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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 23:13

La présence des journalistes interdite au procès de la LIBERTÉ d'EXPRESSION  ... Où es-tu cher Moncef Marzouki ?

L'ex premier ministre Essebsi est parmi ceux qui défendent la liberté d'expression… Bravo !

Une véritable tragédie pour notre pays si le silence continue, comme il est actuellement, à couvrir les crimes de ces fous d’Allah... Où es-tu cher Moustapha Ben Jaafar ?

 

 

Grand plan sur la tronche de l’agresseur du journaliste Krichen,... Tête recherchée !

agresseur-du-journaliste.jpg

 

Où es-tu Moncef Marzouki ? 

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Le directeur de Nessma, Nabil Karoui, devant le tribunal à Tunis, le 23 janvier 2012.Le directeur de Nessma, Nabil Karoui, devant le tribunal à Tunis, le 23 janvier 2012. © Fethi Belaid/AFP

 

 

Ce lundi 23 janvier à Tunis, le chaos était tel à l'intérieur et à l’extérieur de la salle d’audience que le procès du patron de la chaîne privée tunisienne Nessma a été reporté au 19 avril prochain. Nabil Karoui est assigné en justice pour "atteinte aux valeurs du sacré" suite à la diffusion du film d'animation Persepolis en octobre.

L’ « Affaire Nessma TV » est-elle seulement celle d’un patron d'une chaîne tunisienne poursuivi pour « atteinte aux valeurs du sacré » après la diffusion en octobre du film contenant une scène montrant Dieu, représentation proscrite par l'islam ? Sans doute non, tant la tension qui entoure le procès du patron de Nessma est forte.

L'audience de Nabil Karoui, et deux autres personnes a bien repris lundi 23 janvier à Tunis... Mais pour quelques minutes seulement, le temps pour le patron de Nessma de dénoncer « un procès politique », avant d’être suspendue devant le chaos à l'intérieur et à l'extérieure de la salle d'audience. Le procès a finalement été reporté au 19 avril.

 

 

"La Tunisie est à la croisée de chemins"


Dans la salle c'est la cohue et des altercations éclatent entre les avocats. À l’extérieur pro et anti Nessma s’opposaient depuis 08H00 du matin à coup de slogans qui laissent transparaitre deux visions opposées de la nation : « Procès test pour la démocratie et la liberté d'expression » pour les partisans de Nessma, « défense du sacré et des croyances religieuses » pour ses détracteurs. « Le peuple veut la fermeture de Nessma ! », « Vous, médias, lâches, sachez que la religion ne doit pas être diffamée ! », « le peuple est musulman et ne cédera pas ! » criaient également de jeunes salafistes.


« Les enjeux vont au-delà de M. Karoui et de Nessma », a déclaré Olivia Gré, représentante de Reporter sans frontières (RSF) en Tunisie, reconnaissant que « certains Tunisiens s'étonnent de voir M. Karoui érigé en héraut de la liberté d'expression » alors que sa chaîne avait été pour le moins conciliante avec l'ancien régime de Ben Ali.


Symboliquement vêtu de sa robe d’avocat, l'ancien Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, était présent en soutien à Nessma TV, comme des ténors du barreau, des représentants d'ONG. « Je suis venu apporter mon soutien moral pour défendre la liberté d'expression, c'est important car la Tunisie est à la croisée de chemins », a-t-il déclaré.


 

"Instrumentalisation des sentiments religieux"


Le dirigeant du parti Ettajdid (gauche) Ahmed Brahim, s'était déplacé pour protester contre « l'instrumentalisation des sentiments religieux ». « Le pays connaît aujourd'hui des problèmes immenses, sociaux, économiques, et la solidarité nationale est nécessaire », a-t-il dit.


La diffusion le 7 octobre 2011 par Nessma TV du film d'animation franco-iranien Persepolis avait suscité une vague de violences, quinze jours avant les élections Constituantes. Des groupes d'extrémistes avaient tenté d'attaquer le 9 octobre le siège de la chaîne à Tunis puis la maison de Nabil Karoui quelques jours plus tard.

En octobre, les responsables politiques avaient mollement condamné les violences. Toutefois, le parti islamiste Ennahdha a jugé, lundi que les poursuites judiciaires contre Nessma « ne représentaient pas la meilleure des solutions » et affirmant son « attachement à la liberté d'expression ».

 

source jeuneafrique




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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 05:32

 

 

  • «Si les médias vont mal, la démocratie va mal!»


  • La mobilisation était à son comble, ce matin du 9 janvier 2012.  Les journalistes n’ont pas manqué à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) lancé le 7 janvier 2012 pour un mouvement de protestation à La Kasbah, devant le siège du Premier ministère.

     

    • Les dernières nominations à la tête des médias publics auraient été une surprise pour le syndicat mais aussi l’Instance nationale de réforme des médias, y voyant une consécration des anciennes pratiques. Loin des personnes nommées elles-mêmes, les professionnels du secteur dénonce la mainmise du gouvernement sur les médias.

       

      «On veut consacrer l’idée de médias gouvernementaux. Il n’y en a pas. Il y a des médias publics qui ne devraient jamais être au service du gouvernement», lance Jawher Ben Mbarek, représentant de la liste «Destourna» et professeur de droit constitutionnel.

      Sur les ondes de Shems Fm, Néjiba Hamrouni, présidente du SNJT, a même évoqué l’éventualité d’une grève générale dans le secteur si le gouvernement ne révise pas les nominations qu’il a annoncées samedi dernier.

      Pour Ridha Kéfi, membre de l’Instance nationale indépendante  pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC), «il est hors de question qu’on revienne en arrière, avec des médias contrôlés par le pouvoir exécutif, victime de la censure et de manipulations». Et d’ajouter en substance que ces nominations montrent la volonté du gouvernement à avoir une mainmise sur les médias publics, ce qui est très dangereux, selon lui. «Ce que nous demandons est que le gouvernement révise sa décision, consulte les représentants du secteur que ce soit le SNJT ou l’INRIC», précise M. Kéfi.

      De son côté, Ahmed Bennour, porte-parole d’Ettakatol, estime que les médias doivent être indépendants du pouvoir exécutif. «La bonne santé de la démocratie dépend des médias. Si les médias vont mal, la démocratie va mal». Il affirme qu’il faut être solidaire avec ce mouvement de protestation, dénonçant la façon avec laquelle le gouvernement a procédé aux nouvelles nominations.

      Mais ce mouvement n’a pas manqué de provoquer la hantise de certains pro-gouvernement –pour ne pas dire des nahdhaouis– qui se sont acharnés à traiter les médias de tous les mots. Ils dénoncent le parti pris de certains médias contre le gouvernement.

      source webmanagercenter

       

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      Vers une grève générale des journalistes en Tunisie ?



       

      nejiba-hamrouniLes journalistes ont manifesté leur mécontentement, ce lundi 9 janvier, dès 10h du matin, sur la place de la Kasbah. Pour Néjiba Hamrouni, la présidente du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), le gouvernement doit revenir sur sa décision, sur les nouvelles nominations des responsables à la tête des médias publics.


      Certains noms exerçaient des pressions sur les journalistes pour les empêcher de faire leur travail. Et voici qu’on les retrouve à la tête des médias publics.


       «Nous pourrons même, si le gouvernement ne tient pas compte de notre point de vue, appeler à la grève générale des journalistes» a souligné la présidente du SNJT sur les ondes de Shems FM, ce lundi 9 janvier. Après avoir précisé que : «Les médias doivent refléter la diversité de l’opinion publique et non celle d’une majorité ou d’une minorité politique». Regrettant au passage la persistance de «la confusion entre médias publics et médias gouvernementaux». Et selon Mme Néjiba Hamrouni, «le problème, c’est que la confusion persiste visiblement au niveau du gouvernement».


      Reste maintenant à savoir si le gouvernement va reculer devant le tollé généralisé, et la pression exercée par les professionnels des médias. Le cas échéant, les responsables d’Ennahdha qui reprochaient déjà aux journalistes leurs  «attaques», risquent de devoir faire face à des critiques encore plus virulentes. 

      Walid B.S

      source com/culture-

       

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      Colère des journalistes; les «barbus» réagissent

       

      «Non au retour aux pratiques de contrôle, de censure et de soumission au diktat politique»

       Contre-manifestation  des partisans d’Ennahdha  qui scandaient  «Par nos âmes, par notre sang nous  défendrons Hamadi Jebali»


       Le gouvernement fait machine arrière concernant la nomination  des rédacteurs en chef

       Abderrazek Kilani,  ministre délégué auprès du chef du Gouvernement, chargé de la relation avec l’Assemblée constituante, promet de transmettre les réserves émises par les journalistes sur les nominations aux postes administratifs au Premier ministre.



       

      Plusieurs centaines de journalistes ont participé, hier devant le palais du gouvernement à place La Kasbah, à un rassemblement de protestation  contre les  récentes nominations   à la tête des principaux médias publics  sans concertation préalable avec les parties concernées  ainsi que contre les atteintes  à la liberté de la presse. Lors de ce rassemblement organisé à l’appel du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), les professionnels des médias ont dénoncé un « retour aux pratiques de contrôle, de censure et de soumission au diktat politique ». «Vous, les rétrogrades,  ôtez  votre  main mise sur la presse! », «La presse est publique et elle n’est pas gouvernementale », «Non à la peur, non à la terreur, le pouvoir est au peuple», scandaient les manifestants, dont le nombre a dépassé 600 personnes.

       

      Les protestataires parmi lesquels figuraient des représentants de la société civile, des avocats et  des dirigeants de partis politiques ont également dénoncé les agressions commises par les forces de l’ordre contre les journalistes. Ils ont, par ailleurs, estimé que les médias doivent constituer un pouvoir à part entière et non pas le porte-voix du gouvernement ou encore des partis vainqueurs des élections de l’Assemblée constituante. « Le peuple veut des médias indépendants », « ni le Qatar, ni les Etats-Unis, la presse est libre », « le gouvernement est provisoire, mais la liberté est éternelle», pouvait-on notamment lire sur les banderoles agitées par les protestataires. «Nous lançons un cri d’alarme après la multiplication des exactions et des agressions  contre des journalistes et nous dénonçons aussi les récentes nominations inappropriées à la tête des médias, sans prendre l’avis des instances spécialisées», a déclaré Néjiba Hamrouni, la présidente du Syndicat National des Journalistes Tunisiens.  Et d’ajouter : « nous sommes choqués de voir des symboles de la corruption de l’ancien régime qui avaient contribué à la répression des journalistes, couronnés aujourd’hui par le nouveau gouvernement».



      Contre-manifestation


      Juste en face du rassemblement des journalistes, une centaine de  citoyens, parmi lesquels figuraient de nombreux hommes barbus et des femmes voilées, ont organisé une contre-manifestation pour soutenir les choix du gouvernement. Ils ont notamment réclamé  la neutralité de la presse, accusant les journalistes d’être proches des partis de gauche. « Les pions du régime d’hier sont devenus aujourd’hui des révolutionnaires », «par nos âmes, par notre sang nous  défendrons Hamadi Jebali», «Non à la discorde et à la gabegie au nom de la liberté de la presse», scandaient-ils.

      Quelques accrochages ont eu lieu entre les journalistes protestataires et les organisateurs de la contre-manifestation, qui se présentaient comme des sympathisants du mouvement islamiste Ennahdha. Les deux camps qui brandissaient haut et fort des slogans qui se ressemblaient parfois comme la liberté de la presse et la neutralité des médias ont été séparés par des barrières et des cordons policiers.


      Le Premier ministère avait annoncé  samedi dernier plusieurs nominations à la tête des principaux médias publics mais aussi à des postes de rédacteurs en chef. Ces nominations ont notamment concerné l’agence Tunis Afrique (TAP), les journaux La Presse et Assahafa, et les deux chaînes nationales de télévision. Ces nominations ont aussitôt entraîné les protestations d’organisations professionnelles qui dénoncent, dont le Syndicat National des jouranlistes Tunisiens , l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric) et le Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse.

      Avant même ces nominations, le SNJT avait appelé à un rassemblement  pour protester contre les agressions  commises par les forces de sécurité contre les journalistes et les diverses atteintes contre la liberté de la presse, dont les menaces proférées par des groupes salafistes contre les journalistes du quotidien « Le Maghreb » suite à la publication d’une enquête sur la mouvance salafiste en Tunisie et le silence du gouvernement face à la prise en otage de la radio religieuse Ezzeïtouna par des parties qui refusent la nomination de l’universitaire Ikbal Gharbi à la tête de cette radio. 




                  


      Annulation des nominations des rédacteurs en chef


      Le gouvernement a  fait machine arrière, hier,  concernant la nomination  des rédacteurs en chef dans les médias publics. « Le gouvernement a renoncé aux nominations des rédacteurs en chef annoncées récemment », précise Néjiba Hamrouni, présidente du SNJT, indiquant qu’ «il s’agit là d’un premier pas positif mais qui reste insuffisant pour garantir la liberté de la presse».

      Cette décision a été prise lors d’une réunion tenue hier au palais du gouvernement à La Kasbah entre les membres du Bureau exécutif du syndicat et le ministre délégué auprès du chef du Gouvernement chargé de la relation avec l’Assemblée Constituante, Abderrazak Kilani. Ce dernier a également promis aux membres du Bureau exécutif du SNJT de transmettre les réserves émises par les journalistes sur les nominations aux postes administratifs au Premier ministre, Hamadi Jebali.


      Lors de cette réunion tenue juste après le rassemblement des journalistes en présence de Ridha Kazdaghli, chargé de communication au Premier ministère, le syndicat des journalistes a, par ailleurs, réclamé l’entrée en vigueur du nouveau Code de la presse et du décret-loi portant organisation des médias audio-visuels et l’ouverture immédiate d’une enquête sur les agressions perpétrées par les forces de l’Ordre contre les journalistes.


                


      L’Association Nationale des Jeunes Journalistes rejette «catégoriquement» la politique de désignation à la tête des établissements médiatiques


      L’Association Nationale des Jeunes Journalistes (ANJJ) a exprimé «son rejet catégorique de la politique de désignation dans le secteur de l’information», une politique qui «reflète clairement la poursuite du même régime dans le pays».

      L’ANJJ considère, également, dans un communiqué rendu public dimanche, que l’adoption de cette politique de désignation «ne date pas d’aujourd’hui», mais a démarré au lendemain du déclenchement de la Révolution tunisienne, le 14 janvier 2011, avec la création de l’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC) et l’imposition de sa composition sans consultation des gens du métier.»


      L’Association réaffirme, à ce propos, son soutien du sit-in auquel avait appelé le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), her matin, devant le siège du Premier ministère, relevant que «la lutte pour la liberté de la presse ne se limite pas au seul volet des désignations, mais passe impérativement par l’amélioration des conditions du travail du journaliste, la facilitation de l’accomplissement de ses fonctions et la promotion de sa situation professionnelle.»

      Le Premier ministère avait annoncé, samedi, de nouvelles nominations à la tête des établissements médiatiques publics, à savoir l’Agence Tunis-Afrique Presse (TAP), la Société nouvelle d’impression, de presse et d’édition (SNIPE) et les journaux «La Presse» et «Essahafa», et l’Etablissement de la Télévision Tunisienne.


      source letemps






     

 

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بيان التكتل على اثر تعيين مسؤولين في مؤسسات عمومية


على اثر تعيين مسؤولين في مؤسسات عمومية بقرار من السيد رئيس الحكومة دون الرجوع بالاستشارة إلى الهيئات المعنية بقطاع الإعلام يعبر حزب التكتل الديمقراطي من اجل العمل و الحريات عن تضامنه المطلق مع كل الصحفيين  و العاملين بمؤسستي التلفزة الوطنية و جريدة لابراس و يضم صوته إلى كل المواطنين و المواطنات الغيورين على حرية التعبير.

و يدعو حزب التكتل الحكومة إلى مراجعة قرار التعيينات و اعتماد مبدأ التشريك في القرار بالرجوع إلى الهياكل المنتخبة من قبل الإعلاميين.

و يؤكد حزب التكتل على تمسكه المطلق بمبدأ حرية الإعلام و بمبدأ استقلالية السلطة الرابعة عن السلطة التنفيذية و كذلك الدفاع عن حياد المؤسسات الإعلامية العمومية و استقلاليتها حتى تكون بعيدة عن أي تدخل أو وصاية.
محمد بنور

الناطق الرسم

-التكتل-على-اثر-تعيين-مسؤولين-في-مؤ/source 

 

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 04:47

Il est tout à fait ordinaire qu’un parti idéologique inocule  dans l’imaginaire de ses membres et de ses sympathisants  le virus de l’ABSOLU… Sans «nous autres», c’est le déluge… La Vérité, la Pureté, l’Honnêteté, l’Amour du Peuple et de ses Traditions, la Moralité, etc. se confondent, dans l’esprit des partisans idéologisés et parfois fanatisés, avec leur chef et leur Parti ou leur Mouvement… Ennahdha n’échappe pas à cette logique d’endoctrinement et en cela il fera mieux que le RCD…

Les sorties fréquentes de ses partisans contre les citoyens qui manifestent pour un droit quelconque ou contre une action gouvernementale jugée anti démocratique dénotent cette stratégie de masse adoptée par Ennahdha… ``Notre  Rue contre leur Rue`` m’écrivait un partisan de ce mouvement, car, dit-il, ``nous avons la vérité et les urnes avec nous``… Les urnes !

N’en déplaise à mon correspondant nahdhiste, les urnes qu’il utilise pour argument «moderniste» afin de cloîtrer toutes les critiques et protéger par là même tout dérapage anti-démocratique  de la part du gouvernement de transition, ont déjà accouché d’un monstre le 13 mars 1932, Hitler… 

Noureddine Bourougaa Mnasri

 

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Liberté de la presse : Ennahdha dans les pas du RCD de Ben Ali
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Des journalistes manifestent à la Kasbah contre les nominations dans le service public, le 9 janvier 2012 (Thierry Brésillon)

Ennahdha vient de perdre une belle occasion de démontrer son respect de l'indépendance des médias. Samedi soir, une dépêche annonçait que le Premier ministre Hamadi Jbali avait nommé, sans aucune concertation préalable, les nouveaux directeurs des médias publics  :

  • agence de presse TAP, Tunis-Afrique-Presse : Mohamed Taïeb Youssefi ;
  • Snipe – Société nouvelle d'impression, de presse et d'édition –, les quotidiens La Presse et Essahafa  : Mohamed Néjib Ouerghi ;
  • Télévision tunisienne : Adnane Kheder ;
  • Télévision Tunisienne 1 : Sadok Bouabbène ;
  • Télévision Tunisienne 2 : Imène Bahroun.

Les rédacteurs en chef des deux quotidiens publics :

  • La Presse  : Faouzia Mezzi et Mongi Gharbi ;
  • Essahafa  : Néji Abbassi.

Le directeur de l'information de la Télévision tunisienne : Saïd Khezami.

« Un oukaze politique »

La décision a immédiatement soulevé un tollé et, lundi matin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le siège du Premier ministre à la Kasbah, à l'appel du Syndicat national des journalistes tunisiens, le SNJT.

Kamel Laabidi, président de l'Instance nationale de réforme de l'information et de la communication (Inric), formée après le 14 janvier, conteste d'abord la méthode  :

«  Le gouvernement a procédé exactement comme à l'époque du RCD [l'ancien parti au pouvoir, ndlr]  : une décision politique annoncée par une dépêche d'agence  ! Nous n'avons ni été consultés, ni informés.

Hamadi Jbeli est même allé plus loin que le RCD en nommant les rédacteurs en chef et le directeur de l'information de la télévision nationale, alors que ce genre de décisions relève en principe des rédactions et non d'un oukaze politique.

C'est d'autant plus regrettable que nous avions émis la semaine dernièrequatorze recommandations pour des mesures d'urgence en faveur de l'indépendance des médias, dont la nécessité de décider des nominations en concertation avec le président de la République, le président de la Constituante, et les organisations professionnelles. Le gouvernement n'en a pas tenu aucun compte.  »

« Des agents de la propagande de Ben Ali »

Le plus surprenant est que parmi les nouveaux responsables choisis par Ennahdha, plusieurs ont joué un rôle majeur dans l'appareil d'Etat de l'époque de Ben Ali, comme le relève Ridha Kéfi, membre de l'Inric :

«  C'est un retour à la case départ. Ennahdha fait appel à des agents de la propagande de Ben Ali. S'ils ont choisi les mêmes, c'est qu'ils attendent d'eux qu'ils accomplissent la même mission, dans le même mépris des règles d'éthique et de professionnalisme.  »

Nejib Ouerghi, nouveau directeur des deux quotidiens publics, La Presse et Essahafa, a été le rédacteur en chef de l'organe du RCD, Le Renouveau, de 2003 à 2010, avant de prendre la tête de la TAP.

Mohamed Taïeb Youssefi, nouveau directeur de la TAP, a été l'attaché de presse de différents ministères depuis 1989, avant d'être nommé chef de cabinet du Premier ministre en février 2010.

Ridha Kéfi commente  :

«  Nous avons désormais à la tête de l'agence de presse tunisienne quelqu'un qui était connu pour son sens du verrouillage de l'information.  »

Les deux nouveaux rédacteurs en chef de La Presse, Mongi Gharbi et Fawzia Mezzi, ont eux aussi payé de leur personne pour vanter les mérites des dirigeants éclairés qui ont gouverné la Tunisie jusqu'au 14 janvier 2011.

Dans un texte rédigé dans une langue de bois inimitable de la plus belle facture, Mongi Gharbi exposait ses sept raisons de voter Ben Alien 2009. Extrait  :

« Par-delà le concept temporel en soi, c'est bel et bien d'un style de gouvernance dont le chef de l'Etat ne s'est à aucun moment départi depuis qu'il veille aux destinées de la Tunisie. Un style qui consiste à adopter systématiquement la démarche graduelle, cumulative et constructiviste pour l'émergence d'un ordre nouveau, fût-t-il secondaire, et de s'en servir comme levier pour l'étape suivante, suscitant de la sorte une dynamique, d'une rare efficience d'accumulation et de pérennisation quali-quantitative des acquis.  »

Quant à Fawzia Mezzi, elle a présidé l'Association des journalistes tunisiens qui avait remis à Ben Ali en 2003 la Plume d'or de la liberté de la presse. A l'époque, elle plaidait la nécessité de militer de l'intérieur pour les droits des journalistes.

Les autres responsables choisis par Hamadi Jbeli soulèvent moins d'objections. Adnane Kheder, directeur-général de la télévision nationale et Saïd Khezami (passé par Al Jazeera et Abu Dhabi TV), directeur de l'information, ont même plutôt une bonne réputation professionnelle.

« Les médias, au service de la gauche »

Comme c'est désormais l'usage, chaque manifestation critique à l'encontre du pouvoir suscite une contre-manifestation de militants particulièrement virulents, contenus derrière un cordon de policiers, pour clamer « nous sommes le peuple  ».

Un homme qui se dit menuisier argumente  :

«  Nous sommes contre les arrivistes ! Moi je suis pour la liberté de le presse, mais nous n'avons pas confiance dans les médias. Ils sont au service de la gauche, ils ne parlent pas des vrais problèmes du peuple.  »

Une professeure de l'Institut de formation des sciences de l'information qui forme les journalistes renchérit  :

«  Je les connais les gens d'en face, ces journalistes étaient vendus à Ben Ali.  »

L'argument joue sur l'ambiguité qu'entretient la présence dans les manifestations de l'opposition, de personnalités qui ont prospéré sous l'ancien régime. Mais quand on objecte que ce sont précisément ceux que le gouvernement vient de nommer qui ont servi Ben Ali, un troisième manifestant coupe court à la discussion  :

«  L'Etat a tous les droits. Il peut nommer qui il veut  !  »

D'une manière générale, ces contre-manifestations expriment un point de vue assez répandu qui voit dans la critique des décisions d'Ennahdha, l'affront d'une d'une élite gauche compromise avec Ben Ali, à un pouvoir censé incarner la volonté populaire. Les contre-manifestants scandent, comme dans un stade de foot :

« Avec notre sang, avec notre âme, nous défendrons ce gouvernement ! »

Abdelnaceur Aouini, avocat que l'on peut difficilement suspecter de complaisance avec l'ancien régime (il est devenu célèbre pour avoir été le premier à annoncer dans les rue de Tunis le départ de Ben Ali), du côté de la manifestation des journalistes, déplore cette tournure du débat politique :

«  En défendant le pouvoir, ces gens ne sont pas conscients qu'ils défendent la possibilité d'une nouvelle dictature. Les gens de la société civile ou des syndicats qui ont lutté contre Ben Ali sont de ce côté. En face, ce sont des inconnus, des gens qui ne se sont jamais mobilisés. »

Depuis les élections du 23 octobre, dans les rangs d'Ennahdha, les médias publics sont régulièrement mis en cause parce qu'ils seraient investis par la gauche et les RCDistes, et ne représenteraient pas la réalité du peuple.

Kamel Laabidi, de l'Inric, réfute l'idée que les médias doivent être à l'image du parti majoritaire :

« Les sympathisants d'Ennahdha nous disent que les médias ne reflètent pas la nouvelle réalité, mais le rôle d'une presse libre n'est pas d'être le porte-parole d'une majorité ou d'un pouvoir. C'est d'informer l'opinion de manière professionnelle. »

Un pilier de la dictature

Certes, depuis le 14 janvier, les médias publics étaient considérés, avec la police et la justice, comme l'un des piliers de la dictature encore en place, et au cœur de toutes les protestations. Kamel Laabidi, à la tête d'une commission chargée justement de démocratiser le secteur des médias, le reconnaît  :

«  Les journalistes sont conscients des limites des médias publics. On ne peut avoir été empêchés de travailler normalement pendant vingt ans, sans que cela ne laisse des traces. Mais ces derniers mois, ils ont suivi des sessions de formation, ils commencent à acquérir de nouvelles habitudes.

Le problème doit être abordé de manière concertée, pas avec une décision aussi hâtive digne d'un régime autoritaire. Le contrôle des médias publics ne doit plus relever du gouvernement, mais du pouvoir législatif. »

Maladresse ou volonté hégémonique ?

Comment comprendre une décision aussi manifestement contraire au projet de rupture avec le régime de Ben Ali ?

Les partis politiques d'opposition y voit clairement une dérive et le signe d'une volonté de se couler dans le moule du RCD et de prendre le contrôle de l'Etat.

Ahmed Brahim, secrétaire général d'Ettajdid (social-démocrate), estime que :

 » Les journalistes ont raison de voir dans cette décision le début d'une domestication des médias. « 

L'affaire accroît encore la tension au sein de la coalition entre Ennahdha et ses deux alliés, qui n'ont pas été consultés sur ce dossier.

Khemais Ksila, député d'Ettakatol (social-démocrate), s'indigne :

“Ennahdha a révélé sa volonté d'hégémonie. Cette décision est une faute stratégique.”

Le CPR a publié un communiqué lundi soir pour dénoncer d'une part :

“le choix de personnalités impliquées dans la désinformation et la propagande de la dictature et la corruption dans l'ancien régime.”

... et d'autre part, une décision contraire à :

“la nécessité d'une révolution de l'information pour rompre avec la tutelle de l'Etat sur la presse”.

Côté Ennahdha, on plaide la bonne foi et la nécessité de procéder rapidement à des nominations après des démissions à la tête de la Snipe, de la télévision nationale et de la TAP. Samir Dilou, Ministre des droits de l'Homme et porte parole du gouvernement a même salué la vigilance de la société civile.

Des rédacteurs en chef élus

Nejiba Hamrouni, présidente du syndicat des journalistes, a été reçue pendant la manifestation par Abderazk Kilani, le ministre chargé des Relations avec l'Assemblée constituante, et le chargé de l'information et de la communication au Premier ministre, Ridha Kazdoghli.

Au terme de cette rencontre, le gouvernement a annoncé qu'il adopterait le principe de l'élection des rédacteurs en chef par des conseils d'administration constitués au sein des établissements médiatiques, composés de représentants des journalistes, des agents et de l'administration ainsi que de représentants des organisations et des institutions concernées par le secteur.

En attendant ces élections, toutes les nominations sont maintenues.

La réforme des médias publics, dont tout le monde s'accorde à reconnaître qu'elle est nécessaire, méritait sans doute mieux que ces décisions précipitées qui ont encore accru le malentendu et les tensions.

source rue89

 


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Bras de fer entre le gouvernement et les médias

 

A l'appel de leur syndicat, des centaines de journalistes tunisiens se sont rassemblés lundi devant le palais du gouvernement, place de la Kasbah de Tunis, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une "volonté de mainmise sur les médias", a constaté un journaliste de l'Associated Press.

De récentes nominations à la tête d'établissements médiatiques publics, y compris des rédacteurs en chef, ont soulevé un tollé auprès des organisations professionnelles.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a affiché sa "profonde déception" après ces décisions "arbitraires" prises "sans concertation préalable avec les structures professionnelles spécialisées".

Il a mis en garde contre "les graves incidences sur la profession" que ces nominations risquent d'engendrer, accusant certains responsables désignés d'avoir été "des serviteurs dévoués sous le régime despotique de Ben Ali et d'autres d'être impliqués dans des affaires de corruption".

De son côté, l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC) a "vivement dénoncé" ces nouvelles nominations qui sont "en contradiction avec le processus de transition qui rompt avec l'information publique inféodée pour passer à une information publique, démocratique, pluraliste et indépendante".

Selon l'INRIC, les décisions annoncées "sont diamétralement opposées aux pratiques en vigueur dans les démocraties" et consacrent "un retour à l'exercice du contrôle et de la censure et à la soumission au diktat politique".

Figure de proue de la scène médiatique, Raouf Najjar, s'est joint à la manifestation pour "soutenir les journalistes tunisiens dans leur combat pour une presse libre et indépendante".

Il a accusé le pouvoir exécutif de "vouloir reprendre les mêmes habitudes que le régime déchu de Ben Ali pour mettre au pas les médias". "La mère des libertés est, à côté de la justice, bien celle de la presse qui représente la vraie démocratie", a-t-il martelé.

Le porte-parole du parti "Ettakatol", qui s'est joint à la coalition gouvernementale dirigée par le mouvement islamiste "Ennahdha", Mohamed Bennour, était également présent, considérant que "la liberté de la presse était effectivement menacée" avec ces "nominations verticales".

"En entrant dans la coalition, on a bien dit qu'il y avait des lignes rouges à ne pas franchir, en l'occurrence les principes démocratiques", a-t-il tenu à rappeler.

"Qui n'est pas inquiet ? La liberté de la presse, c'est le premier indicateur de la bonne santé d'une démocratie", a lancé la représentante de Reporters sans frontières (RSF), Olivia Gré.

"Il ne faut pas que la parenthèse de la liberté se referme très vite", a renchéri le journaliste Ridha Kéfi, patron du journal en ligne "Kapitalis".

Des sympathisants d'Ennahdha étaient venus haranguer les journalistes dans une tentative de casser leur mouvement de protestation en les accusant de "mercenaires".

Des manifestations de protestations ont également eu lieu à l'agence officielle TAP, à Sfax (sud) et Gafsa (centre) pour dénoncer "les tentatives de mise sous tutelle des médias".

Sous la pression, le gouvernement a dû lâcher du lest. Selon la présidente du SNJT, Néjiba Hamrouni, qui a été reçue au premier ministère en compagnie d'autres membres du bureau du syndicat, un accord a été convenu sur l'annulation des nominations récentes de certains rédacteurs en chef et d'un directeur de l'information à la chaîne nationale.

L'accord prévoit en outre d'instaurer le principe d'élection au sein des établissements médiatiques en ce qui concerne ces fonctions.

La présidente du SNJT a, par ailleurs, obtenu un engagement du gouvernement à ouvrir une enquête sur de récentes agressions de journalistes. 

source tempsreel.nouvelobs

 

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Les journalistes à la Kasbah font face aux sympathisants d’Ennahdha

 

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À l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens, un sit-in a eu lieu, aujourd’hui 9 janvier 2012, à la Place de La Kasbah devant le siège du Premier ministère. Des centaines de journalistes et de citoyens se sont rassemblés en réaction aux récentes nominations des directeurs, rédacteurs en chef ou encore directeur de l’information des médias publics, mais aussi pour condamner les agressions physiques à l’encontre des journalistes et des intimidations dont ils font l’objet. 

Depuis que le gouvernement provisoire est en place, Ennahdha n’a eu de cesse de critiquer ces mêmes médias qu’ils jugent non conformes à la volonté du peuple. Leurs « menaces » sont rapidement mises à exécution et le chef du gouvernement provisoire a nommé, samedi 7 janvier 2011, les personnes qu’il juge aptes à diriger les médias publics, allant jusqu’à désigner les rédacteurs en chef. 

Ces nominations ont été vivement condamnées par l’INRIC et le SNJT dont plusieurs représentants étaient présents lors de la manifestation. Nejiba Hamrouni, présidente du Syndicat des journalistes, s’est entretenue, dans la matinée, avec Abderrazak Kilani, ministre chargé des relations avec l’Assemblée Constituante (indépendant) et Ridha Kazdaghli, chargé de l’information et de la communication au sein du Premier ministère, et affirmé qu’un accord a été trouvé avec ses interlocuteurs pour revenir sur ces nominations. Cependant, Nejiba Hamrouni affirme que cette décision revient, au final, au Premier ministre provisoire à qui le conseiller et le ministre feront part de ces accords. Nejiba Hamrouni ajoute que « si cet accord n’était pas accepté par Hamadi Jebali, il devra en assumer les conséquences et que les mouvements de protestations se poursuivront ». La présidente du Syndicat précise en outre que, s’agissant des agressions des journalistes, le problème avait été relayé lors de l’entretien et qu’ils attendaient que des actions concrètes soient menées pour identifier les responsables de ces dépassements.

Ainsi, les manifestants ont scandé des slogans en faveur de l’indépendance des médias et contre la mainmise exercée par le pouvoir. « Nous voulons des médias publics, pas des médias gouvernementaux », pouvait-on lire sur les pancartes, ou encore « Nous voulons la renaissance (en arabe « ennahdha ») de la presse, pas la presse de la Renaissance (Ennahdha) ». 

Par ailleurs, comme cela s’est produit lors du sit-in du Bardo, plusieurs dizaines de sympathisants d’Ennahdha se sont également réunis à la Kasbah pour une « contre-manifestation ». Une scène cocasse devenue une exception tunisienne, où à chaque manifestation contre le gouvernement, il faudra s’attendre à ce que les défenseurs du pouvoir viennent jouer les empêcheurs de tourner en rond, en guise d’allégeance à leurs gouvernants et à leur parti. 

« C’est normal que Jebali nomme les directeurs des médias publics, affirment-ils, c’est la volonté du peuple » ! « De toute façon, tous les journalistes sont des vendus, et qui sont-ils eux pour venir manifester contre le gouvernement, cette manifestation ne respecte pas le résultat des urnes ». Ils affirment également que les médias, la Télévision tunisienne notamment, manquaient de respect au président de la République provisoire et aux membres du gouvernement, notamment pour le choix des sujets d’information. « Les actions du gouvernement sont le sujet essentiel et doivent passer avant tout le reste », crient certains, pendant que d’autres ne comprenaient pas comment on pouvait critiquer dans une télévision privée, le président de la République en l’appelant « Marzougui » au lieu de « Monsieur le président ». « Le président représente le peuple et tout le monde lui doit le respect, les journalistes devraient être obligés de l’appeler Monsieur le président », disent-ils.

Nous n’avons pas pu nous éterniser du côté des « contre manifestants », car la tension commençait légèrement à monter. « Pourquoi restez-vous ici ? Allez de votre côté ! Par qui vous êtes envoyés ? Vous n’avez pas honte de rester ici alors que vous n’êtes pas avec nous ? », nous interpellent-t-ils. « Vous êtes des sionistes, serviteurs de Ben Ali et je jure sur Dieu tout puissant que ces médias qui ne respectent pas la volonté du peuple n’existeront bientôt plus », achève l’un de nos « interlocuteurs ». 

Le fait de voir des « contre-manifestants » essayer de casser les manifestations contre le principal parti au pouvoir (toujours quelques barbus et quelques jeunes qui chantent des chansons de stade de football) est-il spontané de la part des sympathisants d’Ennahdha ou commandité ? La question se pose…  

par Monia Hamadi

source businessnews

 

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Le coup d’État médiatique de Hamadi Jebali

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M. Jebali, nous sommes-nous trompés sur vos intentions ? Où voulez-vous mener la Tunisie ? Le coup d’Etat médiatique qui a lieu devant nos yeux est une grave erreur.


par Jamel Dridi

 

On aurait pu croire à une plaisanterie… de mauvais goût bien sûr. Il a fallu relire trois fois le laconique communiqué officiel sur les dernières nominations à la tête des médias publics tunisiens pour se rendre compte que ce n’en n’était pas une.
Mais de quoi s’agit-il au fait ?

 

Les méthodes du passé ressurgissent !

Un samedi ! Dans le dos de tout le monde, sans que l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric), composée de journalistes honnêtes qui travaillent depuis un an sur la question de la réforme du secteur de l’information, et sans que le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), ne soient informés, le gouvernement a décidé seul de la nomination de postes clefs dans le secteur de l’information publique.

 

Une question vient ici immédiatement à l’esprit. Pourquoi ce gouvernement, qui a dit qu’il allait rompre avec les méthodes du passé, qui a déclaré qu’il allait gérer ce dossier sensible de l’information en toute transparence, a-t-il décidé dans l’urgence, sans concertation, d’agir de la sorte ? N’y a-t-il pas d’autres urgences à gérer actuellement en Tunisie et pourquoi cette façon étonnante de faire ? Y a-t-il un agenda secret avec d’autres étapes ultérieures liberticides qui nécessitent, dans l’urgence, la mise en place de la première phase qui est le verrouillage de l’information ?

 

Pour que l’on comprenne bien la mesure de l’enjeu qui est en question, il s’agit ni plus ni moins de désigner ceux qui vont faire une grande partie de l’opinion publique tunisienne. Car l’opinion de beaucoup de Tunisiens se fait notamment par la voie des médias officiels comme le journal télévisé de la chaîne nationale.

 

Mais au-delà de la forme, il y a plus grave !

La véracité de l’information dépend de la crédibilité du journaliste.

Car au-delà de la forme, il y a le fond qui est choquant et vraiment révoltant. En effet, qui sont les heureux nominés de ces postes ?

 

Beaucoup des nominés faisaient partie de l’ancien système. Certains mêmes ont occupé des postes administratifs importants durant le règne de Ben Ali. Bien évidemment, cela est critiquable mais à la rigueur ça peut passer car beaucoup de journalistes ont exercé sous Ben Ali mais ne lui étaient pas favorables (et rares sont ceux qui n’ont pas travaillé sous Ben Ali).

 

Non le malaise pour ne pas dire l’insulte est ailleurs. Effectivement, parmi les nominés à ces postes clefs de l’information, certains sont allés très loin dans leur soutien à Ben Ali. Hélas pour eux, si les paroles s’envolent, les écrits restent. Et leur écrits sont nauséabonds, scandaleux !

Certains ont en effet rédigé, tenez-vous bien, des «articles déclarations d’amour» adressés à Ben Ali pour qu’il se représente aux élections de 2009 !

Et pour d’autres, ce fut encore pire. Alors que des journalistes se faisaient briser les jambes dans les caves du ministère de l’Intérieur pour avoir dit des vérités sur Ben Ali, d’autres ont offert «la Plume d’or à Ben Ali» pour son respect pour la liberté d’expression !

Incroyable mais vrai ! Comment penser que l’information qui sera transmise sera honnête quand ceux qui vont la transmettre n’ont pas hésité à trahir la déontologie journalistique et à travestir la réalité sous Ben Ali ?

 

M. Jebali, vous venez de commettre une grave erreur en nommant ces personnes. Peut-être vous a-t-on mal conseillé ? Vous ne pouvez pas tout savoir dans le détail. Peut-être ne vous a-t-on pas tout dit par rapport aux Cv de certaines des personnes ? Peut être avez-vous été victime d’un coup d’Etat médiatique ? Ce qui vient de se passer est tellement «énorme» que c’est incroyable à croire !

 

Une trahison de la révolution et de ceux qui vous ont fait confiance

Tout juste après le 14 janvier 2011, alors que beaucoup d’entre vous étaient en exil à l’étranger et qu’ils ne s’imaginaient sans doute pas qu’un an plus tard ils auraient le pouvoir entre leur main, beaucoup de journalistes, dont moi, ont défendu le fait que vous deviez, pour le bien de la démocratie et pour qu’une partie du peuple ne soit pas ignorée, participer au jeu politique.

 

Début février (et les écrits peuvent en témoigner), à contre-courant de tout ce qui s’écrivait et se disait parce que personne, même pas vous-mêmes (et je sais de quoi je parle) ne saviez que vous alliez avoir la place d’aujourd’hui, certains vous ont défendu risquant insultes et critiques…

 

Nous sommes-nous trompés à ce point ?

Rappelez-vous comment vous avanciez prudent, mi peureux mi surpris de la rapidité des événements. Vous ne devez pas insulter l’avenir et vous croire «arrivé».

Si vous avez incontestablement la légitimité des urnes, vous devez vous méfier des retournements de l’Histoire dus aux mécontentements populaires en raison du retour des mauvaises pratiques. Et ce type de nominations tant dans sa forme que sur le fond est une mauvaise pratique.

Le temps de la connivence entre les médias et le pouvoir est fini. Les Tunisiens sont dégoûtés de cela. Ils ne font plus confiance aux journalistes tunisiens qui les ont trahis tant de fois. Plus aucun journaliste ne peut, s’il veut que son pays avance, taire les zones d’ombres qui entourent le pouvoir.

Il est donc nécessaire de vous dire que par ces nominations vous vous êtes trompé et que vous participez à étendre les zones d’ombres.

Monsieur le Premier ministre, pour être fidèle aux valeurs que vous défendez et pour le bien de la Tunisie, vous devez d’urgence revenir sur ces nominations.

A défaut, vous sèmeriez dans l’esprit de beaucoup de Tunisiens un doute concernant la sincérité de vos objectifs et votre volonté à maintenir la Tunisie dans le chemin qui mène à la démocratie.

kapitalis


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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 03:33

Le paysage de la libre expression vit un malaise post-Ben Ali, dit le TMG de l'IFEX

 

 

À la conférence, la Présidente du PEN de Tunisie Naziha Rejiba a réitéré son appel à la garantie de la libre expression, de l'accès à l'information et de l'indépendance des médias, conformément à la nouvelle Constitution du pays

À la conférence, la Présidente du PEN de Tunisie Naziha Rejiba a réitéré son appel à la garantie de la libre expression, de l'accès à l'information et de l'indépendance des médias, conformément à la nouvelle Constitution du pays

 

Presque un an après le renversement du Président Ben Ali, le champ de la libre expression vit un "malaise" en raison de décennies de censure et de répression, disent les membres du Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'IFEX (TMG de l'IFEX). Réunis à Tunis la semaine dernière pour discuter du paysage de la libre expression dans la nouvelle Tunisie, ceux-ci ont formulé un grand nombre de recommandations susceptibles d'aider le pays à aller de l'avant. 
 
Les participants ont demandé la dépénalisation des délits de presse - la nouvelle loi sur la presse qui vient d'être adoptée contient toujours des dispositions qui criminalisent la diffamation et qui prévoient des amendes, quoique les peines de prison aient été retirées des premières ébauches. Également, le code criminel reste à être révisé afin d'en éliminer les peines de prison liées à l'exercice de la liberté de parole. 
 
La déclaration de la conférence invite en outre le gouvernement à "démanteler le système complexe de censure établi sous Ben Ali et à en empêcher la résurgence, surtout au nom de la moralité". La censure de l'Internet est toujours autorisée, en particulier en ce qui concerne la pornographie. Riadh Guerfali, cofondateur du blogue indépendant Nawaat.org, a déclaré qu'aucun recours judiciaire n'était prévu pour les sites web qui pourraient subir la censure pour raisons politiques, et encore moins pour des considérations morales. 
 
Prenant acte du rôle essentiel qu'ont joué les blogueurs dans la révolution, on a reconnu la nécessité de "soutenir la culture numérique et ses promoteurs, dont l'action en faveur du changement a été - et demeure - cruciale". Pendant la conférence, la table ronde des blogueurs a été l'une des plus populaires, rassemblant une diversité d'opinions chez des gens qui n'ont pas souvent l'occasion de se rencontrer en personne. 
 
Dans ses remarques de clôture à la fin de la conférence, la Présidente du PEN de Tunisie, Naziha Rejiba, a réitéré son appel pour que l'on garantisse la libre expression, l'accès à l'information et l'indépendance des médias, conformément à la nouvelle Constitution en train d'être rédigée par l'Assemblée constituante, élue en octobre lors des premières élections libres tenues en Tunisie depuis des décennies.
 
La conférence s'appuie sur la campagne du TMG de l'IFEX, toujours en cours, de promotion de la réforme de la libre expression face aux "difficultés politiques, économiques et sociales". Les groupes partenaires comme l'Association des magistrats tunisiens (AMT) maintiennent qu'une magistrature indépendante constitue la clef de voûte de l'institutionnalisation de la libre expression en Tunisie et qu'elle protège les gens contre l'emprisonnement parce qu'ils exercent leur droit à la libre expression, comme dans le cas du journaliste Fahem Boukadous, qui avait parlé de la nécessité de l'indépendance de la rédaction. 
 
La conférence des 12 et 13 décembre a été convoquée et organisée par l'Association Mondiale des Journaux et des Éditeurs de Médias d'Information (WAN-IFRA), en collaboration avec une dizaine de partenaires tunisiens et cinq autres membres du TMG de l'IFEX, à savoir l'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), ARTICLE 19, Index on Censorship, l'Institut international de la presse (IIP) et le Réseau arabe d'information sur les droits de la personne (Arab Network for Human Rights Information, ANHRI). 
 
Un soutien considérable a été apporté à la campagne par le Président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jafar, qui a invité le TMG de l'IFEX à prendre la parole devant l'assemblée l'an prochain afin de promouvoir les recommandations. Politicien d'opposition de longue date, Ben Jafar figurait parmi les nombreuses personnes qui ont remercié le TMG de l'IFEX pour sa campagne soutenue. "Vous étiez là quand nous avons eu besoin de vous", a-t-il dit. 

source ifex.org/tunisia

 

 

 

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Liberté d’expression en Tunisie : la justice, nouveau fer de lance de la censure ?

 

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Photo : www.thetechmind.com

 

Une des spécificités du régime Ben Ali a indéniablement été le contrôle des médias et d’internet ainsi que le harcèlement, l’emprisonnement et souvent la torture de toute personne qui osait s’ériger contre le gouvernement. Les journalistes tunisiens ont particulièrement souffert du musèlement opéré par le régime comme ce fut le cas du journaliste Fahem Boukadous, condamné à quatre ans de prison ferme en 2008 pour avoir couvert les évènements du bassin minier de Gafsa. Sous couvert de la loi contre le terrorisme, plusieurs opposants politiques ont également subi des peines de prison très longues suite à des procès arbitraires et injustes.

 

Pendant ces années, des ONG comme Reporters sans frontières, Amnesty international ou Human Rights Watch n’ont cessé de condamner et d’alerter l’opinion internationale contre les multiples violations aux droits de l’Homme commises par le régime tunisien. Le combat pour la liberté a donc tout naturellement été au centre des révoltes qui ont mené à la chute du régime et la liberté d’expression retrouvée a constitué par conséquent un des plus grands acquis de la révolution tunisienne. Pourtant, le lourd bilan de plus de 300 morts et plusieurs centaines de blessés qui subissent encore aujourd’hui le tribut de leur courage, n’a pas empêché un retour vers des pratiques que l’on pensait révolues et à des atteintes visibles à la liberté d’expression.

 

Armée: quand la Grande Muette censure

En mai 2011, soit cinq mois après le départ de Ben Ali, cinq pages du réseau social Facebook ont été censurées en Tunisie sur ordre du tribunal militaire. Ces pages émettaient des critiques violentes envers le corps de l’armée, notamment sur la personne du Général Rachid Ammar et remettaient en cause son intégrité, son indépendance et son engagement envers les Tunisiens. L’Agence Tunisienne de l’Internet, éternel bouc émissaire de la censure d’internet en Tunisie, a eu en charge de filtrer ces pages recensées sur le site : http://filtrage.ati.tn/. Après avoir appliqué la décision du tribunal, l’ATI a finalement levé la censure sur ces pages pour cause de panne des filtres globaux, comme le signifie le message disponible désormais sur le site de filtrage :


« Pour des contraintes techniques, les équipements qui sont à la disposition de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) ne sont plus en mesure d’assurer le service de filtrage web pour la Tunisie conformément aux réquisitions (…) »

 

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Nabil Hajlaoui. (Non aux procès militaires pour les civils)

 

Le cas de Nabil Hajlaoui, arrêté par l’armée le 9 Novembre 2011 suite aux incidents qui ont secoué la ville de Sidi Bouzid après les élections et le retrait de plusieurs sièges des listes indépendantes d’Al Aridha Al Chaabia dans l’Assemblée Constituante, montre encore une fois l’intransigeance de l’armée lorsque l’intégrité de son corps est directement touchée.

 

 

Nabil Hajlaoui a été condamné à deux mois de prison ferme par le tribunal militaire de Sfax notamment pour avoir critiqué l’armée dans sa gestion passive des incidents. Après plus d’un mois passés en prison, Nabil Hajlaoui est finalement libéré le 15 décembre 2011, suite à un non lieu prononcé lors de son procès en appel.

 

L’officier de police haut gradé Samir Feriani a, lui aussi, été arrêté le 29 mai 2011 suite à une lettre écrite au Ministre de l’Intérieur Habib Essid, dans laquelle il dénonçait des officiels haut gradés responsables, selon lui, du meurtre de manifestants durant les révoltes de décembre 2010-Janvier 2011 et de la destruction d’archives compromettantes relatives aux relations de l’ex-président Ben Ali avec le Mossad israélien. Bien que les accusations émises par Samir Feriani n’incriminaient d’aucune manière l’armée tunisienne, il a été détenu pendant plus de quatre mois à la caserne militaire de l’Aouina avant d’être déféré devant un tribunal militaire pour «atteinte à la sécurité extérieure de l’État », diffusion d’informations « de nature à nuire à l’ordre public » et « imput[ation] à un fonctionnaire public ou assimilé des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité ». Samir Feriani est libéré provisoirement en septembre 2011 suite à un non lieu prononcé par le tribunal militaire de Tunis. Cependant, son procès devant un tribunal civil est prévu pour le 16 Février 2012.

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Pendant toute la durée de son emprisonnement, des manifestations et campagnes de soutien ont été menées par la société civile et la famille de Feriani demandant sa libération et l’examen des accusations portées contre lui par un tribunal civil

 

Pendant les événements de Kasbah 3, le 15 Juillet 2011, plusieurs journalistes, blogueurs, activistes et autres manifestants sont violemment réprimés par la police. Une vingtaine de personnes sont arrêtées et déférées devant le tribunal militaire de Tunis, certains sont même contraints à la conscription. Un des chefs d’inculpation portés contre les manifestants est la violation de l’Etat d’urgence en vigueur depuis le 15 janvier 2011 et prorogé plusieurs fois par le gouvernement de transition. La dernière prorogation, en date du 29 Novembre 2011, étend l’Etat d’urgence au 31 décembre 2011. La perpétuation de cet Etat d’urgence légitime et justifie les atteintes aux libertés fondamentales des citoyens.

 

De la censure politique à la censure morale

Si les entraves à la liberté d’expression provenaient exclusivement de l’Etat tunisien pendant le régime de Ben Ali et concernaient principalement la question politique en Tunisie, certains dénoncent, depuis le 14 janvier, la dérive vers une nouvelle forme de censure morale et religieuse qui s’installe sournoisement via des groupes d’influence.

 

Ainsi, profitant de la liberté d’expression retrouvée en Tunisie, les islamistes reprennent le devant de la scène et veulent se montrer comme un vrai groupe de pression sociale. Depuis le 14 Janvier, les manifestations de salafistes appelant à l’instauration d’un état islamique sont nombreuses. Au mois de Mai 2011, ils avaient notamment investi l’avenue Habib Bourguiba, y improvisant une prière. Cette manifestation avait d’ailleurs amené le ministère de l’intérieur à interdire l’occupation de la voie publique pour l’accomplissement de la prière, ajoutant que ces pratiques sont étrangères à la société tunisienne. L’occupation par un groupe de salafistes de la faculté des lettres de la Manouba pour le droit au port du Niqab au sein de l’université, au mois de Novembre dernier, montre également l’audace nouvellement acquise des fondamentalistes religieux dans l’affirmation de leur vision sociale.

 

Les revendications légitimes de ces fondamentalistes religieux peuvent prendre des proportions plus graves quand il s’agit de défendre ce qu’ils considèrent comme des atteintes à la religion ou la morale. Plusieurs évènements violents se sont succédés au cours des derniers mois, notamment l‘attaque du cinéma Africart suite à la projection du film « Ni Allah ni Maître » de Nadia El Fani, les manifestations violentes suite à la diffusion du film Persepolis sur la chaîne de télévision privée Nessma et, plus récemment, l’attaque de la troupe Awled El Manajem à Meknassi. Des vidéos ont également circulé sur les réseaux sociaux montrant des attaques organisées de fondamentalistes religieux dans plusieurs villes du pays à l’encontre d’endroits jugés « immoraux » (lieux de prostitution, débits d’alcool, etc.). Dans ce que les uns dénoncent comme une violation de la liberté d’expression, les fondamentalistes y voient une atteinte à leur sensibilité religieuse.

 


Des islamistes à Sfax attaquent une marche pour la liberté le 21 Octobre 2011  par bluemun

 

Ces manifestations sont d’autant plus graves qu’elles sont acceptées par le gouvernement et débouchent de plus en plus vers des actions en justice contre ceux qu’on accuse d’avoir mené à des troubles de l’ordre public, tandis que les manifestants sont, pour la plupart, relâchés ou écopent d’amendes dérisoires.

 

En particulier, dans le cas du film « Ni Allah, ni Maître », que Taoufik Ben Brik a qualifié de « pornographie idéologique », la réalisatrice Nadia El Fani fait aujourd’hui l’objet d’une plainte déposée par trois avocats qui l’accusent d’atteintes au sacré, aux bonnes mœurs et aux préceptes religieux. Pour Nadia El Fani, ce procès est une vraie atteinte à la liberté d’expression au nom de la religion: « on ne va pas passer du Benalisme au Benislamisme ! » a-t-elle déclaré récemment.

 

Nabil Karoui, le directeur de la chaine Nessma ainsi que le responsable du visionnage de Nessma et la responsable du doublage du film, font aussi l’objet d’une plainte conjointe déposée par plus de 140 avocats pour “atteinte aux valeurs du sacré, atteinte aux bonnes mœurs et trouble à l’ordre public” suite à la diffusion du film Persepolis. Le procès est prévu pour le 23 janvier 2012. Pour Sofiène Ben Hamida, un journaliste de la chaîne : «C’est un procès d’opinion qui rappelle la période de l’inquisition».

 

Le procès contre l’Agence Tunisienne de l’Internet suite à une plainte déposée par trois avocats pour la censure du contenu pornographique sur Internet, est un autre exemple parlant de la nouvelle forme de censure « en bonne et due forme » à laquelle est confrontée la Tunisie post 14 janvier. Malgré les multiples tentatives du PDG de l’ATI Moez Chakchouk et d’un bon nombre d’internautes pour sensibiliser l’opinion publique à l’utilisation d’un Internet responsable sans recours à la censure, l’ATI a perdu son procès en appel et le pourvoi en cassation est prévu pour Février 2012.

 

Toutes ces affaires montrent un désengagement de l’Etat et l’absence d’une prise de position ferme et tranchée contre toute atteinte à la liberté d’expression, se contentant de laisser la pression sociale agir et l’appareil judiciaire « indépendant » utiliser l’éventail de lois liberticides encore en vigueur.

 

On ne peut nier qu’un vent de liberté sans précédent a soufflé sur les médias tunisiens dans la Tunisie post révolutionnaire, où désormais la critique de l’homme politique n’est plus un tabou. Après les élections du 23 Octobre et l’arrivée d’un gouvernement légitime, élu démocratiquement, on peut se poser la question si cette liberté de critique de l’action politique va persister. D’autant plus que la vague de liberté a apporté avec elle son flot de dérives vers des calomnies, des propos diffamatoires et des rumeurs sans fondement qui sont alimentées principalement par la chasse au scoop et la guerre d’information (ou de désinformation) que se mènent désormais le clan des partisans d’Ennahdha (et plus généralement de la Troïka) et celui de leur détracteurs. Ces dérives ont été dénoncées par des proches d’Ennahdha qui font le plus souvent l’objet de ces rumeurs, notamment le premier ministre Hamadi JebaliRached Ghannouchi et Soumaya Ghannouchi qui menace désormais de traîner en justice toute personne propageant des informations fausses à son égard.

 

Cette quête du sensationnalisme qui sévit actuellement sur les médias tunisiens est très dangereuse car elle peut finir par justifier un retour de la censure ou du moins de l’autocensure qui caractérisait l’ère Ben Ali. La responsabilisation des médias tunisiens pour la diffusion d’une information vérifiée et objective est donc cruciale pour la préservation de la liberté d’expression. Il est aussi très important de réformer plusieurs lois qui participaient à faire taire toute voix contestataire sous Ben Ali et qui représentent aujourd’hui un danger aux libertés fondamentales des citoyens. Par exemple, l’article 61bis du code pénal, amendé en Juin 2010, établit qu’est passible de 20 ans de prison « tout tunisien qui aura sciemment établi, directement ou indirectement, des contacts avec des agents d’une puissance, d’une institution ou d’une organisation étrangère dont le but est d’inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie ». Le flou régnant autour de la notion d‘ « intérêts vitaux », permet tout type d’interprétations hasardeuses et partiales.

 

Par ailleurs, le nouveau ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, étant issu d’Ennahdha, certains s’inquiètent, peut-être à juste titre, d’un retour vers une justice moralisatrice.
Dans ce sens, les prochains procès touchant à la liberté d’expression seront à surveiller de très près car ils participeront directement à créer des cas de jurisprudence et façonneront le système judiciaire de la Tunisie démocratique.

source nawaat

 

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Ennahdha a-t-il un problème de communication ?


 

Kamel_Laabidi.jpgM. Kamel Laabidi, président de l’Instance nationale de la réforme de l’information et de la communication (INRIC), a réagi aux déclarations de hauts cadres du mouvement Ennahdha.

Ces Nahdhawis ont estimé que « la presse officielle » (la presse publique pour le président de l’INRIC) doit être au service de la volonté du peuple qui a choisi leur parti pour gérer le pays, ce qui est loin d’être le cas actuellement.
M. Laabidi s’est dit surpris de « cette généralisation » : « Ennahdha en tant que parti au pouvoir évoluant dans une démocratie est sensé accepter la critique et rendre compte au peuple. Ce mouvement devrait améliorer sa communication ».

 
Le président de l’INRIC a, également, réaffirmé l’attachement des professionnels à la liberté de la presse et leur refus catégorique de toute immixtion de l’exécutif dans le secteur : « Le musellement de la presse dont les journalistes, tout comme le reste des Tunisiens, ont souffert, des décennies durant, est désormais révolu ».
« L’exécutif a tout intérêt à se préoccuper en priorité de l’amélioration de sa stratégie de communication et de son adaptation aux normes internationales, et à abandonner tout projet de faire, de nouveau, des entreprises de presse publiques des outils de propagande à son service », a précisé le président de l’INRIC, jeudi29 décembre, sur les ondes d’Express FM.

http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12716

 

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Les médias tunisiens vus par Ghannouchi 

 

Ghannouchi - chef, penseur, grand esprit du mouvement islamiste Ennahdha et beau père de notre bien aimé ministre des Affaires extérieures, Rafik Abdessalem – est en colère contre les médias tunisiens qu’il trouve non patriotiques et non responsables de par leur façon pessimiste de raconter  la Tunisie et particulièrement de par leur acharnement contre son mouvement islamiste… Ghannouchi souhaite donc des médias patriotiques, c’est-à-dire soumis aux orientations socio-idéologiques et aux discours politiciens  de ceux qui détiennent le pouvoir…  Des médias serviles, c’est le souhait de notre «sage» Ghannouchi…   

 

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Médias [toujours] serviles : autocritique de circonstances… 


 

 

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Ennahdha contre la transparence des travaux de la Constituante


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Lors des débats sur le Règlement intérieur, hier 29 décembre 2011, les articles en rapport avec la publication et la retransmission des travaux des différentes commissions ont été discutés. Des élus du PDM et du PDP, entre autres, se sont positionnés en faveur d’une transparence totale des travaux, par une publication immédiate de ces travaux, voire une retransmission de ceux-ci. 

Au contraire, Ennahdha, s’est fortement opposée à la transparence, particulièrement Habib Khedher, ancien président de la commission d’organisation provisoire des pouvoirs publics. Il a ajouté que tout moyen de communication, spécialement les téléphones portables, devraient être interdits lors des travaux de ces commissions, afin d’assurer qu’il n’y ait pas de fuite vers la presse. Il argumente cela en affirmant que la retransmission ne servirait qu’à retarder l’avancée des travaux.

Iyed Dahmani s’est interrogé sur ce qui pousse les élus d’Ennahdha à vouloir maintenir le secret de ces commissions. Nadia Chaâbane, du PDM, s’est également positionnée en faveur de la transparence, excepté pour ce qui touche à la défense et à la sécurité, afin de faire participer le peuple qui est en droit de savoir, car, selon elle, « nous n’avons rien à cacher ».

Les élus d'Ettakatol semblent se positionner pour la transparence, de même qu'une majorité des élus CPR (certains émettent quelques réserves). Les débats sur le Règlement Intérieur reprendront après le vote sur la Loi des finances.

source businessnews

 

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La Tunisie récupère la villa canadienne de Sakher El Materi

 


villa-sakher

 

L’Etat tunisien a fini par récupérer la villa de Sakher El Materi, que le gendre de Ben Ali a acquise en 2008 pour 2,5 millions de dollars canadiens. La luxueuse résidence a failli être mise en vente aux enchères publiques prévue pour le 18 janvier, pour cause de non-paiement de 16 000 dollars de taxes municipales.

 

C’est la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui est notamment intervenue auprès de la municipalité de Westmount, pour stopper l’opération entamée au début de ce mois de décembre.

 

Pour rappel, Sakher El Materi est condamné par la justice tunisienne à 16 ans de prison pour corruption et détournements de fonds. Et visiblement, l’homme n’a pas perdu ses mauvaises habitudes, puisqu’il a également arnaqué les canadiens qui l’ont accueilli, puisqu’il s’est réfugié finalement au qatar, avant de laisser des factures salées non-payées au pays de l’érable. Ainsi, il est parti sans payer des frais de scolarités à hauteur de 6000 dollars, les factures du gaz pour 2000 dollars, et des travaux  menées sur sa villa pour 1,1 million de dollars.

 

El Materi a dû prendre conscience de la difficulté de sortir les billets de son portefeuille, quand il n’a plus la possibilité de sucer le sang des Tunisiens.

par Moez E.K.

source mag14

 

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 07:15

 

 AMICALE DES ANCIENS ELEVES DES LYCEES DE BIZERTE

 
 
 
COMMEMORATION DU 2ème ANNIVERSAIRE DU DECES DE MADAME ANASTASIA CHIRINSKY
 
INVITATION
 
A l’occasion de la commémoration du 2ème anniversaire du décès de Mme Anastasia Chirinsky survenu le 21 Décembre 2009 à l’âge de 97 ans, l’Amicale a le plaisir de vous inviter à la cérémonie qui sera organisée par la Municipalité de Bizerte au cours de laquelle le Maire de la ville Monsieur Mohamed Salah Fliss, inaugurera la
« Place Anastasia Chirinsky »
située juste en face de l’Eglise Orthodoxe près de la Gare ferroviaire et ce en présence de ses deux filles Tania et Tamara.
Nous sommes fiers à l’Amicale de compter Mme Chirinsky parmi nos membres, elle qui a tant aimé Bizerte et qui a contribué à son rayonnement international grâce, entre autres, à son livre
« Bizerte : Dernière Escale »
Beaucoup de ses anciens élèves qui l’ont eue comme professeure lui sont reconnaissants et ont certainement un grand sentiment de gratitude envers celle qui a toujours fait son travail avec amour et abnégation.
 
PROGRAMME :
 
MARDI 27 DECEMBRE 2011
 
16h00 :  Inauguration de la Place Anastasia Chirinsky
17h00 :  Projection à la Maison de la Culture Cheikh Driss de Bizerte de l’excellent film documentaire de Mahmoud Ben Mahmoud retraçant la vie de Mme Chirinsky
« Anastasia de Bizerte »
en présence du producteur Mohamed Challouf que nous remercions vivement pour cette contribution.
 

Merci Mohamed !

 

 

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Archives du 24 décembre 2009

Décès d'Anastasia Chirinsky, la dernière exilée russe de Bizerte
Décès d'Anastasia Chirinsky, la dernière exilée russe de Bizerte

Anastasia Chirinsky est décédée lundi à Bizerte, ville portuaire de la Tunisie. Elle était le dernier témoin de l'évacuation des navires de l'escadre de la mer Noire de Crimée vers la ville pendant la guerre civile de 1918-1922.

Par Maha BEN ABDELADHIM (texte)
 

 

Bizerte aura été sa "Dernière Escale", titre de son livre publié en 2000. Anastasia Manstein-Chirinsky, dont le destin s’est rapidement confondu avec celui de la communauté russe exilée en Tunisie, est décédée, lundi, dans le port de Bizerte.

Quatre-vingt neuf années plus tôt - presque jour pour jour -, cette fillette de 8 ans fuit la guerre civile en Russie, amorcée par la révolution bolchévique d’octobre 1917, et débarque dans le port tunisien à bord des restes de l’escadre impériale russe. Elle passe ses premières années d’exil au bord d’un torpilleur puis d’un cuirassé amarré dans la baie de Bizerte.

Anastasia Chirinsky passera toute sa vie dans cette ville côtière. Après y avoir fait ses études, elle devient enseignante en mathématiques. Bertrand Delanoë, l'actuel maire de Paris, qui a grandi à Bizerte, compte parmi ses anciens élèves. "'Babou', comme nous l’appelions tous - était un être exceptionnel, un génie de la vie. Son parcours fut un roman, celui de cette jeune immigrée russe, imprégnée d’histoire, de culture, de curiosité et de créativité, mais surtout d’amour", confie-t-il à France24.com. 

 

"Un lieu de pélerinage"

De son histoire, elle écrira un livre, en 2000, dédié à la mémoire des réfugiés russes sur le sol tunisien : "La Dernière Escale. Le siècle d’une exilée russe à Bizerte". Ecrit en français et publié en Tunisie (Sud Editions), il a été récompensé du prix littéraire russe Alexandre-Nevsky.

Mais sa plus grande consécration reste sans nul doute l'obtention du passeport russe en 1997. Elle avait refusé la nationalité française, à l’époque où Paris naturalisait les minorités communautaires de la Tunisie, et n'avait pas non plus sollicité la nationalité tunisienne de peur que cela ne l’empêche un jour d’avoir la nationalité russe.

Conservatrice bénévole du cimetière des marins militaires russes à Bizerte, elle est devenue la mémoire vivante d’un épisode de l’Histoire longtemps méconnu. "Il a été occulté aussi bien par le régime de l’ex-Union soviétique que par un certain monolithisme de la Tunisie post-coloniale", précise Mahmoud Ben Mahmoud, auteur du documentaire "Anastasia de Bizerte" (1996). 

Et de poursuivre : "Elle portait à la fois la mémoire de la Russie pré-communiste et l’histoire de la Tunisie sur presque tout le XXe siècle". Elle est d'ailleurs devenue incontournable pour les touristes russes qui, après le musée de Carthage et la médina de Tunis, avaient pour habitude de faire escale chez elle. "C’était devenu un lieu de pèlerinage, ajoute le réalisateur. Les passagers des bateaux russes qui accostaient à Bizerte allaient la voir. Elle recevait aussi du courrier de toute la diaspora russe disséminée de par le monde". Aujourd'hui, Anastasia Chirinsky est devenue indissociable de Bizerte. Depuis quelques années, une petite place porte son nom.

soure france24

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 06:06


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COMMUNIQUE DE PRESSE. Selon des sources dignes de confiance, un responsable d'Al Jazeera en poste à Bruxelles a tabassé, licencié et menacé un reporter qui a voulu déjouer une manipulation médiatique fabriquée par Al Jazeera à propos de la Syrie.

 

Selon des sources dignes de confiance, un responsable d'Al Jazeera en poste à Bruxelles a tabassé, licencié et menacé un reporter qui a voulu déjouer une manipulation médiatique fabriquée par Al Jazeera à propos de la Syrie.


La victime (dont nous tairons pour l'instant le nom pour des raisons de sécurité) a subi ces mauvais traitements dans les locaux de la rédaction bruxelloise de la chaîne qatarie sous les yeux d'une secrétaire de l'agence d'information. La victime a également subi des menaces et des pressions pour ne pas ébruiter l'affaire. 

Cet événement grave confirme ce que nous disions à propos d'Al Jazeera : depuis le début du "printemps arabe", la chaîne panislamiste est devenue l'instrument de propagande antisyrien contrôlé par cette dictature monarchique, théocratique, esclavagiste, pro-occidentale et complice d'Israël qu'est l'émirat du Qatar. 

On se rappellera qu'en avril dernier, Ghassan Ben Jeddo avait démissionné de la chaîne en raison des mensonges qu'elle diffusait notamment à propos de la Syrie. Par ailleurs, en septembre dernier, le très controversé directeur général de la chaîne, M. Wadah Khanfar, a été remplacé par l'émir du Qatar en personne, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, tandis que le cheikh Youssef Al Qaradawi connu pour son intégrisme en est devenu le mentor.

Ces remaniements semblent liés à la nouvelle ligne rédactionnelle d'Al Jazeera désormais alignée sur la politique étrangère américaine dans la région. La chaîne qatarie, avec son armée de propagandistes, et l'Etat qatari, avec ses 5.000 commandos, ont activement participé à la destruction de la Libye souveraine. A présent, c'est la Syrie qui est dans leur ligne de mire. 

Tout ceci confirme les soupçons exprimés dès le départ par notre Collectif Investig'Action (www.michelcollon.info) : les événements de Syrie subissent une mise en scène manipulatrice, bien démontrée par Bahar Kimyongür dans son livreSyriana, la conquête continue qui vient de paraître aux éditions Investig'action et Couleur Livres. Notre position sur la Syrie a été peu comprise dans un premier temps. Mais les événements démontrent de plus en plus l'ampleur des médiamensonges fabriqués contre ce pays. Il est donc de la responsabilité de chacun de vérifier ces médiamensonges qui risquent d'avoir des conséquences très graves sur le terrain.

source michelcollon

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 07:00

 

 

Rassemblement citoyen «Sit-in Bardo 1», le 6 décembre à partir de 9 h...

Soyez nombreux et faites circuler l’information SVP :   Tunisie_ Bardo1 

 Merci !

 

 Traduction boiteuse (!) : « À force de chômer, on finit par couper les repas. Les enfants du bassin minier »

 

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Le Bazar Renaissance. Comment l’Orient et l’islam ont influencé l’Occident

 

par Alain Gresch

On se souvient des polémiques pas si lointaines autour de la place de l’islam dans la Renaissance européenne. Le livre de Jerry Brotton, Le Bazar Renaissance. Comment l’Orient et l’islam ont influencé l’Occident, (Les liens qui libèrent, Paris, 246 pages, 2011, 21 euros), apporte une contribution majeure à l’histoire de ce que fut la Renaissance. Je publie ci-dessous la préface que j’ai rédigée.


Un merveilleux voyage à travers notre Histoire

« Et si l’Europe ne devait pas ses savoirs à l’islam ? » Sous cette interrogation accrocheuse, le chroniqueur Roger Pol-Droit présentait, dans le prestigieuxMonde des livres (4 avril 2008), Aristote au Mont Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne. Avec, en guise de résumé : « L’historien Sylvain Gouguenheim récuse l’idée que la science des Grecs ait été transmise à l’Occident par le monde musulman. » La conclusion de Roger-Pol Droit était sans appel :« Contrairement à ce qu’on répète crescendo depuis les années 1960, la culture européenne, dans son histoire et son développement, ne devrait pas grand-chose à l’islam. En tout cas, rien d’essentiel. Précis, argumenté, ce livre qui remet l’histoire à l’heure est aussi fort courageux. »


Roger-Pol Droit balayait ainsi d’un revers de main toutes les connaissances accumulées depuis un demi-siècle pour redonner vie à une thèse que lui-même défend dans son opuscule L’Occident expliqué à tout le monde (Seuil, 2008) et que l’on peut ainsi condenser : la division du monde entre Occident et Orient remonte à la Grèce antique, et depuis mille ans se joue un éternel affrontement entre deux conceptions du monde.

 

Pour Gouguenheim aussi, « durant le Moyen Age, deux civilisations se firent donc face. L’une combinait l’héritage grec et le message des Evangiles, l’esprit scientifique et l’enracinement dans une tradition religieuse dont l’Eglise se voulait la garante. L’autre était fille du Livre de Dieu, du Livre incréé. Elle était fondamentalement amarrée à son axe central, le Coran : tout ce qui se déroule dans le temps reconduit la matrice originelle des sourates éternelles. » Ce qui soutient cet argumentaire, c’est une hallucination, celle d’un monde musulman pétrifié dans le Coran, incapable d’évoluer, d’accéder à l’esprit scientifique, profondément séparé de « nous », comme le prouverait, toujours selon Gouguenheim, le 11-Septembre.

 

Cette thèse, loin d’être « courageuse », est colportée depuis au moins le milieu du XIXe siècle par nombre de penseurs européens, notamment Ernest Renan. Elle a pris un coup de botox au début du XXIe siècle dans certains milieux universitaires, l’islamophobie savante relayant une islamophobie populaire qui nourrit une vague d’extrême droite populiste et infecte les partis de la droite traditionnelle et, parfois, de la gauche. Le best-seller de Thilo Sarrazin, membre du directoire de la banque centrale allemande et du Parti social-démocrate, L’Allemagne court à sa perte, en a témoigné. « Je ne voudrais pas, écrivait ce “socialiste”, que le pays de mes petits-enfants et arrière-petits-enfants soit en grande partie musulman, qu’on y parle surtout turc et arabe, que les femmes soient voilées et que le rythme de la journée soit déterminé par les appels du muezzin. »


Bazar Renaissance, de Jerry Brotton, n’est pas une réponse directe à ces polémiques. Il ne vise pas à démontrer que la Renaissance serait le résultat de la seule influence musulmane ou orientale. Il se réclame d’une autre école de pensée, celle de l’histoire globale, qui tente de définir les interactions entre les différentes régions du monde et de ne pas isoler l’Europe du reste de la planète. La Renaissance ne peut s’étudier en dehors des relations commerciales, financières, culturelles entre les deux rives de la Méditerranée qui se sont mutuellement aiguillonnées.


Le concept de Renaissance, rappelle Brotton, a été inventé au XIXe siècle et d’abord par l’historien français Jules Michelet, qui résume : « … La découverte du monde, la découverte de l’homme. Le XVIe siècle, dans sa grande et légitime expansion, va de Colomb à Copernic, de Copernic à Galilée, de la découverte de la terre à celle du ciel. L’homme s’y est refondé lui-même »(Histoire de France, Tome neuvième, Jean de Bonnot, 1878). Et c’est, bien sûr, en France que la Renaissance est apparue. Elle représentait pour cet historien nationaliste une rupture avec l’âge sombre du Moyen Age, une victoire des idées de Raison, de Vérité, d’Art et de Beauté. Si Michelet a inventé une définition de la Renaissance, c’est le Suisse Jacob Burckhardt qui en a fait le portrait définitif comme un phénomène italien du XVe siècle, qui aurait permis la « création de l’individu moderne » Elle fut « le lieu de naissance du monde moderne créé par Dante, Pétrarque, Alberti, Leonard de Vinci et caractérisé par le renouveau de la culture classique ».


Cette vision, comme celle de l’anglais Walter Pater (1873), a façonné notre imaginaire et amené à comprendre la Renaissance non comme une période historique (chacun des trois penseurs que nous avons cités la situe à une époque différente !), mais comme un « esprit », un esprit qui semble plus définir l’idéal de ces intellectuels pour le XIXe siècle que la réalité historique.


« Un des problèmes que posent ces définitions classiques de la Renaissance, remarque Brotton, est qu’elles célèbrent les réalisations de la civilisation européenne à l’exclusion de toutes les autres. Ce n’est pas une coïncidence que la période où le terme a été inventé a aussi été le moment de l’histoire où l’Europe a proclamé avec le plus d’agressivité sa domination impérialiste sur le globe. »


Les échanges avec l’empire ottoman ont pourtant profondément modifié les goûts et les possibilités à l’ouest du continent et contribué à la naissance du monde moderne. Les importations de l’Orient couvraient une large gamme de produits, des épices au coton, du satin aux tapis, des tulipes à la porcelaine et aux chevaux, des pigments, etc. « La palette de peintres a aussi été élargie » et cet enrichissement a « apporté aux tableaux de la Renaissances les bleus et rouges vifs qui les caractérisent ». Ce sont les pratiques du commerce arabes et islamiques qui se sont répandues, et ont imposé les chiffres indo-arabes, l’usage de la virgule les signes de l’addition (+), de la soustraction (-) et de la multiplication (x). Les bazars du Caire, d’Alep et de Damas ont « littéralement modelé l’architecture de Venise ».


Non seulement des objets provenant de l’Orient étaient montrés sur les peintures (y compris des inscriptions en arabe sur les habits de la Vierge), mais les peintres eux-mêmes, comme l’artiste Costanzo da Ferrara, se rendaient à Istanbul et en rapportaient des motifs, s’inspirant des traditions ottomane et perse. Les flux dans le domaine scientifique, surtout de l’Est vers Ouest, ne furent pas moins denses.


Même la chute de Constantinople en 1453 fut perçue avec modération par nombre de chrétiens et, dans les années suivantes, Venise et Vienne s’engageaient dans des accords avec la Sublime Porte.

Cette période des XVe-XVIe siècles fut donc celle d’un formidable essor commercial et financier, d’un dynamisme époustouflant dont furent conscients tous les protagonistes. Elle fut le terreau de l’humanisme qui s’inscrivant dans cette époque où l’enrichissement, le pouvoir et l’appât du gain étaient glorifiés. Les préoccupations très terre à terre des humanistes sont mises en lumière par l’écrivain italien Pétrarque, qui prônait à la fois« la quête personnelle de vérité philosophique et l’aptitude pragmatique à opérer efficacement dans la société par la rhétorique et la persuasion ». Et les élèves des nouveaux collèges ne devaient pas hésiter à mettre cette rhétorique et cette persuasion au service du pouvoir quel qu’il soit. L’un des plus célèbres humanistes, Guarino de Vérone (1374-1460), fondateur d’une célèbre école, expliquait ainsi : « Tout ce que décrète le prince, il faut l’accepter sereinement et avec l’apparence du plaisir. Car ceux qui peuvent le faire sont chers aux gouvernants, assurent leur fortune et celle de leurs parents et obtiennent de hautes promotions. »


Pas plus que les fondateurs de la laïcité au tournant du XXe siècle n’accordaient de l’importance aux femmes, maintenues dans un statut de mineures, les hommes de la Renaissance omettaient rarement d’expliquer que le « deuxième sexe » ne pouvait prétendre à bénéficier des temps nouveaux. L’humaniste italien Leon Battista Alberti écrivait en 1444 : « Les petites affaires du ménage, je les laisse aux bons soins de mon épouse. (…) Cela ne nous gagnerait guère de respect si notre femme s’activait parmi les hommes à l’extérieur, sur le marché, aux yeux de tous. Quant à moi, il me paraîtrait aussi un peu humiliant de rester enfermé dans la maison parmi les femmes, alors que j’ai à mener des activités d’hommes, parmi les hommes, mes concitoyens et d’éminents et remarquables étrangers. » Et si les femmes ont bien eu une Renaissance, « ce fut en général, écrit Brotton, malgré leurs homologues humanistes du sexe opposé ».


On ne peut résumer Bazar Renaissance. Il faut se laisser emporter par ce voyage au long cours à travers les mers et les océans, à travers les cités et les pays, par ces rencontres inattendues avec des hommes et des femmes admirables aux langues, aux curiosités et aux religions multicolores, qui coopéraient malgré leurs multiples différences et qui inventèrent un monde nouveau. Ils trouvaient tous leur inspiration dans ce bazar de la Méditerranée orientale qui fut « la véritable source de la Renaissance européenne », un bazar qui rappelle le « village global » dans lequel nous vivons aujourd’hui.

source http://blog.mondediplo.

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 05:16

 
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Le procès de Nessma TV reporté au 23 janvier


TUNIS (AP) — Premier du genre en Tunisie, le procès intenté à la chaîne privée Nessma TV, à la suite de la diffusion du film d'animation controversé "Persepolis" de la réalisatrice Marjane Satrapi, s'est ouvert jeudi dans un climat tendu devant le tribunal de première instance de Tunis.

Après environ une heure d'audience marquée par des altercations houleuses entre avocats adverses, le président du tribunal Faouzi Jebali, a décidé de reporter le procès au 23 janvier.

Diffusé peu avant les élections du 23 octobre, le film doublé en dialecte tunisien, relate la vie en Iran sous le régime de l'ayatollah Khomeiny vue par une fillette. Des séquences jugées blasphématoires et une incarnation de Dieu proscrite en islam ont provoqué des manifestations violentes.

Des salafistes ont tenté le 9 octobre d'incendier le siège de la chaîne et la maison de son patron Nabil Karoui a été attaquée quelques jours plus tard à l'aide de cocktails molotov, contraignant ce dernier à présenter des excuses.

"J'avais peur pour ma vie, pour celle des membres de ma famille et de mes collaborateurs", a-t-il justifié devant le tribunal.

Le procès a lieu à la suite de plaintes déposées par 140 avocats et des citoyens. Accusé "d'atteinte aux valeurs sacrées et aux bonnes murs et trouble à l'ordre public", Nabil Karoui est passible de trois ans de prison, selon Me Fakher Gafsi.

"Je ressens une immense tristesse quand je vois que les gens qui ont brûlé ma maison sont libres, alors que je suis ici (au palais de justice) parce que j'ai diffusé un film qui était autorisé", a lancé Nabil Karoui, la cinquantaine, aux journalistes avant d'entrer dans la salle d'audience.

Il a qualifié de "procès politique" l'action intentée en justice contre sa chaîne. "Après Persepolis, c'est le début de la mort de la liberté d'expression", s'est-il désolé.

"C'est un procès d'opinion qui touche à la liberté de pensée et d'expression. C'est une instrumentation honteuse du sentiment religieux du peuple tunisien", a renchéri Soufiane Ben Hamida, journaliste à Nessma TV. Il s'est dit "confiant dans la justice tunisienne" et persuadé que "les Tunisiens qui sont attachés à une société résolument moderniste, n'accepteront pas qu'on leur impose un modèle de société qui a montré ses limites", en allusion à l'Iran.

"Il ne faut pas avoir peur de l'avenir, nous allons défendre la liberté face à des gens qui ont une vision restrictive de cette liberté", a-t-il insisté.

C'est dans une salle bondée d'avocats, d'observateurs et de journalistes dont des cameramen représentant des chaînes tunisiennes et étrangères, que le président du tribunal Faouzi Jebali a entamé l'interrogatoire du patron de Nessma TV, Nabil Karoui, et d'un de ses collaborateurs, le responsable du visionnage, Hédi Boughenim. Nadia Jamel, qui a réalisé le doublage du film en dialecte tunisien, est également poursuivie mais n'était pas présente jeudi à l'audience.

Tout en "regrettant que des gens aient été touchés" par des scènes du film, Nabil Karoui a affirmé l'avoir diffusé "de bonne foi", "sans jamais avoir eu l'intention de semer le trouble ou de porter atteinte à l'ordre public".

"Des appels ont été lancés dans les 1.400 mosquées que compte le pays pour me nuire à moi et à ma famille et aux personnes qui travaillent avec moi, ma maison a été attaquée"", a-t-il déploré.

Notant qu'"à peine 2% de la population a regardé le film, soit quelque 100.000 personnes", il a laissé entendre que les manifestations étaient planifiées en se référant aux "slogans et aux pancartes qui étaient les mêmes du nord au sud". "Qui donc voulait semer le trouble?", a-t-il lancé devant le juge.

L'audience a tourné court en raison des invectives échangées par les avocats des deux parties. Protestant contre les avocats des plaignants qui filmaient le témoignage du patron de la chaîne "en violation de la loi", Me Fawzi Ben Mrad, l'un des avocats de Nessma TV, les a traités d'"ignorants", suscitant de vives réactions et poussant le président du tribunal à lever l'audience et à reporter le procès, après de vaines tentatives de rétablir le calme. 

 

source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111117.FAP806

 

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Hamadi Jebali lève l’ambiguïté ! ?

 
 
«Au nom de Dieu, le Miséricordieux

 

Certaines personnes ont commenté mon dernier discours à Sousse, le réduisant à une phrase sortie de son contexte, lui octroyant un sens tout à fait différent de ce que j’ai voulu dire, créant ainsi une confusion quant au sens de cette phrase.


 

J’ai temporisé quelque peu pour répliquer à ces commentaires, afin d’éviter d’engranger une polémique ô combien consommatrice d’énergie et n’ayant pour résultat que de dévier l’attention générale des principaux et véritables problèmes et défis qui se posent à notre pays en cette étape décisive de son histoire.

 

Et afin de prévenir la transformation de ce sujet en une « affaire » occupant l’opinion publique et barrer la route à une exploitation politique tendancieuse, je voudrais lever cette ambiguïté de façon claire et définitive en expliquant que mon allusion à la « Khilafa arrachida » visait simplement à s’inspirer de nos valeurs et notre patrimoine politique et de l’héritage civilisationnel de la société tunisienne à laquelle nous sommes fiers d’appartenir. Lequel patrimoine est riche en valeurs de justice, de sincérité, de liberté et d’honnêteté.

Je tiens à réaffirmer, ici, de nouveau, et solennellement, que notre choix dans la gouvernance politique est celui du système républicain, démocratique, qui tire sa légitimité du peuple et uniquement du peuple, à travers des élections libres et transparentes, dans le respect des libertés et des droits, garantissant l’alternance pacifique au pouvoir. Et ce sont ces principes que nous nous sommes engagés à ancrer de façon irréversible dans la future Constitution, en accord avec les principes de la Révolution et les aspirations de notre peuple pour la construction d’une société civile, démocratique et plurielle».

 

Hamadi Jebali

Secrétaire général du parti Ennahdha source

 

 

Écouter bien les paroles de cet homme (vidéo ci-dessous) qui n'arrive même pas à les assumer ... En fait pour lui 6ième Califat veut dire tout simplement « patrimoine politique, héritage civilisationnel, valeurs de justice, sincérité, liberté et honnêteté de la société tunisienne» ... Il s'agit là d'un abus de langage et d'une intentionnalité claire de mentir encore plus condamnables que son fontasme de Calife et ce, d'autant plus que cet individu se prépare pour être le futur Premier ministre d'une Tunisie pour laquelle de nombreux citoyens furent tués.... 

 

Noureddine

 

 

 

 

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Hamma Hammami reste fidèle à ses principes

 

 

Hamma Hammami, leader du Parti communiste ouvrier tunisien, n’entend pas rejoindre le gouvernement dit d’Union nationale voulu par Ennahdha. 

Lors d’une audience que lui a accordée Foued Mebazaâ, président de la République par intérim, Hamma Hammami a réitéré la volonté de son parti à poursuivre la lutte, au sein de l’Assemblée Nationale Constituante, et ailleurs.
Dans une déclaration à Leaders, Hamma Hammami a rappelé que le peuple a voté pour une constituante et non pour une mainmise sur l’État. « Il y a quelques signaux négatifs et il nous appartient d’y faire face avec vigilance et fermeté. Nous devons tous pousser le pays vers l’avant, sans la moindre régression possible, sur aucun registre », a-t-il indiqué après avoir rappelé le rôle joué par l’argent politique et les mosquées.

Le leader du PCOT voit sa mission comme un contre-pouvoir qui doit continuer à se battre pour tirer la sonnette d’alarme quand il le faut et faire valoir ses visions et programmes.

 

source : http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---Hamma-Hamma

 

 

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ettakattol171111
TUNIS (TAP) - Le porte-parole officiel d’Ettakatol Mohamed Bennour a exclu, jeudi, «un éventuel blocage» des concertations avec le Mouvement Ennahdha et le parti du Congrès pour la République (CPR), concernant les postes-clés de l’Etat, formant le vœu de parvenir à un accord dans les prochaines heures.

 

Dans une déclaration à l’agence TAP, il a affirmé que «les contacts se poursuivent pour reprendre les travaux des trois commissions chargées de l’élaboration du programme d’action du gouvernement et de l’Assemblée nationale Constituante pour la période à venir».

«Il n’y a aucune probabilité d’interrompre ce processus. La direction d’Ettakatol est très enthousiaste concernant les résultats des concertations qui doivent être satisfaisantes pour les trois parties», a-t-il dit.  Les contacts et les concertations se poursuivent à un rythme soutenu et peuvent donner lieu à des décisions durant les prochaines heures, a-t-il encore ajouté.

Le porte-parole d’Ettakatol a souligné que le parti continue à plaider en faveur de la formation d’un gouvernement qui regroupe toutes les parties, tient compte de l’intérêt national et bénéficie du soutien de tout le monde, de manière à accélérer l’examen des questions principales, en particulier économiques et à se consacrer à l’élaboration d’une Constitution pour éviter les tensions dans le pays.

Le climat de tension qui a présidé les concertations entre Ettakatol, d’une part, et Ennahdha et le CPR, d’autre part, intervient à la suite du refus de la candidature du président du parti Ettakatol au poste de président de la République par intérim et sur fond des dernières déclarations du secrétaire général du mouvement Ennahdha Hamadi Jebali, à propos du 6ème califat, autant de raisons qui ont amené Le FTDL à «suspendre» sa contribution aux travaux des trois commissions.

Formées par des experts représentant les trois partis vainqueurs aux élections de la Constituante, les commissions tripartites sont la commission de la réforme politique, la commission de la réforme économique et sociale et la commission de la législation.

source : http://www.tap.info.tn/fr/fr/la-une/13112-ettaka

 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 06:02

Ali Bey Boudoukha unanimement salué au lendemain de ses funérailles


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Au cimetière Sid El Habib: de l'émotion, de la gratitude et du respect


Le journaliste Ali Bey Boudoukha co-fondateur de maghrebemergent.info  a été enterré samedi après midi à Zeralda sous un soleil radieux. La presse de ce dimanche rappelle selon l’oraison de Fodil Boumala que la disparition de notre confrère est une « perte pour la profession, pour les libertés et pour l’Algérie ». Plus d’un millier de personnes ont tenu à en témoigner. De l'émotion, de la gratitude et un grand respect pour un homme libre.


Plusieurs titres de la presse algérienne ont rendu, ce dimanche au lendemain de ses funérailles, hommage unanime à Ali Bey Boudoukha, décédé mercredi dernier à Paris des suites d’un cancer. « Emotion », « Grand rassemblement de gens de bonne volonté », « Tristesse », « gratitude », reviennent parmi les commentaires et les comptes rendus de presse. « Ali Boudoukha a été enterré dans la dignité », a titré le quotidien La Tribune.


Le regretté BAB « s’en est allé probablement avec plusieurs projets en tête. Mais certainement avec le sentiment du devoir accompli », a écrit le reporter de la Tribune. « Un grand homme s’en va », a titré, quant à lui, Le Soir d’Algérie qui écrit : « Rigueur professionnelle, indépendance et courage citoyen inhumé hier ». La disparition de Ali Boudoukha, rapporte El Watan, est « Un moment extrêmement dur pour sa famille, pour la presse, sa deuxième famille, mais également pour cette Algérie qu’il voulait libre et digne et pour laquelle il s’est battu ardemment pendant quarante année de vie de journaliste.


La chaine III de la radio algérienne a évoqué, dans un hommage signé Zine Ben Badis, témoin de cette époque des « grands espoirs » des années 70, le journaliste et l’homme. La voix tonitruante de Mourad Hadji (Ali Boudoukha) était un marqueur de cette grande période radiophonique. Radio France internationale n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage au défunt qui était son correspondant en Algérie sous le pseudo d’Amar Ben Salem. « Grand, calme, Amar Ben Salem avait une allure quasi seigneuriale.


Une veste posée nonchalamment sur les épaules, comme une cape, un fume-cigarette au bout des doigts, la voix chaude et surtout un sourire éclatant avec une pointe d'ironie. Celle de ceux qui en ont vu d'autres mais qui, par pudeur et orgueil, cache un vrai courage », lit-on sur le site de RFI. La radio a mis en ligne, en guise d’hommage plusieurs sonores de Ali Boudoukha, le journaliste à la voix puissante et affectueuse.


« Le moins que l’on pouvait lui rendre… »


Notre confrère a été inhumé, hier samedi au cimetière de Zeralda à Alger. Au moins mille personnes étaient présentes au cimetière Sid El Habib de Zeralda en bordure de la belle forêt des planteurs. Journalistes, militants des droits de l’homme, politiques et officiels ont exprimé sous un éclatant soleil d’automne, leur souvenir ému. Pour un homme qu’ils ont bien connu ou qu’ils ont croisé, un jour.


Dans la procession dense, on pouvait reconnaitre des figures de l’opposition politique en Algérie et de la vie publique : l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Mustapha Bouchachi, le président de la LADDH, Karim Tabou, premier secrétaire du FFS,  l’ancien ministre de l’agriculture  Rachid Mesli ou encore le ministre de la Communication, Nacer Mehal, et le DG de l’ENT V Abdelkader Eulmi. Il y avait aussi tout ces jeunes qui se disaient redevables d’un apprentissage ou d’une prise de conscience à Ali Boudoukha. « Je l’ai côtoyé à un moment dur pour l’Algérie et j’ai appris beaucoup de choses avec Ali, mon grand frère. Il m’a aidé à comprendre et je lui en serais toujours reconnaissant » déclare Abderrezak Zemmouri, militant des droits de l’homme. Il se souvient ému que Ali Bey Boudoukha avait été, au siège de Libre Algérie,  à l’origine de la première rencontre entre les familles de victimes du terrorisme et les familles de victimes de disparition forcées. Ils étaient, là, parmi cette grande foule qui est venue lui rendre hommage. Ils faisaient partie de ces algériens humbles et aspirants à la dignité que le journaliste-militant a côtoyé, aimé et défendu sa vie durant.


Dans une poignante oraison funèbre, Fodil Boumala, compagnon des luttes démocratiques, le souligne : « cet homme était toujours du côté des pauvres et des démunis ! ». Cela s’est vu jusqu’au dernier moment, au cœur de cette clairière  de Sidi Lahbib qui le saluait sous un soleil radieux. Les yeux embués, un de ses amis, a dit : «  Ali a eu un très bel enterrement ! C’est le moins que l’on pouvait lui rendre ».


source : http://www.maghrebemergent.com/actualit

 

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Sa voix s’est éteinte mais ses échos résonnent toujours


 

La voix qui parlait de l’Algérie sur les ondes de Radio France internationale (RFI) s’est éteinte, mais ses échos résonnent encore dans le ciel brumeux d’Alger.

Le journaliste Ali Boudoukha est décédé hier à l’âge de 60 ans dans un hôpital parisien. Il luttait en résistant qu’il était dans son ultime combat contre la maladie. Son ami de toujours, Saïd Jaffer, avait écrit pour annoncer sa rechute : «Trois lettres : BAB, comme Boudoukha Ali Bey. Notre ami, notre frère, qui livre, actuellement, en résistant, un grand combat contre la maladie. Avec le même courage qu’il a mis dans son travail, au journal la Nation et ailleurs, à défendre des valeurs de liberté, de démocratie et de paix.» Ses amis, la presse algérienne et tous ceux qui l’ont côtoyé et aimé sont endeuillés par cette tragique disparition. Durant quarante ans de vie de journaliste, il s’est illustré par sa rigueur professionnelle et son indépendance d’esprit.


Remarquable voix radiophonique  (Chaîne III), homme de conviction et résolument engagé en faveur du combat pour la liberté d’expression et de la démocratie, il s’est lancé avec ferveur dans une nouvelle aventure à l’heure où l’Algérie négociait un virage politique (dangereux) au lendemain des événements d’octobre 1988. Notre confrère a marqué de son empreinte le combat des journalistes à cette période, notamment au sein du Mouvement des journalistes algériens (MJA). Le journaliste Ali Bahmane se souvient  de ce journaliste «très actif qui avait joué un rôle-clé. Il était d’une éloquence remarquable. On adorait ses interventions au sein du MJA. Il se distinguait par la justesse de ses idées et la clarté de sa vision pour une nouvelle Algérie qui se dessinait à l’époque. Il a poursuivi ce combat à l’hebdomadaire la Nation».


C’est au sein de ce journal que Boudoukha avait assuré la rédaction en chef dans les pires moments qu’a connus le pays. En 1998, il était parmi l’équipe qui avait relancé Libre Algérie, l’organe central du FFS, il a  intégré RFI depuis 1994 comme correspondant à Alger, tendait son microphone aux gens de l’Algérie d’en bas. Il était leur porte-voix. A l’agence de presse Interface Médias et à son journal en ligne www.maghrebemergent.info qu’il a cofondé, Boudoukha «laisse une balise monumentale. Celle d’un homme rigoureux qui ne transigeait pas avec les dominants. Un journaliste qui a intensément vécu de son libre talent», écrit le journal qui lui rend un hommage. Ali Boudoukha n’était pas seulement le témoin de cette Algérie tourmentée, mais également un acteur, un vrai.

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 06:30
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