Occupy Davos
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Quelque 200 manifestants à Davos prônent la résistance au capitalisme |
afp.com/Fabrice Coffrini
DAVOS - Quelque 200 manifestants, cantonnés sur une petite place de la station alpine suisse de Davos, loin du Centre de congrès où se déroule le Forum économique mondial (WEF), ont dénoncé samedi ce rendez-vous de la finance, prônant "la résistance à ceux qui veulent dominer le monde".
"Ne les laissez pas décider pour vous !", proclament les pancartes d'Occupy WEF dont les militants côtoient des syndicalistes, des écologistes, des membres d'associations altermondialistes et une poignée de jeunes radicaux masqués.
"Personne avec quatre as dans son jeu ne veut un changement", ironise Savino en ne croyant pas une seconde au slogan officiel du WEF, "The great transformation" ("Le grand changement").
"Nous voulons un monde pour tous, un monde qui ne connaît pas la faim, où tout le monde bénéficie de la protection sociale", crie au micro Katharina Prelicz-Huber, présidente du Syndicat des services publics (SSP).
Des tracts circulent citant l'économiste Kenneth Boulding : "celui qui croit que la croissance exponentielle peut continuer pour toujours est soit un fou, soit un économiste".
"Burn out WEF !" (Brûlez le WEF), proclament ceux du Front révolutionnaire zurichois.
Un homme arborant un masque cadavérique aux dents bien aiguisés, couvert de dollars et portant une valise au nom d'une célèbre banque suisse, jette parcimonieusement de la menue monnaie au public.
Le maire de Davos Hans-Pieter Michel est venu s'assurer que tout se passe dans le calme. Il n'hésite pas à faire reculer, tout seul au milieu de la rue, les jeunes gens masqués qui font mine de s'approcher des barrages de police solidement gardés bloquant l'avenue principale et paralysant la circulation des véhicules.
Le ministre australien du Commerce Craig Emerson, arrivé de ce fait en retard au Forum, aura ce commentaire : "Occupy WEF n'est pas encore totalement convaincu des bienfaits du libre-échange".
Les manifestants n'ont pas été autorisés à se déplacer dans la station et resteront à plusieurs centaines de mètres du massif palais de béton brut qui abrite le Forum, dont l'enceinte est entièrement protégée par moult barrières, grillages et quelque 5.000 policiers ou militaires. Seuls les participants au Forum, dûment badgés, peuvent y pénétrer après les contrôles électroniques d'usage.
Le maire explique à l'AFP que depuis 2003, date de son élection, il autorise les manifestants venus pour la plupart de Zurich à atteindre la station. Auparavant, pendant le Forum, ils restaient bloqués dans la vallée et des incidents très violents éclataient au contact des forces de l'ordre.
Dans la manifestation, ce samedi, personne ne semble avoir entendu parler de l'arrestation dans la matinée de trois militantes du mouvement protestataire ukrainien Femen qui se sont partiellement dénudées tout près du Centre des congrès pour dénoncer les "gangsters" du Forum économique mondial.
source lexpress
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Dans leurs igloos, les opposants contestent
occupywef
À quelques pas du confort et de la chaleur du Centre des congrès du Forum économique mondial (WEF) de Davos, les opposants au grand raout de l'économie et de la politique mondiales ont installé des igloos pour protester contre les «élites autoproclamées».
À l'entrée du camp, un jeune militant s'active à scier des morceaux de bois dans la pénombre du jour finissant. La motivation est d'autant plus grande qu'à Davos, la nuit tombe vite et que le thermomètre chute rapidement en hiver dans cette station de ski des Alpes suisses, à 1500 m d'altitude.
«C'est mon premier jour, alors je suis motivé», explique le jeune homme plein d'entrain. Derrière lui, se dressent sept igloos que les militants ont construits samedi dernier sur un grand parking aux abords du village.
L'igloo principal est plutôt confortable, une fois que l'on s'est glissé à l'intérieur. «À plusieurs et avec des sacs de couchages, la température reste supérieure à zéro degré», souligne Raffael, emmitouflé dans ses habits de ski.
Pour David, un autre jeune militant, «le plus dur a été la première nuit. Après, on s'habitue».
La cinquantaine de contestataires du WEF ont monté le camp dans l'esprit du mouvement des indignés qui a vu le jour devant Wall Street. Ils ont également installé deux yourtes confortables au sol recouvert de tapis et dans lesquelles fument des poêles.
Le mouvement "Occupy WEF" suisse fait partie d'un rassemblement mondial qui a débuté à New York fin septembre pour dénoncer les inégalités sociales et la cupidité des groupes financiers, avant d'essaimer. Des campements de protestation ont ainsi vu le jour dans d'autres villes du monde, notamment dans la Confédération.
Les militants helvétiques ont aussi amené un conteneur pour stocker la nourriture et cuisiner, faisant de leur camp une véritable petite base de vie pour contestataires anti-WEF motivés, qui n'hésitent pas à tweeter leurs dernières informations et alimenter les médias internationaux en communiqués de presse.
«La police nous observe de loin, elle nous laisse généralement tranquilles», raconte Raffael, qui travaille dans le secteur de la mode.
«Mais nous sentons la pression des autorités. D'un côté il y a 2600 participants au WEF et 6000 forces de sécurité contre une cinquantaine de militants. On nous a bien fait comprendre qu'aucun écart ne serait toléré.»
Face à l'omniprésence de la police qui, selon Raffael, n'hésite pas à placer en garde à vue les contestataires osant s'aventurer dans les rues de Davos, les actions des militants sont restées jusqu'à présent mesurées.
Ils ont accroché une banderole dans la rue centrale et ont fait s'envoler une autre, accrochée à des ballons.
Samedi, ils prévoient de participer à une manifestation organisée par d'autres contestataires du Forum de Davos. Mais «pacifiquement», insistent-ils, car ils craignent des débordements.
Pour Raffael, «les gens sont pour l'instant épargnés par la crise en Suisse» et ne voient pas de raison de remettre le système économique et politique en question, alors que les pays voisins sont touchés de plein fouet par la crise des dettes publiques, qui a provoqué une flambée du chômage.
Les militants ont reçu une invitation à l'«Open Forum», une réunion du WEF ouverte au public alors que le reste des débats est strictement réservé à des participants dûment accrédités.
Si Raffael a l'intention de répondre à cette invitation pour défendre son point de vue, il n'en reste pas pour le moins dubitatif: «C'est ridicule! Cette rencontre est instrumentalisée par le WEF».
source canoe.ca
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Occupy WEF à Davos !
Photo Philippe Mabille Un manifestant du mouvement Occupy WEF, déguisé comme pour Halloween, déambule au milieu de la ville de Davos, enchainé et avec une pancarte "You are not a slave" sur un billet de 1 dollar. Installés depuis samedi dernier dans un village d'igloos à la sortie de la ville, les protestataires promettent de faire entendre la voix des 99% au cœur du Forum économique mondial et dénoncent l'incapacité des "élites autoproclamées" à trouver une solution à la crise mondiale. L'armée suisse a construit une barrière de 18 km de long pour protéger l'accès au Congress Center où sont attendus les principaux dirigeants mondiaux et plus de mille CEO des plus grandes entreprises de tous les continents.
source latribune
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Et la Tunisie ....
Se méfier de Davos…
Pour exorciser le Forum de Davos de la fascination démoniaque pour l’ancien régime, il fallait bien sortir l’artillerie lourde : le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et, plus que tout, l’homme qui s’auto-proclame « Guide suprême », accompagné de son fils. Il est vrai que Ghannouchi ne s’est pas imposé aux dignitaires de Davos, ceux-là mêmes qui vénéraient les équilibres et les performances socio-économiques du régime déchu. On l’a tout simplement invité, peut-être bien pour le sonder, pour tâter le pouls d’Ennahdha, pour s’assurer que le premier parti du pays est bien islamiste démocratique et que, de ce fait, il méritera tous les appuis.
Davos, on le sait, est le plus grand baromètre socio-économique au monde. C’est un auxiliaire particulièrement influent auprès de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.
C’est bien sur son insistance que Strauss-Kahn a suggéré au gouvernement Ghannouchi, il y a quatre ans, de réviser les prévisions de croissance à la baisse et l’on se rappelle la promptitude avec laquelle une loi de finances complémentaire a été promulguée.
Or, le danger avec ces instances c’est que leurs rapports ne sont pas forcément objectifs. Que pouvions-nous rétorquer quand Davos, l’Oxford Group, la Banque Mondiale, l’OMC et le FMI, noyaient l’ancien régime de notations et d’évaluations flatteuses et, à la limite, obséquieuses ?
Pouvions-nous objecter, sans risquer d’être taxés de traîtrise contre la Nation ? Avec la vérité ayant éclaté au grand jour au lendemain du 14 janvier, un repositionnement s’impose.
Des forums du type de Davos, ne prêtent qu’aux riches. Encore faut-il s’assurer des critères adoptés. En tous les cas, Cheikh Rached, l’invité d’honneur du forum serait plus inspiré de laisser le gouvernement traiter avec distance et réalisme face à des gens viscéralement taraudés par les préjugés. Leur faire la courbette serait faire preuve d’allégeance. Leur tenir un discours islamisant et résolument idéologique serait pire. Mais, en fait, qui osera dire la vérité : eux ou nous ? Par ricochet, on découvrira à quel point un Khayam Turki aurait été très précieux et incisif dans ce genre de situations.
Et, d’ailleurs, on verra bien si les Emiratis nous tendront la main…
par Raouf Khalsi
source letemps
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Parmi les absurdités de l’Ayatoullah Ghannouchi, représentant autoproclamé de la Tunisie :
«La révolution peut réaliser le rêve de la démocratie et l'Islam» [Amen !]
La délégation de Davos comprend aussi M.Rafik Abdessalem ministre des affaires étrangères et le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT),M.Mustapha Kamel Nabli.
Un autre invité représente la Tunisie et a participé au panel / débat organisé par AP (Associated Press). M. Ghannouchi apparemment à son aise a évoqué plusieurs points à propos de la révolution tunisienne. Ci-joint une traduction d'une partie des propos de Ghannouchi, tels qu'ils ont été prononcés, en restant fidèle à leurs articulations.
Au début il a affirmé qu'il devait être optimiste par rapport à la situation actuelle, on n'a pas d'autre choix que de laisser cette expérience de"démocratisation" des pays arabes réussir. Depuis le 19ème siècle, les Arabes avaient un rêve : comment concilier démocratie et islam / modernité etislam. Ce rêve n'avait pas réussi à cause de la colonisation. Les révolutions arabes donnent maintenant cette opportunité pour que ce rêve émerge.
Pour la première fois en Tunisie nous avons eu des élections libres, honnêtes, nous avons une vraie assemblée et un gouvernement élu, nous avons élu un président donc nous sommes entrain d'atteindre notre deuxième but de la révolution qui est de développer notre pays, le premier était de mettre en place la démocratie.
La démocratie a besoin d'une société civile riche parce que la démocratie sans justice sociale deviendrait une mafia et le gouvernement aussi deviendrait une mafia.
Le printemps arabe est important pour tout le monde car les pays arabes sontimportants avec le pétrole, les zones stratégiques. Si la démocratie réussit dans ces zones là, ce sera bénéfique pour tout le monde.
Le printemps arabe à montré que l'islam est un élément pour la démocratisation de cette partie du monde et tous les mouvements islamistes comme "Ikhwan El mouslimin" en Egypte, "Ennahdha" en Tunisie et "Justice et Liberté" au Maroc sont des modérés, ces mouvements croient en la compatibilité d'un islam moderne.
Après la disparition de l'Union Soviétique, la démocratie s'est propagée dans tout le monde sauf les pays arabes. L'obstacle n'était pas l'islam mais lespressions extérieures. Pour la Syrie je n'ai aucun doute que la révolutionréussira comme toutes les autres révolutions.
Le printemps arabe a été faite par les nouveaux médias : facebook et twitter et je passe mon "salam" à toutes ces personnes. Les internautes ont participé à faire cette révolution. Des chaines comme Al Jazeera ont partagé cetterévolution. Mais les nouveaux médias étaient les leaders de cette révolution.
Nous sommes comme les Chrétiens Démocrates en Europe, la comparaison est logique car enlever les valeurs de la politique et supprimer l'esprit veut dire finir par transformer l'état et le gouvernement en mafia. Donc on doit placer la morale jouer un rôle dans l'économie et la démocratie.
L'Islam est mal compris car en Islam il n'ya aucune église donc il n' y a pas de prêcheurs du Coran, tous les musulmans peuvent lire le Coran et comprendre. En lslam nous admettons le pluralisme et la liberté d'interprétation. Aucun parti ne peut prétendre être la voix de Dieu.
La démocratie peut être amicale avec l'Islam parce qu'en Islam on a besoin de ladémocratie pour prendre des décisions.
Le terrorisme est contre l'islam. La Oumma a payé un lourd tribu à cause duterrorisme. Je pense que relier l'islam au terrorisme est très mauvais. Rien avoir entre le terrorisme et le jihad en islam.
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La langue de Shakespeare selon Ghannouchi
source tuniscope
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La présence de Ghannouchi père et fils à Davos, est-ce pour le Parti ou la Patrie?
La présence du président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi au Forum économique mondial de Davos en Suisse, a suscité une grande polémique tant dans la classe politique qu’au sein de l’opinion publique.
Excédés de cette omniprésence du Cheikh Rached Ghannouchi dans le paysage étatique du pays, savamment entretenue par les nouveaux maîtres du pays, ces différents cercles en Tunisie y voient un mélange du genre et une confusion entre l’État et le parti Ennahdha.
S’il a été dûment invité à cette rencontre qui réunit le gotha de la finance mondiale, la présence «de son fils Mouâdh Ghannouchi et de l’homme d’affaires Mondher Ben Ayed considéré comme un des sponsors et bailleurs de fonds du parti Ennahdha» comme l’écrit le journal Le Temps dans son édition de samedi, en dit assez sur l’esprit de favoritisme et la collusion entre les intérêts du parti avec ceux de l’Etat.
Des risques de conflits d’intérêts réels
Les Tunisiens ont encore présentes à l’esprit les méthodes utilisées par le parti-Etat qui ont provoqué les dérives de l’ancien régime ayant débouché sur l’institution d’un État dans l’État et de l’émergence de clans usant de subterfuges mafiosi.
En effet, Ghannouchi qui n’occupe aucun poste officiel dans l’appareil étatique ni au sein de l’Assemblée constituante, à quelque titre que se soit, a , à travers son ingérence dans la gestion directe des affaires de l’Etat franchi les limites de l’acceptable.
C’est pourquoi les différents cercles politiques y voient un dangereux précédent qui risque de conduire, sans nul doute, à privilégier l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt collectif.
Une dualité qui ne sert pas le pays
Par ailleurs au Forum de Davos, la Tunisie à dépêché une délégation officielle qui comprend le Premier ministre Hamadi Jebali, le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalam ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli.
Même si des reproches ont été adressées à l’égard de la composition de cette délégation qui exclut le ministre des Finances Houcine Dimassi, la présence d’une autre délégation officieuse risque de jeter le trouble sur l’image et le message que la Tunisie veut faire passer au cours de ce forum.
En ces temps durs où le pays est à la recherche de financements nécessaires pour relancer la machine économique à travers les prêts de financement au profit des grands projets de développement, parler d’une voix discordante peut coûter énormément à la Tunisie, estiment de nombreux experts.
En outre, en plus de la quête lancinante de financements, la rencontre de Davos représente une opportunité pour inciter les donateurs à honorer leurs promesses. Il s’agit aussi pour la Tunisie, au cours de ce Forum, de chercher à récupérer les biens spoliés par Ben Ali et sa famille.
Une demande qui sera difficile à faire passer si les interlocuteurs qui sont en majorité des pays occidentaux ressentent une certaine confusion pouvant semer le doute ce qui ne manquera pas d’entraîner tout bonnement leur méfiance.
Une invitation pour déterminer l’orientation d’Ennahdha
La présence du président du mouvement Ennahdha à Davos comme invité d’honneur, a pour dessein de permettre au monde économique présent à cette rencontre de se familiariser avec le leader du parti d’obédience islamique qui dirige le gouvernement en Tunisie et de s’assurer de ses intentions sur la démocratie, la place de la femme et autres questions de droits de l’homme.
Pour les analystes qui ont suivi la prestation de Cheikh Ghanouchi lors des débats à Davos, son anglais approximatif teinté d’un accent qui laisse à désirer ne lui ont pas permis de rassurer les partenaires de la Tunisie ni de démontrer les capacités de sa majorité à gérer le pays.
La langue a constitué un handicap sérieux pour Ghannouchi pour exprimer ses idées et faire passer le message dont a besoin la Tunisie, aujourd’hui, pour redorer son blason auprès de ses partenaires notamment après les vagues de mouvements sociaux et le départ de plusieurs entreprises étrangères.
En somme, le parti Ennahdha doit cesser de mélanger les genres et d’entretenir la confusion autour de cette image de Parti-Etat qu’il veut véhiculer. Il a tout à gagner à servir le pays et les citoyens qui lui ont donné leurs suffrages et qu’ils peuvent retirer la prochaine fois en votant pour d’autres partis politique.
source tunisienumerique