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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 17:06
Démission de tous les ministres CPR

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Le parti du Congrès Pour la République (CPR) a décidé, samedi soir, de retirer ses ministres du gouvernement actuel, présidé par le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a confirmé le président du conseil national du CPR, Chokri Yacoub, dimanche à l’agence TAP. Le Conseil national extraordinaire du CPR, réuni le week-end dernier (2 et 3 février) avait lancé un ultimatum d’une semaine « avant de retirer ses ministres du gouvernement actuel » si l’accord négocié entre les membres de la Troïka n’est pas signé.

Le document en question prévoit notamment la création d’une commission au sein de la présidence de la République représentant les partis de la coalition au pouvoir et qui sera chargée des concertations sur les décisions politiques et économiques importantes ainsi que sur les nominations aux hautes fonctions.

D’après Chokri Yacoub, le CPR tiendra demain une conférence de presse pour annoncer officiellement le retrait de ses ministres du gouvernement actuel (trois ministres et deux secrétaires d’Etat). Les cinq membres du CPR au sein du gouvernement continueront, toutefois, à assumer leurs responsabilités au sein de leurs ministères respectifs afin d’éviter le vide administratif, a-t-il précisé.

En réponse à une question sur la position du CPR concernant un gouvernement de technocrates avancé récemment par Hamadi Jebali, Chokri Yacoub a indiqué que son parti soutiendra cette proposition au cas où elle sera soumise à l’Assemblée nationale constituante (ANC). «Par souci de neutralité, le CPR s’abstient de suggérer des noms pour ce gouvernement», a-t-il soutenu. directinfo

Les portefeuilles ministériels assurés par le CPR sont:

Ministère de l’Emploi,

Ministère des Domaines de l’Etat

Ministère de la Femme

Plus deux secrétariats d’Etat:

Ministère des Affaires étrangères

Ministère de la Jeunesse et des sports

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 16:54

Appel international sur la Tunisie

 

Contre la violence politique et pour la poursuite du processus démocratique. Le lâche assassinat du démocrate Chokri Belaïd constitue pour nous, acteurs solidaires de la « cause tunisienne », un coup terrible porté au processus démocratique. Toutefois, c’est parce que nous croyons profondément en la capacité des citoyens, des militants politiques et des acteurs de la société civile tunisienne à retrouver les chemins du dialogue national que nous publions cet appel. Appel signé par de nombreux parlementaires, chercheurs, écrivains, artistes (liste en fin d'appel).

 

Citoyennes tunisiennes,
citoyens tunisiens,

Depuis de très nombreuses années, nous soutenons votre lutte contre la dictature. Nombreux parmi nous se sont engagés à vos côtés dans votre combat pour la défense des libertés fondamentales et des Droits de l’homme, en exprimant publiquement notre appui aux démocrates tunisiens, quelles que soient leurs affiliations politiques et philosophiques. Mus par un devoir de solidarité internationale à l’égard d’un peuple qui nous est cher, nous avons apporté un soutien moral, politique, parfois matériel, à la résistance démocratique tunisienne, au-delà de tout sectarisme et de toute vision manichéenne islamistes versus laïques. Parce que nous avons toujours pensé que l’essentiel n’est pas d’opposer les Tunisiens entre eux mais bien de faire reculer la culture de la dictature et, corrélativement, de faire progresser celle de la démocratie.

C’est avec satisfaction mais aussi une certaine appréhension, du fait de la brutalité de la répression policière, que nous avons accueilli, en 2008, la « révolte du bassin minier de Gafsa qui représentait une étape décisive de la protestation populaire contre le régime dictatorial de Ben Ali. Presque invisible sur le plan médiatique international, suscitant peu de réactions de la part des gouvernements étrangers, notamment européens, nous avions décidé de relayer l’information et d’exprimer notre soutien aux manifestants du bassin minier et aux nombreuses victimes des exactions policières.

Lorsqu’en décembre 2010 ont éclaté les protestations populaires dans les régions de Sidi-Bouzid et de Kasserine, qui se sont étendues rapidement à l’ensemble du pays, nous avons tout de suite compris l’importance de l’enjeu (la chute de la dictature) et organisé un peu partout en France et en Europe des actions de solidarité avec les citoyens tunisiens. Nous avons fait ce choix en dépit d’une attitude souvent timorée de nos propres gouvernements, préoccupés davantage par la survie du régime de Ben Ali que par celle du peuple tunisien.

C’est avec joie que nous avons appris, le 14 janvier 2011, la fuite du dictateur et l’amorce du processus de transition démocratique, ouvrant une espérance non seulement pour les citoyens tunisiens mais aussi pour les peuples de la région. Plus qu’un « modèle », la Tunisie est devenue une source d’inspiration démocratique pour l’ensemble des sociétés arabes vivant encore, en ce début de XXIe siècle, sous le joug de régimes tyranniques.

Conscients que le passage de la dictature à la démocratie constitue un processus long et sinueux, nous continuons à appuyer l’ensemble des initiatives visant à rétablir les libertés publiques, à assainir le système judiciaire, à demander une meilleure redistribution de la rente économique en faveur des régions marginalisées, à obtenir droits et réparations pour les victimes de la dictature et de la terrible répression de décembre 2010 et janvier 2011. En deux mots : instaurer un véritable régime républicain, social et civil. Si elles ne se font pas sans difficulté, et si l’acheminement vers une seconde République tunisienne s’avère parfois chaotique, deux étapes de la transition démocratique ont déjà été prometteuses : l’abolition du régime du parti unique, et un processus électoral exemplaire qui a permis la désignation au suffrage universel direct d’une Assemblée constituante représentant l’ensemble des familles politiques et philosophiques du pays.

Or, aujourd’hui, le processus démocratique paraît en panne, sinon en crise profonde. Une véritable justice indépendante tarde à se mettre en place ; la réforme des médias est inachevée ; les mouvements sociaux des régions intérieures ont été souvent traités, par les différents gouvernements de transition, sous le seul jour du registre sécuritaire ; le pays se divise jour après jour selon une ligne de clivage opposant les islamistes à leurs adversaires laïques. L’assassinat de Chokri Belaïd, militant de la gauche démocratique, le 6 février 2013, marque ainsi un tournant tragique. L’usage de la violence politique pour régler les différends, le retour à la vision binaire et manichéenne islamistes/laïques, l’absence de dialogue national mais, plus encore, la tentation de revenir à des solutions autoritaires, nous paraissent inquiétantes. La culture de la peur, caractéristique de la période Ben Ali, reprend progressivement ses marques.

C’est parce que nous avons toujours exprimé notre soutien inconditionnel aux citoyens tunisiens dans leurs luttes pour la démocratie et contre l’autoritarisme, y compris dans les heures les plus noires, que nous tirons aujourd’hui ce signal d’alarme : le peuple tunisien n’a pas chassé un dictateur pour en mettre un autre à sa place. Les solutions autoritaires, le recours à l’Homme providentiel, la tentation de la violence politique ne peuvent conduire le pays qu’au chaos, mettant à bas l’expérience démocratique. Ainsi, nous espérons que les Tunisiens retrouveront le chemin du dialogue national, poursuivront le processus constitutionnel en cours, et feront mentir les paroles de ceux qui pensent que la révolution tunisienne n’a été qu’une « récréation démocratique » d’un peuple immature et rétif à la culture des droits de l’Homme. La Tunisie démocratique n’est pas simplement une illusion ou une simple parenthèse de l’Histoire du monde arabe. La révolution tunisienne a ouvert une espérance démocratique pour l’ensemble des peuples de la région. Nous ne la laisserons pas tomber.

Pour signer cet appel, cliquez ici

 

 

Premiers signataires :

Bariza Khiari, vice-présidente du Sénat, sénatrice de Paris
Sergio Coronado, député des Français de l’étranger, Assemblée nationale
Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne, Directrice d'études à l'EPHE (Sorbonne)
Malika Benarab-Attou, députée européenne.

Pouria Amirshahi député des Français de l'étranger, Assemblée nationale
Yannick Jadot, député européen

Nilüfer Göle, directrice d’études à l’EHESS
Saadallah Khiari, cinéaste
. Marc Cheb Sun, auteur et éditorialiste
Gilbert Meynier, ancien maître de conférences à l'université de Constantine. Professeur émérite de l'université de Nancy II

. Wajdi Limam, Président de l’association Uni*T (Union Pour la Tunisie)
Vincent Geisser, président du CIEMI (Centre d’études et d’information sur les migrations internationales)
Nicolas Dot-Pouillard, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 19:38
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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 16:47
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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 22:11
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La Tunisie en grève générale enterre un opposant assassiné 

chokri.jpg

16H40 GMT - Des dizaines de milliers de Tunisiens se sont pressés aux obsèques de l'opposant assassiné Chokri Belaïd, qui ont pris des allures de manifestation contre le parti islamiste au pouvoir, soupçonné par une partie de l'opposition d'avoir commandité ce meurtre sans précédent dans les annales contemporaines du pays.

- Malgré un imposant dispositif sécuritaire, des heurts ont émaillé les funérailles dans un pays au ralenti après un appel à la grève générale très largement suivi.

- Ce débrayage, le premier de cette ampleur depuis 2011, intervient dans un contexte économique et social très tendu, manifestations et conflits sociaux, souvent violents, se multipliant en raison du chômage et de la misère, deux facteurs-clés de la révolution. FIN DU DIRECT

15H11 GMT - Oraison - Hamma Hammami, dirigeant du Front populaire, la coalition de partis de gauche et d'extrême gauche à laquelle appartenait le défunt, prononce une oraison funèbre. Une minute de silence solennel est respectée."Repose en paix Chokri, nous continuerons sur ta voie", lance M. Hammami face à la foule. Aucun représentant du gouvernement n'est présent.

15H10 GMT - "Allah Akbar" - Des milliers de voix crient "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand") au moment de l'inhumation, avant d'entamer l'hymne national et de réciter la fatiha, le premier verset du Coran.

15H09 GMT - LE CORPS DE CHOKRI BELAID MIS EN TERRE.

15H00 GMT - Fleurs - Le cercueil recouvert d’une gerbe de fleurs est transporté dans le cimetière à travers la foule vers la tombe.

13H44 GMT - Calme - Retour au calme sur l’avenue Bourguiba où les forces de l’ordre sont toujours en nombre.

13H43 GMT - Arrivée - Un véhicule militaire de type pick-up, recouvert de fleurs et transportant le corps de Belaïd, arrive à l’entrée du cimetière où il tente de se frayer un passage dans la foule compacte. Des renforts policiers anti-émeutes sont aux abords du cimetière pour répondre aux casseurs qui ont incendié plusieurs voitures dans le quartier.

Milice dissoute

13H17 GMT- Dissolution - Une milice pro-islamiste accusée des violences politiques annonce sa dissolution à Siliana (nord-ouest). Le pouvoir avait jusqu'ici fait la sourde oreille aux appels de dissolution de ce groupe responsable d'une attaque spectaculaire en décembre contre le siège de l'UGTT et du meurtre, en octobre, d'un opposant dans le sud.

12H43 GMT - PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES AUX OBSEQUES, selon l'AFP et plusieurs médias tunisiens. Les forces de l'ordre se refusent à estimer le nombre des participants.

12H40 GMT - LACRYMOGENES ET ECHAUFFOUREES AUX FUNERAILLES. Des groupes de casseurs ont attaqué des voitures devant le cimetière où la police les a dispersés avec du gaz lacrymogène provoquant un bref mouvement de panique, constatent des journalistes de l'AFP. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, confirme ce déroulement des faits à la télévision publique.

12H39 GMT - La chute - "Le peuple veut la chute du régime", scande la foule massée à l'entrée du cimetière d'El-Jellaz.

12H38 GMT - Heurts - Des échauffourées éclatent entre policiers et manifestants avenue Bourguiba.

12H37 GMT - Evanouie - Au coeur des manifestants, la veuve du défunt, Besma, brandit deux doigts en l'air en signe de victoire, alors que la fille du couple, âgée de huit ans, s'évanouit sous le coup de l'émotion. Chokri Belaïd doit être inhumé dans le carré réservé aux martyrs.

12H36 GMT - "Dégage!" - La foule reprend en coeur l'hymne national et le slogan "Dégage, dégage" qui avaient aussi été les cris de ralliement de la révolution de 2011, rapporte Kaouther Larbi, correspondant de l'AFP.

12H35 - Youyous - Des milliers de Tunisiens saluent la dépouille de l'opposant, brandissent des photos du défunt, sous une pluie intermittente. Les youyous des femmes et les larmes se doublent de cris de colère et de slogans anti-gouvernementaux. Le cercueil est enveloppé dans un drapeau tunisien.

Youyous

12H34 GMT- Encadrement - Le parcours du cortège est encadré de militaires, l'arme automatique en bandoulière et le visage fermé. Un impressionnant dispositif est déployé, comprenant des militaires, des unités anti-émeutes casquées ainsi que hommes en civil cagoulés armés de bâtons.

12H32 GMT - Artère - Plusieurs dizaines de jeunes manifestants défilent sur l’avenue Bourguiba, la principale artère de Tunis, en scandant des slogans hostiles au chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi.

12H30 GMT - Bondée - L’esplanade de la mosquée est bondée tout comme le cimetière où la foule brandit des drapeaux tunisiens, alors qu’une pluie battante s'abat sur ce quartier du sud de la capitale, témoigne Antoine Lambroschini.

12H04 GMT - Innombrable - Une foule innombrable dépassant les 10.000 personnes défilent depuis Djebel Jelloud, un quartier de la banlieue sud de Tunis, pour accompagner le cercueil vers le cimetière d'El-Jellaz, rapportent des journalistes de l'AFP. La mise en terre est prévue en début d'après-midi.

11H40 GMT - Femmes - "Des femmes sont présentes dans le cortège funéraire et au cimetière. C'est exceptionnel, seuls les hommes accompagnent d'ordinaire les dépouilles", tweete la journaliste de l'AFP Inès Bel-Aïba.

10H55 GMT - Survol - Des hélicoptères de l’armée survolent Tunis, où les rues sont largement désertées.

10H51 GMT - Paralysie - Seuls les services médicaux d’urgence fonctionnent dans la capitale ainsi que la vente de produits alimentaires de première nécessité, selon la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), forte de 500.000 membres à l'origine du débrayage national. Les employés des monopoles de l’eau et de l'électricité sont aussi en grève, à l'exception du service d’intervention d’urgence.

Dans ce contexte de crise, l'ambassade de France a appelé ses quelque 25.000 ressortissants à la prudence et annoncé la fermeture des écoles françaises vendredi et samedi. Les universités seront fermées dans le pays jusqu'à lundi.

"Ghannouchi assassin"

10H49 GMT - Vox populi - "Le peuple veut la chute du régime", scande la foule, ainsi que "Ghannouchi assassin", en référence au chef du parti islamiste Ennahda, témoigne un journaliste de l'AFP à Tunis, Antoine Lambroschini. Un millier de manifestants défilaient à Gafsa (centre) et quelque 500 personnes à Zarzis (sud).

10H18 GMT - Déploiement - L'armée est déployée dans plusieurs villes du pays. A Tunis, des véhicules militaires sont en faction sur l'avenue Bourguiba, épicentre des heurts entre policiers et manifestants ces derniers jours. Les militaires renforcent un important dispositif policier déjà en place. L'état d'urgence est en vigueur depuis 2011 dans le pays où les autorités cherchent à rétablir la sécurité après la multiplication ces derniers mois des violences, les plus graves ayant impliqué des groupuscules islamistes radicaux.

10H08 GMT - TOUS LES VOLS ANNULES DEPUIS ET VERS LA TUNISIE, selon les autorités aéroportuaires. Une telle paralysie est une première depuis le 14 janvier 2011, jour de la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali qui avait déclenché le Printemps arabe.

09H35 GMT - "Martyr" - Parmi la foule qui ne cesse de grossir, Salah Belaïd rend hommage à son fils, "un homme qui a vécu avec courage et dans la dignité. Il n'a jamais eu peur, il est parti en martyr pour son pays", répète-t-elle.

09H32 GMT - "Assassins" - "Avec notre sang et notre âme, on se sacrifie pour le martyr", scandent les manifestants qui accusent le parti islamiste au pouvoir Ennahda d'être derrière l'assassinat de Chokri Belaïd. Ce crime a déclenché des violences entre forces de l'ordre et manifestants. Un policier est mort et un autre est toujours dans le coma après avoir été tabassé dans la nuit par des manifestants à Gafsa.

09H30 GMT - Procession - Quelque 3.000 personnes rassemblées à Djebel Jelloud, un quartier de la banlieue sud de Tunis, avant les funérailles prévues en début d'après-midi, rapportent des journalistes de l'AFP. La foule est réunie devant la maison de la culture du quartier où le cercueil est exposé, couvert de fleurs. Une procession traversera le quartier pour rejoindre le cimetière voisin d'El-Jellaz où l'opposant sera inhumé.

EN DIRECT - Les funérailles de l'opposant assassiné Chokri Belaïd se tiennent sous haute tension dans une Tunisie au ralenti après un appel à la grève générale, la première de cette ampleur depuis deux ans.

Les heurts se sont multipliés dans la capitale et plusieurs autres villes depuis cet assassinat qui laisse craindre une escalade des violences sur fond de crise politique. Une partie de l'opposition accuse le parti islamiste au pouvoir Ennhada d'être responsable de ce crime sans précédent depuis la révolution.

Le Premier ministre islamiste, Hamadi Jebali, a tenté de désarmorcer la crise en appelant à un gouvernement restreint de technocrates mais s'est vu opposer une fin de non-recevoir par son propre parti, Ennahda. tempsreel.nouvelobs

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 12:54

Merci Chokri !

Pour suivre la cérémonie d'enterrement

Merci Chokri ! 

 
 

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Chokri Belaid au panthéon de Tunisie

 

http://mag14.com/images/stories/2013/Fevrier/cercueil-chokri-belaid.jpgChokri Belaid est mort. Son assassinat a soulevé une immense vague de protestation dans le pays. La houle a même dépassé nos frontières. Les Tunisiens l’accompagnent, ce vendredi, à sa dernière demeure, au cimetière du Jellaz. L’écrivain Abdelaziz Belkhodja a voulu lui rendre ce dernier hommage.

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Au carré céleste des héros de la Nation, Chokri Belaïd rejoint tous ceux qui ont voué leur vie à la Tunisie. 
Enfin tranquille, après une vie tumultueuse, douloureuse, mais belle à ravir, il avance dans les champs 
célestes vers le paradis des militants, l'un des carrés les plus chéris de Dieu.
Là, il verra une porte s'ouvrir et un très vieil homme avancer vers lui. 

Bourguiba, ravi de voir, enfin, un très grand militant, un type de sa trempe, lui lance:
- Déjà? A la force de l'âge?
Chokri regarde avec curiosité Bourguiba. La proximité des grands exclut l'animosité. 
Il n'avait que 20 ans quand Bourguiba avait été déposé, mais il avait connu la police politique et les geôles du Zaim. Il répond :
- Oui, déjà!
- Qui?
- Ceux que ton successeur a sauvés de l’échafaud que tu as dressé pour eux.
- Ne me parle pas de celui-là. C'est la honte de ma vie, il a tout raté...
- Tu as bien raté ta sortie toi, non?
- Oui, mais je n'ai jamais failli à mon devoir envers ce pays.
Chokri hocha plusieurs fois la tête:
- Oui Monsieur, oui, tu as failli.
- Comment ça?

- Plusieurs fois… tenez, en 1981, aux législatives, vous avez bourrés les urnes!
- Ils avaient utilisé Dieu… déjà ! Je ne pouvais pas les laisser cette concurrence déloyale !!
Chokri hocha la tête :
- Ils l'ont refait, cette fois aussi… Mais… vous avez jeté le bébé avec l'eau du bain, vous avez éliminé les démocrates aussi!
- Ils flirtaient ensemble!
- Déjà? 
- Oui, déjà ! Tu vois, jeune grand homme… ce que je voulais, c'était faire évoluer les mentalités !
- Au détriment de la liberté ? La seule chose que vous faites évoluer au détriment de la liberté, c'est l'intégrisme !
Confondu, Bourguiba déclara :
- J'avais jugé que le temps n'était pas venu. Oui… maintenant je sais. 
- Et quelle est votre opinion… aujourd'hui que vous le savez?
- Je n'ai jamais vu les Tunisiens aussi dignes et forts, ils se battent comme des lions. C'est beau, presque plus beau que l'Indépendance! C'est le prix de la liberté, du savoir, de la civilisation…
- Vous regrettez quelque chose Zaim?
- Oui, je regrette surtout d'avoir écouté les panégyristes, d'avoir ignoré les lions, de les avoir assimilé aux hyènes.
Emu, Bourguiba se tourna et s'en alla se reposer sur un rocher céleste. 
Chokri l'interpella :
- Président Bourguiba !
Ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas appelé ainsi. Bourguiba se retourna, ravi.
- Oui.
- Il faut qu'on se mette au travail, ensemble.
- Ensemble? Toi et moi? 
Bourguiba était fort étonné de cette proposition, mais un sourire à peine perceptible rayonnait son visage.
- Marier la gauche et le Destour?
- La raison est souvent plus fiable que la passion, mais nous avons surtout quelque chose à sauvegarder, quelque chose qui dépasse toutes les incompatibilités.
Bourguiba le regarda droit dans les yeux et lui demanda:
- Et quelle est cette chose?
- Notre chère, notre grande, notre magnifique Tunisie qui, lorsqu'elle se réveille, bouleverse le monde…
- Tu as dit le mot magique, Chokri, viens… entre…
Une porte venue de nulle part apparut, Chokri avança et entra.
Une table gigantesque réunissait une exceptionnelle assemblée : Farhat Hached, Mohamed-Ali El Hami, El Bahri Guiga, Mahmoud El Matri, Salah Ben Youssef, Ali Ben Ghedahem, Daghbaji, Aboul Qacem Chebbi, Abdelaziz Thaalbi, Tahar Haddad, Ali Bach Hamba… Chokri Belaid en reconnut plein d'autres, des gens de toutes les époques. Il avança. Un tonnerre d'applaudissement retentit, il avança encore, salua les uns et les autres et prit sa place au panthéon de la Tunisie.

Ne vous demandez jamais pourquoi Dieu aime la Tunisie et la protège. 
Dans l'assemblée céleste, les grands hommes de cette terre sont légion. mag14

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 19:45
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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 19:26

 

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La centrale syndicale historique UGTT a décidé, jeudi 7 février, d'appeler à la grève générale vendredi. Dans le même temps, les manifestations se poursuivaient dans tout le pays pour dénoncer l'assassinat de Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme et opposant de gauche.


La Tunisie n’avait pas connu une telle situation depuis 1978 - à part la révolution de 2011. Emboîtant le pas à quatre partis politiques, la centrale syndicale historique UGTT, forte de 500 000 membres, « a décidé d'appeler à la grève générale vendredi, lors d'une réunion extraordinaire de sa direction élargie », a indiqué le syndicat dans un bref communiqué, jeudi 7 février.

 

Les avocats et magistrats observaient de leur côté une grève dès jeudi pour dénoncer l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. Les salles d'audience du principal tribunal de Tunis étaient vides.

Dans le même temps, des heurts ont opposé quelques centaines de manifestants et des policiers à Tunis et Gafsa (centre), après les graves violences de la veille qui ont fait un mort dans les rangs de la police dans la capitale. À Siliana (nord-est), des manifestants ont brûlé aussi le siège du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir.

 

 

Crise gouvernementale


Face aux risques d'instabilité, l'ambassade de France a appelé ses quelque 25 000 ressortissants à la prudence et annoncé la fermeture des écoles françaises (plus de 7 000 élèves) vendredi et samedi.


Un peu plus tôt dans la journée, le parti islamiste Ennahdha a refusé la dissolution du gouvernement souhaitée par le Premier ministre issu de ses rangs, Hamadi Jebali, et annoncé vouloir poursuivre les discussions sur un éventuel remaniement.

L'annonce du Premier ministre avait pourtant été bien accueillie par l'opposition et la société civile. Une partie de l'opposition et la famille du défunt accusent Ennahdha d'être responsable de l'assassinat de Belaïd. Le parti islamiste a rejeté ces accusations, alors qu'une milice qui lui est proche a été régulièrement accusée d'attaquer les opposants au pouvoir en place.


Des opposants ont par ailleurs réclamé la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui, depuis 15 mois, ne parvient pas à rédiger de Constitution faute de compromis réunissant les deux-tiers des députés. « Le gouvernement n'est plus capable de gérer les affaires du pays, tout comme l'ANC. Ils doivent démissionner dans l'intérêt du peuple », a déclaré à radio Shems-FM, Béji Caïd Essebsi, ex-Premier ministre qui dirige la formation Nidaa Tounès. Jeuneafrique

 

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 17:07

 Le corps de Chokri Belaid acheminé vers la maison paternelle

 

Le père de Chokri

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Basma Khalfaoui, veuve de Chokri 

La seour de Chokri
صور نقل جثمان شكري بلعيد من منزله إلى منزل والده 

Devant la maison de Chokri

 

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"Belaïd était menacé par l'aile armée d'Ennahda"

 

http://referentiel.nouvelobs.com/file/5205733.jpg

 

Chokri Belaïd, qui dirigeait le parti des Patriotes démocrates et était une des figures de l'alliance de mouvements de gauche appelée le Front populaire, a été tué de plusieurs balles en sortant de chez lui à Tunis mercredi 6 février dans la matinée. C'est le premier assassinat du genre depuis la révolution qui a provoqué des protestations dans plusieurs villes du pays et des attaques contre des locaux du parti islamiste au pouvoir Ennahda.

La rédactrice en chef tunisienne du site d'information indépendant "Kapitalis", Zohra Abid, était une amie proche de Chokri Belaïd. Sous le choc, elle accuse le parti au pouvoir, Ennahda, d'être derrière cet assassinat. 

Vous étiez une proche de Chokri Belaïd. Que pouvez-vous me dire de lui ?

- C'était mon ami, c'était un grand homme, c'était un vrai militant. C'était l'une des rares personnes qui tenait bon contre le pouvoir et qui disait la vérité. Aujourd'hui, il a laissé les pauvres, les travailleurs et ses deux petites filles en bas-âge orphelins. Toute la Tunisie le pleure. A l'heure où je vous parle, les gens ont quitté leurs bureaux pour gonfler la foule des manifestants. Il y en a devant le siège du ministère de l'Intérieur, devant l'hôpital où sa dépouille a été transportée pour l'autopsie. Dans son quartier, devant sa demeure, à el-Nasr. Devant le théâtre musical de Tunis...

Pour nous, pour toute la Tunisie, c'est un symbole pour les gens pauvres, pour les gens qui ont fait la révolution de la dignité, de la liberté d'expression. Hier encore, il a donné une conférence de presse au siège du syndicat des journalistes où comme toujours il a défendu les pauvres, la cause des femmes, des journalistes, des artistes, des gens libres.

Son frère a accusé les islamistes au pouvoir du parti Ennahda d'être responsables de ce meurtre. On parle de la milice pro-islamiste de la Ligue de protection de la révolution (LPR)...

- Chokri Belaïd a toujours été menacé par les salafistes, par la LPR, l'aile terroriste et armée d'Ennahda. On voulait le faire taire. Le week-end dernier, il a été passé à tabac dans la région de Kef, lors d'une réunion du parti des patriotes démocrates. Il y a eu 11 blessés. C'était le jour même de l'attaque à Kairouan par des salafistes, d'un meeting du parti Al-Jomhouri, de Maya Jribi. Depuis, il y avait des salafistes et des gens armés du LPR. Hier soir encore sur Nessma TV, il a dénoncé les menaces qui pesaient sur lui.

Pourquoi impliquer Ennahda ?

- Tout le monde le sait. La LPR est la milice d'Ennahda. Il ne faut plus le cacher. Elle s'est constituée pendant la révolution. Après les élections, ces milices ont été rejointes par des gens qui sont aujourd'hui au pouvoir. Et elles sont impunies.

Il y a trois jours, Ennahda a, dans un communiqué, souhaité la libération des personnes impliquées dans le meurtre du coordinateur de Nidaa Tounès. Aujourd'hui, Ennahda essaie de faire profil bas, en déclarant que c'est un assassinat politique.

J'enlève ma casquette de journaliste et en tant que citoyenne tunisienne, je dis que nous en avons marre de ces gens qui ont un double discours. Aujourd'hui, ils sont démasqués.

Que demandez-vous aujourd'hui ?

- Que ceux qui sont à la tête des ministères régaliens soient dégagés. Parce qu'ils sont incapables d'assurer la sécurité dans le pays. Je souhaite qu'ils passent la main à d'autres personnes, des technocrates qui ne dépendraient d'aucun parti en attendant les prochaines élections (le Premier ministre tunisien a annoncé dans la soirée qu'il allait dissoudre le gouvernement dominé par les islamistes et d'en former un autre avec des compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais, ndlr).

Avez-vous personnellement peur ?

- J'ai été menacée plusieurs fois. On a cassé ma voiture. J'ai été battue à plusieurs reprises. J'ai dépassé la peur. S'ils veulent nous tuer, qu'ils le fassent. Ce n'est pas le premier assassinat, ce ne sera pas le dernier. Mais, on ne doit pas baisser les bras. Tous ensemble, la colère nous tient. La honte aussi. La Tunisie, ce n'est pas la Somalie. La Tunisie n'a rien à voir avec le wahhabisme des salafistes. C'est un pays moderne et intellectuel. Il ne doit pas être gouverné par des criminels. tempsreel.nouvelobs

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Une Rue qui  fait pleurer ...

Une rue en révolte ... Tunis, 07-02-2013
Le mot de Jalel Brik 
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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 04:34

 

 

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La veuve de Belaid : «Nous ne les combattrons pas par le sang»

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«L'assassinat de mon mari est un coup dur pour la Tunisie et frappe fortement l'opposition et le processus démocratique pluraliste » a affirmé, mercredi, Mme Besma Khalfaoui, la veuve du défunt Chokri Belaid, secrétaire général du Mouvement des Patriotes Démocrates Unifiés.

 «Mais nous ne les combattrons pas par le sang, nous combattrons par la parole et par la preuve» a-t-elle souligné dans une déclaration rapportée par l’agence Tap. Elle rappelle cependant que son mari a été «menacé plusieurs fois et avait lancé des avertissements à maintes reprises, sans résultat. On lui répondait qu'il devait assumer le fait d'être un opposant à Ennahdha ». « Chokri Belaid était fidèle aux principes de la révolution, il a défendu le droit du citoyen à la dignité et à la liberté jusqu'à son dernier souffle », a-t-elle affirmé. mag14

 

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LE POINT A 17H41 GMT - L'assassinat par balles de Chokri Belaïd, figure politique de l'opposition tunisienne, a déclenché des manifestations de colère contre le pouvoir islamiste et de violents heurts avec la police à Tunis.

Cet assassinat laisse craindre un nouveau cycle de violences dans un pays en proie depuis des mois à une crise politique. Quatre partis d'opposition ont appelé à une grève générale demain jeudi, date probable des obsèques du défunt. FIN DU DIRECT

16H32 GMT - Responsabilité - Le chef du Parti républicain, Nejib Chebbi, estime que "le ministre de l'Intérieur assume personnellement la responsabilité de l'assassinat de Chokri Belaïd, car il le savait menacé et n'a rien fait".

16H30 GMT - Obsèques jeudi ? - Les partis d'opposition qui ont appelé à la grève générale pour le jour des obsèques de l'opposant, prévues - a priori jeudi - exigent le départ du ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, membre du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement.

16H10 GMT - Renforts - Après une vingtaine de minutes d'affrontements, des renforts d'une centaine de policiers casqués et armés de matraque chargent les quelque 150 manifestants qui prennent de nouveau la fuite dans les rues adjacentes. Des dizaines de policiers patrouillent à moto et en camionnette sur l'avenue Bourguiba, où la circulation automobile est arrêtée.

Affrontements

16H00 GMT - Barricades - Les manifestants érigent des barricades à Tunis malgré les tirs de lacrymogènes. Un blindé de la garde nationale tire des salves de gaz alors que les manifestants utilisent poubelles, tables de café, barbelés et barrières pour bâtir leurs barricades, témoigne Antoine Lambroschini de l'AFP.

15H59 GMT - NOUVEAUX HEURTS VIOLENTS A TUNIS.

15H27 GMT - QUATRE PARTIS D'OPPOSITION APPELLENT A UNE GREVE GENERALE DEMAIN JEUDI ET SUSPENDENT LEUR PARTICIPATION A LA CONSTITUANTE (ANC). Le Front populaire (gauche), le Parti républicain, Al Massar et Nidaa Tounes (centre) ont adopté ces décisions en réponse à l'assassinat de Belaïd à l'issue d'une réunion de concertation, explique à l'AFP un chef du parti républicain, Nejib Chebbi.

14H53 GMT - Retour au calme? - L’avenue Bourguiba a retrouvé son calme mais les policiers continuent de pourchasser des manifestants dans les rues et ruelles alentour.

14H23 GMT - AFFRONTEMENTS ENTRE POLICIERS ET MANIFESTANTS A TUNIS. Les manifestants jettent des pierres sur les policiers qui répliquent avec des lacrymogènes et de violents coups de matraque pour disperser la foule. Quelques dizaines de personnes protègent l'ambulance bardée de drapeaux tunisiens malgré les nuages de gaz sur l'avenue Habib Bourguiba.

14H12 GMT - "Chute!" - "Le peuple veut la chute du régime!", scandent les centaines de manifestants rassemblés autour du véhicule transportant la dépouille de Chokri Belaïd qui fait halte devant le ministère de l'Intérieur, symbole de répression pour les opposants..

 

14H07 GMT - LA FOULE ACCOMPAGNE LE CORPS DE L'OPPOSANT, TRANSPORTE EN AMBULANCE DANS LE CENTRE DE TUNIS.

Dépouille

13H44 GMT - "Ennemis de la révolution" - Depuis Strasbourg, le président tunisien a dénoncé un "odieux assassinat" en étouffant un sanglot. "Nous refusons ce message et nous continuons à démasquer les ennemis de la révolution", a déclaré Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes d'Ennahda. Marzouki doit rentrer d'urgence à Tunis après son intervention au Parlement européen où son discours en faveur de la démocratie a suscité une rare vague d'émotion.

Le chef de l'Etat a par ailleurs jugé "exagérées" les accusations portées par le frère de la victime contre Ennahda. "L'objectif de ceux qui ont commis ce crime odieux, c'est que les Tunisiens s'accusent les uns les autres".

13H30 GMT - LA POLICE TIRE DES GAZ LACRYMOGENES SUR LES MANIFESTANTS A TUNIS. La police réplique après avoir essuyé des jets de bouteilles. Des nuages de gaz envahissent l'avenue Bourguiba où les policiers tentent de disperser les manifestants à coups de matraque. Les incidents ont éclaté alors que les proches de l'opposant assassiné s'apprêtaient à s'engager sur l'avenue Bourguiba avec la dépouille à bord d'une ambulance pour y rejoindre les manifestants. "C'est un fils du peuple, c'est normal qu'il passe sur l'avenue Habib Bourguiba", a déclaré à l'AFP Moufida Abbassi, journaliste et amie de la victime.

13H15 GMT - "La parole et la preuve" - "L'assassinat de mon mari est un coup dur pour la Tunisie et frappe fortement l'opposition et le processus démocratique pluraliste", affirme la veuve de Chokri Belaid, Besma Khalfaoui, à l'agence officielle TAP. "Nous ne les combattrons pas par le sang, nous combattrons par la parole et par la preuve", a-t-elle lancé en précisant que son mari avait été "menacé plusieurs fois et avait lancé des avertissements à maintes reprises, sans résultat".

13H12 GMT - Paris préoccupé - Le président Hollande, qui doit se rendre en mai en Tunisie, a condamné le meurtre "avec la plus grande fermeté" et fait part de la "préoccupation" de Paris face à "la montée des violences politiques" dans le pays. "Ce meurtre prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses et les plus libres", a-t-il ajouté.

Auparavant, le maire de Paris Bertrand Delanoë, très lié à la Tunisie, avait fait part de sa "consternation" et de son "inquiétude".

13H01 GMT - Saccage - A Mezzouna, près de Sidi Bouzid, à Gafsa, (centre), Kef, Mezzouna et Monastir, des manifestants ont incendié et saccagé les locaux d'Ennahda, selon un correspondant de l'AFP sur place et des témoins. A Sidi Bouzid, Kasserine, Béja et Bizerte, des foules manifestent également leur colère. A Sfax, deuxième ville du pays, 3.000 personnes ont manifesté dans le calme selon un journaliste de l’AFP.

Foule en colère

13H00 GMT - TV - La télévision publique montre des images de la voiture percée de plusieurs balles de Chokri Belaïd et d’une flaque de sang sur le trottoir.

12H55 GMT - Rassemblement - Environ 4.000 personnes manifestent leur colère devant le ministère de l'Intérieur sur l'avenue Habib Bourguiba, l'axe central de Tunis et haut lieu de la révolution de janvier 2011. Ils sifflent et scandent "Le peuple veut une nouvelle révolution" ou "La chute pour Rached Ghannouchi, le criminel du peuple", rapporte Antoine Lambroschini, correspondant de l'AFP en Tunisie.

12H38 GMT - En fuite - La police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient de prendre d'assaut le siège de la police à Sidi Bouzid, berceau de la révolte de 2011, dans le centre-ouest. Quelque 200 protestataires ont attaqué ce commissariat et les policiers ont répliqué avec les gaz avant de prendre la fuite.

12H35 GMT - "J'accuse" - Le frère de Chokri Belaïd voit la main d'Ennahda derrière le meurtre. "J'accuse (le chef d'Ennhada) Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner mon frère", a-t-il déclaré, sans plus d'explication pour étayer cette accusation aussitôt rejetée par Ghannouchi. "Ils (les auteurs du crime) veulent un bain de sang mais ils ne vont pas réussir", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le Premier ministre islamiste, Hamadi Jebali, a quant à lui dénoncé le meurtre, y voyant un "acte de terrorisme". Des locaux du parti Ennahda ont été attaqués dans au moins trois villes de Tunisie, alors que les partisans de Chokri Belaïd, l'opposant tué, accusent ce parti d'être responsable du meurtre.

12H30 GMT - Abattu - Chokri Belaïd, 48 ans, critique acerbe du gouvernement, a été tué en sortant de chez lui ce matin de trois balles tirées à bout portant. Son agresseur portait un vêtement de type burnous, sorte de long manteau traditionnel en laine avec une capuche pointue, selon le Premier ministre Hamadi Jebali.

EN DIRECT - Des heurts ont éclaté en Tunisie après la mort par balles d'une figure de l'opposition de gauche, Chokri Belaïd, farouche opposant aux islamistes. Cet assassinat, le premier du genre depuis la révolution, a provoqué des manifestations dans plusieurs villes et des attaques contre des locaux du parti islamiste au pouvoir Ennahda, accusé du meurtre par les partisans de Chokri Belaïd.

Le président Moncef Marzouki, en visite en France, a dénoncé un "odieux assassinat" et annulé sa participation au sommet islamique du Caire pour rentrer d'urgence en Tunisie dans un contexte d'instabilité politique croissante.

--- LE CONTEXTE POLITIQUE --- :

- La Tunisie est plongée dans une crise politique, faute d'un compromis sur la future Constitution qui bloque l'organisation de nouvelles élections, alors que des membres de la coalition gouvernementale réclament un remaniement pour retirer aux islamistes des ministères régaliens.

- Face à l'impasse, les violences se sont multipliées et plusieurs opposants ont accusé des milices pro-pouvoir, la Ligue de protection de la révolution, d'orchestrer des heurts ou des attaques contre l'opposition. Ce mouvement est accusé d'avoir tué en octobre l'opposant Nidaa Tounès. tempsreel.nouvelobs


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Trois questions à Moncef Marzouki...

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«Nous sommes dans un même bateau. S'il coule, nous coulerons tous ensemble» (dixit Moncef Marzouki).

Qui a dit à monsieur le président provisoire de la république que les Tunisiens acceptent de couler et, surtout, de couler à cause (et avec) les irresponsables à la barre du bateau?

Une crise dont il faut être fier

Dans son discours du 4 février, M. Marzouki considère que la Tunisie d'aujourd'hui est une démocratie et que le résultat de 2 ans de transition est très brillant. Il compare la transition en Tunisie à celle du Portugal des années 1970, qui a duré 8 ans, et à celle de la France des 18e et 19e siècles, qui a duré 70 ans. Voudrait-il dire que la transition tunisienne devrait durer la moyenne des durées des deux exemples cités, c'est-à-dire 39 ans?

Le président provisoire – qui dure – nous rassure qu'aucun parti ne veut accaparer le pouvoir ou imposer ses convictions et que tous sont contents de coopérer pour le meilleur du pays... Cette crise est une crise d'un genre nouveau, créatrice de nouvelles institutions et de nouvelles mentalités pour bâtir la Tunisie de demain... Il faut être fier de cette crise, nous dit-il.

En fait, la crise politique actuelle met à la lumière du jour, même pour les aveugles, l'incompétence et la médiocrité inégalées de ceux et celles qui forment le gouvernement le plus nombreux jamais constitué dans l'histoire de l'humanité.

Pour masquer cet échec cuisant d'une bande d'incompétents, le président provisoire se cache courageusement, comme à son habitude, derrière «la responsabilité de tout le monde».

En fin de compte, son discours est plutôt destiné aux irresponsables de la «troïka» et non pas aux Tunisiens qui vivent une réalité autrement désastreuse. C'est la fuite en avant d'un Moncef Marzouki qui vit dans une bulle, à moins qu'il vive dans un autre pays que celui de ses administrés.

Un terrain de chasse des psychopathes wahhabites

La Tunisie est devenue le terrain de chasse préféré des psychopathes wahhabites, invités par leurs affidés tunisiens avec pour mission de les aider à mettre le pays sous la coupe bien réglée de l'extrémisme religieux et de l'obscurantisme intellectuel des «khawenjis» ou Frères musulmans. Ces Tunisiens, qui n'arrêtent pas de faire le commerce de l'islam, sont plutôt des malades mentaux, apprentis de la religion et néophytes en politique, dont la seule expertise réside dans la plomberie dictatoriale, annonciatrice d'une culture de destruction massive : la «ghannoucrature».

J'ai juste trois questions à poser au président provisoire de la république bananière qu'est devenue la Tunisie:

1. Etes-vous satisfait de ce qui arrive à la Tunisie d'après la «révolution», avec le tsunami des problèmes politiques, sociaux et économiques dans lesquels ce pays patauge depuis les élections du 23 octobre 2011 comme dans un marécage puant sur fond de corruption et de crimes contre la république?

2. Voulez-vous que l'histoire retienne votre nom – à tort ou à raison – comme celui qui a favorisé la descente en enfer de notre chère patrie, à cause de votre passivité et de votre opportunisme (certains diront «votre cynisme et immaturité politique»)?

Un bricolage destructeur

Si vous arrivez à répondre par NON aux deux questions précédentes, alors je vous demande: faites quelque chose d'autre, non pas pour vous faire élire à la tête d'un pays qui n'existera plus mais pour remettre un pilote compétent dans l'avion afin de corriger la trajectoire avant le crash annoncé.

Stop à l'opportunisme cynique! Stop à l'amateurisme qui tue! Stop au bricolage destructeur du modèle sociétal tunisien! Stop à l'extrémisme religieux! Stop aux crimes politiques! Stop à la destruction de ce qui reste de notre économie et de notre indépendance fragile! Stop à la culture de l'incompétence et de la médiocrité! Stop au nivellement par le bas! Stop au pourrissement généralisé...

Réveillez-vous, si vous prétendez être un vrai démocrate, et imposez – malgré vos prérogatives limitées (que vous étiez pressé d'accepter) – les choix qui s'imposent au lieu d'essayer de ménager la chèvre et le choux, sinon c'est le loup qui avalera tout le monde. Soyez responsable et arrêtez de formuler des vœux pieux, passez à l'action ou taisez-vous à jamais!

3. Ou alors, attendez-vous le déluge final et le débarquement d'un gouverneur choisi par des puissances internationales pour lui remettre les clés de la maison afin d'instaurer un régime de protectorat ou d'occupation? kapitalis

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  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
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