Mohamed Al-Sayaghi / AP
A peine le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, était-il parti pour l'Arabie saoudite que les premiers feux... d'artifice ont retenti, samedi, au Yémen. Dans tout le pays, on a célébré son départ. C'est "en quelque sorte une victoire pour les révolutionnaires yéménites", écrit la journaliste Afrah Nasser sur son blog.
Car, si le départ du président Saleh ne s'est pas fait de façon aussi pacifique que les jeunes contestataires yéménites l'avaient désiré, le soulagement est perceptible. "Les Yéménites avaient besoin que Saleh soit défait. Ils avaient besoin d'un peu de joie après tout ce bain de sang et les massacres perpétrés par les forces de Saleh au cours des cinq derniers mois. Le temps est venu pour les Yéménites de souffler", poursuit Afrah Nasser.
Festivités pour le départ du président Saleh place du changement, à Sanaa, le 4 juin 2011.
UNE SITUATION TROUBLE
Mais, les festivités ont été "prudentes", tempère la blogueuse. La situation demeure trouble au Yémen. Personne ne peut encore affirmer avec certitude que le président Saleh ne reviendra pas. Ce dernier a fait dire, lundi, à son vice-président qu'il rentrerait "dans les prochains jours", une fois rétabli.
Sur son blog Waq al-Waq, le spécialiste du Yémen, Gregory Johnsen, envisage toutes les possibilités. Nombreux sont ceux qui croient son retour impossible. "J'espère qu'ils ont raison, dit M. Johnsen. Mais, j'ai toujours la crainte que le vieux gars ait encore quelques tours dans sa manche". Il pointe ainsi : "il y a une raison à ce que son fils aîné Ahmad, qui dirige la garde républicaine et les forces spéciales, ainsi que son quartet de neveux soient restés dans le pays", alors que 24 membres de sa famille l'ont suivi en Arabie saoudite.
le monde.fr
Yémen: trêve précaire à Sanaa, le président Saleh en convalescence
Sanaa | Mais l'opposition, qui tente depuis plusieurs mois de trouver un moyen de mettre fin au règne de 33 ans de M. Saleh, entrevoit dans cette absence du président contesté une opportunité à saisir. "L'opposition soutient un transfert total du pouvoir au vice-président. En cas d'échec, l'opposition et la jeunesse de la révolution ont d'autres options, comme celle d'un conseil de transition", a annoncé Sultan al Atouani, chef de file de l'opposition.
Mais l'opposition, qui tente depuis plusieurs mois de trouver un moyen de mettre fin au règne de 33 ans de M. Saleh, entrevoit dans cette absence du président contesté une opportunité à saisir.
"L'opposition soutient un transfert total du pouvoir au vice-président. En cas d'échec, l'opposition et la jeunesse de la révolution ont d'autres options, comme celle d'un conseil de transition", a annoncé Sultan al Atouani, chef de file de l'opposition.
"Les jeunes de la révolution", qui campent depuis le 21 février sur une place de Sanaa pour réclamer la démission du président, ont appelé de leur côté à une rapide transition du pouvoir. Ils ont demandé la formation d'"un conseil présidentiel intérimaire" représentant "toutes les forces politiques".
Pour sa part, le vice-président Abd-Rhabbou Mansour Hadi, qui assure l'intérim à la tête de l'Etat, s'est montré rassurant lundi sur l'état de santé de M. Saleh. Il a affirmé lui avoir parlé dans la matinée, ajoutant qu'il "récupère bien".
Blessé vendredi dans la mosquée de son palais, M. Saleh a été hospitalisé le lendemain dans un hôpital militaire à Ryad où il a été opéré "avec succès" dimanche, selon un responsable saoudien, qui a prévu son retour au pays dans deux semaines.
Sur le terrain, la trêve conclue dimanche semblait tenir lundi en dépit d'un incident mortel. A la mi-journée, des proches de cheikh Ahmar, en lutte contre le président Saleh, ont accusé des tireurs d'élite à la solde du régime d'avoir tué trois des hommes du chef tribal, près de sa résidence dans le nord de la capitale.
lien : http://www.tdg.ch/depeches/monde/yemen-treve-precaire-sanaa-president-saleh-convalescence
Yémen: l'opposition veut une transition rapide, Saleh sera vite de retour
Le régime yéménite a douché lundi les espoirs de l'opposition d'une transition rapide du pouvoir en annonçant que le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie saoudite, reviendra à Sanaa "dans les prochains jours". Ahmad Gharabli
Le régime yéménite a douché lundi les espoirs de l'opposition d'une transition rapide du pouvoir en annonçant que le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie saoudite, reviendra à Sanaa "dans les prochains jours".
Des responsables saoudiens avaient indiqué ce week-end que le président ne regagnerait son pays qu'après une convalescence de 14 jours, ce que "les jeunes de la révolution" ont vu comme un départ définitif du chef de l'Etat.
Pour prévenir tout retour de M. Saleh, ils ont appelé à la formation d'"un conseil présidentiel intérimaire" pour diriger le pays.
La Maison Blanche a affirmé de son côté qu'une "transition immédiate" du pouvoir était "dans le meilleur intérêt" pour les habitants.
Mais le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi a semblé vouloir freiner l'enthousiasme des opposants en indiquant que M. Saleh rentrerait "au pays dans les prochains jours".
Le Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir), dont M. Mansour Hadi est le secrétaire général, a condamné la position de certains leaders du Forum commun, alliance de partis d'opposition, estimant qu'ils profitaient de cet évènement douloureux" en le transformant en "victoire politique".
Sur le terrain, une trêve a été négociée par le vice-président avec le puissant chef tribal des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, sous l'impulsion du roi Abdallah d'Arabie saoudite.
Le vice-président a affirmé que la consolidation de la trêve était la "priorité numéro un" et souhaité "la collaboration de tous" pour y parvenir.
M. Mansour Hadi s'est montré rassurant sur la santé de M. Saleh en affirmant lui avoir parlé lundi matin et ajoutant qu'il "récupère bien".
Blessé vendredi dans le bombardement du palais présidentiel, M. Saleh a été hospitalisé le lendemain dans un hôpital militaire à Ryad où il a été opéré "avec succès" dimanche, selon un responsable saoudien.
L'Arabie saoudite a indiqué lundi avoir accueilli M. Saleh à sa demande, pour des soins, et a déclaré que le royaume ainsi que les autre membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) allaient "continuer à déployer leurs efforts (...) pour parvenir à un règlement pacifique qui mettra un terme aux combats".
Le médiateur du Golfe, Abdellatif Zayani, a annoncé lui aussi être disposé à relancer sa médiation au Yémen et estimé que "l'initiative du Golfe offre toujours la solution appropriée" à la crise.
Le 23 mai, le CCG avait suspendu sa médiation après le refus du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, de signer l'accord de transition, prévoyant son départ.
Sur le terrain, la trêve semblait tenir en dépit d'un incident mortel.
A la mi-journée, des proches de cheikh Ahmar ont accusé des snipers à la solde du régime d'avoir tué trois des hommes du chef tribal, près de sa résidence dans le nord de la capitale.
Dans la nuit, au moment où se négociait le cessez-le-feu, deux assaillants ont été abattus après avoir attaqué à Sanaa un barrage tenu par les hommes du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar et tué trois personnes dont un soldat.
L'attaque a eu lieu, selon une source militaire, près de la résidence du vice-président qui assume en principe le pouvoir en l'absence de M. Saleh.
A Taëz, grande ville du sud-ouest et autre foyer de la contestation, le calme régnait aussi, selon un photographe de l'AFP.
Les forces de l'ordre se sont retirées et ne gardent que le palais présidentiel, alors que les manifestants ont reconstitué leur sit-in.
Cheikh Ahmar a accepté dimanche une trêve et l'évacuation des bâtiments publics qu'occupent ses partisans à Sanaa contre un repli des forces gouvernementales, à la demande du vice-président.
Les forces gouvernementales et les partisans armés de cheikh Ahmar, qui soutient les protestataires hostiles au régime, sont engagés depuis le 23 mai dans de violents combats qui se sont étendus vendredi au sud de la capitale.