Manifestation de partisans d'Ali Abdallah Saleh à Sanaa, la capitale du Yémen. Des dizaines de milliers de partisans ou adversaires du président yéménite ont manifesté lors de rassemblements distincts à l'issue de la grande prière du vendredi à travers le Yémen. (Reuters/Suhaib Salem)
Des dizaines de milliers de partisans ou adversaires du président Ali Abdallah Saleh ont manifesté lors de rassemblements distincts à l'issue de la grande prière du vendredi au Yémen.
Les opposants au chef de l'Etat, blessé lors d'une attaque contre le palais présidentiel début juin, se sont retrouvés à Sanaa pour écouter un prédicateur qui a appelé le président par intérim, Abd-Rabbou Mansour Hadi, à sortir de l'impasse politique en autorisant la désignation d'un nouveau dirigeant.
"Nous avons sacrifié tout ce que nous possédions, à vous de faire les sacrifices nécessaires", a dit le prédicateur s'adressant à Hadi. "Nous continuerons à payer le prix qu'il faut jusqu'à libérer notre pays de ce régime tyrannique dirigé par une famille", a-t-il poursuivi.
Hadi a indiqué à CNN que la gravité des blessures dont souffre Saleh rendait incertain son retour au Yémen, après son opération en Arabie saoudite voisine.
Il a précisé que les médecins qui soignent le président yéménite n'étaient pas en mesure de fournir une date pour son rétablissement complet. "Cela peut prendre des mois. La décision appartient aux médecins", a-t-il dit.
Américains et Saoudiens redoutent que les troubles politiques au Yémen ne favorisent un renforcement de la présence des islamistes d'Al Qaïda dans ce pays.
Face à la persistance des violences, Washington et Ryad tentent de faire pression sur Saleh pour qu'il renonce à un pouvoir qu'il occupe depuis près de 33 ans.
Dans une autre partie de la capitale, des groupes de partisans de Saleh ont défilé en brandissant des banderoles et des portraits du chef de l'Etat. Vous êtes notre président, notre chef et notre commandant jusqu'en 2013", disait une pancarte, allusion à la date de la prochaine présidentielle.
Une mission d'enquête du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme a obtenu la coopération du gouvernement yéménite, a dit à Genève le porte-parole de l'institution, Rupert Colville.
Les émissaires, a-t-il dit, ont rencontré Hadi, des dirigeants de l'opposition à Sanaa et des manifestants dans la capitale et dans la ville de Taëz où 15 personnes ont été tuées le 29 mai lorsque l'armée a tiré sur la foule.
Par Reuters