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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 08:09

 

 

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Leïla Trabelsi: coiffeuse, présidente, et maintenant écrivaine?

 

Leïla Trabelsi, épouse de l’ancien président Ben Ali en fuite en Arabie saoudite depuis le 14 janvier 2011, est-elle sortie de l’ombre pour raconter sa «Vérité» dans un livre qui paraîtra à Paris le 24 mai 2012 ?

 

Dès l’annonce de cette sortie par le site français de vente de livres sur le web Amazone.fr, les Tunisiens se sont déchaînés. Sur les réseaux sociaux et dans quelques médias, ils appellent à boycotter ce livre qui n’a rien à voir, selon eux, avec «La» vérité, par allusion au titre du livre, ‘‘Ma Vérité’’, publié par les éditions du Moment en France.

Vexés par cette sortie intempestive de l’ex-Première dame, après 15 mois de silence, dans son exil doré en Arabie Saoudite, les internautes tunisiens ont commencé à «déballer» tout ce qu’ils ont sur le cœur à propos de cette femme de fer qui les a gouvernés (à l’ombre de son dictateur de mari) pendant plusieurs années et qui avait un passé peu reluisant. Ils ont commencé tout d’abord par mettre à nu son ascension sociale grâce à ses multiples rencontres amoureuses, en publiant une partie de son CV non autorisé.

Sur cette dame la plus honnie par les Tunisiens, née, il y a 55 ans dans un quartier populaire de la Médina de Tunis, dont le père était vendeur de fruits secs et avait 11 bouches à nourrir, il y a beaucoup d’histoires à raconter.

Avec un petit diplôme (brevet de formation), Leïla Trabelsi devient tout d’abord coiffeuse, ensuite fonctionnaire dans une agence de voyages avant de devenir en 1984 maîtresse attitrée de l’ancien président, avant de prendre la place de Naïma Kefi, son épouse et mère de ses trois filles, et de devenir la première «dame» de Tunisie.

Leïla n’aime pas se faire oublier, elle sait surprendre et au moment où il faut, et continuera à habiter l’esprit des Tunisiens à travers un parcours unique. Et la dernière des dernières, celle que Catherine Graciet et Nicolas Beau ont surnommée ‘‘la Régente de Carthage’’ – titre du livre publié aux éditions de La Différence en 2009 – signe aujourd’hui elle-même son premier livre : «Ma Vérité» et met sur sa jaquette sa photo de femme voilée. Lunettes de luxe, foulard en soie tout blanc, l’«auteure» (qui a dû se faire aider, à l’occasion, par un plumitif) chercherait à expliquer que ce qui s’est passé le 14 janvier 2011 et sa fuite avec son mari sont un coup d’Etat et non une révolution spontanée.

La plupart des membres de la famille de la sulfureuse Leïla sont actuellement en détention, notamment son neveu Imed Trabelsi, qui court de lourdes peines. D’autres, comme Belhassen, le parrain de la mafia des Trabelsi, sont en fuite à l’étranger. Tout comme elle et son mari, condamnés par contumace à plusieurs reprises pours différents délits.  kapitalis

 

 

 

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La fortune de Leïla Trabelsi en route pour la Tunisie?

 

Deux informations concomittantes sur l’ancienne première dame de Tunisie, Leila Ben Ali Trabelsi. La première c’est que Leïla Trabelsi est en passe de devenir une écrivaine avec la publication de ses mémoires. La deuxième nouvelle, c’est la saisie de 28 millions de dollars sur un compte libanais à son nom.

«Le président de la commission nationale pour la restitution des fonds placés à l'étranger, Mustapha Kamel Nabli a annoncé le 3 avril, que 28 millions de dinars placés sur un compte au Liban, au nom de l'épouse du président déchu, Leila Trabelsi vont être restitués cette semaine à la Tunisie», rapporte le site Tunisia.

Mustapha Kamel Nabli a également ajouté que sa commission n'épargnera aucun effort pour récupérer l'argent spolié. Un thème cher aux Tunisiens, ayant la conviction d’avoir été volé pendant trop longtemps.

Toutefois la route est encore longue pour mettre la main sur les avoirs des anciens dirigeants arabes en fuite comme Ben Ali, en prison comme Hosni Moubarak ou mort comme l’ex-guide libyen Mouammar Kadhafi.

Mustapha Kamel Nabli a par ailleurs indiqué que les pays européens ne coopèrent pas de façon satisfaisante avec la Tunisie dans ce domaine.

«Il semblerait que la grande partie des avoirs détournés se trouve au Qatar et aux Emirats Arabes Unis», précise le site tunisien. slateafrique

 


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Un bel élan démocratique de la société civile!

Sous l’impulsion de la «révolution du Jasmin», les sociétés civiles tunisienne et française se sont rencontrées le week-end dernier pour un partage d’expérience. Respect s’y est rendu; retour sur un week-end tunisois festif !

 

Vendredi 30 mars, la douane de l’aéroport de Carthage-Tunis est bondée. Pas moins d’une heure avant de passer devant le policier qui scrute minutieusement les documents des voyageurs.

Assez de temps pour observer les Tunisiens un an après ces journées agitées de janvier 2011 qui ont causé la chute de Ben Ali. La foule est diverse, autant de cheveux au vent que de femmes voilées, plus d’hommes habillés à l’européenne qu’en tenue traditionnelle, autant de dialogues en français qu’en arabe. Bref, un joli melting pot qui tranche avec les descriptions apeurées d’un pays en proie à l’élan islamiste politique !

Après l’épreuve du policier, les équipes du forum accueillent les participants avec un sens de l’organisation pointu : on nous tend un sac portant le logo de l’événement, contenant programme, plan de la ville, stylo, carnets et tout ce dont on peut avoir besoin en cette occasion. Les bus nous conduisent directement à la Cité des Sciences de Tunis, dont le globe bleu n’est pas sans évoquer une autre structure homonyme.

Sur place, des stands tenus par de nombreuses associations tunisiennes qui interviennent sur tous les champs (éducation, handicap, sport, entraide, droit des femmes…).

Autant d’occasions de constater que les tunisiens n’attendent pas après leur gouvernement pour se prendre en main. On y croise d’ailleurs les journalistes du Tunisie Bondy Blog, venus de France transmettre aux locaux le concept du journalisme citoyen.

En parallèle, se tiennent des conférences et des ateliers ou interviennent des professionnels et responsables issus des deux rives de la méditerranée.

Les thèmes abordés sur les deux jours : comment se fédérer, comment travailler avec les médias, la société civile médiatrice dans les conflits, le droit des femmes, le micro-crédit, les enjeux environnementaux, et tant d’autres. Dans les salles, le public échange avec les intervenants, les cartes de visite circulent. Les Tunisiens ont soif d’action, de citoyenneté, de bonnes idées qu’ils s’empresseront de mettre en pratique pour faire avancer des problématiques très concrètes.

Respect Mag était d’ailleurs convié à partager son expérience lors de l’atelier qui concernait les relations entre les associations et les médias. Nos méthodes de travail ont éveillé la curiosité de l’assistance.

En parallèle de ces sessions de travail, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. Les participants ont pu approfondir différents contact noués au forum lors des cocktails qui se sont tenus dans de prestigieux lieux tunisois (Résidence de l’ambassadeur de France, Hôtel Africa…). Clou de ce week-end : le concert de Grand Corps Malade, qui nous a ravit de ses mots touchants et percutants.

Bilan du week-end : de belles rencontres, le partage des idées et expériences, de la convivialité, un bel accueil… et le plaisir de voir un peuple longtemps opprimé se prendre en main, avec enthousiasme.

En savoir plus sur le Forum Tunisie 2012  , Bilguissa Diallorespectmag

 

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 06:03
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Le nord du mali isolé : Tombouctou aux mains d’Aqmi


Après avoir pris tout le nord-est du Mali et depuis samedi le contrôle de la ville de Gao (nord-est) qui abritait l’état-major régional de l’armée (Kidal), les groupes islamistes liés à la nébuleuses Al Qaîda et au mouvement Azawad (MNLA) ont mis la main sur Tombouctou, située à 800 km au nord-est de Bamako. Et, sitôt conquise, cette ville historique a été soumise.
Les islamistes du mouvement armé Ançar Eddine, dirigé par Iyad Ag Ghaly, ex-figure des rébellions touareg des années 1990, viennent de planter leur étendard sur la terre historique et touristique de Tombouctou. Selon des sources locales citées par l’AFP, l’«émirat» islamique a déjà commencé à régenter la vie dans cette ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco.


Les animateurs du mouvement Ançar Eddine qui contrôlent Tombouctou distribuaient hier des vivres pris à un service public et à la Croix-Rouge, selon des responsables locaux. «Les islamistes de Ançar Eddine organisent des distributions de vivres avec l’appui de certains membres de l’association des jeunes musulmans de Tombouctou», a dit à l’AFP Driss Haïdara, employé à la direction du Trésor de Tombouctou, un service qui relève du ministère de l’Economie et des Finances.

 

Deux responsables de la direction régionale de la sécurité alimentaire de Tombouctou (qui dépend du ministère de l’Agriculture) et de la Croix-Rouge locale ont affirmé à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que les vivres distribués aux habitants étaient des stocks de leurs services réquisitionnés par les islamistes. Et pour faire accepter son «émirat» aux populations, le leader d’ Ançar Eddine, Iyad Ag Ghaly, a rencontré lundi soir les imams de Tombouctou, une ville de d’environ 30 000 habitants où il compte instaurer la loi islamique, selon un fonctionnaire de l’agglomération.  

 

Moubayaâ des imams de la ville  

 

Grand centre intellectuel de l’islam et ancienne cité marchande prospère des caravanes surnommée «la perle du désert», Tombouctou est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.  
La directrice générale de cette organisation onusienne, Mme Irina Bokova, a d’ailleurs exprimé hier sa «vive préoccupation» face aux risques que font peser les combats autour du site de Tombouctou, au nord du Mali, classé au patrimoine mondial, et rappelé l’obligation internationalement reconnue des pays à sauvegarder leur patrimoine en temps de guerre. «J’appelle les autorités maliennes et les factions belligérantes à respecter le patrimoine et les engagements du pays en tant que signataire de la convention de 1972 sur le patrimoine mondial», a-t-elle déclaré dans un communiqué rendu public hier.  

 

Les craintes que soulèvent la situation au Mali a provoqué aussi la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui a examiné, hier, la crise née du coup d’Etat mené le 22 mars dernier par des militaires mutins. La réunion a été convoquée à la demande de la France. Les 15 pays membres devraient adopter une déclaration commune sur cette question, selon un diplomate américain, dont le pays assure en avril la présidence tournante du Conseil.

 

Peur sur Tombouctou

 

Cette réunion intervient au lendemain du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tenu à Dakar et à l’issue duquel les participants ont décidé d’imposer des sanctions aux militaires qui ont pris le pouvoir au Mali. La Cédéao a ainsi décidé de «la mise en place immédiate» de sa force militaire «d’attente» dans ce pays, théâtre d’une rébellion touareg dans le nord. «Nous avons décidé de la mise en place immédiate de la force d’attente de la Cédéao, en demandant au comité des chefs d’état-major de se réunir dès cette semaine à Abidjan pour voir les modalités d’activation de cette force», a déclaré le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l’organisation.

 

La junte malienne, qui multiplie les contacts en Afrique, a réagi aux décisions du sommet, indiquant avoir «pris acte» des sanctions imposées par l’organisation régionale et rester à la disposition de la médiation burkinabé.
Son chef, le capitaine Amadou Sanogo, a souligné que le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) créé après le renversement du président Amadou Toumani Touré, considère que «la priorité de toutes ses actions reste l’intérêt supérieur de la nation malienne et l’urgence du recouvrement de l’intégrité territoriale du pays face à la crise dans la partie Nord». Amadou Sanogo a réitéré l’engagement du Comité «à aller rapidement et dans les heures à venir à la mise en place d’une convention nationale avec l’ensemble des forces vives du pays afin d’amorcer la mise en place des structures d’une transition convenable à toutes les parties». Mais les Maliens, pris entre deux feux, craignent que leur pays ne bascule définitivement dans le chaos.

Les trois chefs d’Al Qaîda à Tombouctou

 

Trois des principaux chefs d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) – Abou Zeïd, Mokhtar Belmokhtar et Yahya Abou Al Hammam – sont présents à Tombouctou (nord du Mali) aux côtés du leader touareg islamiste Iyad Ag Ghaly qui contrôle la ville, a appris mardi l’AFP de sources concordantes. Ces trois hommes, de nationalité algérienne, sont à Tombouctou où «ils ont participé à une rencontre entre Iyad Ag Ghaly et les imams de la ville», a déclaré une source sécuritaire, ce qu’a confirmé le proche d’un des imams ayant assisté à la rencontre.

 

«Oui, tous les trois sont là. Abou Zeïd a affirmé qu’il est heureux d’être sur la terre musulmane du Mali», a affirmé ce dernier. Ils ont fait de l’ancien camp de l’armée malienne de Tombouctou leur «base», selon la source sécuritaire. La plupart des treize otages occidentaux détenus au Sahel, dont six Français, ont été enlevés par ces trois hommes.

 

Selon des témoins, Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement Ançar Eddine maîtrise totalement la ville de Tombouctou, appuyé par la branche maghrébine d’Al Qaîda, mais il lui reste à convaincre davantage les chefs religieux pour asseoir définitivement leur autorité : d’où la rencontre avec les imams. Selon le responsable d’une société privée de Tombouctou, deux jeunes, arrêtés dans la ville pour vol, devraient «subir ce soir la dure loi de la charia», la loi islamique qu’Ançar Eddine veut imposer par «la lutte armée» dans tout le Mali. «D’après ce que j’ai compris, les islamistes veulent conquérir d’autres villes maliennes», a affirmé ce responsable.  

Les hommes d’Ançar Eddine et d’AQMI ont chassé de Tombouctou les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui avaient pris le contrôle dimanche sans rencontrer de résistance. elwatan

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L'ONU demande un cessez-le-feu


Des Maliens originaires du nord du pays se sont réunis hier à Bamako.<br />
Photo : Agence Reuters Luc Gnago
Des Maliens originaires du nord du pays se sont réunis hier à Bamako.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé hier un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali, où la composante laïque de la rébellion touareg, aujourd'hui supplantée par les groupes islamistes, a annoncé la fin de ses opérations militaires.

Dans une déclaration proposée par la France, les 15 membres du Conseil de sécurité ont aussi réclamé le retour à un gouvernement légitime à Bamako où une junte militaire a renversé le président Amadou Toumani Touré il y a deux semaines.

Profitant du putsch de Bamako, swa rebelles touaregs et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine le contrôle des trois métropoles du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, sans rencontrer de résistance de la part d'une armée malienne sous-équipée et désorganisée, coupant de fait le pays en deux.

Les islamistes d'Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont depuis lors pris le dessus sur le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).

La montée en puissance de ces islamistes, qui ont annoncé leur intention d'imposer la charia dans leur zone, a suscité l'inquiétude au sein de la communauté internationale.

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont «inquiétés de la présence dans la région du groupe terroriste AQMI», ce qui pourrait «déstabiliser encore davantage la situation».

Depuis Bamako, la junte du capitaine Amadou Sanogo a dénoncé «de graves violations des droits de la personne» dans le nord, et plus particulièrement à Gao, depuis «l'invasion des combattants MNLA, Ansar Dine et AQMI».

Le nord du Mali est aujourd'hui un trou noir, devenu totalement inaccessible à la presse et aux organisations internationales. De nombreux habitants ont fait état de saccages et pillages à Gao et Tombouctou.

Trois groupes distincts se partagent le contrôle de Goa, selon un député local, Abdou Sidibé: les touareg du MNLA, les islamistes d'Ansar Dine et d'un groupe dissident d'AQMI, et enfin des trafiquants et groupes criminels.

À Tombouctou, les hommes d'Ansar Dine et les moudjahidines d'AQMI ont chassé le MNLA, dont seuls une vingtaine d'hommes sont cantonnés près de l'aéroport, et mis fin aux pillages au nom de leur nouvel ordre islamique, selon des habitants. Ansar Dine a renforcé sa position militaire dans la ville, en déployant des engins blindés.

Plus aucun service ne fonctionne, la ville n'a plus d'électricité depuis la mi-journée et l'eau pourrait bientôt être coupée, selon une source humanitaire malienne sur place. Les nouveaux maîtres de la ville ont demandé aux populations de faire des réserves d'eau. Les bureaux de la société nationale de téléphone (Sotelma) ont été incendiés, avec donc un risque de coupure du téléphone. Deux responsables d'AQMI ont par ailleurs remis à une association locale de nombreux exemplaires du Coran et des vêtements, selon un autre témoin.

Report

À Bamako, les putschistes ont annoncé hier soir le report de la convention nationale qui devait s'y ouvrir aujourd'hui, à leur initiative, première étape d'une «transition» voulue par les putschistes, mais dont ils n'ont pas précisé la durée. Ils affirment avoir consulté différentes parties qui ont souhaité «une meilleure préparation matérielle» et précisent que «la nouvelle date sera annoncée d'un commun accord avec l'ensemble des sensibilités concernées».

Un front antijunte, rassemblant une cinquantaine de partis politiques et une centaine d'associations et organisations syndicales, a rejeté toute participation à une telle convention. Une coalition pro-junte, le Mouvement populaire du 22 mars (MP22), a, elle, exhorté la junte «à demeurer fermes et à désormais rejeter entièrement les diktats des impérialistes français et occidentaux».

Soumise depuis lundi à un embargo diplomatique, économique et financier imposé par ses voisins, la junte s'est vu infliger mardi de nouvelles sanctions par l'Union africaine (UA) et les États-Unis. Elle reste également sous la menace d'une intervention militaire ouest-africaine, alors que les chefs d'état-major de la CEDEAO se retrouvent aujourd'hui à Abidjan pour activer une force régionale déjà en alerte.

Les négociations se poursuivent néanmoins, et le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibrill Bassolè, se trouvait hier à Bamako pour y rencontrer le chef de la junte. ledevoir
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La junte dépassée par l'avancée des islamistes
Les militaires maliens ont investi Bamako, mercredi 21 mars

Les militaires maliens ont investi Bamako, mercredi 21

 L'ONU s'inquiète de la rapidité et de l'ampleur de la rébellion...

Profitant du putsch de militaires contre le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, les rebelles touareg et des groupes islamistes ont pris le contrôle des trois métropoles du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou. Le pays est coupé en deux.

Qui mène la danse côté assaillants?

Les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), au nord du Mali, semblent dépassés par les islamistes de l'organisation Ansar Dine et d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), au moins dans la ville de Tombouctou, aux mains des salafistes. Ces derniers disent vouloir imposer la charia (loi islamique). Selon des témoignages, dans les rues de la ville, plusieurs bars et débits d'alcool ont été saccagés et des femmes sont désormais voilées. Le MNLA dit «se démarquer» de ces «réseaux mafieux».

Qu'en est-il de la junte?

Elle a perdu toute légitimité. Basée à Bamako, elle est complètement dépassée par les événements et se cherche une porte de sortie. Elle pourrait rendre le pouvoir. Elle a dénoncé mercredi «les graves violations des droits de l'homme» dont serait victime la population dans le nord du Mali.

Quels sont les enjeux?

Eviter d'abord que les islamistes gagnent l'ensemble du pays. Certains rebelles, avec Aqmi, pourraient envisager de s'emparer de l'ensemble du territoire malien pour en faire une république islamiste. L'autre enjeu, ce sont les risques de crise humanitaire. Les assauts des rebelles ont déplacé plus de 200 000 personnes dans le nord du pays. A cela s'ajoute la menace d'une crise alimentaire à cause de la sécheresse et de la désorganisation de l'aide extérieure due aux combats.

Et puis il y a le risque de contagion.

L'incendie peut rapidement se propager aux pays voisins du Niger, de l'Algérie, du Tchad ou du Nigeria en butte, eux aussi, à des menaces sécessionnistes ou à des mouvements terroristes. 20minutes

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 04:00

Rafik Abdessalem: « Certaines élites essaient de mettre les bâtons dans les roues du gouvernement»


Rafik Abdessalem: « Certaines élites essaient de mettre les bâtons dans les roues du gouvernement»


Après s’être attaqué aux médias, Rafik Abdessalem, accuse « certaines élites » d’œuvrer à « mettre des bâtons dans les roues du gouvernement », dans un média étranger.

 

Dans une interview accordée au journal saoudien paraissant à Londres, Al Sharq al Awsat, en date du 31 mars 2012, le ministre tunisien des Affaires étrangères affirme que « certaines forces ont peur du changement et essaient de se cacher sous des revendications syndicales et sociales démesurées et irréalisables en cette période post-révolutionnaire ».

 

Et d’ajouter que les parties en question « condamnent les relations entre la Tunisie et les pays arabes, notamment le Qatar et le Royaume d’Arabie Saoudite, et ne cautionnent pas les investissements des pays du Golfe sur le sol tunisien » tout en affirmant que « les relations tuniso-saoudiennes, connaissent actuellement une importante évolution ». 
 

Rafik Abdessalem déclare, en ce sens, que la visite du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a été « couronnée de succès et a permis de créer des perspectives prometteuses pour la coopération économique tuniso-saoudienne». africatime

 


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Boycotté lors d’une réunion, Rafik Abdessalem réagit par un geste déplacé envers les fonctionnaires du ministère

 

Le Syndicat de base du ministère des Affaires étrangères a dénoncé l’humiliation faite aux fonctionnaires du département par le ministre Rafik Abdessalem au cours de la réunion d’urgence tenue, ce mardi 3 avril 2012.

 

Les membres du syndicat ont également condamné dans un communiqué, dont une copie est parvenue à TunisieNumerique,  l’entêtement du ministre et ses atermoiements  pour ouvrir le dialogue  en niant constamment  avoir reçu des demandes en ce sens.

Le communiqué a fait part de l’étonnement du syndicat de base de voir le ministre persister dans son comportement hautain en s’adressant aux autres et en affirmant que ce climat de liberté et de dialogue intervient sur instruction du gouvernement actuel.

Le syndicat a « dénoncé les dures paroles tenues par le ministre envers une collègue en utilisant des expressions inappropriées, un langage sévère et en faisant un geste déplacé lorsque les cadres présents ont décidé de boycotter la réunion et de se retirer immédiatement de la salle ».

Entre Rafik Abdessalem et les cadres du MAE, la rupture est consommée

En effet, selon les sources de TunisieNumérique, la rupture entre Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères et les fonctionnaires de son département est désormais consommée.

Le ministre a tenu, mardi 3 avril 2012, une réunion à laquelle étaient invités les chefs des services et les sous-directeurs du ministère pour discuter de leurs problèmes. En voulant prendre la parole, les fonctionnaires qui portaient les brassards rouges, ont été interrompus par le ministre: « Je ne répondrai qu’ à 3 questions seulement, je n’ai pas assez de temps pour écouter toutes vos préoccupations ,  j’ai d’autres dossiers plus urgents ».

Indignés, les fonctionnaires ont quitté la réunion laissant le ministre surpris et ne sachant plus quoi dire. Ils se sont rassemblés, par la suite, dans le hall du ministère et ils ont chanté l’hymne national.

Les fonctionnaires ont décidé également de boycotter toute réunion future avec le ministre.


tunisienumerique

 

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Interrogations sur le vrai faux diplôme de Rafik Abdessalem


 

Un groupe d’universitaires tunisiens se sont intéressés aux diplômes attribués par certains médias locaux au ministre des Affaires étrangères. La recherche s’est avérée infructueuse.

 

Par Zohra Abid

Selon la biographie de Rafik Abdessalem, publiée par deux médias tunisiens, ‘‘Espace Manager’’ et ‘‘Leaders’’, ce dernier aurait soutenu une thèse en sciences politiques à l’université de Westminster, en Grande-Bretagne, en 2003.

Ces chers universitaires ont voulu aller voir, par simple curiosité scientifique, la thèse du ministre des Affaires étrangères, et accessoirement époux de Soumaya Ghannouchi, la fille de son auguste père, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha.

«Quelle ne fût notre surprise en ne trouvant aucune trace de cette thèse ni en 2003 ni une autre année», disent les universitaires. Le site de l’université en question publie les noms et les travaux de tous ses diplômés, mais celui de M. Abdessalem est introuvable nulle part. Les lecteurs peuvent faire la recherche eux-mêmes sur le site de l’université Wesminster.

Y a-t-il une autre université Wesminster qui aurait délivré un diplôme à M. Abdessalem ? Une autre recherche, donc, s’impose. Le classement des universités de Grande-Bretagne n’est malheureusement d’aucune aide : University Guide 2011.

Quelle conclusion tirer ? Il est difficile d’imaginer que l’université de Wesminster ait, pour une raison ou une autre, gommé le nom de M. Abdessalem de sa base de données. Il est tout aussi difficile d’imaginer que M. Abdessalem ait donné aux journalistes un CV bidonné, même si cette pratique est assez courante sous ces latitudes. Il est plus probable cependant que nos confrères de ‘‘Espace Manager’’ et ‘‘Leaders’’ aient puisé leurs informations dans de mauvaises sources ?

Dans ce cas, M. Abdessalem doit rectifier ces données. kapitalis

 

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Hamadi Jebali désavoue Rafik Abdessalem


Hamadi Jebali a répondu favorablement lundi 2 avril 2012 à l’invitation de l’Association des directeurs de journaux pour un dîner-débat.

 
Parmi les nombreux points évoqués, le cas de Rafik Abdessalem qui multiplie les interventions dans les médias étrangers pour dénigrer ses compatriotes. Après les hommes de médias, le ministre des Affaires étrangères s’est en effet attaqué à une partie de l’élite tunisienne. 
Autre question, quelle est l’évaluation du chef du gouvernement pour ce ministre qui ne connaît pas la longueur des cotes tunisiennes et qui pense que la capitale turque est Istanbul et non Ankara. 

Concernant l’évaluation, Hamadi Jebali a botté en touche faisant remarquer qu’il ne peut pas donner son avis sur un ministre en dehors du cadre classique habituel. Donc au palais du gouvernement. 
Quant aux critiques dans les médias étrangers, M. Jebali a désapprouvé totalement ces pratiques. Selon lui, et en règle générale, un ministre se doit de respecter les réserves d’usage dus à son rang et n’a pas à dénigrer quiconque, quel que soit le lieu. Ceci est aggravé par le fait que ce dénigrement s’opère dans des médias étrangers. Hamadi Jebali a promis de prendre les dispositions nécessaires pour que cela cesse. 

Interrogé sur les piètres prestations de certains ministres et la nécessité de rectifier le tir, Hamadi Jebali a acquiescé. Est-ce que cela veut dire qu’il y aura un remaniement ? Le chef du gouvernement a brillé par son sourire évasif évitant de répondre par la positive, sans toutefois écarter cette possibilité. 
Il y aura vraisemblablement donc un remaniement, mais on ne saura pas qui va-t-il toucher et quand. 
Samir Dilou, présent, l’a interrogé si les ministres d’Ennahdha pourraient aussi être touchés par un changement s’il s’avère qu’ils sont incompétents. La réponse de M. Jebali a été : « oui, et je commencerai par eux ! ». 
Nous y reviendrons dans notre une qui sera en ligne ce soir à 20 heures. businessnews

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Le gouvernement présente son programme économique à l'Assemblée

 

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a remis mardi à l'Assemblée constituante le projet de loi de finances complémentaires de son gouvernement, qualifié de "programme ambitieux" et qui s'appuie sur une prévision de croissance de 3,5 % en 2012, a constaté l'AFP.

 

La loi de finances complémentaires a été remise au président de l'Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar et sera soumise à l'approbation des députés la semaine prochaine en séance plénière, après avoir été examinée en commission.
"C'est un programme ambitieux dans lequel nous avons essayé d'optimiser tous les moyens financiers dont nous disposons", a déclaré à l'AFP le ministre de la Justice Nourredine Bhiri, qui accompagnait le Premier ministre.

 

Un milliard de dinars (environ 500 millions d'euros) seront consacrés au développement régional, a précisé M. Bhiri, qui a confirmé que le gouvernement tablait sur une prévision de croissance du PIB de 3,5% en 2O12 (contre -1,8% en 2011).

 

"Nous comptons sur la motivation des hommes d'affaires tunisiens et étrangers pour contribuer à relancer la croissance et résorber le chômage (dont le taux frôle les 19%, ndlr)", a poursuivi M. Bhiri, en évoquant aussi la création de "25 à 30.000 postes dans la fonction publique".
Il a déclaré que le gouvernement comptait également sur l'immigration tunisienne à l'étranger, "en Europe, dans le Golfe, et surtout en Libye" pour dynamiser la croissance et réduire le chômage.
Selon le quotidien La Presse, le nouveau budget de l'Etat est en augmentation de 21,8% par rapport à 2011. La dette publique du pays devrait se situer aux alentours de 45,9% du PIB contre 44,5% en 2011 et 40,5% en 2010, selon le quotidien.lesechos

 

 

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L’Etat islamique reporté sine die

Dans une interview publiée hier par le quotidien tunisien El Chourouk, le leader d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a confirmé le respect des promesses électorales et «pas seulement parce que notre programme ne vise pas l’application de la charia, mais aussi à cause d’autres arguments fondamentaux, comme les expériences d’autres pays et la compréhension inexacte de la charia actuellement», a-t-il souligné.

Ghannouchi cite les exemples du Soudan, de l’Afghanistan et de l’Algérie où, selon lui, les expériences ont soit échoué, soit conduit à la division des populations. La décision adoptée à plus des deux tiers de ses membres, le majliss echoura (conseil consultatif) d’Ennahda a opté pour le maintien du caractère civil de l’Etat. La décision annoncée le 26 mars, lors d’une conférence de presse tenue par Ghannouchi, a fait le buzz toute la semaine. L’article 1 de la Constitution de 1959 stipule en effet que «la Tunisie est un Etat libre indépendant et souverain, sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République». Ghannouchi renonce à la charia et c’est toute la Tunisie qui respire. La question a en effet concentré sur elle toute l’actualité politique et attisé les clivages entre islamistes et laïques «au point que le pays a failli être divisé», a regretté le président du mouvement islamiste, majoritaire.

Le 16 mars dernier, des islamistes, à leur tête les salafistes, ont manifesté par milliers, exigeant l’abolition de la Constitution actuelle et l’application de la charia. Quatre jours plus tard, des dizaines de milliers de militants démocrates sont descendus dans la rue pour forcer la troïka (les trois partis dominant l’Assemblée constituante, gouvernement et présidence) de respecter leurs engagements électoraux et protéger les acquis démocratiques arrachés grâce à la révolution de janvier 2011 et, surtout, maintenir le caractère civil de l’Etat. Reste à savoir si, avec cette position, Ennahda fait preuve d’une adhésion sincère aux principes démocratiques ou bien cache son jeu et préfère inscrire ses objectifs sur le long terme en visant l’islamisation des Tunisiens avant d’imposer des lois conformes à son projet de société.

«Nous pensons que le processus démocratique ne peut réussir sans un consensus avec l’élite. [...] Et si on veut qu’une Constitution soit durable, elle doit se baser sur un large consensus», déclare encore Ghannouchi. Ce dernier et beaucoup parmi ses cadres ont bien appris à faire de la politique. Comme chat échaudé craint l’eau froide, Ghannouchi a bien retenu la leçon algérienne et les erreurs de l’ex-FIS. Beaucoup parmi les leaders démocrates l’ont compris et ne se fient guère à l’eugénisme discursif de leur adversaire d’Ennahda. Les initiatives se multiplient d’ailleurs dans le camp démocratique pour rattraper les erreurs de l’élection législative d’octobre 2011. Hier, trois partis politiques de gauche, parmi les plus respectés, ont annoncé la décision de se fondre dans un nouveau parti de coalition : «La Voie démocratique et sociale». Le parti Ettajdid, le Parti du travail tunisien (PTT) et des personnalités du Pôle démocratique moderniste (PDM) ont décidé de fusionner en effet à l’issue de la convention nationale constitutive ouverte samedi dernier.

Quelques jours auparavant, l’ancien Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a réussi un meeting populaire spectaculaire à Monastir, ville natale de Habib Bourguiba, en rassemblant les forces centristes et démocratiques dans l’objectif de lancer une alternative de salut devant ce qui est qualifié de danger islamiste. Cette bipolarisation de la vie politique s’est imposée aux Tunisiens depuis que les islamistes ont le vent en poupe et tentent d’occuper l’espace public profitant de la panne d’imagination du gouvernement et d’un laxisme, qu’on dit, délibéré, à leur égard. Quoi qu’il en soit, après une léthargie de quelques mois, la scène politique semble s’animer de nouveau chez nos voisins et chaque jour comporte son lot d’événements qui risquent d’être déterminants pour l’avenir du pays. elwatan

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 07:43

La Libye implose, rébellion touareg au Mali et salafistes en Tunisie: Le Maghreb en danger

 

Très fortes inquiétudes sur le Maghreb : la Libye implose, le Sahel s’enflamme avec l’avancée de la rébellion malienne adossée à Aqmi et les salafistes montrent leurs crocs à Tunis.


Alors que le couple algéro-marocain tente de faire revivre l’UMA, la Libye post-Kadhafi implose tandis que la rébellion touareg malienne passe à l’offensive, s’emparant, sans coup férir, de la ville de Gao, aggravant du coup l’insécurité aux frontières sud du Maghreb. Profitant de ce contexte, les salafistes tunisiens pensent, eux aussi, que leur heure a sonné : ils emploient la force pour revendiquer l’établissement du Khalifa dans le pays, ironie de l’histoire, qui a ouvert en 2010 le Printemps arabe. 

Le lien entre la Libye et la situation au Mali a été établi par la junte qui a déposé ATT, qu’elle accuse d’avoir laissé la rébellion targuie du Nord prendre ses aises jusqu’à en découdre avec l’armée régulière et s’emparer de territoires. La rébellion des Touaregs est revenue sur les accords de paix conclus dans les années 1990 — sous le parrainage de l’Algérie — lorsque ses supplétifs de la légion étrangère de Kadhafi sont rentrés chez eux, celui-ci vaincu par la coalition occidentale est assassiné par le CNT libyen. L’Algérie avait alerté à l’époque sur la circulation des armes dans la région. Les Touaregs ne sont pas rentrés chez eux bredouilles : ils s’étaient copieusement servis dans les arsenaux de Kadhafi.

 

L’instabilité libyenne, comme point de départ
 

Le MNLA se sentant revigoré a tourné le dos à la conciliation avec Bamako pour revendiquer un État sur toute la région des Azawad, dont Kidal serait la capitale.
 

Voilà pourquoi l’instabilité qui s’est installée au Mali est considérée comme un accident collatéral de la crise libyenne post-Kadhafi. La même cause a produit la nouvelle situation qui frappe la Tunisie : l’instabilité libyenne a encouragé les salafistes tunisiens dans leur passage aux actes. Donc, tout a commencé en Libye où depuis plus d’un mois les combats entre tribus rivales sont montés en cadence. Ils faisaient rage samedi à Sebha, dans le sud, avec plus de 147 morts et 395 blessés en six jours ! Pour faire court, cinq mois après la fin des opérations de l’Otan, les milices rebelles refusent de faire allégeance au CNT (Conseil national de transition), officiellement reconnu comme le pouvoir de la Libye post-Kadhafi par la communauté internationale. Ce CNT doit, en principe, poursuivre sa mission jusqu’à l’élection d’une assemblée constituante en juin prochain, mais son autorité n’est pas établie en Libye.

Le pays est déchiré par des rivalités régionales et tribales alimentées par des milices surarmées qui s’adonnent à des activités mafieuses : l’ONU a enregistré des rapts, des liquidations et des tortures. Rien que pour la capitale, trois groupes se disputent son contrôle dont celui de l’islamiste Belhadj, un ancien de l’Afghanistan lié à Al-Qaïda. Et aucun de ces seigneurs de guerre ne veut rendre ses armes et encore moins se fondre dans la nouvelle armée nationale du CNT. Celui-ci n’est pas également accrédité par les notables tribaux qui réclament une Libye fédérale, divisée en trois grandes régions : la Tripolitaine, le Fezzan et la Cyrénaïque, laquelle a décrété son autonomie il y a trois semaines. Cette région abrite 80% des gisements d’hydrocarbures. Évidemment, les tribus sans pétrole ne sont pas d’accord, comme les Toubous et les Berbères.
 

D’où les affrontements malgré l’envoi par le CNT de forces militaires pour tenter d’imposer une trêve.
 

 

La rébellion touareg met le Mali à genoux
 

Cette crainte de voir la Libye subir une évolution à l’irakienne est valable pour le Mali où les rebelles touareg sont entrés samedi dans la ville de Gao, place forte du Nord des troupes d’une junte désormais prise en tenailles par la sédition touareg et les menaces d’embargo, voire d’intervention, des pays voisins qui exigent un retour à l’ordre constitutionnel.
 

Les voisins du Mali sont inquiets et se demandent, à l’unisson avec la Cedeao, comment préserver l’intégrité territoriale de ce pays ? En attendant, depuis que des militaires mutinés ont pris le pouvoir, les rebelles multiplient les attaques et ils gagnent du terrain. Atmosphère de doute et d’inquiétude également dans une Tunisie qui vient de célébrer le 56e anniversaire de son indépendance. Voyant, eux aussi, une opportunité dans le chaos qui s’installe chez leur voisin libyen et la préoccupation suscitée par le danger d’embrasement dans le Sahara sahélien, les salafistes tunisiens frappent sur la table.
 

L’activisme est croissant ces dernières semaines. Contrôlant la plupart des mosquées quatorze mois après la chute de Ben Ali, ils se démènent pour arracher plus dans un pays où les institutions provisoires n’ont pas trouvé leurs marques. Barbus et niqab, inspirés et soutenus par le wahhabisme, semblent vouloir profiter de cette période de transition et de marasme économique pour imposer leur volonté de retour à un islam des origines fondé sur le règne de la charia et l’instauration du Khalifat. Le péril salafiste est encouragé par Ennahda.
 

Le parti de la majorité invoque le modèle moderniste de l’AKP turc pour la propagande, mais il est jugé beaucoup trop complaisant par l’opposition à l’égard des activistes islamistes. Ce sont bien des élus d’Ennahda qui ont provoqué des débats houleux à la Constituante, en proposant, soutenus par une foule de manifestants barbus, que la charia devienne la source principale de la loi.
 

Ghannouchi a certes reculé, annonçant le maintien de l’article constitutionnel établissant le lien avec la religion, tel qu’il a été scellé par Bourguiba, mais pour mieux sauter demain. C’est la logique même de l’islamisme, fut-il soft. Reste que l’instabilité politique n’attire ni les touristes ni les investisseurs. Et sans eux, la crise va s’aggraver au seul bénéfice des… salafistes.   africatime


 

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Du Mali à la Libye, la recomposition de l’Afrique sahélo-saharienne est en cours


 

 

Au Mali, après Gao, Tombouctou, la « cité mystérieuse » qui fit tant rêver les explorateurs du XIX° siècle, semble désormais à la portée des combattants touaregs. Sans une intervention étrangère de dernière heure, on ne voit pas comment la ville pourrait leur échapper.

 

Toute la rive nord du fleuve Niger sera donc entre leurs mains. L’actuel conflit a débuté le 17 janvier 2012, à Menaka et dans la région de Kidal, les Touaregs revendiquant l’autodétermination et l’indépendance, leur guerre étant destinée à « libérer le peuple de l’Azawag de l’occupation malienne ».

Plus à l’Est, en Libye, dans les régions de Sebha et de Koufra, les combats meurtriers entre les Toubou et les tribus arabes ont repris le 26 mars et les Toubou revendiquent désormais, eux aussi, un Etat indépendant. Comme la moitié de l’ethnie toubou vit au Tchad où elle est connue sous le nom de Goranes, les actuels évènements risquent d’y rallumer par contagion une autre guerre, interne celle là, entre les Toubou-Goranes et les Zaghawa qui sont au pouvoir à N’Djamena.

Voilà le double résultat de l’intervention franco-otanienne en Libye. Le président tchadien Idriss Déby Itno avait vu juste quand il avait mis en garde Paris, affirmant qu’elle allait déstabiliser toute une région aux fragiles équilibres[1].

Face à cette situation, qu’est-il possible de faire ?

Pour le moment, au Tchad, le président Déby a la situation sous contrôle, mais il ne peut pas laisser les Toubou de Libye se faire massacrer au risque de voir les Toubou-Goranes échapper à son autorité.

Au Mali, l’alternative est simple :

- Soit nous laissons le cours de la longue histoire reprendre son déroulé et nous admettons la réalité qui est que le Mali n’a jamais existé et que les Touaregs ne veulent plus être soumis aux Noirs du Sud. Dans ce cas, nous entérinons le fait accompli séparatiste et nous veillons à ce que les Touaregs qui auront obtenu ce qu’ils demandaient deviennent nos alliés dans le combat contre Aqmi. 
- Soit, de concert avec les Etats de l’Ouest africain, nous intervenons militairement contre les Touaregs pour reconstituer une fiction d’Etat malien et nous jetons ces derniers dans les bras d’Aqmi avec tous les risques de contagion qu’une telle politique implique.

[1] Le point sur ces conflits sera fait dans le numéro de l’Afrique réelle du mois d’avril que les abonnés recevront prochainement.  egaliteetreconciliation

 

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 Qui sont les acteurs de la crise malienne ?


Le leader de la junte, Amadou Sanogo (au centre), &agrave; l'a&eacute;roport de Bamako&nbsp;(Mali), le 29 mars 2012.

Le leader de la junte, Amadou Sanogo (au centre), à l'aéroport de Bamako (Mali), le 29 mars 2012.
(ISSOUF SANOGO / AFP)

Un président aux abonnés absents, une junte militaire aux abois, des rebelles qui enchaînent les victoires… Difficile d'y voir clair dans la crise qui secoue le Mali depuis le coup d'Etat du 22 mars. FTVi dresse le portrait des acteurs d'une situation qui pourrait aboutir à la partition du pays. 

 Un président en fin de carrière

Surnommé le "soldat de la démocratie", Amadou Toumani Touré (ATT) devait quitter le pouvoir après les élections prévues fin avril. Une fin de règne programmée qui explique en partie sa faible résistance au coup d'Etat du 22 mars. "Il aurait pu tenter son va-tout, il ne l'a pas fait, et c'est à porter à son crédit", estime l'historien Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains au CNRS, qui explique qu'ATT veut éviter des combats fratricides.

Aujourd'hui, nul ne sait où il se trouve. Sa seule déclaration depuis le coup d'Etat a été faite par téléphone, à l'AFP. "Je suis bien à Bamako, et Dieu merci ma famille et moi nous nous portons tous bien", avait-il affirmé mercredi 28 mars. 

• Des militaires inconnus et inexpérimentés

Lorsque le 21 mars, le lieutenant Amadou Konaré annonce à la télévision publique le renversement d'Amadou Toumani Touré, son visage est inconnu des Maliens. Et pour cause : comme la majorité des dirigeants de la junte, il est un simple officier de l'armée avant de devenir le porte-parole d'un mystérieux Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDR). "Ce ne sont pas des gens expérimentés", souligne Pierre Boilley. Leur chef, le capitaine Amadou Sanogo, est professeur d'anglais au sein de l'armée.

La raison de leur colère ? En guerre contre des indépendantistes du nord du pays, l'armée subit des pertes. "Une grande partie des revendications est très sociale : la piétaille se fait massacrer au nord alors que la hiérarchie s'en met plein les poches", explique l'historien. Des revendications qui permettent aux mutins de rallier à leur cause une partie de l'opinion publique. Le 29 mars, des manifestants pro-junte ont occupé avec succès le tarmac de l'aéroport de Bamako, empêchant les leaders de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de se poser, comme le raconte RFI.fr.

L'inexpérience des mutins est lourde de conséquences. "Jusqu'à présent, ils n'ont fait que du tort au Mali", résume Pierre Boilley. Il juge ce coup d'Etat "non seulement inepte mais très négatif pour le Mali". De fait, la désorganisation de l'armée et de l'Etat a permis à la rébellion du nord de prendre les trois plus grandes villes de la région en trois jours. "Et l’Oscar du putsch le plus inepte de la décennie est attribué à l’unanimité à… la junte malienne", ironise le journaliste de L'Express Vincent Hugeux sur son blog.

 • Le Mouvement national de libération de l'Azawad, des rebelles organisés et déterminés

Le principal adversaire de l'Etat malien dans le Nord est le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). C'est lui qui est aujourd'hui en position de force, au moins dans cette partie du pays. Sa revendication est simple : l'indépendance de l'Azawad, territoire de 800 000 km², soit plus de la moitié du Mali. 

Fondé en novembre 2010, ce mouvement, dirigé par Mahmoud Ag Ghali, est composé majoritairement de Touareg, mais aussi de Maures, de Songhaïs et d'anciens des rébellions précédentes. Il est monté en puissance avec le retour des Touareg chassés de Libye par la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011. Ces derniers ramènent dans leurs bagages des blindés légers et des missiles sol-sol. "Ce groupe a constitué l'apport décisif pour la constitution de la branche armée du MNLA, fin décembre-début janvier", juge Pierre Boilley. Aucune donnée fiable n'existe, mais leur nombre pourrait avoir doublé pour atteindre 2 000 à 3 000 soldats.

En position de force après la prise de Tombouctou et de Gao le week-end du 1er avril, ils enregistrent de nombreux ralliements. Même chose avec les habitants de la région :"Avec les succès, une majorité de gens sont manifestement derrière eux avec fierté", analyse Pierre Boilley.

Pour le chercheur, le MNLA a remporté la partie sur le plan militaire. "Je vois mal l'Etat reprendre le terrain perdu. Quand on tient Tombouctou et Gao, on tient le fleuve Niger et tous les accès au Nord", rappelle-t-il. Mais il est peu probable que les rebelles poussent leur avantage jusqu'à Bamako, la capitale. "C'est un fantasme. Ce n'est ni leur but, ni leur intérêt", estime Pierre Boilley.

Le MNLA a déjà fort à faire pour stabiliser la région sous son contrôle : à Tombouctou, des pilleurs sont à l'œuvre, rapporte un habitant au correspondant du Monde dans la région (article abonné)"C'est difficile de tout contrôler, relativise André Bourgeot, spécialiste du Mali au CNRS, d'autant que cela s'inscrit dans un contexte de délinquance généralisée" dans une région traversée par de nombreux trafics. Pour ne rien arranger, le mouvement doit également composer avec d'autres organisations touareg.

• Ansar Dine, la minorité salafiste

Composé de salafistes touareg, Ansar Dine "est un mouvement un peu hybride, à la fois salafiste et indépendantiste", explique Pierre Boilley. Minoritaire, ce mouvement ne partage pas les mêmes objectifs que le MNLA. "Ils veulent libérer le territoire et ensuite établir la charia au Mali, poursuit le chercheur. Ce que rejette le MNLA, qui parle de l'établissement d'une république laïque."

Sur le terrain, ses 200 à 300 hommes ont participé aux combats. "Toutes les conquêtes l'ont été en collaboration, rappelle André Bourgeot, ce sont des alliés objectifs du MNLA." Une alliance de circonstance qui pourrait ne pas durer. Dans la ville de Kidal, chaque mouvement a pris le contrôle d'un camp militaire, rapporte Libération.

"Maintenant que l'ennemi commun est affaibli, il va y avoir une compétition pour le leadership régional", prédit André Bourgeot. Si le MNLA a pour le moment l'avantage du nombre, le rapport de forces pourrait être modifié. Pour preuve, l'Ansar Dine a pris le contrôle de Tombouctou le 2 avril, et en a chassé les hommes du MNLA. Des personnalités ont ainsi changé de camp. Les autres populations de la région, comme les Maures, les Peuls et les Arabes, auront également leur mot à dire.

 Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)

Les deux chercheurs sont formels. Pour le moment, si des éléments d'Aqmi participent aux combats, l'organisation terroriste ne prend pas formellement part au conflit. "Aqmi n'a rien revendiqué", constate André Bourgeot. Et pour cause, "cette guerre n'est pas dans son intérêt, Aqmi n'a jamais revendiqué une quelconque conquête territoriale",rappelle Pierre Boilley.

Le conflit pourrait même desservir l'organisation, qui n'a pas les faveurs du MNLA."Dans les jours qui viennent, nous allons nous occuper d’Aqmi”, déclare Hama Sid-Ahmed, un porte-parole du mouvement, à Libération le 2 avril.

Le MNLA va-t-il s'en prendre à l'organisation terroriste ? "Jusqu'à présent, ils avaient trop à faire au sud pour ouvrir de nouveaux fronts. Mais maintenant, c'est nettement plus plausible", estime Pierre Boilley. André Bourgeot se montre plus sceptique : "Une fois que vous avez fait une conquête militaire, il faut administrer le territoire. Est-ce qu'ils en auront les moyens tout en faisant la guerre à Aqmi ?"

• L'inconnue du Mujao

Créé ces derniers jours à Gao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) vient un peu plus compliquer la situation. Selon Libération, ce groupe se présente comme une dissidence d'Aqmi. Il serait composé de jeunes Touareg séduits par l'idéologie islamiste et l'argent des rançons des prises d'otages. 

• Quel avenir pour le Mali ?

Condamnée par la quasi-totalité des partis politiques maliens et par la communauté internationale, la junte ne devrait pas s'éterniser à la tête du Mali. Ce week-end, elle a dû accepter de rétablir l'ordre constitutionnel, sous la menace des sanctions de la Cédéao, explique Jean-Philippe Rémy, du Monde, sur son blog"Je pense qu'il y aura un rétablissement à relativement court terme d'une vie politique normale au Mali", prédit Pierre Boilley.

Dans le Nord, un retour à la normale s'annonce compliqué. D'un côté, l'Etat malien ne peut accepter de perdre la moitié de son territoire. De l'autre, les rebelles, en position de force, sont déterminés à ne rien lâcher. "Les positions sont irréconciliables", résume Pierre Boilley. Thomas Baïettofrancetv.fr

 

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 05:40

Occuper Toronto: Du blocus en réponse à la violence de la police

 

Vendredi dernier, Occuper Toronto a été brutalement expulsés de leur nouveau campement à Osgoode Hall à des bâtiments de la Cour provinciale à proximité de City Hall. Après la tenue de leur nouvelle maison pendant quatre jours, la police de Toronto déplacé po Cinq occupants ont été arrêtés et deux ont nécessité une hospitalisation après l'attaque violente de la police inutiles. Une personne a été arrêtée, tout en offrant une explication des droits des manifestants, et deux autres ont été arrêtés pendant le tournage. Une femme a été jeté à terre et frappé au visage par la police dans un incident à l'étude pour une force excessive.

Hier, Occuper Toronto érigé un blocus sur la rue Dundas en face de la division 52 pour plus de huit heures débutant aux alentours 5:45 pm. Aujourd'hui, ils vont continuer. Les bloqueurs font quatre exigences:

  1. Libération inconditionnelle des trois occupants toujours détenus dans les prisons de Toronto.
  2. Tous les accusations sont abandonnées contre toutes les personnes arrêtées le vendredi.
  3. Une enquête publique sur la violence de police de Toronto, vendredi.
  4. Les agents impliqués doivent être jugés devant un tribunal civil.

Façons dont vous pouvez aider:

  1. Allez vers le bas et rejoindre le blocus!
  2. Prévoyez des couvertures alimentaires et chaleureux, tuques, gants, boissons, et des chaises, canapés, des tentes, des meubles, etc
  3. Passez le mot à vos amis et via les médias sociaux.
  4. Soyez créatif! La violence policière à Toronto doit se terminer maintenant!

Sur Facebook . Sur Twitter: @ @ occupybaystreet OccupyToronto @ @ OccupyTO OccupyTOMedia  occupywallst

 

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Le 1er avril

 Le 31 mars
 Le 30 mars
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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 05:25
«Al Massar», le nouveau parti né de la coalition Ettajdid-PTT-PDM

Le Congrès unificateur des partis Ettajdid, PTT et des indépendants du Pôle démocratique moderniste (PDM), vient de donner naissance à un nouveau parti, la Voie du Progrès Social, dit «Al Massar» (notons que le nom définitif du parti n'est pas encore confirmé). Ce parti, selon la TAP, sera mené par Ahmed Brahim, récemment reconduit à la tête d’Ettjadid, lors de son dernier oCngrès.   Lire la suite

 

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 03:47

La décision des frères musulmans de présenter un candidat à la présidentielle avivent les inquiétudes de la classe politique et de la société civile

 

 

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Washington jugera les politiciens sur le respect des droits du peuple

 

 

Les Etats-Unis jugeront les politiciens égyptiens sur le respect porté aux droits de leur peuple, a déclaré dimanche la secrétaire d'Etat Hillary Clinton alors qu'elle était interrogée à Istanbul sur la désignation par les Frères musulmans de leur candidat à la présidentielle.


"Nous allons suivre de près ce que que font les acteurs politiques en Egypte. Nous verrons leur engagement vis-à-vis des droits et de la dignité de chaque Egyptien" et "nous les tiendrons pour responsables de leurs actes", a-t-elle affirmé, à l'issue de la conférence des Amis de la Syrie.

 

 

Mme Clinton a dit "réellement" espéré que le peuple égyptien atteindra les objectifs de la révolte de janvier-février 2011, à "savoir une démocratie ouverte et pluraliste qui respecte les droits et la dignité de chaque Egyptien".
"Nous voulons que l'Egypte s'engage dans la transition démocratique", ce qui implique l'absence "de discrimination envers les minorités religieuses, les femmes et les opposants politiques", a-t-elle encore dit, sans mentionner les Frères musulmans.

 


La confrérie, première force politique d'Egypte, a désigné samedi son numéro deux, Khairat al-Chater, comme candidat à la première présidentielle du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, sous la pression de la rue.
Pendant des mois, les Frères, qui dominent le Parlement, avaient pourtant assuré vouloir soutenir un candidat d'union, compatible avec leurs idées, mais pas affilié à leur formation, afin de ne pas donner le sentiment de vouloir accaparer le pouvoir.


Le scrutin, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai, est censé clore une transition agitée, au cours de laquelle l'armée au pouvoir, portée aux nues pendant le soulèvement populaire, est devenue la cible des militants ayant mené la révolte contre l'ancien régime.


M. Chater, un professeur d'ingéniérie de 61 ans ayant fait fortune dans les affaires, devrait affronter notamment le salafiste Hazem Abou Ismaïl, partisan d'un islam rigoriste, l'ex-secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et l'ex-membre des Frères musulmans Abdel Moneim Aboul Foutouh.  lorientlejour

 

 

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Après le Parlement, les Frères musulmans à l'assaut de la présidence

 

En se lançant dans la course à la présidence égyptienne, les Frères musulmans, déjà forts du contrôle du Parlement, affichent une ambition de contrôle total du pouvoir, mais ce pari pourrait se révéler difficile, estiment des experts.

Le mouvement islamiste a annoncé samedi soir la candidature de son "numéro deux", Khairat al-Chater, riche homme d'affaires considéré comme le premier financier de la confrérie et son éminence grise politique.

L'annonce bouleverse la donne politique à moins de deux mois du premier scrutin présidentiel depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai.

"Les Frères musulmans essaient d'avoir tous les outils du pouvoir dans le pays, il n'est donc pas étonnant qu'ils aient un candidat", affirme à l'AFP Moustafa Kamel Sayed, professeur de sciences politiques à l'université du Caire.

"Puisqu'ils ont gagné les législatives, on peut penser (...) qu'ils ont de bonnes chances de se retrouver au second tour" de la présidentielle, ajoute-t-il.

Mais pour le politologue et éditorialiste Hassan Nafea, la bataille s'annonce rude pour les Frères, dont la volonté hégémonique de plus en plus évidente "peut s'avérer très dangereuse et conduire à une polarisation" du pays.

"Ils vont être perçus comme voulant contrôler tout l'appareil d'Etat, en reniant leurs promesses de coopérer, pas de dominer", ajoute-t-il.

Pendant des mois, les Frères ont assuré vouloir soutenir un candidat d'union, compatible avec leurs idées, mais pas affilié à leur formation, afin de ne pas donner le sentiment de vouloir accaparer le pouvoir.

Leur revirement a été précédé de plusieurs jours de débats internes houleux.

L'annonce de cette candidature survient de surcroît dans un climat de crise autour de la commission de rédaction de la future Constitution, boycottée par les partis laïques qui accusent les Frères de monopoliser cette instance en s'alliant pour la circonstance aux fondamentalistes salafistes.

La confrérie a expliqué son choix de se lancer dans la présidentielle par sa frustration de voir les militaires -qui dirigent le pays depuis la chute du président Moubarak- de refuser de révoquer le Premier ministre Kamal al-Ganzouri, issu de l'ancien régime.

Le secrétaire général de la confrérie, Mahmoud Hussein, a aussi estimé que "la révolution et le processus démocratique sont réellement menacés" par la présence à la présidentielle de candidats issus de l'ancien pouvoir.

Parmi eux, le populaire ancien chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, ex-ministre des Affaires étrangères de M. Moubarak, ou encore le dernier Premier ministre du raïs déchu, Ahmad Chafic.

Des rumeurs selon lesquelles l'ancien chef des services secrets de Hosni Moubarak et longtemps ennemi juré des islamistes, Omar Souleimane, pourrait se présenter, ont également pu aviver les inquiétudes de la confrérie.

Des candidats islamistes ont par ailleurs déjà engagé sur le terrain des campagnes très actives qui lui font de l'ombre. C'est notamment le cas du salafiste Hazem Abou Ismaïl, dont les meetings font salle pleine, ou Abdelmoneim Aboul Fotouh, un ancien dirigeant des Frères musulmans, exclu mais populaire parmi les jeunes du mouvement.

"En désignant un candidat malgré leurs promesses de ne pas le faire, les Frères ont fait un choix difficile, notamment dû au fait que d'autres islamistes sont déjà dans la course", estime Hassan Nafea.

Pour Rabab al-Mahdi, de l'université américaine du Caire, les atermoiements de la confrérie avant de décider de se lancer dans la course à la présidence traduisent son embarras sur la stratégie à suivre.

Les Frères "ont une machine politique puissante, mais ils ont épuisé toute chance de trouver un candidat de consensus. Khairat al-Chater est en fait leur dernier recours", affirme Mme al-Mahdi. tempsreel.nouvelobs

 

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Le casier judiciaire du candidat des Frères musulmans effacé

 

L'armée au pouvoir en Egypte a effacé deux condamnations à des peines de prison infligées au dirigeant des Frères musulmans Khaïrat al Chater, ce qui lui permettra de se présenter à l'élection présidentielle du mois de mai, a annoncé dimanche son avocat. Selon la loi égyptienne, une personne préalablement condamnée ne peut pas occuper un poste officiel. 

 

C'est le cas de Khaïrat al Chater, 61 ans, auquel un tribunal militaire - juridiction non susceptible d'appel souvent utilisée contre les opposants par le régime d'Hosni Moubarak - avait infligé une peine de cinq ans de prison en 1995 pour avoir «ranimé» la confrérie interdite, puis une autre de sept ans en 2007 en l'accusant d'avoir entraîné paramilitairement des étudiants. Il a été libéré peu après la chute d'Hosni Moubarak en février 2011, après avoir passé quatre ans et demi derrière les barreaux. 


«Tous les chefs d'accusation et toutes les poursuites contre Khaïrat al Chater ont été abandonnées», a déclaré à Reuters l'avocat des Frères musulmans, Abdel Moneim Abdel Maksoud. «Al Chater a récupéré tous les droits civiques dont il avait été privés et il peut donc exercer ses droits politiques, y compris en se présentant à un poste officiel», a-t-il précisé. 

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir n'a pas confirmé cette information mais une source militaire a confié à Reuters que les Frères musulmans n'auraient pas annoncé publiquement le nom de leur candidat sans avoir obtenu des garanties de l'armée. 

Abdel Moneim Abdel Maksoud a ajouté avoir récupéré auprès de la commission électorale un dossier de candidature à l'élection présidentielle, dont le premier tour se déroulera les 23 et 24 mai. 

Le parti Liberté et Justice (PLJ) des Frères musulmans est déjà sorti vainqueur en début d'année des élections législatives, avec plus de 40% des sièges.  20minutes

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 02:58

Une "date limite", pas d'ultimatum


La conférence sur la Syrie n'a pas réussi à faire converger les points de vue : certains souhaitent hausser le ton, d'autres préfèrent temporiser.

La conférence sur la Syrie n'a pas réussi à faire converger les points de vue : certains souhaitent hausser le ton, d'autres préfèrent temporiser. © REUTERS 

 

 

Le sommet des "Amis du peuple syrien" a invité Bachar el-Assad à stopper les violences.

 

Les "Amis du peuple syrien" ont appelé dimanche à Istanbul à fixer une "date limite" pour l'application par Damas du plan de paix de Kofi Annan, mais sont restés muets sur l'armement des rebelles, qui ont déploré le temps ainsi donné au régime.

Pendant ce temps, les violences ne montraient aucun signe de répit, faisant au moins 40 morts à travers le Syrie, dont 15 membres des forces gouvernementales, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui estime à près de 10.000 le nombre de tués en un an de révolte.

Le plan de sortie de crise de Kofi Annan soutenu

"Le groupe des Amis a salué les efforts de l'émissaire spécial Kofi Annanet a exprimé son soutien à l'application intégrale de son mandat", ont affirmé les 83 pays réunis à Istanbul dans une déclaration finale conjointe. Le groupe a aussi "appelé l'émissaire spécial à déterminer une date limite pour les prochaines étapes, incluant un retour devant le Conseil de sécurité de l'ONU, si les tueries continuent".

Le régime de Bachar al-Assad s'est engagé mardi à appliquer ce plan, mais la poursuite des violences laissent de nombreuses capitales sceptiques sur ses intentions. "Presque une semaine s'est écoulée et nous devons conclure que le régime allonge sa longue liste des promesses non tenues", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton.

"Il y a un risque bien sûr d'enlisement"

Manifestant la même impatience, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a insisté sur la nécessité de "fixer une limite dans le temps" au régime pour mettre en oeuvre le plan Annan, car "il y a un risque bien sûr d'enlisement".

Le plan de Kofi Annan, absent d'Istanbul, préconise la cessation de la violence par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire aux zones touchées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. La conférence va en outre constituer un groupe de travail sur des sanctions à adopter contre le régime syrien, selon sa déclaration finale. Celui-ci se réunira "à Paris sous quinzaine", a précisé Alain Juppé.

Dans quelle mesure soutenir les insurgés ?

Les Amis du peuple syrien ont par ailleurs souligné le droit de la population à l'autodéfense, défendu avec véhémence par la Turquie comme un moyen de pression supplémentaire sur Damas. L'armement des rebelles, et notamment de l'Armée syrienne libre (ASL), réclamé par l'opposition syrienne et des pays arabes, comme l'Arabie saoudite et le Qatar, n'est en revanche pas mentionné. Les Etats-Unis sont opposés à un tel armement.

Burhan Ghalioun, le président du Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l'opposition, a toutefois annoncé que son mouvement allait verser des salaires aux membres de l'ASL en lutte contre Damas. "Le CNS va prendre en charge le paiement des salaires fixes de tous les officiers, soldats et résistants membres de l'ASL", composée en majorité de déserteurs, a-t-il déclaré.

Des diplomates ont précisé que trois ou quatre pays arabes, dont l'Arabie et le Qatar, allaient verser des millions de dollars pour ce programme. Les participants à la conférence - à laquelle étaient absents la Russie, la Chine et l'Iran, alliés de Damas - ont également reconnu le CNS comme "un représentant légitime de tous les Syriens", un geste en deçà des attentes du CNS qui souhaitait être admis comme unique interlocuteur de la communauté internationale. Les "Amis" ont appelé tous les opposants à se réunir sous l'étiquette du CNS.  europe1

 

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À Istanbul, le CNS reconnu comme un « représentant légitime des Syriens »

 

Les Amis de la Syrie resserrent l’étau sur le régime d’Assad et reconnaissent « le droit à l’autodéfense » du peuple, mais absolument rien de concret encore.

Les Amis du peuple syrien ont appelé hier à fixer une « date limite » pour l’application du plan de paix en Syrie par le régime de Bachar el-Assad, dans une déclaration finale conjointe, sans pour autant prendre de mesures à même de réduire le massacre des opposants syriens.
 

« Le groupe des Amis a salué les efforts de l’émissaire spécial Kofi Annan et a exprimé son soutien à l’application intégrale de son mandat », affirment ainsi les 83 pays réunis à Istanbul. Le groupe « a appelé l’émissaire spécial à déterminer une date limite pour les prochaines étapes, incluant un retour devant le Conseil de sécurité de l’ONU si les tueries continuent », poursuit le document.

Le régime du président syrien Bachar el-Assad s’était engagé mardi à appliquer ce plan, mais la poursuite depuis lors des violences laisse de nombreuses capitales sceptiques sur les intentions de Damas. « Presque une semaine s’est écoulée et nous devons conclure que le régime allonge sa longue liste des promesses non tenues », a ainsi déclaré la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, présente à la conférence. Elle a également estimé que le président syrien « se trompe » s’il pense qu’il peut défaire l’opposition syrienne.

 

Manifestant la même impatience, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a insisté sur la nécessité de maintenir la pression sur le régime de Damas pour mettre en œuvre le plan Annan. « Il y a un risque bien sûr d’enlisement et on voit bien la tactique du régime qui est de gagner du temps. C’est la raison pour laquelle il faut, et nous sommes tous d’accord là-dessus, fixer une limite dans le temps à cette action » de M. Annan, a déclaré M. Juppé.
 

Les Amis du peuple syrien ont par ailleurs souligné le droit de la population syrienne à l’autodéfense, défendu avec véhémence par la Turquie comme un moyen de pression supplémentaire sur Damas. La communauté internationale « n’aura d’autre choix que de soutenir le droit des Syriens à la légitime défense » si le Conseil de sécurité de l’ONU ne réagit pas contre la répression violente en Syrie, a ainsi affirmé hier le Premier ministre turc. Recep Tayyip Erdogan a par la même occasion exhorté le Conseil à prendre ses responsabilités. En revanche, l’armement des rebelles, et notamment de l’Armée syrienne libre (ASL), réclamé par l’opposition syrienne et des pays arabes, n’est pas mentionné. L’Arabie saoudite et le Qatar avaient d’ailleurs réclamé une telle aide, à laquelle les États-Unis se sont toutefois opposés.
 

Les participants à la conférence ont également reconnu dans leur déclaration le CNS comme « un représentant légitime de tous les Syriens », un geste en deçà des attentes du CNS qui souhaitait être admis comme unique interlocuteur de la communauté internationale, d’autant plus que les « Amis » appellent tous les opposants à se réunir sous l’étiquette du CNS.
 

La conférence va en outre constituer un groupe de travail sur des sanctions à adopter contre le régime syrien, selon sa déclaration finale. Celui-ci se réunira « à Paris sous quinzaine », a précisé M. Juppé. Le chef de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, a lui aussi appelé les participants à faire pression sur le Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il prenne des mesures « contraignantes » contre le régime de Bachar el-Assad.

L’ASL critique
 

D’importants acteurs étaient néanmoins absents d’Istanbul, dont la Russie, la Chine et l’Iran, principaux soutiens du régime syrien. Kofi Annan et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, n’y étaient pas non plus.
 

L’opposition syrienne a réagi en saluant des avancées dans cette réunion d’Istanbul, mais a aussi estimé que la communauté internationale doit réellement aider les Syriens. « Il faut que la communauté internationale formalise les mécanismes et les moyens de livrer cette aide. De notre point de vue, cela veut dire des voies de passage assurées et des zones protégées ; cela implique le déploiement d’une certaine capacité militaire pour protéger ces zones », a déclaré Basma Qodmani, membre du comité exécutif du CNS.

Par contre, le secrétaire du conseil militaire de l’ASL, le capitaine Ammar el-Wawi, a critiqué hier la conférence d’Istanbul pour avoir évité la question de l’armement des insurgés, estimant que de telles réunions ne faisaient que « prolonger la vie » du régime baassiste. « Ces plans et ces conférences sont dans l’intérêt du régime car elles refusent l’intervention militaire et l’armement de l’ASL », a poursuivi le responsable. « Si le plan Annan échoue, il y en aura d’autres, puis on organisera une troisième conférence autour des Amis de la Syrie, ensuite le dossier sera de nouveau soumis au Conseil de sécurité de l’ONU où la Russie (qui soutient Damas) utilisera une nouvelle fois son droit de veto, a-t-il déploré, estimant que cela permettait au régime d’atermoyer”. » « Ce régime ne peut tomber que par les armes », a-t-il asséné, tout en remerciant la Turquie et les pays du Golfe pour leur engagement. De même, le porte-parole de l’ASL en Syrie, le colonel Kassem Saadeddine, a affirmé que les rebelles n’arrêteraient leur combat que lorsque le régime cessera ses attaques contre la population civile.

Le venin du Baas
 

Pendant que se tenait la conférence, la police turque est intervenue pour disperser une cinquantaine de manifestants partisans du régime syrien qui dénonçaient la tenue de la réunion. Scandant des slogans en faveur du président syrien, les manifestants ont fait fi des appels à se disperser, plusieurs d’entre eux ayant d’ailleurs été affectés par le gaz, utilisé en abondance par la police.
 

Comme il fallait s’y attendre, les médias officiels syriens ont vivement critiqué hier la conférence d’Istanbul. « Seuls les naïfs (...) croient qu’il s’agit d’une conférence amie du peuple syrien », a commenté el-Baas, journal du parti au pouvoir. « L’appel lancé par (le ministre saoudien des Affaires étrangères) Saoud el-Fayçal pour armer les terroristes, encourager le bain de sang et détruire les infrastructures fait de cette conférence une tribune pour les ennemis de la Syrie qui discutent de tout, sauf des intérêts des Syriens », a-t-il ajouté. La télévision publique s’en est également prise violemment aux participants. Le Premier ministre turc Recep Tayyip « Erdogan parle des intérêts du peuple syrien et oublie qu’il abrite des terroristes et facilite leurs opérations criminelles en Syrie », lisait-on en bas de l’écran.
 

Toujours au niveau diplomatique, la Belgique encourage les défections en Syrie pour affaiblir le régime syrien et estime qu’une aide humanitaire « protégée militairement » devra être envisagée si la répression des manifestations se poursuit, a annoncé samedi le chef de la diplomatie belge. lorientlejou

 

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La diplomatie irakienne refuse toute tentative d'armement de l'opposition syrienne.

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L'Arabie Saoudite et les pays du Golfe financeront l'Armée syrienne libre


L'Arabie Saoudite et d'autres pays du Golfe créeront un fonds doté de plusieurs millions de dollars pour financer l'Armée syrienne libre (ASL), branche militaire de l'opposition, ont rapporté dimanche les médias internationaux se référant à une décision des "Amis de la Syrie" réunis à Istanbul.

Le Fonds servira à payer les salaires des combattants de l'ASL, aile armée du Conseil national syrien (CNS), organe politique de l'opposition anti-Assad, selon les médias.

Formée à l'automne 2011 par des soldats ayant fait défection de l'armée régulière, l'ASL est commandée par l'ex-colonel de l'armée syrienne Riyad al-Asaad. L'ASL est en partie déployée en Turquie. D'après les médias arabes, l'ASL compte dans ses rangs un nombre important de volontaires sunnites venus de plusieurs pays arabes, notamment de Libye. Leur quantité reste inconnue, ainsi que le nombre total d'insurgés armés.

La deuxième conférence des "Amis de la Syrie", qui se déroule à Istanbul ou niveau des ministres des Affaires étrangères, a réuni plus de 80 pays et organisations régionales. Les "Amis de la Syrie" ont reconnu le CNS comme le "seul représentant légitime du peuple syrien" et ont décidé de créer un groupe de travail pour les sanctions contre le régime Assad.

Depuis la mi-mars 2011, la Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime en place. Selon les Nations unies, la répression de la révolte y aurait déjà fait plus de 9.000 morts. Damas indique que plus de 2.000 policiers et militaires syriens ont été tués par des bandits financés de l'étranger. 
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CONFLIT EN SYRIE : Que se passe-t-il vraiment à Homs et Kusayr ?

Témoignage : dernières nouvelles de Homs et de Kusayr

 

par Mère Agnès-Mariam de la Croix

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A la veille de la Semaine Sainte où nous contemplons l’Agneau de Dieu affreusement traité par le péché du monde qu’Il porte pour nous sauver, je viens vous donner des nouvelles fraîches de notre diocèse.

Il est de notre devoir de vous informer sur les vrais développements du conflit en Syrie. Nous le faisons afin que l’opinion publique fasse pression pour épargner la population civile syrienne. 

Nouvelles de Qâra

Plus de 300 familles sunnites de Baba Amro sont réfugiées chez l’habitant et servies par les membres de l’opposition locale. Nous faisons ce que nous pouvons pour les aider. Je suis intervenue personnellement pour la mise en libération de 70 militants incarcérés depuis le passage de l’armée syrienne par notre village. J’ai clamé haut et fort ma désapprobation pour les méthodes employées avec certains prisonniers. On les a tabassés pour leur faire avouer de supposés méfaits liés au terrorisme des bandes armées. Notre tailleur de pierre a ainsi perdu ses fausses dents. 

Nous avons déclaré notre monastère ouvert pour recevoir les réfugiés et les sinistrés. On nous parle d’une centaine d’enfants entre 1 et 10 ans qui ont été retirés des décombres de Baba Amro et dont on n’a pas encore trouvé les parents. Nous essayons de les aider et, peut-être, une fois les papiers établis, nous en recevrons quelques-uns chez nous. Cela dépendra du ministère des affaires sociales. Là aussi vos dons sont les bienvenus.

Nouvelles de Homs

A Homs, ville d’un million d’habitants, les deux tiers de la population ont fui les lieux. Plus de 90% des chrétiens ont été forcés de partir, souvent sans avoir le temps de  rien emporter.

Des centaines de familles chrétiennes ont abandonné Homs et sa Province pour se réfugier dans la Vallée des chrétiens, à Damas ou dans sa Province. Vos dons sont bien arrivés et ils ont été distribués. Un grand merci ! Lorsque nous pourrons joindre le curé de Bab Sbah, à Homs, il nous donnera la liste des familles bénéficiaires. Tant que vous pouvez continuez à aider. Vos dons arriveront fidèlement à destination.

Certaines familles sont retournées pour surveiller leurs biens. L’une d’entre elles raconte cet épisode ubuesque : « Nous ouvrons la porte et, voilà, le salon est rempli de monde. Ils portent nos pyjamas et mangent dans nos assiettes. Interloqués nous les fixons du regard. Gêné, leur leader nous dit « quand vous voulez on vous rendra votre maison ». Mais la réalité s’impose. Il faut les laisser faire et se rendre à l’évidence. Notre maison n’est plus à nous ».

Pourquoi affirmons-nous que ces gens ont été « forcés » de partir ? Parce que progressivement  mais efficacement la branche armée de l’opposition syrienne a opéré ce qu’on peut appeler une « redistribution démographique ». Grâce à des francs-tireurs et à des actes d’agression criminelle ils ont harcelé la population civile non agréée : les minorités alaouites, chrétiennes, chiites et beaucoup de musulmans « modérés » qui n’ont pas désiré participer aux activités dissidentes. Ce n’est pas un génocide massif mais une liquidation à petits feux.

Depuis août 2011 et plus particulièrement depuis novembre où nous avons vu la situation de nos yeux en visitant Homs et Kusayr, nous avons des informations sûres et prouvées d’actes de barbarisme envers la population civile pour l’obliger à se désister de la vie civique ordinaire et paralyser ainsi les institutions de l’Etat.

Dès le début de l’année scolaire des sévices répétés ont été enregistrés contre les établissements scolaires : kidnapping du corps enseignant, instituteurs et institutrices, harcèlement des écoliers, incendie des écoles ou leur bombardement. Cela a amené progressivement à la fermeture des écoles puis des universités.

Les minorités présentes dans des quartiers sous la coupe des bandes armées affiliées à l’opposition syrienne ont été la cible permanente d’exactions : leurs biens ont été pillés, leurs voitures réquisitionnées, beaucoup d’entre eux ont été pris en otage, pour la simple raison d’appartenir à une minorité religieuse et n’ont été relâchés que contre une rançon (ce qui a provoqué le phénomène du contre-kidnapping, avec des négociations de part et d’autres pour la libération des otages en vis-à-vis).

De même, tous les acteurs de la vie civile ont été une cible préférentielle du terrorisme camouflé en résistance armée : les chauffeurs de taxi, les marchands ambulants, les facteurs et surtout les fonctionnaires de l’administration civile ont été les victimes innocentes des actes  qui ont dépassé le simple assassinat pour revêtir les aspects les plus barbares du crime gratuit : personnes égorgées, mutilées, éventrées, dépecées, jetées dans les coins des rues ou dans les poubelles. On n’a pas hésité à tirer sur des enfants à bout portant pour créer la détresse et le désespoir, comme ce fut le cas du petit Sari, neveu de notre tailleur de pierre. Ces actes atroces étaient ensuite exploités médiatiquement pour en imputer la responsabilité aux forces gouvernementales.

Nous avons surpris ce stratagème par nous-mêmes lors d’une visite à Homs. Ce jour-là nous avons recensé une centaine de cadavres arrivant dans les hôpitaux, victimes de l’acharnement gratuit des bandes armées affiliées à l’opposition.

En passant par l’avenue de Wadi Sayeh nous avons surpris une voiture calcinée. Un homme venait d’être la cible d’un attentat de la part des bandes armées parce qu’il avait refusé de fermer son magasin. Sa voiture avait été dynamitée et lui a été littéralement « haché en morceaux » et jeté sous la devanture de son magasin. Au moment où nous passions, des  passants s’étaient assemblés. Nous avons surpris plusieurs actionnant leurs téléphones portables. Ils filmaient et nous avons entendu l’un d’entre eux enregistrer ces paroles sans doute à l’adresse d’une des chaînes satellitaires : « voici ce qu’endurent les citoyens syriens de la part des escadrons de la mort de Bashar El Assad ». 

Nous avons photographié cet évènement et nous avons suivi la dépouille du pauvre homme tué jusqu’à l’hôpital.

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1. Vue générale de l’attentat. En haut, un groupe avec un homme en rouge, contemple l’homme assassiné devant son magasin éventré
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2 . Au lieu de porter secours à la personne assassinée, les badauds la filment comme on le voit clairement sur la photo en faisant croire à Al Jazzirah que c’est l’Etat qui a perpétré le crime.
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3. A l’hôpital Central je pose en prière devant le cadavre du même homme affreusement mutilé.


Avec la chute de Baba Amro, les combattants et leurs familles se sont faufilés de Nazihin et Ashiri et ont investi les quartiers chrétiens de Warcheh et Salibi. Les maisons des chrétiens ont été réquisitionnées.

Dans Hamidiyeh et ses environs, jusqu’à Wadi Sayeh et, plus haut, Bustan Diwan, le même scénario se produit : les bandes armées font partir les chrétiens, parfois de force, et pillent leurs maisons puis les utilisent pour installer des familles déplacées sunnites ou pour les utiliser à des fins militaires. On nous raconte que les bandes armées ont troué les cloisons qui séparent les habitations pour pouvoir circuler à travers le quartier sans sortir dans la rue. Des quartiers entiers sont ainsi transformés en blockhaus.

Dernières nouvelles du 30 mars 2012

Les quartiers de Bab Sbah, Warcheh et une partie de Hamidiyeh sont vidés de leurs habitants pour les raisons citées plus haut. Des bandes de terroristes islamistes envahissent les lieux et s’introduisent dans les maisons, les pillent puis les brûlent, alléguant que les forces gouvernementales les ont pilonnées. Les terroristes, avant de s’introduire dans les quartiers habités par les minorités confessionnelles les avaient eux-mêmes pilonnés avec des mortiers, des roquettes ou des fusées LAU de fabrication israélienne. Ils s’en prennent à des populations civiles non armées et dans des endroits où n’existe aucune présence des forces régulières.

Il est faux de dire que la population civile est uniquement prise entre deux feux. La vérité c’est que dans plusieurs endroits les quartiers chrétiens ont été la cible d’un bombardement systématique des  bandes armées pour se « venger » du fait que les chrétiens n’étaient pas au rendez-vous de l’opposition. Mais l’eussent-ils été auraient-ils échappé au limogeage confessionnel ? Nous en doutons.

D’après l’agence catholique Fides, la manœuvre des bandes armées est d’investir les quartiers à majorité chrétienne du vieux Homs pour s’y retrancher. Un grand drame se prépare : les bandes armées ont ceinturé le quartier avec des explosifs menaçant de tout faire sauter si l’armée régulière avance.

Disons que la confusion règne quant aux véritables tenants et aboutissants de la branche armée de l’opposition. Comme il y a plusieurs factions, indépendantes les unes des autres, leurs exactions ont différentes motivations. Il ne faut pas se hâter de discréditer les témoignages de chrétiens qui ont expérimenté une vraie « persécution » à leur encontre. Ce n’est plus un mystère pour personne que des salafistes sont actifs dans beaucoup d’endroits à Homs en particulier et en Syrie en général. Il est cependant vrai aussi qu’en général les chrétiens ne sont pas sous la coupe d’une persécution systématique et générale car les groupuscules salafistes ne sont pas partout.

Je suis en train de traduire un article qui donne un éclairage intéressant sur la présence des salafistes en Syrie et au Liban.

Situation à Kusayr

Kusayr est un gros bourg des environs de Homs, limitrophe avec le Liban. La situation y  est dramatique.  Les minorités ont été la cible de terribles exactions. Plusieurs personnes innocentes ont péri, abattues de sang froid. André Arbache, jeune marié de 30 ans a été kidnappé et à ce jour on ne sait rien de lui. Des terroristes arrêtés par les forces de sécurité ont confessé qu’il avait été égorgé d’après le rituel du « Nahhr » : méthode appliquée par Al Qaeda sur les « renégats ».

La famille chrétienne Kasouha, majoritaire à Kusayr, a perdu plusieurs de ses membres, abattus de sang froid. On parle de contentieux anciens. N’empêche que des chrétiens ont été massacrés après avoir subi pendant des mois les exactions des bandes armées qui, pourtant, ont été présentées au monde comme étant des factions de résistants valeureux cherchant à instaurer la démocratie. En réalité, ces bandes armées ont appliqué la loi de la jungle : soit elles ont cherché à ressusciter les vieux démons des frictions intercommunautaires, soit elles ont, elles aussi comme à Homs, essayé de faire advenir la guerre confessionnelle.

Plusieurs chrétiens de Kusayr ont été assassinés, parfois dépecés, pour inciter la population à fuir. Comme tout cela ne suffisait pas pour débarrasser Kusayr de ses habitants chrétiens, les terroristes ont pris le parti d’attaquer ouvertement les quartiers des chrétiens. Ils les ont pilonnés avec les mortiers et les roquettes puis les ont investis, jetant dehors leurs habitants et tuant les récalcitrants. Les immeubles des chrétiens ont été systématiques détruits ou brûlés après avoir été pillés.

Dans les quartiers plus éloignés qui n’ont pas été encore investis par les terroristes et où beaucoup de chrétiens se sont réfugiés chez les leurs, les maisons des chrétiens sont la cible continuelle de mortiers. C’est ainsi que le domicile de notre curé, Père Georges Louis, a été frappé de plein fouet par quatre obus ce qui l’a totalement détruit.

Il faut rappeler que ces bombardements n’entrent pas dans le cadre d’un échange de tir avec l’armée syrienne mais constituent une agression gratuite sur une population civile non armée.

Les chrétiens de Kusayr ont entendu les islamistes à maintes reprises affirmer que les comités de coordination locale ont déjà distribué les biens meubles et immeubles des chrétiens aux familles sunnites.

Quelques exemples percutants d’actes sauvages perpétrés par les bandes armées affiliées à l’opposition :

Lorsque l’armée régulière a forcé Baba Amro les terroristes ont rassemblé tous leurs otages (alaouites et chrétiens) dans un immeuble de Khalidiyeh qu’ils ont dynamité perpétrant un terrible massacre et l’attribuant aux forces régulières. Même si cet acte a été imputé aux forces régulières, y inclus par la Ligue Arabe, les preuves et les témoignages sont irréfutables : il s’agit d’une manœuvre des bandes armées affiliés à l’opposition. 

La famille Al Amoura, du village de Al Durdâk, dans les alentours de Homs, a été exterminée par les terroristes wahabites. Quarante et une personnes de cette famille ont été égorgées le même jour. Un autre massacre a été perpétré par l’Armée Libre de Syrie en retrait de Baba Amro : elle s’est arrêtée près de Rableh, à la frontière libanaise et a massacré quatorze membres d’une même famille alaouite à Hasibiyeh.

RETROSPECTIVE

Voilà une année que je me suis penchée sur la situation en Syrie pour essayer de la comprendre. Par après je me suis rendue par trois fois sur les lieux chauds de notre diocèse et je puis dire que je suis devenue témoin oculaire. En regardant en arrière je vois que je ne me suis pas trompée dans mes pronostics. Avec des journalistes belges nous avons été les premiers au monde à faire état de « bandes armées non identifiées ». Aujourd’hui ces bandes ont été identifiées. Nous pouvons leur donner un nom. Elles sont regroupées sous le titre de l’Armée Libre de la Syrie bien qu’elles soient d’origine salafiste ou wahabite, c'est-à-dire des formations para militaires d’islamistes ultra radicaux.

Nous remercions toutes les instances qui, durant l’année écoulée, ont sommé le régime syrien, même si souvent c’était à tort et à travers à partir de fausses informations, d’arrêter ses violences envers la population civile. Mais quid des sévices de l’opposition syrienne ? Ou plutôt des factions armées qui se réclament d’elle ? Aujourd’hui le mal est fait. Ce que nous craignions est en train d’arriver : l’exode des chrétiens de Syrie commence. Ils le partagent avec leurs frères et sœurs des autres confessions. Il nous rappelle celui des chrétiens d’Irak. Espérons que la tendance soit enrayée par l’arrêt des hostilités et l’instauration d’un dialogue entre toutes les composantes du peuple syrien.

Nous sommes tous pour la liberté et la démocratie. Malheureusement les nobles objectifs brandis par l’opposition syrienne ont été phagocytés par l’islamisme. En portant l’opposition aux nues -au début c’était à juste titre- on a cru sans vérification tout ce que disaient le fallacieux Observatoire syrien des droits de l’homme puis les « comités de coordination locale ».  Or, au gré des nécessités, ces organismes faisaient plus du trucage que de l’information. Non seulement l’information apportée était unilatérale et partisane mais souvent elle a été tronquée et falsifiée. La réalité n’était plus conforme à leurs déclarations fastidieuses.

Par ailleurs les évènements m’ont donné raison et, ce qui me console, c’est que la communauté internationale elle-même est en train d’appuyer la thèse d’une perversion de l’opposition syrienne qui est devenue, à l’insu de beaucoup de ses supporters, un paravent pour le sunnisme radical.

La presse mainstream commence petit à petit à comprendre la réalité du conflit en Syrie en révélant certains de ses côtés trop longtemps occultés : la présence de factions armées dont l’objectif était de créer de toutes pièces un scénario de guerre confessionnelle semblable à celui du Liban.  Ceci explique l’acharnement subi pendant des mois par les alaouites de la part des bandes armées. Les chrétiens en ont aussi été victimes mais dans une moindre mesure. L’objectif de ces groupes armés était de pousser les minorités à s’armer pour qu’éclate la guerre confessionnelle. Mais cette réaction n’est jamais venue. A part des cas isolés, les minorités ne se sont pas armées. Elles ont attendu patiemment que les forces de l’ordre viennent les protéger. Elles ont payé ainsi un très lourd tribut de sang en attendant leur délivrance. L’histoire rendra hommage à la maturité du peuple syrien qui, par sa sagesse millénaire, a évité de verser dans le pire alors que tout était à sa disposition pour se venger de « l’autre ». Il faut aussi dire que la majorité des musulmans en Syrie décrient les salafistes et prennent leur distance du wahabisme. Ils disent que tout extrémisme est une déformation et que le salafisme, inspiré du wahabisme, est devenue une hérésie surtout lorsqu’il a recours à l’élimination des « kuffar » ou « renégats », en fait toute personne qui n’accepte pas ses fondamentaux.

En définitive le monde occidental, tributaire d’une information tendancieuse, se trompe grandement en appliquant à ces groupements hétéroclites islamistes  le titre d’Armée Libre de la Syrie. Il faut distinguer les choses pour ne pas favoriser le pire.

Et quoi dire de plus ?  Human Rights Watch a écrit une lettre ouverte au « Conseil National Syrien » pour l’inviter à dénoncer des actes de barbarie à l’encontre de la population civile syrienne et les forces de l’ordre, actes contraires à la Charte des Droits de l’homme et à la Convention de Genève commis par les bandes armées affiliées à l’opposition. L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas se lamente sur les violences inacceptables des bandes armées agissant au nom de l’opposition. Les grandes puissances et les médias internationaux parlent ouvertement d’une dérive confessionnelle de certaines branches armées affiliées à l’opposition syrienne dans lesquelles on découvre des factions de Al Qaeda, des Salafistes et des Wahabites. Pax Christi Canada adresse une lettre aux dirigeants de ce monde pour leur demander de ne plus intervenir au Moyen-Orient par les moyens militaires. La France a pour sa part refusé l'entrée de son territoire au Cheikh Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al Jazirah arabe pour une guerre confessionnelle. L'affaire Merah à Toulouse contribuera à dessiller les yeux sur les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les locaux dans la tour Montparnasse ont été perquisitionnés par la police française.

Alors que la communauté internationale cherche à favoriser le dialogue et l’apaisement il est désormais inacceptable que des responsables et des journalistes continuent à croire à l’aveuglette les déclarations des réseaux d’information tendancieux qui couvrent le crime de ces bandes armées s’affiliant à l’opposition syrienne pour son plus grand dam. En ignorant les exactions et les crimes de ces bandes armées et en saluant leur « combat » on encourage leurs crimes et on ne porte pas assistance à personnes en danger. Seule une information objective et sans parti pris,  fidèle à la réalité des faits,  pourra aider à arrêter la violence et à amener toutes les factions à dialoguer en vue d’un vrai processus démocratique. Il faut dénoncer le mal où qu’il se trouve sans état d’âmes. Un minimum de vérification est de mise dans la confusion qui prévaut.

CONCLUSION

Nos prières s’élèvent pour que la Syrie sorte purifiée et pacifiée de cette terrible épreuve et que la voix de la majorité écrasante du peuple syrien, toutes confessions confondues, soit entendue : entreprendre les réformes nécessaires sans briser le pacte national ni verser dans la guerre confessionnelle.

En ce glorieux temps pascal que le Seigneur vainqueur de la mort nous visite comme Il le fit à Sa Mère et à Ses Apôtres et qu’Il nous évangélise avec Sa Paix, basée sur la destruction du mur de la haine dans Son Corps livré pour nous. Lui seul nous apprend à aimer le prochain jusqu’à nous livrer pour lui. Tel est le message que nous aimerions faire entendre de Syrie à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin.

 Qâra, 31 mars, Dimanche des Rameaux 2012, mondialisation


 

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 Meeting oratoire salafiste à Wadi Khaled

 

Des manifestants salafistes libanais et syriens scandent des slogans anti-Assad. Photo Reuters

Des manifestants salafistes libanais et syriens scandent des slogans anti-Assad. Photo Reuters

 

Le courant salafiste à Wadi Khaled a organisé un meeting oratoire sous le thème « Soutien au peuple syrien et à sa révolte ».

Le rassemblement a eu lieu sur la place Msalbiyeh à Wadi Khaled en présence du cheikh salafiste Ahmad Assir, du fondateur du mouvement salafiste au Liban, cheikh Daï Islam el-Chahal, d’une délégation de la Jamaa islamiya présidée par le responsable du mouvement au Akkar, Mohammad Hocher, du cheikh Haytham Rifaï et d’un certain nombre de religieux et de sympathisants. 

S’adressant aux « fils de la révolution syrienne », cheikh Imad Khaled les a qualifiés d’hommes « dignes, fiers et authentiques ». Prenant la parole à son tour, le représentant de la Jamaa islamiya a salué les jeunes de Homs – « qui se trouve à quelques pas d’ici » – et applaudi leur héroïsme et leur prise de position digne face à l’injustice et à l’oppression. lorientlejour

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 00:48

Les habitants de Redeyef perdent patience

 

 

La région de Redeyef observera une grève générale jeudi 5 avril. Un avertissement au gouvernement avant de passer à une autre étape de revendication.

 

Les syndicats locaux de l’Union générale tunisienne du Travail (Ugtt) de Redeyef (gouvernorat de Gafsa) ont commencé à perdre confiance et patience. Ne pouvant plus attendre les fruits d’une révolution qu’ils ont payé du sang de certains de leurs enfants, ils ont décidé, mardi, de ne plus rester les bras croisés. Mais de prévenir le gouvernement que tant que les demandes des travailleurs du bassin minier ne sont pas satisfaites, ils vont passer à une nouvelle phase de protestation. La grève générale du 5 avril ne serait donc qu’un début. Si le gouvernement ne se décide pas, ne respecte pas les accords et ne tient pas ses promesses, il pourrait y avoir des suites.

Depuis l’annonce de cette décision, on parle dans les coulisses du Premier ministère d’une éventuelle rencontre entre Hamadi Jebali, chef du gouvernement, et Houcine Abbassi, président de la centrale ouvrière. La grève de Redeyef serait, on s’en doute, l’un des sujets de discussion.  kapitalis

 

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Les femmes de Redeyef luttent pour leur dignité

 

Dans le bassin minier de Gafsa, les femmes aussi manifestent et luttent. Elles ont fondé une association pour que soient reconnus  comme martyrs de la Révolution ceux qui sont morts avant Mohammed Bouazizi, notamment au cours de la révolte de 2008, qu’elles considèrent comme la vraie révolution tunisienne. Focus sur ce combat politique mené de front, à Redeyef, par 9 femmes debout.

La mère d'un martyr de la révolution du bassin minier dans une manifestation en 2010.

« La vraie révolution a commencé ici, en 2008, et pas le 14 janvier 2011. Les vrais problèmes sont sociaux et économiques. Les vrais objectifs de la Révolution n’ont pas abouti, nous n’avons eu ni la dignité ni la démocratie ni la liberté. Et ce ne sont pas ces partis politiques au pouvoir – qui ne font que se battre entre eux – qui règleront le problème. » Les neuf femmes de l’association « La Mère des martyrs » défendent la continuité entre les révoltes de 2008 et le soulèvement contre Ben Ali, fin 2010 début 2011. Une continuité contestée par le parti au pouvoir, Ennahdha, pour qui la Révolution commence le 17 décembre 2010 (avec le suicide de Bouazizi) et s’arrête le 14 Janvier 2011 (avec la fuite du dictateur).

L'artiste Zahra, venue exposer ses oeuvres pour soutenir les femmes de l'association.

Meryem fait partie de l’association des femmes de Redeyef depuis la première heure. Cette association est une exception dans le bassin minier de Gafsa. Même si le sourire de Meryem est éclatant et sa voix douce, sous son hijab elle se montre très ferme concernant le combat qu’elle mène avec ses camarades : « Nous nous battons pour que les jeunes qui sont morts depuis le soulèvement de 2008, dans le bassin minier, soient enfin reconnus comme des martyrs de la Révolution », explique-t-elle posément. Et, pour l’instant, c’est une fin de non-recevoir qu’elles ont reçue de la part du gouvernement.

« Je suis fière d’être une femme de Redeyef ! »

« En Tunisie, les femmes n’osent plus tellement sortir, à cause des pressions exercées par Ennahdha. Ici dans le bassin, ce n’est pas le cas. Les femmes ont fait des choses que les autres n’ont pas faites. Je suis fière d’être une femme de Redeyef ! » Il est vrai que ces femmes ont très tôt mené des combats par elles-mêmes, contrairement aux autres villes de la réfion, où elles sont peu présentes sur le plan politique. « Quand les policiers ont arrêté nos frères, nos maris et nos fils, des femmes de tous les âges sont sorties dans la rue pendant trois jours, les 8, 9 et 10 avril 2008. A Redeyef, elles ont fait leur révolution, et les hommes ont été libérés ce jour-là », raconte Meriem. Régulièrement elles participent aux sit-in, font la grève de la faim avec les hommes, manifestent avec eux. Désormais, elles ont leurs propres comptes Facebook et se réunissent dans leur local personnel, pour parler de leurs futures actions politiques.

«Si vous êtes mort avant Bouazizi ou après le départ de Ben Ali, vous n’êtes pas un martyr !»

« Notre première revendication, ce sont les jeunes qui ont donné leur sang et ne sont pas reconnus comme des martyrs », explique Meriem. Les martyrs officiels ont été tués entre le 17 décembre et le 14 Janvier. « Avant ou après, vous n’êtes pas un martyr, vous n’êtes rien ! », confirme une autre femme de l’association avec colère.

Soumaya, membre active de l’association.

Ce sont pourtant trois jeunes hommes qui sont morts dans le bassin minier. «Au mois de janvier, la CPG (Compagnie générale des Phosphates de Gafsa)a publié les résultats du concours de recrutement, qui étaient truqués. Les jeunes sont descendus dans la rue, parce qu’ils voulaient refaire le concours». Ils ont clamé haut et fort leur droit au travail dans cette compagnie, seul employeur de la région.

« La CPG marche avec un système bureaucratique corrompu, les fils de cadres ou de syndicalistes avaient des places réservées. Ils les ont parfois revendus à des gens qui n’habitaient même pas le bassin minier, alors que chez nos jeunes il y a un taux de chômage de 50%. » Jusqu’en juin, les manifs des jeunes chômeurs sont violemment réprimées, des familles brutalisées, des biens privés saccagés. Ceux qui sont arrêtés sont torturés. Mais la police ne tire pas sur la foule.

13 000 policiers pour 26 000 habitants

Meryem, présidente de l’association.

Le 6 juin 2008, l’une d’entre elles tourne mal. Un jeune homme, Hafnaoui Maghzaoui, est abattu par un policier « sur les ordres du maire de la ville Rabeh Jabdelli, nous avons toutes les preuves ! » confirment en chœur les femmes de l’association. A partir là, la situation se durcit à Redeyef, et deux autres jeunes hommes perdront la vie dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Dans cette ville de 26 000 habitants, l’Etat déploie 13 000 policiers dès le mois de janvier, alors que « la situation était plutôt calme, comparée à d’autres dans le bassin minier, où il y eu des destructions du matériel de la mine et des pillages. A Redeyef, les jeunes n’ont rien cassé, ils étaient bien encadrés par le syndicat. » confirme Adnen Haji, leader syndical historique du conflit et très respecté par les femmes de l’association, qui l’appellent « M. Haji ».

Est-ce pour l’argent que ces femmes se battent ? La question est légitime, puisque les familles des hommes tombés sous les balles des snipers de Ben Ali ont touché jusqu’à 40 000 Dt. A cette question, Meryem sourit de lassitude. « Les mères des martyrs ne veulent pas de l’argent, et pourtant les gens sont pauvres ici. C’est une question symbolique. Nous voulons que chacun sache que les mères des martyrs ont versé le sang pour une révolution qui n’est pas finie. » .    Violeete Voldoire medinapart

 

 

 

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 17:51

J'irai avec mon père déguster un plat chez la mère de Jacob !


Merci à tous ceux qui nous ont écrit s’inquiétant de l'état de santé de mon père, Noureddine Bourougaa Mnasri, l'administrateur de ce blog. Il se porte bien et garde toujours confiance dans l'intelligence citoyenne des tunisiens et des tunisiennes. Les salafistes et les marchands du miracle religieux pourront bien attendre leur éternité pour réaliser leurs objectifs de haine et d’obscurantisme… La Tunisie n’est pas la fille des ténèbres et de la mort, elle est l’étoile de toutes les lumières.


Je joins ma voix à celle de mon père pour demander pardon à tous nos frères juifs tunisiens qui passent, comme c’est le cas d’une majorité de tunisiens, par une période difficile et parfois même inquiétante…

Kalil Mnasri


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Jacob Lellouche, tunisien, arabo-andalou et juif

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Jacob Lellouche dans son restaurant à la Goulette (Thierry Brésillon)

Jacob Lellouche, la silhouette massive et la moustache rieuse, accueille dans une ancienne maison d’été de la Goulette où, depuis 1996, il tient ce qu’il revendique fièrement comme « le seul restaurant juif casher du monde arabe (en dehors du Maroc) ». Une rencontre rafraichissante dans cette Tunisie post-dictature où l’humeur est, il faut bien le dire, plus à l’anxiété qu’à l’euphorie.

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Le restaurant Chez Mamie Lily (Thierry Brésillon)

« Chez Mamie Lily » est une institution dans ce quartier qui comptait autrefois quatorze synagogues pour une mosquée et une église, et où il ne reste aujourd’hui qu’une synagogue pour la douzaine de Juifs (en plus des résidents de la maison de retraite) qui vivent encore dans ce faubourg mythique de la banlieue nord de Tunis.

Mamie Lily n’est pas une figure de style, c’est la mère de Jacob Lellouche, qui passe toujours la matinée derrière les fourneaux. Mais l’idée de ce restaurant, c’est lui.

Cette note ne vise pas à alimenter la rubrique gastronomique et Chez Mamie Lily est plus qu’un restaurant. C’est un projet de vie et une démarche culturelle.

Décrispation identitaire

En 1996, Jacob Lellouche rentre de son exil parisien, pour y créer ce restaurant, dans une démarche moins économique qu’intellectuelle :

« Les circonstances m’ont amené à reprendre un restaurant espagnol à Paris. A travers l’Espagne, j’ai pris conscience de mon identité arabo-andalouse. La Méditerranée a été traversée d’un va-et-vient permanent entre les deux rives, et les Juifs se sont déplacés de d’Afrique du Nord vers l’Andalouse. Avec la Reconquista, à la fin du XVème siècle, certains sont revenus. D’autres ont été récupérés par l’Empire ottoman et installés à Salonique. »

« Identité arabo-andalouse », c’est plus qu’une nuance et en ces temps de crispation identitaire, revendiquer une identité hybride et nomade est un acte éminemment politique :

« Le judaïsme a été le support de cette circulation d’une culture à l’autre. La cuisine juive c’est d’abord une cuisine méditerranéenne qui s’est enrichie au fil de cette histoire des influences espagnole, turque, libyenne… »

Ce n’est pas menu qu’on vous remet chez Mamie Lily, mais un véritable manifeste de la décrispation identitaire et de l’ouverture culturelle.

Rendre leur Histoire aux Tunisiens

Le discours va évidemment à rebours de la réaffirmation quasi-incantatoire de l’identité arabo-musulman dont la société politique tunisienne est saisie, notamment depuis la Révolution.

« La Tunisie a été un carrefour, elle a donné trois papes à la chrétienté [dont Saint Gélase 1er au Vème siècle, ndr], une lignée d’empereurs à Rome… Quand on a eu cette importance là dans l’Histoire, il faut être conscient de son passé.

On veut réduire l’identité de la Tunisie à l’arabité et à l’islam. Il ne faut pas s’arrêter sur une seule page de l’album de famille, mais les regarder toutes et considérer l’évolution, plutôt qu’un moment figé. Notre identité est composite, berbère, phénicienne, grecque, turque, arabe… »

Cette tension entre la vision méditerranéenne et la vision arabo-islamique et orientale de l’Histoire et de l’identité tunisiennes n’est pas nouvelle, comme le note l’historien Driss Abassi :

« Ces deux identités peuvent être revendiquées simultanément, comme ce fut le cas dans les années 1960. Elles peuvent être valorisées hiérarchiquement, l’une des dimensions finissant par être marginalisées au détriment de l’autre, tel que ce fut le cas après les tournant des années 1970 ». (1)

C’est dire la portée de la table de Jacob Lellouche.

« Avec la Révolution, les Tunisiens ont réalisé qu’on les avait volés matériellement. Mais depuis des siècles on leur vole leur Histoire. Cela dit, il sera plus facile de la leur rendre, que de récupérer les avoirs des Trabelsi cachés dans les banques suisses ! C’est à nous la société civile de faire ce travail. »

Avec la démocratisation de l’après 14 janvier, il a pu mettre cette idée en pratique et créer l’association Dar el’Dhekra.

« Une démarche à la fois émotionnelle et scientifique. »

Mais l’objectif n’est pas de cultiver la nostalgie d’un monde englouti par l’exil des Juifs tunisiens. Cette mémoire s’adresse, au-delà des frontières communautaires, à l’actualité de la société tunisienne dans son ensemble.

Pas le Juif de service

C’est dans ce même esprit que Jacob Lellouche a été candidat comme tête de liste lors de l’élection de la Constituante en octobre dernier.

« Il n’était pas question pour moi d’être le Juif de service, simplement destiné à donner l’image d’une Tunisie tolérante. Je voulais démontrer qu’on pouvait être un citoyen et un candidat non-musulman en Tunisie. L’objectif n’était pas d’être élu, mais de provoquer la réflexion. »

Il n’a pas été élu, mais sa liste a tout de même récolté huit cents à la Goulette. Il se consacre essentiellement à son association, Dar el’Dhekra.

Elle a déjà à son actif, une exposition de photos anciennes illustrant l’ancienneté de la présence juive en Tunisie, du 9 au 24 mars. Un petit recueil des paroles de quelques unes des figures de la communauté juive tunisienne. Un musée virtuel sur internet préfigurant un véritable centre culturel.

A long terme, l’objectif est de faire inscrire l’Histoire de la présence juive en Tunisie dans les manuels scolaires, que beaucoup de Tunisiens associent au début de la colonisation, en 1881, alors qu’elle remonte à plus de trois mille ans.

Appels au meurtre

La persistance d’une petite communauté juive en Tunisie (1500 personnes), essentiellement concentrée à Djerba, ne pose aucun problème majorité des Tunisiens, c’est un même un motif de fierté.

Mais la radicalisation du discours religieux et l’importation des passions du conflit israélo-palestinien ont suscité des manifestations d’antisémitisme, marginales, et des appels au meurtre des juifs. Comme lors de l’accueil, début janvier, du leader du Hamas à Tunis, Ismaïl Haniye, lui même surpris par la virulence du propos.

Lors de la manifestation de dimanche 25 mars, un prédicateur à cru bon de renouveler cet appel au meurtre. Cette fois Jacob Lellouche a estimé de nécessaire de réagir, en tant que citoyen. Non en tant que juif. Pas question de se laisser enfermer dans l’enclos identitaire.

Le 9 mars dernier, Jacob Lellouche et l’historienne Sonia Fellous, au nom de l’association Dar el Dhekra, ont été reçu au Palais de Carthage par le Président de la République, Moncef Marzouki.

Installés à l’une des tables du restaurant, trois couples, dont une femme voilée. Certains boivent de la bière, on parle de culture et de politique en dégustant la cuisine juive de Mamie Lily.

Dans un dernier clin d’oeil, Jacob Lellouche murmure :

« Tu vois, c’est ça la Tunisie. »

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A l’entrée de la salle du restaurant, une mezouza. (Thierry Brésillon)

(1) Quand la Tunisie s’invente, entre Orient et Occident, des imaginaires politiques. Driss Abassi, Autrement, 2009.rue89


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La violence avant et après la Révolution


Elle s’exerçait contre les «traîtres à la Nation», aujourd’hui elle s’exerce contre «les mécréants»


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La violence est un mot qui est appréhendé comme étant synonyme de la force physique ou psychique dans le but de contraindre ou de dominer en causant des dommages ou même la mort.

 

Pourtant certains parlent de violence légitime, avec l’usage d’une force mesurée par opposition à la violence sauvage par la force déréglée aux conséquences néfastes, ne pouvant que porter atteinte à autrui. Max Weber parle de la violence légitime revendiquée par l’Etat pour combattre la violence sauvage,celle des hors-la-loi par exemple.

 

Il y a donc plusieurs formes de violence, selon le but escompté et le contexte dans lequel elle est employée. C’est ce qui est désigné par le sociologue français Pierre Bourdieu par « Violence symbolique » qui commence par l’usage de la violence verbale pour prendre d’autres formes, matérielles et morales selon le contexte et la conjoncture dans telle ou telle société.

 

C’est autour de ce thème qu’un débat a été organisé par le Réseau Tunisien des Droits, des Libertés et de la Dignité, et auquel ont pris part plusieurs représentants des partis politiques, ceux des médias écrits et audiovisuels, ainsi que des juristes et des universitaires.

Il est capital que le fondement des nouvelles institutions de la Tunisie postrévolutionnaire soit dénué de tout esprit de violence ou d’exclusion.

 

Certes c’est par la violence qu’on est parvenu à déboulonner un régime dictatorial qui a sévi durant 23 ans. Mais c’était la conséquence logique de la violence politique qui a été exercée par le dictateur et ses hommes.

En effet, il est admis en sociologie politique et selon les règles générales des droits de l’homme que l’usage de la violence dans ce cas est une sorte de légitime défense, lorsque d’autres solutions ne sont plus possibles. Depuis le 27 décembre 2010, la réponse à la tyrannie ne s’est pas fait attendre, pour aboutir aux évènements du 14 janvier où la violence a atteint son paroxysme : une réponse à la violence par la violence, par état de nécessité.

 

A l’issue de la Révolution, la violence a continué pour prendre une autre tournure, car elle est utilisée depuis, pour d’autres fins.

 

Fethi Triki, universitaire et philosophe, a estimé que la violence est un phénomène naturel qui est la conséquence de cet instinct de survie, qui se transforme par celui de domination. Dans une société où les droits de l’Homme sont respectés et où la paix publique est instaurée, l’usage de la violence n’a plus de raison d’être.

 

Hamma Hammami a expliqué que la violence qui a aidé à la libération du pays du joug de la dictature, a continué après la Révolution, pour d’autres fins.

C’est une violence nécessitée par une contre-révolution, où sont impliquées des tribus et même des personnes qui ont commencé à s’affronter, pour leurs opinions ou pour leurs appartenances politiques ou ethniques.

 

Il y a eu de ce fait une violence dont la cause essentielle est la différence dans la conception des préceptes de l’Islam. Certains se sont érigés en prédicateurs pour attiser le feu de la discorde, traitant tous ceux qui n’adhèrent pas à leurs idées de mécréants. Ce qui constitue une atteinte à la liberté d’opinion et aux droits de l’Homme en général. Sous le régime de Ben Ali la violence exercée par la police politique était légitimée par la « trahison à la Nation. »Après la Révolution, elle a été légitimée par la lutte contre les «Kafirs» (mécréants).

 

Dans les deux cas c’est une atteinte à la liberté. Celle-ci doit être consacrée dans la nouvelle constitution, afin de ne légitimer aucune violence quelle qu’elle soit.

Hamma Hammami a insisté sur la nécessité d’instaurer le principe de l’égalité entre tous les citoyens, dans la nouvelle constitution également.

 

Sans l’égalité entre les citoyens il n’y aura ni indépendance de la Justice ni démocratie.

Par ailleurs Hamma Hammami a évoqué le dossier des réformes politiques, afin de dédommager aussi bien les victimes torturées par la police politique, avant la Révolution, que les blessés et tous ceux qui sont tombés sous les balles de la police au cours des évènements du 14 janvier 2010.

Il a conclu que pour mettre fin à toute forme de violence, il faut une refonte totale de toutes les institutions de l’Etat sur une base démocratique.

 

Chokri Belaïd secrétaire général du Mouvement des Patriotes Démocrates, a quant à lui, affirmé que la violence est due à la mésentente entre les différentes tendances dans une société donnée.

Il a fait remarquer que la pire des violences est celle pratiquée au nom de la religion. Cela aboutit toujours à la discorde causant des troubles de toutes sortes.

 

Mais en réalité, la cause fondamentale est politique


Le danger vient du fait que chaque tendance religieuse veut s’imposer pour tenir les rênes du pouvoir. Il faut une concertation entre toutes les tendances de la société, afin que règnent la démocratie et la paix entre tous.

 

Abdelwahab El Héni, du parti El Majd, a évoqué les évènements du tramway en 1911, où il y a eu plusieurs morts parmi les Tunisiens alors que les exactions étaient perpétrées quotidiennement par les autorités coloniales, pour démontrer que les Tunisiens ont toujours été solidaires, pour dénoncer et combattre toutes les formes d’injustice et d’exaction.

 

Il ne faut pas qu’après la Révolution, cette solidarité perde de sa vigueur. Les affrontements au nom de la religion n’ont plus leur raison d’être. La violence doit céder la place au dialogue et à la concertation pour mieux parvenir à assurer les objectifs de la Révolution.

 

Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, qui a assisté au colloque , a quitté la salle, pour des raisons de santé, en se faisant remplacer par M.Nouri, membre du parti, lequel a globalement adhéré à la thèse de la majorité des participants, à savoir que la violence n’a pas de place dans une société où liberté démocratie et droits de l’Homme sont garantis.

 

En fait, c’est sur ces trois éléments que sont fondés les objectifs de la Révolution et ils doivent pour cette raison être consacrés par la nouvelle Constitution.      Ahmed NEMLAGHI; letemps

 

 

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Gilbert Naccache porte plainte contre les salafistes auteurs d’appels au meurtre de Juifs


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Le militant de gauche annonce sur sa page facebook qu’il va porter plainte contre ceux qui ont appelé, dimanche dernier, au meurtre des Juifs, et a chargé Me Bochra Bel Haj Hmida de le représenter dans cette affaire. Voici le texte de son post.


Je me décide, pour la première fois de ma vie à porter plainte devant la justice tunisienne contre les individus qui, sur l’avenue Bourguiba, ont appelé, ce dimanche 25 mars, à l’assassinat des Juifs.

J’ai déjà été l’objet d’une agression raciste en 2000, mais je n’avais pas voulu porter l’affaire devant les tribunaux, estimant qu’il s’agissait de jeunes inconscients trompés par une propagande venue de l’étranger. Rien de semblable aujourd’hui : il s’agit d’un mouvement politique qui fait de l’antisémitisme et de l’appel au meurtre des Juifs un de ses modes de propagande habituels. Il s’était déjà pareillement illustré, voilà plus de deux mois à l’aéroport de Tunis-Carthage, et le gouvernement n’a rien fait pour prendre les mesures légales appropriées.

Aujourd’hui encore, une semaine après les faits, on ne voit toujours pas de suite pénale à ces agissements, non seulement inadmissibles, mais tout simplement illégaux : qu’un gouvernement puisse tolérer des appels à la haine raciale et au meurtre sans réagir vigoureusement dépasse l’entendement. On le voit certes menacer, mais nul doute qu’un journaliste qui publie une photo jugée indécente se retrouve en prison dans les 24 heures, alors que ces excités…

Je porte plainte contre ceux qui ont proféré de telles énormités, d’abord parce que le pouvoir exécutif tardant à faire respecter la loi, j’espère que la justice, encore une fois saisie de l’affaire, montrera que les lois doivent être appliquées et que ces jeunes manipulés, qui n’ont de courage qu’en nombre et à condition d’être assurés de l’impunité, sauront qu’on ne peut pas dire n’importe quoi, sauront que certains appels conduisent en prison.

Je porte plainte en tant que Tunisien solidaire de tous ses compatriotes injustement attaqués, et parce que je ne veux pas que soit sali le passé de mon pays, un passé de civilisation millénaire, fait surtout de vivre ensemble et de tolérance.

Je porte plainte en tant que Juif tunisien solidaire en cela de tous les Juifs, et aussi de tous les Tunisien(ne)s non juifs(ves) qui se sentent trahis par de tels comportements, parce que je suis également menacé et que je n’ai à prouver devant personne mon droit de vivre sur cette terre qui est aussi la mienne.

Je porte plainte au nom de la révolution de la dignité qui a frappé le monde entier par son caractère pacifique et ouvert, et qui est menacée par ces mêmes irresponsables qui ont déclaré blasphématoires ces demandes de liberté et de démocratie.

Je porte plainte parce que ces appels au meurtre, qui n’ont rien à voir avec le sentiment des Tunisiens, sont un des moyens par lequel veut se réintroduire la contre-révolution, sous le prétexte de ramener un ordre que l’actuel gouvernement ne peut faire respecter et que, en mettant la justice en demeure de faire son travail, je contribue à désamorcer cette menace.

Je porte plainte, enfin, parce que les salafistes auteurs de ces appels au meurtre sont les ennemis déclarés des femmes, des artistes, des créateurs, des penseurs, de ceux qui sont les piliers de l’âme du peuple.

Pour toutes ces raisons, et pour celles que chacun pourra trouver au fond de lui-même, en me solidarisant des actions judiciaires déjà engagées, j’appelle toutes et tous à nous accompagner dans ce refus de ces pratiques odieuses, dans l’exigence de les voir rapidement disparaître.

Pour ce qui me concerne, j’ai chargé Maître Bochra Bel Haj Hmida, dont l'engagement antiraciste ne s'est jamais démenti, de me représenter dans cette affaire. facebook.com/admin.naccachekapitalis

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