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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 18:29
Egypte: la police, honnie mais indispensable, dilemme du nouveau pouvoir

LE CAIRE — Honnie par une large part de la population, décriée par les défenseurs des droits de l'Homme, mais en même temps suppliée d'enrayer une criminalité croissante, la police égyptienne pose un grave dilemme au nouveau pouvoir dirigé par les militaires.

Les limogeages dans la haute hiérarchie policière et la dissolution de la Sécurité de l'Etat -police politique tentaculaire et redoutée- alternent avec les appels pour que les policiers reprennent le travail sans être montrés du doigt ou pris à partie.

Quatre mois après la chute du régime de Hosni Moubarak, un fait divers récent -la mort d'un chauffeur de minibus décédé après une altercation avec un policier au Caire- a fait ressurgir les polémiques du passé.

La polémique entre la version du pouvoir -favorable au policier- et celle des militants des droits de l'Homme -qui accable les forces de l'ordre- rappelle davantage le climat prévalant sous le régime déchu, que l'ère nouvelle de respect des droits et de transparence promise.

Selon le ministère de l'Intérieur, le conducteur aurait sorti une arme blanche et aurait été tué par la foule qui entendait protéger le policier. Des militants des droits de l'Homme affirment en revanche que le chauffeur a été conduit dans un commissariat, où il aurait été battu avant de mourir à l'hôpital.

Discréditée aux yeux d'une vaste partie des Egyptiens pour sa brutalité sous M. Moubarak et pour son rôle dans la répression du soulèvement du début de l'année, la police a largement déserté les rues après la chute du régime.

Son retour se fait de manière progressive et timide, souvent avec l'aide de la police militaire reconnaissable à ses bérets rouges, mieux considérée par la population.

Mais de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer sa passivité face aux criminels, ainsi que la menace, quand elle agit, de voir se reproduire les méthodes du passé -abus de droit, violences, tortures, impunité etc.-

L'écrivain Alaa al-Aswani, auteur du best-seller "L'immeuble Yacoubian", a dénoncé cette situation dans un article choc publié par le quotidien Al-Masry al-Youm, sous le titre "Qui peut sauver l'Egypte des hommes de la police?".

"Les voyous et les criminels relâchés des prisons (durant la révolte) attaquent les citoyens, et les policiers se contentent de regarder comme s'ils voulaient dire aux Egyptiens: +Vous avez voulu faire la révolution contre la répression policière, et bien maintenant oubliez la police et défendez-vous vous-mêmes", écrit-il.

Hossam Bahgat, directeur de l'Initiative égyptienne pour les droits individuels, une des principales ONG égyptiennes, a souligné le défi de bâtir un Etat de droit en héritant d'une police qu'il faut réformer et purger, mais aussi mobiliser et remettre en confiance.

"Il ne faut pas minimiser les crimes de la police", mais "nous devons traiter ce problème sans saper les bases de l'Etat de droit et de la société démocratique", affirme-t-il dans le journal Al-Chorouq.

L'organisation américaine HRW a également appelé le pouvoir égyptien à engager des réformes "pour être sûrs que les exactions commises par le passé par les services ne se reproduiront pas".

Le ministre de l'Intérieur, Mansour el-Issawi, a semblé vouloir ménager tout le monde, dans une récente interview à la radio.

Le ministre a assuré que "des mesures fermes seront prises à l'encontre des policiers qui ne font pas leur travail", en référence aux innombrables témoignages d'agents de police restant bras croisés face aux infractions et aux délits.

Dans le même temps, il s'est employé à redonner confiance à ses troupes, en promettant des centaines de voitures de police neuves et de meilleurs salaires.

AFP

Procès Moubarak: des documents secrets transmis à la justice

Le parquet général égyptien a transmis jeudi au tribunal du Caire des documents secrets concernant l'activité de l'ex-président Hosni Moubarak, qui seront joints au dossier des poursuites à son encontre, rapporte jeudi le site Youm7.

 

Selon des sources au sein du parquet, les documents contiennent notamment des informations concernant les contrats de défense conclus entre l'Egypte et d'autres pays, ainsi que des données sur les pourparlers secrets de Moubarak avec des responsables étrangers. La divulgation de ces informations pourrait gravement nuire à la sécurité nationale de l'Égypte.

 

Le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et de ses deux fils Alaa et Gamal, accusés de corruption, d'abus de pouvoir et d'enrichissement illicite, a été fixé au 3 août.

 

Au pouvoir depuis 1981, Hosni Moubarak a quitté son poste le 11 février suite aux manifestations lancées le 25 décembre dernier sur fond de dégradation de la situation économique et sociale dans le pays. Les émeutes ont fait au moins 365 morts et plus de 5.000 blessés.

lien : http://fr.rian.ru/world/20110609/189791849.html

 

Égypte : 30 ans de prison pour l'ex-ministre des Finances de Moubarak

 

L'ancien ministre égyptien des Finances, Youssef Boutros-Ghali, lors d'une conférende de presse au G20 en avril 2010.

Photo: AP/Cliff Owen

L'ancien ministre égyptien des Finances, Youssef Boutros-Ghali, lors d'une conférende de presse au G20 en avril 2010.

 

L'ancien ministre des Finances du président déchu Hosni Moubarak, Youssef Boutros-Ghali, a été condamné par contumace à 30 ans d'emprisonnement pour dilapidation et détournement de fonds publics.

 

Le tribunal pénal du Caire l'a condamné à 15 ans de prison pour avoir utilisé une centaine de voitures retenues par les douanes. Il a écopé de 15 années supplémentaires pour avoir illégalement utilisé les ressources de son ministère lors de sa dernière campagne électorale, à l'automne 2010.

 

Il devra également rembourser 30 millions de livres égyptiennes, soit 5 millions de dollars, en plus de payer une amende du même montant.

 

La sentence a été prononcée par contumace, puisque l'accusé, recherché par Interpol, ne s'est pas présenté devant le juge.

 

Lutte contre la corruption

 

Plusieurs anciens responsables du régime de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak, renversé le 11 février dernier, font l'objet d'enquêtes pour enrichissement illégal et corruption. De nombreux hommes d'affaires sont également en attente de jugement.

 

Dès le 3 août, l'ex-président et ses deux fils subiront leur procès pour enrichissement illégal, corruption ainsi que pour leur responsabilité présumée dans le meurtre de manifestants durant le soulèvement populaire qu'a connu le pays.

 

L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, a été condamné en mai dernier à 12 ans de prison pour blanchiment d'argent et enrichissement illicite. L'ex-premier ministre Ahmad Nazif, destitué durant la révolte, est également en détention préventive pour des accusations de fraude.

 

Radio-Canada.ca avecReuters et Agence France Presse

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 05:20

Comment aider les médias tunisiens et égyptiens ?

Des chrétiens et des musulmans manifestent devant le bâtiment de la télévision égyptienne au Caire contre les mesures du gouvernement au sujet de la violence religieuse, le 8 mai 2011.
Des chrétiens et des musulmans manifestent devant le bâtiment de la télévision égyptienne au Caire contre les mesures du gouvernement au sujet de la violence religieuse, le 8 mai 2011.
REUTERS/Mohamed Abd El-Ghany
Par Isabelle Chenu

Les révoltes populaires du début de l'année qui ont donné le coup d'envoi du « printemps arabe » en Tunisie et en Egypte ont profondément modifié la physionomie des médias. Début juin, une rencontre organisée à l'Unesco à Paris a permis de passer en revue les nouveaux besoins techniques éditoriaux et législatifs afin de mieux organiser l'aide et la coopération.

Comment aider les médias audiovisuels à accompagner la transition démocratique en Tunisie et en Egypte après les bouleversements de ces derniers mois ? A Paris à l'Unesco, France Télévisions et l'Union européenne de radio télévision (UER) se sont penchées sur les solutions concrètes à mettre en place.

« Une situation assez délicate »

Habib Belaïd a été nommé le 24 janvier 2011 à la tête de l'Etablissement de la Radio tunisienne qui dirige toutes les radios nationales : « Aussi bien la Tunisie que l’Egypte, ces deux pays ont vécu pendant un demi-siècle dans des régimes totalitaires où il n’y avait pas de liberté d’expression, pas de liberté de la presse, etc. Les journalistes étaient muselés et ne faisaient que de recevoir des instructions et de les exécuter. Grâce à cette révolution, ils se sont retrouvés dans une situation assez délicate. Ils n’ont jamais appris à exercer leur métier librement et d’une manière responsable. Alors il fallait rectifier le tir, miser sur la formation pour qu’il n’y ait pas de dérapages, surtout dans cette période électorale. »

Le cadre législatif

En dehors de la formation des journalistes, il faut créer des autorités de régulation et inscrire la liberté de la presse dans un cadre législatif. « D’abord il faut identifier le cadre législatif dans lequel les journalistes et les médias doivent travailler, remarque Mohamed El Zahaby, délégué permanent adjoint de l’Egypte auprès de l’Unesco. Avec une vision à long terme sur la liberté d’expression, sur le contact avec la population, un reflet de la rue égyptienne. Ensuite, et on ne peut pas l’ignorer, viennent les ressources humaines et l’importance de la formation. »

RFI et France Télévisions

L'urgence c'est aussi la fourniture de matériels, souligne Jean Réveillon, directeur des relations internationales au sein de France Télévisions : « France Télévision a déjà envoyé trois palettes de matériel de reportage et de montage. Nous allons marquer toute particulièrement l’attention sur les régions, d’ailleurs avec RFI. RFI est aussi très engagée en matière de radio pour former les journalistes dans les régions. Et nous essayons d’envoyer du matériel. Il y a des régions qui sont totalement délaissées, nous dit-on. Il n’y a jamais de reportages émanant de ces contrées. Il faut que ces régions soient maintenant relayées à leur pays et puissent émettre leur position, leur doléance, leur satisfaction, etc. »

L’Unesco organisera prochainement une conférence internationale pour lever des fonds afin d'aider les médias tunisiens et égyptiens à participer à une vie publique plus démocratique.

lien: http://www.rfi.fr/culture/20110607-comment-aider-medias-tunisiens-egyptiens

 

Egypte: l'armée promet de bannir les "tests de virginité" (HRW)

LE CAIRE — L'armée égyptienne s'est engagée à bannir les "tests de virginité" sur des femmes arrêtées, après des informations selon lesquelles des manifestantes auraient subi cette pratique, a déclaré mardi au Caire l'organisation Human Rights Watch.

 

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, a affirmé "qu'il avait ordonné de mettre fin à ces tests de virginité", a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de l'organisation, basée à New York, lors d'une conférence de presse au Caire.

 

M. Roth s'exprimait après qu'une délégation de HRW eut rencontré le Premier ministre Essam Charaf, le ministre de la Justice Abdelaziz el-Guindi, ainsi qu'un général membre du CSFA, dont il n'a pas donné l'identité.

 

Ces tests de virginité ont fait ces dernières semaines l'objet de protestations de la part d'organisations de défense des droits de l'Homme, se basant sur les témoignages de plusieurs femmes arrêtées après une manifestation place Tahrir au Caire le 9 mars.

 

Selon M. Roth, le CSFA a justifié de tels tests en "suggérant qu'ils ont été pratiqués simplement pour protéger contre des accusations de viol" en cours de détention, en déterminant qui parmi les prisonnières était vierge ou pas.

 

"Comme si seules les vierges pouvaient être violées, et pas les autres", s'est-il étonné, en estimant que l'explication donnée par l'armée n'avait à ses yeux "aucun sens".

 

Toutefois, les militaires, "tout en continuant de nier avoir fait quoi que ce soit de mal, ont aussi dit qu'ils ne le feraient plus", a-t-il souligné. "Nous allons surveiller cet engagement de près", a-t-il ajouté en qualifiant ces tests de pratique "dégradante".

 

Heba Morayef, représentante de HRW en Egypte, a quant à elle déclaré que le CSFA "ne confirmait ni n'infirmait" les cas rapportés en mars, se retranchant derrière le fait qu'une enquête était en cours.

 

Le général rencontré, a-t-elle ajouté, a assuré que "ce test était considéré comme normal dans les prisons", mais a aussi précisé "qu'une décision avait été prise de ne pas mener de tests de virginité sur les jeunes filles dans toute prison" sous contrôle de l'armée.

 

Selon Mme Morayef, ces tests sont les premiers dont HRW ait eu connaissance en Egypte. "Nous n'avons recensé aucun autre cas de test de virginité pour les femmes dans les prisons égyptiennes", a-t-elle assuré.

 

"Ce qui s'est passé, c'est que les 17 filles qui ont été emmenées en prison ont été divisées en deux groupes, on leur a demandé qui était +madame+, qui était +mademoiselle+", a-t-elle dit.

 

"Les tests de virginité ont ensuite été menés sur le groupe s'étant présenté comme étant des jeunes filles, par un officier habillé comme un médecin et se présentant comme médecin", a-t-elle poursuivi, en se basant sur des témoignages.

 

Les 17 femmes ont été relâchées trois jours plus tard, après avoir été condamnées à un an de prison avec sursis.

 

Aucune plainte formelle n'a été déposée contre l'armée en raison de ces tests, a-t-elle ajouté, en soulignant la "sensibilité" du sujet et la "peur" d'engager une procédure contre l'institution militaire.

lien : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jK_89SfBbrMlgXdmeuZ5TjD2fVSg?docId=CNG.377bcc5a370dd72b8ef2c467f37876ee.471

 

L'Égypte vise un objectif de 11 millions de touristes en 2011

Après les émeutes de février, l'Egypte prévoit 4 millions de touristes en moins cette année par rapport à 2010. Pour relancer le secteur, le pays mise sur l'attrait de la clientèle des pays émergents.

Le ministre du Tourisme égyptien est venu à Paris pour le confirmer: le secteur va beaucoup mieux, après une chute de 46% au premier trimestre 2011. L'activité touristique reprend lentement, ayant enregistré des baisses de 80% en février, puis de 60% en mars, et de 35% en avril de cette année, a indiqué Mounir Fakhry Abdel Nour, lors d'une conférence de presse à Paris ce mardi. «Nous tablons sur 11 millions de touristes cette année, contre 14,8 millions en 2010», a-t-il ajouté.

Le regain de l'activité touristique en Egypte s'est déjà amorcé, avec le retour des Russes, les touristes les plus nombreux à venir en 2010. «Les Russes fréquentent essentiellement les stations balnéaires, comme Sharm-el-Sheikh ou Hurghada sur la mer Rouge. Les régions côtières connaissent une reprise plus dynamique par rapport à la Haute Égypte ou le Caire, car elles sont éloignées (des grandes villes) et la protection y est très efficace. Le taux d'occupation des hôtels dans les stations balnéaires est déjà au-dessus de 50%», a indiqué le ministre du Tourisme égyptien.

Coté touristes français, le constat est pour l'instant moins enthousiasmant. Mounir Fakhry Abdel Nour explique ce fait par une saison trop chaude pour voyager à l'intérieur du pays. «Les Français viennent généralement en Egypte pendant l'hiver, car ils sont intéressés par le tourisme culturel», relativise-t-il. Les touristes européens sont en général plus exigeants en terme de conditions de séjour, à la différence des touristes des pays de l'Europe de l'est. «C'est l'une des réclamations qui nous ont été faites par les voyagistes : il faut améliorer les services. Et nous sommes en train de le faire», a indiqué le ministre, qui a rencontré les professionnels du secteur et le secrétaire d'Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre.

Des mesures nouvelles pour relancer le tourisme

Selon le gouvernement égyptien, la relance du secteur touristique passe également par la diversification des offres et l'attrait des touristes des autres pays. Selon le nouveau ministre du tourisme, outre la poursuite des grands chantiers hôteliers entamés sous le pouvoir de Moubarak, le programme de relance passe par l'allongement des promenades sur le Nil, et la mise en valeur des zones inexploitées dans le désert occidental. Mounir Fakhry Abdel Nour voudrait également inciter davantage les touristes des pays émergents à venir en Egypte. «L'année dernière, près de 200.000 touristes indiens et chinois ont visité notre pays. Nous espérons que le nombre des voyageurs des pays émergents atteindra 20 millions d'ici à cinq ans», a-t-il indiqué.

En 2010, le tourisme a généré un revenu de 12,6 milliards de dollars, ce qui représente 11,5% du PIB de l'Egypte. Le secteur est la plus grande source des devises étrangères pour le pays, impliquant directement ou indirectement un travailleur égyptien sur sept.

lien: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/06/07/04016-20110607ARTFIG00572-l-egypte-vise-un-objectif-de-11-millions-de-touristes-en-2011.php

 

FMI : Lagarde se rendra en Arabie et en Egypte ce week-end

La ministre française des Finances Christine Lagarde, en campagne auprès des pays émergents pour décrocher la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), se rendra samedi en Arabie saoudite et dimanche en Egypte, a-t-elle annoncé mardi sur son compte Twitter.

"Voilà mes deux nouvelles destinations après la Chine: je serai à Ryad samedi et au Caire dimanche", écrit-elle en anglais.

La candidate, considérée comme la grande favorite pour la succession de son compatriote Dominique Strauss-Kahn inculpé pour crimes sexuels à New York, est attendue mercredi en Chine en provenance d'Inde.

Elle doit ensuite s'entretenir vendredi à Lisbonne avec les grands argentiers de plusieurs pays africains, en marge de l'assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD).

Sa tournée auprès des pays émergents avait débuté la semaine dernière au Brésil.

Jusqu'ici, sa candidature, soutenue par les Européens mais aussi, selon la France, par les Etats-Unis, le Japon, le Canada et la Russie, n'a pas reçu de soutien officiel de la part des principales puissances émergentes.

Son principal rival, le Mexicain Agustin Carstens, lui aussi en campagne, n'a pas non plus été adoubé par les émergents.

Christine Lagarde ira à la rencontre des pays arabes après la clôture des candidatures, fixée à vendredi.

lien:  http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=9e219e2e1a153b85988761eed802f0ce

 

Le groupe pétrolier italien Eni renforce ses activités en Egypte

MILAN (Italie) - Le groupe pétrolier italien Eni a annoncé mardi un renforcement de ses activités en Egypte, pays dans lequel il investira globalement 3 milliards de dollars en 2011 et 2012.

Le directeur des opérations d'Eni, Claudio Descalzi, a rencontré au Caire le ministre égyptien du pétrole, Abdallah Ghorab, quatre mois après la chute du régime d'Hosni Moubarak, pour établir l'engagement d'Eni à relancer ses activités d'exploration et de développement en Egypte, a indiqué Eni dans un communiqué.

Eni va renforcer ses activités dans la région du Désert occidental, en Méditerranée et dans le Sinaï.

Au niveau de la production, le groupe va forer des puits supplémentaires et accélérer la mise en production des nouvelles découvertes tandis qu'au niveau de l'exploration, il va forer douze puits supplémentaires.

Avec ces nouvelles activités, les investissements d'Eni en Egypte s'élèveront globalement à environ 3 milliards de dollars cette année et l'année prochaine.

Le groupe italien va par ailleurs débourser 4,5 millions de dollars pour former les salariés locaux travaillant au sein des coentreprises avec la compagnie pétrolière publique égyptienne EGPC (Egyptian General Petroleum Corporation).

Eni revendique la place de premier producteur étranger d'hydrocarbures en Egypte avec une production d'environ 500.000 barils équivalent pétrole par jour (en incluant la part revenant à la compagnie nationale égyptienne dans le cadre des accords de partage).

En juillet 2010, Eni avait signé un accord avec le gouvernement égyptien afin de renforcer leur collaboration dans la production et le transport d'hydrocarbures.

lien: http://www.romandie.com/news/n/_Le_groupe_petrolier_italien_Eni_renforce_ses_activites_en_Egypte070620111606.asp

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 17:48

Le FMI prête 3 milliards à l'état égyptien

Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt de trois milliards de dollars à l'Egypte sur 12 mois pour aider le pays à redresser son économie, a annoncé dimanche le ministre égyptien des Finances Samir Radwane.
"L'Egypte annonce la fin des négociations avec le FMI et la conclusion d'un accord avec le Fonds pour relancer l'économie égyptienne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.  
L'accord porte sur "un prêt de 3 milliards de dollars sur 12 mois (...) à un taux d'intérêt de 1,5%", a-t-il ajouté.
"Nous sommes engagés à soutenir l'Egypte et nous sommes conscients des pressions sur les ressources (de l'Etat), en particulier concernant les transferts d'argent des travailleurs à l'étranger et le tourisme", a pour sa part indiqué Ratna Sahay, la directrice adjointe du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI et chef de sa délégation au Caire, selon une traduction en arabe de ses propos.  
L'économie égyptienne, qui dépend en grande partie du tourisme, a été durement touchée pendant et après le soulèvement populaire qui a renversé le président le 11 février.
Des dizaines de milliers de travailleurs égyptiens en Libye, qui envoyaient de l'argent à leur famille en Egypte, ont en outre dû fuir le conflit dans le pays voisin.

Égypte : quel parti pour continuer la révolution du 25 janvier ?

Qu’est-ce qui dans l’analyse du processus en cours vous a conduits à participer au projet de l’Alliance populaire ?

 

Nous nous sommes retrouvés dans une période ouvrant de nouvelles possibilités de regroupements de la gauche et de formation de groupes politiques en Égypte. Un débat a été lancé entre les groupes déjà constitués et les indépendants de gauche sur le genre d’organisation à construire. Le courant du Renouveau socialiste a défendu qu’il était possible de construire une organisation contre le néolibéralisme et le néo-impérialisme, qui soit par définition hétérogène idéologiquement. Parmi ces gens-là, on rencontre des défenseurs du capitalisme d’État, nasséristes sous certains aspects, et des socialistes révolutionnaires pour une nouvelle forme libertaire d’organisation.

 

Grâce à la révolution, il est possible de regrouper les antilibéraux, révolutionnaires ou réformistes radicaux. Nous avons besoin de ce genre d’organisation et le projet est viable. Avec la révolution, des forces non politisées sont entrées dans le combat : elles sont contre le néolibéralisme et le néo-impérialisme mais n’ont pas de représentation. Nous devons représenter les forces qui se sont manifestées en Égypte dans les mouvements sociaux et de travailleurs des dernières années, et qui furent déterminantes aussi bien dans les derniers jours précédant la chute de Moubarak qu’après. Elles ne sont pas totalement politisées et manquent à la fois de théorie et d’objectifs politiques. Elles font potentiellement partie de la gauche et elles rejoindront une organisation suffisamment forte qui argumente politiquement et les représente socialement et économiquement. La force et la taille de cette organisation est une condition pour qu’elle soit viable et attire leur attention.

 

Cela ne doit pas être une organisation strictement léniniste, marxiste parce que les travailleurs et les paysans qui se sont soulevés dans les dernières années contre les politiques néolibérales n’acceptent pas l’ensemble de l’idéologie des socialistes révolutionnaires, notamment la centralité de la classe ouvrière, même si ce sont des ouvriers, et ce à cause des évolutions de la gauche et de la manière dont elle s’est discréditée. Le projet est donc une organisation radicale, qui ne soit pas purement une organisation socialiste révolutionnaire.

 

Nous avons défendu ces arguments mais certains de nos camarades, les Socialistes révolutionnaires, pensent qu’il est possible de créer une organisation bien plus radicale que le projet de l’Alliance populaire, plus compacte et homogène idéologiquement, une organisation socialiste révolutionnaire, de travailleurs, et c’est pourquoi ils participent à la création du Parti démocratique des travailleurs.

 

Comment défendre la centralité de la classe ouvrière dans un tel projet ?

 

L’argument est qu’une organisation de gauche, large, composée de différents courants idéologiques est un cadre de débat qui va interagir avec le mouvement. Construire une organisation fondée sur l’idée de la centralité de la classe ouvrière signifie qu’elle sera plus petite et moins attractive pour le mouvement ouvrier. Nous construisons une organisation où la centralité de la classe ouvrière n’est pas la base, mais où elle n’est pas non plus rejetée : une organisation qui ouvre le débat stratégique, dans laquelle l’aile gauche, c’est-à-dire nous, a une influence et grossit au travers des débats et des expériences, en étant appuyée par le processus révolutionnaire. Nous n’allons pas sacrifier le travail avec d’importantes sections de la classe ouvrière par choix de priorités. Nous avons choisi entre une organisation pure sans relation avec le mouvement de masse et une autre moins pure, liée à la classe ouvrière, dans laquelle on a le droit de discuter et défendre une orientation.

 

Où en est le développement de l’Alliance populaire ?

 

Ce parti est le plus important des trois partis de gauche qui ont émergé après la révolution, c’est-à-dire le Parti socialiste égyptien, le Parti démocratique des travailleurs et le parti de l’Alliance populaire. Il les dépasse de loin en termes de nombre et d’influence, mais surtout en termes de potentiel, rassemblant des personnalités, des célébrités et des groupes connus. Il faut cependant mentionner que, à notre droite, le Parti social-démocrate, une coalition de libéraux et de sociaux-libéraux, dont une part se considère de gauche, est plus gros réellement et potentiellement.

 

L’Alliance populaire fait néanmoins face à d’importants problèmes. La plus grosse part de l’organisation est composée de l’aile gauche du parti Tagamou (nassériens), des militants qui peuvent être honnêtes mais sont âgés et ont passé les 25 dernières années enfermés dans une organisation officielle sous Moubarak, droitière, corrompue et bureaucratique. C’est le premier problème de notre parti : des militants sincères mais inactifs depuis longtemps, qui insufflent peu d’énergie au parti.

 

Le second problème, et c’est peut-être lié, est que le parti est trop impliqué dans sa construction et pas assez dans la lutte des classes. Il faut bien sûr construire le parti, mais dans le mouvement. Actuellement, il ne prend pas position pour le mouvement et ne pousse pas ses membres à rejoindre les barricades. De même, on ne peut pas dire qu’il soit investi en tant que tel dans la construction des syndicats indépendants ; ceux qui s’y investissent sont des individus, peu nombreux, sans lien avec la direction politique. La présence et une orientation concrète du parti font aussi défaut dans le mouvement étudiant, dans les comités populaires de défense de la révolution, autrement dit tous les foyers de la lutte des classes actuellement. La direction est disloquée et ne sait pas comment intervenir dans la lutte des classes, ce qui s’explique en partie par le fait que ses membres n’y sont pas eux-mêmes investis.

 

L’autre explication de cette paralysie est que le parti est affecté par un genre d’anti-islamisme ou d’islamophobie que le débat sur la révolte actuelle à Qena1 révèle par exemple. Les Égyptiens contre les discriminations religieuses, groupe composé de gens de gauche, libéraux de gauche et autres patriotes contre les discriminations religieuses, dont les figures directrices appartiennent à l’Alliance populaire, ont publié un communiqué qualifiant de catastrophique et contre-révolutionnaire la mobilisation à Qena, et appelant le conseil militaire à agir pour y mettre fin. Une vingtaine d’ONG l’ont signé, rejointes par deux partis seulement : l’Alliance populaire et le Parti social-libéral.

 

Un journaliste originaire de Qena, membre du parti et d’ailleurs bien plus « laïciste » que moi, a écrit un article dénonçant ce communiqué et qualifiant ses propos d’orientalisme local consistant en une diabolisation des salafistes. Il tient ses informations de sa famille, qui participe à l’occupation, comme les centaines de personnes de son village qui la rejoignent chaque jour et détestent les salafistes. Ces derniers ont d’ailleurs annoncé, il y a trois jours, qu’il s’opposaient à l’occupation, la qualifiant de haram2. Le phénomène est donc plus complexe. La mobilisation a une composante sectaire mais elle est aussi contre la marginalisation et pas uniquement contre les coptes. Pour convaincre, il faut être impliqués dans la mobilisation, sachant que les salafistes peuvent y être marginalisés. Comment peut-on être suffisamment islamophobe pour ne pas voir les contradictions existantes ?

 

La révolte de Qena est devenue un débat brûlant dans l’organisation, sans que nous ayons maîtrisé son lancement, pensant éviter un nouvel affrontement idéologique. Certains dans le parti voient ça en noir et blanc : si tu ne condamnes pas catégoriquement et totalement l’occupation, tu soutiens la contre-révolution.

 

Car nous sortons d’un autre débat brûlant sur les officiers qui ont rejoint la place Tahrir le 8 avril3 : certains membres du parti défendent que diviser l’armée représente une ligne rouge à ne pas dépasser pensant que son unité est une condition pour la santé du pays ou encore que cette question ne concerne pas le parti. Un communiqué a donc été publié condamnant la répression de l’armée mais appelant au maintien de son unité, communiqué que nous avons critiqué, ce qui a irrité ses initiateurs.

 

Pour l’instant, le parti est plus un potentiel, qu’un outil de combat. Il n’offre pas encore aux jeunes membres la possibilité de comprendre ce qui se passe à l’intérieur pour se défendre à l’extérieur.

 

Nous lançons cette semaine une commission investie sur la question des travailleurs. Ce projet est né essentiellement à notre initiative et le groupe qui en est chargé dans le Renouveau socialiste va s’y dissoudre. En allant chercher tous ceux qui sont des travailleurs ou liés à cette question, en les impliquant dans un travail commun, en construisant le parti, nous pensons pouvoir convaincre et témoigner de notre sincérité en tant que courant dans le parti, plus que dans des débats abstraits.

 

Les partis étaient globalement absents dans l’organisation de la révolution du 25 janvier, ce qui complique l’intervention actuelle : comment dépasser cette difficulté ?

 

Il ne faut pas oublier que les Frères musulmans se sont impliqués à partir du 29 janvier et ont été déterminants. Ils représentaient quelque chose comme 20 % de l’occupation, étaient totalement organisés, mais aussi les seuls à l’être. L’autre « organisation », ce sont les salafistes, du moins une partie d’entre eux, qui ont rejoint après le 2 février, le jour de l’attaque à dos de chameaux.

 

La principale forme d’organisation qu’a produite la révolution est la Coalition des jeunes de la révolution, qui tire ses origines de la page Facebook « Nous sommes tous Khaled Saïd »4 et qui a organisé l’appel du 25 janvier. Ils ne sont devenus une coalition qu’une semaine ou dix jours après le début de la révolution et ont actuellement une influence significative.

Il existe un discrédit de la politique séculaire, et je crois que c’est un problème régional, voire international. En Égypte, après la défaite de 1967, les nassériens et les nationalistes ont été défaits moralement, idéologiquement et militairement. Deux forces ont surfé sur cette défaite : les islamistes et la gauche. À mon avis, la gauche était en meilleure position dans le Moyen-Orient pour construire des organisations de masse : les icônes venaient de la gauche quand les islamistes oscillaient entre terrorisme et alliances avec l’État. Aujourd’hui, l’icône est Hassan Nasrallah et pas Guevara. Je suis d’accord avec Engels sur les trois niveaux de combat : économique, politique et idéologique. Nous ne choisissons pas le monde dans lequel nous vivons. Ce n’est pas un problème insoluble, mais lutter sur les barricades en se proclamant de gauche ne suffira pas à le résoudre.

 

La construction d’une organisation viable, appelée l’Alliance populaire, doit constituer cette force d’attraction. Or la position prise sur la révolte de Qena illustre mon pire cauchemar : que le parti soit incapable de battre les islamistes. Arguer que ce qui se passe à Qena se limite aux islamistes revient à laisser la colère populaire aux islamistes. Au lieu de se laisser définir comme « anti-islamistes », soyons dans l’occupation et disons « nous sommes avec les islamistes mais nous sommes contre tous ceux qui s’opposent à l’égalité entre les individus », et laissons-les se prononcer contre ce principe d’égalité, divisons-les ! Nous devons nous battre pour avoir des islamistes dans tous les cadres révolutionnaires, car nous devons envoyer le message aux masses influencées par les islamistes, que ce n’est pas un combat entre les islamistes et les laïcistes, mais un combat entre ceux qui sont pour l’égalité et ceux qui sont contre. À Qena, par exemple, les gens sont globalement pour une loi plus équitable sur le fermage. Or les islamistes sont divisés sur cette question et les Frères musulmans s’y opposent. Disons-leur, face au mouvement, « voulez-vous lutter pour que les paysans possèdent leurs terres ? », et laissons les dire « non » dans le micro.

 

Mon plus grand rêve serait qu’un parti islamiste de gauche se développe en Égypte, des gens disant : nous sommes pour un État islamique mais cet État islamique est pour l’égalité sociale.

 

Qu’en est-il du développement des outils d’organisation indépendante des travailleurs ?

 

La Coalition des travailleurs de la révolution n’a pas de réalité, nous sommes les seuls à la soutenir et elle n’a pas d’avenir. La Fédération des syndicats indépendants est véritablement importante, bien que droitière, et nous devons nous y investir, et la pousser sur la gauche, pour éviter les dérives de reconnaissance internationale, de dépossession des travailleurs de leur outil, en poussant par exemple pour un autofinancement, pour garantir son indépendance. 

 

Propos recueillis par Mélanie Souad et Romain Hingant

 

Tamer Wageeh exprime ici l’analyse qui a conduit le courant Renouveau socialiste à s’investir dans l’Alliance populaire. La création du Renouveau socialiste provient d’une scission des Socialistes révolutionnaires en 2010, groupe formé dans les années1990 en Égypte et lié à l’International Socialist Tendency.

Dans le prochain numéro, un membre des Socialistes révolutionnaires expliquera ce qui les a amenés à construire le Parti démocratique des travailleurs.

1. Des habitants de Qena, province de la Moyenne-Égypte, bloquent les moyens de communication depuis le 16 avril, contre la nomination du nouveau gouverneur par le Conseil suprême des forces armées. Le trait dominant qui ressort est que les manifestants refusent un gouverneur chrétien une fois de plus. Le phénomène est complexe et méconnu, mais il s’avère par exemple que des chrétiens participent aussi à la mobilisation, et que dans l’ensemble tout le monde était satisfait du précédent gouverneur, qui était lui aussi un chrétien.

2. « Impur », « illicite », par opposition à « hallal »

3. Des jeunes officiers ont rejoint les manifestants lors de la grande manifestation du vendredi, l’armée a réprimé violemment les occupants de la place qui entre autres protégeaient les jeunes officiers, causant plusieurs morts et de nombreux blessés.

  1. Groupe Facebook créé en juin 2010 lors de l’assassinat par la police du jeune Alexandrin Khaled Saïd, qui rassemblait 400 000 personnes à la veille de la révolution et 1 million de membres aujourd’hui.
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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 22:34
Egypte: L'ancien ministre des Finances condamné

L'ancien ministre égyptien des Finances Youssef Boutros-Ghali a été condamné ce samedi à un total trente ans de prison par contumace pour abus de pouvoir et détournement de deniers publics et d'avoir privés sous douane.

Les juges, qui lui ont aussi reproché d'avoir utilisé le matériel informatique de son ministère pour sa campagne personnelle d'élection au parlement en 2010, l'ont condamné à rembourser 30 millions de livres égyptiennes (cinq millions de dollars) et à payer une amende d'un même montant.

Boutros-Ghali, neveu de l'ancien secrétaire général des Nations unies Boutros Boutros-Ghali, était couramment considéré en Egypte comme une des personnalités qui a profité le plus du système sous le règne de l'ex-président Hosni Moubarak.

A l'étranger, en revanche, il était hautement apprécié pour avoir favorisé les réformes économiques qui ont permis à son pays de connaître une croissancee de 7,0% dans les trois années qui ont précédé la crise financière mondiale de 2008.

Nommé en 2004 aux Finances, il a été contraint d'en démissionner fin janvier, onze jours après le déclenchement de la «Révolution du Nil» qui a mis fin à 30 ans de pouvoir du raïs de 82 ans.

Il a démissionné le mois suivant de ses fonctions de président du Comité international et financier du FMI. Selon la presse égyptienne, il est actuellement réfugié à Beyrouth.

 

Reuters.

Le poste-frontière égyptien de Rafah brièvement fermé
Le poste-frontière égyptien de Rafah brièvement fermé
La confusion règne au point de passage de Rafah entre l'enclave palestinienne de Gaza et l'Égypte. Réouvert il y a une semaine, le poste-frontière a été temporairement fermé ce samedi par les autorités égyptiennes.
Par Dépêche (texte)

AFP - Les autorités du Caire ont brièvement fermé samedi le poste-frontière de Rafah, entre l'enclave palestinienne de Gaza et l'Egypte, avant d'autoriser seulement les entrées vers le territoire égyptien, ont indiqué à l'AFP des responsables du Hamas.

Une source sécuritaire égyptienne a d'abord expliqué que le point de passage avait été fermé pour permettre l'achèvement de travaux qui auraient dû être terminés vendredi. L'Egypte fait son possible pour permettre toutefois la circulation des bus, a ajouté cette source.

Plus tard, les autorités égyptiennes et la télévision d'Etat ont annoncé la réouverture de Rafah aux seuls piétons.

Mais des responsables palestiniens du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle Gaza, ont affirmé qu'il était uniquement permis de quitter l'enclave mais que toutefois des centaines de personnes avaient été refoulées.

L'Egypte a réouvert samedi dernier le terminal de Rafah, le seul point de passage de ce territoire surpeuplé à ne pas être contrôlé par Israël, qui lui impose un strict blocus depuis juin 2006.

 

lien : http://www.france24.com/fr/20110604-egypte-territoires-palestiniens-bande-gaza-poste-frontiere-rafah-passage-ouverture-partielle#

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 03:02

Les autorités égyptiennes doivent traduire en justice les personnes ayant ordonné ou effectué des « tests de virginité » forcés, après qu'un haut gradé militaire eut admis que l'armée y a soumis des manifestantes, a déclaré Amnesty International mardi 31 mai 2011.

Un général égyptien a confirmé à la chaîne d'information CNN que des femmes arrêtées le 9 mars sur la place Tahrir, au Caire, avaient été forcées à subir des « tests de virginité », ce que le gouvernement avait précédemment nié.

Ce général, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a justifié ces abus en avançant que ces femmes « n'étaient pas comme votre fille ou la mienne. Il s'agissait de filles ayant campé sous des tentes avec des manifestants males. »

« Cet aveu est une justification profondément perverse d'une forme d'abus dégradant, a déclaré Amnesty International. Ce que ces femmes ont subi est ni plus ni moins de la torture. »

« Les autorités égyptiennes doivent condamner les attitudes discriminatoires, abusives et insultantes invoquées pour justifier la torture de manifestantes, que l'on trouve visiblement au plus haut niveau. »

Amnesty International a recueilli les témoignages de manifestantes ayant subi des « tests de virginité » forcés en mars, et a écrit au Conseil suprême des forces armées en Égypte afin de lui demander d'ouvrir une enquête. Elle n'a cependant reçu aucune réponse.

Le général a également déclaré à CNN que ces « tests » avaient été effectués parce que « [n]ous ne voulions pas qu'elles disent que nous les avions agressées sexuellement ou violées, alors nous souhaitions prouver qu'elles n'étaient de toute façon pas vierges. »

« Les insinuations de ce général, selon lesquelles seules les vierges peuvent être victimes de viol, découlent d'opinions sexistes discréditées depuis longtemps et sont absurdes d'un point de vue juridique. Lorsqu'il s'agit de déterminer si un viol a été commis, la question de savoir si la victime est vierge ou non n'a aucune pertinence.

« L'armée doit immédiatement signifier aux forces de sécurité et aux soldats que ces " tests " sont interdits ».

Lorsque des membres de l'armée ont violemment évacué la place Tahrir le 9 mars - lendemain de la Journée internationale de la femme - 18 femmes ont été arrêtées et frappées, et ont reçu des décharges électriques ; 17 d'entre elles ont été fouillées au corps, forcées à subir des « tests de virginité » et menacées de poursuites judiciaires pour prostitution.

Elles ont comparu devant un tribunal militaire le 11 mars et ont été relâchées le 13. Plusieurs d'entre elles ont été condamnées à un an de prison avec sursis pour divers motifs - trouble à l'ordre public, destruction de biens, entrave à la circulation et possession d'armes.

Amnesty International craint que les attitudes discriminatoires et patriarcales à l'égard des femmes en Égypte ne fassent obstacle à la pleine participation de ces dernières au processus de réforme.

Bien que les femmes aient été en première ligne des actions de protestation de masse ayant mené à la démission du président Hosni Moubarak, pas une seule n'a été choisie pour faire partie de la commission pour la réforme constitutionnelle, et elles ne sont guère représentées au sein du nouveau gouvernement.

« Le gouvernement égyptien doit faire respecter les droits de toutes les femmes de la nation qui oeuvrent en faveur des libertés dans le pays, en particulier celles qui luttent pour l'égalité des genres et les droits des femmes », a conclu Amnesty International.

 

lien : http://www.newspress.fr/Communique_FR_241909_201.aspx


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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 03:01

La «deuxième révolution» égyptienne

Par Joseph Kishore
4 juin 2011

Les manifestations de vendredi dernier en Égypte ont été parmi les plus importantes depuis que le mouvement révolutionnaire des ouvriers et des jeunes a mis fin au pouvoir du dictateur Hosni Moubarak en février 2011. Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées au Caire, la capitale, et dans d'autres villes, pour dénoncer la politique du gouvernement militaire mis en place après la chute du président Moubarak.

Parmi les slogans des manifestants il y avait l'appel à une «seconde révolution. » Dans cette formule se trouve une prise de conscience cruciale, à savoir que la chute de Moubarak, trois mois et demi auparavant, n'a pas satisfait les aspirations démocratiques et sociales fondamentales des manifestations des masses.

Quant aux droits démocratiques, le régime militaire a maintenu en place les lois d'état d'urgence, dont l'abolition était une revendication centrale de la révolution. En mars, les militaires ont mis en œuvre une nouvelle loi interdisant les grèves ou les manifestations qui touchent l'économie. L'armée garde la mainmise sur les discussions concernant les changements constitutionnels et contrôlera étroitement les élections éventuelles, si elles ont jamais lieu.

L'armée a déjà brutalement attaqué les jeunes manifestants sur la place Tahrir. Ses méthodes de répression, cependant, sont destinées à toutes les couches de la classe ouvrière, qui a été la principale force sociale qui a conduit la révolution égyptienne. Les grèves qui avaient éclaté dans les jours précédant le 11 février se sont poursuivies et élargies par la suite, tandis que les travailleurs cherchaient à obtenir satisfaction de leurs demandes pour une plus grande égalité, l'amélioration des salaires, l'annulation des privatisations et le droit démocratique de résister aux diktats des entreprises. Les dernières semaines ont vu une reprise des luttes, y compris par les travailleurs d'usine et les médecins.

En plus de la répression par l'Etat, la classe ouvrière égyptienne est aujourd'hui confrontée à un approfondissement de la crise économique. Le chômage a bondi à près de 12%. La classe dirigeante égyptienne utilisera le chômage de masse pour faire reculer la demande de meilleurs salaires et conditions.

En matière de politique étrangère, le nouveau gouvernement a maintenu en place la pierre angulaire de l'Etat égyptien depuis des décennies: son alliance avec les États-Unis. Le gouvernement a joué un rôle crucial en aidant l'intervention impérialiste dans la Libye voisine. Quant à Israël, les mesures limitées qui ont été prises, telles que l'ouverture partielle de la frontière de Rafah avec la bande de Gaza, ont pour objet de contenir l'opposition intérieure et la préservation de l'alliance stratégique de l'Egypte avec Israël.

Les États-Unis jouent un rôle essentiel dans le renforcement du régime militaire. Pendant des décennies, le gouvernement américain a soutenu la dictature de Moubarak, lui fournissant des milliards de dollars chaque année pour financer l'appareil militaire et policier. Alors que les manifestations se multipliaient en début d'année, l'administration Obama a abord ouvertement soutenu Moubarak, puis a travaillé dans les coulisses pour organiser une « transition ordonnée », qui aurait permis de maintenir Moubarak au pouvoir pendant une période prolongée. Finalement, forcés d'abandonner leur client, les États-Unis coopèrent maintenant avec les militaires pour préserver leurs intérêts.

Les États-Unis et les puissances européennes cherchent à exploiter la situation pour ouvrir l'économie égyptienne davantage à la pénétration étrangère. C'est la libéralisation du marché qui a provoqué l'inégalité sociale, laquelle a contribué, en premier lieu, à susciter la révolution.

Dans son discours sur le Moyen-Orient au début du mois, Obama a insisté sur le fait que le « soutien de l'Amérique à la démocratie» sera conditionné par « la protection de la stabilité financière, le développement de la réforme, et l'intégration des marchés concurrentiels les uns avec les autres et avec l'économie mondiale. » Ce sont des mots codés pour la destruction des industries nationalisées et la mise à disposition de la classe ouvrière égyptienne à son exploitation par les sociétés transnationales. Le sommet du G8 la semaine dernière a réitéré ce point, liant l'aide dérisoire du FMI et d'autres institutions à « la réforme du marché. »

Le World Socialist Web Site avait prononcé une mise en garde le 10 février, à la veille de l'éviction du président Moubarak : « Le plus grand danger pour les travailleurs égyptiens, c'est qu'après avoir fourni la force sociale essentielle pour arracher le pouvoir des mains d'un dictateur vieillissant, rien de concret ne va changer sauf les noms et les visages de certains membres du personnel de premier plan. En d'autres termes, l'Etat capitaliste restera intact. »

Des conflits sociaux nouveaux et explosifs se profilent à l'horizon. Pour que ces luttes soient fructueuses, il est nécessaire de tirer les leçons de la première étape de la révolution égyptienne. L'évolution de la révolution est une autre puissante confirmation de la théorie de Trotsky de la révolution permanente, qui soutient que les aspirations démocratiques des masses dans un pays colonial anciennement opprimé comme l'Egypte, et leur libération de la domination impérialiste, ne peuvent se réaliser que grâce à la conquête du pouvoir politique par la classe ouvrière sur la base d'un programme internationaliste et socialiste.

En l'absence d'un programme politique indépendant et d'un parti de la classe ouvrière, les premières étapes de la révolution en Egypte ont été dominées politiquement par les partis de « l'opposition » bourgeoise. Le rôle essentiel des Frères musulmans et les couches (ndt. sociales) autour de Mohammed El Baradei pendant les événements de janvier et février, qui se sont initialement développés en dehors de leur contrôle, a été d'agir comme un frein sur les aspirations révolutionnaires des masses. Ils ont encouragé la croyance illusoire que l'armée était une «armée du peuple, » le meilleur moyen pour désarmer les travailleurs et éviter une lutte décisive contre le régime.

Ce rôle a été poursuivi après la chute de Moubarak. Les Frères musulmans soutiennent ouvertement le gouvernement militaire, dénonçant les protestations de vendredi dernier et attaquant « les laïcs et les communistes » pour les avoir organisées. Quant à M. El Baradei, pendant les jours pré-révolutionnaires, il a averti que « l'Egypte était sur le point d'exploser» et que «l'armée devait intervenir pour sauver le pays. » Maintenant, il se livre à des avertissements quant à « une autre révolution, la révolte des pauvres. » Son but est de conseiller les États-Unis et le gouvernement militaire quant à la meilleure façon pour prévenir un tel soulèvement.

Dans l'orbite des forces de l'opposition officielle se trouvent divers groupes prétendument de gauche et les « syndicats indépendants. » Des groupes comme les socialistes-révolutionnaires et le parti socialiste égyptien en Egypte, ainsi que leurs alliés internationaux, y compris le Parti socialiste des travailleurs en Grande-Bretagne et l'International Socialist Organization aux États-Unis, ont soutenu El Baradei et les Frères musulmans en tant qu'agents du changement progressif avant le départ de Moubarak.

Maintenant ces groupes se sont mis d'accord sur la base d'une plate-forme commune dont le but essentiel est d'empêcher un mouvement socialiste indépendant de la classe ouvrière. Un peu plus tôt ce mois-ci, les différents « groupes » de gauche en Egypte se sont unis pour former le soi-disant Front socialiste, qui proclame sa volonté de « coopérer avec toutes les forces progressistes et démocratiques pour atteindre les objectifs nationaux communs. » En d'autres termes, ils continueront leurs efforts pour subordonner la classe ouvrière à l'opposition bourgeoise.

La tâche de base des travailleurs égyptiens est la construction d'une nouvelle direction révolutionnaire, qui vise à mobiliser la classe ouvrière dans la lutte pour le pouvoir et à mettre un terme à la domination capitaliste. Cependant, les luttes qui se déroulent en Egypte ne peuvent pas réussir dans la seule Égypte, et les leçons de l'Egypte ne sont pas seulement des leçons pour les travailleurs égyptiens.

Deux ans et demi après le début de la crise financière de l'automne 2008, les travailleurs ont commencé à se battre sur une échelle de masse. La classe dirigeante et ses représentants politiques se sont engagés dans une campagne mondiale pour faire perdre aux travailleurs les acquis gagnés par la lutte au fil des générations. La guerre en Libye et les efforts déployés par les États-Unis pour renforcer le régime militaire en Egypte font partie d'un processus mondial qui comprend des coupes historiques dans les programmes sociaux en Europe et aux États-Unis.

Les événements de février en Egypte et les soulèvements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont été le début d'une contre-offensive de la classe ouvrière. Ils ont résonné puissamment à travers le monde. Ils ont donné une impulsion aux luttes des travailleurs dans l'État américain du Wisconsin, le début de la réapparition des travailleurs américains en lutte ouverte. Maintenant, en Europe, les travailleurs et les jeunes, par dizaines et centaines de milliers, manifestent contre une attaque historique contre chacun des acquis remportés au cours du 20e siècle. Le continent européen est au bord d'une nouvelle crise économique, qui coïncide avec des signes évidents d'un nouveau ralentissement de l'économie mondiale dans son ensemble.

Dans chaque pays et dans chaque lutte, se pose la question de la tâche fondamentale : la construction d'une nouvelle direction révolutionnaire, le Comité international de la Quatrième Internationale.

 

(Article original paru le 31 mai 2011)

lien : http://www.wsws.org/francais/News/2011/jun2011/egyp-j04.shtml

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 01:37
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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 04:08


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(Du Caire) En colère. Brandissant croix et effigies du Christ, des centaines de coptes crient leur indignation et leurs peurs.

Deux jours après des affrontements interconfessionnels sanglants dont ils ont été la cible, les chrétiens manifestent devant le bâtiment de la télévision d'Etat, au Caire.

Dans la foule, quelques musulmans sont venus soutenir leurs compatriotes. Un signe de solidarité, dans la continuité de l'union sacrée qui prévalait entre les deux communautés pendant la révolution.

Certains scandent encore ce slogan :

« Chrétiens, musulmans, une seule main ! »

 

Ce sont les salafistes, islamistes fondamentalistes, qui sont pointés du doigt par les Coptes. Vêtue entièrement de noir, le visage rouge de colère, une femme s'insurge :

« Ils veulent que les chrétiens quittent le pays, ils veulent tous nous tuer ! »

 

Samedi dernier, en fin d'après-midi, deux églises ont été incendiées, dans le quartier populaire d'Imbaba, au nord-ouest de la capitale égyptienne. A la source des tensions, une rumeur selon laquelle Abir Fakhry, une femme copte convertie à l'Islam depuis déjà quelques années, se serait fait kidnapper par des chrétiens, à l'intérieur de l'église Mar Mina.

D'après des habitants, le prêtre a assuré que personne n'était détenu dans le lieu de culte, mais très vite des centaines de salafistes se sont rassemblés devant l'église pour tenter d'y pénétrer.

De violents heurts ont alors éclaté avec les chrétiens du quartier, les deux camps se sont affrontés à coup de pierres, de cocktail molotov et même d'armes à feu.

Au moins quinze personnes ont été tuées dans les heurts et plus de deux cents blessées.

Les saoudiens à l'origine du péril salafiste ?

Depuis la chute de l'ancien régime, les salafistes sont de plus en plus visibles dans la société égyptienne.

Ils ont notamment pris le contrôle de la manifestation des musulmans et des coptes contre le gouverneur chrétien de Qena, ville du sud de l'Egypte.

Des centaines d'entre eux se sont également rassemblés en masse vendredi 6 mai, devant l'ambassade américaine du Caire, pour protester contre la mort du chef d'Al Qaeda, Oussama Ben Laden, considéré par les salafistes comme un martyr.

Selon Emad Gad, chercheur au centre d'étude stratégique d'Al-Ahram, le regain de la présence salafiste est l'oeuvre d'une main étrangère :

« Je pense que l'Arabie Saoudite est derrière ce phénomène.

Elle tente de rendre la dernière page de la révolution égyptienne noire et sanglante pour envoyer un message à tous les peuples de la région : si vous tentez de manifester pour faire tomber votre régime, alors vous allez faire face à l'insécurité, l'instabilité et peut-être même à la guerre civile !

[…] Tout le monde sait qu'en Egypte, si on veut détruire la révolution, il faut jouer avec la religion pour diviser la société entre chrétiens et musulmans. »

 

Les salafistes, dont la première source de financement est le royaume saoudien, auraient donc pour mission de semer le désordre dans le pays et de participer à la « contre-révolution » menée, selon de nombreux égyptiens, par des membres de l'ancien régime.

Des membres de l'ancien régime tentent de créer le chaos

Bien qu'il n'y ait aucune preuve concrète de complot, un rapport officiel publié ce mercredi par une commission d'enquête formée par le Conseil National pour les Droits de l'Homme, accuse des membres de l'ancien régime d'Hosni Moubarak d'avoir provoqué les affrontements.

Le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis la chute de l'ancien président il y a trois mois, avait déjà déclaré en début de semaine disposer d'informations sur l'existence d'un plan monté par les anciens responsable du parti national démocratique (PND), parti au pouvoir sous Moubarak.

Au lendemain du drame, à Imbaba, dans l'une des ruelles adjacentes à la rue Louxor où se trouve l'église Mar Mina, une famille musulmane bientôt rejointe par des dizaines de jeunes hommes assure que c'est un chrétien « riche », Adel Labib, propriétaire d'un café dans le quartier, qui a commencé à tirer sur la foule depuis un bâtiment voisin.

Cet égyptien copte, proche du PND, est aujourd'hui soupçonné d'être le cerveau des émeutes. L'homme aurait lancé la rumeur sur la jeune musulmane retenue contre son gré par l'Eglise.

Il a été arrêté par les autorités, tout comme plus de deux cents personnes qui devraient être traduites devant un tribunal militaire.

Des « voyous » parmi la foule

Le document officiel affirme également que des « voyous » ont pris part aux violences sectaires. Les membres de la commission expliquent, à propos de l'église de la Vierge, brûlée dans le quartier d'Imbaba, peu de temps après le début des troubles devant Mar Mina :

« A l'extérieur de l'église, les agresseurs se sont divisés en deux groupes : les uns tiraient en l'air pour empêcher les gens de s'interposer pour protéger l'église et les autres se sont rués sur l'église pour y mettre le feu. »

 

Ce que confirment des habitants du quartier, théâtre des heurts. Depuis le « tuk-tuk » noir et jaune qui le ramène chez lui, un jeune musulman présent le soir du drame montre ses blessures. Il a reçu des pierres sur le dos et confie avoir vu des « baltaguis », des vandales, parmi la foule.

Les mêmes observations avaient été faites par des habitants du Moqattam, le quartier copte des chiffonniers du Caire, lorsque des violences avaient éclatés entre musulmans et chrétiens, début mars, à la suite de l'incendie d'une église dans le village de Soul, au sud du Caire.

Depuis la chute de l'ancien régime, la Sécurité d'Etat, dissoute le 15 mars, a été accusée à plusieurs reprises d'utiliser des « baltaguis » pour s'en prendre aux manifestants de la place Tahrir mais aussi pour déclencher des conflits religieux.

L'ancien service de sécurité a été en partie purgé, mais beaucoup se demandent ce que sont devenus les quelques 3 000 officiers et le million d'informateurs qui travaillaient pour cette branche de la police.

De plus en plus d'Egyptiens se posent également des questions sur le rôle de l'armée. A Imbaba, les habitants accusent les militaires d'être intervenus de longues heures après le début des « clashs ». Certaines voix réclament la démission du Maréchal Tantawi, chef du Conseil suprême des forces armées et proche d'Hosni Moubarak.

Et alors que les violences interreligieuses menacent la transition démocratique égyptienne, l'attention semble s'être détournée du sort du président déchu. Toujours hospitalisé à Charm el-Cheikh, en détention provisoire depuis près d'un mois, l'ancien raïs n'a pas encore été transféré dans une prison du Caire comme l'a préconisé le parquet, ni jugé, comme le réclamaient encore les militants pro-démocratie il y a un mois, place Tahrir.

Photo : manifestation des Coptes devant le bâtiment de la télévision d'Etat, lundi 9 mai (Sonia Dridi).

Source : http://www.rue89.com/caire-annee-zero/2011/05/12/violences-religieuses-en-egypte-le-peril-venu-de-lexterieur-203418

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 07:02
par Jean Shaoul

Mercredi, l'Égypte a annoncé que le Fatah et le Hamas, partis palestiniens rivaux, ont accepté un « accord de réconciliation » par lequel ils formeront un gouvernement de transition unitaire et fixeront la date des élections après de nouvelles discussions au Caire.

Si l'Égypte a depuis longtemps essayé de promouvoir un accord, sa capacité à en obtenir un fait partie du réalignement fondamental de la politique étrangère du nouveau gouvernement égyptien soutenu par l'armée, qui se concentre sur les relations avec l'Iran. L'objectif immédiat du Caire est d'obtenir un moyen de pression sur Israël par l'intermédiaire des Palestiniens, mais ce changement menace de troubler ses relations, non seulement avec Israël même, mais également avec les États-Unis et les monarchies du Golfe.

L'annonce a été accueillie avec une hostilité ouverte de la part de Tel-Aviv et de Washington.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a refusé d'accepter le Hamas en tant que partenaire dans les négociations et a demandé qu'Abbas « choisisse entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas. » « Il n'y a aucune possibilité d paix avec les deux, » a-t-il dit, ajoutant que l'accord «révèle la faiblesse de l'Autorité palestinienne.»

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a dit que cet accord marquait le « franchissement d'une ligne rouge. »

« Nous avons à notre disposition un vaste arsenal de mesures, y compris l'annulation du statut de VIP d'Abu Mazen [le président Mahmoud Abbas] et [le Premier ministre] Salam Fayyad, ce qui ne leur permettra plus de se déplacer librement, » a-t-il menacé. « Nous pourrions également geler le transfert de taxes collectées par Israël pour l'Autorité palestinienne. »

La Maison Blanche a soutenu la position d'Israël, insistant sur le fait que le que Hamas est une « organisation terroriste ».

D'après l'accord, le Fatah et le Hamas, qui contrôlent respectivement la Cisjordanie et Gaza, formeront un gouvernement d'intérim constitué de politiciens "indépendants" choisis par les deux partis. Ils fixeront la date et prépareront les élections d'un président et d'une assemblée législative dans le courant de l'année. L'organisation de libération de la Palestine (OLP) sera restructurée pour permettre au Hamas de la rejoindre, et tous les détenus politiques retenus par les deux partis seront libérés.

Le projet d'accord a été accepté par Moussa Abu Marzouk, vice-président du politburo du Hamas, et Azzam al-Ahmad, membre du comité central du Fatah. L'accord final devrait être signé au Caire la semaine prochaine par les deux parties en présence de Mahmoud Abbas, le président en exercice de l'Autorité palestinienne, et Kahled Murshal, chef du Hamas basé à Damas.

Abbas a admis être surpris par l'acceptation du Hamas, déclarant que de nombreux détails de son application devaient encore être fixés. En effet, en dépit de toutes les discussions sur une "réconciliation", il y a déjà des points de vue différents sur ce qui a été signé, et les relations entre les deux parties restent tendues.

La participation du Hamas au gouvernement d'intérim n'est pas conditionnée par l'acceptation par celui-ci des trois conditions imposées par Tel-Aviv, Washington et l'Union européenne : qu'elle accepte les accords d'Oslo de 1993, renonce à la violence et reconnaisse le droit à l'existence d'Israël. Mais Abbas a insisté pour que le Hamas ne soit pas représenté dans le nouveau gouvernement, déclarant, « Ces gens seront des technocrates indépendants, ne seront ils affiliés à aucune faction, ni le Fatah ni le Hamas. »

Il a cherché à rassurer Israël en indiquant que l'Autorité palestinienne ne libérerait pas les prisonniers du Hamas détenus pour port d'armes ni ne permettrait aux milices du Hamas d'opérer en Cisjordanie.

L'OLP entend conserver son rôle de négociateur unique avec Israël. S'exprimant lors d'une conférence de presse à Ramallah, Abbas a clairement dit que si les «négociations de paix » devaient se poursuivre avec Israël au cours de l'année prochaine, ce serait l'OLP et non le gouvernement d'intérim qui serait responsable de « la gestion politique, des négociations. »

« Ce gouvernement est autorisé à faire deux choses : fixer une date pour les élections et reconstruire Gaza. La politique c'est pour l'OLP et nous continuerons à suivre mes choix politiques, » a-t-il dit.

Mahmoud Zahar, responsable de haut rang du Hamas, a déclaré que tandis que son parti n'avait aucun plan pour négocier avec Israël, cela n'empêcherait pas Abbas et le Fatah de le faire. Il a déclaré à l'agence AFP au Caire, « Si le Fatah veut porter la responsabilité pour des négociations sur du vent, qu'il le fasse. S'il parvient à obtenir un Etat, tant mieux pour eux. »

Le Hamas et le Fatah ont été des rivaux politiques des années durant, en venant presque à la guerre civile ouverte, le Hamas refusant de reconnaître Israël. Lorsque le Hamas a gagné les élections palestiniennes en Janvier 2006, il a été considéré comme une organisation terroriste par Tel-Aviv et Washington, et soumis à des sanctions économiques. En juin 2007, il a pris le pouvoir à Gaza pour faire échouer un coup mené par le Fatah et planifié par Israël et les États-Unis.

Mais la perspective du Hamas d'un état capitaliste islamique n'a pas été davantage capable de donner une voie viable, sans même parler d'être progressiste, que l'Etat capitaliste laïc proposé par le Fatah.

Cette organisation dépend entièrement de soutiens extérieurs – de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, de la Jordanie et plus récemment de l'Iran et de la Syrie. Et c'est cela qui a déterminé en fin de compte son réalignement sur le régime d'Abbas en Cisjordanie.

Comme le révèlent les documents palestiniens publiés par WikiLeaks, le Fatah a assimilé l'« état de droit » à l'élimination du Hamas et de toute opposition à Israël en arrêtant, détenant et torturant tous ceux qui étaient suspectés de soutenir le Hamas. Il a soutenu l'assaut meurtrier d'Israël contre Gaza en décembre 2008 pour éradiquer le Hamas.

Et pourtant, la subordination du Fatah ne lui a valu que du mépris de la part de Washington et de Tel-Aviv, qui n'avaient aucune intention de créer un état palestinien viable. Les révélations ont détruit le peu de crédibilité qu'il restait à Abbas et au Fatah – les rendant prêts pour la manœuvre diplomatique de l'Égypte. Le mois dernier, Abbas a déclaré qu'il était prêt à aller à Gaza et à rencontrer Ismail Haniya, le dirigeant du Hamas, qui avait déjà appelé à des négociations sur l'unité.

Pendant des années, l'ex-président égyptien Hosni Moubarak a fait tout ce qu'il pouvait pour contenir le Hamas, une émanation des Frères musulmans, tout en jouant un rôle clef dans le maintien du blocus de Gaza par Israël et soutenant ses assassinats, et ses bombardements aériens des civils palestiniens sans défense. À cette fin, il a cherché à promouvoir un accord entre le Fatah et le Hamas qui soumettrait le Hamas au Fatah.

Cependant, le nouveau gouvernement égyptien cherche à se distancer lui-même de certaines des mesures politiques impopulaires de Moubarak, particulièrement sa soumission ouverte à Washington en ce qui concerne Israël et les Palestiniens. Le nouveau gouvernement cherche à renforcer sa propre crédibilité à l'intérieur du pays et à restaurer la position de l'Égypte dans la région pour poursuivre plus effectivement ses propres intérêts. À cette fin, il a déjà fait une concession aux Frères musulmans à l'intérieur et étend maintenant ce changement de ses relations au Hamas et, ce qui est plus important encore, à l'Iran.

Menha Bakhoum, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a expliqué, « Nous ouvrons une nouvelle page. » «l'Égypte reprends le rôle qu'elle avait abandonné, » a-t-elle poursuivi.

Les relations diplomatiques avec Téhéran, coupées depuis 1979 lorsque l'Égypte avait accueilli le Shah en fuite, vont reprendre. Le gouvernement a invité le ministre des Affaires étrangères iranien au Caire, alors que l'Iran serait en train d'envisager la réouverture de son ambassade au Caire. Il y a quelques semaines, le Caire a permis à deux navires de guerre iraniens de franchir le Canal de Suez, à la grande colère de Tel-Aviv et Washington. Téhéran a annoncé de nouveaux arrangements pour développer le tourisme entre les deux pays.



« Le monde entier a des relations diplomatiques avec l'Iran, à l'exception des États-Unis et Israël, » a dit Bakhoum. « Nous considérons l'Iran comme un voisin dans la région avec lequel nous devrions avoir des relations normales, L'Iran n'est pas perçu comme un ennemi, ce qui était le cas sous le régime précédent, et il n'est pas perçu comme un ami. »

Ayant offert un strapontin aux Frères musulmans, la voie était libre pour des relations plus chaleureuses avec le Hamas, qui reçoit des fonds de Téhéran et de Damas. Le nouveau gouvernement a invité le Hamas à rencontrer des officiels de haut rang pour tenter de le faire participer.

Le Hamas est confronté aux mêmes pressions sociales qui ont balayé Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Égypte, avec des manifestations de milliers de gens à Gaza qu'il a réprimé par la force – certains se concentrant sur des appels à l'unité avec l'OLP. Dans une situation où le régime d'Assad en Syrie, son hôte et son commanditaire, fait face à des troubles intérieurs et à une pression internationale à l'étranger, et prenant ses directives à Téhéran, il était plus qu'heureux de signer un accord avec le Fatah en échange de meilleures relations avec l'Égypte.

Le régime militaire du Caire voit également une opportunité de renforcer ses moyens de négociation contre Israël. Bakhoum a dit que tant que l'Égypte tiendrait tous ses engagements, y compris les accords de Camp David de 1979 avec Israël, il ouvrirait ses frontières avec Gaza entièrement – ajoutant que le blocus par Israël et la participation de l'Égypte à celui-ci étaient « une honte. »

Le ministre des affaires étrangères iranien, Ali Akbar Salehi, a dit qu'il « accueillait favorablement » l'accord et a applaudi le gouvernement égyptien pour son évolution vers un rapprochement entre les deux pays. « C'est le premier triomphe du grand peuple égyptien en ce qui concerne la Palestine après les développements en Égypte, et l'effort du gouvernement égyptien est apprécié, » a-t-il dit.

 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 03:11

 

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak se dit victime de "campagnes de diffamation" et dément posséder des biens à l'étranger, dans un message sonore diffusé dimanche sur la chaîne al-Arabiya, sa première intervention depuis sa chute.

"Je ne peux garder le silence face aux campagnes de diffamation et aux tentatives de porter atteinte à ma réputation et à mon intégrité, ainsi qu'à la réputation et à l'intégrité de ma famille", affirme l'ancien président, qui a démissionné le 11 février sous la pression de la rue.

Il évoque aussi une "campagne injuste" dont il dit avoir "beaucoup souffert".

M. Moubarak assure que ni lui ni son épouse Suzanne n'ont "de biens ou de comptes à l'étranger", alors que les nouvelles autorités égyptiennes ont annoncé la création d'une commission pour enquêter sur ses avoirs et ceux de ses proches.

 

Lien : http://www.france24.com/fr/20110410-hosni-moubarak-silence-al-arabiya-campagne-justice-fortune-egypte-caire-tahrir

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