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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 02:02

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Sur Place Tahrir, catholiques et musulmans accueillent la nouvelle année en scandant  « Non au pouvoir militaire … »

 

 

 

La leçon commence, ouvrez les cahiers.

En partant de la droite, écrivons ensemble la date : mardi 25 janvier 2011

Écrivez le titre au milieu de la ligne, d’une écriture pouvant contenir l’Univers : Révolution

La leçon commence, ouvrez les cahiers.

Quelques jeunes, tendres comme de verts rameaux, aspiraient à la lumière

Ils l’appelèrent de toutes leurs voix et le silence en fut ébranlé

Sous leurs pas, s’est soulevée la poussière de la nation

Ce pays qui leur avait tant manqué embrassait leurs pieds et leur donnait l’accolade,

Alors, pendant qu’augmentait le martèlement des pas, le sol de la patrie s’est écrié

« Où étiez-vous pendant toutes ces années, enfants prodiges ? »

La réponse vint des rues d’Imbaba, des cachots des prisons,

De l’Horloge de l’Université, des ruelles des quartiers de la Sayeda,

De Dar el-Salam et de la Citadelle, et de chaque parcelle de notre terre :

Nous sommes là désormais, nous voici aujourd’hui.

Ô patrie, ouvre-nous tes bras et laisse nous enseigner au monde

Ce qu’est une parole d’homme, ce qu’est une révolution.

La leçon commence, ouvrez les cahiers.

Un point de sang et à la ligne, la question est posée : combien coûte le souffle de la liberté ?

La réponse vous viendra du pont Qasr el Nil.

Et le sang coula du cœur d’une branche humide de rosée,

Qui avait offert son sein aux balles brûlantes des fusils

Et qui d’une voix vibrante scandait sans mensonge ni falsification

‘’ Pacifique, pacifique, pacifique, pacifique’’.

Les balles jaillirent des fusils, elles visaient les cœurs

Jeunes gens, le brave est tombé et, sur l’asphalte, on a versé le musc

Notre ciel l’accueillit cette nuit-là en jeune marié, le souffle de la liberté se paye au prix du sang

Le souffle de la liberté se paye d’un jeune marié. "Maman, lance un youyou et allume les lanternes !"

La leçon commence, ouvrez les cahiers.

Des jours ont passé et nous habitons au cœur de la place. Nous n’en partirons pas.

Nous le clamons autant de fois qu’il y a d’étoiles dans le ciel,

Autant de fois qu’il y a de grains de sable sur cette terre, et de rochers,

De campagnes et de déserts, de rues et de ruelles, de maisons, de toits et d’habitants

Autant de fois qu’il y a de mouchoirs d’adieu,

Ces mouchoirs avec lesquels nous saluons nos êtres chers

Lorsqu’ils partent à l’hôpital, en prison ou sur une embarcation,

Autant que les gémissements qui accompagnent la délivrance de nos enfants à naître.

Nous n’en partirons pas. « C’est lui qui partira, pas nous, c’est lui qui ne comprend pas ! » 

Amenez les chars et les mercenaires, apportez les missiles et les canons,

Et dites ce que vous voulez : les gens ne vous croiront pas.

Car ce qu’ils comprennent, vous ne le comprenez pas,

Il y a si longtemps que nous n’avons pu garder la tête haute

Sentir que nous sommes des êtres humains, capables d’aimer,

Et voir dans nos yeux se refléter la flamme et le souffle oubliés.

Les gens nous montrent du doigt et disent : voyez, ce sont eux les Égyptiens.

La leçon commence, ouvrez les cahiers.

Depuis combien d’années attendons-nous que le soleil se lève ici ?

Ici ne signifie pas l’Orient, ici signifie la place Tahrir.

Je vois le soleil se lever de la place. Ouvrez-lui le chemin

Saluez-le et ne parlez pas davantage.

La leçon commence, ouvrez les cahiers.

Quelle est la différence entre le 25 janvier et un autre jour ?

C’est précisément la différence entre une personne qui serait morte

Et qui, revenant à la vie, se verrait devenir un autre être.

C’est la différence entre le goût de l’amertume et le goût de la vraie liberté

C’est l’image de la nuit chassée par l’aube et le chant des oiseaux

C’est celle d’une goutte de rosée sur la fenêtre d’une fillette rêvant du vent de printemps

C’est comme un homme mort de soif qui serait enfin désaltéré

Par le premier hourra échappé des lèvres d’une fille brune

Dont les cheveux volent de joie et dont les yeux laissent échapper

Une larme étrange disant adieu au premier martyr.

C’est la différence entre les vivants et les morts. Voyez-vous la différence ?

La leçon commence, ouvrez les cahiers.


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Déclaration Socialistes Révolutionnaires égyptiens

 L’Égyptesur la voie de la révolution

 

 

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Nous publions ci-après, pour information, un document programmatique de l’organisation égyptienne des Socialistes Révolutionnaires. Il a été mis en ligne sur le site e-socialists.net. Sa version anglaise l’a été le 27 décembre 2011. Nous avons déjà mentionné dans un article publié sur ce site en date du 25 décembre  («Egypte: une nouvelle phase dans l’affrontement politique et social») la campagne menée par les autorités militaires et les islamistes contre les Socialistes Révolutionnaires. Dans le même article, nous avions cité longuement leur riposte politique.


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Il est intéressant de prendre note que Al-Ahram Hebdo (28 décembre 2011-2 janvier 2012), dans un article intitulé « Accusations non fondées », affirme : « En guise de clarification de leur position et de leur vision de la révolution en Egypte, les membres du mouvement des Socialistes Révolutionnaires ont saisi l’occasion de la grande manifestation à la place Tahrir la semaine dernière [23 décembre] pour défendre la dignité des femmes en Egypte. Ils ont distribué leur bulletin publié par le Centre des études socialistes. « Cette campagne de désinformation est naïve et prouve que la mentalité de l’ancien régime règne toujours en Egypte. Cette mentalité est basée sur le fait de diaboliser toute force d’opposition. Il n’y a pas de renversement d’Etat, mais plutôt un renversement de régime. Après les derniers incidents, beaucoup de gens ont demandé le renversement de l’Etat qui tue son peuple. Ils veulent le pouvoir qui dirige le pays. Les idées ne sont pas un crime », assure Waël Khalil, militant politique. Et de préciser : « Le communiqué du mouvement socialiste est une réponse à cette campagne. Dorénavant, il sera difficile de tromper les gens. » Cet article traduit, de fait, le soutien que les Socialistes Révolutionnaires ont reçu de secteurs démocratiques contre les mesures répressives du pouvoir et la campagne de dénonciation des islamistes.


Le pouvoir militaire continue ses actions répressives et d’intimidation. Le 29 décembre 2011, 17 sièges d’ONG liées à la défense des droits de la personne humaine ont été occupés par les forces policières et militaires et leur matériel a été séquestré. Une conférence de presse a été tenue par 27 ONG le 30 décembre : à cette occasion, les organisations ont signé une déclaration condamnant « la campagne sans précédent » contre les militants politiques et les organismes de défense des droits humains. Elles ont dénoncé vivement « les violations honteuses des droits humains » par le Conseil suprême des forces armées (Ahram Online, 30 décembre 2011).


Quatre officiers de police et un officier non en fonction officielle, accusés d’avoir tué cinq manifestants les 28 et 29 janvier 2011, ont été acquittés par le tribunal du Caire, le jeudi 29 décembre. Or, c’était le premier jugement contre des officiers accusés d’assassinats de manifestants lors de la montée révolutionnaire de janvier, en particulier lors de la manifestation dite du « Vendredi de la colère » le 28 janvier 2011. Une manifestation est appelée par les familles des martyrs pour le samedi 31 décembre. Elle doit se dérouler devant le bâtiment de Haute Cour de justice, au Caire. Diverses organisations politiques et mouvements soutiennent cette manifestation. Ces événements reflètent une partie des affrontements politiques en cours en Egypte aujourd’hui.


L’arrivée du FMI en janvier 2012 – qui vient d’être annoncée – va mettre en lumière les choix de politique sociale et économique que les élites dominantes vont tenter de mettre en œuvre, en les présentant comme « prescrits par un pouvoir extérieur », comme à l’habitude dans ce genre de conjoncture.

 

La révolution égyptienne traverse une période extrêmement dangereuse. Celle-ci est pleine de possibles. Il y a, d’abord, les incessantes tentatives de la contre-révolution pour faire avorter la révolution : en allumant des conflits confessionnels et en créant un état de panique et d’insécurité afin de détourner les masses du processus révolutionnaire ; en préparant le terrain idéologique et pratique pour des représailles organisées contre le mouvement de masse par la racaille [le terme égyptien baltaguiya désigne les voyous, prisonniers de droit commun, etc. utilisés par le pouvoir pour attaquer les manifestant·e·s], la police et l’armée.


La crise économique joue un rôle contradictoire en ce qu’elle pousse, d’un côté, certaines fractions des masses à protester, occuper et faire grève, alors que, simultanément, de l’autre côté, elle conduit d’autres fractions de ces dernières dans les bras de la contre-révolution et de sa propagande qui instrumentalise l’idée selon laquelle c’est la révolution elle-même qui est la cause du chaos et de la crise économique.


Un deuxième facteur à l’œuvre dans cette phase cruciale réside dans le rôle joué par les forces politiques islamistes et libérales-réformistes qui s’efforcent de contenir la révolution dans les limites de la démocratie formelle. Ces forces sont convaincues qu’elles obtiendront une plus grande part du pouvoir et de la richesse sans porter atteinte à l’ancien système socio-économique. Elles flirtent ainsi, d’une part, avec le Conseil militaire [le Conseil suprême des forces armées dirigé par le maréchal Tantaoui et qui tient les rênes du pays] et les vestiges de l’ancien régime, faisant des promesses sur leur capacité à maîtriser et à mettre fin politiquement au mouvement de masse, cela dans la mesure où elles ne peuvent obtenir ce résultat par le biais de la répression. D’autre part, ces mêmes forces essaient de décourager les masses avec des promesses fallacieuses ayant trait à leur prétendue capacité à faire en sorte que leurs aspirations et leurs revendications pourront être satisfaites au moyen de l’instrument parlementaire traditionnel.


Le troisième facteur réside bien sûr dans le mouvement de masse lui-même : avec un mouvement des travailleurs et travailleuses à l’avant-garde, entouré par des mouvements de contestation des pauvres et des opprimé·e·s, dont les activités se poursuivent depuis le début de la révolution et qui ont atteint un niveau sans précédent durant les mois de septembre et d’octobre avec une vague de grèves massives impliquant 700’000 travailleurs et travailleuses pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte moderne. En outre, il y a eu des manifestations et des sit-in jamais vus, conduits par des pauvres Coptes, des Nubiens, le peuple du Sinaï [les Bédouins] et d’autres fractions de la société qui ont souffert d’une oppression organisée par le régime pendant des décennies.


Nous pouvons voir en ce moment trois ensembles de forces fondamentales à l’œuvre (bien qu’il s’agisse là d’une représentation assez simplifiée). Tout d’abord les forces de la contre-révolution, dirigées par le CSFA, les dirigeants d’entreprises ainsi que les vestiges de l’appareil de sécurité du régime qui préparent intensément d’amples attaques armées contre le mouvement révolutionnaire de masse afin de rétablir l’ancien régime accompagné de quelques modifications superficielles.


Il y a en, ensuite, les forces qui furent opposées à l’ancien régime, conduites par les Frères musulmans, lesquels souhaitent maîtriser et mettre fin à la révolution en utilisant le parlement. Ils comptent sur leur capacité et sur leur expérience en termes d’organisation ainsi que sur leur large soutien au sein des masses.


Le troisième ensemble de forces, enfin, est celui qui entend poursuivre et approfondir la révolution et la transformer en une complète révolution sociale. Au centre de cet ensemble se trouve le mouvement ascendant des travailleurs et travailleuses, lequel à fait la démonstration d’une force, d’un activisme et d’une conscience à un degré qui terrifie non seulement la bourgeoisie égyptienne, mais aussi la bourgeoisie mondiale (il suffit d’observer les reportages dans les journaux à travers le monde sur le danger que représente le mouvement des travailleuses et travailleurs égyptiens pour la stabilité à l’échelle internationale).


Dans la phase actuelle du processus révolutionnaire en Egypte, ces trois forces s’équilibrent. Les fissures s’accentuent au sein des forces de la contre-révolution et de l’appareil d’Etat en général et il devient plus difficile de les résorber dans un avenir prévisible. La révolution des masses égyptiennes a porté à cet appareil un coup dont il lui est difficile de se remettre. Le régime est encore debout, mais il est faible et ses dirigeants sont atteints d’un état de paralysie, de peur, d’hésitation et de désintégration. (Des exemples de cela peuvent être vus dans le chaos au sein de la police, les grèves menées par des caporaux de police, l’état de terreur qui règne parmi les officiers de l’armée sur la possibilité d’une division dans ses rangs et dans la paralysie du système judiciaire confronté à des revendications de « nettoyage » de l’institution et enfin par des grèves d’avocats.) Nous pouvons ajouter à cela la pression exercée par la crise économique, malgré la tentative du régime de l’utiliser dans ses objectifs de propagande pour attiser l’hostilité envers la révolution au sein de la classe moyenne et parmi les couches marginalisées par la révolution. La fragilité du régime croît de jour en jour.


Bien entendu, au cours des derniers mois le CSFA et les forces de la contre-révolution ont pris des initiatives et sont passés à des attaques directes, comme le massacre de la place Maspero [9 octobre 2011], l’arrestation de militant·e·s, l’escalade des compagnes médiatiques et propagandistes contre les forces révolutionnaires, y compris contre le mouvement des travailleuses et des travailleurs ainsi que contre les grèves. Le Conseil militaire et les vestiges de l’ancien régime ont évidemment utilisé avec intensité la période électorale pour fragmenter les forces de l’opposition et ouvrir la voie à des compromis ainsi qu’au retour (même s’il est limité) du Parti national démocratique [l’ancien parti de Moubarak, un des pivots du régime] comme un joueur clé sur la scène parlementaire, particulièrement en Haute Egypte et dans d’autres régions qui furent moins touchées par le séisme de la révolution égyptienne.


Ces développements constituent une menace pour la révolution égyptienne. Il est toutefois important de les mettre en perspective. Le Conseil au pouvoir n’a pas la capacité, en ce moment, de porter des attaques directes, de grande ampleur, contre les forces révolutionnaires et, en particulier, contre la classe laborieuse et les pauvres. La confiance en elles-mêmes et la capacité d’action que les masses égyptiennes ont acquises au cours de leur révolution ne peuvent être aisément écrasées. Un affrontement direct en ce moment entre l’armée et les masses risquerait de provoquer une division au sein de l’armée, le délitement du projet contre-révolutionnaire et peut-être même la chute du Conseil militaire lui-même.


C’est ici que le rôle des élections et des forces politiques réformistes entre en jeu. Le Conseil militaire a besoin d’un intermédiaire disposant d’une forte légitimité face à la rue égyptienne. Cet intermédiaire doit être capable d’absorber la colère des masses au travers de promesses de réformes et de changements. Si l’on se fonde sur le point de vue du Conseil militaire, c’est bien le scénario de la pièce que jouera le parlement à venir. C’est sur cette base que le Conseil militaire a fait et fera des concessions aux partis politiques de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie, conduits par les Frères musulmans. Il n’est pas dans les intérêts du Conseil militaire d’annuler les élections en ce moment.


Il est possible que les événements qui se sont déroulés le 18 novembre fournissent une indication claire des contradictions en cours [le vendredi 18 novembre, à dix jours des élections, les Frères musulmans et les salafistes organisèrent un rassemblement important sur la place Tahrir critiquant le pouvoir des militaires, notamment un document du gouvernement fixant les principes généraux de la future Constitution ; le même jour d’autres manifestations, de la gauche et des « forces laïques » se déroulèrent sur d’autres places du Caire]. En dépit des accords réalisés entre le Conseil militaire et l’opposition réformiste conduite par les Frères musulmans, des crises se préparent au sujet de la répartition du pouvoir entre la Confrérie qui va remporter les scrutins électoraux et le fait que la concentration exceptionnelle des pouvoirs et des privilèges économiques restera aux mains de l’armée et des groupes dominants d’hommes d’affaires qui étaient et demeurent une partie de l’ancien régime ou, plutôt, qui en sont le cœur. Cela apparaît avec clarté dans le document qu’Ali Selmi [1] a présenté [début novembre] qui garantit ces pouvoirs exceptionnels, ce qui réduirait à peu de chose l’autorité du parlement qui va entrer en fonction et maintiendrait la domination de l’armée et des vestiges de l’ancien régime. La Confrérie des Frères musulmans n’avait pas d’autre choix que d’organiser une large mobilisation politique afin de tenter de limiter ces assurances [attribuées au CSFA] ; elle a donc rejoint l’immense mobilisation politique du 18 novembre. Engager une mobilisation de cette ampleur signifie cependant susciter la colère révolutionnaire en général. Le mouvement populaire de protestation qui a explosé suite à la vague d’attaques menées contre certains de celles et ceux gravement blessés lors de la révolution et contre les familles des martyrs [les familles des personnes tuées par l’armée] s’est poursuivé lors des affrontements très durs dans la rue Mohammed Mahmoud [près des bâtiments gouvernementaux] avec la mort de plusieurs dizaines de martyrs et des centaines de blessés. Ces événements ont confirmé aux islamistes et au Conseil militaire que la colère révolutionnaire n’était pas sous contrôle.


Ainsi, les élections se sont tenues afin de délégitimer les manifestations révolutionnaires et de transférer la légitimité au parlement au sein duquel les islamistes sont en train de gagner une majorité, même s’ils sont ouverts aux négociations, aux manœuvres et prêts à offrir des compromis de sorte que l’Occident reçoive une suite e messages réconfortants. En outre, qui parmi nous peut oublier que les islamistes se sont assis en face d’Omar Suleiman [général issu de l’appareil des renseignements, placé par Moubarak au « nouveau » poste de vice-président douze jours avant sa chute], au cours de la révolution, pour négocier ? Qui peut oublier leur rôle dans les attaques qu’ils ont menées contre les grèves des travailleuses et travailleurs réclamant leurs droits après la révolution ? Ou encore l’utilisation par le Conseil militaire de cheikhs salafistes dans la « résolution » de problèmes confessionnels entièrement fabriqués, et le soutien qu’ils donnèrent au Conseil militaire à propos des amendements constitutionnels ; et pour finir leur refus de participer aux manifestations du « second vendredi de la colère » en mai ainsi que les deux rassemblements des 8 juillet et 19 novembre ? Il était ridicule de songer que les militaires quitteraient le pouvoir et transmettraient facilement la direction du pays aux islamistes. Tout comme il l’était de songer qu’ils ne défendraient pas les intérêts de la couche des hommes d’affaires et des investisseurs politiquement défaits qui contrôlaient l’économie du pays comme un cancer sous l’ère Moubarak. Les militaires défendent également leurs propres intérêts économiques dans la gestion de secteurs qu’ils contrôlent sans qu’existe un quelconque droit de regard. Ceux-ci concernent environ 30% de l’économie nationale, notamment dans l’agriculture, dans certaines firmes de l’industrie et des hôtels. Des jeunes soldats sont contraints de travailler dans ces secteurs pour rien. Il ne faut pas oublier non plus les milliards figurant dans le budget militaire et les revenus issus de l’aide étrangère.


Il est cependant à prévoir qu’un consensus va émerger entre, d’un côté, le Conseil militaire et certaines forces libérales qui ont été d’accord de participer au purement décoratif « Conseil consultatif » [mis en place par le CSFA] et, de l’autre côté, celui des islamistes, les Frères musulmans et les salafistes. Une façon d’assurer que toutes ces forces recevront une tranche du gâteau – aussi longtemps qui la situation reste dans cet « équilibre » tel que nous l’avons indiqué plus haut – sans avoir besoin de faire appel aux masses, lesquelles ont donné une leçon aux libéraux et aux islamistes en novembre en démontrant qu’elles n’étaient pas contrôlables et que leurs protestations étaient capables d’aboutir à des revendications réclamant la chute du CSFA lui-même.


En ce qui concerne les forces favorables à la poursuite et à l’approfondissement de la révolution, un important travail doit être réalisé pour qu’elles se développent comme un mouvement. Nous pouvons tenter de dresser un tableau des forces de la révolution – même s’il contiendra inévitablement des erreurs –, lesquelles se divisent en trois blocs principaux.


Le premier est constitué de la jeunesse des bidonvilles, des marginalisés et des chômeurs, rejoint par les Ultras [supporteurs organisés de clubs de football] ainsi que de nombreux jeunes indépendants et « anarchistes ». Certains d’entre eux ont participé à la révolution depuis son début et leurs rangs comptent la plupart des martyrs et des blessés. Ils ont tenté de se venger directement du Conseil militaire et de la police et imposèrent leur présence fortement lors des batailles du 28 juin, de la rue Mohammed Mahmoud autant que lors des rassemblements des 8 juillet et 19 novembre. Ils représentent un modèle de courage révolutionnaire et ont appelé directement à la chute du régime militaire, à l’épuration de la police ainsi qu’à la fin des procès militaires et à la satisfaction des droits des familles des martyrs et des blessés. Ils ne sont toutefois pas arrivés à formuler des revendications sociales, ni même à se solidariser avec les manifestations des travailleuses et travailleurs telles que les grèves des travailleurs des transports publics ou des enseignant·e·s.


Le deuxième bloc parmi les forces révolutionnaires a son centre de gravité dans les secteurs clés de la classe laborieuse égyptienne, les syndicats professionnels et indépendants, qui ont conduit de nombreuses batailles depuis 2006 et acquis beaucoup d’expérience dans le processus de protestation, lequel a culminé dans la bataille de la révolution, lorsqu’elle a porté, en février 2011, le coup mortel à Moubarak. Ce bloc a poursuivi ses mouvements qui ont atteint un sommet lors des grèves des conducteurs de bus, des enseignant·e·s, des travailleuses et travailleurs d’Egypt Telecom, des médecins ainsi que les centaines d’autres mouvements qui portent en leur sein les germes de la grève générale. Celle-ci ne peut toutefois se développer en raison de l’absence d’une organisation révolutionnaire des travailleuses et du manque de revendications faisant le lien entre les questions sociales et politiques, de sorte que ce bloc se tient à distance d’une participation organisée aux manifestations et rassemblements répétés contre le régime militaire.


Le troisième bloc est constitué des différents groupes révolutionnaires, allant des démocrates radicaux qui appuient des revendications sociales jusqu’à la gauche socialiste, dont on a vu qu’elle est entrée, depuis le rassemblement du 8 juillet, dans une période de coordination politique et organisationnelle efficace. La plupart de ces forces ont été en mesure de gagner des centaines de nouveaux membres et d’utiliser la situation de fluidité politique pour croître d’une façon significative. Elles demeurent, toutefois, relativement marginales sur la scène politique, manquant de la capacité à prendre des initiatives pouvant rassembler des forces plus larges, cela en dépit de leur participation dans la direction du rassemblement de novembre (et ses suites), ainsi que de leur soutien aux grèves et sit-in des ouvriers et employés.


La question qui se pose désormais est la suivante : comment les groupes révolutionnaires peuvent-ils réussir à élaborer un programme social qui transforme le slogan de justice sociale adopté par la révolution – et qui le distingue des libéraux et des islamistes – en des propositions concrètes et pratiques qui lient les questions touchant aux salaires, à la hausse des prix, au droit au logement, à l’accès aux soins, à l’éducation et à l’emploi avec la concrétisation d’un tel programme par un gouvernement révolutionnaire porté au pouvoir.


Bien que les islamistes (et particulièrement les Frères musulmans) aient inclus dans leur programme électoral des revendications sur la fixation d’un salaire minimum et maximum, ainsi que sur des impôts progressifs, le positionnement antérieur de la Confrérie sur les questions sociales indique que l’inclusion de ces revendications a pour seul but l’extension de son électorat. Il est bien connu que les dirigeants de la Confrérie ont d’énormes investissements économiques, qu’ils ont quitté le terrain de l’opposition aux politiques néolibérales déjà à l’époque de Moubarak, qu’ils ont défendu les [contre-]réformes agraires mettant fin aux limitations du montant de la rente à verser pour les paysans ayant un statut de fermier. Ils se sont aussi brutalement opposés aux grèves des salarié·e·s depuis la révolution de janvier (ainsi que le montre encore leur position au sujet de la grève des enseignant·e·s). En outre, ils ne se sont engagés dans aucune des batailles politiques contre le système au sujet des droits sociaux, des salaires, du chômage ou contre la liquidation de l’économie nationale par le programme de privatisations. Enfin, ils affirment un soutien total aux politiques favorables au libre marché dans les messages réconfortants qu’ils adressent aux Etats-Unis, à l’Occident et aux Etats du Golfe.


Par ailleurs, la grave crise économique en Egypte ainsi qu’au niveau mondial représente un défi qui signifie que toute tentative du gouvernement d’adopter des politiques économiques libérales est destinée à échouer en ce moment. Les réserves égyptiennes de devises chutent, les investissements ont cessé et le tourisme sera fortement atteint par la montée des salafistes. L’économie mondiale, qui est sujette à des coups sévères à la suite des politiques d’austérité menées par les gouvernements dans la plus grande partie du sud de l’Europe, est dans l’incapacité de tendre une main secourable au capitalisme égyptien en crise. Il n’y aura pas non plus de secours pour les capitalistes égyptiens en provenance des pays de l’est du Golfe, lesquels virent les flammes de la révolution éclairer leurs frontières au Yémen et à Bahreïn.


Afin de mener la révolution à la victoire, il est par conséquent nécessaire de se battre pour les thèmes suivants :

1° Construire un parti socialiste révolutionnaire enraciné chez les travailleuses et travailleurs, les paysan·n·e·s et les étudiant·e·s, en mesure de conduire les masses à la victoire. En conséquence, nous appelons les révolutionnaires égyptiens parmi les étudiant·e·s et les salarié·e·s à rejoindre les Socialistes Révolutionnaires qui se trouvent au milieu des luttes des révolutionnaires sur les places Tahrir dans tout le pays, dans les usines et sur les campus universitaires afin de réaliser les objectifs de la révolution : du pain, la liberté et la justice sociale jusqu’à la suppression de cette société de tyrannie, d’exploitation et de pauvreté et pour la construction d’une société socialiste qui inscrit les mots d’ordre de liberté et de justice sur ses bannières.


2° Construire un front révolutionnaire disposant d’un programme politique qui fasse sien les questions de justice sociale et qui lutte avec une perspective unifiée dans les quartiers, les usines, les syndicats, les villages et les campus universitaires pour la poursuite de la révolution sur le terrain. Un front qui fusionne avec des secteurs de la classe ouvrière, avec les syndicats indépendants et les associations professionnelles afin de développer leur dynamique revendicative ; et, de ce fait, de leur transmettre une dimension politique, visant à la chute de la coalition entre les militaires et les marchands de religion ; cela en mettant à nu l’opposition viscérale de cette coalition aux droits politiques, sociaux et économiques de tous les salariés et paysans pauvres.


3° Lutter avec les pauvres, les marginalisés ainsi qu’avec les familles des martyrs et des blessés afin que leurs droits soient reconnus. Lier leurs revendications politiques de mettre fin au régime militaire ainsi que leurs rassemblements et manifestations aux revendications sociales et économiques qui nécessitent un gouvernement révolutionnaire pour qu’elles soient réalisées.


L’articulation entre les questions économiques et politiques est d’une importance cruciale. L’application de la revendication de la mise en place d’un salaire minimum et maximum ne peut être réalisée sans un affrontement politique direct avec la classe dominante capitaliste et le Conseil militaire en raison de la contradiction entre les intérêts de l’Etat et de ses institutions qui servent la classe dominante et les intérêts des masses exploitées.


Enfin, le slogan que nous avons adopté – « le pouvoir et la richesse pour le peuple » – doit se traduire en un programme radical qui devienne une arme pour faire pression sur ce régime chancelant et place le parlement, dont l’objectif est de mettre un terme à la révolution, face à un siège populaire dès qu’il tiendra sa première assemblée. Ce programme doit affirmer l’existence de l’affrontement social au centre de la société ainsi que la contradiction entre le Capital, d’un côté (qu’il soit vêtu d’un costume ou non), et la classe laborieuse et les masses populaires, de l’autre.

C’est une révolution, jusqu’à la victoire.

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[1] Début novembre, le vice-premier ministre Ali Selmi présente un Document des Principes Constitutionnels octroyant à l’armée égyptienne des pouvoirs supra-constitutionnels. C’est la présentation de ce document qui est à l’origine des manifestations du 18 novembre. A la suite de celles-ci, Tantaoui s’est engagé à ce que des élections présidentielles se tiennent au printemps.

 

Les Socialistes Révolutionnaires, décembre 2011 

Source  alencontre


 

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L'Égypte se défend après les perquisitions dans des ONG


 

Les perquisitions de locaux de 17 ONG, dont... (Photo: Reuters) 

Les perquisitions de locaux de 17 ONG, dont trois américaines et une allemande, ont soulevé des protestations internationales. PHOTO: REUTERS

 

Le gouvernement égyptien a défendu dimanche les perquisitions menées la semaine dernière dans plusieurs locaux d'ONG égyptiennes et étrangères, en affirmant qu'elles opéraient de «manière illégale» dans le pays.

Cette position a été annoncée lors d'une conférence de presse des ministres égyptiens du Plan et de la Coopération internationale Fayza Aboul Naga et de la Justice Adel Abdel Hamid Abdallah, après les protestations internationales contre les perquisitions de locaux de 17 ONG, dont trois américaines et une allemande.

«Des associations étrangères ont ouvert de manière illégale des bureaux en Égypte après la révolution du 25 janvier, et ont violé la loi sur les associations» dans le pays, a déclaré Mme Aboul Naga.

Le 25 janvier est la date du premier anniversaire du début de l'insurrection contre le régime du président Hosni Moubarak, contraint de quitter le pouvoir le 11 février.

 

«Tous les pays du monde, dont les États-Unis, interdisent le financement des organisations ayant des activités politiques ou des activités liées à des partis politiques, et c'est ce qu'on appelle un financement politique», a-t-elle ajouté, en expliquant que la loi égyptienne interdisait ce genre de financement.

 

De son côté, M. Abdallah a affirmé «le souci de l'Égypte de voir ces organisations non gouvernementales exercer leur travail sans aucune ingérence, de manière libre et indépendante, mais aussi responsable dans le cadre du respect de la loi égyptienne».

 

Le 29 décembre, des magistrats assistés de la police ont perquisitionné dix-sept sièges et autres locaux appartenant à des ONG égyptiennes et étrangères dans le cadre selon eux d'une enquête sur des «financements étrangers illicites».

Au moins trois ONG américaines, le National Democratic Institute, l'International Republican Institute et Freedom House ont été la cible des perquisitions.

 

Les États-Unis se sont dits «profondément inquiets» de ces perquisitions, mais un responsable américain a ensuite indiqué que les autorités égyptiennes avaient assuré qu'elles y mettraient un terme et rendraient le matériel saisi.

Ces associations, selon les autorités, sont accusées de ne pas avoir obtenu les autorisations nécessaires pour exercer leur activité et recevoir des financements étrangers. Aucune arrestation n'a été rapportée.

L'ONU, la France et l'Union européenne ont critiqué ces perquisitions qui ont assombri les promesses de démocratisation faites par le Conseil militaire, au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak.

source cyberpresse.

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 20:23

La jeunesse chiite manifeste contre la famille royale au Bahreïn

 

Pour la seconde journée consécutive, de jeunes chiites se sont heurtés samedi aux forces de l'ordre à travers Bahreïn en scandant des slogans hostiles à la famille royale et en tentant de bloquer des axes routiers, ont rapporté des habitants.

"Mort à Al Khalifa, Mort à Al Saud !", scandait la foule qui a aussi vilipendé la dynastie sunnite au pouvoir en Arabie saoudite voisine. Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour refouler les manifestants dans leurs villages majoritairement chiites.

"Les manifestations n'étaient pas aussi importantes que vendredi et les policiers ont tenté d'obliger les protestataires à rentrer chez eux", a raconté à Reuters un riverain.

Selon des activistes s'exprimant sur Twitter, un jeune homme est décédé après avoir été blessé lors d'accrochages à Sitra. Les médias officiels ont, pour leur part, passé sous silence cette information non vérifiée.

Galvanisés par les soulèvements populaires en Tunis et en Egypte, des milliers c chiites bahreïnis ont organisé des manifestations de rue en février et mars pour réclamer une diminution des pouvoirs aux mains de la dynastie sunnite régnante des Khalifa et la fin des discriminations dont ils s'estiment victimes.

Ce mouvement en faveur de la démocratie a été réprimé par la force par le pouvoir avec l'aide militaire des Etats pétroliers arabes du Golfe, Arabie saoudite et Emirats arabes unis en tête.

Mais la colère continue de gronder quasi-quotidiennement à Bahreïn, pays stratégique qui fait face à l'Iran et abrite notamment le port d'attache de la Ve flotte américaine du Golfe.

 source tempsreel.nouvelobs

 

 

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Un adolescent tué lors de manifestations
La police anti-émeutes de Bahreïn est intervenue samedi pour forcer des manifestants chiites à cesser de manifester devant leurs maisons.

 

 

Un adolescent chiite a été tué par le tir d'une bombe lacrymogène de la police lors de manifestations samedi à Bahreïn, a affirmé dimanche l'opposition dans un communiqué.

 

Sayyed Hachem Saïd, 15 ans, "a été atteint d'un tir tendu à la tête" et un adulte qui a tenté de le secourir a été blessé à la cuisse par un tir de la police, a affirmé le Wefaq, le principal mouvement de l'opposition chiite.

Des médecins ont tenté en vain de le ranimer dans un dispensaire de Sitra, au sud de la capitale et ensuite à l'hôpital Salmaniya de Manama, selon le Wefaq qui a déploré la poursuite de la répression des manifestations chiites.

La police anti-émeutes de Bahreïn est intervenue samedi pour forcer des manifestants chiites à cesser de manifester devant leurs maisons, avait indiqué un ancien élu de l'opposition chiite, Matar Matar.

Par ailleurs, le gouvernement a fait état d'une embuscade tendue vendredi par des manifestants à une patrouille de police à Nuwaidrat, près de Sitra, pendant laquelle des cocktails Molotov ont été utilisés. Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé l'arrestation de plusieurs suspects à la suite de cet incident qui a endommagé un véhicule de la police.

Selon M. Matar, le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane a appelé à la suite de cet incident à ne pas utiliser ces engins incendiaires contre la police.

Les chiites de Bahreïn, majoritaires parmi la population autochtone, tentent de relancer la contestation contre la dynastie sunnite commencée au printemps dernier, en estimant qu'elle n'a pas accédé à leur demande d'une véritable monarchie constitutionnelle.

 

Promesses des autorités

Une Commission d'enquête indépendante a rendu le 23 novembre un rapport dénonçant notamment un "usage excessif et injustifié de la force" de la part des autorités lors de la répression à la mi-mars d'un mois de contestation.

Selon la commission, 35 personnes - 30 civils et 5 membres des forces de sécurité - ont été tuées, alors que les autorités parlent de 24 morts, dont 4 policiers. Cinq civils sont décédés sous la torture, selon cette commission.

Les autorités ont dit accepter ces conclusions et les Etats-Unis, proches alliés de Bahreïn, ont appelé à punir les auteurs de violations des droits de l'homme.

source lexpress

 

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 صدامات بين الشرطة ومحتجين في جنازة متظاهر

 

اطلقت الشرطة البحرينية قنابل الغاز المسيل للدموع والقنابل الصوتية اثر تظاهر مئات من الشباب يوم الاحد احتجاجا على مقتل صبي عمره 15 عاما في احتجاجات السبت.

 

ونقلت وكالة رويترز عن شهود عيان ان شبانا من الشيعة رددوا هتافات مناهضة للاسرة الحاكمة واشتبكوا مع شرطة مكافحة الشغب في انحاء متفرقة من المملكة يوم السبت محاولين سد الطرق السريعة في يوم ثان من الاحتجاجات.

واضاف السكان أن المحتجين رددوا هتافات مناهضة لعائلة ال خليفة الحاكمة والعائلة الحاكمة في السعودية، بينما كانت الشرطة تطاردهم وهي تطلق الغاز المسيل للدموع في قرى يغلب عليها الشيعة.

وقال احد السكان لرويترز: "هذه الاحتجاجات ليست كبيرة مثل مظاهرات الجمعة. الشرطة تركز على محاولة ارغام المحتجين على التقهقر الي داخل القرى".

وقال نشطاء بحرينيون في رسائل على موقع "تويتر" ان شابا توفي بعد اصابته في اشتباكات في قرية سترة.

ولم ترد تقارير على الفور في وسائل الاعلام الحكومية بشان الحادث.

وكان الاف البحرينيين، معظمهم من الشيعة، خرجوا الى الشوارع في فبراير/شباط ومارس/اذار من العام الماضي، مستلهمين انتفاضات "الربيع العربي" في تونس ومصر مطالبين بقيود على سلطة العائلة السنية الحاكمة ونهاية لما يعتبرونه تمييزا.

وقمعت الحركة الاوسع نطاقا المؤيدة للديمقراطية بمساعدة قوات من السعودية ودولة الامارات العربية المجاورتين.

لكن احتجاجات صغيرة محدودة تواصلت بشكل شبه يومي.

ونقلت وكالة انباء البحرين عن السلطات يوم السبت قولها انها القت القبض على عدد غير محدد من "المخربين" لالقائهم قنابل حارقة على الشرطة اثناء مظاهرة يوم الجمعة في قرية النويدرات بالقرب من سترة الى الجنوب من العاصمة المنامة.

وفي نوفمبر/تشرين الثاني توصلت لجنة من قضاة دوليين عينتها الحكومة الى ادلة على انتهاكات ممنهجة بحق محتجين قيد الاعتقال.

ووعدت الحكومة بتنفيذ التوصيات الواردة في التقرير، وهو الامر الذي ربط الكونجرس الامريكي بينه وبين الموافقة على بيع اسلحة بقيمة 53 مليون دولار الى المنامة.

وانشأت البحرين هيئة لتنفيذ التوصيات بما في ذلك وقف انتهاكات حقوق الانسان ومعاقبة المسؤولين وكذلك اعادة تدريب قوات الشرطة والامن.

لكن جماعات معارضة شككت في التزام السلطات بالاصلاح.

وقالت صحيفة الوسط اليومية المستقلة يوم السبت في موقعها على الانترنت ان رئيس هيئة تنفيذ التوصيات علي الصالح قدم استقالته، ولم يصدر تاكيد رسمي للتقرير.

source bbc.

 

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 18:17

Le gendarme tunisien resté aux mains d'un groupe libyen armé est enfin libéré aujourd'hui, c’est ce que rapportent l’agence  Tap  et Rfi.  


 

Bonne année ! 

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 05:42

Washington s'inquiète de la campagne de recrutement d'Al-Qaida en Libye

 

 

Stocks de munitions de l'armée libyenne à l'abandon, à proximité de l'oasis de Joffra, en novembre 2011.

Stocks de munitions de l'armée libyenne à l'abandon, à proximité de l'oasis de Joffra, en novembre 2011.AFP/PHILIPPE DESMAZES

Al-Qaida a envoyé en Libye des militants pour tenter d'y recruter des hommes après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, mais la nébuleuse extrémiste n'a pas encore véritablement pris pied dans le pays, estiment des responsables américains. "Al-Qaida a envoyé quelques agents et encourage ses membres locaux au sein d'AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique) à infiltrer la Libye pourtenter de mener des activités extrémistes", confirme un responsable américain sous couvert d'anonymat, confirmant une information de la chaîne CNN.


Mais la campagne libyenne du groupe extrémiste se heurte à deux écueils : Al-Qaida reste affaibli après de dix ans de guerre menée à son encontre par les Américains et a été marginalisé par la vague de protestation populaire en Libye et dans le monde arabe. "Pour ce qui est du renversement de Kadhafi et du Printemps arabe en général, Al-Qaida est arrivé en retard dans la partie", ajoute ce responsable dans un courriel à l'AFP. "Aussi n'est-il pas surprenant qu'une organisation si proche d'une défaite stratégique soit à la recherche d'opportunités pour redorer son image", souligné-t-il. "Mais c'est une menace dont nous avons parfaitement conscience et nous travaillons avec les autorités libyennes pour la contrer".

Parmi les recruteurs d'Al-Qaida figure un militant expérimenté détenu un temps en Grande-Bretagne et envoyé en Libye par le chef d'Al-Qaida Ayman Al Zawahiri, rapporte CNN, qui cite une source libyenne elle-même informée par des responsables occidentaux. Arrivé en Libye en mai, il aurait depuis cette date recruté quelque 200 hommes dans l'Est du pays, ajoute CNN, qui précise que les agences de renseignement occidentales surveillent son activité.

Interrogé à ce sujet, les responsables américains n'ont pas confirmé l'implication de Zawahiri ni le nombre de personnes recrutées. Un autre militant d'Al-Qaida, disposant de passeports européen et libyen, a quant à lui été arrêté alors qu'il se dirigeait vers la Libye, dans la région du Pakistan et de l'Afghanistan, dans un pays qui n'a pas été précisé, toujours selon CNN.

source lemonde

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 Des Libyens enlèvent 4 gendarmes

Un groupe armé libyen a enlevé samedi quatre gendarmes tunisiens à la frontière entre les deux pays, 48 heures avant une visite du président tunisien à Tripoli, rapporte l'agence de presse tunisienne TAP, citant le ministère de l'Interieur.

Les quatre gendarmes étaient en patrouille à Benguerdane, une région frontalière avec la Libye, avant de tomber entre les mains des Libyens qui leur ont faire croire qu'ils étaient des "révolutionnaires libyens", ajoute TAP en citant le porte-parole de l'Intérieur Hichem Medeb.

"Trois gendarmes ont réussi à prendre la fuite mais le quatrième gendarme, la voiture de patrouille ainsi que leurs armes sont toujours entre les mains des ravisseurs," a dit la même source. "Le kidnapping survient deux jours avant la visite en Libye du président tunisien Moncef Marzouki. L'enlèvement laisse entendre que des parties tentent de troubler le climat de bonnes relations entre les deux pays," a déclaré Hichem Medeb.

source europe1

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 Un nouveau chef d'état-major désigné par les ex-rebelles

 

haftar

Khalifa Haftar, le 25 avril 2011. (CC) Flickr/Magharebia

 

Ce week-end, en Libye, une commission d'anciens officiers rebelles doit désigner le nouveau chef d’état-major des armées en remplacement du colonel Khalifa Haftar, une personnalité controversée, au cœur des tensions entre « révolutionnaires » et anciens du régime Kadhafi. Pour faciliter le processus, les soldats en grève à Benghazi depuis trois jours pour réclamer leur solde impayée depuis dix mois, ont décidé de suspendre leur mouvement.

 

À Misrata, une commission composée d’officiers rebelles de tout le pays a été mise en place pour déterminer une liste d’une soixantaine de candidats. L’objectif est de remplacer le colonel Khalifa Haftar. Cet officier supérieur a été nommé par ses pairs chef d’état-major de l’Armée de libération nationale le mois dernier.

Mais il est loin de faire l’unanimité parmi les rebelles. Il y a deux semaines, il a été pris pour cible par un groupe d’hommes armés dans la banlieue de Tripoli.

Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), a lui-même fini par reconnaître qu’il revenait aux anciens rebelles de choisir qui devait diriger l’armée nationale encore dans les limbes.

C’est donc pour ne pas entraver ce délicat processus de désignation que les rebelles et membres de l’armée ont cessé leur mouvement. De Benghazi à Zawiya, en passant par Tripoli, ils ont prévenu le ministre de la Défense, Oussama al-Jouili, que si personne n’était désigné ce week-end, les manifestations seraient quotidiennes.

Environ, 150 officiers et sous-officiers de l’ancienne armée libyenne, ralliés à la rébellion, avaient désigné à l'unanimité, le 17 novembre dernier, le colonel Khalifa Haftar en qualité de chef d’état-major de la nouvelle armée libyenne.

Sorti des rangs de l’académie militaire de Benghazi, puis formé dans l’ancienne Union soviétique, Khalifa Hafta, proche de Mouammar Kadhafi (il a participé au coup d'État contre le roi Idris en 1969), a fait défection après le conflit entre le Tchad et la Libye. Haftar a été fait prisonnier avec plusieurs centaines de soldats libyens par les Tchadiens. Le guide libyen a refusé de reconnaître les prisonniers et prétendu ne pas connaître Khalifa Hafta, qui n'a jamais oublié l'affront.

Durant les années 1990, l'ancien membre du Conseil du commandement révolutionnaire, a par la suite gagné les Etats-Unis, où il a vécu près de 20 ans en Virginie. Khalifa Haftar est rentré en Libye en mars dernier pour rejoindre les rangs des rebelles. Son séjour prolongé aux Etats-Unis a amené de nombreux observateurs à douter de lui ou à le présenter comme un agent de la CIA, l'agence internationale des renseignements américains.

Les combattants insurgés réclamaient le droit de regard sur la désignation du nouveau chef des armées.

 

source rfi.fr/afrique


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La chaîne de l’ancien régime Kadhafi émet de nouveau sur le satellite égyptien Nilesat

 

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La principale chaîne de propagande de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, Al-Jamahiriya, a repris vendredi ses émissions sur le satellite égyptien Nilesat, provoquant l'ire des thowars (ex-combattants rebelles) qui ont menacé les autorités égyptiennes de représailles.

La chaîne, qui avait cessé d'émettre dans la foulée de la "libération de Tripoli" fin août, est réapparue vendredi soir sur le Nilesat, sous une nouvelle fréquence, diffusant des discours et des chansons à la gloire de l'ex-"Guide", tué en octobre à Syrte à l'issue d'une insurrection qui s'était transformée en combat armé de plusieurs mois.

La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et certaines pages de la révolution libyenne ont appelé à des manifestations devant l'ambassade égyptienne.

Le Conseil des thowars de Tripoli a fait "porter la responsabilité (de cette réapparition) au Conseil militaire" égyptien, au pouvoir depuis la chute du régime de Hosni Moubarak, menaçant de prendre toutes les mesures nécessaires, dont la fermeture des frontières et de l'ambassade et du consulat égyptiens.

Dans un communiqué, le Conseil, qui regroupe plusieurs brigades des ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi, affirme également être prêt à "réagir à tout acte susceptible de porter atteinte à la révolution" libyenne.

"Nous ne serons pas cléments avec ceux qui tenteraient de saboter notre révolution. Nous serons fermes et nous prendrons les mesures que nous trouvons nécessaires", a déclaré Abdallah Naker, le chef du conseil, au cours d'une conférence de presse.

Il a mis en garde "pour la dernière fois" les partisans de Kadhafi qui seraient derrière le nouveau lancement d'Al-Jamahiriya pour "tenter de propager les idées de l'ancien régime".

"Ils ne devraient pas penser à revenir aux idées du défunt (Mouammar Kadhafi). Kadhafi est (enterré) sous terre, et qui revient avec ses idées, nous le mettrons sous terre", a-t-il menacé.

source ubiznews

 

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 17:29

 

Bonne et agréable année de Thala !

 

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Ci-dessus, les villageoises et les villageois thalois rendent hommage aux jeunes tués il y a  maintenant presqu'un an par le régime Ben Ali : MAROUAN; AHMED, MOHAMED, GHASSEN, AHMED, WAJDI

 

Noureddine Bourougaa Mnasri

 

 

 

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Au monde...

 


 

 

 


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Quelques photos qui ont marqué la Tunisie en 2011

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Le grand chanteur tunisien, Ali Ryahi


 

Oulaya chante Ali Ryahi, quelle belle chanson  ! 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 07:22

Torture de détenus à Bahreïn: la démission du gouvernement réclamée


Torture de détenus à Bahreïn: la démission du gouvernement réclamée

Les manifestants ont marché pendant près de six kilomètres le long d'une autoroute qui traverse des quartiers chiites dans le nord de l'île.


La police de Bahreïn a tiré des gaz lacrymogènes, vendredi, pour disperser des centaines de manifestants qui demandaient la démission du gouvernement après la publication d'un rapport sur la torture et d'autres abus commis contre des détenus.

 

Les manifestants ont marché pendant près de six kilomètres le long d'une autoroute qui traverse des quartiers chiites dans le nord de l'île. Après la marche, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés sur un rond-point, poussant la police à boucler la zone et à tirer des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

 

Les chiites de Bahreïn, qui représentent environ 70 pour cent des quelque 525 000 citoyens du royaume, se plaignent d'être discriminés par les autorités sunnites du pays, et notamment d'être exclus des hautes fonctions gouvernementales et de l'armée. La monarchie a offert certaines concessions, mais refuse d'accorder aux manifestants plus de droits et de libertés politiques.

Les militants accusent le gouvernement de ne pas avoir mis en application  les recommandations d'une mission d'enquête qu'il a lui-même autorisée. Le rapport de 500 pages de la mission, rendu public en novembre, a révélé qu'un certain nombre de détenus avaient été torturés de façon délibérée au plus fort du soulèvement populaire, en février et en mars.

«Aucun changement ne s'est produit», a dit Fatima Ahmad, une manifestante âgée de 24 ans. «Tous les policiers et les gens impliqués dans des violations des droits de la personne ont obtenu de nouveaux postes ou des promotions. Le gouvernement trompe son propre peuple et c'est pourquoi il doit démissionner.»

Le rapport de la mission d'enquête critiquait aussi le tribunal spécial créé en vertu de la loi martiale qui a imposé de lourdes peines, notamment des peines de mort, et qui a «nié à la plupart des accusés leur garantie élémentaire d'avoir droit à un procès équitable». Le gouvernement a levé la loi martiale en juin et a dissous le tribunal spécial.

Le rapport exhortait les autorités à réviser tous les verdicts prononcés par le tribunal spécial et à abandonner les poursuites contre les personnes accusées d'actes non violents, comme d'avoir participé aux manifestations ou de les avoir soutenues.

Cinq groupes d'opposition chiites ont estimé, dans un communiqué publié vendredi, que le gouvernement n'avait aucune intention de se conformer aux recommandations du rapport.

Les manifestants ont demandé la libération de tous les prisonniers politiques, dont certains ont été jugés par le tribunal spécial, et le jugement des policiers soupçonnés d'être responsables de la mort de plus de 35 manifestants depuis le début du soulèvement.

Mais les manifestants n'ont pas appelé à la chute de la monarchie sunnite, qui a remanié le gouvernement cette année sous la pression de la rue.

source cyberpresse.ca

 

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Printemps arabe, nucléaire iranien, conflit israélo-palestinien, crise de la zone euro…
2012, l’année de tous les dangers


  

C’est un euphémisme de dire que les prévisions pour 2012 sont pessimistes. En tout cas, elles le seront très probablement pour les dictateurs arabes qui ont déjà commencé à tomber l’uns après l’autre durant la seconde moitié de l’année 2011.

Tout le monde s’accorde à dire, en effet, que le Printemps arabe est loin d’être terminé. La preuve : isolé depuis des mois par la communauté internationale, Bachar Al Assad ne parvient toujours pas à étouffer un mouvement de contestation prenant de plus en plus des allures de soulèvement armé en Syrie. Ses jours semblent désormais comptés. Dans le même instant, des troubles se poursuivent au Bahreïn, au Yémen et, à un degré moindre, en Jordanie où les sociétés civiles ne semblent pas encore avoir dit leur dernier mot.

 

Partout dans le monde arabe, les populations ont maintenant compris que la dictature n’est pas une fatalité. Dans les pays ayant réalisé leur «révolution démocratique», comme la Tunisie, l’Egypte et la Libye, la situation prête également à inquiétude. Outre le fait que leur construction ne se fait pas sans heurts ni frustrations, les nouvelles institutions de ces pays sont dominées par des islamistes radicaux d’extraction salafiste. Et bien malin celui qui est capable aujourd’hui de dire de quelle manière évoluera la situation, surtout que la tentation est grande chez les militaires de ces pays de contracter des deals avec les islamistes radicaux pour éviter des changements en profondeur des systèmes politiques.

 

Jusque-là épargnée par les importants bouleversements survenus en Afrique du Nord, l’Algérie s’apprête à entrer dans une phase électorale présentée comme cruciale. Des élections législatives sont prévues d’avoir lieu lors du printemps prochain. Dans ce pays traumatisé par près de 15 années de violences extrêmes, la population aspire à un changement pacifique. Il n’est cependant pas impossible de voir s’y produire un scénario à la tunisienne dans le cas où les attentes exprimées par la population, et particulièrement par la jeunesse qui aspire à vivre dans une Algérie plus juste, ne sont pas satisfaites.

 

Le risque est grand, d’autant plus que les institutions ne sont pas un exemple de transparence et demeurent gangrenées par la corruption. La machine économique, toujours aussi dépendante de la rente pétrolière, n’arrive toujours pas également à produire de la prospérité et à absorber le chômage malgré les dizaines de milliards de dollars que l’Etat y a injecté.

 

L’Iran et la poudrière du Moyen-Orient

Le monde arabe ne sera pas la seule région du globe sur laquelle pèsera l’incertitude lors des prochains mois. La crise du nucléaire iranien, avec les menaces de frappes militaires qui pèsent sur Téhéran, sera certainement aussi au centre des préoccupations. Surtout que l’Iran menace de fermer le détroit d’Ormuz dans le cas où les grandes puissances décideraient de lui infliger de nouvelles sanctions. Ce n’est pas tout : le blocage du processus de paix palestino-israélien et la poursuite en toute impunité par Tel-Aviv de la construction de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens occupés auront pour conséquences de transformer la région en une véritable poudrière.

 

Une poudrière que plus d’un rêve de faire exploser. Dans l’environnement mondial incertain et troublé légué par 2011, la zone euro aussi ne sera pas épargnée. Ainsi qu’en témoigne le cas grec, elle restera toujours menacée par le poids de sa dette et des politiques de rigueur qui alimentent le risque d’explosion sociale. Ceci pour dire que la désintégration de l’Union européenne reste une menace sérieuse pour Bruxelles. Quoi qu’il en soit, l’année 2012 sera aussi riche en événements prévisibles, comme les élections présidentielles aux Etats-Unis, en France et en Russie et le renouvellement de la direction chinoise.

 

En Russie, Vladimir Poutine s’accroche encore à son projet de se réinstaller au Kremlin et d’y rester jusqu’en 2024. Néanmoins, les manifestations imposantes organisées par l’opposition à Moscou au lendemain des législatives russes prouvent que ses opposants ne le laisseront pas tranquille. En Chine, par contre, tout paraît réglé comme du papier à musique. Sauf imprévu, l’actuel vice-président Xi Jinping devrait succéder, en 2013, à Hu Jintao à la présidence du pays tandis que le vice-Premier ministre Li Keqiang va prendre la tête du gouvernement à la place de Wen Jiabao.

 

Contrairement Nicolas Sarkozy qui pourrait bien devoir céder son fauteuil de président au candidat socialiste François Hollande, le président Obama n’a pas encore de concurrent sérieux pour la présidentielle américaine qui aura lieu le 6 novembre 2012. Aussi, garde-t-il toutes ses chances de se faire réélire malgré la récession et le fait que les républicains contrarient régulièrement ses projets. Mais d’ici cette date, il devrait être encore beaucoup question à Washington de la Chine et de sa concurrence économique et stratégique.

 

De nombreux observateurs estiment, en effet, que les Etats-Unis ne renonceront pas à leur statut de première puissance mondiale dans ces deux domaines. C’est ainsi que 2012 devrait voir l’Administration Obama mettre en œuvre une nouvelle stratégie à long terme en Asie, comparable à celle appliquée en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Reste l’Afrique. Malgré les quelques avancées enregistrées en matière de démocratie et de bonne gouvernance, les peuples du continent ont toujours du mal à devenir maître de leur destin. Il est à craindre même que la récession économique dans les pays développés et la course mondiale pour les ressources énergétiques fassent revenir l’Afrique à la case départ.

source elwatan

 

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2012 une vision d’apocalypse

 

 

par James Petras

La perspective économique, politique et sociale de 2012 est profondément négative. Quasiment tous les économistes orthodoxes de le pensée dominante sont pessimistes en ce qui concerne l’économie mondiale. Bien que, là aussi, leurs prédictions sous-estiment l’étendue et la profondeur de la crise, il y a de grandes raisons de croire que 2012 sera le début d’un déclin plus important que celui engendré par la Grande Récession de 2008-2009. Avec moins de ressources, plus de dette et une résistance populaire croissante, les gouvernements ne pourront pas sauver le système.

Beaucoup des principales institutions et relations économiques qui ont été la cause et la conséquence de l’expansion capitaliste régionale et mondiale des 30 dernières années sont en train de se désintégrer et de sombrer dans le chaos. Les anciens moteurs économiques de l’expansion globale, les États-Unis et l’Union européenne, ont épuisé leurs ressources et sont clairement en déclin. Les nouveaux centres de croissance, la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie, qui pendant une “courte décennie” ont donné un nouvel élan à la croissance mondiale arrivent en fin de course, leur décélération est rapide et continuera pendant toute l’année prochaine.

 

L’explosion de l’Union européenne

En particulier l’Union Européenne gangrenée par la crise se désintègrera et au lieu des relations croisées actuelles on aura des accords de commerce ou d’investissement bilatéraux ou multilatéraux. L’Allemagne, la France, les Pays-Bas et les pays nordiques essayeront de négocier le virage. L’Angleterre — c’est à dire la Cité de Londres — dans son splendide isolement, basculera en croissance négative, ses organismes financiers s’évertuant à trouver de nouvelles opportunités de spéculation dans les états pétroliers du Golfe et autres “niches”. L’Europe centrale et l’Europe de l’est, en particulier la Pologne et la République tchèque, se rapprocheront de l’Allemagne mais souffriront des conséquences du déclin général des marchés mondiaux. L’Europe du sud (la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie) entreront dans une profonde récession et le règlement de l’énorme dette par des assauts sauvages sur les salaires et les avantages sociaux réduira drastiquement la demande des consommateurs.

Le chômage et le sous-emploi dus à la récessions atteindront un tiers des personnes en âge de travailler et cela provoquera des conflits sociaux de longue durée qui s’élargiront en soulèvements populaires. L’explosion de l’Europe est presque inévitable. L’Euro, en tant que monnaie de référence, sera abandonné au profit de monnaies nationales nouvelles ou anciennes accompagnées de dévaluations et de mesures protectionnistes. Le nationalisme sera à l’ordre du jour. Les banques allemandes, françaises et suisses subiront d’énormes pertes sur les prêts consentis au Sud. Leur sauvetage engloutira des sommes énormes, clivant les sociétés allemandes et françaises en opposant les contribuables majoritaires aux banquiers. Le militantisme syndical et le pseudo “populisme” de droite (néo-fascisme) intensifieront les luttes nationalistes et les luttes de classe.

Une Europe fragmentée et socialement déchirée sera moins susceptible de se joindre à une opération militaire israélo-étasunienne d’inspiration israélienne contre l’Iran (ou même la Syrie). L’Europe en crise s’opposera à une attitude agressive des États-Unis à l’égard de la Russie et de la Chine.

 

États-Unis : la récession revient pour de bon

Les États-Unis subiront les conséquences de leur énorme déficit fiscal et ne seront pas capables de contrecarrer financièrement la récession mondiale de 2012. Ils ne pourront pas non plus “externaliser” leur solution de la crise en se tournant vers l’Asie auparavant dynamique car la Chine, l’Inde et le reste de l’Asie sont en perte de vitesse économique. La Chine aura une croissance bien inférieure à ses 9 % habituels. L’Inde passera de 8 % à 5 % ou moins encore. De plus, la politique militaire “d’encerclement” pratiquée par le régime d’Obama et sa politique économique d’exclusion et de protectionnisme écarteront la possibilité que la Chine contribue à la relance.

 

Le militarisme aggrave le déclin économique

Les États-Unis et l’Angleterre seront les plus grands perdants de la reconstruction économique de l’Irak après la guerre. Les entreprises étasuniennes et anglaises obtiendront moins de 5 % des 186 milliards de projets d’infrastructures (Financial Times, 12/16/11, p 1 et 3). Ce sera sans doute la même chose en Libye et ailleurs. L’armée impériale étasunienne détruit un adversaire, creuse sa dette pour le faire, et des pays qui n’ont pas pris part au conflit récoltent les juteux contrats de la reconstruction économique d’après guerre.

L’économie des États-Unis sombrera dans la récession en 2012 et la “relance sans emplois de 2011″ sera suivie d’une hausse importante du chômage en 2012. En fait la force de travail toute entière se contractera au fur et à mesure que ceux qui ne touchent plus d’indemnités de chômage cesseront de s’inscrire.

L’exploitation des travailleurs (“la productivité”) s’intensifiera à mesure que les capitalistes forceront les travailleurs à travailler toujours plus pour un salaire toujours moindre, creusant ainsi le fossé entre les salaires et les profits.

La récession économique et la hausse du chômage seront accompagnées de coupes sauvages dans les programmes sociaux pour subventionner les banques et les industries en difficulté. Les débats entre les partis politiques porteront sur l’importance des coupes qu’il faut imposer aux travailleurs et aux retraités pour gagner “la confiance” des actionnaires. Confronté a des choix politiques aussi limités, l’électorat réagira en ne réélisant pas les dirigeants sortants, en s’abstenant de voter et en organisant des mouvements de masse spontanés comme “occupy Wall Street”. L’insatisfaction, l’hostilité et la frustration domineront la culture. Les démagogues du Parti démocratique se serviront de la Chine comme bouc émissaire ; les démagogues du Parti républicain blâmeront les immigrants. Et les deux partis fulmineront contre les “fascistes islamistes”, en particulier contre l’Iran.

 

Nouvelles guerres au milieu des crises : les sionistes tirent les ficelles

Les “52 présidents des principales organisations juives étasuniennes” et leurs partisans “Israël avant tout” du Congrès étasunien, de Département d’État, du Trésor et du Pentagone inciteront à la guerre contre l’Iran. S’ils parviennent à leurs fins, il y aura une explosion régionale et une dépression mondiale. Étant donné la capacité du régime extrémiste israélien à obtenir du Congrès étasunien et de la Maison-Blanche une adhésion inconditionnelle à tous ses plans belliqueux, on ne peut écarter l’éventualité d’une aussi terrible catastrophe.

 

Chine : les mécanismes compensatoires en 2012

La Chine affrontera la récession mondiale de 2012 avec plusieurs options disponibles pour diminuer son impact. Beijing peut modifier sa production et produire des marchandises et des services pour les 700 millions de consommateurs qui ne sont pas pris dans la tourmente économique. En augmentant les salaires, les services sociaux et la qualité de l’environnement, la Chine peut compenser la perte des marchés étrangers. La croissance économique de la Chine, qui s’origine en grande partie dans la spéculation du marché immobilier, sera affectée par l’éclatement de la bulle. Un recul sévère s’ensuivra provoquant des pertes d’emplois, des faillites municipales et l’augmentation des conflits sociaux et des conflits de classes. Cela pourra entraîner soit une plus grande répression soit une démocratisation graduelle. L’issue affectera profondément les relations commerciales de la Chine. La crise économique renforcera probablement le contrôle de l’état sur le marché.

 

La Russie affronte la crise

L’élection du Président Poutine diminuera le soutien de la Russie aux soulèvements et aux sanctions fomentés par les États-Unis contre les alliés et les partenaires commerciaux de la Russie. Poutine se rapprochera de la Chine et bénéficiera de l’éclatement de l’Europe et de l’affaiblissement de l’OTAN.

L’opposition russe soutenue par les médias occidentaux utilisera son poids financier pour discréditer Poutine et promouvoir le boycott des investissements, ce qui ne les empêchera pas de perdre largement les élections présidentielles. La récession mondiale affaiblira l’économie russe et la forcera à choisir entre les nationalisations ou l’utilisation croissante des fonds de l’état pour tirer d’affaire les oligarques influents.

 

La transition 2011-2012 : de la récession et la stagnation régionales aux crises mondiales

L’année 2011 a posé les fondations de l’explosion de l’Union européenne. Les crises ont commencé avec la déconfiture de l’euro, la stagnation aux États-Unis et la déferlante dans le monde des manifestations populaires contre les indécentes inégalités. Les événements de 2011 ont donné un aperçu de ce que nous prépare 2012 : des guerres commerciales débridées entre les principales puissances, l’exaspération des luttes entre impérialistes et la perspective de soulèvements populaires qui tournent en révolutions. De plus, l’escalade de la fièvre belliciste orchestrée par les sionistes contre l’Iran en 2011 laisse présager la plus terrible guerre régionale depuis le conflit étasuno-indo-chinois. Les campagnes électorales et les résultats des élections aux États-Unis, en France et en Russie aggraveront les conflits mondiaux et les crises économiques.

En 2011 le régime Obama a initié une politique de confrontation militaire avec la Russie et la Chine et des politiques destinées à gêner et retarder la montée de la Chine en tant que puissance économique mondiale. A cause de l’aggravation de la récession économique et du déclin des marchés étrangers surtout en Europe, une guerre commerciale d’envergure éclatera. Washington poursuivra une politique agressive visant à limiter les exportations et les investissements chinois. La Maison-Blanche intensifiera ses efforts pour empêcher le commerce et les investissements de la Chine en Asie, en Afrique et ailleurs. On peut s’attendre à des efforts renouvelés de la part des États-Unis pour exploiter les conflits ethniques et populaires intérieurs de la Chine et augmenter sa présence militaire le long des côtes chinoises. Une provocation majeure ou des incidents montés de toutes pièces ne sont pas à exclure. Tout cela pourrait mener en 2012 au nationalisme fanatique et à une nouvelle et coûteuse “Guerre Froide”. Obama a fourni le cadre et la justification d’une confrontation à grande échelle et de longue durée avec la Chine. Ce sera un effort désespéré pour maintenir l’influence étasunienne et ses positions stratégiques en Asie. Le “quadrilatère de pouvoir” de l’armée étasunienne — les États-Unis, le Japon, l’Australie et la Corée — avec le soutien des satellites philippins, essayera de détruire les liens commerciaux de la Chine au moyen de la puissance militaire de Washington.

 

Europe : intensification de l’austérité et de la lutte des classes

Les programmes d’austérité imposés à l’Europe, de l’Angleterre à la Lettonie en passant par l’Europe du Sud, seront la marque de 2012. Des licenciements massifs dans le secteur public et des salaires et des offres d’emploi en réduction dans le privé engendreront une guerre continuelle entre les classes sociales et la remise en question des régimes. Les “politiques d’austérité” du Sud provoqueront une incapacité de payer la dette qui entraînera la faillite de banques françaises et allemandes. La classe financière dominante anglaise, isolée de l’Europe, mais dominante en Angleterre, obligera le gouvernement conservateur à “réprimer” les révoltes populaires et syndicales. Un nouveau style de règle autocratique néo-thatcherienne verra le jour ; l’opposition syndicale formulera des revendications de pure forme tout en serrant la bride à la populace rebelle. En un mot, les politiques sociales économiques régressives développées en 2011 ont préparé le cadre dans lequel de nouveaux régimes policiers pourront réprimer dans le sang les travailleurs et les jeunes chômeurs sans avenir.

 

Les guerres qui vont sonner le glas de “l’Amérique telle que nous la connaissons”

Aux Etats-Unis, Obama a préparé le terrain pour une guerre plus importante au Moyen-Orient en déplaçant des troupes d’Irak et d’Afghanistan pour les concentrer sur l’Iran. Pour déstabiliser l’Iran, Washington multiplie les opérations militaires et civiles secrètes contre les alliés de l’Iran, en Syrie, au Pakistan, au Venezuela et en Chine. Voilà les ingrédients de la stratégie belliqueuse israélo-étasunienne contre l’Iran : des guerres dans les États voisins, des sanctions économiques internationales, des attaques cybernétiques pour mettre à mal les industries vitales et des assassinats ciblés de savants et d’officiels militaires. Le projet en son entier, de sa planification à son exécution, peut être attribué, sans risque d’erreur, à la configuration du pouvoir sioniste qui tient les positions stratégiques dans l’Administration étasunienne, les médias dominants et la “société civile”. Une analyse systématique des politiciens étasuniens du Congrès qui promeuvent et mettent en oeuvre la politique de sanctions montre que les rôles principaux sont tenus par des méga-sionistes (les adeptes du “Israël avant tout”) comme Ileana Ros-Lehtinen et Howard Berman, Dennis Ross à la Maison Blanche, Jeffrey Feltman au Département d’Etat et Stuart Levy et son remplaçant David Cohenson au Trésor. La Maison-Blanche est entièrement aux mains des collecteurs de fonds sionistes et fait ce que veulent les 52 présidents des principales organisations juives étasuniennes.

 

La stratégie israélo-sioniste est d’encercler l’Iran, de l’affaiblir économiquement et de l’attaquer militairement. L’invasion de l’Irak a été la première guerre des États-Unis au bénéfice d’Israël ; la guerre de Libye, la seconde ; la guerre par personnes interposées contre la Syrie, la troisième. Ces guerres ont détruit les adversaires d’Israël ou sont en passe de les détruire. En 2011, les sanctions économiques destinées à créer de l’agitation intérieure en Iran ont été la principale arme sélectionnée. La campagne pour les sanctions internationales a mobilisé toute l’énergie des lobbys sionistes. Ils n’ont rencontré aucune résistance dans les médias dominants, ni au Congrès, ni dans les bureaux de la Maison-Blanche. La Configuration de Pouvoir Sioniste (CPS) n’a pas été l’objet de la moindre critique de la part des groupuscules, mouvements ou journaux de la gauche progressiste, à part quelques notables exceptions.

 

Le repositionnement des troupes étasuniennes de l’Irak aux frontières de l’Iran, les sanctions et l’influence grandissante de la cinquième colonne israélienne aux États-Unis signifie que la guerre va s’étendre aux Moyen-Orient. Cela implique sans doute une attaque aérienne “surprise” de missiles par les forces étasuniennes. Elle sera justifiée par une prétendue “attaque nucléaire imminente” inventée par le Mossad israélien et transmise dans les termes exacts par le CPS à ses laquais du Congrès étasunien et de la Maison-Blanche pour être officialisée et diffusée au monde entier. Ce sera une guerre meurtrière, sanglante et longue au profit d’Israël ; les États-Unis en paieront le prix militaire direct et le reste du monde paiera un prix économique élevé. La guerre étasunienne fomentée par les sionistes fera évoluer la récession du début de 2012 en une profonde dépression vers la fin de l’année et provoquera sans doute des soulèvements populaires massifs.

 

Conclusion

Tout indique que 2012 sera une année déterminante dans la crise économique dévastatrice qui s’étend de l’Europe et des États-Unis vers l’Asie et leurs états-clients d’Afrique et d’Amérique Latine. La crise sera vraiment mondiale. Les conflits entre les pays impérialistes et les guerres coloniales saperont touts les efforts pour mettre fin à la crise. En réaction, des mouvements de masse verront le jour et les manifestations et les soulèvements se transformeront avec le temps, espérons-le, en révolutions sociales qui amèneront un changement du pouvoir politique.

Article original en anglais:http://dissidentvoice.org/2011/12/a-doomsday-view-of-2012/

Traduction : Dominique Musselet, Info-Palestine.net

source : mondialisation
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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 03:33

Le paysage de la libre expression vit un malaise post-Ben Ali, dit le TMG de l'IFEX

 

 

À la conférence, la Présidente du PEN de Tunisie Naziha Rejiba a réitéré son appel à la garantie de la libre expression, de l'accès à l'information et de l'indépendance des médias, conformément à la nouvelle Constitution du pays

À la conférence, la Présidente du PEN de Tunisie Naziha Rejiba a réitéré son appel à la garantie de la libre expression, de l'accès à l'information et de l'indépendance des médias, conformément à la nouvelle Constitution du pays

 

Presque un an après le renversement du Président Ben Ali, le champ de la libre expression vit un "malaise" en raison de décennies de censure et de répression, disent les membres du Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'IFEX (TMG de l'IFEX). Réunis à Tunis la semaine dernière pour discuter du paysage de la libre expression dans la nouvelle Tunisie, ceux-ci ont formulé un grand nombre de recommandations susceptibles d'aider le pays à aller de l'avant. 
 
Les participants ont demandé la dépénalisation des délits de presse - la nouvelle loi sur la presse qui vient d'être adoptée contient toujours des dispositions qui criminalisent la diffamation et qui prévoient des amendes, quoique les peines de prison aient été retirées des premières ébauches. Également, le code criminel reste à être révisé afin d'en éliminer les peines de prison liées à l'exercice de la liberté de parole. 
 
La déclaration de la conférence invite en outre le gouvernement à "démanteler le système complexe de censure établi sous Ben Ali et à en empêcher la résurgence, surtout au nom de la moralité". La censure de l'Internet est toujours autorisée, en particulier en ce qui concerne la pornographie. Riadh Guerfali, cofondateur du blogue indépendant Nawaat.org, a déclaré qu'aucun recours judiciaire n'était prévu pour les sites web qui pourraient subir la censure pour raisons politiques, et encore moins pour des considérations morales. 
 
Prenant acte du rôle essentiel qu'ont joué les blogueurs dans la révolution, on a reconnu la nécessité de "soutenir la culture numérique et ses promoteurs, dont l'action en faveur du changement a été - et demeure - cruciale". Pendant la conférence, la table ronde des blogueurs a été l'une des plus populaires, rassemblant une diversité d'opinions chez des gens qui n'ont pas souvent l'occasion de se rencontrer en personne. 
 
Dans ses remarques de clôture à la fin de la conférence, la Présidente du PEN de Tunisie, Naziha Rejiba, a réitéré son appel pour que l'on garantisse la libre expression, l'accès à l'information et l'indépendance des médias, conformément à la nouvelle Constitution en train d'être rédigée par l'Assemblée constituante, élue en octobre lors des premières élections libres tenues en Tunisie depuis des décennies.
 
La conférence s'appuie sur la campagne du TMG de l'IFEX, toujours en cours, de promotion de la réforme de la libre expression face aux "difficultés politiques, économiques et sociales". Les groupes partenaires comme l'Association des magistrats tunisiens (AMT) maintiennent qu'une magistrature indépendante constitue la clef de voûte de l'institutionnalisation de la libre expression en Tunisie et qu'elle protège les gens contre l'emprisonnement parce qu'ils exercent leur droit à la libre expression, comme dans le cas du journaliste Fahem Boukadous, qui avait parlé de la nécessité de l'indépendance de la rédaction. 
 
La conférence des 12 et 13 décembre a été convoquée et organisée par l'Association Mondiale des Journaux et des Éditeurs de Médias d'Information (WAN-IFRA), en collaboration avec une dizaine de partenaires tunisiens et cinq autres membres du TMG de l'IFEX, à savoir l'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), ARTICLE 19, Index on Censorship, l'Institut international de la presse (IIP) et le Réseau arabe d'information sur les droits de la personne (Arab Network for Human Rights Information, ANHRI). 
 
Un soutien considérable a été apporté à la campagne par le Président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jafar, qui a invité le TMG de l'IFEX à prendre la parole devant l'assemblée l'an prochain afin de promouvoir les recommandations. Politicien d'opposition de longue date, Ben Jafar figurait parmi les nombreuses personnes qui ont remercié le TMG de l'IFEX pour sa campagne soutenue. "Vous étiez là quand nous avons eu besoin de vous", a-t-il dit. 

source ifex.org/tunisia

 

 

 

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Liberté d’expression en Tunisie : la justice, nouveau fer de lance de la censure ?

 

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Photo : www.thetechmind.com

 

Une des spécificités du régime Ben Ali a indéniablement été le contrôle des médias et d’internet ainsi que le harcèlement, l’emprisonnement et souvent la torture de toute personne qui osait s’ériger contre le gouvernement. Les journalistes tunisiens ont particulièrement souffert du musèlement opéré par le régime comme ce fut le cas du journaliste Fahem Boukadous, condamné à quatre ans de prison ferme en 2008 pour avoir couvert les évènements du bassin minier de Gafsa. Sous couvert de la loi contre le terrorisme, plusieurs opposants politiques ont également subi des peines de prison très longues suite à des procès arbitraires et injustes.

 

Pendant ces années, des ONG comme Reporters sans frontières, Amnesty international ou Human Rights Watch n’ont cessé de condamner et d’alerter l’opinion internationale contre les multiples violations aux droits de l’Homme commises par le régime tunisien. Le combat pour la liberté a donc tout naturellement été au centre des révoltes qui ont mené à la chute du régime et la liberté d’expression retrouvée a constitué par conséquent un des plus grands acquis de la révolution tunisienne. Pourtant, le lourd bilan de plus de 300 morts et plusieurs centaines de blessés qui subissent encore aujourd’hui le tribut de leur courage, n’a pas empêché un retour vers des pratiques que l’on pensait révolues et à des atteintes visibles à la liberté d’expression.

 

Armée: quand la Grande Muette censure

En mai 2011, soit cinq mois après le départ de Ben Ali, cinq pages du réseau social Facebook ont été censurées en Tunisie sur ordre du tribunal militaire. Ces pages émettaient des critiques violentes envers le corps de l’armée, notamment sur la personne du Général Rachid Ammar et remettaient en cause son intégrité, son indépendance et son engagement envers les Tunisiens. L’Agence Tunisienne de l’Internet, éternel bouc émissaire de la censure d’internet en Tunisie, a eu en charge de filtrer ces pages recensées sur le site : http://filtrage.ati.tn/. Après avoir appliqué la décision du tribunal, l’ATI a finalement levé la censure sur ces pages pour cause de panne des filtres globaux, comme le signifie le message disponible désormais sur le site de filtrage :


« Pour des contraintes techniques, les équipements qui sont à la disposition de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) ne sont plus en mesure d’assurer le service de filtrage web pour la Tunisie conformément aux réquisitions (…) »

 

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Nabil Hajlaoui. (Non aux procès militaires pour les civils)

 

Le cas de Nabil Hajlaoui, arrêté par l’armée le 9 Novembre 2011 suite aux incidents qui ont secoué la ville de Sidi Bouzid après les élections et le retrait de plusieurs sièges des listes indépendantes d’Al Aridha Al Chaabia dans l’Assemblée Constituante, montre encore une fois l’intransigeance de l’armée lorsque l’intégrité de son corps est directement touchée.

 

 

Nabil Hajlaoui a été condamné à deux mois de prison ferme par le tribunal militaire de Sfax notamment pour avoir critiqué l’armée dans sa gestion passive des incidents. Après plus d’un mois passés en prison, Nabil Hajlaoui est finalement libéré le 15 décembre 2011, suite à un non lieu prononcé lors de son procès en appel.

 

L’officier de police haut gradé Samir Feriani a, lui aussi, été arrêté le 29 mai 2011 suite à une lettre écrite au Ministre de l’Intérieur Habib Essid, dans laquelle il dénonçait des officiels haut gradés responsables, selon lui, du meurtre de manifestants durant les révoltes de décembre 2010-Janvier 2011 et de la destruction d’archives compromettantes relatives aux relations de l’ex-président Ben Ali avec le Mossad israélien. Bien que les accusations émises par Samir Feriani n’incriminaient d’aucune manière l’armée tunisienne, il a été détenu pendant plus de quatre mois à la caserne militaire de l’Aouina avant d’être déféré devant un tribunal militaire pour «atteinte à la sécurité extérieure de l’État », diffusion d’informations « de nature à nuire à l’ordre public » et « imput[ation] à un fonctionnaire public ou assimilé des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité ». Samir Feriani est libéré provisoirement en septembre 2011 suite à un non lieu prononcé par le tribunal militaire de Tunis. Cependant, son procès devant un tribunal civil est prévu pour le 16 Février 2012.

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Pendant toute la durée de son emprisonnement, des manifestations et campagnes de soutien ont été menées par la société civile et la famille de Feriani demandant sa libération et l’examen des accusations portées contre lui par un tribunal civil

 

Pendant les événements de Kasbah 3, le 15 Juillet 2011, plusieurs journalistes, blogueurs, activistes et autres manifestants sont violemment réprimés par la police. Une vingtaine de personnes sont arrêtées et déférées devant le tribunal militaire de Tunis, certains sont même contraints à la conscription. Un des chefs d’inculpation portés contre les manifestants est la violation de l’Etat d’urgence en vigueur depuis le 15 janvier 2011 et prorogé plusieurs fois par le gouvernement de transition. La dernière prorogation, en date du 29 Novembre 2011, étend l’Etat d’urgence au 31 décembre 2011. La perpétuation de cet Etat d’urgence légitime et justifie les atteintes aux libertés fondamentales des citoyens.

 

De la censure politique à la censure morale

Si les entraves à la liberté d’expression provenaient exclusivement de l’Etat tunisien pendant le régime de Ben Ali et concernaient principalement la question politique en Tunisie, certains dénoncent, depuis le 14 janvier, la dérive vers une nouvelle forme de censure morale et religieuse qui s’installe sournoisement via des groupes d’influence.

 

Ainsi, profitant de la liberté d’expression retrouvée en Tunisie, les islamistes reprennent le devant de la scène et veulent se montrer comme un vrai groupe de pression sociale. Depuis le 14 Janvier, les manifestations de salafistes appelant à l’instauration d’un état islamique sont nombreuses. Au mois de Mai 2011, ils avaient notamment investi l’avenue Habib Bourguiba, y improvisant une prière. Cette manifestation avait d’ailleurs amené le ministère de l’intérieur à interdire l’occupation de la voie publique pour l’accomplissement de la prière, ajoutant que ces pratiques sont étrangères à la société tunisienne. L’occupation par un groupe de salafistes de la faculté des lettres de la Manouba pour le droit au port du Niqab au sein de l’université, au mois de Novembre dernier, montre également l’audace nouvellement acquise des fondamentalistes religieux dans l’affirmation de leur vision sociale.

 

Les revendications légitimes de ces fondamentalistes religieux peuvent prendre des proportions plus graves quand il s’agit de défendre ce qu’ils considèrent comme des atteintes à la religion ou la morale. Plusieurs évènements violents se sont succédés au cours des derniers mois, notamment l‘attaque du cinéma Africart suite à la projection du film « Ni Allah ni Maître » de Nadia El Fani, les manifestations violentes suite à la diffusion du film Persepolis sur la chaîne de télévision privée Nessma et, plus récemment, l’attaque de la troupe Awled El Manajem à Meknassi. Des vidéos ont également circulé sur les réseaux sociaux montrant des attaques organisées de fondamentalistes religieux dans plusieurs villes du pays à l’encontre d’endroits jugés « immoraux » (lieux de prostitution, débits d’alcool, etc.). Dans ce que les uns dénoncent comme une violation de la liberté d’expression, les fondamentalistes y voient une atteinte à leur sensibilité religieuse.

 


Des islamistes à Sfax attaquent une marche pour la liberté le 21 Octobre 2011  par bluemun

 

Ces manifestations sont d’autant plus graves qu’elles sont acceptées par le gouvernement et débouchent de plus en plus vers des actions en justice contre ceux qu’on accuse d’avoir mené à des troubles de l’ordre public, tandis que les manifestants sont, pour la plupart, relâchés ou écopent d’amendes dérisoires.

 

En particulier, dans le cas du film « Ni Allah, ni Maître », que Taoufik Ben Brik a qualifié de « pornographie idéologique », la réalisatrice Nadia El Fani fait aujourd’hui l’objet d’une plainte déposée par trois avocats qui l’accusent d’atteintes au sacré, aux bonnes mœurs et aux préceptes religieux. Pour Nadia El Fani, ce procès est une vraie atteinte à la liberté d’expression au nom de la religion: « on ne va pas passer du Benalisme au Benislamisme ! » a-t-elle déclaré récemment.

 

Nabil Karoui, le directeur de la chaine Nessma ainsi que le responsable du visionnage de Nessma et la responsable du doublage du film, font aussi l’objet d’une plainte conjointe déposée par plus de 140 avocats pour “atteinte aux valeurs du sacré, atteinte aux bonnes mœurs et trouble à l’ordre public” suite à la diffusion du film Persepolis. Le procès est prévu pour le 23 janvier 2012. Pour Sofiène Ben Hamida, un journaliste de la chaîne : «C’est un procès d’opinion qui rappelle la période de l’inquisition».

 

Le procès contre l’Agence Tunisienne de l’Internet suite à une plainte déposée par trois avocats pour la censure du contenu pornographique sur Internet, est un autre exemple parlant de la nouvelle forme de censure « en bonne et due forme » à laquelle est confrontée la Tunisie post 14 janvier. Malgré les multiples tentatives du PDG de l’ATI Moez Chakchouk et d’un bon nombre d’internautes pour sensibiliser l’opinion publique à l’utilisation d’un Internet responsable sans recours à la censure, l’ATI a perdu son procès en appel et le pourvoi en cassation est prévu pour Février 2012.

 

Toutes ces affaires montrent un désengagement de l’Etat et l’absence d’une prise de position ferme et tranchée contre toute atteinte à la liberté d’expression, se contentant de laisser la pression sociale agir et l’appareil judiciaire « indépendant » utiliser l’éventail de lois liberticides encore en vigueur.

 

On ne peut nier qu’un vent de liberté sans précédent a soufflé sur les médias tunisiens dans la Tunisie post révolutionnaire, où désormais la critique de l’homme politique n’est plus un tabou. Après les élections du 23 Octobre et l’arrivée d’un gouvernement légitime, élu démocratiquement, on peut se poser la question si cette liberté de critique de l’action politique va persister. D’autant plus que la vague de liberté a apporté avec elle son flot de dérives vers des calomnies, des propos diffamatoires et des rumeurs sans fondement qui sont alimentées principalement par la chasse au scoop et la guerre d’information (ou de désinformation) que se mènent désormais le clan des partisans d’Ennahdha (et plus généralement de la Troïka) et celui de leur détracteurs. Ces dérives ont été dénoncées par des proches d’Ennahdha qui font le plus souvent l’objet de ces rumeurs, notamment le premier ministre Hamadi JebaliRached Ghannouchi et Soumaya Ghannouchi qui menace désormais de traîner en justice toute personne propageant des informations fausses à son égard.

 

Cette quête du sensationnalisme qui sévit actuellement sur les médias tunisiens est très dangereuse car elle peut finir par justifier un retour de la censure ou du moins de l’autocensure qui caractérisait l’ère Ben Ali. La responsabilisation des médias tunisiens pour la diffusion d’une information vérifiée et objective est donc cruciale pour la préservation de la liberté d’expression. Il est aussi très important de réformer plusieurs lois qui participaient à faire taire toute voix contestataire sous Ben Ali et qui représentent aujourd’hui un danger aux libertés fondamentales des citoyens. Par exemple, l’article 61bis du code pénal, amendé en Juin 2010, établit qu’est passible de 20 ans de prison « tout tunisien qui aura sciemment établi, directement ou indirectement, des contacts avec des agents d’une puissance, d’une institution ou d’une organisation étrangère dont le but est d’inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie ». Le flou régnant autour de la notion d‘ « intérêts vitaux », permet tout type d’interprétations hasardeuses et partiales.

 

Par ailleurs, le nouveau ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, étant issu d’Ennahdha, certains s’inquiètent, peut-être à juste titre, d’un retour vers une justice moralisatrice.
Dans ce sens, les prochains procès touchant à la liberté d’expression seront à surveiller de très près car ils participeront directement à créer des cas de jurisprudence et façonneront le système judiciaire de la Tunisie démocratique.

source nawaat

 

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Ennahdha a-t-il un problème de communication ?


 

Kamel_Laabidi.jpgM. Kamel Laabidi, président de l’Instance nationale de la réforme de l’information et de la communication (INRIC), a réagi aux déclarations de hauts cadres du mouvement Ennahdha.

Ces Nahdhawis ont estimé que « la presse officielle » (la presse publique pour le président de l’INRIC) doit être au service de la volonté du peuple qui a choisi leur parti pour gérer le pays, ce qui est loin d’être le cas actuellement.
M. Laabidi s’est dit surpris de « cette généralisation » : « Ennahdha en tant que parti au pouvoir évoluant dans une démocratie est sensé accepter la critique et rendre compte au peuple. Ce mouvement devrait améliorer sa communication ».

 
Le président de l’INRIC a, également, réaffirmé l’attachement des professionnels à la liberté de la presse et leur refus catégorique de toute immixtion de l’exécutif dans le secteur : « Le musellement de la presse dont les journalistes, tout comme le reste des Tunisiens, ont souffert, des décennies durant, est désormais révolu ».
« L’exécutif a tout intérêt à se préoccuper en priorité de l’amélioration de sa stratégie de communication et de son adaptation aux normes internationales, et à abandonner tout projet de faire, de nouveau, des entreprises de presse publiques des outils de propagande à son service », a précisé le président de l’INRIC, jeudi29 décembre, sur les ondes d’Express FM.

http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12716

 

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Les médias tunisiens vus par Ghannouchi 

 

Ghannouchi - chef, penseur, grand esprit du mouvement islamiste Ennahdha et beau père de notre bien aimé ministre des Affaires extérieures, Rafik Abdessalem – est en colère contre les médias tunisiens qu’il trouve non patriotiques et non responsables de par leur façon pessimiste de raconter  la Tunisie et particulièrement de par leur acharnement contre son mouvement islamiste… Ghannouchi souhaite donc des médias patriotiques, c’est-à-dire soumis aux orientations socio-idéologiques et aux discours politiciens  de ceux qui détiennent le pouvoir…  Des médias serviles, c’est le souhait de notre «sage» Ghannouchi…   

 

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Médias [toujours] serviles : autocritique de circonstances… 


 

 

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Ennahdha contre la transparence des travaux de la Constituante


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Lors des débats sur le Règlement intérieur, hier 29 décembre 2011, les articles en rapport avec la publication et la retransmission des travaux des différentes commissions ont été discutés. Des élus du PDM et du PDP, entre autres, se sont positionnés en faveur d’une transparence totale des travaux, par une publication immédiate de ces travaux, voire une retransmission de ceux-ci. 

Au contraire, Ennahdha, s’est fortement opposée à la transparence, particulièrement Habib Khedher, ancien président de la commission d’organisation provisoire des pouvoirs publics. Il a ajouté que tout moyen de communication, spécialement les téléphones portables, devraient être interdits lors des travaux de ces commissions, afin d’assurer qu’il n’y ait pas de fuite vers la presse. Il argumente cela en affirmant que la retransmission ne servirait qu’à retarder l’avancée des travaux.

Iyed Dahmani s’est interrogé sur ce qui pousse les élus d’Ennahdha à vouloir maintenir le secret de ces commissions. Nadia Chaâbane, du PDM, s’est également positionnée en faveur de la transparence, excepté pour ce qui touche à la défense et à la sécurité, afin de faire participer le peuple qui est en droit de savoir, car, selon elle, « nous n’avons rien à cacher ».

Les élus d'Ettakatol semblent se positionner pour la transparence, de même qu'une majorité des élus CPR (certains émettent quelques réserves). Les débats sur le Règlement Intérieur reprendront après le vote sur la Loi des finances.

source businessnews

 

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La Tunisie récupère la villa canadienne de Sakher El Materi

 


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L’Etat tunisien a fini par récupérer la villa de Sakher El Materi, que le gendre de Ben Ali a acquise en 2008 pour 2,5 millions de dollars canadiens. La luxueuse résidence a failli être mise en vente aux enchères publiques prévue pour le 18 janvier, pour cause de non-paiement de 16 000 dollars de taxes municipales.

 

C’est la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui est notamment intervenue auprès de la municipalité de Westmount, pour stopper l’opération entamée au début de ce mois de décembre.

 

Pour rappel, Sakher El Materi est condamné par la justice tunisienne à 16 ans de prison pour corruption et détournements de fonds. Et visiblement, l’homme n’a pas perdu ses mauvaises habitudes, puisqu’il a également arnaqué les canadiens qui l’ont accueilli, puisqu’il s’est réfugié finalement au qatar, avant de laisser des factures salées non-payées au pays de l’érable. Ainsi, il est parti sans payer des frais de scolarités à hauteur de 6000 dollars, les factures du gaz pour 2000 dollars, et des travaux  menées sur sa villa pour 1,1 million de dollars.

 

El Materi a dû prendre conscience de la difficulté de sortir les billets de son portefeuille, quand il n’a plus la possibilité de sucer le sang des Tunisiens.

par Moez E.K.

source mag14

 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 07:29

Latifa Tadlaoui

 

 

Ouvrière dans une usine de textile tangéroise, Latifa confectionne des manteaux pour les chaînes de magasins Zara et Mango. Payée un euro de l'heure, elle tente de défendre les salariés dans son entreprise, peu soucieuse du droit du travail. Femme forte et digne, Latifa prend des risques en dénonçant l'exploitation des jeunes mineures sous-payées et les menaces répétées contre les ouvrières trop revendicatives.

Son courage, Latifa le doit en partie à une association de sensibilisation aux droits des femmes, dont elle est aujourd'hui présidente. « Avant, je tremblais devant mes chefs. Aujourd'hui, j'ose me défendre. Je ne lâche rien. »

Latifa vit avec ses parents et cinq de ses frères et sœurs dans un appartement de trois pièces. Elle participe aux lourdes dépenses communes. Comme de nombreux habitants, elle dénonce la vie chère à Tanger et les tarifs excessifs de l’eau et de l’électricité pratiqués par la société Amendis, filiale de Veolia.

C'est ce qui pousse Latifa et deux autres de ses jeunes sœurs à manifester chaque dimanche depuis neuf mois, au sein du mouvement du 20 février, en espérant que celui-ci mette fin à « leur vie de misère ». 

monde-arabe.arte

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 06:16

Échange autour de l'avenir de la mission d'observation de la Ligue arabe en Syrie (BBC arabe) 

  

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  Journée meurtrière malgré la présence d’observateurs


. Un manifestant anti-régime à Homs, le 27 décembre .

La présence d’observateurs en Syrie n’aurait pas poussé les forces de sécurité à la retenue.

Ces dernières auraient tiré sur des manifestants anti-régime faisant 3 morts et une vingtaine de blessés à Douma, où arrivaient les observateurs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Sept personnes aurait été tuées à travers le pays, a ajouté cette organisation basée en Grande-Bretagne. La mission des observateurs vise à rendre compte de la situation sur le terrain. L’opposition et les pays occidentaux accusent le régime de réprimer dans le sang les manifestations alors que les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes «terroristes».

Ladite mission fait partie d’un plan de sortie de crise qui prévoit également l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Allant dans ce sens, les autorités syriennes ont annoncé mercredi la libération de 755 détenus «impliqués» dans le soulèvement populaire. En dépit de la difficulté de la tâche, le président de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane, a jugé que la mission de la Ligue arabe était «la seule lumière dans cette nuit sombre», mais beaucoup sont sceptiques.

Le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d’opposition au président Al Assad, a demandé à l’ONU d’envoyer ses propres observateurs. Son dirigeant, Burhan Ghalioun, qui s’est entretenu hier au Caire avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al Arabi, à propos de la conférence nationale que doit accueillir la Ligue arabe début janvier au Caire afin de préparer la période transitoire, devrait logiquement prendre le pouvoir selon le schéma qui se dessine. Il enchaîne voyages et contacts diplomatiques afin d’obtenir un soutien étranger, mais sa cote de popularité est en baisse.

En effet, en plus d’une bataille en cours entre différentes forces politiques syriennes qui cherchent à se mettre en avant pour la période transitoire, M. Ghalioun est de plus en plus accusé de servir un agenda «étranger». Lors de son voyage en Tunisie la semaine passée, une foule s’était rassemblée pour contester sa présence, brandissant comme slogan «Ni USA ni Qatar, le peuple tunisien/syrien est libre» !

source elwatan

 

 

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25 personnes tuées, les observateurs arabes poursuivent leur mission


 

 

Quatorze civils ont été tués mercredi par les forces de sécurité en Syrie, où les observateurs de la Ligue arabe poursuivaient jeudi leur mission dans les régions insurgées d'Idleb, de Hama et Deraa, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). (c) Afp

Quatorze civils ont été tués mercredi par les forces de sécurité en Syrie, où les observateurs de la Ligue arabe poursuivaient jeudi leur mission dans les régions insurgées d'Idleb, de Hama et Deraa, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). (c) Afp

 

 

Les forces de sécurité ont tué jeudi au moins 25 personnes en Syrie, y compris dans des villes où les observateurs de la Ligue arabe étaient en mission pour surveiller la situation dans ce pays secoué par une révolte populaire, alors que de nouvelles manifestations sont prévues vendredi.

Des observateurs se sont rendus dans des foyers de la révolte: Deraa (sud), Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et près de Damas, les autorités syriennes étant sous pression pour accorder libre accès à cette mission.

A Douma, à 20 km au nord de Damas, quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés, dont certains grièvement, par les forces de sécurité qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Grande Mosquée, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'OSDH a précisé que ces tirs avaient eu lieu au moment où un groupe d'observateurs arabes arrivait à la mairie de Douma, non loin de là.

A Hama (210 km au nord de Damas) où se trouvait également un groupe d'observateurs, des manifestations "massives" ont eu lieu jeudi, et six civils ont été tués par les forces de sécurité, qui ont en outre arrêté des blessés soignés dans un hôpital privé, ont indiqué l'OSDH et des militants sur place.

Quatre civils ont été tués à Homs, et cinq autres dans le nord-ouest du pays, dans la province d'Idleb, selon l'OSDH.

Dans la province de Damas, six civils ont péri sous les balles de la sécurité, notamment à Irbine et à Kessoué.

A Damas, des agents de la sécurité étaient déployés en masse près du quartier historique de Midane, quasiment fermé en raison d'une manifestation prévue, selon l'OSDH et des habitants.

Toujours dans la capitale, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Kafar Soussé lorsque les agents de sécurité ont tiré sur des manifestants.

Les observateurs, qui s'étaient rendus mardi et mercredi à Homs (centre), haut-lieu de la contestation, sont chargés de rendre compte de la situation sur le terrain. L'opposition et les pays occidentaux accusent le régime de réprimer dans le sang les manifestations alors que les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes "terroristes".

Selon l'ONU, plus de 5.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte, à la mi-mars.

Cette mission fait partie d'un plan de sortie de crise qui prévoit également l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.

En dépit de la difficulté de leur tâche, le président de l'OSDH Rami Abdel Rahmane a jugé que la mission des observateurs arabes était "la seule lumière dans cette nuit sombre".

"La présence des observateurs à Homs a brisé la barrière de la peur", a-t-il dit à l'AFP, tout en précisant ne pas vouloir "exprimer de jugement avant que les observateurs terminent leur mission".

Doutant de l'efficacité de la mission arabe, le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d'opposition, a en revanche demandé à l'ONU d'envoyer ses propres observateurs.

Son dirigeant, Burhan Ghalioun, a rencontré jeudi au Caire le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, a rapporté l'agence officielle égyptienne Mena. Ils ont discuté de la conférence nationale sur la Syrie que doit accueillir la Ligue arabe début janvier au Caire.

La Chine, alliée de Damas, s'est félicitée elle de la mission "objective" de la Ligue arabe, prenant le contre-pied des Etats-Unis et de la France qui ont redouté que les observateurs ne puissent pleinement rendre compte de la situation par manque de temps ou de liberté de mouvement.

Des militants ont appelé sur internet à de nouvelles manifestations vendredi contre le régime de Bachar al-Assad.

Les Syriens sont invités à "marcher vers les places de la liberté" vendredi, ont indiqué les militants sur leur page Facebook "Syrian revolution 2011".

Par ailleurs, l'envoyé de la Syrie au Liban a appelé le gouvernement libanais à prendre des mesures drastiques contre le trafic d'armes à la frontière entre les deux pays, "complémentaire du terrorisme", selon lui.

source tempsreel.nouvelobs

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 05:08

Seif el-Islam Kaddafi commence à parler

 

Un enquêteur de l'ONG Human Rights Watch a pu rencontrer Seif el-Islam, toujours détenu en Libye dans une résidence surveillée de la ville de Zintan. Le fils Kaddafi, qui s'est dit correctement traité, en a profité pour faire quelques révélations. 

Seif el-Islam, filmé par la télévision libyenne après son arrestation, le 19 novembre.

Seif el-Islam, filmé par la télévision libyenne après son arrestation, le 19 novembre. © Eyepress/Libyan TV/AFP


Seif el-Islam Kaddafi va mieux. Soigné par un médecin, il est correctement traité et nourri, mais réclame un avocat et... un poste de télévision. Ces informations émanant d'un enquêteur de l'ONG Human Rights Watch (HRW) qui a pu s'entretenir avec le fils de l'ancien dictateur libyen dans sa résidence surveillée de Zintan, le 18 décembre, viennent démentir les nouvelles alarmistes selon lesquelles il souffrirait d'un début de gangrène, à la suite d'une grave blessure à la main droite subie lors d'un raid de l'Otan sur Bani Walid, fin octobre. 
 
Arrêté le 19 novembre non loin de la localité d'Obari, dans le Sud, où il se rendait, dit-il, pour y subir une opération, Seif el-Islam sera transféré à Tripoli dès qu'un lieu de détention sûr aura été aménagé pour l'accueillir, selon les autorités. 
 
Ces dernières, qui se disent déterminées à le juger en Libye, ont promis à la Cour pénale internationale de lui fournir toutes les garanties en ce sens d'ici au 10 janvier. 
 
Lors de sa conversation avec HRW, le fils Kaddafi a par ailleurs fourni une précision intéressante : la villa de Tripoli dans laquelle son frère Seif el-Arab a été tué par un missile de l'Otan en avril, était utilisé comme lieu de rendez-vous secret entre Kaddafi et Moussa Koussa, son ministre des Affaires étrangères. Le « Guide » s'y trouvait encore quinze minutes avant le début du bombardement. Quand on sait que Koussa est « passé à l'ennemi » peu de temps après et que d'aucuns le soupçonnent d'avoir, depuis longtemps, servi d'informateur aux services occidentaux, il est tentant de faire de lui la « gorge profonde » qui a guidé le tir. C'est en tout cas ce que suggère Seif el-Islam. 
source jeuneafrique
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Elle aura le choix entre l’Afrique du Sud, le Venezuela et le Zimbabwe

Aïcha a mis Alger devant le fait accompliAïcha a mis Alger devant le fait accompli

L'Algérie écarte toute éventualité de remettre les membres de la famille de l'ancien dirigeant libyen aux nouvelles autorités, le Conseil national de transition.

 

Le séjour de la famille d'El Gueddafi en Algérie est compté. Son extradition est une affaire de semaines, si ce n'est de quelques jours. Une source diplomatique algérienne a affirmé à L'Expression que Alger a pris la décision d'extrader la famille El Gueddafi.
Cette décision a été prise par les autorités algériennes après la deuxième sortie médiatique de Aïcha, la fille de l'ancien dirigeant libyen. En fait, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci avait averti Aïcha au lendemain de sa première déclaration lorsqu'elle avait appelé les Libyens à résister aux combattants du CNT. Une déclaration qui a irrité Alger.
 

Le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci avait qualifié cette sortie d'inacceptable. Et d'avertir que des «décisions seront prises pour qu'à l'avenir, des comportements de ce type-là ne puissent plus avoir lieu». Une menace non prise au sérieux par la fille de l'ex-colonel. La déclaration de la fille de l'ex Guide libyen, a en effet mis dans l'embarras l'Algérie. Il faut rappeler le contexte dans lequel a été faite cette déclaration. C'est que l'Algérie faisait face à l'époque, à une violente campagne médiatique orchestrée par le Maroc et selon laquelle l'Algérie soutenait le régime d'El Gueddafi par l'envoi de mercenaires combattre les rebelles libyens.

 
Des assertions démenties au fil des jours aussi bien par la réalité du terrain que par les puissances occidentales. Alors que la tension est tombée et les pont rétablis entre l'Algérie et le CNT, Aïcha El Gueddafi récidive par une autre déclaration. Elle exhorte, dans un message audio diffusé par la chaîne de télévision syrienne Al Rai TV, le peuple libyen à se révolter contre le nouveau pouvoir de Tripoli et se venger contre le sort réservé à son père. Une déclaration de trop. Notre source affirme que ce second appel a provoqué tant de gêne au pays d'accueil. Aïcha a mis Alger devant le fait accompli. Devant une telle situation, la seule riposte des autorités algériennes est de passer à l'action et extrader toute la famille. C'est ainsi que des discussions ont été engagées avec certains pays qui souhaitent accueillir cette famille.

 
A présent, aucune piste n'est affirmée et encore moins privilégiée par Alger. Des pourparlers sont à un stade bien avancé avec au moins trois pays, affirme la même source. Il s'agit de deux pays africains et un autre de l'Amérique du Sud. Avec plus de précisions, les pays en question sont l'Afrique du Sud, le Zimbabwe et le Venezuela. Comme souligné plus haut, la question n'a pas été tranchée définitivement et que des discussions sont en cours avec toutes «les parties». Toutefois, notre source affirme qu'il n'est pas question que la famille El Gueddafi soit remise aux nouvelles autorités libyennes.

 
Une croix rouge a été mise par Alger sur cette éventualité, précise le même vis-à-vis. Au lendemain de l'assassinat de Mouamar El Gueddafi, le chef du comité exécutif du CNT, Mahmoud Jibril, avait lancé des appels pour l'extradition des membres de cette famille. Les nouveaux dirigeants de la Libye ne cessent de revendiquer le retour à la Libye de la famille El Gueddafi. Or, Alger a décidé officiellement de ne pas remettre les personnes en question aux dirigeants libyens en place. Selon la même source, cette question était programmée à l'ordre du jour des discussions à l'occasion du déplacement à Alger d'une délégation du CNT.

 
La visite a été reportée maintes fois à cause de la situation d'instabilité que traverse ce pays. Elle devait avoir lieu il y a plus d'un mois. Toujours à l'ordre du jour, aucun calendrier n'est arrêté concernant l'arrivée en Algérie de cette délégation. Il est à rappeler que l'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants, étaient entrés en Algérie le 29 août dernier, et avaient été accueillis pour des considérations strictement humanitaires.

source lexpressiondz
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Que devient Aïcha Kadhafi?


Depuis sa fuite du 29 Août 2011 avec sa mère Safia et ses frères Mohammed et Hannibal, Aïcha Kadhafi, la fille du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, est réfugiée dans un lieu tenu secret en Algérie. Dès le lendemain de son arrivée, la fille du colonel a accouché à l’hôpital de Djanet. Le gouvernement algérien leur a accordé l’asile pour des « raisons humanitaires », mais depuis qu’il est en voie de réconciliation avec Tripoli, il trouve ses hôtes bien encombrants. Le Conseil National de Transition, qui a repris le pouvoir en Libye, considère que les enfants Kadhafi sont « déterminés à déstabiliser la Libye et à causer beaucoup d'ennuis ».

Et ils n’ont pas tort en ce qui concerne la « Claudia Schiffer du Désert », comme l’a surnommée la presse italienne. La fille de Kadhafi, qui est avocate, milite au sein d’une ONG qu’elle a fondée elle-même, Waatasimou. Elle a toujours eu des ambitions politiques, mais elle avait été éclipsée par son frère Saïf Al-Islam. Depuis le décès de son père, c’est elle qui a repris les rênes du clan.

Depuis son arrivée, elle a enfreint à plusieurs reprises le devoir de réserve que les Algériens lui avaient demandé de respecter en échange de son accueil, notamment en diffusant des satires véhémentes sur une chaîne du satellite, Al-Raï, appelant les Libyens à se soulever contre les "traitres", ce qui n'a pas manqué d'agacer le gouvernement de son pays d'accueil. Mais depuis le début du mois de décembre, Al-Raï a cessé d’émettre à la demande des autorités syriennes. La fille de Kadhafi, devenue veuve depuis que son mari et cousin, l'officier Ahmed Kadhafi Al-Kashi, a été déclaré mort pendant la guerre, est réduite au silence, et ronge son frein. Mais après avoir été déboutée de sa plainte au tribunal de Paris contre les bombardements de l'OTAN, elle poursuit son action pour obtenir une enquête de la Cour pénale Internationale sur les meurtres de son père et de son frère Moatassem.

Le gouvernement algérien a indiqué que la famille Kadhafi pourrait bien migrer vers le Venezuela. Le président Hugo Chavez, qui a toujours eu de la sympathie pour le colonel Kadhafi, serait apparemment prêt à l'accueillir. Saadi, l'un des fils du colonel Kadhafi, qui est actuellement réfugié au Niger, pourrait également la rejoindre.


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QATAR. Les liaisons dangereuses

La minuscule monarchie du Golfe a contribué à la chute des tyrans et aidé à promouvoir la démocratie. Mais elle soutient aussi tous les mouvements islamistes, y compris les plus radicaux. 

23 aout 2011, à Benghazi, un jour après que Tripoli tombe aux mains des rebelles. Un poster de l'émir du Qatar. (Sipa)

23 aout 2011, à Benghazi, un jour après que Tripoli tombe aux mains des rebelles. Un poster de l'émir du Qatar. (Sipa)

 

[...] Après la chute du raïs égyptien Hosni Moubarak, le 11 février 2011, les Qataris s'enhardissent. Fini le soft power. Contre Kadhafi, ils basculent dans la guerre avec d'autant plus d'enthousiasme qu'ils connaissent et hébergent ses principaux opposants. Ils deviennent les mécènes de la rébellion, règlent ses factures, assurent sa logistique et lui offrent un formidable outil de propagande, une télévision clés en main, Libya al-Ahrar. Ils la confient à un Libyen proche du souverain, Mahmoud Chamman, membre du conseil d'administration d'Al-Jazeera. Un futur ministre de l'Information du Conseil national de Transition.


Depuis une grande maison blanche anonyme, à l'entrée du souk de Doha, gardée par des policiers, la chaîne couvre l'ensemble du territoire libyen. “L'émir paie les salaires des 60 collaborateurs venus de toute la planète. Ils logent gratuitement dans un hôtel cinq étoiles, dit sa directrice, Huda al-Serari. Nous étions en contact permanent avec les troupes rebelles. En vue de la prise de Tripoli, nous avons relayé les consignes du CNT et de l'Otan à l'adresse des habitants de la ville.”


Doha se joint aux opérations de l'Otan

 

Plus surprenant encore, Doha se joint aux opérations de l'Otan. Dans la coalition, il faut des partenaires arabes. Hanté par le fiasco irakien, Washington l'exige. Tout le monde s'est défilé, Egyptiens en tête. Restent les confettis du Golfe, les Emirats arabes unis et le Qatar. Dans le ciel, leur participation aux bombardements demeure symbolique. L'émir Al-Thani ne peut envoyer que six Mirage, la moitié de sa flotte. “Ils ont effectué de très rares opérations de frappe à partir de la base de La Sude, en Crète”, dit-on côté français. Les pilotes qataris formés dans l'Hexagone ne sortent qu'en binôme, avec leurs alter ego français qui éclairent leurs cibles.

Dossier Qatar
Pilotes français et qataris engagés dans des missions communes en Libye. (Sipa)

A terre, en revanche, leur action clandestine est déterminante. “Dans cette guerre de l'ombre, le Qatar a effectué les tâches que nous ne pouvions pas officiellement accomplir», dit un responsable occidental. "On aime prendre des risques. On était prêts à faire tout ce qu'on nous demandait", confirme Salman Shaikh, ex-conseiller politique de cheikha Mozah, l'épouse de l'émir. Le chef d'état-major de l'émirat, le général Al-Attiyah, a reconnu lui-même que des centaines de soldats qataris avaient été déployés aux côtés des rebelles. “Ils les ont vraiment épaulés, surtout au début, quand ils les ont vus battre en retraite. Ils leur ont appris à tenir leurs positions", dit-on à Paris. Dans les forces spéciales qataries se glissent aussi des agents français et britanniques.


« Dans le lot, on trouvait des "Maurice du Qatar" et des "Robert de Doha"”», ironise un haut responsable français.

 

Mais les Qataris vont entraîner leurs alliés dans un jeu dangereux. Ce sont eux qui arment les rebelles et pas n'importe lesquels. Ils privilégient presque toujours les chefs islamistes les plus radicaux. Notamment, le djihadiste repenti, Abdelhakim Bel Hadj, proche par le passé d'Al-Qaida, qui a trouvé refuge avec ses hommes dans le djebel Nafoussa, et un autre chef extrémiste, Ismaïl Sallabi, retranché en Cyrénaïque. Pourquoi eux ? "Parce qu'ils les connaissent depuis longtemps”, souligne un diplomate. Ici, comme ailleurs, l'émir choisit d'aider les courants religieux. “Il a compris que ces gens-là avaient le vent en poupe”, explique-t-on de même source. Cet islamiste high-tech partage avec ses affidés une même vision du monde.


Les livraisons d'armes sélectives font hurler

Paradoxe : le matériel militaire livré à ces insurgés très controversés est acheté par l'émirat à la France. Pis encore, ce sont des gros-porteurs français qui se chargent du largage. Un tour de passe-passe effectué avec la bénédiction de Sarkozy. Dans la précipitation de la guerre, l'Elysée a-t-il péché par naïveté ou par cynisme ? En tout cas, sur le terrain, ces livraisons d'armes sélectives font hurler. D'autant que l'aide de l'émirat se poursuit après l'arrêt des combats.


Le général Al-Attiyah a continué de rendre visite à ses protégés avec son petit avion, à la colère des autres Libyens”, raconte un officiel européen.

 

A la fin des hostilités, il tient même à présenter Bel Hadj aux chefs militaires français et britanniques, comme s'il voulait le faire adouber. Mais cette fois, ses interlocuteurs occidentaux sont très méfiants. Avant la réunion, Benoît Puga, chef d'état-major particulier de Sarkozy, s'est muni de la fiche DGSE de l'ex-djihadiste.

 

Le doute s'installe à Paris comme à tripoli sur les intentions qataries. Fin octobre, le Premier ministre du CNT, Mahmoud Djibril, démissionne et critique l'ingérence de Doha. Son ambassadeur à l'ONU va plus loin. “Le Qatar donne de l'argent à des partis islamistes et essaie de dominer la Libye”, dénonce-t-il. Incroyable retournement. L'allié du Golfe jusque-là considéré comme le sauveur au point de voir son drapeau hissé brièvement sur les ruines de Bab al-Aziziya, la caserne de Kadhafi, se retrouve sur le banc des accusés.

 

La charge est reprise en chœur par les autres révolutionnaires arabes. Partout, le soutien des Qataris au camp islamiste soulève la même inquiétude. A Tunis, on va jusqu'à manifester contre la possible venue de l'émir. La raison ?


Il a inondé en sous-main Ennahda d'argent pour lui permettre défaire une campagne à l'américaine", affirme-t-on à Paris.

 

En Egypte, les militaires toujours au pouvoir interdisent les financements des partis et des associations par l'étranger. Le but caché ? Endiguer les pétrodollars qataris qui affluent dans les caisses des Frères musulmans. La mesure permet de saisir une “bonne centaine de millions, raconte un familier du dossier. Gageons qu'une somme bien plus importante est passée entre les filets”.

 

Son nouveau champ de bataille ? La Syrie

Du fait de ses liaisons dangereuses et de ses ambitions démesurées, le petit Qatar qui voulait être aimé par tout le monde se découvre tous les jours de nouveaux ennemis. Qu'importe. Il veut rester le deus ex machina du “printemps arabe”. Son nouveau champ de bataille ? La Syrie. A la Ligue arabe, il mène l'offensive diplomatique contre le régime d'Al-Assad. Et à la frontière turque, il prépare la guerre. Fin novembre, l'émirat a expédié auprès des rebelles de l'Armée dite “de la Syrie libre” Abdelhakim Bel Hadj, encore lui. Afin de les faire profiter de son expérience et de tisser des liens pour l'avenir.

 

par Christophe Boltanski et Vincent Jauvert.

 

source tempsreel.nouvelobs

 

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