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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 04:53

Le rapport de la mission des observateurs arabes en Syrie

(...)

25 - Lorsque les observateurs ont été déployés dans les différents secteurs, ils ont repéré au début de leur m

ission des actes de violence commis par les forces gouvernementales et des échanges de tirs avec des éléments armés à Homs et Hama. En  raison de l’insistance de la mission de faire arrêter tous les actes de violence et de provoquer le retrait des véhicules et du matériel, alors a commencé le processus inverse : enregistrer un retour au calme progressif. 

 

Les derniers rapports de la récente mission enregistrent un calme remarquable et une réelle retenue de la part des sources et des canaux de la violence.
 

26 -  La Mission a observé dans les deux secteurs de Homs et Hama des actes de violence du fait des groupes armés contre les forces gouvernementales, qui ont fait des tués et des blessés parmi les troupes gouvernementales. Dans certaines situations, les forces gouvernementales ont recours à la violence comme  réaction aux attaques perpétrées contre ses membres. Les observateurs de la mission ont noté que les groupes armés ont recours aux bombes thermiques et aux missiles anti-blindage.
 

27 – La Mission a été témoin dans les secteurs de Homs, Idlib et Hama des actes de violence contre les troupes gouvernementales et contre les citoyens entraînant de nombreux décès et blessures. C’est le cas de l’explosion de l’autobus civil, tuant huit personnes et blessant plusieurs autres, dont des femmes et des enfants ; celui du sabotage à l’explosif d’un train chargé du transport du diesel ainsi que d’autres événements à Homs, dont la destruction de l’autobus de la police tuant deux d’entre eux, l’attaque à l’explosif du pipeline de carburant, et autres attentats de moindre importance.
 

28 – La mission a noté l’émission de faux rapports émanant de plusieurs parties faisant état de plusieurs attentats à la bombe et de violence dans certaines régions. Lorsque les observateurs se sont dirigés vers ces zones pour enquêter, les données recueillies ont montré que ces rapports n’étaient  pas crédibles.
 

29 – La mission a noté également, se basant sur les documents et les rapports émanant des équipes sur le terrain, qu’il ya des exagérations médiatiques sur la nature et l’ampleur des accidents et des  personnes tuées ou blessées à la suite des événements et des manifestations qui ont eu  lieu dans certaines villes.

B – La vérification que les manifestations pacifiques étaient à l’abri tant des attaques  des  services de sécurité syriens que  des opérations de sape  menées par  des groupes organisés

30 -  L’observation des rapports récents reçus par les chefs d’équipes sur le terrain en conjugaison avec la réunion tenue directement avec le chef de la Mission du  17/01/2012 pour la préparation de ce rapport montrent qu’il y a des manifestations pacifiques dans certaines régions. Les partisans comme les adversaires de l’autorité n’ont été soumis à aucune répression. Il est à noter que les frictions observées étaient dirigées contre la Mission ou entre les partisans et les opposants du régime sans qu’il y ait à signaler des pertes, et ce depuis le dernier exposé qui a eu lieu avec le comité ministériel sur la Syrie lors de sa réunion du 08/01/2012

31 – Les rapports sur le terrain et les déclarations des chefs de secteurs mettent en évidence que les opposants parmi les citoyens syriens informent la mission de ses rassemblements et en profitent pour faire du déploiement de la Mission un bouclier faisant obstruction à l’intervention des forces de sécurité. Ce phénomène a commencé à s’estomper progressivement.
32 – La mission a reçu également de l’opposition à Homs et Doura des réclamations demandant le maintien de la présence des observateurs de la Mission, exprimant peut-être leur crainte de subir des agressions après le départ de la Mission.

C- L’Assurance de la libération des détenus du fait   des événements actuels.

33 -  La Mission a reçu des communiqués en provenance de l’extérieur de la Syrie faisant état du nombre de détenus syriens s’élevant à 16237. Elle a reçu des communiqués en provenance de l’opposition à l’intérieur de la Syrie faisant état du nombre de détenus syriens s’élevant à 12005. 
Les équipes de terrain de la Mission se sont attelées à vérifier la validité de ces chiffres découvrant ainsi l’existence de déclarations contradictoires, des informations incomplètes, inexactes, et la présence de noms dupliqués. La Mission poursuit son investigation avec les agences gouvernementales concernées pour parvenir à la véracité des chiffres.

 34 -  La Mission a remis au Gouvernement syrien toutes les listes reçues et provenant de l’opposition de l’intérieur et de l’étranger, tout en exigeant la libération de ces détenus conformément à la mise en œuvre du Protocole.
 

35 – En date du 15/1/2012, le Président Bachar al-Assad a promulgué un décret dont les termes et le contenu sont l’octroi d’une amnistie générale pour les crimes commis dans le contexte des événements qui sont survenus depuis le 15/03/2011 jusqu’à la date de publication du présent décret. L’application de ce décret incombe aux autorités gouvernementales compétentes afin de libérer des détenus dans les différentes régions par vagues successives à l’exclusion des personnes poursuivies pour d’autres affaires judiciaires. La Mission avait pour rôle de superviser la libération des détenus et de suivre l’actualité du problème avec le gouvernement, en assurant la pleine coordination avec le gouvernement et en interpellant le gouvernement qui est tenu d’apporter des réponses.
 

36 – Le gouvernement syrien a rapporté le 19/1/2012 que 3569 détenus ont été libérés par les juridictions militaires et civiles. La mission a vérifié, jusqu’à ce jour,  la libération effective de 1669 détenus.  Et la Mission continue de poursuivre la mise en application de ce décret tant avec le gouvernement qu’avec l’opposition jusqu’à la confirmation définitive de la libération de tous les détenus, et ce en présence des Observateurs de la Mission ou par l’authentification des documents relatifs à cette procédure.
 

37 – La Mission a constaté, à ce jour, que le nombre total de détenus  libérés par  le gouvernement syrien est  comme suit :
- Avant le décret d’amnistie: 4035 détenus.
- Après le décret d’amnistie: 3569 détenus.

 Soit un total de 7604 prisonniers  libérés comme  rapporté par le gouvernement.
 

38 – La mission a enquêté sur la validité du nombre de détenus qui ont été libérés et elle est parvenue, à ce jour, à mettre en évidence les éléments suivants:

 - Avant le décret d’amnistie 3483 détenus libérés.
 - Après le décret d’amnistie 1669 détenus libérés.
 Portant le total des détenus libérés que confirme la Mission à 5152 détenus. La Mission poursuit son travail de vérification sur le terrain et continue d’effectuer le suivi auprès du gouvernement syrien afin de libérer les autres détenus.

D – L’assurance du retrait et de l’évacuation de toutes les formes d’expression  armée des villes et des quartiers qui ont vécu ou peuvent vivre  des manifestations et des mouvements de protestation.
 

39 – La Mission a confirmé à travers les rapports des chefs d’équipes sur le terrain et sur la base de la rencontre directe effectuée entre tous les chefs de secteurs de la Mission du 17/1/2012, que tous les véhicules militaires, les véhicules blindés et l’armement lourd ont été retirés de l’intérieur des villes et des quartiers même s’il persiste toujours une présence sécuritaire qui se reflète par les monticules de terre, et par certaines barricades dans les principaux édifices et places publiques, mais ces barricades sont hors d’atteinte des  citoyens. À ce titre, il faut noter ici que lors de la rencontre du chef de la Mission avec le ministre syrien de la Défense le 05/01/2012, ce dernier l’a assuré de sa disponibilité à l’accompagner dans tous les sites et villes désignés par le chef de la Mission, où la Mission pourrait y soupçonner la présence de forces armées et d’armement non retirés afin que sur place les ordres de retrait et d’évacuation émanant du ministre de la Défense viennent combler sur-le-champ et immédiatement les manquements ou les violations observées sur le terrain.

40 -  La présence de véhicules blindés (transporteurs, de troupes) sur certains postes de contrôle, l’un à Homs, et certains dans Madaya et Zabadani proche de Damas, a été signalée. Et de fait, ils ont été immédiatement retirés de Homs. Il a été permis de s’assurer également que les habitants de Zabadani et Madaya avaient conclu un accord bilatéral avec le gouvernement qui a abouti au retrait immédiat des barrières et des véhicules militaires.

E – Vérification des agréments accordés par le gouvernement syrien aux médias arabes et internationaux, et enquête sur les possibilités offertes à ces médias de se déplacer librement dans toutes les régions de la Syrie

41 – Le gouvernement syrien, par la voix de son ministre de l’information, a confirmé avoir accordé l’agrément à 147 divers médias arabes et étrangers depuis le début de décembre 2011 et jusqu’au 15/01/2012. 112 divers médias étrangers nouveaux ont visité le territoire syrien en plus des  90 médias déjà présents sur le territoire syrien qui disposent de correspondants permanents.

42 -  La Mission a suivi cette question et a observé la présence de 36  médias arabes et étrangers et un certain nombre de journalistes dans un certain nombre de villes syriennes. Elle a reçu quelques plaintes qui indiquent que le gouvernement syrien a accordé des autorisations pour certains médias d’opérer en Syrie pour une durée n’excédant pas 4 jours considérés comme durée insuffisante de leur point de vue, en plus de ne pas permettre leur déplacement à l’intérieur du  pays à moins d’indiquer au préalable leur destination et de demander une autre certification pour se rendre à certaines zones sensibles. Le gouvernement syrien se dit prêt à accorder aux médias des mandats de 10 jours renouvelables.

43 – Des rapports et des déclarations de certains secteurs de la Mission montrent l’existence de restrictions gouvernementales sur le déplacement des médias dans les secteurs de l’opposition, incitant ces journalistes à se déplacer, dans de nombreux cas, derrière le déplacement de la mission, pour exercer leurs fonctions.

44 -  La ville de Homs a été le témoin de l’assassinat d’un journaliste français travaillant pour France 2, et de la blessure d’un journaliste de nationalité belge. Sur ces deux cas, le gouvernement et l’opposition ont échangé les accusations sur la responsabilité de chacun dans ces  incidents et ils ont publié, chacun, des déclarations condamnant la partie adverse. Le gouvernement syrien a constitué une commission gouvernementale d’enquête sur l’incident pour déterminer ses causes. Il faudrait noter que les rapports de la Mission de la Ligue arabe à Homs indiquent que le journaliste français a été tué à la suite des tirs de mortier par l’opposition.
Annexe 2 : Identification des médias qui ont été observés sur place par la Mission et des médias qui sont entrés en Syrie (selon les déclarations officielles)

Lire la suite ...

 

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La Syrie entre guerre froide, conflit régional et guerre civile

 

La Ligue arabe a fini par retirer ses observateurs sur le territoire syrien sous l’impulsion de l’Arabie saoudite et du Conseil de coopération du Golfe. Alors que la répression continue et que les combats entre les troupes syriennes et l’Armée de libération syrienne (ALS) s’intensifient et se rapprochant de Damas, c’est en fait loin des réalités de terrain que se joue principalement l’avenir du pays, du régime et de sa population. Car la Syrie se trouve désormais au cœur d’une crise bien plus large, répondant à un nouvel antagonisme Est-Ouest.

 

Le Moyen Orient, du temps de la guerre froide, était déjà fort convoité. Les puissances mandataires française et britannique avaient été invitées à céder leurs capacités d’influence aux deux superpuissances, comme l’aventureuse expédition militaire de Suez l’avait souligné en 1956. Pendant une cinquantaine d’année, les États-Unis et l’Union soviétique rivalisèrent pour le contrôle de la région. Les premiers avaient pour eux la Turquie dans l’OTAN, au Nord, et l’Arabie saoudite alliée, au Sud.  L’URSS quand à elle pouvait compter sur l’Égypte nassérienne à l’Ouest puis sur les baasistes syrien et iraquien à l’Est. À cette époque déjà, ce schéma simplifié révélait une opposition géostratégique nette entre l’axe Nord-Sud américain et l’axe Est-Ouest soviétique.

Les choses étaient bien entendu plus mouvantes dans le détail, notamment par rapport à Israël, dont le mouvement sioniste était à l’origine fondamentalement socialiste, ou au Liban, où les influences multiples ont pu se mêler. Certaines dates ont fait basculer la région, 1956, bien sûr, mais aussi et surtout 1967 et la guerre des Six Jours, puis 1975 et le début de quinze ans de guerre civile libanaise, aux différents échelons d’implication : local, régional et international.

La Syrie se trouve aujourd’hui dans une situation qui mêle précisément un peu de chacun de ces éléments de l’histoire contemporaine moyen-orientale. Et cela se fera à son grand péril, car la continuation des confrontations armées entre l’ALS (composée de groupes relativement autonomes) et le pouvoir (se subdivisant lui-même entre police, armée,moukhabaratsshahibas) ne pourra que compliquer une situation interne déjà passablement tendue au regard des différentes variables (religieuses, ethniques, politiques). Si l’opposition fait relativement front commun aujourd’hui, l’installation d’une guerre civile durable verrait certainement se fissurer les alliances, à l’image de ce qu’a connu le Liban puis l’Iraq, c’est-à-dire un délitement du lien national par la perpétuation d’une violence libre de toute légitimité étatique.

L’Est contre l’Ouest : une nouvelle guerre froide au Moyen Orient

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles Moscou refuse jusqu’ici obstinément d’abandonner son allié syrien. La première en est certainement qu’elle en tire quelques subsides, notamment en termes de ventes d’armement. Mais ces ventes ne se suffiraient pas à elles-mêmes pour conserver le soutien russe. Bien plus stratégique est la base navale de Tartous, sur la côte syrienne, que la marine russe utilise depuis l’ère soviétique.

Par ailleurs, il est hors de question pour le Kremlin, et pour Pékin également, de voir leurs régimes alliés s’effondrer sous les coups de semonce diplomatiques de Washington, Bruxelles, Paris ou Londres (ces deux dernières n’ayant plus, d’ailleurs, une influence décisive). Ni, encore moins, sous l’effet des remontrances du Secrétariat général de l’ONU. Car Chine et Russie ont retenu la leçon libyenne, à savoir qu’avec le soutien de la Ligue arabe, les occidentaux (c’est-à-dire ici les États-Unis et l’Europe), bénéficient de la légitimité morale pour intervenir sous mandat onusien en faveur d’un changement de régime dans le monde arabe, même s’il s’agit de renverser des régimes qu’ils soutenaient hier encore. Celui qui renverse un régime étranger a tout de même un coup d’avance, car le nouveau pouvoir, même élu par le peuple, se sent souvent son obligé (Iraq, Libye).

Pékin et Moscou sont donc fort réticents à voir les occidentaux poser leurs jalons au Moyen Orient, dont les régimes autocratiques tombent les uns après les autres (à l’exception de Bahreïn, où les Saoudiens sont intervenus pour mâter une révolution suspectée d’être pro-chiite, sans que les occidentaux, d’ailleurs, ne s’en émeuvent vraiment, preuve putative d’un parti pris intéressé dans les révolutions arabes).

Par ailleurs, la Syrie n’est pas n’importe quel pays.  Elle est le pivot de l’axe Téhéran-(Bagdad désormais)-Damas-Hezbollah-Hamas. L’Iran est le grand allié de la Russie dans la région et il est inconcevable selon la géostratégie russe dite de la « multivectorialité », de laisser rompre l’axe régional sur lequel repose toute son influence au Moyen Orient. Car si le régime syrien tombe, alors l’axe sera coupé en deux. Il sera traversé par l’axe des occidentaux : Turquie-(nouvelle Syrie)-Israël-Jordanie-Arabie saoudite. Que ce soit en termes de géostratégie militaire ou pétrolière, l’enjeu est énorme.

Par ailleurs, en termes de régime politique, Moscou et Pékin ont également deux raisons de ne pas laisser le régime syrien tomber. Premièrement, ils craignent fort, en cas de nouveau succès, une propagation des manifestations pro-démocratie vers l’est, c’est-à-dire vers leurs propres pays. Ils les ont vues déjà de près, à leurs portes (en Ukraine et en Géorgie pour la Russie, en Birmanie pour la Chine), et les pouvoirs actuellement en place n’ont clairement aucune envie de s’y confronter alors que l’on s’y apprête à des passations de pouvoir. Secondement, plus la Syrie fera montre de dureté dans sa répression, plus ils passeront, eux, pour des régimes sinon doux, en tous cas acceptables aux yeux de la communauté internationale.

Une région en ébullition focalisée sur la Syrie

Si l’on grossit l’image, on s’aperçoit que les choses sont actuellement, au Moyen Orient, bien plus complexes qu’il n’y paraît aux yeux des grands stratèges internationaux, qui réfléchissent généralement en termes de confrontation de blocs à blocs. Car nul n’avait pu établir par exemple avec certitude (bien que la chose ne soit aucunement étonnante) que les forces politiques de l’Islam sunnite, qu’elles soient issues des Frères musulmans ou bien de groupes salafistes, n’auraient autant de succès lors des premiers scrutins réellement démocratiques organisés en Tunisie et en Égypte. Cela ne semble pas servir tant que ça les intérêts des occidentaux, qui sont bien plus obnubilés par le risque islamiste que par la propagation de démocraties vertueuses (sans quoi on pourrait imaginer que leurs stratégies africaines changeraient drastiquement).

Or, étonnement, alors que les Frères musulmans s’imposent dans les urnes comme la force politique majeure en Égypte, le Hamas palestinien, qui en est historiquement très proche, perd de sa popularité. Cela est d’autant plus étonnant que, suivant l’axe Téhéran-Bagdad-Damas-Hezbollah-Hamas, le Hezbollah subit une tendance inverse, avec un rôle qui a rarement été aussi important, puisqu’il est à la fois au gouvernement libanais, qu’il a réarmé massivement sa milice depuis la confrontation avec Israël de 2006, et serait, selon certains témoignages relayés par la presse, impliqué dans les évènements en Syrie.

Par ailleurs, pour la première fois depuis soixante ans, la région ne place plus son épicentre sur le conflit israélo-palestinien. Les négociations sont nécrosées, la reconnaissance de l’État palestinien a échoué, les forces politiques palestiniennes, unies en façade, restent divisées, le gouvernement israélien est particulièrement ferme, donc le statu quo perdure, rien ne change. L’attention s’est déplacée sur deux autres zones : l’Iran, et son programme nucléaire, et la Syrie, et la contestation du régime qui tourne en conflit armé interne.

Ces deux zones attirent toute l’attention régionale, puisque l’Arabie saoudite, autour de laquelle les pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe font corps, s’oppose fermement à un Iran nucléarisé, que celui-ci soutient la Syrie, alors que la Turquie soutient, elle, ouvertement l’Armée de libération syrienne et que l’Égypte révolutionnaire recueille les dissidents syriens. Même les pays immensément récepteurs d’ingérence régionale jusqu’il y a peu de temps, c’est-à-dire le Liban et l’Iraq, se font à leur tour, tant bien que mal, « donateurs » d’ingérence, ne serait-ce qu’au plan diplomatique.

La région est en ébullition, et la Syrie en est la soupape, une soupape fermée, verrouillée, cadenassée. Elle est soumise à une pression interne considérable, et à une pression externe extrême, au plan régional comme international. Comme les pressions externes vont grandissantes, si un mouvement est à attendre, il sera de l’extérieur vers l’intérieur, c’est-à-dire un effondrement du régime. Et si Damas chute, toute la géopolitique régionale s’en verra modifiée. Si en revanche le régime syrien tient, bien qu’on ait du mal à imaginer que la situation actuelle y perdure pendant un temps long, alors la pression régionale trouvera une autre échappatoire, c’est-à-dire probablement dans le Golfe persique, cœur de la rivalité Iran-Arabie saoudite qui se joue pour beaucoup aujourd’hui en Syrie. Troisième scénario, un pourrissement de la situation, et la division des forces en présence : une guerre civile longue, dans laquelle tous les acteurs régionaux et internationaux interviendraient afin de jouer leur carte dans la région. Un Liban-bis.

Au Moyen Orient, les intérêts sont portés par tellement d’ingérences mutuelles que nul changement d’importance ne peut intervenir sans que cela ne bouleverse les équilibres régionaux. La révolution tunisienne a inspiré la révolution égyptienne qui a provoqué à son tour la révolution libyenne puis l’intervention de la coalition internationale. La Syrie se retrouve récipiendaire de ces bouleversements historiques, et fait face à son devenir. Or de son avenir dépend le futur de la région toute entière. Tous en ont conscience et œuvrent à l’accomplissement d’un dessein choisi plutôt que subi : les grandes puissances internationales, l’ensemble des acteurs régionaux, grands ou petits, mais avant tout, à n’en pas douter, les Syriens eux-mêmes.

source geopolitiqueconflits


 


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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 04:04

 

ليبيا لا يحكمها احد وتسيطر عليها الميليشيات و140لجنة عسكرية في طرابلس وحدها 


لندن ـ 'القدس العربي': ينذر الوضع المتوتر في مدينة بني وليد التي كانت اخر المعاقل التي تسقط في يد الثوار باندلاع حرب اهلية، فالمدينة التي يقول ابناؤها انهم لا يزالون يحملون الولاء للنظام السابق لمعمر القذافي الذي اعدم حالا بعد انتهاكه جنسيا في تشرين الاول (اكتوبر) اصبحت مركزا للتوتر بين 'مقاتلي الحرية' الذين حرروا البلاد من ديكتاتورية القذافي وسكانها الحانقين على تصرفاتهم وممارساتهم التي تنتهك حرمات بيوتهم. 

واثبت احداث الاسبوع الماضي محدودية سلطة الحكومة في طرابلس والمجلس الانتقالي الذي لا يحبه الاهالي بل يعتبر غير مهم لهم، ويؤكدون حسب احد ابنائها على 'حبهم للرئيس السابق'، وقال في تصريح لصحيفة 'الغارديان' ان 90 بالمئة من اهالي البلد لا زالوا موالين للرئيس الراحل، وكان سيف الاسلام نجل الزعيم السابق قد ظل فيها حتى سقوطها. وفي تقرير لصحيفة 'صاندي تلغراف' عن وضع المدينة وعلاقتها بالثوار الذين يحضرون للهجوم عليها بعد طردهم منها، ان التحضيرات للهجوم تظهر حجم المشكلة التي تعاني منها البلاد بسبب سيطرة بنادق الميليشيات عليها، فالثوار السابقون الان يتجمعون حولها من اجل اجبار اهلها على تسليم من يقولون انهم 'هاربون موالون للقذافي'.

ونقلت عن احدهم وهو من ثوار طبرق الذين يتجمعون حول المدينة مع ثوار قدموا من طرابلس ومصراتة ان لديهم وثائق عن وجود آبقين من اعضاء النظام السابق ويجب على سكان المدينة تسليمهم، ويسكن في مدينة بني وليد ابناء قبيلة ورفلة وهي اكبر قبائل ليبيا. وقال مقاتل اخر يلبس زي وزارة الداخلية نفس الشيء قائلا انهم ينتظرون صدور الاوامر للهجوم على المدينة. 
وكانت بني وليد قد استسلمت للثوار بعد مقتل عدد من ابنائها نتيجة لقصف مدفعي دمر بنايات وبيوت، ومنذ نهاية حكم القذافي فقد اصبحت مركزا للحنق حيث كانت تندلع فيها بين الفينة والاخرى حالات من العنف، لكن صبر سكانها صبر يوم الاسبوع الماضي فقاموا بانتفاضة وهجموا على السجن المركزي وحرروا الموالين للنظام السابق ممن اعتقلهم الثوار واخرجوهم من المدينة وفي العملية قتلوا اربعة من الثوار. وتقول الصحيفة ان ليبيا منذ العام الماضي اصبحت متعودة على الانتفاضات لكن هذه المرة جاء دور مقاتلي الحرية من افراد كتيبة الثامن والعشرين من مايو للهروب والهزيمة. 

وتشير الصحيفة ان هذه العملية ليست بداية لثورة مضادة يشنها الموالون للقذافي ولكنها تعبير عن الاحباط من التصرفات اللامسؤولة التي يقوم بها الثوار ضد السكان. ويقول التقرير ان سكان المدينة اصبحوا متعبين من الميليشيات الذين لا يتورعون عن مداهمة بيوتهم، ويدفعون زوجاتهم جانبا وينهبون ما فيها من ممتلكات، والاسوأ من هذا هي عمليات الاعتقال العشوائية للمسؤولين السابقين في نظام القذافي. ففي الاشهر الاخيرة تم جر الالاف للسجون التي اقيمت في كل انحاء ليبيا، حيث عذبوا انتقاما او لانهم وقفوا مع النظام اثناء الحرب. 

وكما اظهرت تقارير المنظمات الدولية والامم المتحدة فان انتهاكات حقوق الانسان والتعذيب المنهجي لوثت ليبيا الجديدة وهو ما دفع منظمة اطباء بلا حدود لوقف عملياتها في ليبيا. ومع ان المسؤولين في طرابلس حاولوا تطمين العالم الخارجي ان احداث بني وليد ما هي الا مناوشات متفرقة وهو ما اكده اسامة جويلي، وزير الدفاع حيث قال ان 'الوضع تحت السيطرة' لكن 'صاندي تلغراف' تقول انه لا توجد اية اشارات عن صدق ما قاله، فبعد مئة يوم من مقتل القذافي بطريقة وحشية فليبيا تبدو وكأن احدا لا يسيطر عليها. 

واشار التقرير الى الاهانة التي تعرض لها رئيس المجلس الانتقالي مصطفى عبدالجليل، الذي هرب من الباب الخلفي لمقر المجلس الانتقالي في مدينة بنغازي بعد تعرضه لهجوم من الغاضبين على الاوضاع السيئة ما بعد الثورة. 

وتقول الصحيفة ان الحادث اضر بمصداقية حكام ليبيا الجدد، مشيرة ان هجموا عليه لم يكونوا من الموالين للقذافي بل من الموالين له وانصاره، وقبله تعرض عبدالحفيظ غوقة للاهانة في جامعة بنغازي وقدم استقالته فيما بعد. 

وتقول الصحيفة ان المجلس الانتقالي الذي انشئ في اذار (مارس) الماضي وان قام بجهد جيد لتحشيد الدعم الشعبي للثورة الا انه لم يكن قادرا على ادارة البلاد كحكومة فاعلة، ومما يزيد من حنق الشارع على المجلس واعضاؤه هو كون معظمه ممن عملوا مع القذافي. وتقول ان الشعب الذي يعاني من انقطاع الكهرباء وغياب الخدمات الرئيسية وارتفاع نسبة البطالة بين الشباب، يتساءل عن مصير الاموال التي اصبحت تتدفق بعد عودة انتاج النفط لمعدلاته العادية اي 1.3 مليون برميل في اليوم، مما يثير شك الرأي العام بوجود فساد داخل المجلس ويدفعونه للمطالبة بالشفافية. 

وتشير الصحيفة ان ليبيا لم تنزلق بعد لحرب اهلية على الطريقة العراقية فلا توجد هناك سيارات مفخخة الا ان عمليات التعاطي وبيع المخدرات اصبحت مفتوحة اكثر من الماضي وهناك تزايد في معدلات الجريمة. وفي الاتجاه الاخر، يحاول المجلس اقناع الرأي العام بانجازاته حيث يقول انه حقق نجاحات من مثل اعادة فتح المؤسسات التعليمية وعودة مليون طالب للمدارس، وتطهير الكتب المدرسية من عبادة القذافي. 

وينهي التقرير بالقول ان ليبيا اليوم تسيطر عليها الميليشيات حيث ينتشر 200 الف عاطل عن العمل من الشباب على نقاط التفتيش او يتجولون في الصحراء، من اجل تصيد اي موال للقذافي او من الافارقة الذين يتهمون بانهم من المرتزقة الذين احضرهم القذافي. ولم يستطع المجلس الانتقالي الا نزع اسلحة عدد قليل من الميليشيات والذين لم يظهروا اي اهتمام بالعودة الى وظائفهم السابقة. وتظل مشكلة الميليشيات من اعقد المشاكل التي تواجه ليبيا فعدد اللجان العسكرية في طرابلس وحدها يصل الى 140 لجنة تحتل 31 مدرسة حولت الى ثكنات. 

وتشير الصحيفة ان احداث بني وليد هي مثال صارخ حول الكيفية التي تسوء فيها الاوضاع خاصة عندما تتدخل الميليشيات.

 

source alquds.co


 

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Le CNT et la contre-révolution

 

Périodiquement, on nous dit la Libye au bord du chaos, fragilisée par des milices indisciplinées et surarmées. Vraiment ? 

Un pays qui à la fin janvier, soit 3 mois à peine après la mort de Mouammar Kadhafi, a pratiquement retrouvé sa production pétrolière d’avant la guerre civile serait au bord du gouffre (soit environ 1,3 millions de barils/jours) ? Quoi ? Un pays qui dispose de plus de 150 milliards de $ d’avoirs placés à l’étranger - aujourd’hui « dégelé » avec la levée des sanctions de l’ONU et de l’UE -, des réserves d’or estimée à 115 milliards $ et un ratio de la dette sur le PIB (avant la guerre) de 3,3 %, pourrait être au bord de l’effondrement ? Certes, les banques vermoulues par la crise traînent à restituer l’argent gelé en inventant des difficultés administratives – seuls 20 milliards ont été effectivement restituée à la date du 10 janvier. Parfois le déblocage des fonds est soumis à des conditions curieuses ; par exemple, l’Italie a dégelé 375 millions d'euros... pour permettre à la banque centrale libyenne de recapitaliser la banque italienne UniCredit en pleine déconfiture. La Libye, pilier du système financier international, serait au bord de la catastrophe ? The Economist qui promet dans son édition du 4 janvier une croissance de 22% du PIB de la Libye ne semble pas beaucoup le croire.

Et pourtant, la population vit dans une inquiétude légitime. Aucun processus politique pouvant conduire au désarmement des milices n’est engagé et la vie quotidienne se dégrade, par le renchérissement des prix, le non versement des salaires des fonctionnaires et des soldes tandis que le chômage qui ne cesse de s’aggraver. Le désarmement des milices ne peut être réalisé que par des processus politiques qui octroierait au peuple des droits politiques, aux minorités la reconnaissance de leurs revendications culturelles (langue amazigh pour les berbères), à la jeunesse, frappée massivement par le chômage, une politique de développement créatrice d’emploi, et pour la population, la garantie des droits sociaux instaurés sous Kadhafi (santé et éducation gratuite, aides sociales, bourses pour étudiants, etc.).

La population, dans des manifestations, demande des épurations pour éviter le retour d’une oligarchie qui capterait la rente pétrolière. Elle demande la transparence – comme par exemple connaître - au moins - le CV des membres du CNT qui sont pour la plupart des inconnus pour la population. Mustapha AbdelJalil, le président du CNT, est visé personnellement lors de manifestations, des portraits de lui ont pu être brûlés dans la rue, des grenades artisanales ont été jetées sur le siège du CNT à Benghazi avant que des centaines de manifestants ne l'envahissent et ne mettent le feu à sa façade. Réaction minoritaire, mais qui témoigne de l'impatience grandissante de la population et qui a conduit le CNT a accepter la démission Abdelhafidh Ghoga, vice-président du CNT, sous la pression d’une foule qui pointait son passé kadhafiste. 

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Le CNT a, dans un premier temps, opté pour une réponse répressive, en sous-estimant la détermination des thowars de ne pas lâcher leurs armes avant d’avoir obtenu des concessions politiques substantielles. Après une campagne idéologique dénonçant les désordres et les menaces de guerre civile créés par les thowars et organisé des manifestations - avec l’aimable soutien du Qatar qui dépêcha Youssef Karadhaoui, consultant religieux d’Al-Jazira et président de Union Internationale des Savants Musulmans (oulémas), pour demander aux miliciens de désarmer, le CNT passa à la manière forte. Le 10 décembre la deuxième brigade d'infanterie de l'armée nationale libyenne, commandée par Khalifa Belqasim Haftar, chef d’Etat major, a tenté de reprendre le contrôle de l’aéroport de Tripoli, occupé par des thowars de la ville de Zenten. Les soldats se replièrent devant la résistance des thowars qui, quelques jours plus tard, enlevèrent les deux fils du chef d’Etat major pour le contraindre à démissionner. Le CNT invoqua un regrettable malentendu et nomma un nouveau Chef d’Etat major en se concertant avec différents groupes de thowars. 

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Question : qui garde les puits de pétrole et les pipelines qui ont un si bon rendement ? Qui garde les stocks de gaz moutarde non déclaré de Kadhafi et les stocks d’uranium ? Les troupes du CNT qui ne peuvent protéger les habitants ? Afrik.com rapporte divers rumeurs sur ce point : « D’après Cynthia McKinney [membre du Congrès américain], les rebelles de Misrata, traditionnels alliés de l’OTAN, auraient été la cible d’hélicoptères Apache de leurs "alliés" alors qu’ils essayaient de prendre le contrôle des plateformes pétrolières de Brega. Plus encore, des sources libyennes lui auraient confirmé la présence de campements italiens dans le désert et l’envoi prochain de troupes françaises. « Un docteur libyen devenu journaliste, membre de la résistance, a rapporté jeudi 12 janvier 2012 que les champs pétrolifères étaient occupés par l’OTAN et que des navires de guerre stationnaient dans les ports libyens. » Si le citoyen libyen n’a pas accès au CV de ses dirigeants, comment le citoyen français pourrait avoir des réponses a de telles questions ? 

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En attendant que fait le CNT ? Il « renégocie » les contrats avec les sociétés occidentales. Soucis louables des « révolutionnaires » du CNT de rompre avec la corruption de la clique de Kadhafi ou premiers témoignages de l’émergence d’une « nouvelle » oligarchie libyenne, dans un monde des affaires où il n’est pas de frontière nette entre le licite et l’illicite et où toutes les corruptions sont possibles ? En avril dernier, Mustapha Abdeljalil, le président du CNT, avait lui-même reconnu qu’il y avait eu des magouilles et des détournements d’argent de la part de certains nouveaux responsables. Mais depuis, c’est le silence radio. 

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Que fait le CNT ? Il construit patiemment les outils de puissance de l’Etat, au plan symbolique et matériel. Symbolique : il met en circulation de nouveaux billets fabriqué par la France et la Grande Bretagne, de 1, 5 et 10 dinars, frappée en arabe et en anglais, pour remplacer ceux à l’effigie de Kaddafi. Il diffuse de nouveaux manuels scolaires « no khadafi » qui sortent des presses tunisiennes et égyptiennes. Il a passé un accord avec la Jordanie pour lui envoyer 10.000 combattants qu’elle se chargera de former.

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Que fait le CNT ? Il poursuit sa campagne idéologique contre les thowars. Il est indéniable que, ça et là, ont lieux des micros affrontements entre milices rivales, qui font quelques morts. Les soldes n’étant pas payées, les plus puissantes des milices se payent grâce à des « droits de douanes » prélevés dans les ports, les moins puissantes installent un check point et rackettent les camions de marchandises et parfois les automobilistes. C’est une sorte de guerre des gangs, mais en beaucoup moins sanglantes que celles qui se produisent aux USA, par exemple. Ce sont des affrontements qui marquent des territoires entre des fractions qui relèvent de « tribus » différentes, qui sont généralement régulés par des médiations entre chefs de tribus. Par exemple, début janvier, affrontement à Tripoli entre des thowars de Misrata et des thowars du "Conseil militaire local de l'avenue Zaouia" de Tripoli (quatre morts et cinq blessés) ; mi janvier, affrontement à Gariane entre thowars de cette ville et ceux d'Assabia (deux morts et 36 blessés) ; fin janvier affrontement à Beni Walid entre thowars de la Brigade de Wadi Dinar et ceux de la Brigade du 28 mai (destruction de quelques véhicules de la Brigade du 28 mai). Ces violences sont inquiétantes sans doute, mais on est loin de la guerre civile. Dans ces violences, la population n’est pas visée. Pourquoi le serait-elle ? 

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Que fait le CNT ? En lien avec le Qatar, il tente de promouvoir l’islamisme « bon teint ». Deux partis islamistes sont déjà créés (Parti de la réforme et du développement, Rassemblement national pour la liberté la justice et le développement). Mohammed Belhaj, « gouverneur militaire » de Tripoli, fondateur du Groupe islamique combattant en Libye et autrefois proche d'Al-Qaida, se dote d’une troupe au service du CNT. Le Dr Abdul Nabi Abu Ghonia, directeur du service des programmes au ministère de l'Education promet la restauration d'un enseignement religieux généralisé dans les écoles. Le coeur du débat sur la prochaine constitution porte sur la question de la charria. 

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En attendant, il y a des victimes des violences qui attendent des secours et qui n’en reçoivent pas. Les veuves et orphelins des combattants et les proches des victimes civiles de cette guerre ne reçoivent pas de secours du gouvernement. Leur nombre reste indéterminé. Pourtant cette guerre a fait des victimes. Selon une enquête du New York Times publiée le 17/12/11, « au moins 40 et peut-être plus de 70 civils » ont été tués lors de 25 raids aériens de l’Otan sur lesquels ils ont pu enquêter. Or l'OTAN a revendiqué 9650 attaques aériennes.

Les combats au sol entre libyens ont fait d’autres victimes. Et après la guerre il y a encore des victimes. Georg Charpentier, coordonnateur humanitaire des Nations Unies, a protesté contre l’absence de financement pour mener des actions humanitaires en Libye, notamment pour mener à bien des déminages : « Le résultat, c’est que des enfants perdent leurs bras en ramassant des munitions non explosées à Syrte, Bani Walid ou autre part, parce que nous ne pouvons pas accélérer les opérations [de déminage]. »

Les Tawergha, minorité à la peau foncée – d’anciens esclaves amenés en Libye aux 18 et 19è siècles – ont été accusés d’avoir tué et violé les habitants de Misrata, à la demande de l’ancien leader Mouanmar Kadhafi et leur ville a été mise à sac et la population contrainte à fuir en masse. Les camps de déplacés tawergha s’étendent de jour en jour, au fur et à mesure que les gens de Tawergha sortent de la clandestinité. Selon le HCR, quelque 20 000 Tawergha sont enregistrés dans les camps gérés par LibAid à Tripoli, Benghazi, Tarhouna et d’autres villes plus petites dans le reste du pays. Un autre groupe d’environ 7,000 personnes a été découvert récemment dans le sud du pays, près de la ville de Sebha. Mais la population tawergha s’élevait initialement à quelque 35 000 personnes. Où sont-elles ?

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Et puis il y a les meurtres et les tortures dans les geôles du CNT.  Les délégués d’Amnesty International se sont entretenus en Libye avec des prisonniers incarcérés à Tripoli et aux alentours, à Misratah et à Gheryan. Ils présentaient des marques visibles indiquant qu’ils avaient subi des actes de torture au cours des derniers jours et des dernières semaines, notamment des blessures ouvertes sur le crâne, les bras et les jambes, le dos et d’autres parties du corps. Des meurtres ont eu lieu. L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention de Misrata, à 215 km à l'est de Tripoli, en raison de "la torture sur les détenus et l'impossibilité de leur fournir des soins médicaux d'urgence". Ces actes de torture sont infligés par des entités militaires et des services de sécurité officiellement reconnus et lié au CNT, ainsi que par un grand nombre de milices armées opérant en dehors de tout cadre légal.

source mediapart

 

 

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 Les crimes de guerre des États-Unis et de l'OTAN en Libye

Un rapport publié la semaine dernière par des groupes de défense des droits de l’homme au Moyen-Orient montre en détail les crimes de guerre commis par les États-Unis, l’OTAN, et leurs forces interposées « rebelles », lors de la guerre en Libye l’an dernier qui a renversé le régime du colonel Mouammar Kadhafi.

Le rapport, intitulé « Report of the Independent Civil Society Fact-Finding Mission to Libya », dévoile les résultats d’une enquête menée en novembre dernier par l’Organisation arabe des droits de l’homme, le Centre palestinien pour les droits de l’homme ainsi que l’International Legal Assistance Consortium.

Basé sur des interviews avec des victimes de crimes de guerre, des témoins et des représentants de la Libye situés à Tripoli, Zawiya, Sibrata, Khoms, Zliten, Misrata, Tawergha et Syrte, le rapport appelle à une enquête sur les attaques de zones civiles par l’OTAN, lors desquelles de nombreuses personnes auraient été tuées ou blessées. Les bombes et les missiles de l’OTAN ont entre autres été dirigés contre des écoles, des bâtiments gouvernementaux, au moins un entrepôt alimentaire et des maisons privées.

Le rapport révèle aussi l’emploi systématique du meurtre, de la torture, de l’expulsion et de l’abus contre de présumés loyalistes de Kadhafi par les forces « rebelles » du Conseil national de transition (CNT), allié de l’OTAN. Il décrit l’expulsion par la force des habitants, majoritairement noirs, de Tawergha et la persécution, qui continue à ce jour, des travailleurs migrants subsahariens par les forces alliées au CNT et à son gouvernement de transition.

Les enquêteurs font état que des prisonniers, détenus sans avoir été accusés ou subi un procès, ont été sauvagement battus à maintes reprises et que des combattants pro-Kadhafi ont été sommairement exécutés. Des témoins ont rapporté que « des meurtres inconsidérés et de vengeance, y compris le "massacre" d’anciens combattants (on leur aurait tranché la gorge) ».

Le rapport révèle ainsi le caractère frauduleux des prétextes de droits humains et de démocratie utilisés par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et leurs complices de l’OTAN pour mener une guerre de conquête de type colonial. Il montre clairement que la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies de mars dernier, qui a imposé à la Libye une zone d’exclusion aérienne et un embargo sur les armes pour supposément protéger les civils d’actes répressifs de Mouammar Kadhafi, a été utilisée en fait pour mener une guerre aérienne impitoyable, coordonnée avec les forces « rebelles » au sol.

Le rapport indique que peu de temps après l’éclatement de manifestations anti-Kadhafi à Benghazi et dans d’autres villes, les forces d’opposition ont pu profiter d’un entraînement donné par les forces armées occidentales et d’armes fournies par les puissances de l’OTAN et ses alliés parmi les États arabes. L’opposition populaire qui a fait éruption en février dernier, à la suite de la chute de Moubarak en Égypte, a rapidement été récupérée par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et leurs agents en Libye afin de déclencher une guerre civile pro-impérialiste.

Comme le mentionne le rapport, « Selon des informations de première main recueillies par la Mission, et des sources secondaires, il semble que l’OTAN aurait participé à ce que l’on pourrait qualifier d’actions offensives entreprises par les forces d’opposition, y compris, par exemple, des attaques sur des villes et villages contrôlés par les forces de Kadhafi. De même, le choix de certaines cibles, comme un entrepôt alimentaire régional, soulève de prime abord des doutes sur le rôle de telles attaques quant à la protection des civils. »

Le rapport ne rend qu’une version diffuse d’une violente attaque dont le but principal était de ramener le pays 43 ans en arrière, aux conditions qui prévalaient sous le régime du roi Idris, laquais des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui a donné le contrôle des ressources pétrolières du pays aux conglomérats américains et britanniques et permis aux deux puissances de maintenir d’importantes bases militaires en territoire libyen. La destruction et la tuerie de masse, qui ont abouti à la démolition de Syrte et au lynchage de Kadhafi, ont rendu l’idée, défendue par l’ONU, d’une guerre pour « les droits de l’homme » et la « protection des civils » non seulement absurde, mais surtout obscène.

Le viol de la Libye a été la réaction de l’impérialisme américain et européen aux soulèvements révolutionnaires qui ont renversé de vieux régimes pro-Occident en Tunisie et en Égypte, deux pays à la frontière de la Libye. Le but de cette guerre impérialiste était d’avoir le contrôle total des ressources en pétrole du pays, de détourner et de réprimer la croissance des luttes de la classe ouvrière à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, et de porter un coup à la Chine et à la Russie, qui avaient établi d’étroites relations économiques avec le régime de Kadhafi.

La guerre a dévasté le pays. Le CNT, une coalition de dirigeants de l’ancien régime de Kadhafi, d’islamistes, dont certains qui entretiennent des liens avec Al-Qaïda, et de gens à la solde des agences de renseignement occidentales, estime lui-même que la guerre aurait fait 50 000 morts et blessé 50 000 personnes. La montée de conflits entre différentes factions au sein du CNT pourrait bien mener à l’éruption d’une guerre civile entre milices rivales.

Le week-end dernier, tandis que le président du CNT Moustafa Abdel Jalil mettait en garde contre la possibilité d’une guerre civile, un groupe exigeant la démission du gouvernement de transition a pris d’assaut les quartiers généraux du CNT à Benghazi. Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du CNT, a rapidement quitté son poste.

Le rapport sur les crimes de guerre des États-Unis et de l’OTAN révèle encore une fois le rôle joué par les partis « de gauche », les intellectuels et les universitaires qui ont répété les prétextes de Washington et de l’OTAN, donnant ainsi un appui explicite ou implicite à la guerre en Libye. Il souligne que ces forces, que ce soit les sociaux-démocrates, les Verts et des ex-staliniens comme le parti La Gauche en Allemagne ou de faux radicaux comme le Nouveau Parti anticapitaliste en France et l’International Socialist Organization aux États-Unis, se sont rangées dans le camp de l’impérialisme.

par Bayyt Grey

source wsws.org

 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 00:02

Quand un Fou de Dieu devient fou !

 

Lors de la  mémorable « Marche pour Toutes les Libertés », qui a eu lieu, le 28 octobre 2012,  à Tunis, un voyageur-fou-de-Dieu  du Métro de Tunis a vociféré aux manifestants des contre-vérités haineuses, en  leur brandissant un Coran :

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=180477258726893&set=a.134009680040318.28693.133964153378204&type=1&theater

 

Étant donné que je fus témoin, en première loge, de cette scène (je suis situé quasi au centre de la photo ci-dessus et j’en suis, visiblement, avec ma crinière blanche, le moins jeune), je peux témoigner  que,  pendant  que nous longions  l’avenue de Paris, à Tunis, le 28 janvier 2012, lors de cette « Marche », où nous étions des milliers,  ce voyageur-fou-de-Dieu  nous a vociféré, en nous brandissant un Coran : « Mécréants ! Mécréants ! Ennemis de Dieu ! ».

J’invite ce Fou de Dieu [et les  autres, y compris ceux de la Haute]  à lire, ou relire,  ce Coran qu’il nous a brandi. Il y trouvera :

 

1. qu’en Islam, il n’y a ni Concile, ni Autorité pontificale, ni Clergé, ni…, que seul Dieu sonde les cœurs et est seul juge de la relation qui l’unit aux hommes.

 

2. qu’il lui reste beaucoup d’efforts à faire pour arriver à retenir ses pulsations et vivre, par suite, sa foi en respectant autrui ;  d’autant plus que, dans ce  Livre Saint, la prescription qui prime sur toutes les autres est l’effort individuel de réflexion (al-Ijtihad ), prescription qui  peut être considérée comme étant le sixième pilier de l’Islam ; étant donné que c’est la prescription la plus omniprésente, à travers diverses formes, dans le Coran , plus présente que la« Sharia ». En effet, le mot  « Sharia » n’y apparaît qu’une et une seule fois, et ce dans le sens de « Voie » et non de « Loi », ce dernier sens a été imposé, postérieurement, par la volonté humaine.

 

3. que l’Islam est une Religion de dialogue et de tolérance, comme il est dit dans plusieurs Versets invitant les croyants à toujours discuter avec politesse et courtoisie, surtout avec ceux qui ne partagent pas leur point de vue, comme le montre, par exemple, les deux versets suivants :


V.256-S.2 :« Point de contrainte en religion… » ; 

V.11-S.49 : « Vous qui croyez, ne vous moquez pas les uns des autres, (…). Ne vous calomniez pas les uns les autres, ne vous lancez pas des surnoms injurieux… ».

En conclusion, je dis que la musulmane (ou le musulman) qui porte des jugements de valeur sur ceux qui ne partagent pas ses idées, jusqu’à les décréter menteurs, hypocrites, mauvais musulmans, apostats, et j’en passe, celle (ou celui) qui refuse l’avis contraire, celle (ou celui) qui ne peut défendre son point de vue sans insulter ou essayer de dévaloriser ou de dénigrer  l’interlocuteur, avec des sous-entendus malsains, celle (ou celui) à qui l'anonymat, sur les pages des Réseaux sociaux,  permet la lâcheté la plus odieuse, celle(ou celui) qui est frustré de toutes les satisfactions nobles du « bien-vivre-ensemble », viole le principe universel de dialogue et de tolérance, principe qui devrait être un précepte commun à toutes les Spiritualités.

Et pour terminer, à celle (ou celui) qui se reconnait dans le paragraphe précédent, je conseille, quand se manifeste dans son cortex l’envie pulsative d’insulter, de cogner ou de déverser sa bile sur le clavier de son ordinateur, de penser que nous sommes de la même espèce dans cet Infini Univers et que « c’est beau, c’est beau » la tolérance !

Salah HORCHA

source mediapar

 

 

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Islam et espace public

 

Quand a été révélé le passage de la Sourate 24, La Lumière, qui exige quatre témoins oculaires pour établir et confirmer l’accusation d’adultère, l’Islam des commencements venait de fonder ce que nous appelons aujourd’hui l’espace public. L’élément essentiel du témoignage pour ouvrir un procès ou pour donner l’aspect juridique à un fait ou un acte ne demande pour toute autre affaire que celle-ci que deux témoins.


 La raison essentielle pour que soit doublé le nombre des témoins nécessaires à la mise à nue de la vie intime de deux personnes «fautives » c’est qu’il faille séparer nettement entre un espace exclusif, intime qui ne doit être livré à la publicité que dans les circonstances exceptionnelles où le couple adultère s’est livré lui-même aux regards d’un si grand nombre de « voyeurs » ce qui équivaut au renoncement volontaire à l’abri même de ce qu’on appelle aujourd’hui l’intimité. Ce qui ne saurait être raisonnablement concevable car l’espace public, s’il est par définition celui de tous, n’appartient à personne. Tous doivent se reconnaître et donc consentir également à se livrer aux regards de tous du fait même que dans cet espace devenu public, personne ne doit s’adonner à un comportement que tel autre n’est pas censé s’y adonner à tout moment. A ce propos, les chroniques du prime Islam nous rapportent que le deuxième calife Omar a jeté en prison trois malheureux témoins qui ont promis de ramener un quatrième pour dénoncer un adultère, sans pouvoir tenir leurs promesses.


Cette avancée des règles du vivre-ensemble inscrite à même le livre fondateur de la religion islamique a des conséquences que de nombreux musulmans parmi nos contemporains semblent avoir complètement ignoré ou oublié. L’une des conséquences de cette ignorance ou de cet oubli demeure sans nul doute cette question vestimentaire qui tourmente les sociétés d’aujourd’hui. A chaque époque, sur chaque territoire délimité par une tradition spécifique le comportement vestimentaire est une affaire de groupe et c’est bien l’instance collective qui produit tel style, telle démarche ou tel rapport à la pudeur. La seule raison que la Sourate 33, Les Factions, a donné pour justifier la recommandation du Khimar ( couvre-chef féminin dont personne ne peut exactement établir la forme et la coupe exactes ) est qu’il permet « de distinguer les femmes honorables afin qu’elles ne soient victimes de nuisance ». Dans la même sourate, il est proposé aux femmes de la Demeure, Ahel al-bait, si elles préfèrent ne pas du tout courir les risques de l’immersion dans l’espace public de demeurer cloîtrées chez elles ( Waqirna fî buyûtikunna… ).


Avec la bataille du Niqab et des burqa, une contradiction est de nos jours érigée en un impératif de piété. Aucun texte-satellite du Coran, ni le Coran lui-même d’ailleurs, ne mentionne ni ne signale le niqab, pour une raison déjà inhérente à ce que nous voulons établir quant à la cohérence des textes fondateurs de la religion islamique. Car une femme ne peut prendre le risque de travailler, s’instruire, commercer avec les autres citadins, prendre parfois le commandement d’une armée comme l’a fait Aïcha l’épouse du Prophète sans se soumettre à la règle première qui donne à tout espace public son sens : la reconnaissance de tous et de toutes par tous les vis-à-vis de l’échange.


Cette ignorance et cet oubli de la première victoire de la foi islamique sur les espaces de la bédouinité et de la Jahiliyaétendent leur ravage sur plein d’autres domaines, sur l’urbanisme par exemple et la vie citadine. La cité est devenue une nébuleuse de bruits et de fureurs où le religieux n’a plus sa majestueuse singularité et son sétus visible ou sonore ; il s’inscrit partout, dans le bavardage quotidien, dans les kiosques à tabac, dans les cafés et même les bars… Et, le comble, c’est de voir tel faux dévot bien campé sur son divan à regarder et écouter à la télé le serment de Vendredi alors qu’une sourate entière, le Vendredi ( al Jumâa) précisément, recommande « d’abandonner le négoce quand il est appelé à ce rite », et qu’un célèbre Hadith considère le moindre divertissement ( toucher un cailloux, par exemple) comme ce qui peut annuler la conformité à ce devoir religieux.

 

Youssef Seddik

source letemps

 

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Loi des finances 2012  :  instauration d'un régime fiscal spécifique au financement islamique

Définition des concepts

- La Mourabaha : Elle consiste en une transaction en vertu de laquelle le créancier (la banque) achète un actif donné pour le compte d’un client (le débiteur). Par la suite, la banque revend cet actif au débiteur moyennant des paiements échelonnés sur une période donnée à un prix convenu d’avance entre les deux parties.

 
- Salam (« la vente al-Salam ») : C’est un contrat de vente avec livraison différée et paiement comptant. La banque intervient comme acheteur d’une marchandise qui lui sera livrée à terme pour son client. Cette formule doit faire l’objet de deux contrats indépendants l’un de l’autre : le premier engage l’institution financière à acheter les marchandises auprès du fournisseur en contrepartie d’un paiement au comptant : la nature et la quantité de la marchandise  doivent être déterminées dans le contrat, ainsi que les modalités et les délais de livraison. Le deuxième est un contrat de vente conclu avec l’acheteur soit par un paiement au comptant ou par des versements échelonnés.

 
- Istisna’a : C’est un contrat financier permettant à l’acheteur de se procurer des biens qu’il se fait livrer à terme. A la différence du salam, dans ce type de contrat, le prix convenu à l’avance est payé graduellement tout au long de la fabrication du bien. Les modalités concrètes du paiement sont déterminées par les termes de l’accord passé entre l’acheteur et le vendeur.

 
- Ijara : Cette opération s’apparente à une location-vente ou à un crédit-bail. Le créancier (la banque) achète des biens qu’il loue à un client avec, pour celui-ci, une possibilité de rachat au terme du contrat.  


Régime fiscal institué par la loi de finances pour l’année 2012


Extension du régime fiscal applicable aux opérations de leasing aux opérations de financement « Ijara » réalisées par les établissements de crédit. 


Ces mesures consistent dans :

1. La déduction pour la détermination du bénéfice imposable, des amortissements des actifs immobilisés exploités dans le cadre des contrats de « Ijara » sur la base de la durée du contrat. Cette durée ne doit pas être inférieure à la durée minimale fixée par le décret n° 2008-492 du 25 février 2008, fixant les taux maximum des amortissements linéaires et la durée minimale des amortissement des actifs exploités dans le cadre des contrats de leasing et la valeur des actifs immobilisés pouvant faire l'objet d'un amortissement intégral au titre de l'année de leur utilisation ;

2. L’enregistrement au droit fixe de 15 dinars par page des contrats de vente d'immeubles conclus entre les établissements de crédit et le preneur dans le cadre d'opérations de « Ijara », que la vente soit faite au cours de la durée de location ou à son terme ;

3.
 La détermination de l’assiette soumise à la TVA : à ce titre, la taxe sur la valeur ajoutée est liquidée sur la base de tous les montants dus au titre des opérations de « Ijara » réalisées par les établissements de crédits ;


4. La déduction de la taxe sur la valeur ajoutée due sur les opérations soumises, le montant de la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé les achats d'équipements, matériels et immeubles destinés à être exploités dans le cadre des contrats de « Ijara » et ce, nonobstant l'enregistrement comptable de ces achats ;

5. Le bénéfice des mêmes avantages et exonérations accordés en vertu de la législation en vigueur au titre de l’acquisition des équipements, matériels et immeubles dans le cadre des contrats de « Ijara » ;

6. L’exonération de la retenue à la source au taux de 50% au titre la TVA due sur les montants payés par les services de l'Etat, les collectivités locales, les entreprises et établissements publics dans le cadre des contrats de « Ijara » ;

7. L’exonération de la retenue à la source au taux de 1,5% due sur les montants payés dans le cadre des contrats de « Ijara » ;

8. La suspension de la taxe sur la valeur ajoutée au titre des redevances de loyers relatifs aux biens qui bénéficient d’un avantage en matière de TVA et acquis dans le cadre des contrats de « Ijara » ;

9. Le bénéfice des mêmes avantages et exonérations accordés en vertu de la législation en vigueur au titre de l’acquisition des équipements, matériels et immeubles dans le cadre des contrats de « Ijara ».

4-2-2    Extension du régime fiscal applicable aux opérations de financement par crédit bancaire aux opérations de vente « mourabaha », « istisna’a » et « salam » réalisées par les établissements de crédit. 


Ces mesures consistent dans :

1. L’exonération de la TVA de la marge bénéficiaire résultante de la différence entre le prix de cession et le prix d’achat dégagée dans le cadre des opérations de vente « mourabaha », « istisna’a » et « salam » réalisées par les établissements de crédit. Il va sans dire que les commissions bancaires demeurent soumises à ladite taxe au taux en vigueur ;

2. La déduction par les clients des établissements de crédit de la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé leurs achats nécessaires à l’exploitation auprès desdits établissements réalisés dans le cadre des contrats de ventes « mourabaha », « istisna’a » et « salam » et ce, à condition que le montant de la TVA supportée par l’établissement de crédit soit porté sur la facture ou le contrat de vente ;

3. 
L’enregistrement au droit fixe de 15 dinars par page des contrats de vente d'immeubles conclus entre les établissements de crédit et le preneur dans le cadre d'opérations de vente « mourabaha », « istisna’a » et « salam » ;


4. L’exonération du droit de 1% au titre de la conservation de la propriété foncière des contrats de ventes « mourabaha » et contrats de vente « istisna’a » portant constitution ou mutation de tout droit réel immobilier de l’établissement de crédit à ses clients ;

5. L’exonération de la retenue à la source au taux de 1,5% due sur les montants payés dans le cadre des contrats de vente « mourabaha », contrats de vente « istisna’a » et des contrats de ventes « salam » ;

6. L’exonération de la retenue à la source au taux de 50% au titre la TVA due sur les montants payés par les services de l'Etat, les collectivités locales, les entreprises et établissements publics dans le cadre des contrats de vente « mourabaha », « istisna’a » et « salam » ;

7. L’Exonération des droits d’enregistrement des contrats de vente « salam » conclus par les établissements de crédit ;

8. 
Le bénéfice des mêmes avantages et exonérations accordés en vertu de la législation en vigueur au titre de l’acquisition des équipements, matériels et immeubles dans le cadre des contrats de vente « mourabaha » et  « istisna’a ». 

Lire la suite...

 

 

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La Tunisie d’antan

Oulaya  et  Mohamed_Jamoussi

‏محمد الجموسي مع عليّة - اسمع الطيور

 

السيدة نعمة - موشح ملا الكاسات
 
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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 20:04

LETTRE OUVERTE DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES AUX AUTORITÉS TUNISIENNES

 

A l’occasion du premier anniversaire de la révolution tunisienne, Reporters sans frontières adresse une lettre aux nouvelles autorités tunisiennes dans laquelle l’organisation fait part de ses inquiétudes.

 

Moncef Marzouki, Président de la République
Hamadi Jebali, Premier ministre
Mustafa Ben Jafar, Président de l’Assemblée constituante
Mesdames et Messieurs, membres élus de l’Assemblée constituante


 

Vous, autorités nouvellement élues par la volonté du peuple, à l’issue du premier scrutin démocratique en Tunisie depuis plus d’un quart de siècle, vous êtes les garants des acquis de la révolution, qui s’est soldée par le départ de Zine el-Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011. Nous croyions fondamentalement que la liberté d’expression et la liberté d’information sont au cœur de l’avenir démocratique de toute nation. Si ces principes sont devenus une réalité dans la Tunisie d’après-Ben Ali, iI est de la responsabilité de chacun de les préserver.

Depuis plusieurs mois, grâce à son bureau dans la capitale, Reporters sans frontières suit les évolutions du champ médiatique tunisien, à Tunis, mais également dans les régions, ainsi que les difficultés liées à son renouvellement, notamment dans le domaine de l’audiovisuel. Il est à souligner que les premières élections libres en Tunisie ont été couvertes par des chaînes de télévision qui existaient du temps de l’ancien président, prédateur de la liberté de la presse. Les dispositions législatives adoptées récemment devraient permettre une ouverture du secteur pour davantage de pluralisme.

Consciente de l’importance de la création de cadres juridiques solides pour les médias, Reporters sans frontières a également suivi les travaux de rédaction des projets de lois et rendu un avis consultatif sur le code de la presse à la sous-commission médias dirigée par Ridha Jenayah et émanant de la Haute Instance pour la réforme, la transition démocratique et la préservation des acquis de la révolution. Des remarques formulées par le comité juridique de l’organisation ont été retenues dans le projet de loi, adopté par le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, à la veille des élections pour l’Assemblée constituante.

Si certaines avancées ont été réalisées dans le domaine législatif et avec la création de nouveaux médias, Reporters sans frontières s’inquiète du fait que la pression sur les journalistes et les médias se soit accentuée au cours des derniers mois. Le slogan que Reporters sans frontières avait choisi en octobre dernier pour l’inauguration de notre bureau à Tunis : ‘Libres jusqu’à quand ?’ nous semble particulièrement d’actualité. 

Les violences policières qui ont eu lieu le 3 janvier dernier à l’encontre de deux journalistes, ainsi que celles du mois de juillet et de mai 2011 sont extrêmement préoccupantes. Elles ne sont pas sans nous rappeler les méthodes policières et sécuritaires répressives d’une époque que tout un chacun pensait révolue. Le ministère de l’Intérieur doit ouvrir de manière systématique des enquêtes sur les agressions commises par ses agents contre des professionnels de l’information. Leurs conclusions doivent être rendues publiques. Par ailleurs, des sessions de sensibilisation des forces de l’ordre au travail des journalistes (et vice-versa) devraient être organisées en partenariat avec les organisations de défense de la liberté de la presse en Tunisie.

En outre, les récentes nominations à la tête des médias publics, annoncées par le Premier ministre le 7 janvier dernier, en contradiction avec les dispositions prévues par l’article 19 du décret loi n°2011-116 du 2 novembre 2011, constitue une violation flagrante de l’indépendance des médias. Nous attendons que le gouvernement fasse immédiatement marche arrière et annule la nomination des rédacteurs en chef et directeur de l’information. En outre, si le Premier ministère dispose du droit de gérer les nominations administratives, nous regrettons qu’il ne soit pas penché en priorité sur la mise en place de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle, comme l’énonce le décret de novembre dernier. La tentative d’interdiction de la publication, le 10 janvier 2012, d’une enquête de l’hebdomadaire El Oula sur d’éventuels avantages financiers perçus, dans le passé, par le nouveau PDG de l’Etablissement de la télévision tunisienne, sur pression de ce même Adnène Khedr, ne fait que renforcer nos inquiétudes.

 

De même, si l’Agence tunisienne de communication extérieure (la fameuse ATCE) a officiellement gelé ses activités, elle reste néanmoins une structure destinée à interdire la distribution de certains journaux dans le pays... comme du temps de Zine el-Abidine Ben Ali. Ainsi, récemment deux hebdomadaires français (L’Express et Le Nouvel Observateur) n’ont pu être distribués en Tunisie du fait de la reproduction de représentations du Prophète dans ces deux publications. Les autorités doivent apporter des éclaircissements relatifs à la mise en place, ou non, d’un mécanisme de censure préalable. Pratique qui constituerait un retour à des pratiques tristement célèbres.

Reporters sans frontières tient également à exprimer son inquiétude concernant les risques que la montée de l’extrémisme religieux fait courir sur la liberté de la presse en Tunisie. Des mouvements salafistes ont recours à un certain nombre de techniques d’intimidations pour décourager les journalistes qui veulent traiter de sujets relatifs à la religion, n’hésitant pas à faire pression sur des médias. Le procès intenté contre la chaîne Nessma et son principal actionnaire, en octobre dernier, suite à la diffusion du film Persépolis, ainsi l’agression, le 11 janvier 2012, deSoufiène Ben Hamida, journaliste de la chaîne, qui avait déjà vu sa voiture taguée du mot « mécréant », montrent que les journalistes et les médias tunisiens ont plus que jamais besoin que les autorités se placent en faveur de la liberté d’expression et du droit pour les journalistes à pouvoir faire leur travail sans être inquiétés.

Il est plus que jamais temps que les nouvelles autorités prennent leurs responsabilités face à l’ensemble de ces problèmes. Elles doivent envoyer un signal fort à tous ceux qui bafouent la liberté d’expression et la liberté des journalistes à pouvoir informer en toute indépendance. Au-delà des polémiques, des questions politiques et des convictions religieuses individuelles, la liberté d’expression, en tant que premier acquis de la révolution, doit faire l’objet d’un consensus et être protégée par tous. Elle est l’affaire de tous. Le point d’entrée vers la liberté. Le point de retour vers la dictature.

Reporters sans frontières reste à vos côtés pour faire de ces défis d’aujourd’hui des réalités de demain. Restants à votre disposition pour discuter de manière précise et détaillée des points soulevés dans ce courrier, nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, nos plus sincères salutations démocratiques,

 

Jean-François Julliard
Secrétariat général de Reporters sans frontières

Tunis, le 12 janvier 2012

source rsf.


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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 07:03

Manifestation des habitants de Thala réclamant le jugement de Moncef Laajimi… 


 

 

 

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Au procès des martyrs de Thala, les familles attendent toujours la vérité

 


Les familles des victimes au Tribunal militaire du Kef (16 janvier) (Thierry Brésillon)

Chaque acteur politique s'empresse de jurer «  fidélité au sang des martyrs de la révolution  », dans l'espoir de retirer un surcroît de légitimité de cette onction, mais les familles des martyrs attendent toujours la vérité.

Le procès des responsables s'éternise et la Commission nationale d'investigation sur les dépassements et les violations, qui enquête sur la répression pendant la révolution, a repoussé la publication de son rapport pour terminer la compilation des différents rapports régionaux.

La justice civile s'est dessaisie au moins de juin au profit des tribunaux militaires, auxquels elle a transmis une instruction précipitée. Les rapports balistiques sont laconiques, des vidéos n'ont pas été exploitées… si bien que les premières audiences servent surtout à entendre les prévenus et les témoins pour établir les circonstances dans lesquelles ont été tués les manifestants.

L'accusé Ben Ali est-il présent ?


Les avocats de la partie civile face aux juges du Tribunal militaire du Kef (Thierry Brésillon)

Les journées tragiques du 8 au 12 janvier 2011 à Thala (et dans une moindre mesure à Kasserine) étaient au centre de l'audience de lundi 16 janvier au Tribunal militaire du Kef. Un an après, les juges commencent donc à avoir une idée de l'enchaînement des événements à Thala (voir la chronologie en fin d'article).

« L'accusé Zine el Abiddine Ben Ali est-il présent ? ». L'ancien président est toujours en Arabie Saoudite. Mais face aux juges, Ali Sériati, responsable de la sécurité présidentielle, Rafik Hadj Kacem, ancien Ministre de l'intérieur et Jalel Boudrigha, ancien directeur des brigades d'intervention et certains nombres d'officiers de police sont bien présents.

Debout derrière eux, les avocats de la partie civile, pugnaces comme une ligne d'attaquants de rugby, et à côté, ceux de la défense auxquels le président accorde tellement peu la parole que même les avocats de la partie adverse en conviennent et qu'ils ont fini par quitter l'audience.

Protestations

Puis, dans la salle, les familles. Un mur de deuil et de colère. Des parents aux regards perdus, venus avec les photos de leurs fils devenus «  martyrs de la révolution  », qu'ils brandissent dès que l'objectif d'une caméra ou d'un appareil photo se dirige vers eux.

Et puis, ces scènes poignantes  : les larmes silencieuses des mères quand on évoque ce jeune tué d'une balle dans le dos alors qu'il portait le corps de son copain  ; la colère des jeunes, témoins des événements, debout sur les bancs du tribunal pour crier «  Il ment  !  » quand un accusé prétend qu'aucun ordre de tirer n'a été donné.

Les avocats de la partie civile ont beau essayer de calmer leurs clients, les protestations fusent en permanence. Le président les rabroue sans les dissuader. Faute de pouvoir pousser les accusés dans leurs retranchements, ils préfèrent sans doute laisser le public exprimer sa colère à l'audience plutôt que de risquer de voir le tribunal assailli par des manifestants.

Voir le diaporama

Laajimi, l'homme qui fait peur

Un nom revient souvent, notamment dans les protestations des familles  : «  l'accusé ne parle pas parce qu'il a peur tant que Moncef Laajimi est libre !  ». Chargé du commandement des brigades d'intervention à partir du 10 janvier à Thala, inculpé mais laissé liberté, l'homme qui fait peur est au centre d'une épreuve de force entre le gouvernement et le personnel du Ministère de l'Intérieur.

Moncef Laajimi a accédé depuis l'an dernier au grade de colonel et en juin, sous pression d'une partie des troupes, il a été nommé directeur général des Brigades d'intervention, dont les fameuses BOP (les brigrades d'ordre public), les forces de police les plus impliquées dans la répression sur le terrain lors de la révolution.

Convoqué à l'audience précédente, le 26 décembre, il s'était présenté accompagné de trois groupes d'intervention, dont un groupe de la brigade anti-terroriste, qui ont investi le tribunal militaire. Un affront pour les commandos de l'armée. L'objectif était clairement d'intimider la cour et de s'assurer que l'officier ne serait pas arrêté à l'issue de son audition.

Bras de fer ou mise en scène ?

Le matin du 10 janvier dernier, on apprenait que le syndicat des Brigades d'intervention appelait à un mouvement de grève pour protester contre le limogeage de Moncef Laajimi par le nouveau Ministre (Ennahdha) de l'Intérieur, Ali Layaredh. 13 000 agents ont alors entamé un mouvement de grève et un sit-in était annoncé devant le Ministère de l'Intérieur.

Curieusement la réaction a précédé l'annonce officielle. Le soir même, le porte-parole du Ministère démentait l'information, tandis que Ennahdha appelait à une manifestation devant le Ministère pour demander le départ de Moncef Laajimi et pour contrer celle des policiers, pourtant annulée entre temps.


Manifestants devant le Ministère de l'Intérieur pour demander le limogeage de Moncef Laajimi (11 janvier 2011) (Thierry Brésillon)

Le 11 décembre, Ali Layaredh a fait une apparition devant les quelquedeux mille manifestants massés devant le Ministère, mais sans rien n'annoncer d'autre que sa volonté de mettre la police au service du peuple.

Le soir même, Moncef Laajimi était nommé chargé de mission auprès du Ministère de l'Intérieur. Un placard doré qui lui retire le commandement direct des brigades d'intervention, mais pas la loyauté d'une bonne partie des agents.

De toute évidence, la partie se joue dans les coulisses d'un Ministère qui reste une boite noire. S'agit-il d'une véritable épreuve de force  ? Ou bien d'une mise en scène destinée à entériner une sorte de pacte de non agression entre Ennahdha et les hommes forts du Ministère de l'Intérieur, tout en donnant à l'opinion l'impression de la détermination du gouvernement  ? En tout cas, chacun a montré ses muscles.

Mandat d'amener contre Laajimi

On ne tardera pas à savoir quel est l'état du rapport de force réel. Lors de l'audience du tribunal militaire du Kef, deux témoins ont assuré avoir vu Moncef Laajimi, le 12 janvier 2011, à Thala, en position de tir au moment où l'un des manifestants a été tué.

L'officier inculpé n'avait pas répondu à la convocation du tribunal et fait produire le certificat médical d'un psychiatre qui attestait qu'il «  avait besoin de repos  » sans autre détail. Mais en vue de la prochaine audience, prévue le 8 février, le juge a, cette fois, délivré un mandat d'amener et, en fonction des éléments à charge dont il dispose, le juge devrait logiquement demander son incarcération.

« Je suis un ange »

En attendant Moncef Laajimi a lancé une campagne de communication pour se disculper, lui qui serait «  un ange  » selon ses propres dires. Dans une terminologie directement inspirée de celle d'Ennahdha, il accuse les perdants des élections qui n'ont que recueilli que 0,00 %, et notamment l'extrême gauche, d'être derrière les accusations portées contre lui dans le but de livrer le pays au désordre. Cette convergence des arguments augure-t-elle d'une alliance tactique entre Ennahdha et les caciques de l'appareil sécuritaire hérité de l'ère Ben Ali contre l'aile la plus revendicative de la gauche  ?

La police de Ben Ali est loin d'avoir encore jeté ses derniers feux. La question est de savoir à quelles conditions Ennahdha obtiendra la loyauté de l'appareil sécuritaire. Et quelle justice sera finalement rendue aux victimes de Thala.

Chronologie
Les journées tragiques de Thala, du 6 au 12 janvier 2011
  • Le 6 janvier, manifestations en centre ville, pour calmer les jeunes en colère, l'officier commandant les brigades d'ordre public (les BOP), Youssef Abdelaziz, s'adresse à eux par mégaphone et leur promet qu'un représentant de l'Etat viendra pour recueillir leurs doléances.
  • Le 8 janvier au soir, n'ayant rien vu venir, une manifestation est organisée à proximité du tribunal. Un véhicule de police éclaire le regroupement avec un projecteur. Une voix ordonne, au mégaphone de faire feu. Les témoins affirment reconnaître celle de l'officier qui s'était adressé à eux deux jours plus tôt.Le premier à tomber est Mohamed Ameri. Puis Yassine Ratibi qui est allé ramasser son corps, est tué d »une balle dans le dos. Alors que les troubles se poursuivent, Ahmed Boulabi est tué d »une balle dans le cœur, puis Marouane Jamli et Ghassen Cheniti qui tentait d'aller le secourir. Plus de dix huit autres personnes sont blessées ce jour-ci.
  • Le 9 janvier, se déroulent les funérailles des victimes de la veille.
  • Dans la nuit du 9 au 10 janvier, Moncef Ladjimi arrive à Thala. Connu pour son ascendant psychologique sur ses hommes, il remplace Youssef Abdelaziz et réorganise le dispositif policier.
  • Le 10 janvier, les manifestations ont pris de l'ampleur pour demander la libération des personnes arrêtées les jours précédents.
  • Le 11 janvier, une grande campagne de fouilles des domiciles est entreprise, apparemment dans le but de trouver les vidéos mises en ligne et diffusées sur la chaine Al Jazira. Les manifestations continuent. Nombreuses arrestations.
  • Le 12 janvier, la ville est jugée irrécupérable et l'ordre est donné aux forces de police de l'évacuer. Les armes doivent être collectées et les différents groupes déployés convergent au centre ville.Les manifestants leur font face. Dans la confrontation, Wajdi Sayhi est tué. Deux témoins ont affirmé avoir vu Moncef Laajimi est position de tir, à côté d'un autre officier, en direction de l'endroit où se trouvait la victime.

source rue89.

 

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Révélations sulfureuses de Laajimi sur les raisons de son limogeage et sur les agissements de certains courants de gauche

 


 Moncef Laajimi

 

Moncef Laajimi ancien directeur des brigades d’intervention actuellement impliqué dans  l’affaire des martyrs de Thala durant la révolution du 14 janvier  faisant l’objet d’un procès en cours devant un Tribunal militaire, parle des raisons de son limogeage et accuse le président Moncef Marzouki d’en être l’instigateur Il indexe aussi des parties liées au courant de gauche d’avoir orchestré cette machination contre lui. Il dénonce aussi certains juristes  reconvertis en politiciens d’être des taupes de l’ancien régime.


Dans un entretien accordé à une chaîne locale privée, le Colonel Moncef Laajimi a révélé que son limogeage vient suite à l’échec de la visite du président Marzouki à Kasserine, affirmant : »il a donné des instructions fermes pour que je sois démis de mes fonctions ».

 

Des parties de gauche derrière cette machination

 

Il a accusé également des parties de gauche d’être à l’origine de toute cette affaire fomentée contre lui ainsi que de l’incitation des populations de Kasserine et de Thala à son égard.

Il a, à ce propos, indexé des gens qu’il a considéré comme les ennemis de la Révolution et qui n’ont pas réussi aux élections en obtenant un score de zéro virgule de voix. Il a cité Chokri Belaïd, Radhia Nasraoui Abdelwahab Hani et Rahmouni, affirmant ne pas savoir pourquoi ils sont contre lui.

Laajimi a indiqué aussi que ces personnes essaient toujours de manipuler la rue pour sombrer le pays dans le désordre.

Il a signalé que l’ancien premier ministre Béji Caïd Essebsi a reçu des rapports sécuritaires qui mentionnent ces noms et il l’a dit, dans une conférence de presse, sans les nommer afin de ne pas faire d’eux des héros. Il les a accusé de financer les actions de perturbation menées contre le Gouvernement.

Pour le Colonel Laajimi ces personnes pensent qu’avec son départ de ses services,  le système sécuritaire du pays s’effondrerait .

L’ancien directeur des brigades d’intervention a indiqué qu’il y a quatre juristes qui étaient des taupes du ministère de l’Intérieur et qui apportaient des informations à ce département avant la Révolution du 14 janvier.

Ces personnes qu’il s’est gardé de nommer, appartiennent actuellement à des partis politiques. Il a promis de les démasquer en  amenant des preuves écrites qu’ils ont perçu de l’argent en échange de leurs prestations.

Le colonel Laajimi s’est élevé contre son limogeage,  indiquant qu’il n’intervient pas dans le cadre d’une réforme du secteur et qu’on a voulu l’éloigner.

Reconnaissant avoir accepté son nouveau poste de directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur, il a précisé qu’il ne se rend pas au bureau prétextant la maladie.

Il a également affirmé regretter avoir choisi de faire parti du secteur sécuritaire, soulignant, toutefois, avoir la conscience tranquille.

 

Par ailleurs, le colonel Moncef Lajimi s’est dit opposé au limogeage des responsables ayant servi l’ancien régime , affirmant que le gouvernement actuel fait de graves erreurs et doit  rappeler ces responsables.

Il a reproché au président déchu Zine El Abidine Ben Ali d’avoir fui en abandonnant le pays sans direction alors qu’il aurait pu attendre les élections pour passer la main à quelqu’un d’autre.

 

Mon seul tort était d’être présent à Thala  le jour de la mort d’un martyr

 

Evoquant l’affaire de son procès, le Colonel Laajimi a indiqué que « les accusations portées contre moi par le Tribunal militaire dans l’affaire des martyrs de Thala concernent la complicité de meurtre uniquement ».

Il a affirmé n’avoir été à Thala que le 10 décembre 2011, soit après la mort de 5 martyrs, et que sa mission était d’apaiser la tension qui existait entre les populations et les forces de sécurité.
Donc, les premières mesures étaient d’amener les agents de sécurité à changer d’attitude en renonçant à l’usage de la force et de leurs armes ainsi que de se redéployer autrement sur le terrain, a -t-il dit.

Le martyr qui s’appelle Wajdi Sayhi a été tué par le lieutenant-major Béchir Tibi qui  est actuellement en état d’arrestation et qui lui a  dit avoir usé de son arme parce qu’on voulait la lui prendre.

M. Laajimi a indiqué que les procès-verbaux d’enquête de la police qui contiennent le témoignage de 50 agents de sécurité, confirment cette version.

Il s’est étonné que le ministère de l’Intérieur qui détient ces preuves  ne lui a pas apporté son soutien.

Autre témoignage de taille en sa faveur c’est celui de Ayache Ben Soussi qui a indiqué qu’il était à quelque mètres de Béchir Bettibi et l’avait vu faire usage de son arme.

Concluant cet entretien qui a été réalisé sur sa demande et qui ne sied pas à ce genre de révélations, il a souligné haut et fort ne rien regretter, d’avoir la conscience tranquille se qualifiant « d’ange ».

source tunisienumerique.

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 03:59

Militantes seins nus à Davos ... 

 

 

 

 

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À Davos également...  

Ghannouchi, chef islamiste d'Ennahdha et autoproclamé représentant des Tunsiens... 

 

Avec un parfait anglais, Ghannouchi tente  de séduire les vautours du Forum Économique de Davos… 

 

 

 

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 02:01

Occupy Davos 

 

 

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Quelque 200 manifestants à Davos prônent la résistance au capitalisme

 

Quelque 200 manifestants à Davos prônent la résistance au capitalisme

afp.com/Fabrice Coffrini

 

 

DAVOS - Quelque 200 manifestants, cantonnés sur une petite place de la station alpine suisse de Davos, loin du Centre de congrès où se déroule le Forum économique mondial (WEF), ont dénoncé samedi ce rendez-vous de la finance, prônant "la résistance à ceux qui veulent dominer le monde".

 

"Ne les laissez pas décider pour vous !", proclament les pancartes d'Occupy WEF dont les militants côtoient des syndicalistes, des écologistes, des membres d'associations altermondialistes et une poignée de jeunes radicaux masqués.


"Personne avec quatre as dans son jeu ne veut un changement", ironise Savino en ne croyant pas une seconde au slogan officiel du WEF, "The great transformation" ("Le grand changement").


"Nous voulons un monde pour tous, un monde qui ne connaît pas la faim, où tout le monde bénéficie de la protection sociale", crie au micro Katharina Prelicz-Huber, présidente du Syndicat des services publics (SSP).

 

Des tracts circulent citant l'économiste Kenneth Boulding : "celui qui croit que la croissance exponentielle peut continuer pour toujours est soit un fou, soit un économiste".

 

"Burn out WEF !" (Brûlez le WEF), proclament ceux du Front révolutionnaire zurichois.

 

Un homme arborant un masque cadavérique aux dents bien aiguisés, couvert de dollars et portant une valise au nom d'une célèbre banque suisse, jette parcimonieusement de la menue monnaie au public.

 

Le maire de Davos Hans-Pieter Michel est venu s'assurer que tout se passe dans le calme. Il n'hésite pas à faire reculer, tout seul au milieu de la rue, les jeunes gens masqués qui font mine de s'approcher des barrages de police solidement gardés bloquant l'avenue principale et paralysant la circulation des véhicules.

 

Le ministre australien du Commerce Craig Emerson, arrivé de ce fait en retard au Forum, aura ce commentaire : "Occupy WEF n'est pas encore totalement convaincu des bienfaits du libre-échange".

 

Les manifestants n'ont pas été autorisés à se déplacer dans la station et resteront à plusieurs centaines de mètres du massif palais de béton brut qui abrite le Forum, dont l'enceinte est entièrement protégée par moult barrières, grillages et quelque 5.000 policiers ou militaires. Seuls les participants au Forum, dûment badgés, peuvent y pénétrer après les contrôles électroniques d'usage.

 

Le maire explique à l'AFP que depuis 2003, date de son élection, il autorise les manifestants venus pour la plupart de Zurich à atteindre la station. Auparavant, pendant le Forum, ils restaient bloqués dans la vallée et des incidents très violents éclataient au contact des forces de l'ordre.

 

Dans la manifestation, ce samedi, personne ne semble avoir entendu parler de l'arrestation dans la matinée de trois militantes du mouvement protestataire ukrainien Femen qui se sont partiellement dénudées tout près du Centre des congrès pour dénoncer les "gangsters" du Forum économique mondial.

 

source lexpress

 

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Dans leurs igloos, les opposants contestent

 

occupywef
 

 

À quelques pas du confort et de la chaleur du Centre des congrès du Forum économique mondial (WEF) de Davos, les opposants au grand raout de l'économie et de la politique mondiales ont installé des igloos pour protester contre les «élites autoproclamées».

 

À l'entrée du camp, un jeune militant s'active à scier des morceaux de bois dans la pénombre du jour finissant. La motivation est d'autant plus grande qu'à Davos, la nuit tombe vite et que le thermomètre chute rapidement en hiver dans cette station de ski des Alpes suisses, à 1500 m d'altitude.

«C'est mon premier jour, alors je suis motivé», explique le jeune homme plein d'entrain. Derrière lui, se dressent sept igloos que les militants ont construits samedi dernier sur un grand parking aux abords du village.

L'igloo principal est plutôt confortable, une fois que l'on s'est glissé à l'intérieur. «À plusieurs et avec des sacs de couchages, la température reste supérieure à zéro degré», souligne Raffael, emmitouflé dans ses habits de ski.

Pour David, un autre jeune militant, «le plus dur a été la première nuit. Après, on s'habitue».

La cinquantaine de contestataires du WEF ont monté le camp dans l'esprit du mouvement des indignés qui a vu le jour devant Wall Street. Ils ont également installé deux yourtes confortables au sol recouvert de tapis et dans lesquelles fument des poêles.

Le mouvement "Occupy WEF" suisse fait partie d'un rassemblement mondial qui a débuté à New York fin septembre pour dénoncer les inégalités sociales et la cupidité des groupes financiers, avant d'essaimer. Des campements de protestation ont ainsi vu le jour dans d'autres villes du monde, notamment dans la Confédération.

Les militants helvétiques ont aussi amené un conteneur pour stocker la nourriture et cuisiner, faisant de leur camp une véritable petite base de vie pour contestataires anti-WEF motivés, qui n'hésitent pas à tweeter leurs dernières informations et alimenter les médias internationaux en communiqués de presse.

«La police nous observe de loin, elle nous laisse généralement tranquilles», raconte Raffael, qui travaille dans le secteur de la mode.

«Mais nous sentons la pression des autorités. D'un côté il y a 2600 participants au WEF et 6000 forces de sécurité contre une cinquantaine de militants. On nous a bien fait comprendre qu'aucun écart ne serait toléré.»

Face à l'omniprésence de la police qui, selon Raffael, n'hésite pas à placer en garde à vue les contestataires osant s'aventurer dans les rues de Davos, les actions des militants sont restées jusqu'à présent mesurées.

Ils ont accroché une banderole dans la rue centrale et ont fait s'envoler une autre, accrochée à des ballons.

Samedi, ils prévoient de participer à une manifestation organisée par d'autres contestataires du Forum de Davos. Mais «pacifiquement», insistent-ils, car ils craignent des débordements.

Pour Raffael, «les gens sont pour l'instant épargnés par la crise en Suisse» et ne voient pas de raison de remettre le système économique et politique en question, alors que les pays voisins sont touchés de plein fouet par la crise des dettes publiques, qui a provoqué une flambée du chômage.

Les militants ont reçu une invitation à l'«Open Forum», une réunion du WEF ouverte au public alors que le reste des débats est strictement réservé à des participants dûment accrédités.

Si Raffael a l'intention de répondre à cette invitation pour défendre son point de vue, il n'en reste pas pour le moins dubitatif: «C'est ridicule! Cette rencontre est instrumentalisée par le WEF».

source canoe.ca

 

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 Occupy WEF à Davos !

 

Photo Philippe Mabille
Photo Philippe MabillePhoto Philippe Mabille

Un manifestant du mouvement Occupy WEF, déguisé comme pour Halloween, déambule au milieu de la ville de Davos, enchainé et avec une pancarte "You are not a slave" sur un billet de 1 dollar. Installés depuis samedi dernier dans un village d'igloos à la sortie de la ville, les protestataires promettent de faire entendre la voix des 99% au cœur du Forum économique mondial et dénoncent l'incapacité des "élites autoproclamées" à trouver une solution à la crise mondiale. L'armée suisse a construit une barrière de 18 km de long pour protéger l'accès au Congress Center où sont attendus les principaux dirigeants mondiaux et plus de mille CEO des plus grandes entreprises de tous les continents.

source latribune

 

 

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      Et la Tunisie ....

Se méfier de Davos… 


Pour exorciser le Forum de Davos de la fascination démoniaque pour l’ancien régime, il fallait bien sortir l’artillerie lourde : le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et, plus que tout, l’homme qui s’auto-proclame « Guide suprême », accompagné de son fils. Il est vrai que Ghannouchi ne s’est pas imposé aux dignitaires de Davos, ceux-là mêmes qui vénéraient les équilibres et les performances socio-économiques du régime déchu. On l’a tout simplement invité, peut-être bien pour le sonder, pour tâter le pouls d’Ennahdha, pour s’assurer que le premier parti du pays est bien islamiste démocratique et que, de ce fait, il méritera tous les appuis.

 

Davos, on le sait, est le plus grand baromètre socio-économique au monde. C’est un auxiliaire particulièrement influent auprès de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.


C’est bien sur son insistance que Strauss-Kahn a suggéré au gouvernement Ghannouchi, il y a quatre ans, de réviser les prévisions de croissance à la baisse et l’on se rappelle la promptitude avec laquelle une loi de finances complémentaire a été promulguée.


 

Or, le danger avec ces instances c’est que leurs rapports ne sont pas forcément objectifs. Que pouvions-nous rétorquer quand Davos, l’Oxford Group, la Banque Mondiale, l’OMC et le FMI, noyaient l’ancien régime de notations et d’évaluations flatteuses et, à la limite, obséquieuses ?

 

 

Pouvions-nous objecter, sans risquer d’être taxés de traîtrise contre la Nation ? Avec la vérité ayant éclaté au grand jour au lendemain du 14 janvier, un repositionnement s’impose.

 

 

Des forums du type de Davos, ne prêtent qu’aux riches. Encore faut-il s’assurer des critères adoptés. En tous les cas, Cheikh Rached, l’invité d’honneur du forum serait plus inspiré de laisser le gouvernement traiter avec distance et réalisme face à des gens viscéralement taraudés par les préjugés. Leur faire la courbette serait faire preuve d’allégeance. Leur tenir un discours islamisant et résolument idéologique serait pire. Mais, en fait, qui osera dire la vérité : eux ou nous ? Par ricochet, on découvrira à quel point un Khayam Turki aurait été très précieux et incisif dans ce genre de situations.

Et, d’ailleurs, on verra bien si les Emiratis nous tendront la main…

 

par Raouf Khalsi

source letemps

 

 

 

 

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Parmi les absurdités de l’Ayatoullah Ghannouchi, représentant autoproclamé de la Tunisie : 

«La révolution peut réaliser le rêve de la démocratie et l'Islam» [Amen !]


Vidéo Ghannouchi à Davos : la révolution peut réaliser le rêve de la démocratie et l'islam

La délégation de Davos comprend aussi M.Rafik Abdessalem ministre des affaires étrangères et le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT),M.Mustapha Kamel Nabli.


Un autre invité représente la Tunisie et a participé au panel / débat organisé par AP (Associated Press). M. Ghannouchi apparemment à son aise a évoqué plusieurs points à propos de la révolution tunisienne. Ci-joint une traduction d'une partie des propos de Ghannouchi, tels qu'ils ont été prononcés, en restant fidèle à leurs articulations.

Au début il a affirmé qu'il devait être optimiste par rapport à la situation actuelle, on n'a pas d'autre choix que de laisser cette expérience de"démocratisation" des pays arabes réussir. Depuis le 19ème siècle, les Arabes avaient un rêve : comment concilier démocratie et islam / modernité etislam. Ce rêve n'avait pas réussi à cause de la colonisation. Les révolutions arabes donnent maintenant cette opportunité pour que ce rêve émerge.

Pour la première fois en Tunisie nous avons eu des élections libreshonnêtes, nous avons une vraie assemblée et un gouvernement élu, nous avons élu un président donc nous sommes entrain d'atteindre notre deuxième but de la révolution qui est de développer notre pays, le premier était de mettre en place la démocratie.

La démocratie a besoin d'une société civile riche parce que la démocratie sans justice sociale deviendrait une mafia et le gouvernement aussi deviendrait une mafia.

Le printemps arabe est important pour tout le monde car les pays arabes sontimportants avec le pétroleles zones stratégiques. Si la démocratie réussit dans ces zones là, ce sera bénéfique pour tout le monde.

Le printemps arabe à montré que l'islam est un élément pour la démocratisation de cette partie du monde et tous les mouvements islamistes comme "Ikhwan El mouslimin" en Egypte, "Ennahdha" en Tunisie et "Justice et Liberté" au Maroc sont des modérés, ces mouvements croient en la compatibilité d'un islam moderne.

Après la disparition de l'Union Soviétique, la démocratie s'est propagée dans tout le monde sauf les pays arabes. L'obstacle n'était pas l'islam mais lespressions extérieures. Pour la Syrie je n'ai aucun doute que la révolutionréussira comme toutes les autres révolutions.

Le printemps arabe a été faite par les nouveaux médias : facebook et twitter et je passe mon "salam" à toutes ces personnes. Les internautes ont participé à faire cette révolution. Des chaines comme Al Jazeera ont partagé cetterévolution. Mais les nouveaux médias étaient les leaders de cette révolution.

Nous sommes comme les Chrétiens Démocrates en Europe, la comparaison est logique car enlever les valeurs de la politique et supprimer l'esprit veut dire finir par transformer l'état et le gouvernement en mafia. Donc on doit placer la morale jouer un rôle dans l'économie et la démocratie.

L'Islam est mal compris car en Islam il n'ya aucune église donc il n' y a pas de prêcheurs du Coran, tous les musulmans peuvent lire le Coran et comprendre. En lslam nous admettons le pluralisme et la liberté d'interprétation. Aucun parti ne peut prétendre être la voix de Dieu.

La démocratie peut être amicale avec l'Islam parce qu'en Islam on a besoin de ladémocratie pour prendre des décisions.

Le terrorisme est contre l'islam. La Oumma a payé un lourd tribu à cause duterrorisme. Je pense que relier l'islam au terrorisme est très mauvais. Rien avoir entre le terrorisme et le jihad en islam. 

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 La langue de  Shakespeare  selon Ghannouchi  

 

source tuniscope

 


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La présence de Ghannouchi père et fils à Davos, est-ce pour le Parti ou la Patrie?


 

La présence du président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi au Forum économique mondial de Davos en Suisse, a suscité une grande polémique tant dans la classe politique qu’au sein de l’opinion publique.

 

Excédés de cette omniprésence du Cheikh Rached Ghannouchi dans le paysage étatique du pays, savamment entretenue par les nouveaux maîtres du pays, ces différents cercles en Tunisie y voient un mélange du genre et une  confusion entre l’État et le parti Ennahdha.

 

S’il a été dûment invité à cette rencontre qui réunit le gotha de la finance mondiale,  la présence «de son fils Mouâdh Ghannouchi et de l’homme d’affaires Mondher Ben Ayed considéré comme un des sponsors et bailleurs de fonds du parti Ennahdha» comme l’écrit le journal Le Temps dans son édition de samedi,  en dit assez sur l’esprit de favoritisme  et la collusion entre les intérêts du parti avec ceux de l’Etat.

 

Des risques de conflits d’intérêts réels

 

Les Tunisiens ont encore présentes à l’esprit les méthodes utilisées par le parti-Etat qui ont provoqué les dérives de l’ancien régime ayant débouché sur l’institution d’un État dans l’État et de l’émergence de clans usant de subterfuges mafiosi.

En effet, Ghannouchi qui n’occupe aucun poste officiel dans l’appareil étatique ni au sein de l’Assemblée constituante, à quelque titre que se soit,  a , à travers son ingérence dans la gestion directe des affaires de l’Etat franchi les limites de l’acceptable.

C’est pourquoi  les différents cercles politiques  y voient un dangereux précédent qui risque de conduire, sans nul doute, à privilégier l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt collectif.

 

Une dualité qui ne sert pas le pays

 

Par ailleurs au Forum de Davos, la Tunisie à dépêché une délégation officielle qui comprend le Premier ministre Hamadi Jebali, le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalam ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli.

 

Même si des reproches ont été adressées à l’égard de la composition de cette délégation qui exclut le ministre des Finances Houcine Dimassi, la présence d’une autre délégation officieuse risque de jeter le trouble sur l’image et le message que la Tunisie veut faire passer au cours de ce forum.

 

En ces temps durs où le pays est à la recherche de financements nécessaires pour relancer la machine économique à travers les prêts de financement au profit des grands projets de développement, parler d’une voix discordante peut coûter énormément à la Tunisie, estiment de nombreux experts.

 

En outre, en plus de la quête lancinante de financements, la rencontre de Davos représente une opportunité pour inciter les donateurs  à honorer leurs promesses.  Il s’agit aussi pour la Tunisie, au cours de ce Forum, de chercher à récupérer les biens spoliés par Ben Ali et sa famille.

Une demande qui sera difficile à faire passer si les interlocuteurs qui sont en majorité des pays occidentaux ressentent une certaine confusion pouvant semer le doute ce qui ne manquera pas d’entraîner tout bonnement leur méfiance.

 

Une invitation pour déterminer  l’orientation d’Ennahdha

 

La présence du président du mouvement Ennahdha à Davos comme invité d’honneur, a pour dessein de permettre au monde économique présent  à cette rencontre de se familiariser avec le leader du parti d’obédience islamique qui dirige le gouvernement en Tunisie et de s’assurer de ses intentions sur la démocratie, la place de la femme et autres questions de droits de l’homme.

 

Pour les analystes qui ont suivi la prestation de Cheikh Ghanouchi lors des débats à Davos, son anglais approximatif teinté d’un accent qui laisse à désirer ne lui ont pas permis de rassurer les partenaires de la Tunisie ni de démontrer les capacités de sa majorité à gérer le pays.

 

La langue a constitué un handicap sérieux pour Ghannouchi pour exprimer ses idées et faire passer le message dont a besoin la Tunisie, aujourd’hui, pour redorer son blason auprès de ses partenaires notamment après les vagues de mouvements sociaux et le départ de plusieurs entreprises étrangères.

 

En somme, le parti Ennahdha doit cesser de mélanger les genres et d’entretenir la confusion autour de cette image de Parti-Etat qu’il veut véhiculer.  Il a tout à gagner à servir le pays et les citoyens qui lui ont donné leurs suffrages et qu’ils peuvent retirer  la prochaine fois en votant pour d’autres partis politique.

source tunisienumerique

 

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 01:45

COMMUNIQUÉ DE PRESSE  26 janvier 2012


Des prisonniers sont morts après avoir été soumis à des actes de torture en Libye ces dernières semaines et ces derniers mois, alors que la torture et les mauvais traitements sont infligés de manière généralisée aux combattants pro-Kadhafi et aux loyalistes présumés, a déclaré Amnesty International jeudi 26 janvier.

Les délégués d'Amnesty International se sont entretenus en Libye avec des prisonniers incarcérés à Tripoli et aux alentours, à Misratah et à Gheryan. Ils présentaient des marques visibles indiquant qu'ils avaient subi des actes de torture au cours des derniers jours et des dernières semaines, notamment des blessures ouvertes sur le crâne, les bras et les jambes, le dos et d'autres parties du corps.

Ces actes de torture sont infligés par des entités militaires et des services de sécurité officiellement reconnus, ainsi que par un grand nombre de milices armées opérant en dehors de tout cadre légal.

« Après toutes les promesses faites de placer les centres de détention sous contrôle, il est affligeant de constater qu'il n'y a pas d'amélioration concernant le recours à la torture, a déploré depuis la Libye Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les situations de crise.

« Nous n'avons connaissance d'aucune véritable enquête menée sur les cas de torture, et ni les victimes ni les familles des prisonniers morts en détention n'ont eu de recours en vue d'obtenir justice ou des réparations pour ce qu'elles ont subi.

« Si de nombreux détenus nous ont raconté les tortures qu'ils ont subies, certains étaient trop effrayés pour se confier, craignant des sévices encore plus violents s'ils parlaient, et se sont contentés de nous montrer leurs blessures. »

Les prisonniers, des Libyens et des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, ont raconté à Amnesty International qu'ils avaient été suspendus dans des positions contorsionnées, battus des heures durant avec des fouets, des câbles, des tubes en plastique, des bâtons, des chaînes et des barres métalliques, et qu'ils avaient reçu des décharges électriques infligées à l'aide de câbles sous tension et de pistolets semblables à des Taser.

Les types de blessures observées corroborent leurs témoignages. Les rapports médicaux qu'a pu consulter Amnesty International confirment également le recours à la torture contre plusieurs détenus, dont certains sont morts en détention.

La majorité des prisonniers pris pour cibles sont des Libyens qui seraient restés fidèles au colonel Mouammar Kadhafi au cours du récent conflit. Quant aux étrangers, pour la plupart originaires d'Afrique subsaharienne, ils continuent d'être placés en détention de façon aléatoire, notamment en raison de leur situation irrégulière, et sont parfois torturés.

Les détenus sont généralement torturés au moment de leur arrestation par des milices armées locales et plus tard lors des interrogatoires, y compris dans les centres de détention officiels. Jusqu'à présent, ils n'ont pas été autorisés à consulter un avocat. Plusieurs d'entre eux ont raconté à Amnesty International qu'ils avaient « avoué » des crimes qu'ils n'avaient pas commis, uniquement pour qu'on cesse de les torturer.

À Misratah, les détenus sont torturés dans un centre d'interrogatoires géré par la sécurité militaire nationale (Amn al Jaysh al Watani), ainsi qu'aux sièges des milices armées.

Le 23 janvier, les délégués d'Amnesty International se sont entretenus avec des détenus à Misratah, torturés quelques heures auparavant. L'un d'entre eux, toujours incarcéré, a expliqué :

« Ce matin, ils m'ont emmené en haut pour m'interroger. Cinq hommes en civil se sont relayés pour me rouer de coups et me fouetter. […] Ils m'ont suspendu par les poignets en haut d'une porte pendant environ une heure, tout en continuant à me frapper. Ils m'ont aussi donné des coups de pied. »

Un autre prisonnier a raconté qu'il avait été frappé sur les blessures qui lui avaient été infligées le mois précédent par des miliciens. Voici son témoignage :

« Hier, ils m'ont frappé avec un câble électrique, alors que j'avais les mains menottées derrière le dos et les pieds attachés. Ils ont menacé de me renvoyer aux mains des miliciens qui m'avaient capturé, qui me tueraient. »

 

Morts en détention


Plusieurs détenus sont morts aux mains de milices armées à Tripoli et aux alentours, et à Misratah, dans des circonstances laissant à penser qu'ils ont été torturés.

Les proches d'un ancien policier, père de deux enfants, originaire de Tajura, à l'est de Tripoli, ont raconté à Amnesty International qu'il avait été arrêté par une milice armée locale en octobre 2011 et qu'ils n'avaient pas pu savoir où il se trouvait pendant près de trois semaines, jusqu'à ce qu'il puisse appeler sa femme.

Quelques jours plus tard, sa famille a été informée par un hôpital de Tripoli que son corps y avait été transféré.

Amnesty International a vu des photos de sa dépouille, qui présentait de graves contusions sur tout le corps et les bras et les jambes, ainsi que des blessures ouvertes sur la plante des pieds, semble-t-il causées par la falaqa (coups assénés sur la plante des pieds), une méthode de torture fréquente en Libye. 

À la connaissance d'Amnesty International, la dernière personne morte en détention des suites de torture est Ezzeddine al Ghool, colonel de 43 ans et père de sept enfants, arrêté par une milice armée à Gheryan, à 100 kilomètres au sud de Tripoli, le 14 janvier.

Son corps, couvert de bleus et de blessures, a été restitué à sa famille le lendemain. Les médecins ont confirmé qu'il avait succombé à ses blessures. Plusieurs autres hommes détenus à la même période auraient eux aussi été torturés. Huit d'entre eux avaient des blessures graves, qui ont nécessité leur hospitalisation.

Amnesty International a reçu des informations concernant des cas similaires sur lesquels elle mène des recherches.

 

L'absence d'enquêtes

 
Malgré les demandes formulées à maintes reprises par Amnesty International depuis mai 2011, les autorités libyennes de transition, tant au niveau local que national, n'ont pas mené d'enquêtes dignes de ce nom sur les cas de torture et les morts en détention survenues dans des circonstances suspectes.

Dans tout le pays, la police et la justice demeurent défaillantes. Tandis que dans certaines régions, il semble que les tribunaux traitent des affaires civiles, les affaires dites « sensibles » en lien avec des enjeux politiques et de sécurité ne sont pas prises en compte. 

Un éventail d'organes pour la plupart non officiels, n'ayant pas de statut légal, notamment les « comités judiciaires », mènent des interrogatoires dans divers centres de détention, en dehors de tout contrôle du système judiciaire.

« Jusqu'à présent, force est de constater que les personnes exerçant le pouvoir se sont montrées totalement incapables de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la torture et aux mauvais traitements infligés aux détenus et amener les responsables présumés de ces agissements à rendre des comptes, a déclaré Donatella Rovera.

« Nous ne sous-estimons pas les défis que doivent relever les autorités libyennes de transition afin de rétablir le contrôle sur la multitude de milices armées opérant dans tout le pays, mais elles doivent agir de manière décisive pour mettre un terme à la torture. Afin d'édifier une nouvelle Libye fondée sur le respect des droits humains, cette question ne saurait être reléguée au dernier rang des priorités. »



Amnesty International invite de toute urgence les autorités libyennes à :


  • ordonner la fermeture de tous les centres de détention non officiels et instaurer des mécanismes chargés de placer tous les centres sous le contrôle des autorités et de surveiller efficacement les procédures et les pratiques en matière de détention ;
  • veiller à ce que soient menées dans les meilleurs délais des enquêtes sur tous les cas recensés ou signalés de torture et de mauvais traitements, suspendre immédiatement les auteurs présumés de leurs fonctions en rapport avec la détention dans l'attente des conclusions de ces investigations, et lorsque les éléments de preuve recevables sont suffisants, traduire en justice les suspects dans le cadre de procès équitables, sans recourir à la peine de mort ;
  • garantir que tous les détenus puissent consulter un avocat ;
  • veiller à ce que les prisonniers bénéficient régulièrement d'examens médicaux et à ce que des certificats médicaux décrivant leurs blessures, éventuellement causées par des actes de torture, soient délivrés aux détenus et aux autorités judiciaires.
source amnesty
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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 15:24

 

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Des milliers de manifestants à Tunis pour la défense des libertés

 

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Tunis pour "la défense des libertés" suite à une série d'incidents impliquant des radicaux de la mouvance salafiste, a constaté une journaliste de l'AFP.
Drapeaux tunisiens omniprésents, hymne national chanté à tue-tête, les manifestants étaient venus à l'appel de partis d'opposition et d'associations pour dire leur "inquiétude" vis à vis de récentes manifestations intégristes et

 dénoncer "la passivité" du gouvernement.

 

Enseignants, artistes, militants de gauche, venus en famille ou entre amis, ils ont notamment défilé sur l'avenue Bourguiba, symbole de la contestation depuis la chute du régime de Ben Ali.

"Nous sommes là pour élever la voix face aux agressions dont ont été victimes des journalistes, des militants, des universitaires, et pour dire au gouvernement que les libertés chèrement conquises par les Tunisiens ne doivent pas être remises en question", a déclaré à l'AFP Ahmed Nejib Chebbi, fondateur du Parti démocrate progressiste (PDP).
 

 

D'autres responsables de parti de gauche, du puissant syndicat UGTT ou des personnalités de la société civile participaient à la manifestation.

 
"Je suis là pour soutenir la liberté menacée par les actes de violence de certains salafistes. Ils peuvent devenir une menace réelle si on ne les arrête pas", a déclaré le juriste Yadh Ben Achour, ancien président de la Haute instance qui pilota les réformes politiques après la révolution.

Les incidents impliquant des radicaux de la mouvance salafiste se sont multipliés ces derniers mois, particulièrement dans des universités où les partisans du niqab, le voile islamique intégral, accroissent leurs pressions.


Des journalistes ont été agressés dans des manifestations, notamment à l'occasion du procès contre la chaîne Nessma poursuivie pour avoir diffusé un film jugé blasphématoire. 

source lorientlejour

 

 

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Grande marche à Tunis pour la défense des libertés et contre la violence religieuse

 

Des milliers de Tunisiennes et de Tunisiens ont participé samedi à une marche au centre de Tunis pour "défendre les libertés et les droits de l'Homme" et "dénoncer la violence" imputée à des groupes islamistes radicaux, a-t-on constaté sur place.

A l'appel de partis d'opposition, dont le Parti démocratique progressiste (PDP) et le Pôle démocratique moderniste (PDM) et de nombreuses ONG, la manifestation a rassemblé entre 8.000 et 10.000 personnes mobilisées pour "faire front commun contre le fanatisme", selon une pancarte brandie par des femmes présentes en grand nombre.

C'est le premier rassemblement de la société civile d'une telle ampleur depuis les élections d'octobre dernier remportées par le mouvement islamiste Ennahdha, près d'un an après la chute du régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali.

Il intervient à la suite de plusieurs incidents mettant en cause des éléments extrémistes. Communément qualifiés de "salafistes", ces groupes ont violemment agressé ces dernières semaines des femmes universitaires, des journalistes, des avocats et autres intellectuels. Certains ont entravé la marche de facultés pour tenter d'imposer l'accès d'étudiantes portant le niqab, un voile islamique intégral, alors que celui-ci est interdit par les conseils scientifiques de ces établissements universitaires.

"La Tunisie est libre. Non au terrorisme, non à la régression", "Nous sommes venus à bout du totalitarisme et nous n'accepterons pas qu'il revienne", pouvait-on lire sur certaines pancartes.

La patronne du PDP, Maya Jribi, a justifié sa présence par la lutte qu'elle mène "pour une Tunisie tolérante et plurielle où la citoyenneté est respectée face aux appels au meurtre qu'on entend ces derniers temps".

"Je suis venue dénoncer la violence et dire au gouvernement qu'il assume ses responsabilités en appliquant la loi contre ceux qui la violent", a confié Aïcha Naboltane, 29 ans, cadre dans une banque. Ridha Balegh, la cinquantaine, a dit avoir fait le déplacement de Paris "spécialement pour défendre la liberté des Tunisiens, quelles que soient leurs opinions ou leur religion contre la violence et l'obscurantisme".

"Aujourd'hui, les libertés sont menacées en Tunisie et il est important que le peuple se mobilise pour mettre un terme à la violence. Ce n'est pas avec la violence qu'on va pouvoir venir à bout des vrais défis que sont le chômage et la dénuement", a estimé le ministre de l'Emploi et de la Formation dans le cabinet sortant, Saïd Aïdi.

Et le dirigeant du PDM, Samir Ben Taïeb de renchérir: "S'il y a quelque chose qui représente un danger pour la transition démocratique, c'est bien la violence". Et d'attribuer celle-ci "aux courants salafistes" en reprochant à Ennahdha son "inertie".

Partie de la Place des droits de l'Homme, la marche a emprunté un parcours de près de trois kilomètres en plein centre de Tunis, en traversant l'avenue Bourguiba, la principale artère de la capitale. Minutieusement encadrée par les organisateurs appuyés par un service d'ordre plutôt discret, la manifestation s'est déroulée sans incident malgré un attroupement de quelques centaines de manifestants islamistes près du ministère de l'Intérieur et qui ont été tenus à distance par la police.

source tempsreel.nouvelobs

 

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Photos de la marche de la liberté

tuniscope.

 

 

 

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La liberté, menacée par les intégristes, vaut bien une marche


La manifestation organisée samedi à Tunis pour la défense des libertés fera-t-elle reculer les intégristes religieux, qui ont multiplié les actions coup de poing dans les lieux publics. Pas très sûr…

 

Reportage de Zohra Abid


L’appel à cette Marche de la liberté, initiée principalement par le Parti démocratique progressiste (Pdp) et suivi par des milliers de libéraux et de gauche, ainsi que par des indépendants, a été lancé, au lendemain de l’agression  de journalistes et d’intellectuels, devant le tribunal de Tunis (le jour du procès de Nessma TV), par des fondamentalistes religieux. Et pas seulement ! Une autre raison a rendu cette marche nécessaire. Des éléments wahhabites ont investi des mosquées dans plusieurs régions et s’en prennent aux imams voulant leur imposer des rituels et des discours religieux venus d’ailleurs.


 
Pas de démocratie sans liberté de la presse.

 

Sentant les libertés d’expression et de culte menacées, et face au mutisme du gouvernement, complice ou dépassé par les événements, des milliers de citoyens ont répondu à l’appel qui a grandement tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Ce samedi, à midi pile, la place des droits de l’Homme à Tunis était noire du monde.

 

Un camion roule pour la liberté 

Comme prévu, des hommes et des femmes de culture, des universitaires, des journalistes et autres activistes de la société civile se sont joints au mouvement. Tous agitent des drapeaux et scandent des slogans appelant à la préservation des libertés. Mais aussi contre Ennahdha, l’Arabie saoudite et ses wahhabites, les anciens du Rcd (ex-parti au pouvoir dissous) et surtout contre Sadok Chourou, l’élu d’Ennahdha à l’Assemblée constituante, qui a prononcé, il y a quelques jours, des propos durs à digérer contre les sit-inneurs, assimilés à des ennemis de Dieu.

Pour éviter qu’il y ait des heurts entre les manifestants et autres intrus du clan adverse, la police a quadrillé la ceinture de la place, les bretelles du parcours autorisé par les autorités qui commence à l’avenue Mohamed V et prend fin au niveau du quartier Le Passage, en contournant la Place 14-Janvier, avec une station au pied de l’Horloge et une traversée de l’avenue Habib Bourguiba, ainsi que celle de Paris.


 
Néjib Chebbi sollicité par les manifestants.


Dans le cortège, Iyed Dahmani, élu du Pdp, dans la constituante, conduit le mouvement et organise le cordon de la manifestation. «Suivez tous le camion. Restez à la tête du cortège, ne vous éparpillez-pas...», lance-t-il à la première rangée de manifestants, pour la plupart des «Pdpistes», entonnant l’hymne national.

A la tête de la manifestation, qui a rassemblé quelques milliers de personnes, plusieurs dirigeants politiques: Ahmed Nejib Chebbi (Pdp), Ahmed Brahim (Ettajdid) et plusieurs de leurs camarades de divers autres partis dont Afek Tounes, Al Aridha (proche de l’ancien parti dissous le Rcd). Autres personnalités aperçues: l’écrivain Abdelaziz Belkhodja (Parti Républicain), le juriste et constituant Fadhel Moussa (Pôle démocratique moderniste), Emna Menif et Riadh Zaoui (ex-Afek Tounes et actuels animateurs de l'association Kolna Tounes), . Dans ce même cortège, nous avons remarqué aussi, plusieurs hommes d’affaires. Ainsi que des représentants du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric).


 
Les journalistes à la recherche de l'image qui flashe.

 

Pas d’incident à signaler

Au niveau de la Banque centrale, le cortège, qui s’est éparpillé un peu, s’est arrêté en attendant de se rassembler à nouveau. Yan Mechura, un touriste tchèque se tenant à distance sur le trottoir. «Je suis venu pour visiter les sites romains. Yan Faure, mon ami français (un photographe de Marseille) se trouvant à Tunis pour écrire un livre sur la révolution et la transition, m’a conseillé d’y assister. C’est un moment d’histoire qui m’intéresse», confie l’historien, qui profite de son séjour de deux semaines en Tunisie pour suivre au maximum les événements.


 
Les femmes au premier rang.


En plus des drapeaux rouge et blanc frappés du croissant et de l’étoile, les manifestants brandissent des banderoles frappées de slogans mobilisateurs. On lit: «Emploi, liberté et dignité nationale»; «Non aux ennemis de la liberté, non au Destour et non aux réactionnaires»... Le Nahdhaoui Chourou en a eu pour son grade : «Ya chourou ya jaban, chaâb tounes la youhen» (Chourou l’indigne, le peuple tunisien n’est pas à humilier), «Tounes horra horra, la khwanjia la rejiâa» (Tunisie libre, sans islamistes et sans réactionnaires), «La khouf, la roôb, essolta melk echaâb» (Ni peur ni terreur, le pouvoir est au peuple), «Ôumala’ alwahabia, hezzou yedikom âl khadhia» (Collabos des wahhabites, levez la main sur la cause)...


 
Le touriste tchèque qui se joint à la Marche.

 

Un petit tour, et puis s’en vont

Jusque-là, et contrairement aux habitudes, aucun élément du clan adverse n’a pointé le nez. Quelques dizaines d’entre eux étaient certes rassemblés devant le Théâtre municipal. Ils ont tenté d’organiser une contre-manifestation à l’avenue de Paris, en face de l’hôtel international. La police était là, aux abois. Le métro, qui a traversé l’avenue, a séparé les deux groupes. L’orage est vite passé...

Le véhicule, qui ouvre la marche, a continué à émettre des chants patriotiques. La marche s’est poursuivie, dans le calme, s’arrêtant devant l’Institut national de musique, puis devant la Maison de culture d’Ibn Rachiq...

Vers 14h00, l’heure du déjeuner, la foule s’est dégonflée, avant de s’effilocher au niveau du quartier Le Passage...

«Oh, je suis content. Cela s’est très bien passé. Il s’agit d’un signal clair au gouvernement pour qu’il prenne au plus vite des décisions concernant les provocations des extrémistes religieux », a dit à Kapitalis, un jeune fonctionnaire ayant voté Ennhadha et qui regrette aujourd’hui de l’avoir fait.

«Aujourd’hui, je suis perdu. Je ne sais pas à quel parti je vais adhérer. Que le plus compétent, fusse Béji Caïd Essebssi, malgré son passé pas toujours clair, prenne les rênes du pays, sinon on va au bord du gouffre avec cette mouvance d’islamistes extrémistes», ajoute l’homme, dubitatif.

source kapitalis

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 09:25

 


 

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Au Sénégal, la candidature validée de Wade déclenche une flambée de violences


Des manifestants fuient les gaz lacrymogènes dans les rues de Dakar, vendredi 27 janvier.

Des manifestants fuient les gaz lacrymogènes dans les rues de Dakar, vendredi 27 janvier.Reuters/STRINGER

La validation vendredi soir 27 janvier par le Conseil constitutionnel de la candidature du chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février a provoqué une vague de violences dans plusieurs villes du Sénégal, dont sa capitale, Dakar, où un policier a été tué. L'opposition a appelé à "marcher sur le palais présidentiel dans les prochains jours" afin d'en "sortir Wade".

Dès l'annonce de la validation de la candidature du président Wade et du rejet de celle du chanteur Youssou Ndour, des jeunes rassemblés depuis des heures place de l'Obélisque, à Dakar, à l'appel de l'opposition, ont jeté des pierres sur les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène et de matraque. Les jeunes, armés de barres de fer, ont également mis le feu à des pneus et des courses-poursuites se sont engagées dans les rues adjacentes au lieu de rassemblement.

Le commissaire de police Arona Sy, du commissariat central de Dakar, a déclaré à l'AFP qu'un policier avait été tué, sans donner les circonstances de cette mort qui s'est produite dans une rue du quartier de Colobane, près de la place de l'Obélisque. Les violences se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs autres quartiers de Dakar.

 Les télévisions privées ont montré des jeunes érigeant des barricades, brûlant des pneus et des planches sur plusieurs artères, ainsi que des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre des manifestants, essentiellement des jeunes, et les forces de l'ordre anti-émeutes de police et de gendarmerie.

Des manifestations de colère étaient en cours également dans les provinces, d'après les médias locaux : notamment à Thiès selon l'Agence de presse sénégalaise (agence officielle), et à Kaolack (centre), Matam et Ourossogui (nord) selon la Télévision Futurs médias (télévision privée).

Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis politiques d'opposition et d'organisations de la société civile contestant la candidature du président Wade, a appelé samedi les Sénégalais à "marcher sur le palais" présidentiel pour l'en"déloger". Abdoul Aziz Diop, un des responsables du M23, a exhorté les Sénégalais"à se joindre au Mouvement pour organiser la reprise du territoire occupé par Abdoulaye Wade et ses sbires".

M. Wade a demandé à ses opposants d'arrêter "les manifestations d'humeur qui ne conduisent à rien", les accusant de contester la validité de sa candidature "sur des bases légères". Youssou Ndour a, lui, dénoncé un "coup de force" du président Wade, ajoutant : "Je suis candidat et je le reste", et précisant qu'il avait "48 heures pour un recours" contre la décision du Conseil.

La décision du Conseil constitutionnel sur la nouvelle candidature du président Wade, 85 ans, est jugée anticonstitutionnelle par l'opposition. Elu en 2000, réélu en 2007 pour cinq ans après une révision constitutionnelle en 2001 instituant un quinquennat renouvelable une fois, M. Wade se représente pour sept ans après le rétablissement du septennat en 2008, à la suite d'une nouvelle révision constitutionnelle. Pour ses opposants, il se présente à un troisième mandat illégal, mais ses partisans affirment que le comptage doit se faire à partir de la première révision constitutionnelle de 2001 instituant le quinquennat et qu'il s'agit donc d'un second mandat conforme à la Constitution.

source lemonde

 

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L'opposition appelle à marcher sur le palais présidentiel


Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis politiques de l'opposition et de la société civile contestant la candidature du président Abdoulaye Wade à la présidentielle de février, a appelé samedi les Sénégalais à marcher sur le palais de la République pour en déloger M. Wade.

Le M23 appelle le peuple sénégalais souverain à se mobiliser autour du Mouvement pour marcher sur le palais de la République et (en) sortir Wade qui est en train de le squatter, a déclaré à l'AFP Abdoul Aziz Diop, un des responsables du mouvement à l'issue d'une réunion de sa direction.

Cette réunion visait adopter une décision commune du mouvement à la suite de la publication de la liste des candidats autorisés par le Conseil constitutionnel à se présenter à la présidentielle.

Les dirigeants du M23 exhortent les Sénégalais à se joindre au Mouvement pour organiser la reprise du territoire occupé par Abdoulaye Wade et ses sbires. (...) C'est la seule direction prise à partir de ce soir, a ajouté M. Diop, précisant: Dès ce (samedi) matin, le M23 mettra tout en oeuvre pour pouvoir organiser cette marche sur le palais et aller déloger M. Wade.

Le M23 regroupe des partis politiques et coalitions de partis ayant investi certains des candidats autorisés, dont les anciens Premiers ministres Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, ainsi que le chef du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng.

A la question de savoir si ces candidats membres du mouvement allaient faire usage de leur droit de recours au Conseil constitutionnel, Abdoul Aziz Diop a répondu: Cela les concerne du point de vue individuel à partir du moment où ce sont eux les candidats.

Le mouvement leur a toutefois demandé de suivre la décision commune. Il n'y a pas d'autre stratégie que de regrouper le pays, d'appeler les Sénégalais et en marchant dans les prochains jours sur le palais de la République, parce que c'est le seul moyen de bouter Abdoulaye Wade dehors et de remettre la démocratie sénégalaise sur les rails, a-t-il conclu.

source romandie.

 

 

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Dakar, vendredi soir ...

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Le chanteur Youssou Ndour conteste l'invalidation de sa condidature

 

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