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Malgré tous les dangers, Chakhari signera l’accord sur l’extraction du gaz de Schiste !
Dans une interview accordée au journal "Le Maghreb" en date du 2 novembre 2012, le ministre de l’Industrie Mohamed Lamine Chakhari a affirmé que «Les négociations avec la société Shell sont sur la bonne voie et nous allons lui accorder l’autorisation de l’extraction et l’exploitation du gaz de schiste très prochainement».
Il a expliqué que le projet date déjà de 2011 et que la commission technique chargée d’étudier le projet a émis un avis favorable notamment concernant le montant de l’investissement s’élevant à 20 milliards de dinars. Cette commission a, selon le ministre de l’Industrie, mis en place des conditions dans le projet qui prennent en compte l’intérêt du pays, terre et peuple.
«Bien que nous n’ayons pas encore signé l’accord avec la société concernée, l’accord sera octroyé sous peu, sachant que les dangers prétendus sur le gaz de schiste et propagés par certains, ne sont que des rumeurs infondées. Bien au contraire, 70% des gens qui s’y intéressent sont pour les projets d’extraction de ce gaz, et seulement 30% sont contre» a-t-il affirmé.
A la question posée par le journaliste sur le risque de pollution de la nappe phréatique due aux techniques d’extraction de ce gaz, M. Chakhari a répondu que si le projet nécessite l’utilisation de grandes quantités d’eau, c’est à la société qui pilote le projet de se débrouiller à fournir cette eau, sans toucher aux réserves aquatiques, quitte à utiliser l’eau de la mer !
Il a conclu que l’accord définitif avec le groupe Shell est sur le point d’être concrétisé et que le ministère a prévu un programme de formation d’experts en énergie, afin de leurs faire découvrir les pays qui ont réussi ce genre de projets tels que le Canada, la France ou encore les Etats-Unis.
On notera que dans tous les pays cités par le ministre, plusieurs associations et partis dénoncent cette technique qu’ils estiment fatale à l’environnement.
On notera également la contre-vérité du ministre qui évoque le cas de la France, alors que celle-ci a décidé un moratoire pur et simple en raison des incertitudes. Décision prise déjà par Nicolas Sarkozy et confirmée par François Hollande.
On notera enfin la réponse trompeuse de M. Chakhari à propos de la nappe phréatique. Il ne s’agit pas de savoir seulement d’où provient l’eau injectée pour le forage, mais du risque qu’on prend de polluer la nappe phréatique existante et de laquelle tout le pays s’approvisionne. businessnews
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Gaz de schiste : Shell aura son autorisation finale
Les négociations avec la compagnie Shell sur la prospection du gaz de schiste en Tunisie avancent dans le bon sens, et la compagnie obtiendra bientôt l’autorisation finale pour lancer les travaux, a annoncé le ministre de l’Industrie Mohamed Lamine Chakhari.
Dans une interview au journal Al Maghreb, il a affirmé que tout ce qui se dit sur le danger que représenterait le gaz de schiste tient de la rumeur et n’ a aucun fondement, d’autant, a-t-il ajouté, que 70 % des spécialistes de la question sont pour l’exploitation du gaz de schiste, et uniquement 30% sont contre.
Le ministre a souligné que l’offre de Shell est porteuse d’un investissement de 20 milliards de dinars, et que la compagnie a accepté toutes les conditions posées par le comité technique créé à cet effet, y compris l’arrêt du projet en cas de danger pouvant menacer la zone de prospection et d’’exploitation, si avancée soit la phase d’exécution. africanmanager.
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Gaz de schiste : les dangers qui attendent les tunisiens
La polémique sur les projets du gouvernement provisoire dans le gaz de schiste ne s'est pas éteinte. Malgré la levée de boucliers de la société civile, à laquelle se sont joints des députés de la Constituante pour dénoncer l'usage de cette technique récente et encore mal maîtrisée. Après avoir tenté de faire taire les critiques et de minimiser les dangers potentiels du gaz de schiste sur l'Homme et l'environnement, le ministre de l’industrie Mohamed Lamine Chakhari revient à la charge pour annoncer l'imminence de l'accord avec la multinationale anglo-néerlandaise Shell sur l'exploitation de cette nouvelle énergie en Tunisie.
Webdo a déjà exposé les enjeux du gaz de schiste en Tunisie. Nous revenons ici en détail sur les principaux risques liés à l'utilisation de cette technique.
Tremblements de terre !
L'extraction du gaz de schiste se fait à des profondeurs importantes du sous-sol. Pour ce faire, les ingénieurs utilisent la technique de la fracturation (Fracking) hydraulique qui consiste à casser la roche en injectant de l'eau et du sable mélangés avec des produits chimiques pour libérer le gaz piégé à l'intérieur. Cette technique est déjà interdite en France et dans les états de New-York et de Pensylvanie aux Etats-Unis. Et pour cause. En 2011, deux tremblements de terre ont été enregistrés à Blackpool pendant que "la compagnie énergétique Cuadrilla injectait des fluides sous haute pression souterraine pour faire sauter la roche gazéifère" selon le journal anglais The Independant. Ce qui a eu pour effet immédiat la suspension du projet de gaz de schiste en Grande-Bretagne. Et une étude menée aux Etats-Unis montre une intensification du nombre de séismes dans des régions où ont lieu des opérations de fracturation hydraulique pour extraire du gaz de schiste. De 21 dans les années 70, les séismes sont passés à 50 en 2009 et à 134 en 2011 !
L'eau est contaminée par les produits chimiques polluants et la... radioactivité
Le gaz de schiste menace même l'eau que nous consommons. Une étude américaine démontre clairement les dangers de la fracturation sur la nappe phréatique par le mélange de gaz échappé de la roche et des produits chimiques très polluants utilisés pour l'extraire. En Pensylvanie, les gaz situés à 1600 m de profondeur ont contaminé les eaux situés bien plus haut dans le sol, explique Avner Vengosh, géochimiste à l’université Duke. Comme le montre cette vidéo, des gens aux Etats-Unis qui "vivent près des sites de fracking ont été filmés mettant le feu à l'eau du robinet contaminée par du méthane".
Pire encore, la contamination de l'eau la rendrait même radioactive ! En effet, des documents confidentiels de la très officielle et gouvernementale Agence américaine de protection de l'environnement, EPA, "révèlent que les eaux rejetées par les forages de gaz de schiste sont radioactives à des taux qui peuvent atteindre 1.000 fois les limites autorisées pour l’eau de boisson." Des niveaux de radioactivité tellement élevés que les industriels ne peuvent pas les dépolluer complètement.
La pollution provenant du gaz de schiste ne se limite pas à l'eau mais atteint aussi l'air que nous respirons. Une pollution atmosphérique constatée dans au moins une douzaine d'états américains parToxics Targeting, qui collecte des données sur les forages de gaz. Et au Texas, qui a vu ces dernières années la multiplication de forages de gaz de schiste, le nombre d'enfants asmathiques a fortement augmenté dans les villes environnantes.
Risques de cancers
Les émissions atmosphériques de gaz toxiques dus aux opérations d'extraction de gaz de schiste présentent aussi un risque de maladies cancéreuses pour les personnes qui résident près des gisements gaziers. Les traces d'hydrocarbures pétroliers potentiellement cancérigènes ont été relevés par une étude qui a duré trois années menée par des chercheurs du Colorado School of Public Health. L'étude a démontré la présence dans l'atmosphère d'un cocktail de substances chimiques extrêmement polluantes dont le benzène, considéré comme cancérigène par l'EPA.
Manœuvres douteuses au lieu du principe de précaution
Face aux risques multiples avérés du gaz de schiste et constatés par des études scientifiques sérieuses dans des pays qui pratiquement déjà cette technique depuis des années, le gouvernement tunisien se devait de privilégier le principe de précaution pour protéger la population et l'environnement. Rien ne justifie cet empressement zélé du ministre de l'industrie à accélérer les procédures d'octroi de l'autorisation d'exploration à Shell. Et la formidable énergie que déploie M. Chakhari dans les médias pour défendre le gaz de schiste et le dossier de la multinationale. Dans ce domaine, le responsable de la communication de Shell n'aurait pas fait mieux ! A moins que toute cette manœuvre douteuse ne soit motivée par des intérêts cachés que l'avenir nous dévoilera..
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Université d’Oran.
Moussa Kacem a lancé début juin une pétition contre l’exploitation du gaz de schiste en Algérie.
-Pensez-vous que le dernier rapport de l’OPEP, qui prédit à l’Algérie 57 ans de réserve de gaz et pétrole, a précipité notre gouvernement vers la «course au gaz de schiste» ?
Il est possible que ce soit ainsi. Mais à mon avis, ce qui a le plus orienté notre pays dans ce choix, c’est bien l’enregistrement des baisses de production de ces matières, bien constatées par les experts et même nos officiels. Ce qui a poussé certains spécialistes et consultants en énergie à placer l’Algérie, parmi tant d’autres, dans ce qu’on appelle la phase du pic-oil, qui est située entre 2010 et 2016, où à partir de cette dernière année, de fortes chutes de production sont prévisibles.
-En quoi le gaz de schiste constitue un danger pour l’environnement ?
C’est l’exploitation du gaz de schiste qui n’est pas conventionnelle, et non le gaz de schiste en lui-même. Le gaz de schiste est un gaz naturel qui est resté piégé dans sa roche-mère, contrairement au gaz conventionnel qui a quitté sa roche-mère pour aller s’abriter dans un «piège» dont un simple forage vertical permet l’extraction.
Cette méthode est dite conventionnelle, parce qu’elle est très courante. En revanche, l’exploitation du gaz de schiste n’est pas conventionnelle parce qu’elle est basée sur une méthode d’extraction peu courante, la fracturation hydraulique, dont les risques sont multiples, à savoir fuites de gaz et de produits (additifs) qui sont qualifiés de cancérigènes par des spécialistes neutres. Nous en citons le benzène, le xylène etc.
En résumé, la santé des populations, de la faune et de la flore est en réel danger. D’autres aspects qu’on occulte et qui sont les plus dangereux, à mon avis, sont les émanations de gaz, notamment le méthane qui contribue à accentuer le réchauffement climatique, le non-traitement des effluents et eaux usées dus à l’exploitation du gaz de schiste, la montée des radionucléides et des bactéries (immortelles) qui sont enfouies depuis des centaines de millions d’années, mais qui, une fois en surface, sont très nocives pour la vie des populations et animaux. La demande en eau pour forer un seul puits est l’équivalent du volume d’une dizaine de piscines olympiques.
-A long terme, quelles en seraient les conséquences ?
Il suffit simplement de jeter un coup d’œil sur les vidéos (gaz land, etc.) et écrits (rapports et analyses établis par des laboratoires de réputation) qui nous viennent de pays comme les USA et le Canada, qui ont entamé l’exploitation du gaz de schiste depuis plusieurs années, pour se rendre compte des multiples effets engendrés par l’exploitation des hydrocarbures (pétrole et gaz) de schiste. La situation alarmante qu’on voit aux alentours des puits de gaz de schiste ne peut nous permettre de rester murés dans le silence, car la contamination des eaux, la dégradation de la santé des populations et de toute forme de vie (animaux et végétaux) poussent à demander l’arrêt immédiat de telles exploitations.
Cela, sachant que notre pays est loin d’être dans le besoin puisqu’elle a d’autres espaces à prospecter (le Sahara, le littoral, la mer) en vue de la recherche d’hydrocarbures conventionnels. Les atouts de notre vaste territoire en matière de production d’énergies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique, etc.) nous poussent à orienter notre activité d’exploitation beaucoup plus dans ce domaine que dans des énergies incertaines et polluantes, vu leur demande en financement, en quantités d’eau et leurs atteintes aux écosystèmes de manière générale. elwatan.
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