Londres et Berlin exigent une résolution de l'Onu sur la Syrie
Publié le 12-06-11 à 12:31 Modifié à 18:13 15 réactions
Les discussions se poursuivent aux Nations unies sur une résolution condamnant la répression du régime de Bachar-al-Assad, alors que l'armée est entrée à Jisr al-Choughour.
Les funérailles d'un manifestant tué à Jisr al-Shugur,le 11 juin. Le régime semble déterminé à mater la répression dans le sang. (AFP) Le Conseil de sécurité des Nations unies doit prendre une "position claire" sur la Syrie, a déclaré dimanche 12 juin le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague sur Sky News. L'adoption d'une résolution condamnant la répression par les forces gouvernementales est selon lui nécessaire.
D'après le ministre, les perspectives d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité sont "sur le fil du rasoir", face notamment à l'opposition du Liban. Les 15 membres du Conseil de sécurité n'ont pu se mettre d'accord à ce jour sur une résolution, et les discussions devaient se poursuivre pendant le week-end.
"La situation dangereuse qui prévaut actuellement rend particulièrement urgente une réaction claire du Conseil de Sécurité des Nations unies", a aussi fait valoir le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle, dont le pays occupe un siège non-permanent au Conseil.
"Nos efforts politiques et diplomatiques portent sur l'adoption le plus vite possible de la résolution que nous avons préparée", a-t-il ajouté. Une résolution pré
Frustration
La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal se sont déclarées frustrées par l'opposition de certains des quinze membres du Conseil de Sécurité à l'adoption d'une résolution et ont poursuivi leurs consultations en coulisses.
La Russie et la Chine, membres permanents disposant d'un droit de veto sont opposées à la résolution tandis que l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde ont exprimé de sérieuses réserves.
Pendant ce temps, la répression ne faiblit pas en Syrie, où l'armée est entrée dimanche dans la ville de Jisr al-Choughour, dans le nord-ouest du pays, pour en "expulser les groupes armés", selon la télévision publique.
L'opinion internationale inquiète
L'Italie a de son côté condamné le "recours inacceptable à la violence" des autorités syriennes et demandé un accès "immédiat et illimité" pour la Croix-rouge.
La veille, le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'etait dite "très inquiète par la dégradation de la situation humanitaire" et avait réitéré ses appels à Damas à cesser la répression.
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a quant à lui fait de nouveau part de sa "profonde tristesse et inquiétude".
Vendredi, les agissements du régime de Bachar-al-Assad avaient déjà été qualifiés d'"atroces" par Ankara et "d'effroyables" par la Maison Blanche.
Journée de solidarité
Les condamnations n'émanent pas seulement des gouvernements : plus d'une quinzaine de villes à travers le monde, dont Paris, Montréal et New York, se sont associées à une journée mondiale pour la Syrie samedi.
Ils étaient quelques dizaines, principalement des Syriens établis en Algérie, rassemblés devant l'ambassade de Syrie à Alger, de même qu'à Tunis où ils scandaient : "Pas de salafisme, pas de terrorisme, notre révolution est une révolution d'hommes libres".
Le Nouvel Observateur - AFP
Syrie: l'armée reprend le contrôle de Jisr al-Choughour
De The Associated Press – Il y a 16 heures
L'armée syrienne a repris dimanche le contrôle de Jisr al-Choughour, ville du nord-ouest du pays traditionnellement hostile au régime de Damas et récemment gagnée par l'insurrection contre le gouvernement de Bachar el-Assad, a-t-on constaté sur place.
Des soldats, appuyés par des chars et des hélicoptères, sont entrés dans la matinée dans la ville, avant d'en prendre le contrôle en fin d'après-midi, a constaté un journaliste de l'Associated Press embarqué avec l'armée. Un habitant ayant fui Jisr al-Choughour peu avant l'offensive de l'armée a confirmé à l'AP que la ville était désormais sous contrôle des militaires.
D'après les Comités locaux de coordination, qui participent à l'organisation des manifestations contre le président Assad, les soldats à bord d'environ 200 véhicules, dont des chars, ont pénétré dans la matinée dans Jisr al-Choughour par deux fronts, au sud et à l'est. Des explosions ont alors été entendues alors que des hélicoptères patrouillaient au-dessus de la ville.
L'agence officielle SANA a rapporté que les soldats avaient avancé après avoir désamorcé des explosifs installés par des opposants sur les routes et les ponts menant à cette ville de 40.000 habitants que plusieurs milliers de personnes ont fuie ces derniers jours pour se réfugier en Turquie voisine. Des combats ont opposé les militaires à des hommes armés, a précisé l'agence.
Les forces gouvernementales ont affirmé au journaliste d'AP que plusieurs "hommes armés" avaient été arrêtés. Les journalistes embarqués avec l'armée ont été conduits dans un hôpital de la ville, où ils ont pu voir au moins deux cadavres.
Le régime alaouite affirme que Jisr al-Choughour est aux mains d'"hommes armés" qui auraient tué plus de 120 membres des forces de sécurité la semaine dernière. Selon des opposants, ils ont été tués lors d'une mutinerie de soldats et de policiers qui se sont retournés contre les forces gouvernementales. Plusieurs milliers d'habitants ont fui la ville au cours des derniers jours, devant l'imminence d'une attaque de l'armée.
Si la région de Deraa (sud) est considérée comme le foyer de l'insurrection qui a débuté mi-mars contre le régime de Bachar el-Assad, Jisr al-Choughour et la province d'Idleb (nord-ouest) ont une longue histoire d'hostilité envers Damas. Jisr al-Choughour est une ville principalement sunnite, comme la majorité des Syriens, tandis que la famille Assad appartient à la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite.
Une révolte de la population dans ce fief des Frères musulmans contre le père de Bachar, Hafez el-Assad, a été matée dans le sang en mars 1980, faisant des dizaines de morts. Trois ans plus tard, une semblable révolte à Hama (ouest) était sauvagement réprimée, faisant entre 10.000 et 25.000 morts, d'après Amnesty International.
Selon Mustafa Osso, un militant syrien des droits de l'Homme, l'armée mène des opérations en trois endroits de la province d'Idleb: à Jisr al-Choughour et Maarat al-Nouman, ainsi que dans la montagne de Jabal el-Zaouiyah. Des combats opposaient les militaires, aidés de chars et d'hélicoptères, à plusieurs centaines de soldats de la région ayant fait défection, selon M. Osso. "C'est la plus importante et plus dangereuse vague de défections" depuis le début de l'insurrection à la mi-mars, a-t-il affirmé.
Damas tente depuis près de trois mois d'écraser le soulèvement populaire. D'après un bilan établi par les organisations de défense des droits de l'Homme, la répression de ce mouvement a fait plus de 1.300 morts. AP
lien : http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5i91SedB5T7li-KmZ2MFzerBMNjYw?docId=7127034
Syrie-révolte : 1.300 morts, selon l'opposition
Le principal groupe d'opposants syriens a annoncé dimanche que la répression menée par le gouvernement du président Bachar al Assad a entraîné la mort de 1.300 civils. Dans une déclaration traçant les grandes lignes d'une solution politique à la crise, le Comité de coordination nationale estime que le pouvoir doit être remis à l'armée.
Il souhaite également la convocation d'une conférence sous l'égide de la communauté internationale dans les six mois pour rédiger une nouvelle Constitution et "empêcher la Syrie de sombrer dans le chaos et garantir un transfert pacifique du pouvoir".
lien : http://www.europe1.fr/International/Syrie-revolte-1.300-morts-selon-l-opposition-584291/
Syrie: l'armée multiplie les opérations militaires
Un hélicoptère de l'armée syrienne survole Talbiseh, le 11 juin 2011. REUTERS/Social Media Website via REUTERS TV
L'armée syrienne a lancé ce 12 juin une vaste offensive sur la ville de Djisr el-Choghour, dans le nord-ouest du pays. Les blindés seraient entrés dans cette localité proche de la frontière turque. Des habitants témoignent avoir vu des hélicoptères de l'armée. Selon la télévision d'Etat, l'armée est entrée pour en expulser les groupes armés. Toujours selon les médias pro-gouvernementaux, de violents heurts s'y déroulent. Environ 5000 réfugiés sont arrivés en Turquie pour fuire les violences. Sur le terrain diplomatique, les discussions se poursuivent au Conseil de sécurité de l'ONU. La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne veulent faire voter une résolution qui prévoit de condamner la répression organisée par le régime du président syrien Bachar el-Assad. Face aux rétiscences de certains membres du Conseil, les Européens font pression.
Les mots ne sont pas choisis au hasard... Dans une interview accordée à la télévision, William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, a appelé le Conseil de sécurité à prendre une position claire sur la Syrie. De son côté, son homologue allemand, Guido Westerwelle, rappelle que cette résolution est une urgence. Le message est limpide : les Européens mettent la pression sur les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le projet de résolution sur la Syrie est présenté par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et Portugal. Les Etats-Unis ont déjà apporté leur soutien à ce texte. Mais jusqu'à maintenant, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde ont exprimé de sérieuses réserves. Pour être acceptée, cette résolution doit aussi échapper à un veto Chinois ou Russe.
Les deux membres permanents du Conseil de sécurité sont opposés à cette solution. Mais si une large majorité se dégage, il sera plus difficile pour Moscou et Pékin d'opter pour un veto. Les Européens travaillent donc à convaincre les plus réticents. « Nous essayons de leur expliquer que s'abstenir revient à prendre parti pour la Syrie », souligne un diplomate. Le vote pourrait avoir lieu dans les jours prochains.
lien : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110613-syrie-armee-multiplie-operations-militaires
L’armée syrienne a marché hier sur la ville de Jisr al-Choughour dans le nord-ouest du pays, au moment où la Maison blanche accuse Damas d’avoir provoqué « une crise humanitaire »
Chars en action, scissions dans l’armée, distributions d’armes par le régime aux familles alaouites : les premières informations sur l’entrée dimanche de l’armée syrienne à Jisr al-Choughour (nord-ouest) parviennent aux réfugiés à la frontière turque.
« En ce moment, ils sont en train d’attaquer à Jisr al-Choughour avec des chars, des hélicoptères et de l’artillerie lourde », déclare Ali, un réfugié syrien de 27 ans, qui affirme tenir ces informations de personnes qui ont fui la ville le jour même et sont arrivées à la frontière il y a une heure à peine.
« Il y a maintenant une séparation au sein de l’armée et un groupe essaie de protéger les gens : il a fait sauter deux ponts à Jisr al-Choughour », poursuit le jeune homme.
Le réfugié, rencontré sur un chemin de contrebandiers côté turc pendant qu’il cherchait à manger pour les siens, raconte que les derniers habitants des villages de la région sont en train de faire route vers la frontière.
« Ceux qui restaient ont commencé à partir avec l’approche de l’armée. Si les soldats se rapprochent encore, ils entreront en Turquie », assure-t-il. Environ 5 000 réfugiés syriens sont déjà entrés en Turquie, où ils ont été installés dans des camps érigés par le Croissant-Rouge turc, et des milliers d’autres sont massés à la frontière, hésitant à la franchir.
« Mais il est plus difficile maintenant de s’approcher de la frontière : les soldats et les policiers en civil empêchent les voitures de réfugiés de passer. Il faut les contourner en secret », complète Mohamed 24 ans, croisé sur le même chemin.
« En ce moment, le régime est en train d’armer toutes les familles alaouites : il donne une arme à chaque homme de plus de 15 ans », ajoute le jeune homme, évoquant un groupe religieux proche du chiisme dominant au sein du régime syrien, et auquel appartient la famille du président Bachar al-Assad.
Ses explications sont interrompues par un gendarme turc, chargé d’empêcher les réfugiés de franchir la frontière hors du contrôle des autorités turques.
D’abord irascible, il s’adoucit au fil de la conversation, et reste tout à fait indifférent quand deux enfants syriens les bras chargés de sacs de pain passent sous ses yeux, en direction de la Syrie.
« S’il y a du danger, on fera entrer tout le monde en Turquie », déclare le gendarme. « Mais Assad (le président Bachar al-Assad, ndlr) n’osera jamais envoyer son armée jusqu’ici. Ici, il y a l’armée turque », poursuit-il.
La télévision publique syrienne a annoncé l’entrée hier de l’armée à Jisr al-Choughour pour en « expulser les groupes armés », évoquant des « heurts violents avec des groupes armés barricadés dans la périphérie et à l’intérieur de la ville ».
Ces derniers jours, la répression a été particulièrement violente dans le gouvernorat d’Idleb (nord-ouest), dont fait partie Jisr al-Choughour, à 330 km au nord de Damas.
« Dans mon village, il y avait 40 maisons, ils l’ont complètement détruit. Même les arbres, même les oliviers, ils les ont brûlés », a raconté une quinquagénaire réfugiée.
lien : http://www.leprogres.fr/france-monde/2011/06/13/syrie-ils-sont-en-train-d-attaquer-la-ville-avec-des-chars
Les États-Unis dénoncent une crise humanitaire
De violents heurts ont éclaté, hier, à Jisr al-Choughour, tandis que les États-Unis dénoncent une «crise humanitaire».
En proie à une forte protestation anti-régime, le gouvernorat d'Idleb, à 330km au nord de Damas, fait l'objet, depuis vendredi, d'une opération d'envergure de l'armée. Ainsi, à Jisr al-Choug-hour, ville de 50.000habitants quasi déserte depuis une semaine, le régime parle d'affrontements avec des «groupes armés, alors que des témoins évoquent plutôt une mutinerie et un ratissage méthodique et sanglant des autorités. Face à cette situation, la MaisonBlanche a haussé le ton, ce week-end, en dénonçant une «crise humanitaire» provoquée par Damas dans le nord de la Syrie. «Les États-Unis appellent le gouvernement syrien à cesser cette violence, et à donner au Comité international de la Croix-Rouge un accès immédiat et sans entraves à cette région», a-t-elle déclaré. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit «très triste et très inquiet» et a demandé au président Assad de «prendre des mesures immédiates et décisives et d'écouter son peuple». Face à une contestation sans précédent depuis près de trois mois, le régime de Bachar al-Assad continue de mater les manifestations avec force. Depuis le 15mars, plus de 1.200 opposants sont morts et 10.000 autres ont été arrêtés, selon des ONG.
lien : http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/syrie-les-etats-unis-denoncent-une-crise-humanitaire-13-06-2011-1333862.php