Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 06:28

REGUEB

 

À Regueb, petite ville de la province de Sidi Bouzid, les manifestations anti-gouvernementales ont commencé fin décembre. Des habitants ont raconté à Amnesty International que les premières manifestations étaient pacifiques et que les forces de l’ordre locales, que ce soit la police ou les agents des forces de sécurité en civil, n’avaient fait que les observer sans intervenir. La situation a changé avec l’arrivée de la police antiémeutes – la BOP semble-t-il vers le 25 décembre. Celle-ci a en effet utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants principalement des étudiants et des jeunes chômeurs. En réaction, les manifestants ont jeté des pierres et des heurts ont éclaté avec les forces de sécurité. Le 31 décembre, des jeunes manifestants auraient aussi brûlé la façade d’une banque et d’un tribunal local.

 

 Les tensions se sont accrues dans l’après-midi du 7 janvier quand les forces de sécurité et les jeunes manifestants se sont affrontés dans le centre-ville, près du poste de police, du siège de la Garde nationale et du bâtiment de la délégation (représentation locale du gouvernorat). Une bombe lacrymogène a été lancée dans la mosquée principale, à proximité des affrontements, semble-t-il pour disperser les fidèles qui assistaient à la prière du vendredi avant qu’ils ne puissent rejoindre les manifestants. Quand les délégués d'Amnesty International se sont rendus à la mosquée le 21 janvier, l’imam leur a montré la vitre cassée par la bombe lacrymogène et a raconté que les effets asphyxiants du gaz avaient provoqué une quasi-panique quand les fidèles s’étaient précipités vers la sortie.

 

 À Regueb, la force létale a été utilisée pour la première fois contre les manifestants le 9 janvier. Une foule immense d’hommes, de femmes et d’enfants s’était rassemblée devant le bâtiment de la délégation pour exiger le départ de la BOP et menacer d’une grève générale. Les manifestants scandaient : « Pas d’études, pas d’enseignement tant que la police ne partira pas ». Selon les témoignages recueillis par Amnesty International, cette manifestation avait été déclenchée par un incident survenu dans la matinée, au cours duquel un policier de la BOP avait insulté et frappé un homme de 40 ans venu livrer du lait à la ville.

 

 Des participants à cette manifestation ont raconté à Amnesty International que, pendant qu’un syndicaliste essayait de négocier avec les forces de sécurité, des bombes lacrymogènes avaient été lancées dans la foule. La plupart des hommes et des femmes plus âgés ont fui, mais quelques jeunes sont restés et ont affronté violemment les policiers antiémeutes, qui ont été déployés dans les rues principales et sur les toits des immeubles. La confrontation a commencé vers 11 heures et a duré jusqu’à 14 heures environ. Selon des témoins, les policiers antiémeutes ont commencé à tirer des balles en caoutchouc, puis juste après des balles réelles, à chaque fois sans sommation.

 

 Au total, cinq personnes ont été abattues ce jour-là : Manal Boualagi et Raouf Kadous vers 13 heures ; Mohamed Omran Jabali dans le cortège qui emportait le corps de Raouf Kadous de l’hôpital ; et Mouez Omar Khalifi et Nizar Ibrahim Slimi vers 16 heures pendant les affrontements avec les forces de sécurité.

  

Selon un médecin qui travaillait aux urgences le 9 janvier, 16 manifestants blessés ont été admis à l’hôpital ; cinq d’entre eux avaient été blessés par balle et deux par des balles en caoutchouc. Ce médecin a fait remarquer que, pendant toute la période des troubles, seul un membre des forces de sécurité avait été soigné à l’hôpital – pour des coupures au visage provoquées par des morceaux de verre lancés par des manifestants. Il a affirmé que les blessures des manifestants l’amenaient à penser que les coups de feu avaient été tirés par des professionnels, peut-être des tireurs isolés, notamment depuis les toits des immeubles car les balles étaient sorties plus bas qu’elles n’étaient entrées.

 

 L’une des victimes, Manal Boualagi, 26 ans, ne participait pas aux manifestations. Selon le médecin, elle a été tuée d’une seule balle dans la poitrine, tirée d’en haut. Amnesty International s’est rendue chez Chadia, la mère de Manal, dans le quartier d’Istiqlal. Celle-ci a raconté que sa fille était venue lui rendre visite en début d’après-midi le 9 janvier, puis était repartie s’occuper de ses enfants, Chadia, six ans, et Eyad, trois ans.

Juste après son départ, sa mère a entendu des coups de feu dehors. Elle ne pouvait pas sortir car des membres des forces de sécurité étaient postés devant chez elles, des tirs retentissaient et la rue était pleine de gaz lacrymogène. Une femme de la famille qui se trouvait avec Manal quand elle a été à Regueb. abattue a raconté à Amnesty International : « Nous marchions simplement en discutant, pressées de rejoindre la maison de Manal où se trouvaient ses enfants. Soudain, elle a crié et s’est effondrée. »

Manal a été emmenée d’urgence à l’hôpital de Regueb, où un médecin a ordonné son transfert à l’hôpital de Sfax, mieux équipé. Elle est morte pendant le trajet. Sa mère a confié à Amnesty International : « Elle laisse derrière elle deux jeunes enfants, privés de l’affection de leur mère. Nous vivions toutes les deux sous le niveau zéro [dans une extrême pauvreté]. Tout ce que je veux, c’est que ces deux petits aient une vie meilleure, dans la dignité. »

Le mari de Manal et père de ses enfants est au chômage. Chadia a dit à Amnesty International qu’elle voulait que les auteurs du meurtre de sa fille soient traduits en justice.

 

Amnesty International a aussi rencontré les familles de deux autres personnes tuées pendant les manifestations –Mouez Omar Khalifi, 25 ans, employé dans une station essence, et Nizar Ibrahim Slimi, 22 ans, travailleur saisonnier. Malgré leurs maigres salaires, tous deux étaient la principale source de revenus de leur famille.

 Ces deux hommes ont été tués dans le centre ville. Selon un témoin, Nizar a été tué d’une balle dans la poitrine par un tireur isolé posté en haut d’une antenne téléphonique. Mouez est aussi mort d’une balle dans la poitrine, selon le médecin qui travaillait aux urgences cette nuit là.

 Les deux familles réclament justice, et veulent notamment que ceux qui ont donné l’ordre de tirer aient à rendre des comptes ; elles réclament également une indemnisation financière satisfaisante.

 

Mohamed Omran Jabali, marié, un enfant, a été tué d’une balle dans le ventre dans le cortège funèbre de Raouf Kadous. Selon les témoins Ayman Akriti, Lotfi Akrami et Abdelkarim Hajji, qui ont aussi participé aux funérailles, le rassemblement était pacifique, mais les membres de la BOP ont tout de même tiré des gaz lacrymogènes sur les participants et, juste après, ont ouvert le feu sans sommation. Mohamed Jabali, qui se trouvait en tête de cortège, a été tué et plusieurs autres personnes ont été blessées. Abdelkarim Hajji, enseignant et père de quatre enfants, a été touché par une balle à la cuisse droite alors qu’il tentait de quitter le cortège.

  

De même, Lotfi Akrami a été touché à l’épaule par un tir venant de l’arrière alors qu’il s’enfuyait. Chadi Abidi, 20 ans, blessé par balle à la jambe le 9 janvier pendant les manifestations à Regueb, a confié à Amnesty International : « Comme les autres, j’ai participé aux manifestations contre les autorités répressives. Je voulais exprimer mon opinion. Nous sommes marginalisés par rapport aux régions côtières. Nous voulons avoir les mêmes chances que les autres dans la vie. »

 

Source : http://www.amnesty.org/fr/library/asset/MDE30/011/2011/fr/7a340bd8-f6ab-4286-8d35-0dc44e25162d/mde300112011fra.pdf

Partager cet article
Repost0
10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 09:37

« De telles atrocités ne peuvent rester

impunies. »

 

THALA

 

La petite ville de Thala est située dans la province de Kasserine, dans le centre de la Tunisie,  l’une des régions des moins développées et les plus pauvres du pays. Quand Amnesty International s’est rendue dans la ville le 19 janvier, ses habitants se sont plaints de leur marginalisation économique et du manque de perspectives d’emploi, même pour les diplômés de l’enseignement supérieur. 

Ils ont expliqué que les manifestations avaient été lancées dans leur ville fin décembre par des  jeunes chômeurs, d’abord en solidarité avec les manifestants de Sidi Bouzid, mais aussi pour  faire valoir leurs revendications socioéconomiques. Dès le départ, elles ont eu une connotation  politique, puisque les manifestants scandaient « L’emploi est un droit, bande de voleurs »,   faisant clairement référence à la corruption des autorités. 

 

À partir du 3 janvier, les manifestations ont pris de l’ampleur avec la rentrée des classes après  les vacances d’hiver. Elles se sont aussi politisées, avec des slogans tels que « Libérez [Sidi] Bouzid, Ben Ali dégage ». Les participants ont expliqué que, si les manifestations étaient en  général pacifiques dans la journée, des heurts violents éclataient le soir entre de jeunes  hommes et les forces de sécurité.

 

Selon les personnes interrogées à Thala, les manifestations sont devenues violentes vers les 5 et 6 janvier, en particulier après l’intervention de la police antiémeutes – la BOP semble-t-il –  venue de l’extérieur de la ville. Les policiers de cette brigade ont commencé à utiliser des gaz  lacrymogènes, des balles en caoutchouc et, à partir du 8 janvier, des balles réelles contre les  manifestants. Plusieurs bâtiments associés à la répression, comme les locaux du parti au   pouvoir – le RCD – et des postes de police, ont été incendiés par les manifestants. 

  

Au moins six personnes ont été tuées par balle à Thala dans le cadre des manifestations : cinq le 8 janvier et une le 12 janvier. De nombreuses autres ont été blessées, mais leur nombre exact est difficile à déterminer car certains blessés graves ont été transférés dans des  hôpitaux d’autres villes. D’après un médecin de l’hôpital de Thala, 51 personnes (manifestants et membres des forces de l’ordre) ont aussi été soignées entre le 3 et le 7 janvier, principalement pour des blessures légères. Ce médecin a raconté que 16 manifestants avaient été admis à l’hôpital le 8 janvier et le 9 janvier au matin pour des blessures par balle, dont 5 mortelles. Deux autres ont été admis le 12 janvier, dont Wajdi Saihi, qui n’a pas survécu à ses blessures.

 

Marwan Jamali, 19 ans, a été abattu vers 20 heures le 8 janvier à proximité de la rue  principale de Thala, l’avenue Habib Bourguiba. Selon son père, le jeune homme participait   aux manifestations parce qu’il avait lui-même souffert d’injustices. Son ami Bilal Saihi, qui   était présent au moment des faits, a confié à Amnesty International que Marwan n’était pas en   train de commettre des violences lorsque deux coups de feu ont été tirés dans sa direction :   l’un l’a atteint à la poitrine, et l’autre dans le dos. Selon Bilal Saihi, des membres de la BOP,  postés dans la rue et sur les toits des bâtiments alentours, ont tenté de disperser les   manifestants en leur lançant des grenades lacrymogènes, mais ont ensuite commencé à tirer   à balles réelles sans avertissement – oral ou autre. 

  

Makram Hassnaoui, 29 ans, a aussi été témoin de la mort de Marwan Jamali et a lui-même  été blessé le même soir. Il a raconté à Amnesty International que les manifestants n’avaient  fait que jeter des pierres sur les forces de sécurité après avoir été aspergés de gaz   lacrymogène. Il a expliqué que les jeunes s’étaient rassemblés pour « revendiquer leurs droits ».   Makram a été touché par deux balles, une qui lui a éraflé la jambe droite et l’autre qui lui  a traversé la cuisse. Selon son témoignage, un policier en tenue antiémeutes lui a tiré dessus 

à une distance d’environ cinq mètres sans sommation. 

 

Ghassan Chniti, travailleur saisonnier de 19 ans, a aussi été tué le 8 janvier. Son père a  déclaré à Amnesty International : « Mon fils travaillait et gagnait environ 150 dinars par mois  [70 euros] pour aider toute la famille. Il est allé participer aux manifestations […] Nous ne gagnons pas assez pour nourrir la famille. » Selon d’autres jeunes qui l’accompagnaient, Ghassan a été tué d’une balle dans le dos vers 21 h 25 dans le centre-ville, alors qu’il fuyait

la zone. Le médecin qui a examiné son corps à l’hôpital de Kasserine a confirmé qu’il avait été abattu par derrière.

 

Un autre jeune homme, Yassine Rtibi, 17 ans, a également été tué dans la soirée du 8 janvier.

Malgré son jeune âge, il subvenait aux besoins de sa famille, dont ses six frères et soeurs, en faisant des petits boulots. Son père, Hamadi Rtibi, a confié à Amnesty International que Yassine avait participé « aux manifestations dès le début du mouvement en raison de notre pauvreté et de notre situation désespérée ». Selon sa famille, le jeune homme a été touché par quatre balles, dont une dans la poitrine qui lui a été fatale.

 

Les familles de ces trois victimes ont exprimé à Amnesty International leur désir d’obtenir justice et de voir les responsables punis – aussi bien ceux qui ont tiré les coups de feu que ceux qui en ont donné l’ordre. Elles ont déclaré leur intention de porter plainte auprès des autorités judiciaires pour demander l’ouverture d’une enquête.

Toutes trois se sont aussi plaintes du comportement des forces de sécurité pendant les funérailles, qui se sont déroulées le lendemain, le 9 janvier. Suivies par des centaines de personnes, ces funérailles ont tourné à la manifestation, les participants criant « Dieu est grand, Dieu aime les martyrs » en référence aux jeunes hommes tués. Quand le cortège funèbre a voulu quitter la mosquée principale, en centre-ville, pour se diriger vers le cimetière, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

 

Partout dans le pays, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des balles réelles contre les manifestants.

 

Dans d’autres manifestations à Thala, les forces de l’ordre ont non seulement tir à balles réelles alors que ce n’était pas nécessaire pour sauver des vies, mais aussi frappé des manifestants, dont des mineurs. Par exemple, le 4 janvier, elles ont empêché les élèves du lycée local de manifester devant leur établissement. Selon un professeur qui était présent, les membres des forces de sécurité ont fermé les grilles et ont passé à tabac les élèves, âgés de 15 ans, pendant environ deux heures. Ils les ont aussi aspergés de gaz lacrymogène. Un ambulancier qui a tenté d’atteindre l’école pour porter secours aux jeunes élèves a raconté à Amnesty International que les forces de sécurité l’avaient empêché de passer les grilles de l’établissement, ce qui constitue une violation supplémentaire des droits de ces enfants.

 

Plusieurs habitants de Thala ont aussi affirmé que les forces de l’ordre avaient tiré des gaz lacrymogènes dans des zones d’habitation, y compris dans les maisons, pendant les manifestations. Or, les normes internationales précisent clairement que les armes neutralisantes comme les gaz lacrymogènes ne doivent être utilisées que de façon à limiter autant que possible les risques pour les passants. Une des victimes, Fatoum Rtibi, une femme de 55 ans qui vit près du centre-ville de Thala, a raconté à Amnesty International que pendant les troubles, trois bombes lacrymogènes avaient atterri chez elle. Il était arrivé la même chose à ses voisins.

 

Source : http://www.amnesty.org/fr/library/asset/MDE30/011/2011/fr/7a340bd8-f6ab-4286-8d35-0dc44e25162d/mde300112011fra.pdf

Partager cet article
Repost0
21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 22:07

Selon les dernières informations recueillies par Human Rights Watch auprès de sources hospitalières, le  nombre de manifestants tués depuis le 17 février dans cinq villes libyennes (Ajdabiya, Baida, Benghazi, Derna et Zawiya) s'élève désormais à au moins 233 personnes.

 

(New York, le 20 février 2011) - L'Union africaine et tous les pays africains, arabes et occidentaux qui entretiennent des relations avec la Libye devrait exhorter le gouvernement libyen à mettre fin immédiatement  aux homicides illégaux de manifestants, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Au moins 173 manifestants ont été tués au cours des trois derniers jours, selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch auprès de sources hospitalières et d'autres témoins.

Le gouvernement a coupé l'accès à Internet dans tout le pays et a arrêté de nombreux Libyens qui avaient donné des entrevues téléphoniques aux médias, rendant l'obtention d'informations fiables extrêmement difficile.

« Une catastrophe en termes de droits humains se déroule en Libye tandis que des manifestants font face à des balles réelles et risquent leurs vies pour la troisième journée consécutive », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La Libye cherche à empêcher tout filtrage de l'information, mais ne peut dissimuler la réalité d'un véritable massacre. »

Selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch, des milliers de personnes se sont rassemblés à Benghazi le 19 février lors des funérailles de 14 manifestants tués la veille par les forces de sécurité. Après avoir quitté la place située face au tribunal de Benghazi, le cortège funèbre s'est dirigé vers le cimetière de Hawari. Le cortège est passé devant la Katiba El Fadil Bu Omar, un complexe qui comprend l'une des résidences du colonel Mouammar Kadhafi et qui est protégé par de nombreuses forces de sécurité de l'État.

C'est alors que selon trois témoignages concordants recueillis par Human Rights Watch, les agents de sécurité - aisément reconnaissables à leurs uniformes et bérets jaunes - ont commencé à tiré sans discernement sur les manifestants. L'un d'entre eux, A.G., a déclaré à Human Rights Watch, « C'est à ce moment qu'ils ont ouvert le feu sur nous, alors que nous marchions pacifiquement, tout en scandant des slogans contre le régime et contre Kadhafi. »

Human Rights Watch appelle l'Union africaine, l'Union européenne - et en particulier la France, l'Italie et le Royaume-Uni - ainsi que les États-Unis et d'autres pays entretenant des relations avec la Libye à :

  • Exiger publiquement la fin de l'usage illégal de la force contre des manifestants pacifiques ;
  • Annoncer que toute personne responsable de violations graves du droit international relatif aux droits humains sera tenue individuellement responsables et devra répondre de ses actes ;
  • Imposer un embargo sur toutes les exportations d'armes et de matériel de sécurité à la Libye ; et
  • Exhorter le gouvernement libyen à rétablir l'accès à l'internet dans l'ensemble du pays.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

 

Lien : http://www.hrw.org/fr/node/96649

Partager cet article
Repost0
14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 04:31

Index AI: PRE01/032/2011

 

Amnesty International a dévoilé aujourd'hui une nouvelle preuve inquiétante des méthodes brutales utilisées par les forces de sécurité tunisiennes pour tenter de réprimer les manifestations anti-gouvernement ces dernières semaines.

Une équipe de recherche d'Amnesty International, qui vient de rentrer de la Tunisie a conclu que les forces de sécurité utilisé une force disproportionnée pour disperser les manifestants et, dans certains cas ouvert le feu sur des manifestants et des passants fuient.

témoignages des médecins vue par le spectacle d'Amnesty International équipe de recherche que certains des manifestants à Kasserine et Thala ont été abattus par derrière, ce qui indique qu'ils fuyaient. D'autres, à Kasserine, Thala, Tunis et Regueb ont été tués par des tirs unique à la poitrine ou la tête, ce qui suggère une intention délibérée de tuer.

"Cette preuve choquante confirme que les forces de sécurité tunisiennes ont été en utilisant des méthodes létales pour endiguer le mécontentement et pour dissuader les manifestants", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe d'Amnesty International Middle East North Programme Afrique.

 

"Le fait que certaines des personnes tuées étaient clairement fugue montre mépris flagrant pour la vie des gens. Il doit être une priorité urgente pour les autorités à veiller à ce que les personnes sous leur commandement et faire preuve de retenue respect de la sécurité publique. "

L'équipe de recherche a constaté que tandis que certains manifestants ont agi violemment, les forces de sécurité utilisé une force disproportionnée pour disperser les manifestants et a eu recours à la force meurtrière quand il n'était pas strictement nécessaire. des balles en caoutchouc de gaz lacrymogènes et des balles réelles ont été largement utilisés, même lorsque des manifestants étaient pacifiques, et les manifestants ont été battus avec des matraques.

Des témoins ont déclaré à Amnesty International que certains de ceux tués n'aurait pas pu constituer une menace pour la vie des forces de sécurité. D'autres victimes n'ont pas été impliqués dans les manifestations à tous.

 

Manal Bou'alagi, une mère de 26 ans, de deux a été blessé à la poitrine dans l'après-midi du 9 Janvier dans la ville de Regueb, centre de la Tunisie comme elle rentra chez elle de rendre visite à sa mère. Un médecin qui l'a examinée a déclaré à Amnesty International que l'angle de ses blessures par balle lui a suggéré a été abattu par un tireur d'élite à partir d'un bâtiment voisin.

 

la mère de Manal, Chadia, est déterminé à voir la justice: «J'ai perdu une fille et mes petits-enfants sont devenus orphelins. Je veux que les personnes responsables de Manal tuer pour faire face à une vraie justice pour ce qu'ils ont fait pour nous. "

L'organisation a également constaté que nombre des personnes arrêtées dans le cadre de l'agitation ont été torturé ou maltraité en détention. Les détenus étaient battus avec des matraques ou des coups de pied, tandis que d'autres ont été forcés à s'agenouiller face murs pendant des heures.

 

Un homme de 21 ans qui a souhaité rester anonyme a déclaré à Amnesty International que, après avoir été arrêté à Tunis le 14 Janvier, il a été détenu au ministère de l'Intérieur avec 30 autres personnes, dont 10 jeunes femmes.

Il a dit à un chercheur d'Amnesty International que les forces de sécurité l'ont frappé avec des matraques sur tout le corps. Il a finalement été libéré sans inculpation, mais a été averti de ne pas participer à des manifestations plus. L'ex-président Ben Ali avait à cette époque déjà quitté le pays.

 

Amnesty International a salué l'annonce du gouvernement intérimaire d'une commission indépendante pour enquêter sur les violations des droits commises par les forces de sécurité au cours des dernières semaines.

Mais il a appelé cette semaine à un programme de droits de l'homme pour le changement d'une action urgente et de grande envergure d'autres par les autorités, y compris les appareils de refonte fondamentale du pays répressifs de sécurité et de justice.

 

«Les familles des personnes tuées doivent avoir accès à la justice, qui ne peut être atteint par une enquête appropriée avec le pouvoir de contraindre les fonctionnaires à témoigner», a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

"Dans l'intervalle, un fonctionnaire raisonnablement soupçonnés de violations des droits de l'homme devraient être suspendus de leurs fonctions. Les Tunisiens ont besoin de voir que la culture de la violence est une chose du passé. "

Contexte

Une délégation d'Amnesty International s'est rendue en Tunisie 14-22 Janvier, rencontre avec les familles des personnes tuées dans les émeutes, les personnes blessées lors de manifestations, d'autres témoins, et d'anciens détenus, ainsi que des avocats, défenseurs des droits humains, syndicalistes et professionnels de la santé. Les chercheurs ont voyagé à Hammamat, Bizerte, Regueb, Thala et Kasserine. La majorité des cas documentés dans ce rapport a eu lieu entre 8 et 13 Janvier. Le rapport complet détaillant leur mission sera publié en Février.

Amnesty International le 24 Janvier a publié son Tunisie: Droits de l'Homme Agenda for Change , invitant les autorités tunisiennes à faire des réformes fondamentales et durables et de rompre avec l'héritage de Ben Ali de décennies de violence.

À suivre ...

 

Lien :  http://www.amnesty.org/en/for-media/press-releases/disturbing-new-evidence-tunisian-security-forces-brutality-2011-01-27

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : thala solidaire.over-blog.com
  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
  • Contact

Recherche

Vidéos

Catégories