef qui a validé la publication en attendant de présenter les deux (et non des trois comme indiqué précédemment) devant le procureur de la République qui, d’ailleurs a décidé cette arrestation. Motif officiel de l’arrestation, qui s’est basée sur le code pénal et non le code de la presse : publication d’un article ou d’une photo de nature à troubler l’ordre public. 
La photo objet de l’instruction montre le joueur tunisien Sami Khedira, de nationalité allemande et évoluant au Real de Madrid, entourant sa petite amie, un mannequin dénudé. Une image, qu’on voit souvent dans les magazines européens (y compris ceux vendus en Tunisie) mais à laquelle le paysage médiatique tunisien n’est nullement habitué. 

Le syndicat des journalistes tunisiens a publié un communiqué, alors que Nasreddine Ben Saïda n’était pas encore arrêté, dans lequel il dénonce ces agissements qui, selon lui, ne peuvent pas servir la liberté de la presse et contraires à la déontologie de la profession. 
Après l’arrestation, Mongi Khadhraoui, secrétaire général du Syndicat, a estimé que cette erreur professionnelle ne justifie nullement l’arrestation d’un journaliste. «On peut saisir le journal et lui infliger une amende, mais en aucun cas l’emprisonner, nous a-t-il déclaré citant un communiqué qui sera publié ce soir. Il s’agit là d’un retour à la répression et à l’intimidation des journalistes».
Pour M. Khadhraoui, qui invite dans la foulée le ministère public à libérer les trois confrères, on devrait faire appel au Code de la presse, qui prévoit ce type d’erreurs, et non au Code pénal. Selon la loi tunisienne, le texte spécifique est toujours prioritaire au texte général. 

Taïeb Zahar, vice-président de l’Association tunisienne des directeurs de journaux, a exprimé lui aussi tout le soutien de la corporation à Nasreddine Ben Saïda et son équipe, rappelant qu’on ne peut jamais mettre un journaliste en prison pour une publication. « Ce n’est pas un criminel, dit-il, on n’a pas à le mettre en prison ». M. Zahar indique que l’association réunira demain en urgence les membres de son comité directeur pour prendre les mesures nécessaires et devrait nommer un avocat pour défendre M. Ben Saïda. 

De notre côté, on ne peut que soutenir nos trois confrères. L’ordre public étant un concept bateau et très vague sous lequel on peut placer tout et n’importe quoi. L’article du code pénal sur lequel on s’est basé pour arrêter nos trois confrères date de l’époque de Ben Ali. Il est donc étrange que l’on fasse appel aux textes que l’on désire et que ces mêmes textes soient rejetés dans d’autres affaires, notamment celles touchant les Salafistes. 
Ce type de photos illustre régulièrement les magazines étrangers qui sont vendus librement dans les kiosques tunisiens, depuis toujours. Des magazines comme Voici ou Gala sont exposés dans nos kiosques avec des seins carrément nus, alors que la photo du quotidien tunisien était simplement dénudée. Chaque journal ayant sa ligne éditoriale et c’est aux lecteurs de choisir ce qu’ils lisent et ce qu’ils boycottent. On rappelle qu\\'il n\\'y a pas eu de saisie de journal en Tunisie depuis plus de 25 ans et que ce type de photos dénudées étaient régulièrement publiées dans nos journaux, y compris les quotidiens francophones "sérieux" tels Le Temps ou La Presse (Pin Up en dernière page). 
Quant au trouble de l’ordre public, il est évident que les conférences du moyenâgeux Wajdi Ghenim ont troublé mille fois plus cet ordre public que l’image dénudée parue ce matin sur Attounnissia. 
Un journal peut faire des erreurs, c’est humain, mais quelle que soit l’erreur, elle ne justifie nullement l’arrestation de journalistes. Une amende suffit, comme cela se passe partout dans les pays démocratiques

source businessnews

 


 

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Selon les dernières informations, les deux journalistes d'Attounnissia ont été libérés alors que le directeur du journal reste sous les verrous… 

 

 

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Trois journalistes arrêtés pour une couv' osée



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Une du journal Attounsia, le 15 février.

Trois journalistes tunisiens ont été arrêtés mercredi pour la publication d'une photo de femme nue en couverture du quotidien Attounsia. Après avoir passé la nuit en garde à vue dans les services de protection des mœurs, ils devaient être entendus ce jeudi par un juge d'instruction.

Attounsia a reproduit en une de son édition de mercredi la photo parue en une du magazine allemand GQ. Le footballeur allemand d'origine tunisienne Sami Khedira y pose en costume avec son mannequin d'épouse, nue dans ses bras.

Une couverture certes «scandaleuse», reconnaît le Syndicat des journalistes tunisiens«Il faut respecter la déontologie, rappelle ainsi Néjiba Hamrouni, la présidente du syndicat, mais arrêter des journalistes pour une 1329406780300photo, c'est grave.» Le SNJT dénonce ainsi «l'intimidation des journalistes».

 

Ceux qui s'indignent de cette arrestation sont d'autant plus choqués que les dépassements des religieux radicaux ne semblent pas poursuivis avec autant de sévérité. Ainsi, ceux qui ont vandalisé la maison de Nabil Karoui, le patron de la chaîne de télé Nessma —poursuivi lui aussi en justice pour avoir diffusé le film Perspépolis, où figure une image de Dieu— n'ont récolté qu'une maigre amende (à peine 5 euros). Nabil Karoui a, lui, immédiatement été traduit en justice. De même, l'agresseur du journaliste Zied Krichen, frappé à la sortie d'une des audiences de Karoui, n'a toujours pas été retrouvé.

 

L'affaire Attounsia est, de plus, concomitante avec la tournée très médiatisée du prédicateur égyptien Wajdi Ghoneim, partisan de l'excision des fillettes. «Une opération esthétique, rien de plus», a-t-il encore défendu sur une radio tunisienne, alors que l'excision est interdite en Tunisie. Les autorités ont, sous la pression de la société civile, fini par rappeler l'interdiction. Wajdi Ghoneim a également tenu des propos violents à l'encontre des laïques.

 

«La publication de la photo d'un corps nu serait-elle plus condamnable que la tournée de prédication haineuse qu'un défenseur farouche de l'excision féminine vient de réaliser dans plusieurs villes du pays?», interroge Selim, jeune militant associatif, sur son blog. «Par cette politique 1329406893764du deux poids - deux mesures, on ne cherche certainement pas à garantir notre liberté d'expression. Mais plutôt à la halal-iser, en réduisant son champ et son application, petit à petit, sous couvert de puritanisme.»

En août, mois de ramadan, le magazine Tunivisions avait déjà suscité quelques remous en affichant en une la top model tunisienne Kenza Fourati.

«Faudra-t-il ensuite interdire les journaux étrangers en Tunisie?»,questionne, railleur, mag14.com. Ou bien «mettre en place une commission spéciale chargée de feuilleter les journaux en questions, pour chercher s'il n'y  a pas de pages avec des photos quelque peu dénudées?»

C'est, de même, sous l'angle de la morale que la censure d'internet pourrait revenir: la Cour de cassation dira mercredi prochain si l'Agence tunisienne d'internet doit rétablir le filtrage des sites pornographiques.

par Elodie Auffray

source liberation

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lena gercke sami khedira

 

La photo qui fait peur  ! 

 

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Faut-il interdire les journaux étrangers en Tunisie ?


 

presse-censureLa photo publiée à la une d’Attounissia, a valu au quotidien l’arrestation immédiate, en ce mercredi 15 février, de trois de ses journalistes. Ce type de photo est pourtant monnaie courante dans les magazines européens. Faudrait-il, dès lors, les interdire d’entrée en Tunisie ?

 

Ou mettre en place une commission spéciale chargée de feuilleter les journaux en questions, pour chercher s’il n’y  a pas de pages avec des photos quelque peu dénudées, avant de permettre leur distribution ?

 

A tort ou à raison, la nudité est largement exploitée et utilisée par les médias internationaux. Les publicitaires instrumentalisent le corps féminin, pour faire la promotion de yoghurt, de voitures, ou d’autres produits de consommation courante. Or ces pubs abondent dans les magazines féminins occidentaux. Faudrait-il donc ne plus permettre la distribution de revue comme «Elle», «Vogue», «Cosmopolitan» ? Faudrait-il censurer «L’Express», «Le Point», «Le Nouvel Observateur» s’ils contiennent des photos ou des insertions publicitaires jugées olé-olé ?

 

A défaut de les interdire, on pourrait mettre en place une cellule chargée de masquer à coups de gros marqueur noir, les parties intimes que l’on ne saurait montrer sans choquer les plus pudibonds. Et il y en aura du boulot, vu le nombre de ce photos dans les magazines internationaux. De quoi embaucher à plein temps quelques dizaines de milliers de chômeurs diplômés. Ils auront désormais de quoi s’occuper : ils bifferont, ratureront, colorieront au feutre noir, les seins que l’on ne saurait voir.

 

Ils protègeront du même coup les mœurs tunisiennes de l’influence délétère et corruptrice de l’Occident décadent. Pis : des magazines féminins (y compris tunisiens) traitent désormais de sujets censés être tabous ayant trait au sexe : faudrait-il les saisir, pour contrevenir à la morale publique ? Ou s’agit-il uniquement de censurer des photographies, et non des textes ? Il faudrait ici attirer l’attention des gardiens des bonnes mœurs, que les photos s’étoilent mais les écrits restent. Et l’influence des textes risque d’être bien plus profonde et durable que celle des photos.

 

Embauche en perspective pour les diplômés en lettre. Ils seront désormais chargés de lire toutes les publications, même les plus petits encadrés. Il ne faudra rater aucune ligne. Qui sait. Le Diable se cache dans les détails. Une petite phrase à l’apparence anodine peut recéler quelques sous-entendus salaces. Auquel cas, les équipes de lecteurs intransigeants transmettront leurs trouvailles à leurs collègues du service de coloriage.

 

Mais… La littérature même dans nos pays de culture arabo-islamique, regorge d’allusions érotiques. Les Mille et Une nuits, le Jardon parfumé du Cheikh Nefzaoui (bien tunisien celui-ci, comme son nom l’indique), l’œuvre de l’écrivain égyptien Ibrahim Sonallah (qui ne risque pas de s’entendre avec son compatriote Wajdi Ghanim)… Il y aurait donc de quoi faire des autodafés publics, de jolies flambées pour la prochaine Achoura. Ou mieux : on pourrait aussi envoyer des tonnes de papier aux régions durement frappées par la vague de froid. Les journaux inconvenants, la littérature subversive pourrait ainsi servir de combustible à des zones en manque de gaz et d’électricité. A moins que l’arrestation des journalistes d’Attounissia n’ait déjà réchauffé le cœur de nos concitoyens transis.

par Marwenw El Gabs

source mag14.

 

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Les Tunisiens s’organisent face au cyclone salafiste


 

 

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Depuis samedi dernier, les Tunisiens vivent sur les nerfs. Ils sont choqués par les discours du prédicateur Wajdi Ghanim appelant à la violence et à la discorde.



par Zohra Abid

 

Des barbus en costume afghan et femmes en niqab, brandissant des drapeaux noirs ou blancs estampillés de versets coraniques, suivent en cortège l’ombre de cet Egyptien, partout où il se déplace.

Face à ce phénomène, assez étranger à leurs traditions, les Tunisiens progressistes se sont mobilisés pour y faire face et empêcher sa diffusion à une plus large échelle.

 

Ce sont des «microbes», dit Marzouki  (Vidéo)

Dans son interview, mercredi sur la chaîne Al Watanya I, Moncef Marzouki, président de la République, a qualifié Wajdi Ghanim de personnage bizarre et ceux qui adoptent ses idées de «microbes» qui n’auront pas leur place en Tunisie, terre de tolérance religieuse et d’ouverture d’esprit et d’appeler les Tunisiens à ne pas avoir peur de cette minorité.


Comme le président, des prédicateurs modérés tunisiens ont été indignés par le comportement de Wajdi Ghanim dans nos murs. Selon eux, les Tunisiens n’ont pas à recevoir des leçons des prédicateurs venus d’autres pays. «La Tunisie a ses spécificités et son Islam est modéré. Notre pays ne ressemble à aucun autre. Il est le berceau de la modération et il le restera», a plaidé l’avocat et cheikh Abdelfattah Mourou.

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Au premier plan, Khemaies Ksila et Mokhtar Trifi

 

Othman Battikh, mufti de la République, s’est dit navré, lui aussi, d’entendre des discours intolérants se réclamant de l’islam. «L’Egyptien est très éloquent et impressionne certains Tunisiens, mais son discours n’est pas fondé sur une connaissance approfondie de théologie», a ajouté le mufti.


Les Tunisiens ne réalisent pas encore comment certains des leurs réservent un accueil quasi-triomphal à un prédicateur moyenâgeux qui appelle à l’excision des filles et voue les démocrates et les laïcs («ilmaniyins») aux gémonies. L’homme a rassemblé, dimanche, plus de 5.000 personnes à la Coupole d’El Menzah, de Tunis. Jamais un prédicateur n’a drainé autant de spectateurs (car c’était quasiment un show) dans le pays !

 

La Tunisie est musulmane 

Mardi, sous la houlette de l’avocate Bochra Bel Haj Hmida, un collectif d’avocats, de militants et de représentants de la société civile a porté plainte contre le prédicateur égyptien et les associations qui l’ont invité.

Le même jour, scandalisé, le mouvement Kolna Tounes a envoyé aux membres du gouvernement une lettre, via un huissier de justice, lui demandant de mettre fin à l’utilisation des mosquées pour propager une «fitna» (discordre) dans le pays.


Emna Menif, fondatrice de Kolna Tounes, a organisé, mercredi, une rencontre à El Teatro. Politiques, artistes, défendeurs des droits de l’homme ont répondu présents. «Cette initiative n’est qu’un début. Il faut remettre chacun à sa place », a dit Mme Menif. Elle a ajouté : «Cheikh Mourou a promis de venir mais, à la dernière seconde, il a eu un empêchement. L’homme soutient jusqu’au bout notre action. Le mufti s’est joint, lui aussi, à notre mouvement. Le cheikh Mahmoud Bayrem s’est dit écoeuré par les appels à la violence et au djihad lancés par des Tunisiens qu’il ne reconnaît plus».

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La société civile se mobilise contre la déferlante obscurantiste

 

«Les Tunisiens se demandent qui sont ces gens qui se prennent pour des docteurs de la foi, qui multiplient les visites dans notre pays et qui tiennent des discours de fitna. Ils tiennent les Tunisiens pour des mécréants et appellent même à l’excision des filles, à la violence, à la discorde», a martelé Mme Menif. Et de préciser que ces appels, contraires aux droits de l’homme, n’ont pas à être proférés en Tunisie, «un pays de citoyenneté et de droits».


Jawher Mbarek, leader de la liste indépendante Doustourna, a constaté, de son côté, l’accumulation en un temps record d’un grand nombre de dépassements dans les mosquées, les universités, les hôpitaux. «Le ministre de l’Intérieur, lui-même, a affirmé que des terroristes liés à Al-Qaïda ont un plan pour fonder un émirat dans le pays. C’est très grave. C’est une menace pour la révolution. Nous condamnons tous ces prédicateurs, ces petits d’esprit qui perturbent notre paix», a-t-il lancé.


 

On écorche l’image de la Tunisie libre 

Balkis Sakli, vice-présidente de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), a déclaré que la Tunisie, accusée par certains d’importer des idées de l’Occident, est attachée la liberté et à l’égalité et opposée à la violence. «Là, on a franchi la ligne rouge. Nous ne permettons plus que nos enseignants soient menacés par des armes blanches dans les lycées, que des extrémistes appellent à la suspension des cours de dessin et de philosophie. Ces gens là, avec qui nous avons tenté de discuter à maintes reprises, refusent tout dialogue. Nous avons prévenu les responsables», a-t-elle affirmé. Et de rappeler que c’est grâce à la démocratie, aux élections et aux libertés retrouvées que ces personnes ont pu s’exprimer. «L’arme de la liberté, ils la retournent contre nous», a déploré la militante.

 

De son côté, la comédienne Raja Ben Ammar a dénoncé tout le monde : le prédicateur égyptien, les associations salafistes, les apprentis jihadistes et le gouvernement passif. «Ce gouvernement est incompétent», a-t-elle conclu.


Le juge Mokhtar Yahyaoui, lui aussi, a souligné, la responsabilité de la «troïka», la coalition au pouvoir formée d’Ennahdha, d’Ettakatol et du Cpr, qui ne réagit pas souvent pour mettre fin aux dépassements commis par les groupes salafistes. Sa position est partagée par plusieurs élus, qui ont accusé le gouvernement de fermer les yeux sciemment alors que les extrémistes sont en train d’étendre leurs tentacules dans les stries de la société. Au nom de la religion et profitant de la liberté d’expression.

source kapitalis

 

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Colère après les déclarations du prêcheur égyptien Wajdi Ghanim


Des fidèles devant une mosquée à Tunis.Des fidèles devant une mosquée à Tunis. © AFP

 

La visite de prédicateur égyptien radical Wajdi Ghanim en Tunisie a déclenché un tollé dans la société civile. En cause : ses propos appelant à l’instauration de la charia et sa justification de l’excision des femmes.

Vives réactions en Tunisie autour de la visite du prédicateur égyptien radical Wajdi Ghanim. Arrivé samedi 11 février, le religieux répondait à l’invitation d’obscures associations islamistes nées après la révolution. Dès dimanche, Wajdi Ghanim a prêché dans plusieurs villes comme Sousse, Mahdia (dans le sud-est) avant de rassembler une foule de plusieurs milliers de personnes lors d’une conférence dans un grand centre sportif de la capitale tunisienne.


Appel à l’application de la charia en Tunisie, critique virulente des « laïcs et des libéraux » et des « apostats », justification de l’excision des femmes comme une « opération esthétique », l’Égyptien a déclenché de vives réactions dans la société civile.


Emna Mnif, ancienne responsable du parti libéral Afek Tounes, et qui dirige aujourd’hui un « mouvement citoyen », a été l’une des premières à réagir. Elle a dénoncé mercredi 15 février « la succession de passages en Tunisie de ceux qui prétendent être des savants en religion mais sont les tenants d'un islam obscurantiste et wahhabite ». Car Wajdi Ghanim n’est pas le premier invité sur le sol tunisien. D’autres prêcheurs, notamment saoudiens, auraient plus tôt fait le déplacement. Le mouvement d’Emna Mnif a donc exhorté les autorités tunisiennes, via un courrier d’huissier, à empêcher le cycle de conférences de Wajdi Ghanim, accusé notamment « d'incitation à la haine et à la violence » et « d'ingérence dans les affaires tunisiennes ».

 


"Respecter la révolution tunisienne"


Des avocats ont pour leur part déposé plainte contre le prêcheur égyptien, dénonçant « l'utilisation des mosquées à des fins politiques ». « Il y a une atteinte à la souveraineté de la Tunisie, et il n'y a pas de raison d'utiliser les mosquées pour diffuser un discours de haine et de dissension », a indiqué l'une des plaignantes, l'avocate Bochra Belhaj Hmida.


Un discours qui, selon de nombreux Tunisiens, va à l’encontre de l’islam pratiqué dans le pays. « La Tunisie est islamique depuis plus de 14 siècles et on n'a pas besoin (de prédicateurs radicaux étrangers) » a fustigé le grand mufti de la République, Othman Battikh, sur les ondes de la radio Shems FM.


Les libéraux reprochent également au gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha son inertie face à de tels discours radicaux. Sur Shems FM, le porte-parole du ministère des Affaires religieuses, Ali Lafi, a indiqué que les déclarations de Wajdi Ghanim étaient « étudiées » par ses services. « Il faut respecter la révolution tunisienne et nos spécificités, et personne ne peut porter atteinte aux acquis de la Tunisie », a-t-il déclaré.


« Les autorités n'ont pas mesuré l'importance d'élaborer un discours religieux attaché à la spécificité tunisienne, alors les gens vont chercher des idées ailleurs », explique pour sa part le chercheur Slah Jourchi, de la mouvance « islamiste de gauche ». « S'il n'y a pas de réaction, il y aura un bouleversement du paysage religieux d'ici cinq à six ans et une dislocation du discours modéré », fustige-t-il.


Wajdi Ghanim, qui figure depuis 2009 sur une liste de personnes interdites d'entrée en Grande-Bretagne pour « apologie de la violence terroriste », devrait pour sa part repartir au plus tard vendredi.

source jeuneafrique.

 

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Le Président Moncef  Marzouki qualifie de «microbes» le salafiste Wajdi Ghanim et ceux qui l'entourent  [à partir de la 40ième minute]. Propos regrettés peu après par le même Président... 


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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 08:06

Grâce à l’Europe, la Grèce n’a plus besoin de colonels pour s’imposer la dictature


Dans la nuit du 12 au 13 janvier, le parlement grec a donc, contre sa rue, contre son peuple, et à une incroyable majorité adopté un énième « plan de rigueur » imposé par la troïka UE, BCE et FMI.

De « gauche » comme de « droite », en bons petits soldats au service d’une Europe technocratique désormais devenue complètement folle et rampant devant un Veau d’Or rebaptisé Euro, sourds aux protestations du peuple qu’ils sont pourtant censés représenter et défendre et piteusement protégés de sa colère et de son désespoir par des milliers de policiers qui ont noyé les rues d’Athènes sous les lacrymogènes dans une atmosphère de guerre civile, les députés grecs ont donc avalisé un énième plan de rigueur imposé par leurs créanciers, mais aussi et peut-être surtout, par l’Allemagne d’Angela Merkel, désormais ouvertement devenue le gauleiter de l’Europe de Bruxelles.

Ce nouveau plan d’une brutalité inouïe s’ajoute à tous les précédents plans d’austérité qui se sont succédés depuis mai 2010 en Grèce, plans à chaque fois présentés comme étant « le bon », le dernier, et qui ont jusqu’à la nausée accumulé hausses d’impôts, baisses des salaires et des retraites, licenciements et privatisations forcées, au nom d’une doxa économique destructrice qui plonge la Grèce, berceau historique de la démocratie, dans un désespoir sans fond et une régression sociale sans précédent.

Le dernier « plan de sauvetage » prévoit un nouvel abaissement de 22 % du salaire minimum, ramené cette fois à 586 euros brut, la suppression dans l’année de quinze mille emplois publics, de nouvelles coupes dans les retraites et dans les salaires des fonctionnaires, la réduction du budget de la sécurité sociale et de l’armée ainsi que la privatisation des dernières entreprises d’état, ou l’échange d’obligations avec les créanciers privés pour réduire la dette souveraine à 120 % du PIB d’ici à 2020. Ce nouveau remède de cheval annonce donc dix -et bien plus probablement vingt- années de récession, de misère et de privations sans le moindre espoir d’embellie pour le peuple hellène.

Depuis le premier plan de « sauvetage », la dette grecque est pourtant passée de 263 milliards en 2008 à 355 milliards en 2011. Le PIB s’est effondré de 233 milliards à 218 milliards. Le chômage a explosé de 8% à 18%. La récession est massive, et avec un taux d’intérêt officiel à 32%, il va de soi que la Grèce ne peut absolument plus se financer sur les marchés financiers. L’Euro tue la Grèce, mais la Grèce doit coûte que coûte demeurer dans l’Euro !

La dictature bancaire s’est donc aujourd’hui mise en marche dans l’UE, au service d’un mécanisme de destruction sociale implacable, régit et motivé par un délire spéculateur cynique et broyeur de peuples que s’interdisent bien-sûr de dénoncer et encore plus de combattre ceux là même qui l’on provoqué. Car pour accomplir cette tâche apocalyptique, l’UE a tout osé, y compris mettre à la tête des pays les plus en difficulté, les artisans zélés du désastre qui nous fait face.

Quand l’UE nous impose ses pompiers pyromanes

Mario Draghi, directeur de la Banque centrale européenne, Mario Monti nouveau Président désigné par l’oligarchie au poste de Président du Conseil italien et Lucas Papademos, Premier Ministre grec non élu ont un point commun : tous trois sont directement issus de ce système bancaire cynique et impitoyable, ils font partie des principaux concepteurs -enthousiastes- de la machine infernale qui nous a plongés dans la crise effroyable où nous sommes aujourd’hui.

Mario Draghi, qui, après avoir siégé dans nombre de conseils d’administration de banques, fut vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs, de 2002 à 2006. Avant de devenir gouverneur de la Banque d’Italie, puis aujourd’hui donc directeur de la BCE, en charge d’administrer la purge d’austérité aveugle que l’Europe inflige à la Grèce, avant de l’imposer au Portugal, à l’Irlande, à l’Italie, à l’Espagne, et bientôt, n’en doutons pas un instant, à la France.

Mario Monti est lui aussi un ancien de Goldman Sachs. Après avoir été commissaire européen de 1994 à 2004 -et donc tout comme son compatriote Draghi aux affaires lors de la naissance de l’Euro et de la définition totalement irresponsable de sa zone monétaire- il fut nommé conseiller international… de Goldman Sachs en 2005 ! Pour services rendus, sans doute !

Goldman Sachs, qui permit donc à la Grèce, on le sait aujourd’hui, et moyennant une rétribution de 300 millions d’euros, de mentir lors de la présentation de ses dettes et déficit à l’époque de son « examen d’entrée » dans la zone Euro, l’aidant à falsifier très largement ses comptes notamment par la levée de fonds hors bilan et par le biais du tristement fameux produit financier “swap”.

Lucas Papademos n’est pas plus étranger à cette grande manipulation politico-financière. Car s’il n’a pas travaillé directement pour Goldman Sachs, il fut bien de 1994 à 2002 le gouverneur de la banque centrale de Grèce. Il participa donc à ce titre activement à cette gigantesque falsification financière.

Aujourd’hui donc, l’Europe de Bruxelles récompense -en les désignant quasiment par décret impérial- ceux-là même qui sont le plus directement responsables du désastre ! Les responsables sont honorés et promus ! Les plus eurosceptiques d’entre nous pouvaient-ils seulement imaginer une telle ignominie ? Pareille indécence ?

Acculée à la catastrophe, au bord du gouffre, la technostructure européenne se couche devant l’ « orthodoxie » allemande, et ira donc jusqu’au bout de sa folie dogmatique, de sa croyance irrationnelle et destructrice, quitte à hâter le cataclysme politique et social qui menace l’Union. Aucune éclair de lucidité, aucun examen de conscience n’est à attendre de cette oligarchie autiste et bornée, désormais totalement hors sol, qui préfèrera broyer les peuples européens et peut-être les plonger dans le chaos plutôt que de reconnaître ses erreurs. Car l’Europe des fameux « pères fondateurs », soit disant crée pour ne plus jamais voir la guerre sur notre continent, est sans doute aujourd’hui en train de la rendre à nouveau possible… La misère engendre la colère, et de la colère naissent bien vite la haine et la violence.

Pour Bruxelles, il est bien-sûr capital que la Grèce reste, et quel qu’en soit le prix, dans l’Euro. En effet, si celle-ci en sortait, et qu’après deux ou trois années bien-sûr difficiles, elle parvenait à entrevoir une issue, refaisant même -qui sait ?- au lobby bancaire et au FMI le coup de l’argentine en se rétablissant spectaculairement, ce serait la fin inévitable de l’Europe technocratique et irrationnelle que nous ont imposée nos élites mondialisées.

Peuples d’Europe, relevez-vous !

Nous en arrivons aujourd’hui sans doute au moment décisif, à l’instant crucial pour enfin pouvoir contrer cet empire « orwellien » que veut nous imposer la technostructure européiste. Les laisserons-nous encore longtemps aller plus avant dans leur folie ?

Le salut des Nations n’est sans doute plus envisageable que dans la rue, avec tous les débordements que cela peut hélas entraîner. Il faudra bien que les peuples d’Europe se réveillent, et en masse, pour signifier enfin l’arrêt de cette partie mortifère. Qu’ils congédient ces oligarques irresponsables, ces renégats qui ont en leur nom mais souvent contre leur volonté, droite et gauche lamentablement confondues, voulu et façonné année après année, renoncement après renoncement, ce système infernal qui nous broie.

Oui, la dictature est bien aujourd’hui de retour en Grèce… Elle n’est plus militaire, mais bien financière. Sa capacité de nuisance et de destruction en est peut-être encore plus grande. Pour le reste de l’Europe, cette Europe de « la concurrence libre et non faussée », elle est déjà largement en route. Rappelons-nous du référendum sur la Constitution Européenne et de la forfaiture avalisée par la quasi-totalité de nos députés, UMP, PS, Modem, ratifiant contre l’avis clairement exprimé du peuple français souverain le Traité de Lisbonne.

 Souhaitons donc ardemment que partout en Europe, les peuples, enfin, relèvent la tête… Il en est encore temps !

=source agoravox.

 

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 Le plan d'austérité imposé à la Grèce divise le Parlement européen

 

Seance Pleniere. Intervention de Guy Verhofstadt, President du groupe ADLE Copyright Reuters
Seance Pleniere. Intervention de Guy Verhofstadt, President du groupe ADLE Copyright ReutersSeance Pleniere. Intervention de Guy Verhofstadt, President du groupe ADLE Copyright Reuters


La gauche s'indigne de la dureté des mesures imposées aux Grecs. Une critique qui trouve certains relais à droite. Mario Monti met en garde contre l'idée d'une "exclusion" d'Athènes. Pour la Commission, il n'y a pas d'alternative.


" Oui, on a demandé une diminution des salaires et des pensions. Mais vous avez une alternative ? Le défaut ? Une faillite ? Le Parlement grec l'a très bien compris ". Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, est quelque peu sorti de ses gonds mercredi devant le Parlement européen, après une salve de critiques à l'encontre des mesures de rigueur draconiennes imposées à Athènes par la troïka de créanciers internationaux. La crise grecque et l'austérité qui règne un peu partout dans l'UE ont donné lieu mercredi à un échange de vues musclé dans l'hémicycle de Strasbourg entre partisans et défenseurs de la rigueur. A cette occasion, l'eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit a tiré à boulets rouges sur les fonctionnaires et membres de la Commission européenne, accusés de mettre "une pression inacceptable" sur le peuple grec en échange d'une aide financière. "Si ce sont les talibans néo-libéraux qui règnent en Europe, alors c'est mal parti!", a fait valoir Cohn-Bendit. "La troïka agit de façon criminelle en Grèce en lui imposant toujours plus de mesures d'austérité. On ne peut pas mettre en permanence ce peuple à genoux", a ajouté l'ancien leader de mai 68.


Une sortie qui n'a pas plu au commissaire slovaque, qui a rétorqué qu'il n'y a pas de " talibans néo-libéraux à la Commission, mais des fonctionnaires qui travaillent dur pour éviter une banqueroute de la Grèce ". Ces fonctionnaires travaillent "jour et nuit, sans pause estivale et sans congé" dans ce but et "la Grèce n'a pas d'allié plus proche que la Commission", a ajouté Sefcovic. Ce dernier a rappelé " l'effort de solidarité sans précédent" de l'Europe, qui a investi "au total plus de 300 milliards d'euros" pour secourir la Grèce.


Si les propos de Daniel Cohn-Bendit ont été jugés excessifs par beaucoup, il n'en reste pas moins que le cas grec continue à susciter de nombreux commentaires. Le groupe socialiste a ainsi annoncé l'envoi en Grèce d'une "troïka alternative", composée de trois membres, chargée de proposer un "autre programme" pour réduire le déficit, en particulier en "luttant véritablement contre l'évasion fiscale". Dans les rangs des groupes des libéraux et des conservateurs, les conditions dans lesquelles sont imposées les mesures d'austérité à Athènes ne font pas non plus l'unanimité. L'UE "essaie d'imposer la stabilité par la force. C'est en contradiction avec tout ce qui a été fait sur ce continent depuis 1950", s'est inquiétée la libérale française Sylvie Goulard. Le chef de groupe des conservateurs (PPE), Joseph Daul, a pour sa part jugé "très insuffisantes" les mesures de relance promises par les instances européennes pour contrebalancer les coupes budgétaires.


Toute l'ambigüité du problème grec a sans doute été résumée lors de l'intervention du chef du gouvernement italien, Mario Monti, qui était lui aussi présent à Strasbourg. Ce dernier a reçu un concert de louanges de la part des eurodéputés, qui ont salué ses efforts pour redresser les finances publiques italiennes. Lors de son intervention devant la plénière, l'ancien commissaire européen a admis que la cure d'austérité réclamée aux Grecs était du jamais vu en Europe, mais qu'elle faisait suite à des décennies de gabegie politique également sans équivalents. "La dureté avec laquelle la Grèce est traitée aujourd'hui peut nous pousser à considérer cela comme exagéré, et ça l'est probablement. Mais il ne faut pas oublier que les politiques menées en Grèce pendant de nombreuses années ont été un catalogue parfait des pires pratiques en Europe", a-t-il lancé. Mario Monti a toutefois mis en garde contre la tentation de sanctionner Athènes et d'exclure la Grèce de la zone euro. "Nous ne pouvons pas nous permettre que l'euro devienne un facteur de désagrégation et de séparation entre citoyens européens. Ce risque existe", a-t-il conclu.

source : latribune

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 06:31

Une tunisienne pleure déjà la Tunisie d'antan 


 

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Appel à la mobilisation contre Wajdi Ghenim devant l’Assemblée au Bardo

Lors de la conférence organisée aujourd’hui, 15 février 2012, par le Mouvement Kolna Tounes présidé par Emna Menif, les différentes associations et mouvements citoyens présents ont appelé à un sit-in, ce samedi 18 février 2012, à midi, pour protester contre les discours appelant à la haine, à la violence et à la sédition. Cet appel fait suite aux propos proférés par des prédicateurs religieux et fait écho à la visite de Wajdi Ghenim en Tunisie. 

Lors de ce sit-in, une délégation de représentants de la société civile rencontrera le président de l’Assemblée constituante, pour lui faire part des inquiétudes quant à la multiplication des discours haineux en Tunisie ; il s’agit également de demander à ce que la Constituante prenne ses responsabilités et délibère sur ce sujet épineux, concernant notamment le principe de neutralité des mosquées, principe qui est inscrit dans la loi mais qui n’est pas respecté. 

source businessnews

 

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Le ministère de la Santé et les conseils de l’Ordre des médecins de Tunis et Sfax condamnent l'excision

 

Suite aux propos de Wajdi Ghenim concernant l’excision des filles, le ministère de la Santé a condamné, dans un communiqué publié mercredi 15 février 2012 et rapporté par la TAP, cette pratique qui n’a rien à voir avec la culture et les traditions tunisiennes. Il a souligné notamment que l’excision des filles n’a pas de bienfait sur la santé contrairement à la circoncision qui a des bénéfices prouvées. Au contraire, l’excision des parties génitales féminines normales et saines entrave les fonctions normales du corps outre les complications immédiates et permanentes qu’elle entraîne pour la santé des femmes.


En outre, les conseils régionaux de Tunis et de Sfax de l'Ordre des médecins ont condamné fermement les propos faisant la promotion de l'excision chez la fille et notamment ceux tenus par Wajdi Ghenim.
Il s’agit là d’une atteinte à l'intégrité physique et psychique des enfants ainsi que des femmes qui est sévèrement punissable par la loi.
Le conseil régional de Tunis de l'Ordre des médecins met en garde tous les médecins contre toute dérive et leur demande de protéger l'enfant. Il rappelle aussi qu'ils sont dans l'obligation de dénoncer ce genre de pratique sous peine d'être accusés de complicité et risquer la radiation et l'interdiction d'exercer.Il a souligné également que toute personne qui prend part, aide ou facilite cette pratique qui porte atteinte à l'intégrité physique des enfants sera poursuivi en justice.
Le conseil régional de Sfax, pour sa part, a appelé les autorités régionales à interdire la propagation de ces idées concernant l’excision, surtout que Wajdi Ghenim ferait une conférence sur le sujet à Sfax vendredi.

source businessnews

 

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Le prédicateur Wajdi Ghanim risque 6 mois de prison


 

 

L’avocate Bochra Bel Haj Hmida a porté plainte contre le prédicateur salafiste égyptien Wajdi Ghanim, en tournée dans le pays, et contre ceux qui l’ont invité.


L’ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd) n’est pas la seule à porter plainte. Avec elle, un collectif d’avocats, d’associations et de représentants de la société civile.

Tous unis pour la bonne cause afin de  faire barrage à ceux qui veulent semer la zizanie en Tunisie et qui cherchent, au nom de la religion et de la liberté d’expression, à nuire aux principes de la révolution et à diviser le pays en deux camps, les croyants et les mécréants.

«Les lieux des prières sont faits seulement pour prier. Ceci est la loi en Tunisie. Tant que le chef du gouvernement n’a pas donné l’autorisation pour des prêches du genre, appelant à la haine et à l’instauration d’une ‘‘fetna’’ (discorde) dans le pays, il y a délit passible de 6 mois de prison ferme», a lancé Bel Haj Hmida au cours d’une rencontre, mercredi, à ElTeatro, organisée par l’association Kolna Tounes.

Selon Me Bel Haj Hmida, une deuxième affaire sera examinée en référé vendredi par le tribunal de première instance de Tunis. «Pas d’inquiétude, nous ne sommes pas une minorité. Nous (hommes et femmes) sommes soutenus par des personnes du Qatar, du Canada, de Tahiti, des Emirats..., vraiment du monde entier. Nous sommes là, nous n’allons pas laisser faire ces gens qui portent atteinte à la citoyenneté tunisienne ainsi qu’aux principes de notre révolution», a-t-elle ajouté. Et de rappeler que le gouvernement est occupé par autre chose. Il préfère  parler «des sit-in anarchiques, d’appeler à une trêve sociale», a-t-elle déploré. Et d’accuser en passant le président Moncef Marzouki de tourner le dos à ce qui est en train d’affecter la société dans sa moelle et obnubilé par l’accusation de personnes d’appartenir à des réseaux de renseignements...

Me Bel Haj Hmida s’est aussi étonnée de voir Tarak Dhiab, ministre de la Jeunesse et des Sports, prêter la Coupole d’El Menzah au prédicateur égyptien qui appelle à la haine et à la discorde dans le pays.

source kapitalis

 

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Un prêcheur radical égyptien relance les craintes des "modernistes"

 

 

 

La visite en Tunisie d'un prédicateur égyptien radical suscite de vives réactions dans la société civile, qui appelle les autorités à réagir face à la propagation d'idées "obscurantistes" et wahhabites contraires aux traditions de l'islam tunisien.

Arrivé samedi en Tunisie, l'Egyptien Wajdi Ghoneim, prêcheur réputé pour ses positions extrémistes, a prêché dans plusieurs mosquées, notamment à Sousse, Mehdia (sud-est), et a été ovationné dimanche par plusieurs milliers de personnes lors d'une conférence dans un grand centre sportif à Tunis.

Le prédicateur, qui figure depuis 2009 sur une liste de personnes interdites d'entrée en Grande-Bretagne pour "apologie de la violence terroriste", est venu en Tunisie à l'invitation d'obscures associations islamistes, nées après la révolution.

Au cours de ses prêches ou lors d'interviews ces derniers jours, il a appelé à l'application de la charia en Tunisie, a fustigé "les laïcs et les libéraux", les "apostats", et qualifié l'excision des femmes "d'opération esthétique".

Sa visite, qui pourrait durer jusqu'à vendredi, fait suite à celles d'autres prêcheurs radicaux, notamment saoudiens, selon le journal Courrier de l'Atlas.

Parmi l'une des premières à réagir, Emna Mnif, ancienne responsable du parti libéral Afek Tounes, aujourd'hui à la tête d'un "mouvement citoyen", a dénoncé mercredi "la succession de passages en Tunisie de ceux qui prétendent être des savants en religion mais sont les tenants d'un islam obscurantiste et wahhabite".

Son mouvement a enjoint par courrier d'huissier les autorités tunisiennes à empêcher le cycle de conférences de M. Ghoneim, accusé notamment "d'incitation à la haine et à la violence" et d'ingérence dans les affaires tunisiennes".

Des avocats tunisiens ont de leur côté déposé plainte pour dénoncer "l'utilisation des mosquées à des fins politiques" suite aux prêches de M. Ghoneim.

"Il y a une atteinte à la souveraineté de la Tunisie, et il n'y a pas de raison d'utiliser les mosquées pour diffuser un discours de haine et de dissension", a indiqué l'une des plaignantes, l'avocate Bochra Belhaj Hmida.

Le gouvernement accusé d'inertie

Quelques responsables politiques tunisiens, dont le porte-parole d'Ettakatol, parti de gauche allié aux islamistes d'Ennahda, se sont aussi émus de la visite du prêcheur, et ont appelé les autorités à prendre position.

Le gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda est régulièrement accusé d'inertie, voire de complaisance, vis à vis des extrémistes religieux, notamment les salafistes tunisiens, de plus en plus présents dans l'espace public.

Dans une déclaration sur la radio Shems FM, le porte-parole du ministère des Affaires religieuses, Ali Lafi, a indiqué que les déclarations de Wajdi Ghoneim étaient "étudiées" par ses services. "Il faut respecter la révolution tunisienne et nos spécificités, et personne ne peut porter atteinte aux acquis de la Tunisie", a-t-il dit.

Toujours sur Shems FM, le grand mufti de la République, Othman Battikh, a lancé pour sa part aux prédicateurs radicaux: "la Tunisie est islamique depuis plus de 14 siècles et on n'a pas besoin d'eux".

Mais pour le chercheur Slah Jourchi, de la mouvance "islamiste de gauche", la propagation d'un islam radical en Tunisie, pays traditionnellement modéré, n'est pas à sous estimer.

"Ben Ali avait vidé la vie religieuse en persécutant les islamistes. Les Tunisiens qui cherchaient une vie spirituelle l'ont trouvée par le biais des télévisions satellitaires sur lesquelles officient ces prédicateurs orientaux", déclare-t-il à l'AFP.

"Les autorités n'ont pas mesuré l'importance d'élaborer un discours religieux attaché à la spécificité tunisienne, alors les gens vont chercher des idées ailleurs. S'il n'y a pas de réaction, il y aura un bouleversement du paysage religieux d'ici cinq à six ans et une dislocation du discours modéré", prévient-il.

source aufaitmaroc

 

 

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بسبب محاضرات الداعية الاسلامي وجدي غنيم في تونس

عدل منفذ لدى رئيسي الحكومة والمجلس الوطني التأسيسي ووزيري الشؤون الدينية وحقوق الانسان ومفتي الجمهورية 


 

علمت الصباح من مصادر مطلعة ان عدل تنفيذ حضر امس لدى كل من رئيس الحكومة ورئيس المجلس الوطني التأسيسي ووزير الشؤون الدينية ووزير حقوق الانسان والعدالة الانتقالية ومفتي الجمهورية وذلك على اثر قيام الداعية الاسلامي وجدي غنيم بالقاء محاضرات في عدد من مدن الجمهورية.

وكانت جمعية "كلنا تونس" انتقدت في بيان لها وعلى لسان رئيسة الجمعية آمنة منيف ما قدمه الزائر في محاضراته من افكار ومواقف اثارت تعاليق وتحفظات عديد الاطراف.

وتضمن التنبيه الذي حمله العدل المنفذ "الدعوة الى اتخاذ الاجراءات والسبل الكفيلة بمنع وجدي غنيم من مواصلة سلسلة محاضراته ومنع هذه المداخلات وتفعيل قرار المجلس الوطني التأسيسي المتعلق بتحييد المساجد من كل الخطابات السياسية.

وقد علمت الصباح ان مجموعة من المحامين تعتزم رفع قضية ضد الجمعيات التي قامت باستضافة غنيم الى تونس.

خليل الحناشي

source assabah

 

 

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 04:07

Tout va bien à Bahreïn


Ecclestone : Tout va bien à Bahreïn

Bernie et la méthode Coué...



La situation est toujours aussi préoccupante à Bahreïn, mais comme à son habitude, Bernie Ecclestone fait mine de ne rien savoir.

"Le seul message que j’ai reçu, c’est que de jeunes gens ont des problèmes avec la police," déclare Bernie Ecclestone dans les colonnes du Telegraph."Nous prévoyons d’aller là-bas. Les gens à Bahreïn sont convaincus que la course va bien se dérouler dans deux mois."

 

Les équipes de F1 vont-elles par leur présence à Bahreïn cautionner la répression du pouvoir en place ? "Les équipes ne sont pas du tout inquiètes. Elles sont heureuses d’aller là-bas, car il n’y aura pas le moindre problème. L’année passée, la décision de ne pas y aller était plus facile à prendre, mais cela a beaucoup changé depuis lors. Nous n’avons jamais fait de politique, toutes nos décisions sont prises en donnant la priorité à la sécurité." poursuit Ecclestone.

 

"C’est un fait qu’il y a eu de petites émeutes à Bahreïn, mais ce n’est en rien comparable à ce qu’il s’est passé lors des émeutes à Londres l’été passé," affirme un responsable du circuit de Bahreïn sous le couvert de l’anonymat. "Lorsque les pilotes et les équipes seront sur le circuit, ils seront totalement en sécurité. Vous pouvez en être assurés."

 

Selon l’AFP qui relaye un rapport d’Amnesty International, ces "légères émeutes" ont fait 55 morts depuis février 2011.

par D. Thys 

source motorsport

 

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Après un an, le respect de l'obligation de rendre des comptes reste une aspiration lointaine


Bahrein : gaz lacrymogène contre manifestants ©AFP/Getty Images

Bahrein : gaz lacrymogène contre manifestants ©AFP/Getty Images


Le gouvernement risque de ne pas respecter le délai qu’il s’était imposé lui-même, à savoir fin février, pour mettre en œuvre les recommandations de la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn.

 

Amnesty International a appelé à libérer tous les prisonniers condamnés ou détenus uniquement pour avoir mené des manifestations ou pour y avoir participé pacifiquement, ainsi qu’à amener tous les responsables présumés des violations flagrantes des droits humains commises l’an dernier à rendre compte de leurs actes.

 

Alors que des milliers de personnes, membres pour la plupart de la communauté chiite (majoritaire dans le pays), se préparent à commémorer le premier anniversaire du début des manifestations antigouvernementales de grande ampleur, l’organisation a par ailleurs sommé les autorités du pays de ne pas faire usage d’une force excessive contre eux.

 

Elle leur a en outre demandé de lever toutes les restrictions appliquées aux déplacements des journalistes étrangers et des organisations internationales de défense des droits humains.

 

«Malgré les promesses faites par le gouvernement, les victimes et proches de victimes des graves atteintes aux droits humains – torture, détention arbitraire et recours excessif à la force – qui ont eu lieu depuis le début des manifestations il y a un an attendent toujours d’obtenir justice.»


 

 

 

Hassiba Hadj-Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

 

 

Le gouvernement a formulé un certain nombre d’annonces concernant ce qu’il a fait pour améliorer la situation des droits humains, mais en réalité, il n’a toujours pas tenu ses engagements dans les domaines les plus importants.

 

Ce n’est que quand nous verrons les prisonniers d’opinion libérés et les auteurs présumés des violations, y compris ceux qui ont donné les ordres, traduits en justice que nous pourrons juger si cela représente plus qu’un exercice de communication.

 

Des avancées lentes et peu transparentes


Depuis la fin juin 2011, le gouvernement avait pris certaines mesures positives, bien que limitées, notamment les suivantes : la levée de l’état d’urgence ; la mise en place d’une commission d’enquête indépendante composée de cinq experts internationaux ; la libération de certains détenus ; le transfert de tous les procès des juridictions militaires aux tribunaux civils ; et la réintégration de centaines de travailleurs licenciés.


Le 23 novembre, la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn a présenté son rapport au roi et émis des recommandations pratiques et législatives détaillées. Ce document confirmait que des violations flagrantes des droits humains avaient été commises.


Le roi a accepté les conclusions du rapport et nommé une commission nationale de 19 personnes, composée principalement de partisans du gouvernement, pour suivre le processus d’application.

 

Cependant, les Bahreïnites se plaignent que ce processus est très lent et n’aborde pas les questions les plus importantes.

 

Au début de l’année 2012, le gouvernement a affirmé que 48 membres des forces de sécurité faisaient l’objet d’une enquête sur leur rôle dans la répression des manifestations. Jusqu’à présent, seuls huit policiers, cinq Pakistanais, un ressortissant yéménite et deux Bahreïnites, semblent avoir été jugés pour des violations des droits humains.

 

Très peu d’informations ont été rendues publiques quant à la manière dont se sont déroulées ces enquêtes et à leur mandat.


Usage abusif de la force, torture, licenciements  injustifiés


Des cas de torture et d’autres mauvais traitements continuent d’être signalés.

Selon des syndicalistes bahreïnites, plus de 1 000 personnes démises de leurs fonctions au cours des troubles n’ont toujours pas été réintégrées.

 

Les forces de sécurité ont continué d’avoir recours à une force excessive face aux manifestants. En particulier, plusieurs d’entre eux sont morts depuis la fin novembre en conséquence directe ou indirecte d’une utilisation inadaptée des gaz lacrymogènes. Ces derniers sont utilisés même à l’intérieur des logements, lorsque les forces de sécurité pénètrent au domicile de suspects.

 

Pour en savoir plus, lisez le Communiqué de Presse

source amnesty

 

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La police réprime des manifestants commémorant la contestation

Les forces anti-émeutes ont violemment réprimé mardi des manifestants chiites marquant l'anniversaire du déclenchement de la contestation à Bahreïn, dont la répression a plongé ce petit royaume du Golfe dans une impasse politique

Les forces anti-émeutes ont violemment réprimé mardi des manifestants chiites marquant l'anniversaire du déclenchement de la contestation à Bahreïn, dont la répression a plongé ce petit royaume du Golfe dans une impasse politique

Les forces anti-émeutes ont violemment réprimé mardi des manifestants chiites marquant l'anniversaire du déclenchement de la contestation à Bahreïn, dont la répression a plongé ce petit royaume du Golfe dans une impasse politique.

 
Depuis la matinée, de jeunes militants ont tenté sans succès de gagner la place de la Perle, symbole de la contestation à Manama, qui était entourée d'un impressionnant dispositif de sécurité.
Les jeunes manifestaient à l'appel de la coalition des "Jeunes du 14-Février", un groupe radical qui utilise les réseaux sociaux pour mobiliser ses partisans.
Ils ont été dispersés à coups de grenades lacrymogènes, de bombes assourdissantes mais également de balles en caoutchouc, selon des activistes.

 
Plusieurs protestataires dont au moins neuf femmes ont été arrêtés, a indiqué Mohamed Mascati, président de l'Association des jeunes bahreïnis pour les droits de l'Homme.
L'agence de presse officielle BNA a elle fait état de l'arrestation d'"un groupe de saboteurs" qui seront poursuivis en justice.

 
En outre, ajoute BNA, des "saboteurs" ont incendié un transformateur du réseau électrique à Al-Muqsha, un village chiite près de Manama, et attaqué au cocktail Molotov des agents de défense civile qui tentaient d'éteindre le feu.
La police s'est massivement déployée sur les principaux axes routiers et a encerclé les villages chiites entourant Manama, pour empêcher leurs habitants de se joindre aux manifestations, selon des témoins.
"Les accès à ces villages sont bloqués, toutes les voitures qui y entrent ou en sortent sont fouillées", a affirmé M. Mascati à l'AFP.

 
"Nous sommes dans un état d'urgence non déclaré", a commenté un responsable du Wefaq, principal groupe de l'opposition chiite, Matar Matar.
Les autorités ont multiplié les restrictions à l'occasion de l'anniversaire du soulèvement, s'abstenant notamment de délivrer des visas aux correspondants de la presse internationale.
 

Certains des jeunes manifestants, venant des villages chiites entourant Manama, dont Sanabès, Deih et Jidhafs, sont parvenus à tromper la vigilance des forces de sécurité et ont pu s'approcher jusqu'à environ 500 mètres de la place de la Perle, selon les témoins.
"A bas Hamad", le roi, scandaient les jeunes, dont certains étaient vêtus de linceuls blancs pour marquer leur disposition au martyre.
 

Depuis dimanche, des militants tentent de braver la police et de marcher sur la place de la Perle, où des opposants avaient observé un sit-in du 14 février à la mi-mars 2011 avant d'en être violemment chassés par les autorités.
 

Mais les partis de l'opposition traditionnelle, dirigés par le Wefaq, n'ont pas soutenu l'appel à marcher sur la place.
"Toutes les places et les rues de notre pays sont des lieux où nous renouvelons notre engagement à poursuivre la lutte jusqu'à obtenir satisfaction de nos revendications", ont-ils dit dans un communiqué, exigeant une nouvelle fois un Parlement aux pleins pouvoirs et un gouvernement issu d'élections.
Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a appelé à "la cohésion" entre les communautés chiite et sunnite, plus que jamais divisées.

Il a prôné "un esprit de cohésion et de réunification entre toutes les composantes du peuple", dans un discours à la nation au cours duquel il n'a pas fait allusion à l'anniversaire du soulèvement.
Dans un communiqué en soirée, le Wefaq a dénoncé "la dictature et la tyrannie" du pouvoir qui "fuit la vraie solution politique devant engager Bahreïn sur la voie du changement démocratique".
"Les Bahreïnis poursuivront leur mouvement (...) et les autorités ne pourront pas infléchir leur détermination", ajoute-t-il.

Les Etats-Unis avaient appelé lundi à la "retenue" à Bahreïn, siège de la Ve Flotte, invitant toutes les parties à "éviter la violence" et "à trouver le moyen d'entamer un vrai dialogue sur l'avenir politique" du pays.

source elwatan

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 07:33

 

La visite d'un prêcheur radical égyptien suscite des remous


La visite en Tunisie d'un prédicateur égyptien radical, réputé notamment pour des prises de position en faveur de l'excision, a suscité des remous sur la toile et chez certains responsables politiques, qui ont réclamé lundi des éclaircissements aux autorités.

L'Egyptien Wajdi Ghonim est arrivé samedi en Tunisie à l'invitation d'obscures associations islamistes pour faire une série de conférences et de prêches dans plusieurs villes tunisiennes.

Dimanche, il a été ovationné par plusieurs milliers de personnes à la coupole d'El Menzah, à Tunis, lors d'une conférence au cours de laquelle il a notamment salué les femmes en niqab et appelé les hommes à se faire pousser la barbe.

Interrogé le même jour par la radio Shems FM sur l'excision, il a estimé qu'il s'agissait d'une opération esthétique et affirmé que celui qui s'oppose à la volonté de Dieu est un apostat.

Premiers à réagir, des internautes ont dénoncé la visite du prédicateur et se sont inquiétés de l'influence grandissante de la pensée radicale en Tunisie.

Le mouvement citoyen Kolna Tounes, fondé par Emna Mnif, médecin et ancienne responsable du parti libéral Afek Tounes, a condamné linstrumentalisation des mosquées pour diffuser de tels messages et appelé les autorités à se prononcer sans équivoque sur ces positions.

Ce personnage est le porte-drapeau de l'excision de la femme en Egypte, son invitation en Tunisie (où l'excision n'est pas pratiquée) pose question. Ce n'est pas un facteur de stabilité ni de sérénité, a déclaré pour sa part à l'AFP Mohamed Bennour, le porte-parole du parti de gauche Ettakatol, allié aux islamistes d'Ennahda.

Questionné sur la venue récente d'autres prédicateurs radicaux saoudien et mauritanien, il a appelé la société civile à se dresser contre cette vague d'obsurantisme et d'extrémisme religieux.

Dirigeant du parti de gauche Ettajdid, Ahmed Brahim a dénoncé de son côté une vague réactionnaire et moyenâgeuse étrangère aux traditions tunisiennes.

Contactés par l'AFP, les ministères des Affaires religieuses et de la Femme n'ont pas réagi dans l'immédiat.

La Tunisie est un pays démocratique et ouvert, le ministère de l'Intérieur ne suit pas dans le détail tout ce qui se dit dans ce genre de réunion, a déclaré le ministre de l'Intérieur Ali Larayedh, interrogé lors d'une conférence de presse.

Quand il y a des appels qui touchent à la liberté d'expression ou d'opinion, l'Etat prend les mesures nécessaires. Les Tunisiens et Tunisiennes n'ont rien à craindre, a-t-il ajouté.

source romandie

 

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Le salafiste égyptien, Wajdi Ghenim  réclame la chariaa pour la Tunisie... 

 

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L'islamiste Mourou met à l'ordre le salafiste Wajdi Ghenim  ... Implicitement, la critique de Mourou est également dirigée vers l'aile intégriste d'Ennahdha représentée, entre autres, par le député nahdhiste Chourou. Mourou appelle à un islam de compassion et de tolérance et accuse  Wajdi d’encourager, par son discours fondamentaliste et exclusif, el fitna et les divisions.

 

 

 

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Wajdi Ghanim, le prédicateur le plus honni des Tunisiens

 

Là où  Wajdi Ghanim se déplace, la foule est au rendez-vous. Pour l’écouter ou l’interpeler. Les personnes qui ne souhaitent pas le voir sont de plus en plus nombreuses que celles qui l’accueillent avec des Allah Akbar.


 

Depuis son discours, samedi à la Coupole d’El Menzah, les Tunisiens n’en reviennent pas. A part des islamistes extrémistes, l’Egyptien Wejdi Ghanim est considéré aujourd’hui comme l’homme le plus honni des Tunisiens et surtout des Tunisiennes.

Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont déchaînés contre cet homme qui veut que la «Tunisie soit tirée vers le bas et fasse marche arrière».

A Sousse, comme à Mahdia, où il s’est produit, le prédicateur extrémiste a été hué par la foule. L’injonction «Dégage» a repris du service contre cet homme qui divise les Tunisiens.

Le gouverneur de Beja a refusé qu’il vienne prêcher mercredi dans la ville. Mardi, l’avocate Bochra Ben Haj Hmida a porté plainte contre cet homme qui sème la zizanie entre Tunisiens et contre les associations qui l’ont invité. Même le parti Ettakatol, allié d’Ennahdha, a dénoncé les discours extrémistes de l’Egyptien. Le mufti de la République, Othman Batikh a émis des doutes sur le savoir théologique de l’Egyptien, dont le discours repose moins sur la science que sur l’éloquence.

Entre-temps, l’Egyptien continue sa tournée de prêche encadré par un cortège de salafistes (hommes en costume afghan et femmes en niqab) qui le suit un peu partout, impressionnés par son éloquence et son idéologie d’un autre âge.

Effet inattendu des harangues illuminées de l’Egyptien, les Tunisiens redécouvrent les qualités morales et l’humanisme de leurs grands théologiens, dont les noms, les portraits et les citations fleurissent sur le web tels que Tahar Ben Achour, Mohamed Fadhel Ben Achour, Abdelfattah Mourou…

source kapitalis

 


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Bochra Bel Haj Hmida porte plainte contre Wajdi Ghenim

Bochra Bel Haj Hmida, avocate et militante féministe, a déclaré à Business News qu’elle portera plainte contre Wajdi Ghenim et les associations qui l’ont invité en Tunisie, dans le cadre de sa récente visite dans plusieurs mosquées en Tunisie, en plus de son meeting à la Coupole d’El Menzah.

« Nous sommes en train de préparer la procédure pour porter plainte, contre Wajdi Ghenim, mais aussi contre les associations qui ont pris l’initiative de l’inviter en Tunisie. En effet, le fait de prêcher dans des mosquées sans autorisation est interdit par la loi ». Une autre plainte sera déposée contre les propos du prédicateur islamiste incitant à la haine et à la violence, rappelant notamment le discours haineux qu’il a tenu hier 13 février 2012, à Sousse (lire notre article à ce sujet)

L’avocate appelle les représentants de la société civile et tous ceux qui le souhaitent, à se joindre à la plainte.
source businessne

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 07:17

Commission des droits, des libertés et des relations extérieures

 
Présidente : Souad Abderrahim (Groupe Ennahdha)
Vice-présidente: Fatma Gharbi (Groupe Ettakatol)
Rapporteur: Iyad Dahmani (Groupe démocratique)
1er rapporteur adjoint: Aicha Dhaouadi (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Noureddine Mrabetli (Groupe liberté et démocratie)

Commission de la législation générale 


Présidente: Kalthoum Badr Eddine (Groupe Ennahdha)
Vice-présidente: Samia Hammouda Abbou (Groupe CPR)
Rapporteur: Hanen Sassi (Groupe liberté et démocratie)
1er rapporteur adjoint: Yamina Zoghlami (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Mohamed Nizar Kacem (Groupe liberté et dignité)



Commission des finances, de la planification et du développement 


Président: Ferjani Doghman (Groupe Ennahdha)
Vice-président: Moncef Cheikhrouhou (Groupe démocratique)
Rapporteur: Lobna Jeribi (Groupe Ettakatol)
1er rapporteur adjoint: Moez Belhaj Rhouma (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Mongi Rahoui (Groupe démocratique)



Commission de l'énergie et des secteurs de production 


Président: Moez Kammoun (Groupe liberté et dignité)
Vice-président: Kamel Ben Amara (Groupe Ennahdha)
Rapporteur: Abdelaziz Kotti (Groupe CPR)
1er rapporteur adjoint: Nafti Mahdhi (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Mohamed Allouche (Groupe Ettakatol)

Commission des secteurs de services 


Président: Mahmoud Baroudi (Groupe démocratique)
Vice-président: Ahmed Mechergui (Groupe Ennahdha)
Rapporteur: Ali Fares (Groupe Ennahdha)
1er rapporteur adjoint: Rabii Abdi (Groupe CPR)
2e rapporteur adjoint: Mohamed Habib Herguam (Groupe Ettakatol)



Commission de l'infrastructure et de l'environnement 


Président: Ahmed Khaskhoussi (Groupe Ettakatol)
Vice-Président: Saâd Bouiich (Groupe liberté et démocratie)
Rapporteur: Salma Sarsout (Groupe Ennahdha)
1er rapporteur adjoint: Faiza Kaddoussi (Groupe Al Aridha)
2e rapporteur adjoint: Essia Neffati (Groupe Ennahdha)



Commission des Affaires sociales 


Président: Abdelmoneem Krir (Groupe liberté et démocratie)
Vice-président: Wissem Yassine (Groupe liberté et dignité)
Rapporteur: Farah Nessibi (Groupe Ennahdha)
1er rapporteur adjoint: Béchir Ellazzem (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Mohamed Ali Nasri (Groupe CPR)



Commission de l'éducation


Président: Abdessalem Chaabane (Groupe CPR)
Vice-Président: Anouar Marzouki (Groupe liberté et dignité)
Rapporteur: Amel Azzouz (Groupe Ennahdha)
1er rapporteur adjoint: Nabila Askri (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Chokri Kastalli (Groupe démocratique)

 

Les responsabilités au sein des commissions spéciales 



Commission du règlement intérieur et de l'immunité


Président: Haithem Belgacem (Groupe CPR)
Vice-président: Dalila Babba (Groupe Ennahdha)
Rapporteur: Mahmoud El May (Groupe démocratique)
1er rapporteur adjoint: Habiba Triki (Groupe Ennahdha)
2e rapporteur adjoint: Amel Ghouil (Groupe Ennahdha)



Commission des victimes de la révolution et de l'amnistie générale 


Présidente: Yamina Zoghlami (Groupe Ennahdha)
Vice-président: Mehdi Ben Gharbia (Groupe démocratique)
Rapporteur: Azed Badi (Groupe CPR)
1er rapporteur adjoint: Kamel Saadaoui (Groupe liberté et dignité)
2e rapporteur adjoint: Lotfi Mesbah (Groupe démocratique)



Commission de la réforme administrative et de la lutte contre la corruption 


Président: Slaheddine Zahhaf (Groupe démocratique)
Vice-président: Abderraouf Ayadi (Groupe CPR)
Rapporteur: Néjib Mrad (Groupe Ennahdha)
1er rapporteur adjoint: Rafik Tlili (Groupe CPR)
2e rapporteur adjoint: Jalel Bouzid (Groupe Ettakatol)

source tap

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 06:52
Nouveau report d'une aide cruciale de la zone euro (synthèse)

 

La zone euro a décidé mardi de reporter à nouveau un déblocage d'une aide cruciale pour éviter une faillite de la Grèce, Athènes n'ayant pas rempli à temps toutes les conditions, alors que certaines voix s'élèvent pour évoquer une sortie du pays de la monnaie commune.

 

"Il semble que de nouveaux travaux techniques doivent encore être réalisés entre la Grèce et la troïka" qui rassemble les principaux bailleurs de fond du pays, et ce "dans plusieurs domaines", a expliqué mardi soir le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.

 

Du coup, une réunion de leur forum de l'Eurogroupe, initialement prévue mercredi à Bruxelles pour approuver le plan de sauvetage, a été annulée et remplacée par une simple conférence téléphonique. La décision a été repoussée à lundi.

 

Athènes espérait pourtant s'assurer dès mercredi soir un feu vert pour une aide sans précédent de 230 milliards d'euros en deux volets, prévue en échange de mesures drastiques d'austérité et de réformes: 100 milliards d'euros d'effacement de dette par les banques et 130 milliards d'aide publique.

 

Le vote dimanche par le parlement grec du programme d'austérité exigé par ses créanciers publics avait levé un premier obstacle. Mais Athènes devait aussi trouver avant mercredi 325 millions d'euros d'économies supplémentaires dans son budget 2012 et les dirigeants des partis grecs au pouvoir devaient s'engager par écrit à mettre en oeuvre les réformes après les élections d'avril.

 

PROCESSUS PLUS LONG QUE PRÉVU

 

Or, après une réunion mardi de hauts fonctionnaires de la zone euro destinée à préparer l'Eurogroupe, il est apparu que le trou de 325 millions d'euros n'était pas bouché de manière convaincante, selon une source ayant participé à la discussion.

 

"Le processus est plus long que prévu, tous les éléments ne sont pas encore en place", dit-elle à l'AFP.

 

Par ailleurs, "je n'ai pas reçu les garanties par écrit des chefs de la coalition au pouvoir en Grèce concernant la mise en place du programme d'austérité", a souligné M. Juncker.

 

A Athènes, le gouvernement grec entend décider "dans les prochains jours" des économies supplémentaires de 325 millions d'euros réclamées par les créanciers. Selon des médias grecs, une partie de cette somme proviendra d'une réduction d'environ 10% des salaires des régimes spéciaux (militaires, policiers, juges, diplomates, universitaires, etc.) et une autre d'une réduction du budget des ministères, dont celui de la Défense.

 

ON ATTEND L'ANALYSE DE LA TROÏKA

 

Concernant l'engagement écrit des socialiste et de la droite pour s'assurer qu'ils tiendront parole sur les réformes, y compris après les élections législatives prévues en avril, il "sera prêt mercredi", selon une source au ministère des Finances. Mais c'est trop tard pour plusieurs pays européens qui préfèrent attendre lundi pour trancher.

 

Dernier problème: La troïka n'a toujours pas remis aux ministres de l'Eurogroupe son analyse de la soutenabilité de la dette grecque, selon une source proche des négociations. Le projet de sauvetage du pays dans son ensemble - plan d'austérité, réduction de dette et renflouement financier - vise à ramener la dette publique de la Grèce à 120% du produit intérieur brut, contre 160% du PIB aujourd'hui.

 

Mais les discussions achoppent notamment sur le niveau de participation de la Banque centrale européenne à l'opération d'allègement de la dette d'Athènes, pour compléter l'effort des créanciers privés, ainsi que sur ses modalités.

 

Il y a aussi un désaccord sur le fait de savoir s'il faut conserver l'objectif d'un niveau d'endettement public grec ramené à 120% ou si l'on peut le laisser atteindre un niveau plus élevé, par exemple 125%. "Il y a les fétichistes du 120% qui n'en démordent pas", en particulier les Pays-Bas, l'Allemagne et la Finlande", dit une source proche des négociations.

 

La prochaine échéance est dont lundi avec la réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles, programmée de longue date. Selon la source, "on est encore dans les clous" pour espérer éviter un défaut de paiement en mars".

 

14,5 MRD EUR À REMBOURSER AU 20 MARS

 

Mais, avertit un autre négociateur, les reports à répétition de l'aide à la Grèce deviennent inquiétants. "A croire qu'on veut aller vers le défaut de paiement sans le dire...", dit-il à l'AFP.

 

Pour éviter la banqueroute, Athènes doit absolument rembourser le 20 mars 14,5 milliards d'euros de créances, et obtenir le feu vert de ses partenaires au plan d'aide, qui représente un effort combiné supérieur à la richesse nationale annuelle produite par la Grèce (212 milliards d'euros attendus en 2012).

 

Un défaut de paiement grec aurait "des conséquences dévastatrices", non seulement pour Athènes, mais pour l'Europe entière, a mis en garde mardi le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

 

Mais le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, n'a pas hésité à laisser entendre que la Grèce pourrait être exclue de la zone euro si elle ne tenait pas ses promesses de réformes et de réduction du déficit budgétaire.

 

"S'ils ne font pas tout cela, je pense qu'alors nous devrons continuer avec 16 pays" dans l'Union monétaire, a-t-il dit. "S'ils ne le font pas, je pense qu'ils s'excluent eux-mêmes de la zone euro", a-t-il insisté.

source romandie

 

 

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 Le scénario catastrophe grec


Selon une étude très argumentée d'un spécialiste grec des relations internationales, en cas de faillite, Athènes pourrait tourner le dos à la fois à l’Europe et même à l’OTAN.

Des gaz lacrymogènes autour du parlement grec. REUTERS/Panagiotis Tzamaros

- Des gaz lacrymogènes autour du parlement grec. REUTERS/Panagiotis Tzamaros -

 

Quelles seraient les conséquences géopolitiques d’une faillite de la Grèce? Dans un long article très argumenté, le professeur Thanos Dokos, directeur général de la fondation ELIAMEP (Fondation hellénique pour la politique européenne et étrangère), l’équivalent grec de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales), envisage le pire.

L’opinion publique grecque, dégoûtée, se détournerait de l’Europe, et même de l’Alliance atlantique et regarderait vers l’est, en particulier vers la Russie et la Chine. Elle reprendrait goût aux solutions autoritaires. Le flanc sud de l’OTAN serait déstabilisé. Les incidents se multiplieraient entre navires grecs et turcs sur fond de rivalité pour l’exploration des ressources de pétrole et de gaz en mer Egée. La tension monterait à nouveau à Chypre. Athènes et Ankara, membres de l’OTAN, seraient, comme dans les années 1990, au bord de la guerre.

«Déséspérés et humiliés»

Ce scénario catastrophe est le moins probable, explique le professeur Thanos Dokos. Et pourtant, il est possible, si la récession se poursuit, si la Grèce quitte la zone euro et l’Union européenne, et si les Grecs, désespérés et humiliés, ne voient plus leurs avenir en Europe, ni même dans le modèle démocratique occidental. Cela fait beaucoup d’hypothèses, comme on voit. L’article du professeur Dokos, intitulé«Qui a perdu la Grèce?», publié mercredi 14 février à Athènes, compte une vingtaine de pages.

«On a du mal à imaginer un Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN devenir faible au point de ne plus pouvoir fonctionner en tant qu’Etat. Cela n’arrivera très probablement pas à la Grèce. C’est cependant une hypothèse à envisager si aucune solution n’est en vue après des années de forte récession. Voir la Grèce adopter une politique étrangère ultra-nationaliste et une politique intérieure d’extrême droite n’est pas le scénario le plus probable, mais ne peut plus l’écarter», écrit-il.

«Si la crise continue, sans qu’apparaissent des signes d’amélioration, la capacité du gouvernement grec à remplir ses obligations vis-à-vis de ses partenaires européens et de l’OTAN sera en sérieux danger. Dans ce scénario, la Grèce pourrait être forcée de quitter la zone euro et, dans la foulée, l’Union européenne, obtenant ainsi le douteux honneur d’être le premier pays à quitter ces deux institutions. L’humiliation qui en résulterait pourrait réveiller et renforcer les forces ultra-nationalistes», écrit-il encore.

Tensions avec la Turquie et recours au grand frère orthodoxe russe

L’opinion publique grecque n’a pas de tropisme particulier pour l’autocritique. Elle n’apprécie guère l’image que lui renvoient ses partenaires européens. Elle pourrait donc, en désespoir de cause en quelque sorte, blâmer l’Europe en général, et les Allemands en particulier, pour l’état désastreux dans lequel se trouve le pays. C’est évidemment absurde, mais la colère et l’humiliation ne sont pas de bonnes conseillères.

Le propos du professeur Thanos est le suivant. Voilà ce qui ne se passera probablement pas, mais qui pourrait éventuellement se produire si tous, le moment venu, jouent la plus mauvaise carte. Les Grecs attribueraient alors leurs malheurs à «la pulsion hégémonique de l’Allemagne en Europe», à «la guerre des monnaies entre le dollar et l’euro», à «l’avidité de la sphère financière anglo-saxonne».

Certains d’entre eux se tourneraient vers la Russie, pays de religion orthodoxe comme la Grèce ou vers la Chine, deuxième puissance économique mondiale, à qui tout semble réussir. Deux pays à régime autoritaire. Cette attitude permettrait de soulager un peu l’humiliation ressentie par l’ensemble des Grecs. Thanos Dokos, lui-même professeur, n’emploie pas cette métaphore, mais elle vient spontanément à l’auteur de ces lignes. L’Europe nous traite de mauvais élève et même de délinquant? Joignons le club des mauvais élèves et des délinquants!

Un futur gouvernement grec très à droite et ultra-nationaliste pourrait ainsi, dans la pire des hypothèses, selon le professeur Dokos, accorder des facilités navales, y compris celles de la baie de Souda, en Crète, à des pays comme la Chine au risque de s’aliéner le commandement de l’OTAN. Les relations gréco-turques pourraient en revenir à ce qu’elles étaient dans les années 1990. Les incidents se multiplieraient en mer Egée, en particulier autour de l’exploration des gisements de pétrole et de gaz sous-marins. Cela paralyserait le flanc sud de l’OTAN et rouvrirait les tensions à Chypre. Les accrochages navals à propos des hydrocarbures en mer Egée pourraient amener la Grèce et la Turquie au bord de la guerre.

La Grèce ferait désormais figure de pays instable, en proie de surcroît à un regain de criminalité. La presse américaine a déjà fait mention de rumeurs de coups d’Etat militaires. «Le simple fait d’évoquer la possibilité d’un coup d’Etat militaire en dit long sur la gravité de la situation. Nous n’en sommes heureusement pas là et beaucoup peut être fait pour éviter un tel développement». C’est ainsi que le professeur Dokos conclut son scénario catastrophe.

Le professeur Dokos n'est pas un prophète de malheur. Il est docteur en relations internationales de l’Université de Cambridge (Grande-Bretagne). Il est spécialiste des questions militaires et stratégiques. Il a travaillé, à Athènes, au ministère de la défense et à celui des affaires étrangères. Il est actuellement directeur général de la fondation ELIAMEP.

par Dominique Dhombres   late.fr/story

 

 

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«Il n'y a aucun futur ici»

L'Ecole polytechnique d'Athènes est l'un des centres de la mobilisation étudiante contre les politiques d'austérité en Grèce. Les étudiants racontent leur colère, mais surtout leur pessimisme vis-à-vis de l'avenir.

Mémorial des étudiants de l'école Polytechnique d'Athènes tués par la junte en 1973. (Photo Dominique Albertini)

Sur une pelouse de l'Ecole polytechnique d'Athènes sont exposés deux battants de portail rouillés et tordus. C'est un étudiant, Odysseus, 20 ans, qui interprète le monument pour le visiteur étranger : «En 1973, l'école s'est soulevée contre la junte militaire. Les chars sont entrés par cette porte pour écraser le mouvement. Il y a eu 30 morts

Selon l'étudiant en architecture, ce souvenir explique en partie pourquoi l'Ecole polytechnique est traditionnellement plus politisée que les autres. Il est vrai qu'elle est l'un des centres de la mobilisation étudiante contre les politiques d'austérité imposées au gouvernement grec par ses créanciers. Dans la cour, dans les couloirs, tags et affiches – tendance anarchiste majoritaire – appellent à la résistance. «Pourtant, même ici, ce n'est pas toujours facile de mobiliser», soupire Odysseus.

Beaucoup d'étudiants étaient pourtant présents, dimanche, aux alentours de la place Syntagma. «C'était comme une petite guerre, assure l'un d'eux. Des gaz partout, du feu, des charges de police.» Mais en dépit de cet engagement, ce sont les expressions «no hope»«no future» qui reviennent le plus souvent. «Dans la rue, on croise des sans-abris tous les deux mètres, les vols se multiplient, on ne se sent plus en sécurité nulle part, lance Olga, étudiante en architecture. On aime notre pays, mais il n'y a tout simplement aucun futur ici.»


Dans les couloirs de l'école Polytechnique d'Athènes. (Photo D.A.)

 

Même ton pessimiste chez Sofia, étudiante en sciences politiques, qui déchiffre une affiche anarchiste dans la cour de l'école. Son avenir, elle en est sûre, n'est pas en Grèce : «Je ne veux pas rester ici et gagner 350 euros par mois. Je veux partir ailleurs en Europe, ou peut-être en Australie.» La crise, elle en voit les effets sur ses parents : «Ils ont un petit magasin et ils se réveillent anxieux tous les matins car ils ne savent pas s'ils pourront payer leurs dettes. Quant à moi, je vis avec avec mon frère, et nous avons dû déménager dans un appartement plus petit où nous dormons tous les deux dans la même pièce.»

Assis près la grille de l'école, Brigoris pense à trouver un travail en plus de ses études d'ingéniérie civile : «Mon père a un café. Il gagne environ 300 euros par jour, ce qui n'est rien avec ses frais, et il a un énorme prêt à rembourser. Il peut m'aider pour la nourriture, mais c'est tout.» Lui aussi est convaincu que son futur diplôme ne débouchera sur aucun travail. «Il n'y a pas d'espoir. Pas de plan pour le pays. Je veux bien croire en l'Europe, mais, de cette manière, il n'y aucun futur pour nous. Nous allons devenir les Balkans de la zone euro.»

(Photo D.A.)

 

Les exigences européennes sont largement dénoncées. «Que Merkel essaie de vivre avec 400 euros par mois», lance l'un. Dans une autre université, on a même entendu que c'est plutôt l'Allemagne qui avait une dette vis-à-vis de la Grèce : «Le désastre de la Seconde Guerre mondiale n'a-t-il pas coûté beaucoup plus cher que la dette grecque

Mais les étudiants de Polytechnique sont au moins aussi sévères vis-à-vis de la classe politique locale. «Ce gouvernement, et ses prédécesseurs, sont des voleurs, lance Dionisis, étudiant en architecture. L'argent qu'ils ont reçu de l'Europe, ils l'ont gaspillé, et il n'a profité qu'aux plus riches.» A ses côtés, son amie Adrianna, aimerait voir «plus de solidarité entre les gens pauvres de tous les pays européens.»

La perspective des prochaines élections, attendues pour avril, ne suscite aucun enthousiasme. L'Europe, certains disent y tenir, d'autres moins. Domine le sentiment que ni celle-ci, ni le scrutin à venir, n'offriront un meilleur avenir à la Grèce et à ses jeunes.

source liberation

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