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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 18:52

Tentative d’assassinat d’Adnène Hajji : arrestation d'une personne à Errdayef 

http://www.businessnews.com.tn/images/album/BN6748adnanehajji.jpgIntervenant, ce matin 17 février 2013, sur les ondes de Mosaïque Fm, Adnène Hajji, a déclaré que la personne, impliquée dans un complot visant son assassinat, a été arrêtée.


Adnène Hajji a précisé que « vendredi vers 9h, un homme est venu à Errdayef et a discuté avec des jeunes de la région afin d'avoir mes coordonnées. Quand il m’a rencontré, il m’a avoué qu’il y avait des gens qui voulaient m’assassiner ». 

Et d’ajouter : « ayant des soupçons sur ses déclarations, je l’ai directement emmené au poste de police où il a avoué avoir été désigné pour m'assassiner en plus de son implication dans des attaques antérieures contre le siège de l’UGTT à Gafsa, et ce, en contre partie d’une somme d’argent ».

La personne arrêtée a également avoué l’identité des personnes qui voulaient se débarrasser d’Adnène Hajji et qui font partie, selon lui, d’Ennahdha, précisant de suite la somme qu’il a reçue en contre partie et la date et le lieu exact pour l’exécution de son crime.

L’accusé est actuellement arrêté par la police judiciaire afin de poursuivre les procédures de l’enquête et risque d’être poursuivi pour tentative d’assassinat puisque M. Hajji a entamé une procédure judiciaire à son encontre. businessnews


 

 

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Mohamed Abbou démissionne du CPR (MAJ)


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Mohamed Abbou, SG du CPR, aurait démissionné de son parti

Le Secrétaire général du Congrès pour la République vient de confirmer sa démission du parti” selon Ilyes Hendaoui, ex-membre de la structuration des jeunes du CPR qui a lui-même démissionné hier. D’après des sources internes, les ministres CPR refusent de quitter le gouvernement tel que cela a été prévu. Le délai de l’’ultimatum imposé à Ennahdha pour un remaniement au niveau des ministères de la Justice et des Affaires Etrangères a été atteint la semaine dernière. Par ailleurs, M. Hendaoui affirme que cette démission n’a rien à voir avec le refus des ministres CPR.

Dimanche 10 février, le CPR allait retirer ses ministres du gouvernement si Ennahdha n’entamait pas le remaniement ministériel promis mais bloqué depuis plus de 7 mois. A la dernière minute, Ennahdha demande au CPR un dernier délai de trois jours en affirmant avoir accepté ses conditions pour rester dans la coalition au pouvoir.

« Hier, dimanche 10 février, le parti Ennahdha nous a appelés pour nous dire que nos conditions ont été acceptées et qu’il faudra nous donner un délai de trois jours. Au CPR, nous avons donc suspendu notre décision de se retirer du gouvernement. Nous allons donner à Ennahdha non pas trois jours à Ennahdha mais une semaine entière et on décidera après selon ce qui va en advenir.» avait dit le lendemain M. Abbou.

Mercredi 13 février, un quatuor est né, celui du CPR, Ennahdha et les deux blocs parlementaires Wafa et Dignité. Son but: faire face à l’initiative de M. Jebali pour un gouvernement de technocrates.

Dans sa conférence de presse qui a eu lieu le 11 février, le CPR a indiqué qu’il donne à Ennahdha non pas trois jours pour se décider et accomplir sa promesse mais une semaine entière. Vendredi 15 février, M. Jebali réunit les partis politiques pour discuter de son projet mais après quatre heures de pourparlers, les discussions sont reportées au lundi 18 février sans résultat concret.

Par ailleurs, d’après nos sources internes, les ministres CPR refusent de quitter le gouvernement et soutiennent même Ennahdha, désobéissant ainsi à leur SG et au conseil national. Lors de la manifestation du parti islamiste hier à l’av. H. Bourguiba, Sihem Badi, ministre de la femme, est même montée sur l’estrade, a interpellé les manifestants et a manqué par là le conseil national exceptionnel de son propre parti qui a eu lieu à Hamamet.

D’après M. Hendaoui, ce n’est pas à cause de la désobéissance des ministres que M. Mohamed Abbou démissionne du parti mais plutôt à cause “de différends internes”. Rappelons que M. Abbou a également quitté son poste de ministre de la Réforme administrative le 30 juin 2012.

On a essayé de contacter à plusieurs reprises M. Abbou et toutes les personnes concernées (ministres, certains députés et membres du CPR) mais sans succès. http://nawaat

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 01:57

Pour Jebali, « le temps n'est pas important »


Attendue pour samedi, l’annonce des résultats de l’initiative Jebali, portant sur la constitution d’un gouvernement de compétence, a été reportée pour lundi. Et au bout de plus de quatre heures non-stop d’une réunion tenue à Dar Dhiafa à Carthage, c’est un petit coup de théâtre qui a finalement été annoncé. La date butoir a été repoussée. Jebali a en effet précisé qu'une nouvelle réunion est prévue lundi pour «poursuivre les concertations».

Ainsi, le Chef du gouvernement a évoqué, dans la soirée de ce vendredi 15 février, des «résultats encourageants» et de «progrès», à l'issue de la réunion de concertations avec des dirigeants de partis politiques.

«Le temps n'est pas important, le plus important c'est l'intérêt de la Tunisie et la recherche d'une issue et d'une solution pour le peuple et pour la révolution», a déclaré M. Jebali aux médias. Et d'ajouter «le plus important c'est que tous les partis participent au dialogue» qui constitue, a-t-il insisté, «un objectif et un bon signe».

jebali

Et entretemps, le très controversé ministre des Affaires Etrangères, M. Rafik Abdesalem, a déclaré, en cette même soirée, mais sur la chaîne Al Jazeera, que l’on se dirigerait vraisemblablement vers un compromis. En plus clair, le gendre de M. Ghannouchi a laissé entendre que le remaniement pourrait ne pas toucher les ministères de souveraineté, qui resteraient ainsi entre des mains partisane, et, in fine, chez Ennahdha.

De son côté, Hamadi Jebali a présenté des excuses aux partis qui n'ont pas pris part à la réunion, expliquant qu'«il ne s'agit pas de minimiser leur rôle» mais «de conférer plus d'efficacité» aux concertations. On aura noté que le Front Populaire, ainsi que le mouvement Wafa n’auront effectivement pas participé à la réunion. Le parti dirigé par Abderraouf Ayadi ne voulant pas siéger aux côtés des représentants de Nida Tounes, ou d’El Moubadara.

Plus de détails ? Pas vraiement, puisqu’un véritable embargo sur l’information a été instauré, officiellement pour ne pas perturber les négociations. A cet égard, Hamadi Jeabli a exigé des responsables des partis ayant participé à la réunion de ne pas donner de déclarations aux médias, considérant que «l'heure n'est pas aux surenchères, ni aux déclarations». mag14

 

 

 

 

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http://cdn.jeuneafrique.com/photos/022013/015022013125622000000mourou.jpgDans un entretien accordé à l'hebdomadaire français Marianne, le vice-président d’Ennahdha, Abdelfattah Mourou, réclame le départ du chef du parti, Rached Ghannouchi. Et soutient l'initiative de Hamadi Jebali, qui a proposé la formation d'un gouvernement de technocrates apolitique pour sortir le pays de la crise.

 

Les mots sont durs, à la hauteur des divisions qui minent Ennahdha. Dans une interview accordée à Marianne, le vice président du parti, Abdelfattah Mourou, ne ménage pas « son » président, Rached Ghannouchi. Le « cheikh » Mourou accuse ouvertement le leader de la formation islamiste d'avoir mené le parti et la Tunisie au « désastre ».

 

« Je demande à ce que soit convoqué un congrès extraordinaire d’Ennahdha pour en changer la direction, qui mène le parti et la Tunisie au désastre, accuse Abdelfattah Mourou. Rached Ghannouchi et sa direction sont en train de faire de notre parti une affaire familiale. Qu’il soit contrôlé par des gens qui ne s’ouvrent pas à la réalité et à la modernité est une catastrophe ».

 

Gouvernement apolitique

 

Depuis l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd, tué par balles le 6 février devant son domicile à Tunis, le pays est plongé dans une grave crise politique. Pointé du doigt par de nombreux Tunisiens, Ennahdha est loin d'être épargné. Le soir du meurtre, le premier ministre Hamadi Jebali annonçait, contre la volonté de la direction de son parti, qu'il souhaitait nommer un gouvernement apolitique composé de technocrates. Une guerre fratricide l'oppose depuis à Rached Ghannouchi et aux radicaux d'Ennahdha, qui refusent catégoriquement la mise en place d'un tel gouvernement. Loin d'abandonner son idée, le Premier ministre a mené des tractations et des négociations toute la semaine. Il a déclaré qu'il annoncerait demain (samedi) le succès ou l'échec - et dans ce cas, sa démission - de sa proposition de remaniement gouvernemental.

 

Dans cet entretien, Abdelfattah Mourou affirme qu'il soutient totalement l'initiative de Hamadi Jebali. Et déclare même que c'est lui qui a « soufflé l'idée d'un gouvernement de technocrates apolitiques » au Premier ministre.

 

Après avoir dénoncé le « laxisme » d'Ennahdha face aux salafistes, le « cheikh Mourou » prédit que le parti islamiste quittera le pouvoir d'ici quelques mois. « La place d’Ennahdha est dans l’opposition et elle y restera pendant 20 ans, conclut Abdelfattah Mourou. C’est ce que je prédis, moi son fondateur et son vice-président. Le peuple tunisien ne veut plus d’Ennahdha ». Jeuneafrique

 

 

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Réactions de Mourou 

 


 

 

 

 

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Mourou se rétracte de ce qu’il a dit à « Mariane »,voici ce qu’il a dit au magazine !

 

 

Le vice-président du mouvement Ennahdha, Abdelfattah Mourouest intervenu sur les ondes de ShemsFm ce vendredi 15 février et a déclaré que l’hebdomadaire Mariane  a sorti ses déclarations, tenues lors d’une interview, de leur contexte.

Abdelfattah Mourou a expliqué qu’Ennahdha ne pouvait pas s’opposer continuellement à toute orientation consensuelle et qu’il est temps qu’elle prenne des positions visant au consensus afin d’éviter au pays de tomber dans une crise « de citoyenneté ».

Il a précisé que lors de l’interview il avait appelé Rached Ghannouchi et les dirigeants d’Ennahdha à prendre des positions en faveur de l’unité nationale ou à céder leur place, mais que l’hebdomadaire avait publié des propos erronés.

 

Pour plus de précisions nous reproduisons, ci-dessous, l’intégralité de l’article du magazine Mariane :

Avec sa djellaba bleu ciel et sa chéchia pourpre, sa culture autant arabe qu’européenne, ses collections de poèmes, de livres rares et de violoncelles, Abdelfattah Mourou détonne parmi les personnages du sinistre théâtre de l’islamisme. C’est pourtant cet avocat de 65 ans, fils d’une couturière et d’un cafetier, né dans un quartier populaire de la capitale, qui a fondé l’islamisme tunisien dans les années 1970. « Bien avant Rached Ghannouchi qui m’a rejoint ensuite ! » tient-il à rappeler, étayant ainsi sa remise en cause totale du gourou d’Ennahda. Ghannouchi, président du parti islamiste, est en effet entré avec l’appareil dans une lutte fratricide contre le premier ministre Hamadi Jebali. Ce dernier veut former un nouveau gouvernement apolitique depuis le meurtre de l’opposant laïque Chokri Belaid.

La crise politique se dénouera ou s’aggravera demain samedi avec la victoire ou la démission de Jebali. Abdelfattah Mourou, vice-président d’Ennahda, a reçu Marianne le 14 février dans sa villa de la Marsa. Cet islamiste emprisonné sous Bourguiba et qui avait condamné en 1991 la violence prônée alors par Jebali et Ghannouchi, vit dans un décor baroque qui tient à la fois d’un magasin d’antiquités et d’un rêve de Pierre Loti. Des dizaines de théières s’entassent sur des guéridons qui côtoient des vitrines surchargées de verroteries turques scintillantes.

D’énormes coffres cloutés s’entr’ouvrent sur des amoncellements de manuscrits. Des violons, des flûtes, des photos par centaines de Habib Bourguiba qui fut pourtant son ennemi. Des divans gracieux, art déco ou à l’ottomane, et des tableaux figuratifs de peintres tunisiens ou orientalistes. Point d’odalisques visibles, mais le maitre des lieux n’a jamais caché sa sympathie pour elles. Souriant au milieu du  déluge d’accusations qu’il profère contre Ennahda, pourtant son « enfant », le « cheikh » Mourou, salué avec chaleur aux quatre  coins de Tunis, illustre donc l’étrange révolte de l’islamisme contre l’islamisme. Entretien avec cette figure hors du commun, plusieurs fois agressée par les salafistes.

 

Marianne 

— Comment un homme qui aime l’art et la vie peut-il justifier le compagnonnage avec le wahhabisme saoudien, qui veut tuer l’art et rendre la vie impossible ? Comment pouvez-vous cohabiter avec Rached Ghannouchi, produit de cette idéologie, et assurer la vice-présidence du parti Ennahda ?

Abdelfattah Mourou

— Je suis le fondateur de ce parti ! Bien avant Rached Ghannouchi qui m’a rejoint ensuite. J’ai tenté de le tirer vers la modernité… je l’ai quitté et puis je l’ai rejoint à nouveau après le dernier congrès de juillet 2012. Les jours passés au pouvoir par Ennahda sont une leçon : ils prouvent qu’il ne suffit pas d’être musulman pour guider les gens. Il faut pouvoir s’en faire aimer et connaitre leurs besoins. Il y a quelques jours, j’ai demandé à Rached Ghannouchi s’il pouvait circuler sans peur en Tunisie. Il m’a répondu que non, qu’il avait peur des gens (NDLR : à la suite du meurtre de Chokri Belaid, la foule des opposants a régulièrement conspué Ghannouchi, accusé par la rumeur d’avoir placé des polices parallèles au ministère de l’Intérieur). Je lui ai demandé : comment expliques-tu que le peuple tunisien veuille te chasser ? Il n’a pas répondu. Je lui ai dit que moi, je circulais à pied, partout, et que chacun me saluait en souriant. En conséquence, je demande à ce que soit convoqué un congrès extraordinaire d’Ennahda pour en changer la direction qui mène le parti et la Tunisie au désastre. Rached Ghannouchi et sa direction sont en train de faire de notre parti une affaire familiale. Qu’il soit contrôlé par des gens qui ne s’ouvrent pas à la réalité et à la modernité est une catastrophe. Je dénonce Habib Ellouz ( NDLR: un député Ennahda ultra) qui, pendant la manifestation devant l’ambassade de France, criait que les laïcs tunisiens devaient dégager. Mais la Tunisie leur appartient à eux aussi ! Si vous êtes au pouvoir, vous devez vous comporter en père de famille !

 

 Marianne

En tant que vice-président d’Ennahda, vous demandez au président du parti de se retirer ? Et soutenez-vous Hamadi Jebali, le premier ministre, contre l’appareil de votre parti ?

Abdelfattah Mourou.

— Bien sûr ! C’est moi qui ai soufflé à Jebali l’idée d’un gouvernement de technocrates, apolitique ! D’ailleurs il m’a pris dans son comité des sages. Rached Ghannouchi doit se retirer pour que d’autres puissent instaurer la paix sociale en Tunisie. Nous avons besoin de dix années de paix pour faire de notre petit pays un nouveau Singapour. Rien ne nous manquera pourvu que nous ayons la liberté entre nos mains. On n’a pas fait la révolution pour donner les clés du pays aux salafistes et aux ultras de la gauche…

 

Marianne

À regarder les faits, ce sont les salafistes qui agressent, vous aussi du reste, et pas les gens de l’opposition de gauche. C’est Chokri Belaid, un homme de gauche qu’on a assassiné. 

Abdelfattah Mourou 

Les salafistes m’ont agressé et Ennahda ne m’a pas défendu. Je dénonce le laxisme qui a permis toutes ces violences. Je dénonce ce qu’on est en train de faire de la mouvance islamiste. Elle est mon œuvre ! Ce que je demande, depuis le début, c’est l’islam dans son essence. L’islam sans développement civilisationnel et sans croissance, ce n’est pas l’islam. La culture de Rached Ghannouchi et de ses partisans est une monoculture. Or nous sommes multiculturels en Tunisie, nous sommes le produit de 25 civilisations. Quand un prédicateur saoudien est venu avec des petites filles voilées, je lui ai dit : ce que vous faites en Tunisie n’est pas acceptable pour les Tunisiens. Je lui ai dit cela à la télévision.

Marianne

Votre pays traverse une crise tragique. Comment voyez-vous l’avenir ?

Abdelfattah Mourou

Ils vont quitter le pouvoir dans quelques mois.

Marianne

Ennahda va quitter le pouvoir ? 

Abdelfattah Mourou

Oui. La place d’Ennahda est dans l’opposition et elle y restera pendant 20 ans. C’est ce que je prédis, moi son fondateur et son vice-président. Le peuple tunisien ne veut plus d’Ennahda. Il faut que le temps passe et qu’on oublie ses fautes. Il faut qu’une nouvelle génération apprenne à concilier l’islamité et la modernité. Parce que le problème de la Tunisie ne se situe pas entre les islamistes et les laïques. La clé, c’est la modernité. Sommes-nous capables d’une alliance entre l’islam et la démocratie ? Beaucoup de gens viennent me voir pour travailler là-dessus. Ennahda doit apprendre. Voulez-vous encore un verre de thé ? C’est le plus parfumé de Tunis. directinfo

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 04:45

La belle Tunisie : la veuve de Chokri Belaid chez la veuve de Lotfi Ezzar

 
Basma Khalfaoui Belaid chez la veuve de Lotfi Ezzar

Deux femmes ont perdu un être cher, deux veuves qui ont partagé la vie de deux militants. Chokri Belaid et Lotfi Ezzar nous ont quittés mais ils sont encore là, parmi nous.

Chokri Belaid, assassiné de la manière la plus cruelle, a eu des funérailles grandioses. Lotfi Ezzar, agent de police, a été tué, de la même manière, cruellement, alors qu’il tentait de protéger cette Tunisie dont il s’était mis au service.

Lotfi Ezzar a été enterré avec les honneurs ! Pour Basma Khalfaoui Belaid, c’est insuffisant et pour mieux exprimer ce que cette femme a sur le cœur ou dans le cœur, elle a décidé de rendre hommage à ce grand Monsieur à sa manière en se déplaçant chez sa veuve pour un instant de communion entre deux êtres «assassinés» par la perte de leur douce moitié.

On apprend ainsi sur Mosaique FM que Basma Belaid s’est déplacée aujourd’hui chez la veuve de Lotfi Ezzar, pour lui exprimer sa solidarité, sa souffrance et sa compassion.
Un bel exemple de solidarité initié par le Parti des Patriotes Démocrates Unifié et marqué par le sceau «du Martyr au Martyr».

Un bel exemple de soutien à tous les agents de sécurité qui sont souvent confrontés aux situations les plus extrêmes. webdo


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Pour ne pas oublier

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Anonymous à propos de l’assassinat politique de Chokri


 

 

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 Meurtre de Chokri Belaïd : face à Ennahda, la révolution doit refleurir en Tunisie

 

L’assassinat de Chokri Belaïd, figure emblématique de la gauche tunisienne, marque un tournant majeur dans la transition politique qui a suivi la chute du régime de Ben Ali en 2011.

C’est la nature même de ce changement qui est questionnée : va-t-il s’orienter vers une démocratie véritable ou est-il en train de sombrer dans le chaos voire la "guerre civile" ?

Aucune révolution n’est un long fleuve tranquille, pas plus en Tunisie qu’ailleurs.

Ces derniers mois l’ont montré : un dirigeant d’un parti d’opposition a été lynché dans le sud tunisien par une foule en furie se réclamant de "ligues de protection de la révolution" (LPR), des réunions publiques ont été perturbées voire empêchées, des personnalités politiques ou de la société civile tout comme quelques journalistes ou encore des artistes ont été molestés et intimidés, des mouvements sociaux ont été violemment réprimés, l’ambassade américaine a été attaquée par des salafistes djihadistes et la liste n’est pas exhaustive.

 

La laïcité : l'ennemi d'Ennahda

C’est dans ce climat délétère que l’irréparable s’est produit. Chokri Belaïd, dont le courage ne s’est jamais démenti, se savait menacé : il n’a cessé de dénoncer les appels à la haine et au meurtre propagés impunément sur les réseaux sociaux ou par des "prédicateurs" qui se sont appropriés certaines mosquées.

Le parti Ennahda qui occupe tous les ministères dits régaliens, doit assumer la pleine responsabilité politique de cette situation dramatique.

L’a-t-il sciemment voulu comme pourrait le laisser penser sa coupable passivité voire sa participation active à l’instauration d’une violence politique qui est allée crescendo, notamment par le biais de ces LPR, transformées en authentiques milices à la solde du pouvoir ?

C’est ce que clament clairement l’opposition et une frange de plus en plus importante de la population qui est descendue massivement dans la rue à l’occasion de l’enterrement de Chokri Belaïd pour crier sa colère et son ras-le-bol.

http://referentiel.nouvelobs.com/wsfile/7051360665418.jpg

Des milliers de Tunisiens assistent à l'enterrement de Chokri Belaïd le 8 février 2013 près de Tunis. (HAMMI/SIPA) 

Les dirigeants d’Ennahda tentent tant bien que mal de s’exonérer d’une telle responsabilité et cherchent à l’imputer aux "résidus" contre-révolutionnaires de l’ancien régime ou encore à quelques"puissances étrangères" hostiles.

Avant que l’enquête ne révèle l’identité des assassins et de leurs commanditaires (à supposer qu’elle aboutisse, ce dont beaucoup doutent), il serait irresponsable d’accuser nommément le parti au pouvoir d’un tel crime.

Il n’en demeure pas moins qu’il est l’aboutissement tragique d’un échec gouvernemental patent.

C’est ce que semble avoir compris le chef même de ce gouvernement, Hamadi Jébali qui vient de décider de nommer une équipe sans appartenance partisane, pour gérer les affaires courantes jusqu’à la tenue des prochaines élections générales. Contre l’avis de sa propre formation, Ennahda.

Le pouvoir sépare les islamistes

Ces dissensions qui éclatent au grand jour, montrent que les islamistes ne sont pas tous sur la même ligne politique. Hamadi Jébali, conscient que la Tunisie est, sans conteste, à un tournant de son histoire, agit – au moins en apparence – en homme d’Etat.

A dire vrai, la solution qu’il préconise désormais, avait été réclamée par de nombreux partis d’opposition à l’issue des élections pour l’assemblée constituante en octobre 2011 : les députés se seraient consacrés à la rédaction de la constitution, tâche pour laquelle ils ont été élus.

Mais c’était sans compter sur la volonté d’une grande partie des islamistes (et à leur tête le "cheikh" Rached Ghannouchi), forts de la légitimité conférée par les urnes, d’exercer pleinement le pouvoir, sans plus attendre.

Vers une confédération islamique ?

En vérité, nombreux sont ceux qui pensent que cette tendance au sein d’Ennahda n’a d’autre but que l’accaparement de l’Etat tunisien pour promouvoir, à terme, un vaste projet transnational de confédération islamique.

L’hypothèse peut paraitre alarmiste ou exagérée mais ne doit pas être pour autant négligée.

La controverse constitutionnelle qui s’est engagée autour du caractère "civil" de l’Etat tunisien sera, à cet égard, cruciale. En clair, la question de la laïcité est plus que jamais posée.

Or, force est de constater que les "laïcs" ont perdu, de ce point de vue, la bataille de la communication et de la pédagogie politiques tant le terme même est devenu tabou car synonyme d’athéisme ou pire d’apostasie.

Ce qui vaut condamnation à mort pour certains esprits embrigadés. Chokri Belaïd en a sans doute été victime.

Laïcité et islam solubles dans la démocratie 

Pourtant, même le chef du gouvernement turc, l’islamiste Erdogan dont le parti l’AKP avait été érigé – un temps- en modèle par Ennahda, avait expliqué à Tunis même que la laïcité était tout à fait compatible avec l’islam.

Mieux, que cette notion – inscrite en toute lettre dans la constitution turque - était le meilleur rempart de la démocratie contre toute tentation théocratique.

En effet, comment discuter des lois et autres aspects de la vie d’une nation si l’une des parties au lieu d’user d’arguments rationnels, se prévaut d’un dogme religieux, par définition immuable, pour clore tout débat ?

La séparation – étanche - de la sphère politique et religieuse est donc indispensable.

La Tunisie est ouverte à la laïcité

Ce qui n’empêche nullement que des politiques s’inspirent de la spiritualité que confère la religion pour promouvoir leurs idées et leurs conceptions du monde mais sans prétendre imposer tel ou tel précepte au motif qu’il s’agit là de la "parole de Dieu". A défaut, la démocratie serait menacée. En Tunisie, comme partout ailleurs.

Contrairement à une idée reçue, ce discours est tout à fait audible par de larges pans de la société tunisienne et pas seulement dans les milieux "instruits" ou "occidentalisés".

La sécularisation ancienne de la Tunisie, son histoire millénaire qui en a fait une terre de brassage de cultures et de civilisations, sa conquête récente de la liberté de parole, sont autant d’atouts qui peuvent rassembler les Tunisiens et transcender les antagonismes sociaux.

Sauf que l’opposition aurait tort de considérer que le seul rejet du dogmatisme de certains islamistes conjugué à l’émotion suscitée par l’assassinat de Chokri Belaïd suffira à leur attirer les suffrages populaires.

Ennahda : puissance militante bien organisée 

Sans discours ni perspectives qui prennent en compte la désespérance sociale des habitants denombreuses régions et quartiers délaissés, sans effort visant à faire participer les citoyens à la vie politique en démocratisant le fonctionnement de leurs partis pour y attirer des militants susceptibles de relayer leurs idées, le camp "laïc" risque, à nouveau, de se fourvoyer.

Car, en face, Ennahda, dispose d’un vaste réseau militant, présent partout et de longue date. Et l’argent de certains pays du Golfe – qui n’ont sans doute pas "intérêt" que l’expérience tunisienne réussisse – ne manque pas.

Oui, la Tunisie est à un tournant. Le meilleur hommage que l’on puisse rendre à Chokri Belaïd est de ne pas emprunter des chemins de traverse qui conduisent à une impasse ou à l’affrontement destructeur.

Chacun doit prendre ses responsabilités y compris dans le rang des islamistes soucieux de la pérennité de la jeune démocratie tunisienne. Sans jamais oublier les principaux mots d’ordre de la révolution : liberté, dignité et justice sociale.

A cette condition, réalisable, possible, en vérité vitale, la mort de Chokri Belaïd, aura été le ciment d’une nation fière de sa liberté reconquise. Avec l’aide de tous ceux qui sont attachés à la démocratie, les Tunisiens sont capables de faire refleurir le printemps sur cette rive sud de la Méditerranéeleplus.nouvelobs

 

 

 

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 19:17
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Chokri, la voix libre … 

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 16:54

Appel international sur la Tunisie

 

Contre la violence politique et pour la poursuite du processus démocratique. Le lâche assassinat du démocrate Chokri Belaïd constitue pour nous, acteurs solidaires de la « cause tunisienne », un coup terrible porté au processus démocratique. Toutefois, c’est parce que nous croyons profondément en la capacité des citoyens, des militants politiques et des acteurs de la société civile tunisienne à retrouver les chemins du dialogue national que nous publions cet appel. Appel signé par de nombreux parlementaires, chercheurs, écrivains, artistes (liste en fin d'appel).

 

Citoyennes tunisiennes,
citoyens tunisiens,

Depuis de très nombreuses années, nous soutenons votre lutte contre la dictature. Nombreux parmi nous se sont engagés à vos côtés dans votre combat pour la défense des libertés fondamentales et des Droits de l’homme, en exprimant publiquement notre appui aux démocrates tunisiens, quelles que soient leurs affiliations politiques et philosophiques. Mus par un devoir de solidarité internationale à l’égard d’un peuple qui nous est cher, nous avons apporté un soutien moral, politique, parfois matériel, à la résistance démocratique tunisienne, au-delà de tout sectarisme et de toute vision manichéenne islamistes versus laïques. Parce que nous avons toujours pensé que l’essentiel n’est pas d’opposer les Tunisiens entre eux mais bien de faire reculer la culture de la dictature et, corrélativement, de faire progresser celle de la démocratie.

C’est avec satisfaction mais aussi une certaine appréhension, du fait de la brutalité de la répression policière, que nous avons accueilli, en 2008, la « révolte du bassin minier de Gafsa qui représentait une étape décisive de la protestation populaire contre le régime dictatorial de Ben Ali. Presque invisible sur le plan médiatique international, suscitant peu de réactions de la part des gouvernements étrangers, notamment européens, nous avions décidé de relayer l’information et d’exprimer notre soutien aux manifestants du bassin minier et aux nombreuses victimes des exactions policières.

Lorsqu’en décembre 2010 ont éclaté les protestations populaires dans les régions de Sidi-Bouzid et de Kasserine, qui se sont étendues rapidement à l’ensemble du pays, nous avons tout de suite compris l’importance de l’enjeu (la chute de la dictature) et organisé un peu partout en France et en Europe des actions de solidarité avec les citoyens tunisiens. Nous avons fait ce choix en dépit d’une attitude souvent timorée de nos propres gouvernements, préoccupés davantage par la survie du régime de Ben Ali que par celle du peuple tunisien.

C’est avec joie que nous avons appris, le 14 janvier 2011, la fuite du dictateur et l’amorce du processus de transition démocratique, ouvrant une espérance non seulement pour les citoyens tunisiens mais aussi pour les peuples de la région. Plus qu’un « modèle », la Tunisie est devenue une source d’inspiration démocratique pour l’ensemble des sociétés arabes vivant encore, en ce début de XXIe siècle, sous le joug de régimes tyranniques.

Conscients que le passage de la dictature à la démocratie constitue un processus long et sinueux, nous continuons à appuyer l’ensemble des initiatives visant à rétablir les libertés publiques, à assainir le système judiciaire, à demander une meilleure redistribution de la rente économique en faveur des régions marginalisées, à obtenir droits et réparations pour les victimes de la dictature et de la terrible répression de décembre 2010 et janvier 2011. En deux mots : instaurer un véritable régime républicain, social et civil. Si elles ne se font pas sans difficulté, et si l’acheminement vers une seconde République tunisienne s’avère parfois chaotique, deux étapes de la transition démocratique ont déjà été prometteuses : l’abolition du régime du parti unique, et un processus électoral exemplaire qui a permis la désignation au suffrage universel direct d’une Assemblée constituante représentant l’ensemble des familles politiques et philosophiques du pays.

Or, aujourd’hui, le processus démocratique paraît en panne, sinon en crise profonde. Une véritable justice indépendante tarde à se mettre en place ; la réforme des médias est inachevée ; les mouvements sociaux des régions intérieures ont été souvent traités, par les différents gouvernements de transition, sous le seul jour du registre sécuritaire ; le pays se divise jour après jour selon une ligne de clivage opposant les islamistes à leurs adversaires laïques. L’assassinat de Chokri Belaïd, militant de la gauche démocratique, le 6 février 2013, marque ainsi un tournant tragique. L’usage de la violence politique pour régler les différends, le retour à la vision binaire et manichéenne islamistes/laïques, l’absence de dialogue national mais, plus encore, la tentation de revenir à des solutions autoritaires, nous paraissent inquiétantes. La culture de la peur, caractéristique de la période Ben Ali, reprend progressivement ses marques.

C’est parce que nous avons toujours exprimé notre soutien inconditionnel aux citoyens tunisiens dans leurs luttes pour la démocratie et contre l’autoritarisme, y compris dans les heures les plus noires, que nous tirons aujourd’hui ce signal d’alarme : le peuple tunisien n’a pas chassé un dictateur pour en mettre un autre à sa place. Les solutions autoritaires, le recours à l’Homme providentiel, la tentation de la violence politique ne peuvent conduire le pays qu’au chaos, mettant à bas l’expérience démocratique. Ainsi, nous espérons que les Tunisiens retrouveront le chemin du dialogue national, poursuivront le processus constitutionnel en cours, et feront mentir les paroles de ceux qui pensent que la révolution tunisienne n’a été qu’une « récréation démocratique » d’un peuple immature et rétif à la culture des droits de l’Homme. La Tunisie démocratique n’est pas simplement une illusion ou une simple parenthèse de l’Histoire du monde arabe. La révolution tunisienne a ouvert une espérance démocratique pour l’ensemble des peuples de la région. Nous ne la laisserons pas tomber.

Pour signer cet appel, cliquez ici

 

 

Premiers signataires :

Bariza Khiari, vice-présidente du Sénat, sénatrice de Paris
Sergio Coronado, député des Français de l’étranger, Assemblée nationale
Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne, Directrice d'études à l'EPHE (Sorbonne)
Malika Benarab-Attou, députée européenne.

Pouria Amirshahi député des Français de l'étranger, Assemblée nationale
Yannick Jadot, député européen

Nilüfer Göle, directrice d’études à l’EHESS
Saadallah Khiari, cinéaste
. Marc Cheb Sun, auteur et éditorialiste
Gilbert Meynier, ancien maître de conférences à l'université de Constantine. Professeur émérite de l'université de Nancy II

. Wajdi Limam, Président de l’association Uni*T (Union Pour la Tunisie)
Vincent Geisser, président du CIEMI (Centre d’études et d’information sur les migrations internationales)
Nicolas Dot-Pouillard, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 16:47
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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 12:54

Merci Chokri !

Pour suivre la cérémonie d'enterrement

Merci Chokri ! 

 
 

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Chokri Belaid au panthéon de Tunisie

 

http://mag14.com/images/stories/2013/Fevrier/cercueil-chokri-belaid.jpgChokri Belaid est mort. Son assassinat a soulevé une immense vague de protestation dans le pays. La houle a même dépassé nos frontières. Les Tunisiens l’accompagnent, ce vendredi, à sa dernière demeure, au cimetière du Jellaz. L’écrivain Abdelaziz Belkhodja a voulu lui rendre ce dernier hommage.

*******

Au carré céleste des héros de la Nation, Chokri Belaïd rejoint tous ceux qui ont voué leur vie à la Tunisie. 
Enfin tranquille, après une vie tumultueuse, douloureuse, mais belle à ravir, il avance dans les champs 
célestes vers le paradis des militants, l'un des carrés les plus chéris de Dieu.
Là, il verra une porte s'ouvrir et un très vieil homme avancer vers lui. 

Bourguiba, ravi de voir, enfin, un très grand militant, un type de sa trempe, lui lance:
- Déjà? A la force de l'âge?
Chokri regarde avec curiosité Bourguiba. La proximité des grands exclut l'animosité. 
Il n'avait que 20 ans quand Bourguiba avait été déposé, mais il avait connu la police politique et les geôles du Zaim. Il répond :
- Oui, déjà!
- Qui?
- Ceux que ton successeur a sauvés de l’échafaud que tu as dressé pour eux.
- Ne me parle pas de celui-là. C'est la honte de ma vie, il a tout raté...
- Tu as bien raté ta sortie toi, non?
- Oui, mais je n'ai jamais failli à mon devoir envers ce pays.
Chokri hocha plusieurs fois la tête:
- Oui Monsieur, oui, tu as failli.
- Comment ça?

- Plusieurs fois… tenez, en 1981, aux législatives, vous avez bourrés les urnes!
- Ils avaient utilisé Dieu… déjà ! Je ne pouvais pas les laisser cette concurrence déloyale !!
Chokri hocha la tête :
- Ils l'ont refait, cette fois aussi… Mais… vous avez jeté le bébé avec l'eau du bain, vous avez éliminé les démocrates aussi!
- Ils flirtaient ensemble!
- Déjà? 
- Oui, déjà ! Tu vois, jeune grand homme… ce que je voulais, c'était faire évoluer les mentalités !
- Au détriment de la liberté ? La seule chose que vous faites évoluer au détriment de la liberté, c'est l'intégrisme !
Confondu, Bourguiba déclara :
- J'avais jugé que le temps n'était pas venu. Oui… maintenant je sais. 
- Et quelle est votre opinion… aujourd'hui que vous le savez?
- Je n'ai jamais vu les Tunisiens aussi dignes et forts, ils se battent comme des lions. C'est beau, presque plus beau que l'Indépendance! C'est le prix de la liberté, du savoir, de la civilisation…
- Vous regrettez quelque chose Zaim?
- Oui, je regrette surtout d'avoir écouté les panégyristes, d'avoir ignoré les lions, de les avoir assimilé aux hyènes.
Emu, Bourguiba se tourna et s'en alla se reposer sur un rocher céleste. 
Chokri l'interpella :
- Président Bourguiba !
Ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas appelé ainsi. Bourguiba se retourna, ravi.
- Oui.
- Il faut qu'on se mette au travail, ensemble.
- Ensemble? Toi et moi? 
Bourguiba était fort étonné de cette proposition, mais un sourire à peine perceptible rayonnait son visage.
- Marier la gauche et le Destour?
- La raison est souvent plus fiable que la passion, mais nous avons surtout quelque chose à sauvegarder, quelque chose qui dépasse toutes les incompatibilités.
Bourguiba le regarda droit dans les yeux et lui demanda:
- Et quelle est cette chose?
- Notre chère, notre grande, notre magnifique Tunisie qui, lorsqu'elle se réveille, bouleverse le monde…
- Tu as dit le mot magique, Chokri, viens… entre…
Une porte venue de nulle part apparut, Chokri avança et entra.
Une table gigantesque réunissait une exceptionnelle assemblée : Farhat Hached, Mohamed-Ali El Hami, El Bahri Guiga, Mahmoud El Matri, Salah Ben Youssef, Ali Ben Ghedahem, Daghbaji, Aboul Qacem Chebbi, Abdelaziz Thaalbi, Tahar Haddad, Ali Bach Hamba… Chokri Belaid en reconnut plein d'autres, des gens de toutes les époques. Il avança. Un tonnerre d'applaudissement retentit, il avança encore, salua les uns et les autres et prit sa place au panthéon de la Tunisie.

Ne vous demandez jamais pourquoi Dieu aime la Tunisie et la protège. 
Dans l'assemblée céleste, les grands hommes de cette terre sont légion. mag14

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 19:45
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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 17:07

 Le corps de Chokri Belaid acheminé vers la maison paternelle

 

Le père de Chokri

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Basma Khalfaoui, veuve de Chokri 

La seour de Chokri
صور نقل جثمان شكري بلعيد من منزله إلى منزل والده 

Devant la maison de Chokri

 

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"Belaïd était menacé par l'aile armée d'Ennahda"

 

http://referentiel.nouvelobs.com/file/5205733.jpg

 

Chokri Belaïd, qui dirigeait le parti des Patriotes démocrates et était une des figures de l'alliance de mouvements de gauche appelée le Front populaire, a été tué de plusieurs balles en sortant de chez lui à Tunis mercredi 6 février dans la matinée. C'est le premier assassinat du genre depuis la révolution qui a provoqué des protestations dans plusieurs villes du pays et des attaques contre des locaux du parti islamiste au pouvoir Ennahda.

La rédactrice en chef tunisienne du site d'information indépendant "Kapitalis", Zohra Abid, était une amie proche de Chokri Belaïd. Sous le choc, elle accuse le parti au pouvoir, Ennahda, d'être derrière cet assassinat. 

Vous étiez une proche de Chokri Belaïd. Que pouvez-vous me dire de lui ?

- C'était mon ami, c'était un grand homme, c'était un vrai militant. C'était l'une des rares personnes qui tenait bon contre le pouvoir et qui disait la vérité. Aujourd'hui, il a laissé les pauvres, les travailleurs et ses deux petites filles en bas-âge orphelins. Toute la Tunisie le pleure. A l'heure où je vous parle, les gens ont quitté leurs bureaux pour gonfler la foule des manifestants. Il y en a devant le siège du ministère de l'Intérieur, devant l'hôpital où sa dépouille a été transportée pour l'autopsie. Dans son quartier, devant sa demeure, à el-Nasr. Devant le théâtre musical de Tunis...

Pour nous, pour toute la Tunisie, c'est un symbole pour les gens pauvres, pour les gens qui ont fait la révolution de la dignité, de la liberté d'expression. Hier encore, il a donné une conférence de presse au siège du syndicat des journalistes où comme toujours il a défendu les pauvres, la cause des femmes, des journalistes, des artistes, des gens libres.

Son frère a accusé les islamistes au pouvoir du parti Ennahda d'être responsables de ce meurtre. On parle de la milice pro-islamiste de la Ligue de protection de la révolution (LPR)...

- Chokri Belaïd a toujours été menacé par les salafistes, par la LPR, l'aile terroriste et armée d'Ennahda. On voulait le faire taire. Le week-end dernier, il a été passé à tabac dans la région de Kef, lors d'une réunion du parti des patriotes démocrates. Il y a eu 11 blessés. C'était le jour même de l'attaque à Kairouan par des salafistes, d'un meeting du parti Al-Jomhouri, de Maya Jribi. Depuis, il y avait des salafistes et des gens armés du LPR. Hier soir encore sur Nessma TV, il a dénoncé les menaces qui pesaient sur lui.

Pourquoi impliquer Ennahda ?

- Tout le monde le sait. La LPR est la milice d'Ennahda. Il ne faut plus le cacher. Elle s'est constituée pendant la révolution. Après les élections, ces milices ont été rejointes par des gens qui sont aujourd'hui au pouvoir. Et elles sont impunies.

Il y a trois jours, Ennahda a, dans un communiqué, souhaité la libération des personnes impliquées dans le meurtre du coordinateur de Nidaa Tounès. Aujourd'hui, Ennahda essaie de faire profil bas, en déclarant que c'est un assassinat politique.

J'enlève ma casquette de journaliste et en tant que citoyenne tunisienne, je dis que nous en avons marre de ces gens qui ont un double discours. Aujourd'hui, ils sont démasqués.

Que demandez-vous aujourd'hui ?

- Que ceux qui sont à la tête des ministères régaliens soient dégagés. Parce qu'ils sont incapables d'assurer la sécurité dans le pays. Je souhaite qu'ils passent la main à d'autres personnes, des technocrates qui ne dépendraient d'aucun parti en attendant les prochaines élections (le Premier ministre tunisien a annoncé dans la soirée qu'il allait dissoudre le gouvernement dominé par les islamistes et d'en former un autre avec des compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais, ndlr).

Avez-vous personnellement peur ?

- J'ai été menacée plusieurs fois. On a cassé ma voiture. J'ai été battue à plusieurs reprises. J'ai dépassé la peur. S'ils veulent nous tuer, qu'ils le fassent. Ce n'est pas le premier assassinat, ce ne sera pas le dernier. Mais, on ne doit pas baisser les bras. Tous ensemble, la colère nous tient. La honte aussi. La Tunisie, ce n'est pas la Somalie. La Tunisie n'a rien à voir avec le wahhabisme des salafistes. C'est un pays moderne et intellectuel. Il ne doit pas être gouverné par des criminels. tempsreel.nouvelobs

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Une Rue qui  fait pleurer ...

Une rue en révolte ... Tunis, 07-02-2013
Le mot de Jalel Brik 
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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 04:34

 

 

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La veuve de Belaid : «Nous ne les combattrons pas par le sang»

http://mag14.com/images/stories/2013/Fevrier/veuve-belaid.jpg

«L'assassinat de mon mari est un coup dur pour la Tunisie et frappe fortement l'opposition et le processus démocratique pluraliste » a affirmé, mercredi, Mme Besma Khalfaoui, la veuve du défunt Chokri Belaid, secrétaire général du Mouvement des Patriotes Démocrates Unifiés.

 «Mais nous ne les combattrons pas par le sang, nous combattrons par la parole et par la preuve» a-t-elle souligné dans une déclaration rapportée par l’agence Tap. Elle rappelle cependant que son mari a été «menacé plusieurs fois et avait lancé des avertissements à maintes reprises, sans résultat. On lui répondait qu'il devait assumer le fait d'être un opposant à Ennahdha ». « Chokri Belaid était fidèle aux principes de la révolution, il a défendu le droit du citoyen à la dignité et à la liberté jusqu'à son dernier souffle », a-t-elle affirmé. mag14

 

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http://referentiel.nouvelobs.com/file/5202716.jpg

 

 

LE POINT A 17H41 GMT - L'assassinat par balles de Chokri Belaïd, figure politique de l'opposition tunisienne, a déclenché des manifestations de colère contre le pouvoir islamiste et de violents heurts avec la police à Tunis.

Cet assassinat laisse craindre un nouveau cycle de violences dans un pays en proie depuis des mois à une crise politique. Quatre partis d'opposition ont appelé à une grève générale demain jeudi, date probable des obsèques du défunt. FIN DU DIRECT

16H32 GMT - Responsabilité - Le chef du Parti républicain, Nejib Chebbi, estime que "le ministre de l'Intérieur assume personnellement la responsabilité de l'assassinat de Chokri Belaïd, car il le savait menacé et n'a rien fait".

16H30 GMT - Obsèques jeudi ? - Les partis d'opposition qui ont appelé à la grève générale pour le jour des obsèques de l'opposant, prévues - a priori jeudi - exigent le départ du ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, membre du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement.

16H10 GMT - Renforts - Après une vingtaine de minutes d'affrontements, des renforts d'une centaine de policiers casqués et armés de matraque chargent les quelque 150 manifestants qui prennent de nouveau la fuite dans les rues adjacentes. Des dizaines de policiers patrouillent à moto et en camionnette sur l'avenue Bourguiba, où la circulation automobile est arrêtée.

Affrontements

16H00 GMT - Barricades - Les manifestants érigent des barricades à Tunis malgré les tirs de lacrymogènes. Un blindé de la garde nationale tire des salves de gaz alors que les manifestants utilisent poubelles, tables de café, barbelés et barrières pour bâtir leurs barricades, témoigne Antoine Lambroschini de l'AFP.

15H59 GMT - NOUVEAUX HEURTS VIOLENTS A TUNIS.

15H27 GMT - QUATRE PARTIS D'OPPOSITION APPELLENT A UNE GREVE GENERALE DEMAIN JEUDI ET SUSPENDENT LEUR PARTICIPATION A LA CONSTITUANTE (ANC). Le Front populaire (gauche), le Parti républicain, Al Massar et Nidaa Tounes (centre) ont adopté ces décisions en réponse à l'assassinat de Belaïd à l'issue d'une réunion de concertation, explique à l'AFP un chef du parti républicain, Nejib Chebbi.

14H53 GMT - Retour au calme? - L’avenue Bourguiba a retrouvé son calme mais les policiers continuent de pourchasser des manifestants dans les rues et ruelles alentour.

14H23 GMT - AFFRONTEMENTS ENTRE POLICIERS ET MANIFESTANTS A TUNIS. Les manifestants jettent des pierres sur les policiers qui répliquent avec des lacrymogènes et de violents coups de matraque pour disperser la foule. Quelques dizaines de personnes protègent l'ambulance bardée de drapeaux tunisiens malgré les nuages de gaz sur l'avenue Habib Bourguiba.

14H12 GMT - "Chute!" - "Le peuple veut la chute du régime!", scandent les centaines de manifestants rassemblés autour du véhicule transportant la dépouille de Chokri Belaïd qui fait halte devant le ministère de l'Intérieur, symbole de répression pour les opposants..

 

14H07 GMT - LA FOULE ACCOMPAGNE LE CORPS DE L'OPPOSANT, TRANSPORTE EN AMBULANCE DANS LE CENTRE DE TUNIS.

Dépouille

13H44 GMT - "Ennemis de la révolution" - Depuis Strasbourg, le président tunisien a dénoncé un "odieux assassinat" en étouffant un sanglot. "Nous refusons ce message et nous continuons à démasquer les ennemis de la révolution", a déclaré Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes d'Ennahda. Marzouki doit rentrer d'urgence à Tunis après son intervention au Parlement européen où son discours en faveur de la démocratie a suscité une rare vague d'émotion.

Le chef de l'Etat a par ailleurs jugé "exagérées" les accusations portées par le frère de la victime contre Ennahda. "L'objectif de ceux qui ont commis ce crime odieux, c'est que les Tunisiens s'accusent les uns les autres".

13H30 GMT - LA POLICE TIRE DES GAZ LACRYMOGENES SUR LES MANIFESTANTS A TUNIS. La police réplique après avoir essuyé des jets de bouteilles. Des nuages de gaz envahissent l'avenue Bourguiba où les policiers tentent de disperser les manifestants à coups de matraque. Les incidents ont éclaté alors que les proches de l'opposant assassiné s'apprêtaient à s'engager sur l'avenue Bourguiba avec la dépouille à bord d'une ambulance pour y rejoindre les manifestants. "C'est un fils du peuple, c'est normal qu'il passe sur l'avenue Habib Bourguiba", a déclaré à l'AFP Moufida Abbassi, journaliste et amie de la victime.

13H15 GMT - "La parole et la preuve" - "L'assassinat de mon mari est un coup dur pour la Tunisie et frappe fortement l'opposition et le processus démocratique pluraliste", affirme la veuve de Chokri Belaid, Besma Khalfaoui, à l'agence officielle TAP. "Nous ne les combattrons pas par le sang, nous combattrons par la parole et par la preuve", a-t-elle lancé en précisant que son mari avait été "menacé plusieurs fois et avait lancé des avertissements à maintes reprises, sans résultat".

13H12 GMT - Paris préoccupé - Le président Hollande, qui doit se rendre en mai en Tunisie, a condamné le meurtre "avec la plus grande fermeté" et fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans le pays. "Ce meurtre prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses et les plus libres", a-t-il ajouté.

Auparavant, le maire de Paris Bertrand Delanoë, très lié à la Tunisie, avait fait part de sa "consternation" et de son "inquiétude".

13H01 GMT - Saccage - A Mezzouna, près de Sidi Bouzid, à Gafsa, (centre), Kef, Mezzouna et Monastir, des manifestants ont incendié et saccagé les locaux d'Ennahda, selon un correspondant de l'AFP sur place et des témoins. A Sidi Bouzid, Kasserine, Béja et Bizerte, des foules manifestent également leur colère. A Sfax, deuxième ville du pays, 3.000 personnes ont manifesté dans le calme selon un journaliste de l’AFP.

Foule en colère

13H00 GMT - TV - La télévision publique montre des images de la voiture percée de plusieurs balles de Chokri Belaïd et d’une flaque de sang sur le trottoir.

12H55 GMT - Rassemblement - Environ 4.000 personnes manifestent leur colère devant le ministère de l'Intérieur sur l'avenue Habib Bourguiba, l'axe central de Tunis et haut lieu de la révolution de janvier 2011. Ils sifflent et scandent "Le peuple veut une nouvelle révolution" ou "La chute pour Rached Ghannouchi, le criminel du peuple", rapporte Antoine Lambroschini, correspondant de l'AFP en Tunisie.

12H38 GMT - En fuite - La police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient de prendre d'assaut le siège de la police à Sidi Bouzid, berceau de la révolte de 2011, dans le centre-ouest. Quelque 200 protestataires ont attaqué ce commissariat et les policiers ont répliqué avec les gaz avant de prendre la fuite.

12H35 GMT - "J'accuse" - Le frère de Chokri Belaïd voit la main d'Ennahda derrière le meurtre. "J'accuse (le chef d'Ennhada) Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner mon frère", a-t-il déclaré, sans plus d'explication pour étayer cette accusation aussitôt rejetée par Ghannouchi. "Ils (les auteurs du crime) veulent un bain de sang mais ils ne vont pas réussir", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le Premier ministre islamiste, Hamadi Jebali, a quant à lui dénoncé le meurtre, y voyant un "acte de terrorisme". Des locaux du parti Ennahda ont été attaqués dans au moins trois villes de Tunisie, alors que les partisans de Chokri Belaïd, l'opposant tué, accusent ce parti d'être responsable du meurtre.

12H30 GMT - Abattu - Chokri Belaïd, 48 ans, critique acerbe du gouvernement, a été tué en sortant de chez lui ce matin de trois balles tirées à bout portant. Son agresseur portait un vêtement de type burnous, sorte de long manteau traditionnel en laine avec une capuche pointue, selon le Premier ministre Hamadi Jebali.

EN DIRECT - Des heurts ont éclaté en Tunisie après la mort par balles d'une figure de l'opposition de gauche, Chokri Belaïd, farouche opposant aux islamistes. Cet assassinat, le premier du genre depuis la révolution, a provoqué des manifestations dans plusieurs villes et des attaques contre des locaux du parti islamiste au pouvoir Ennahda, accusé du meurtre par les partisans de Chokri Belaïd.

Le président Moncef Marzouki, en visite en France, a dénoncé un "odieux assassinat" et annulé sa participation au sommet islamique du Caire pour rentrer d'urgence en Tunisie dans un contexte d'instabilité politique croissante.

--- LE CONTEXTE POLITIQUE --- :

- La Tunisie est plongée dans une crise politique, faute d'un compromis sur la future Constitution qui bloque l'organisation de nouvelles élections, alors que des membres de la coalition gouvernementale réclament un remaniement pour retirer aux islamistes des ministères régaliens.

- Face à l'impasse, les violences se sont multipliées et plusieurs opposants ont accusé des milices pro-pouvoir, la Ligue de protection de la révolution, d'orchestrer des heurts ou des attaques contre l'opposition. Ce mouvement est accusé d'avoir tué en octobre l'opposant Nidaa Tounès. tempsreel.nouvelobs


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Trois questions à Moncef Marzouki...

http://www.kapitalis.com/images/marzouki_6.jpg

«Nous sommes dans un même bateau. S'il coule, nous coulerons tous ensemble» (dixit Moncef Marzouki).

Qui a dit à monsieur le président provisoire de la république que les Tunisiens acceptent de couler et, surtout, de couler à cause (et avec) les irresponsables à la barre du bateau?

Une crise dont il faut être fier

Dans son discours du 4 février, M. Marzouki considère que la Tunisie d'aujourd'hui est une démocratie et que le résultat de 2 ans de transition est très brillant. Il compare la transition en Tunisie à celle du Portugal des années 1970, qui a duré 8 ans, et à celle de la France des 18e et 19e siècles, qui a duré 70 ans. Voudrait-il dire que la transition tunisienne devrait durer la moyenne des durées des deux exemples cités, c'est-à-dire 39 ans?

Le président provisoire – qui dure – nous rassure qu'aucun parti ne veut accaparer le pouvoir ou imposer ses convictions et que tous sont contents de coopérer pour le meilleur du pays... Cette crise est une crise d'un genre nouveau, créatrice de nouvelles institutions et de nouvelles mentalités pour bâtir la Tunisie de demain... Il faut être fier de cette crise, nous dit-il.

En fait, la crise politique actuelle met à la lumière du jour, même pour les aveugles, l'incompétence et la médiocrité inégalées de ceux et celles qui forment le gouvernement le plus nombreux jamais constitué dans l'histoire de l'humanité.

Pour masquer cet échec cuisant d'une bande d'incompétents, le président provisoire se cache courageusement, comme à son habitude, derrière «la responsabilité de tout le monde».

En fin de compte, son discours est plutôt destiné aux irresponsables de la «troïka» et non pas aux Tunisiens qui vivent une réalité autrement désastreuse. C'est la fuite en avant d'un Moncef Marzouki qui vit dans une bulle, à moins qu'il vive dans un autre pays que celui de ses administrés.

Un terrain de chasse des psychopathes wahhabites

La Tunisie est devenue le terrain de chasse préféré des psychopathes wahhabites, invités par leurs affidés tunisiens avec pour mission de les aider à mettre le pays sous la coupe bien réglée de l'extrémisme religieux et de l'obscurantisme intellectuel des «khawenjis» ou Frères musulmans. Ces Tunisiens, qui n'arrêtent pas de faire le commerce de l'islam, sont plutôt des malades mentaux, apprentis de la religion et néophytes en politique, dont la seule expertise réside dans la plomberie dictatoriale, annonciatrice d'une culture de destruction massive : la «ghannoucrature».

J'ai juste trois questions à poser au président provisoire de la république bananière qu'est devenue la Tunisie:

1. Etes-vous satisfait de ce qui arrive à la Tunisie d'après la «révolution», avec le tsunami des problèmes politiques, sociaux et économiques dans lesquels ce pays patauge depuis les élections du 23 octobre 2011 comme dans un marécage puant sur fond de corruption et de crimes contre la république?

2. Voulez-vous que l'histoire retienne votre nom – à tort ou à raison – comme celui qui a favorisé la descente en enfer de notre chère patrie, à cause de votre passivité et de votre opportunisme (certains diront «votre cynisme et immaturité politique»)?

Un bricolage destructeur

Si vous arrivez à répondre par NON aux deux questions précédentes, alors je vous demande: faites quelque chose d'autre, non pas pour vous faire élire à la tête d'un pays qui n'existera plus mais pour remettre un pilote compétent dans l'avion afin de corriger la trajectoire avant le crash annoncé.

Stop à l'opportunisme cynique! Stop à l'amateurisme qui tue! Stop au bricolage destructeur du modèle sociétal tunisien! Stop à l'extrémisme religieux! Stop aux crimes politiques! Stop à la destruction de ce qui reste de notre économie et de notre indépendance fragile! Stop à la culture de l'incompétence et de la médiocrité! Stop au nivellement par le bas! Stop au pourrissement généralisé...

Réveillez-vous, si vous prétendez être un vrai démocrate, et imposez – malgré vos prérogatives limitées (que vous étiez pressé d'accepter) – les choix qui s'imposent au lieu d'essayer de ménager la chèvre et le choux, sinon c'est le loup qui avalera tout le monde. Soyez responsable et arrêtez de formuler des vœux pieux, passez à l'action ou taisez-vous à jamais!

3. Ou alors, attendez-vous le déluge final et le débarquement d'un gouverneur choisi par des puissances internationales pour lui remettre les clés de la maison afin d'instaurer un régime de protectorat ou d'occupation? kapitalis

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