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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 05:52

 

Le jugement 


 

 

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Place Tahrir reprend les chemins de la Révolution

وصل إلى ميدان التحرير مساء السبت ٢ يونيو ٢٠١٢، المرشح السابق لانتخابات رئاسة الجمهورية حمدين صباحىي
Arrivée sur Place Tahrir du candidat défait à la présidentielle, Hamdin Sabahi

 

 

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Moubarak échappe à la peine capitale, des milliers d'Egyptiens manifestent

 

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak saura samedi s'il est reconnu coupable par la justice de la mort de plus de 800 manifestants pendant le soulèvement populaire qui l'a renversé l'an dernier.
Credit : /AFP

Le président égyptien déchu Hosni Moubarak a été condamné samedi à la prison à vie pour la mort de manifestants durant la révolte qui l'a renversé en 2011, mais six ex-hauts responsables de la sécurité ont été acquittés, poussant des milliers d'Egyptiens en colère dans la rue.

Un avocat de M. Moubarak, 84 ans, a aussitôt annoncé à l'AFP que son client allait faireappel. Peu après, l'ancien président, jusque-là placé en détention préventive dans un hôpital militaire près du Caire, a été transféré dans la prison de Tora, au sud de la capitale.

Le Parquet avait requis la peine capitale contre M. Moubarak, son ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et les six ex-hauts responsables du ministère de l'Intérieur pour leur responsabilité dans la mort de près de 850 manifestants lors de la révolte populaire de janvier/février 2011.

Mais le président du tribunal, Ahmed Rifaat, a condamné MM. Moubarak et Adli à la réclusion à perpétuité et acquitté les six autres.

Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, qui comparaissaient également, n'ont pas été condamnés, les faits de corruption qui leur étaient reprochés étant prescrits.

De brefs heurts ont éclaté après la lecture des verdicts devant le tribunal, faisant 24 blessés légers, mais aussi à l'intérieur de la salle d'audience.

Dans la soirée, près de 20.000 personnes se sont rassemblées place Tahrir, dans le centre du Caire, pour exprimer leur colère selon un photographe de l'AFP. "Soit nous obtenons justice pour nos martyrs, soit nous mourrons comme eux", scandait la foule.

Dans la grande ville d'Alexandrie (nord), de 4.000 à 5.000 personnes ont manifesté, tandis qu'à Ismaïliya, sur le canal de Suez, quelque 1.500 personnes s'étaient rassemblées selon des correspondants de l'AFP sur place. Des manifestations ont aussi eu lieu à Suez, à l'est du Caire, et à Port-Saïd (nord-est) d'après des témoins.

Certains jugent le verdict trop clément et réclament la pendaison de M. Moubarak, tandis que d'autres craignent que l'acquittement des six anciens responsables de la sécurité ne soit synonyme d'impunité pour la police, largement honnie en Egypte et accusée de violations systématiques des droits de l'Homme.

Premier des dirigeants emportés par le "Printemps arabe" à comparaître en personne devant le juge, M. Moubarak était jugé depuis le 3 août 2011.

Les Frères musulmans, première force politique d'Egypte, ont appelé à descendre en masse dans la rue. Leur candidat à la présidentielle, Mohammed Morsi, a brièvement rejoint les manifestants place Tahrir après avoir qualifié sur Twitter le verdict de "farce" et jugé qu'il fallait un nouveau procès.

Lors d'une conférence de presse, il a plus tard appelé les Egyptiens à poursuivre leur "révolution" en estimant que les protestataires devaient exiger une élection libre et le transfert du pouvoir par l'armée.

M. Morsi affrontera au second tour de la présidentielle les 16 et 17 juin le dernier Premier ministre de M. Moubarak, Ahmad Chafiq.

 

"Si les chefs de la police sont innocents, alors qui a tué les manifestants?", a dit à l'AFP un haut responsable des Frères, Mahmoud Ghozlan.

M. Chafiq a de son côté affirmé que les décisions de justice "doivent être acceptées", y compris l'acquittement des six hauts responsables de la sécurité.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a quant à elle refusé de commenter le verdict, estimant que l'affaire ne concernait que les Egyptiens.

Comme pour toutes les audiences de son procès, M. Moubarak a comparu couché sur une civière en raison de son état de santé, qui a fait l'objet de nombreuses spéculations. Ses opposants l'accusent de jouer la comédie pour susciter la compassion.

Le regard cette fois caché par des lunettes de soleil, il est resté de marbre tout au long de l'audience.

Mais une fois arrivé à la prison de Tora, il a refusé en pleurant de quitter l'hélicoptère qui le transportait avant de finalement céder, selon une source de sécurité. D'après l'agence officielle Mena, il a aussi "souffert d'un problème de santé surprise".

Pendant l'audience, ses fils Alaa et Gamal, vêtus de la tenue blanche des prévenus, avaient l'air grave et les yeux cernés. Ils ont eu les larmes aux yeux après la lecture des verdicts.

Un autre procès les concernant doit s'ouvrir prochainement pour une affaire de corruption boursière, et ils resteront en détention en attendant, a indiqué le Parquet.

Yasser Bahr, l'un des avocats de M. Moubarak, a annoncé à l'AFP qu'il ferait appel: "Ce verdict est plein de failles juridiques. Nous allons gagner (en appel) à un million pour cent".

L'avocat et militant des droits de l'Homme Hossam Bahgat a de son côté estimé que "le verdict soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses".

"Les Egyptiens se sentent vengés de voir Moubarak et son ministre de l'Intérieur condamnés à la prison à vie, mais (...) la cour semble ne pas avoir trouvé de preuves que les meurtres aient été commis par des policiers. Il semble que la cour ait condamné Moubarak et Adli pour avoir échoué à empêcher les meurtres", a-t-il ajouté.

Pour leur part, Amnesty International et Human Rights Watch ont estimé que l'acquittement de six ex-hauts responsables pourrait encourager une culture d'impunité dans la police.

Le juge Rifaat a dit avoir pris sa décision "la conscience tranquille". Il a eu a des mots très durs pour la situation de l'Egypte sous Hosni Moubarak, dénonçant la pauvreté de ceux qui vivaient dans "la pourriture des bidonvilles" et "ont bu l'eau des mares".

Il a également rendu hommage aux manifestants qui "se dirigeaient vers la place Tahrir pacifiques, demandant seulement justice, liberté, démocratie".  lyonne.fr

 

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«العفو الدولية»: محاكمة مبارك فشلت في تقديم العدالة الكاملة

الرئيس المخلوع، حسني مبارك، يستمع للمستشار أحمد رفعت، رئيس هيئة المحكمة، خلال جلسة النطق بالحكم في الاتهامات الموجهة لـه ونجليه، وزير الداخلية الأسبق، حبيب العادلي، وستة من كبار مساعديه، أكاديمية الشرطة، القاهرة، 2 يونيو 2012. كانت محكمة جنايات القاهرة قد قضت بالسجن المؤبد لمبارك وحبيب العادلي، وإلزامهما بالمصاريف الجنائية، والبراءة لبقية المتهمين.

 

 

قالت منظمة العفو الدولية، السبت، إن الحكم الذي صدر ضد الرئيس السابق حسني مبارك، ووزير داخليته، حبيب العادلي، يعد خطوة مهمة، نحو مكافحة سياسة الإفلات من العقاب التي طال أمدها في مصر، لكن تبرئة جميع المتهمين الآخرين، بما فيهم مساعدي «العادلي» هو عدالة غير كاملة.

وأضاف المنظمة في تقرير أصدرته بهذه المناسبة، أن المحاكمة والحكم الذي صدر لم يرض أسر الذين قتلوا، وكذلك الذين أصيبوا في الثورة، وتركهم في الظلام يتساءلون عن الحقيقة الكاملة لما حدث لأحبائهم، لذا فإنها فشلت في تحقيق العدالة الكاملة.

وأشار آن هاريسون، نائب مدير المنظمة لمنطقة الشرق الأوسط وشمال أفريقيا، على أنه «يجب على السلطات المصرية إنشاء لجنة مستقلة ومحايدة للتحقيق، لملء الفراغ الذي ترك الباب مفتوحًا للمحكمة، والتي برئت من خلاله 6 من كبار مساعدي «العادلي»، من بينهم الرئيس السابق لجهاز أمن الدولة المنحل.

وتابع قائلا:  إن «الادعاء قال في مرافعته إنه حصل على القليل جدًا من التعاون من المخابرات العامة، ومن وزارة الداخلية، أثناء جمع الأدلة، لإدانة المتهمين، وأنهم تعرضوا للضرب من الشرطة والترهيب، في أوقات أخرى، بإضافة إلى اشتباكات مع مؤيدي مبارك».

وعلق «هاريسون»، «إننا نأسف لعدم وجود تعاون من قبل السلطات المختصة مع الادعاء، والذي أدى إلى ضياع الفرصة لإثبات الحقيقة كاملة حول ما حدث خلال الـ18 يومًا من أيام الثورة، ولديه انعكاسات على الحكم، لكن الأهم من ذلك يقوض سيادة القانون، ويمنع أسر الضحايا والمصابين من معرفة كل الحقائق بقدر ما تكون معنية به».

واستطرد قائلا: «إن الحكم يثبت تعزيز سيادة القانون، لإرسال إشارة قوية بأن انتهاكات حقوق الإنسان لن يتم التسامح معها في المستقبل، وأنه لا أحد فوق القانون»، مشيرًا إلى أنه «خلال الـ30 عامًا الماضية كانت سياسة الإفلات من العقاب علامة بارزة، لا سيما من قبل ضباط جهاز أمن الدولة المنحل».

وأكد التقرير أن «مثل هذه المحاكمات ستكون فرصة للمصابين وعائلات القتلى، ليس فقط للحصول على العدالة، ولكن أيضًا لمعرفة الحقيقة حول ما حدث، وينبغي أن يتم التأكيد على حصول الضحايا على تعويضات كاملة وفعالة، بما في ذلك إعادة التأهيل، عن الانتهاكات التي تعرضوا لها».

وشدد «هاريسون» على أنه «يجب اغتنام أحكام اليوم باعتبارها فرصة للبدء في إصلاحات دستورية وقانونية، بهدف إنهاء الثقافة الراسخة بالإفلات من العقاب في انتهاكات حقوق الإنسان»،

وأضاف أنه «حتى يتم إدخال هذه الإصلاحات، فإن ضباط الأمن وغيرهم سيظلوا يرون أن لديهم القدرة في الإفلات من العقاب عن الانتهاكات والتجاوزات التي يرتكبونها»

          almasryalyoum

 

 

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جمال مبارك.. «فرحة حزينة» بسبب براءته وسجن والده

صورة مأخوذة من التلفزيون المصري توضح جمال مبارك، نجل الرئيس السابق حسني مبارك، داخل قفص الاتهام خلال جلسة المحاكمة، محكمة جنايات شمال القاهرة، أكاديمية الشرطة، القاهرة الجديدة، 15 أغسطس 2011. تستأنف محكمة جنايات شمال القاهرة برئاسة المستشار أحمد رفعت وقائع الجلسة الثانية لمحاكمة الرئيس السابق حسنى مبارك، ونجليه علاء وجمال، ورجل الأعمال المحبوس فى إسبانيا حسين سالم، المتهم فيها مبارك بقتل المتظاهرين، وباقى المتهمين بالفساد المالى والتربح.   

كان جمال مبارك أكثر المتهمين توتراً طوال الجلسة، لدرجة أنه لم يقف فى مكان واحد، وظل يتحرك فى القفص، ورفض الحديث إلى أحد، ولم يرد على سؤال وجهه له شقيقه علاء قبل بدء الجلسة، وبدا «جمال» فى مظهر غير مهندم على عكس الجلسات الماضية، حيث كان غير مصفف الشعر، ولم يقترب من أبيه مطلقاً طوال الجلسة، حتى عندما حكم على أبيه بالسجن المؤبد، وقف ينتظر مصيره، وبعد أن سمع حكم انقضاء الدعوى بالنسبة له وهو ما يعنى البراءة، تغيرت معالم وجهه قليلاً وسند بيديه على قفص الاتهام، إلا أنه عاد وأبدى غضبه بسبب حكم أبيه.

هدأ «جمال» بعد حكم البراءة وزال القلق من داخله، وبعدها تذكر أن والده حصل على حكم بالسجن المؤبد، فعاد إلى الخلف ليطمئن عليه فوقف إلى جوار سريره دون أن يحدثه بأى كلمة، وعقب خروجهم من القفص وضع «جمال» يده على كتف «علاء»، إلا أن الأخير أزاحها عنه، معتبراً أنه لا فرحة ووالدهما محكوم عليه بالسجن المؤبد، وعندما علم «جمال» بقرار نقل أبيه إلى السجن ارتفع صوته دون أن يوجه حديثه إلى أحد قائلاً: «كيف ينقلون مريض إلى السجن وهو غير مجهز»، وطلب من الطبيب الخاص الدكتور ياسر عبدالقادر، أن يتدخل لإبقاء والده فى المركز الطبى العالمى، إلا أن الطبيب أبلغه بأنه لا يمكنه فعل شىء، وطلب «جمال» أن يبقى إلى جوار أبيه بعد انتهاء الجلسة، إلا أن الأمن رفض وقال له: «الرئيس سيحضر إليكم فى السجن ويمكنكم الاطمئنان عليه هناك». واستفسر «جمال» عن موقفه القانونى بعد براءته، فقال له أحد الضباط إنه سيظل محبوساً بسبب إحالته للمحاكمة فى قضية الاستحواذ على البنك الوطنى.

almasryalyoum

 

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Remarques sur le jugement de Housni Moubarak 

 
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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 06:32

 

Plusieurs personnalités éminentes de l’armée égyptienne et de l’administration Moubarak vont témoigner au procès du dictateur déchu qui se tient au Caire.

C’est ainsi que le chef du conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hussein Tantawi, a été convoqué pour témoigner à huit clos dimanche au procès de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak.

 

Huis clos pour la "sécurité nationale"

Le juge Ahmed Refaat qui dirige le procès va également appeler à la barre lundi le numéro deux de l’armée égyptienne, le chef d’État-Major Sami Anan. Mardi, ce sera au tour d’un autre homme-clé du régime de Moubarak de venir témoigner : le général Omar Souleimane, ancien chef des services secrets et vice-président de Hosni Moubarak. Il sera suivi les jours suivants de l’actuel ministre de l’Intérieur, Mansour el-Issaoui, et de son prédécesseur, Mahmoud Wagdi. Le juge Refaat a expliqué que le huit clos décrété pour la semaine à venir avait été décidé pour des raisons liées à la « sécurité nationale. »

Ces auditions font suite à une demande des avocats des familles de victimes de la répression de la révolution du 25 janvier. Mais la comparution du maréchal Tantawi avait également été réclamée par le défenseur de Moubarak, maître Farid el Dib, et un responsable militaire a fait savoir qu’il serait prêt à répondre à une telle convocation. Et le maréchal aurait beaucoup à dire : celui qui dirige de fait la transition politique de l’Égypte a été le ministre de la Défense de Moubarak pendant 20 ans.

 

 

"Faux-témoignage"

L'ancien président, 83 ans, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière en raison de son état de santé. Ses fils Alaa et Gamal ainsi que son ministre de l’Intérieur Habib el-Adli étaient également présent lors de cette quatrième audience, marquée par l’inculpation en pleine audience d’un officier de police, Mohamed Abdel-Hakim, accusé par le parquet d’avoir fait un « faux-témoignage », favorable de fait à Moubarak.

Le procureur a accusé l’officier de police d’avoir déclaré que les unités anti-émeute déployées au Caire en plein soulèvement populaire n’étaient équipées que de munitions à blanc et de grenades lacrymogènes, alors que durant l’enquête il avait aussi fait état de munitions de chasse mortelle.

Ses déclarations initiales étaient essentielles à la bonne marche du procès puisqu’elles avaient servi de base pour inculper Moubarak et son ministre de l’Intérieur de l’époque, Habib el-Adly, pour le meurtre des manifestants. Sans donner d’explication cependant, le juge Refaat a déclaré en fin d’audience que le policier était « innocenté » des accusations de faux témoignage.

Les avocats de la partie civile se sont émus de voir « les témoins à charge » présentés par le parquet, devenir de facto des « témoins à décharge.» Car les témoignages des autres officiers de police n’ont jusqu’à présent pas permis d’étayer les accusations selon lesquelles Moubarak et el-Adly seraient impliqués dans les ordres de faire feu.

 

 

Pressions sur les témoins ?

Essam el Batawi, l’avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur  a fait savoir à l’AFP que « leur témoignage confirme ce que les accusés ont dit, à savoir qu'ils n'ont pas donné l'instruction d'utiliser des balles contre les protestataires ».

Mais de leur côté les avocats des familles des victimes ont estimé que « les témoins avaient fait l'objet de pressions pour changer leur témoignage ».

 

 

Manifestation

A l'extérieur, une centaine de personnes a manifesté contre M. Moubarak, brandissant notamment des affiches à son effigie avec une corde autour du cou. Mais contrairement aux autres audiences, aucun incident notable n'a été signalé.

Des heurts ont toutefois opposé mardi soir la police à des supporters de football ayant brûlé des dizaines de voitures et scandé des slogans hostiles à l'ancien président dans un stade du Caire, faisant près de 80 blessés.

(Avec AFP)



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Égypte : des témoins de premier plan pour le procès Moubarak | Jeuneafrique.com - le premier site d'inormation et d'actualité sur l'Afrique 

 

 

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Témoignages contradictoires au procès de l'ancien président

Le procès d'Hosni Moubarak s'est poursuivi ce jeudi au Caire, pour une cinquième audience, au lendemain de la décision du président du tribunal d'appeler à la barre le chef du Conseil suprême des forces armées.

L'ancien président égyptien, renversé en février après trente ans au pouvoir, est accusé d'avoir incité les forces de l'ordre à tirer à balles réelles contre les manifestants. Le bilan officiel des journées révolutionnaires fait état de près de 850 morts.

L'audition d'officiers supérieurs, dont le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ex-ministre de la Défense qui dirige aujourd'hui le Conseil suprême des forces armées (CSFA), l'instance assurant l'intérim à la tête du pays, pourrait apporter des témoignages décisifs dans le procès.

Le juge Ahmed Refaat a cependant annoncé que ces témoins de haut rang seraient entendus à huis clos afin de préserver la sécurité nationale.

Tirs sur la foule

Jeudi, d'autres témoins se sont succédé à la barre. Parmi eux, un officier de police, Essam Hosni, qui a affirmé qu'un dispositif de sécurité avait été mis en place dès le début du soulèvement, le 25 janvier, afin d'empêcher les manifestants d'atteindre la place Tahrir, dans le centre du Caire. 

Selon lui, les forces de sécurité étaient armées au moment du soulèvement populaire, et ces armes ont été utilisées contre les manifestants. «La quantité d'armes disponibles dans le centre du Caire et devant tous les commissariats de police et les prisons confirme que les morts et les blessés sont liés à l'usage de ces armes», a t-il dit.

Selon les avocats de la défense, le témoin n'est absolument pas en position de pouvoir faire de telles déclarations, et se livre à des conclusions hâtives.

Les anciens dirigeants nient

Un autre témoin entendu jeudi, Hassan Abdel Hamid Farag, vice-ministre de l'Intérieur, a évoqué une réunion organisée au début du soulèvement en présence du ministre de l'Intérieur d'alors, Habib el Hadli, qui comparaît aux côtés de Moubarak.

«La décision prise lors de cette réunion était d'empêcher les manifestants de rallier Tahrir, en recourant si nécessaire à la force», a-t-il dit, ajoutant que Hadli avait précisé que la police devait faire usage de gaz lacrymogènes ou de canons à eau, mais pas d'armes à feu.

Un avocat de la défense lui demandant si la réunion avait abouti à une autorisation de recourir aux armes à feu, il a répondu: «Cela ne s'est pas produit».

Des policiers appelés à témoigner en début de semaine avaient eux aussi dit que ni Moubarak ni son ancien ministre de l'Intérieur n'avaient donné l'ordre de tirer.

 

source :  http://www.20minutes.fr/ledirect/783616/egypte-temoignages-contradictoires-proces-ancien-president

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 23:03
Affrontement entre pro et anti Moubarak

 
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Pas de mise en cause pour les tirs sur des manifestants
 
Une audience lundi du procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak s'est achevée dans la soirée sans que plusieurs témoins appelés à la barre aient pu étayer les accusations contre lui concernant des tirs meurtriers contre les manifestants lors de la révolte du début de l'année.
Après dix heures de débats, l'audience à laquelle l'ancien président, 83 ans et hospitalisé, a une nouvelle fois assisté allongé sur une civière, a été ajournée à mercredi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quatre membres de la police convoqués comme "témoins à charge" n'ont pas évoqué d'implication de l'ex-président dans le cadre de l'enquête destinée à déterminer son éventuelle responsabilité pour des tirs meurtriers contre les foules qui ont manifesté contre lui.
Le responsable des services de communication des forces anti-émeutes, Hussein Saïd Mursi, a déclaré à la barre qu'il avait entendu des gradés de la police mentionner l'usage d'armes automatiques contre les manifestants le 28 janvier, l'une des journées les plus violentes de la révolte.
Selon lui, le chef des forces anti-émeutes, le général Ahmed Ramzi "a donné des instructions claires qu'il fallait protéger le ministère de l'Intérieur et faire face aux manifestants avec les armes", a-t-il dit, en mentionnant "les balles en caoutchouc et les armes automatiques".
Mais il n'a pas poussé plus loin les accusations, ni évoqué d'ordres venant de plus haut.
Un autre officier de police, Emad Badr, a assuré quant à lui que "les instructions que nous avions étaient de faire preuve de retenue".
Une responsabilité de M. Moubarak, si elle était démontrée, pourrait être passible de la peine de mort.
La répression de la révolte a fait officiellement près de 850 morts au total. La grande majorité des violences est imputée à la police et aux hommes de main du parti présidentiel.
La déception régnait parmi les représentants des familles des personnes tuées lors du mouvement qui a abouti au départ de M. Moubarak le 11 février.
"Je suis surpris que le parquet ait présenté des témoins à charge qui étaient plus des témoins à décharge", a déclaré Me Gamal Eid, un de leurs avocats et militant en vue des droits de l'homme.
Contrairement aux précédentes, cette nouvelle audience n'a pas été retransmise en direct à la télévision.
Des accrochages entre plusieurs dizaines de partisans et adversaires de l'ancien président se sont déroulés près du lieu du procès, peu avant l'arrivée de l'ancien chef d'Etat dans la matinée.
Les pro-Moubarak scandaient "Nous ne t'abandonnerons pas", tandis que ses adversaires lançaient "Châtiment, châtiment, on a tué nos enfants avec des balles".
Des heurts ont également eu lieu entre la police et des membres de familles de victimes qui ont tenté de forcer l'entrée de l'école de police où siège le tribunal pénal chargé de juger M. Moubarak.
Une douzaine de personnes ont été légèrement blessées dans ces incidents, et la police a procédé à une vingtaine d'interpellations, selon l'agence officielle Mena.
Dans la salle l'ambiance a été aussi parfois houleuse, avec notamment une vive altercation avec des représentants des victimes après qu'un avocat de la défense eut brandi une photo de M. Moubarak.
L'ancien président, également accusé d'enrichissement illégal, est jugé en même temps que ses deux fils Alaa et Gamal, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli.
Ce procès est suivi avec avidité par les Egyptiens, après des décennies marquées par l'impunité pour les dirigeants du pays.
M. Moubarak est le premier dirigeant renversé par les révoltes qui secouent le monde arabe depuis décembre à comparaître en personne devant la justice.
 
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Incidents au procès de Moubarak

Des accrochages entre partisans et adversaires de l'ancien président se sont déroulés en dehors et même à l'intérieur du tribunal.

Égypte : incidents au procès de Moubarak
La session de lundi doit permettre d'examiner la question de la responsabilité des tirs d'hommes embusqués contre des manifestants lors de la révolution égyptienne de janvier et février dernier. © Reuters TV / Reuters
 
 
 
 
Le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak a repris lundi au Caire, avec l'audition de responsables de la police sur la répression meurtrière de la révolte du début de l'année, dans une atmosphère émaillée d'incidents dans la salle et à l'extérieur. L'ancien chef d'État, accusé de meurtre et de corruption, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière, pour cette troisième audience de son procès qui a débuté le 3 août. Âgé de 83 ans, Hosni Moubarak souffrirait de problèmes cardiaques et de dépression, et des informations contradictoires ont circulé sur un éventuel cancer.
 
Douzaine de blessés légers
Contrairement aux deux précédentes, cette nouvelle audience, qui se poursuivait en fin d'après-midi, n'a pas été retransmise en direct à la télévision, qui a diffusé toutefois des images des abords du bâtiment et de l'arrivée de M. Moubarak dans une ambulance. Des accrochages entre plusieurs dizaines de partisans et d'adversaires de l'ancien président se sont déroulés près du lieu du procès, avant l'arrivée de l'ancien chef d'État. Les pro-Moubarak scandaient "nous ne t'abandonnerons pas", tandis que ses adversaires lançaient "châtiment, châtiment, on a tué nos enfants avec des balles". Des heurts ont également eu lieu entre la police anti-émeute et des membres de familles de victimes qui ont tenté de forcer l'entrée de l'école de police où siège le tribunal pénal chargé de juger Hosni Moubarak. Une douzaine de personnes ont été légèrement blessées dans ces incidents, et la police a procédé à une vingtaine d'interpellations, selon l'agence officielle Mena. 
La salle l'ambiance a été aussi parfois houleuse, avec notamment une vive altercation avec des représentants des victimes après qu'un avocat de la défense eut brandi une photo de Moubarak. Cette troisième audience cherchait à définir les responsabilités dans les meurtres de manifestants lors de la révolte de janvier/février qui l'a forcé à la démission le 11 février. Le responsable des services de communication des forces anti-émeute, Hussein Saïd Mursi, a déclaré à la barre qu'il avait entendu des gradés de la police mentionner l'usage d'armes automatiques contre les manifestants. "J'ai entendu dire par des officiers que ces armes ont été utilisées", a-t-il ajouté. Mais il n'a pas fait état de responsabilité précise, affirmant ne pas être au courant d'instructions formelles d'ouvrir le feu.
 
Peine de mort
D'autres responsables de la police devaient également être entendus pour chercher à savoir si l'ancien président était personnellement impliqué dans des ordres de faire feu sur la foule. Une responsabilité de Moubarak, si elle est démontrée, pourrait être passible de la peine de mort. La répression de la révolte a fait officiellement près de 850 morts au total. La grande majorité des violences est imputée à la police et aux hommes de main du parti présidentiel. L'ancien président, également accusé d'enrichissement illégal, est jugé en même temps que ses deux fils Alaa et Gamal, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli.
Ce procès est suivi avec avidité par les Égyptiens, après des décennies marquées par l'impunité pour les dirigeants du pays. Hosni Moubarak est le premier dirigeant renversé par les révoltes qui secouent le monde arabe depuis décembre à comparaître en personne devant la justice. Le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, en exil en Arabie saoudite depuis son renversement en janvier, a été jugé par contumace à Tunis. Le Libyen Muammar Kadhafi n'a pas encore été capturé.
 
 
 
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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 08:33
Le procès d'Hosni Moubarak reprend, à huis clos, ce lundi

L'ex-président égyptien, Hosni Moubarak, lors du premier jour de son procès au Caire, le 3 août 2011 REUTERS TV

Des témoignages capitaux sont attendus au procès de l'ancien «raïs» égyptien...

  
Des premiers témoins, quatre policiers, doivent être appelés ce lundi à la barre pour la reprise du procès d'Hosni Moubarak, un mois après son ouverture au Caire. Renversé le 11 février dernier, l'ancien président égyptien est jugé pour corruption, détournement de fonds publics et meurtre avec préméditation dans le cadre de la répression du mouvement de contestation qui a provoqué sa démission et a fait, selon un bilan officiel, 840 morts.
Les Egyptiens ont été stupéfiés par les images de l'ancien «raïs» tout-puissant, âgé de 83 ans, traîné sur une civière dans la cage du tribunal installé dans l'Ecole de police du Caire lors des deux premières audiences, les 3 et 15 août. Sur ordre du juge Ahmed Refaat, les retransmissions télévisées seront suspendues jusqu'à l'énoncé du verdict. L'une des raisons données par le président du tribunal est la protection des témoins.
«Prouver les charges contre Moubarak et les autres»
«Nous attendons d'entendre la déposition de quatre témoins à la demande de l'accusation afin de prouver les charges contre Moubarak et les autres», a déclaré Gamal Eïd, un avocat représentant 16 des 840 victimes de la répression. Il s'agit de quatre policiers, a précisé l'avocat, dont le général Hussein Saïd Mohamed Moursi, qui travaillait dans le centre opérationnel de la police lors du soulèvement.
Les trois autres témoins convoqués - Emad Badr Saïd, Bassim Mohamed el Otaify et Mahmoud Gala Abdel Hamid - sont également des policiers qui étaient présents dans cette même salle durant les 18 jours de la «révolution du Nil». Moubarak est jugé en même temps que ses deux fils Gamal, un temps considéré comme son dauphin, et Alaa, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Habib Adli et six hauts responsables de la police.
Dix avocats koweïtiens devraient rejoindre lundi l'équipe de défense de l'ancien président. Certains d'entre eux affirment qu'il s'agit d'un geste de gratitude à l'égard de Moubarak pour son soutien à la coalition rassemblée sous l'égide des Etats-Unis contre l'Irak lors de la guerre du Golfe en 1991. Lors d'une conférence de presse dimanche, des partisans de l'ancien raïs ont agressé un journaliste qui demandait aux avocats pour quelles raisons ils prenaient la défense de Moubarak.
  
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Reprise du procès d'Hosni Moubarak

 

Des avocats koweïtiens qui veulent se joindre à l'équipe de défense d'Hosni Moubarak tiennent une conférence de presse au Caire le 4 septembre 2011.
Photo: AFP/Khaled Desouki
Des avocats koweïtiens qui veulent se joindre à l'équipe de défense d'Hosni Moubarak tiennent une conférence de presse au Caire le 4 septembre 2011.
  
Après trois semaines d'ajournement, le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak, notamment accusé de meurtre, reprendra lundi au Caire avec l'audition de témoins.
La Cour a convoqué quatre policiers, dont le chef du service des communications au sein de la force de la sécurité centrale ainsi que des officiers responsables du centre opérationnel de la police pendant le soulèvement qui a entraîné son départ, en février dernier.
Quelque 850 personnes sont mortes dans ces affrontements.
Les autorités cherchent à savoir si M. Moubarak a lui-même ordonné de tirer sur la foule ou si cette responsabilité échoit seulement au ministère de l'Intérieur.
L'ancien président est également accusé de corruption et de détournement de fonds publics. Il a plaidé non coupable à l'ensemble de ces accusations.
Il est jugé en même temps que ses deux fils, Gamal et Alaa, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur, Habib Adli, et six autres responsables de la police.
S'ils sont trouvés coupables, les accusés risquent la peine de mort.
Dimanche, des avocats koweïtiens sont arrivés dans la capitale égyptienne pour rejoindre l'équipe de défense de l'ancien président. « Nous sommes venu défendre Hosni Moubarak par gratitude », a affirmé le chef de l'équipe, Me Fayça el-Oteibi, faisant référence au soutien égyptien lors de l'invasion irakienne du Koweït, en 1990.
Il n'est pas toutefois pas acquis que ces avocats puissent participer au procès, le ministre égyptien de la Justice ayant indiqué qu'aucune demande en ce sens ne lui avait été faite.
Par ailleurs, les Égyptiens ne pourront plus suivre la tenue du procès, les retransmissions télévisées ayant été suspendues sur ordre du juge Ahmed Refaat après les premières séances du 3 et du 15 août.
Les images de l'ancien raïs allongé sur une civière dans une cage du tribunal avaient stupéfié les Égyptiens lors de ces séances à l'atmosphère survoltée.
L'ancien dirigeant, qui souffrirait de dépression et de problèmes cardiaques, est en détention préventive dans un centre hospitalier près du Caire.
Hosni Moubarak
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Audition des premiers témoins dans le procès d'Hosni Moubarak

 

Audition des premiers témoins dans le procès d'Hosni Moubarak

Les juges doivent déterminer qui a donné l'ordre de tirer sur les manifestants au Caire lors de la révolte du début de l'année. Ce troisième jour de procès ne sera pas retransmis à la télévision.

 

AFP - Le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak au Caire, entamé début août, entre dans le vif des accusations lundi avec l'audition de témoins pour déterminer les responsabilités dans le meurtre de manifestants durant la révolte du début de l'année.
              
Contrairement aux premières audiences le 3 puis le 15 août, les débats marqués par l'image de l'ancien raïs, 83 ans, comparaissant allongé sur une civière, ne seront pas retransmis en direct à la télévision.
              
Cette mesure a été décidée le président de la cour pénale, le juge Amed Refaat, manifestement excédé par l'atmosphère survoltée régnant dans la salle lors de la précédente audience, en particulier parmi les avocats des plaignants.
              
Après des séances relativement formelles, la session de lundi doit se pencher sur la question de la responsabilité des tirs d'hommes embusqués contre des manifestants lors des événements de janvier et février, qui ont abouti à la démission de l'homme fort de l'Egypte.
              
Selon le quotidien gouvernemental al-Ahram, "le tribunal va écouter quatre témoins à charge, dont le chef du service des communications au sein de la force de la sécurité centrale (anti-émeutes), et des officiers responsables des salles des opérations de la même force".
              
La cour cherche à savoir si les ordres de tirer sur la foule ont été donnés sous la seule responsabilité du ministère de l'Intérieur, ou si M. Moubarak  était aussi impliqué.
              
L'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli est jugé en même temps que M. Moubarak pour la répression des journées d'insurrection populaire, qui ont fait officiellement près de 850 morts.
              
Leur responsabilité, si elle est démontrée, est passible de la peine de mort.
              
M. Moubarak et ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps que lui, sont également inculpés pour corruption et enrichissement illicite. 
              
L'ancien président, qui souffrirait de problèmes cardiaques et de dépression, est en détention préventive dans un hôpital près du Caire. L'éventualité d'un cancer a fait l'objet d'informations contradictoires.
              
Ses deux fils sont quant à eux détenus à la prison de Tora, dans la périphérie sud de la capitale.
              
Un richissime homme d'affaires proche de l'ancien clan présidentiel, Hussein Salem, est jugé par contumace dans le même procès.
              
Trois avocats koweïtiens sont par ailleurs arrivés dimanche au Caire pour se joindre à la défense de Moubarak. Le chef de l'équipe, Me Fayça el-Oteibi a affirmé à la presse à l'aéroport que deux autres de ses collègues sont attendus plus tard dans la journée au Caire.
              
"Nous sommes cinq avocats koweïtiens et nous sommes venus défendre Hosni Moubarak par gratitude" à l'égard de l'ancien président qui avait soutenu le Koweït lors de l'invasion irakienne en 1990.
              
Le ministre égyptien de la Justice Abdel Aziz el-Guendi, cité dimanche par le journal indépendant al-Masri al-Youm, a toutefois indiqué qu'aucune demande officielle d'avocats koweïtiens "n'a été encore déposée", et qu'il n'était pas acquis qu'ils puissent participer au procès lundi.
              
M. Moubarak est le premier dirigeant renversé par les révoltes qui secouent le monde arabe depuis décembre dernier à comparaître en personne devant la justice.
              
Le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali, en exil en Arabie saoudite depuis son renversement en janvier, a été jugé par contumace à Tunis. Le Libyen Mouammar Khadafi demeure introuvable depuis la chute de Tripoli fin août.
              
Ce procès historique après un règne sans partage de trente ans sur le plus peuplé des pays arabes est suivi avec un énorme intérêt par la population égyptienne et ailleurs dans la région.
              

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Archives : le 11février 2011 Moubarak quitte le pouvoir...
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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 16:41
 
        Moubarak et ses deux fils devant la justice ...
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Egypte: report du procès de Hosni Moubarak, fin de sa diffusion en direct
 
LE CAIRE — L'ex-président égyptien Hosni Moubarak est arrivé lundi couché sur une civière à la deuxième audience de son procès pour meurtre et corruption, qui a été ajourné au 5 septembre et ne sera plus retransmis en direct à la télévision sur ordre du juge.
Le président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, a déclaré que M. Moubarak, chassé du pouvoir par un soulèvement populaire, et son ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, seraient jugés lors d'un seul et même procès, accédant ainsi à une principale demande des avocats des familles des victimes.
M. Adli est aussi poursuivi pour le meurtre de manifestants lors de la contestation populaire qui a secoué le pays du 25 janvier au 11 février. Son procès avait repris dimanche et avait été ajourné au 5 septembre.
L'annonce que les deux hommes vont être jugés ensemble a été accueillie par les cris de joie et les applaudissements des avocats des victimes, qui ont lancé "Allah akbar" (Dieu est grand) à plusieurs reprises.
 
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Ahmed Refaat, le juge d’Hosni Moubarak
Ahmed Refaat, le juge d’Hosni Moubarak
L’homme qui préside la Cour pénale du Caire, où comparaît pour la deuxième fois ce lundi l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, a acquis la réputation d’un homme intègre après plusieurs dizaines d’années de carrière.
 Hussein EMARA (texte)
 
 
Hosni Moubarak est le premier président du monde arabe à devoir répondre d'actes criminels perpétrés contre ses citoyens, les Égyptiens. Hosni Moubarak et son entourage sont accusés d’avoir participé aux meurtres de manifestants pacifistes qui étaient descendus dans les rues du Caire et d’autres villes du pays le 25 janvier 2011. À l’occasion de ce procès, tous les regards sont tournés vers un homme, Ahmed Refaat, le juge qui instruit l’affaire.
 
Né le 17 octobre 1941 dans l’un des plus vieux quartiers de la capitale égyptienne (Al-Hilmiya al-Jadida), Ahmed Refaat, président de la Cour pénale du Caire, vient d’une famille modeste. Son père, Fahmi, était architecte et a été l’un des premiers à travailler sur la construction des grands barrages d’Assouan. Son frère Essam a été rédacteur en chef économique au sein du quotidien "Al-Ahram".
 
Depuis le début de son mandat, il a jugé plusieurs affaires d’envergure qui ont marqué l’opinion publique égyptienne : celle du Patrimoine archéologique, pour laquelle des policiers, des inspecteurs archéologiques et des leaders du Parti national démocratique étaient accusés de trafic massif de pièces archéologiques, et celle de la banque Exterior, dont le directeur et certains employés étaient accusés de détournement d’argent, sous couvert de crédits. Dans les deux cas, le juge avait fait preuve d’une grande rigueur en prononçant des peines sévères.
 
Le traitement de ces affaires n’a en rien laissé présager d'une quelconque loyauté du juge Refaat envers l’ancien régime ou des liens avec les organes de sécurité égyptiens - notamment la Sécurité d’État, dissoute depuis la révolution. Ahmed Refaat est considéré comme un homme intègre, comme en atteste son refus d’instruire l’affaire impliquant deux de ses confrères, Hisham Bastawisi et Mahmoud Mehkki, vice-présidents de la Cour de cassation, déférés devant la justice par l’ex-ministre de l’Intérieur après avoir déclaré que les élections législatives de novembre 2010 étaient truquées.
 
Une autre affaire dans laquelle il s’est illustré fut celle du "groupe kotbiste" - en référence à Sayed Kotb - lorsqu'il libéra seize cadres des Frères musulmans, mouvement interdit à l’époque, car ennemi juré de Moubarak. À cette occasion, l'homme de loi prononça la phrase suivante : "Dans mon jugement, je me base sur des preuves, des documents et des faits. L’opinion publique ne me rachètera pas devant Dieu."
 
La décision de la Cour de lui confier l’affaire Hosni Moubarak a été largement saluée par la classe politique, surtout après le retrait du juge Abdel Salam Gomaa - choix très controversé en raison de ses liens avec le régime déchu. Le parcours d’Ahmed Refaat témoigne de son sens de l’équité. Il sera probablement l’homme qui jugera le régime Moubarak, si toutefois il parvient à mener l’affaire à son terme. En effet, Ahmed Refaat, qui a près de soixante-dix ans, doit partir à la retraite en septembre. Il restera néanmoins le président du tribunal jusqu’au 30 juin 2012, date de la clôture de l’exercice judiciaire en Égypte.
 
source : http://www.france24.com/fr/20110815-ahmed-refaat-juge-hosni-mubarak-egypte-proces-justice-rais-ex-president
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L'arrivée de Hosni en civière et l'intervention de son fils pour empêcher la caméra de faire son œuvre : le voyeurisme
  Archives : le fils de Moubarak méprisait la bande de facebook quelques jours avant la chute...
Comment s'organise spatialement le procès de Hosni ....
Le procès (En anglais)
En Français

 

 

 
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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 07:17
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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 06:56
Quel est le paysage politique de l’après Moubarak ?

 

Depuis la démission d’Hosni Moubarak et la constitution d’un Conseil militaire de transition en février dernier, le paysage politique égyptien a été radicalement bouleversé. Le Parti National Démocratique, ex-mastodonte de la scène politique égyptienne, a été dissous. Les élections de novembre 2010, jugées truquées par un grand nombre d’observateurs extérieurs, ne sont plus qu’un lointain souvenir. La soif de liberté des Egyptiens se manifeste par la multiplication des partis politiques de tous bords. C’est une étape décisive dans la construction de l’Egypte de demain qui est en train de se jouer. Marc Lavergne*, directeur du CEDEJ, spécialiste du pays, répond à nos questions.


Quelles réformes ont été mises en place depuis la chute du Président égyptien Hosni Moubarak, et pour quels résultats ?

Je ne sais pas si l’on peut parler de « réformes » à ce stade, parce que nous sommes dans une période de transition. Il y a d’abord eu le référendum au mois de mars qui a réduit le mandat présidentiel à deux périodes de quatre ans. Ceci constitue la réforme essentielle de la constitution. Aussi, il y a désormais la possibilité élargie pour les citoyens de se présenter aux élections, ce qui représente une ouverture préalable pour remplacer Moubarak. Elle a été adoptée par 78% des 40% d’Égyptiens qui ont voté, ce qui symbolise un large assentiment populaire.

Une autre réforme, plus formelle qu’institutionnelle à ce stade, est la création d’un Conseil suprême des forces armées, avec à sa tête, l’ancien Ministre de la Défense, le Maréchal Tantaoui. Ce dernier joue un rôle qui n’est pas tout à fait officialisé, mais bien réel : celui de guide, d’élément de « clé de voûte » du système transitoire en place, l’armée s’étant engagée à rendre le pouvoir aux civils d’ici un an. C’est donc ce Conseil suprême des forces armées qui assure la stabilité et la paix dans le pays - la police s’étant retirée – et qui assure également la préparation d’un processus qui se déroulera en deux temps. Elections législatives au mois d’octobre, puis l’élection présidentielle, vraisemblablement au mois de décembre. Une façon, peut-être, de rendre le pouvoir aux civils de manière symbolique le 25 janvier 2012. Ce n’est qu’une hypothèse, mais on peut imaginer que c’est le calendrier que se fixe l’armée.

 

Dans ce cadre-là, il y a un gouvernement qui fonctionne avec une rotation rapide, beaucoup de démissions, des remaniements ministériels à répétition. Ce sont cependant les seuls points de réforme, l’essentiel restant à faire. C’est-à-dire l’épuration et la remise en marche de toute l’administration, où rien ni personne n’a changé, à commencer par le Ministère de l’Intérieur.

Le bilan des réformes est maigre. Les personnes ayant activé le mouvement de protestation sont forcément déçues. Une grande partie de la population, plus large que celle des activistes, est déçue parce que leur sort, loin de s’être amélioré, a au contraire empiré.

Le bilan des réformes est donc mince pour l’instant, mais on peut dire que symboliquement, la chute de Moubarak a entraîné virtuellement la chute de tout un système, mais cela reste à réaliser.

Quelle est la réaction du gouvernement face aux revendications des citoyens qui réclament le départ des personnalités jugées trop proches de l’ancien régime, et ces dernières ont-elles une chance d’être entendues ?

La question pourrait se poser différemment. Beaucoup de cadres de l’ancien régime sont encore présents dans le système. C’est-à-dire qu’un certain nombre de ministres, à commencer par le Premier Ministre, ont été des personnalités de l’ancien régime. Toutes les personnalités de l’ancien régime n’étaient pas forcément corrompues, ou pas d’une manière à s’attirer la vindicte populaire. L’opinion publique est vraiment remontée contre des personnalités qui, effectivement, s’étaient assuré des monopoles dans des pans de l’économie, qui étaient notoirement corrompues, ou qui étaient incompétentes, voire brutales à l’égard de la population, comme le ministre de l’Intérieur, Habib El Adli. Un certain nombre de procès sont en cours, à l’initiative du Procureur général selon des choix qui peuvent sembler opaques et des procédures précipitées. S ’agit-il de livrer en pâture à l’opinion des personnalités contestées, pour calmer les impatiences ?

Les choses ne vont en effet pas très vite mais je crois que cela tient à plusieurs facteurs. Premièrement, faire des enquêtes dans la situation actuelle n’est pas facile, en raison du frein venant de l’intérieur. Il est évident que beaucoup de personnes ont été mouillées sur 30 ans. Il est difficile d’imaginer le nombre de gens qui ont été achetés d’une manière ou d’une autre, ou qui se sont directement servis dans les caisses de l’État. Il y a également une pression venant de l’extérieur, notamment d’Arabie Saoudite, qui a très peur de la contagion, et qui fait tout pour que le Président ne soit pas lui-même condamné. Elle a des moyens de pressions très forts, à travers les groupes salafistes qu’elle soutient ou l’aide financière qu’elle peut apporter au nouveau pouvoir. Si un président est condamné, cela fera un très mauvais exemple chez eux.

Les personnalités proches de l’ancien régime ne sont pas visées en tant que telles. C’est, pour l’instant, très personnalisé, et cela se limite à quelques dizaines d’anciens ministres ou d’hommes d’affaires dont les noms sortent dans la presse, qui fait un travail d’investigation important.

Il y a une mise à l’index d’un certain nombre de personnes et d’affaires de corruption par les journaux, qui sont désormais libres. Mais la prise en charge par la justice, c’est autre chose.

La population, évidemment, souhaite que Moubarak soit jugé. Du moins les activistes, car quand on parle de la population, il ne s’agit pas des 83 ou 85 millions d’Égyptiens, mais des 2-3 millions de personnes mobilisées, constituant une société politique et agissant aujourd’hui pour le changement – si l’on exclut la mouvance islamiste, qui a retrouvé sa liberté d’action après des décennies de répression. Ce que le peuple égyptien veut, c’est que les personnes corrompues soient amenées à rendre leur fortune, dans la logique que cela résoudra les problèmes économiques du pays. Ils se trompent sur ce point, puisqu’il est très difficile de récupérer de l’argent si celui-ci se trouve à l’étranger. Plusieurs dizaines d’années peuvent être nécessaires pour récupérer des fonds qui ont été transférés ou placés à l’étranger.

Pour ceux qui ont été coupables de violences, d’exactions, ou de tortures, c’est un autre registre. Pour l’instant les gens de la sécurité d’État ou de l’appareil sécuritaire n’ont pas été inquiétés, à l’exception de policiers dont on a demandé le jugement parce qu’ils avaient eux-mêmes brutalisé, torturé ou tué des détenus politiques ou des personnes qui avaient été interpellées pendant la révolution.

Les revendications des activistes sont assez ciblées, et visent en priorité les individus coupables d’exactions ou bien d’avoir donné des ordres dans certains moments forts de la révolution, et enfin les tortionnaires bien connus qui ont opéré pendant trente ans. Ceux-là sont très nombreux, et beaucoup passent à travers les mailles du filet aujourd’hui. Mais on n’est pas dans une phase d’épuration systématique des personnalités politiques ou des personnes qui ont été coupables de répression et d’atteinte aux droits de l’homme tout au long de ces années.

N’y a-t-il pas une contradiction entre la place et la fonction de l’institution militaire en Egypte et la prétention du CSFA à diriger la transition ?

L’armée s’est arrogée un rôle de protection des citoyens, et a permis la révolution. À partir du moment où elle a dit qu’elle resterait neutre et qu’elle comprenait les revendications des manifestants, que ce soit parce qu’elle avait des instructions de la part du pouvoir ou bien d’elle-même parce qu’elle a senti que les choses dérapaient, elle a joui d’un statut de « protecteur de la révolution ». C’est un rôle ambigu car elle protège d’abord ses propres intérêts. Ce qui est sûr, c’est que l’armée n’a pas envie de garder le pouvoir. La situation est très volatile, très tendue. L’Égypte est un pays complexe, beaucoup plus peuplé qu’en 1952 où il y a avait seulement entre 15 et 20 millions d’habitants. Il y en a maintenant quatre fois plus.

C’est une société beaucoup plus composite, moins rurale, plus urbaine, avec une conscience politique et des partis organisés. Ce sont des choses dont l’armée n’a pas les compétences de gérer. Elle n’a pas non plus les compétences techniques pour gérer un pays qui fait face à tant de difficultés, avec un taux de chômage écrasant et une misère généralisée – les deux-tiers de la population égyptienne sont en situation de précarité extrême.

D’un autre côté, il ne faut pas l’oublier, l’armée vit aux crochets de la société. Elle contrôle entre 20 et 30% de l’économie égyptienne. En réalité, elle réalise des ponctions sur les ressources en hydrocarbures, ou sur la vente de terrains désertiques à des entreprises touristiques. De plus, l’armée a la main sur beaucoup d’industries du pays : l’agroalimentaire, le bâtiment, la distribution de pétrole des stations-services… L’armée est vraiment un secteur de l’économie bis, ce qui permet non seulement d’entretenir le train de vie assez fastueux des officiers supérieurs et moyens mais aussi de tous les simples soldats qui sont assurés d’avoir à manger deux fois par jour. L’armée, c’est aussi des hôpitaux, des clubs, des écoles, des logements, des voitures, tout cela à des prix préférentiels auxquels n’ont pas accès la majorité des Égyptiens. Il vaut donc mieux garder tout cela de façon très discrète. C’est une des raisons pour lesquelles l’armée veut se retirer, pour ne pas être un jour mise elle-même à l’index ou qu’on lui demande des comptes.

La contradiction vient donc du fait que l’armée joue son rôle de stabilisateur. Elle contrôle le gouvernement ; elle ne veut pas d’une chasse aux sorcières des gens de l’ancien régime ; elle freine tout cet aspect judiciaire de lutte contre la corruption, parce qu’elle-même risque de passer rapidement en première ligne. Et vis-à-vis de la population, c’est une armée qui jouit d’un certain prestige parce qu’elle a « gagné » la guerre d’octobre 1973, et elle en est encore remerciée. Il y a également un service militaire obligatoire, qui fait que dans chaque famille, il y a des militaires qui font de 1 à 3 ans de service militaire. Puis il y a le prestige de l’uniforme. L’armée n’est pas coupée des citoyens par c’est un système où tout le monde a fait l’armée. Ce n’est pas une armée prétorienne.

Comment s’organise aujourd’hui la vie des partis politiques, quelle est leur marge de manœuvre et quel est le positionnement des Frères musulmans ?

Certains partis politiques sont préexistants. Ce sont des petits partis qui ont réussi à survivre aux années Moubarak et Sadate. Les Nassériens, le Wafd (parti néo-libéral comme le Néo-Wafd, héritier du grand parti laïque de l’indépendance lors de la lutte contre les Anglais) ou le Tagammou (le parti du rassemblement progressiste). Ces partis sont assez marginalisés, parce qu’ils ont eu des accommodements avec l’ancien régime, et qu’ils n’attirent pas les jeunes en raison de la moyenne d’âge élevée de leurs membres.

Il y a également des partis qui sont actuellement en réforme et qui représentent des mouvements importants, comme les partis nés des Frères musulmans. Parmi eux le parti Justice et Liberté par exemple. C’est un parti qui a été fondé récemment, en juin 2011, avec la libéralisation de la loi sur les partis – une des réformes mises en place. Les partis qui étaient interdits sont désormais légalisés, mais doivent passer devant une commission.

Les Frères musulmans sont présents à travers tout le pays. Le parti est déjà bien enraciné et représente une catégorie socio-professionnelle très identifiable de la population : petite et moyenne bourgeoisie des campagnes et des villes moyennes, pour l’essentiel. Ils sont adeptes d’un système économique libéral et d’un ordre moral (l’Islam), dans une société ou ceci résonne très fort. On peut imaginer que la majorité des gens veulent aujourd’hui des gens honnêtes et « religieux » tout en étant compétentes.

La vie des partis s’organise en fonction des moyens dont ils disposent. Le parti stabilisateur, et central dans le paysage est celui des Frères musulmans. Il y a également un parti émergent, An Nour (la lumière), celui des salafistes, qui sont de toute sorte d’obédience. Ils n’ont pas de chef bien précis, pas d’appareil, mais viennent de créer un parti. Ils essaient de s’organiser, de sortir de ce ghetto intellectuel. Ce sont des gens jeunes en général, encadrés par des cheikhs plus âgés mais qui ont chacun une sorte de chapelle. Il s’agit pour les fondateurs du parti de réunifier tout cela et de présenter un programme commun. C’est une véritable révolution culturelle pour les salafistes, puisqu’ils ne peuvent pas se contenter de dire que c’est le retour à l’âge d’or du Prophète. Il faut aussi répondre aux attentes des citoyens. Il faut donc parler d’économie, du social, du chômage, de l’emploi, de la formation, de l’éducation, etc.

Il y a un autre parti, qu’il faut mentionner. Il s’agit du parti Al Wasat, qui est un parti centriste créé il y a environ cinq ans d’une scission au sein des Frères musulmans. C’est un parti composé des « déçus » du système des Frères musulmans, que certains trouvaient trop stationnaire, et qui essaient de régénérer le mouvement.

Un autre parti est le parti Al Ghad (parti de Demain), un parti libéral qui est proche des Américains. Celui-ci n’a pas pour ambition de gouverner le pays puisqu’il est minoritaire. Mais son chef, Ayman Nour, a été l’opposant à Moubarak lors de la dernière élection présidentielle et il était arrivé deuxième, ce qui lui a valu de faire cinq ans de prison. Maintenant, ce parti essaie de se reconstituer, d’attirer des catégories modernisatrices, mondialisées, libérales sur le plan économique mais aussi le plan de la religion.

Ce n’est pas une liste exhaustive, car aujourd’hui, les jeunes essaient de faire leurs propres partis à partir des coalitions qui se sont montées sur la Place Tahrir, et de mouvements préexistants, comme le mouvement Kifaya de 2004 dont le slogan était : « Assez de Moubarak ». D’autres mouvements se sont structurés autour de Facebook, comme le mouvement Khaled Saïd, du nom du bloggeur qui avait été battu à mort par la police, ou le mouvement du 6 avril, qui a été le déclencheur du mouvement du mois de janvier.

Il y a également les anciens du système Moubarak. Ils ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Beaucoup de députés et de notables ont des bases locales ou régionales dans les campagnes et les petites villes, et peuvent donc avoir des suffrages. Est-ce que le Parti national démocratique va être dissous ? Est-ce qu’il aura le droit de se reconstituer sous un nouveau nom, avec de nouveaux leaders qui représenteront l’idéal libéral de ce mouvement - une fois que tous les anciens caciques auront été écartés, mis en prison, ou jugés ? Cela reste à voir.

Concernant les Frères musulmans, il ne faut pas oublier que la population égyptienne s’est ré-islamisée toute seule, depuis une dizaine d’années. Les femmes se sont voilées, avec le hijab ou le niqab, et les hommes font la prière dans les rues, de façon très ostentatoire et très massive. Les Frères musulmans ont-t-ils un message religieux à donner ? Je ne crois pas. En revanche, les Égyptiens iront voter pour eux, parce qu’ils les connaissent ; parce que les Frères musulmans ont une activité sociale et caritative importante. Ils ont suppléé aux déficiences de l’État en soignant les citoyens à l’échelle des quartiers et des mosquées, et en aidant les gens. Que ce soit au niveau des bourses étudiantes, des frais médicaux, ou de cours particuliers pour les enfants, tout cela était organisé par les Frères musulmans au niveau local. Peut-on gérer les affaires sociales et économiques d’un pays comme cela ? Je ne pense pas. Mais dans l’islam la question sociale n’est pas abordée autrement que par l’aumône rituelle, par des gestes volontaires caritatifs. Le problème des Frères musulmans est que dans leur corpus idéologique, la notion d’État est nouvelle pour eux. Ce qui compte pour eux c’est l’Oumma des musulmans du monde entier. Les États sont des créations humaines, imparfaites avec une médiatisation et des gouvernants qui ne sont pas nommés par Dieu ou par la communauté, mais par un jeu électoral. Mais je pense, qu’ils ont fait ce pas psychologique d’accepter sans arrière-pensées ce système démocratique. Ils sont prêts à jouer le jeu des élections libres et de l’alternance, contrairement à ce que l’on pense en Occident. Même les salafistes y viennent. C’est un point à propos duquel les gens s’entendent.

Les Frères Musulmans ont également pris de front la question copte. Ils ont affiché des positions très ouvertes à l’égard des Coptes, en discutant avec l’Église copte ou avec les représentants laïques de la communauté copte. On s’aperçoit qu’ils sont finalement plus ouverts que ne l’était le régime précédent.

Les Frères musulmans jouissent d’un capital de confiance dans la population, mais c’est aussi un groupe où il y a des clivages internes entre le leadership et la base. Cette dernière est plus jeune, plus remuante, et demande une démocratie interne au sein de la confrérie et non pas le règne de vieillards. Il y a donc une révolution dans la révolution chez les Frères musulmans avec un brassage d’idées et peut-être aussi cette question sociale qui demande une réponse de la part des Frères. Le risque pour eux est d’avoir une majorité relative au parlement, d’avoir un nombre conséquent de députés et de participer à une coalition gouvernementale -ce qui est fort probable-, mais ils seront jugés à leurs actions et non pas à leurs idées. Il faut qu’ils soient en mesure de résoudre leurs contradictions. Ainsi, par rapport au tourisme, qui est la première ressource de l’Égypte en devises, cela veut dire accueillir des étrangers, donc servir de l’alcool ou du porc. Cela signifie une certaine liberté de mœurs. Les Egyptiens ne peuvent pas faire comme en Arabie Saoudite, alors que le pays accueille entre 10 et 15 millions de touristes chaque année. Ce serait suicidaire pour le pays.

En conclusion, je ne pense pas que les prochaines élections seront vraiment représentatives. Les plus importantes seront celles dans cinq ans.

Selon vous, le procès de Moubarak va-t-il influencer la vie politique du pays ?

Ce procès sera symboliquement une page de tournée, mais elle n’engage pas que l’Égypte. Il y a la dimension régionale au niveau du monde arabe que joue l’Égypte. Cela constitue un signal fort donné à tous les autres dictateurs ou chefs d’État qui sont aujourd’hui sur la sellette. Encore une fois, l’Arabie Saoudite est totalement opposée à ce procès et elle a des moyens de pression financiers particuliers. Cette dernière est prête à aider le budget égyptien à surmonter cette période difficile. Elle peut aussi financer certains groupes comme les salafistes pour éviter que l’Égypte ne devienne un modèle pour des groupuscules révolutionnaires dans son propre pays.

Hosni Moubarak reste actuellement sur place, il ne s’est pas enfui. Son procès est celui que l’Égypte se fera, d’une certaine manière, à elle-même. Moubarak a été au pouvoir pendant trente ans. Cela signifie que les trois quarts des Égyptiens n’ont connu qu’Hosni Moubarak. Beaucoup de gens en ont souffert, mais finalement, il a fait l’Égypte telle qu’elle est aujourd’hui. Est-ce qu’on peut le juger sur ses malversations personnelles ? Il avait été dit dans Le Guardian qu’il avait un trésor de guerre de 70 milliards de dollars ; cela avait ensuite été repris par tous les Égyptiens qui ne parlaient que de ça. A partir de ce jour, sa cote s’est effondrée. Il s’est finalement avéré que cette révélation n’en était pas une, puisque l’on parle aujourd’hui de 9 milliards de dollars, et on se demande même si le chiffre est si important que ça, dans la mesure où il avait un train de vie assez modeste. C’était un officier de l’armée, et il vivait comme tel. Ce n’est pas quelqu’un qui avait une vie fastueuse et qui passait son temps dans les casinos. Après, concernant sa famille c’est autre chose, comme c’est le cas dans beaucoup de pays. Il y a sa femme, ses fils et sa famille par alliance. Mais, les Égyptiens ont eu beaucoup de mal à faire tomber Moubarak. Il a fallu cette révélation sur sa fortune supposée pour que tout bascule.

Autrement, les Égyptiens ont toujours vécus avec lui, et ils ressentirent une certaine émotion quand ce vieux monsieur affirmait qu’il avait toujours servi l’Égypte loyalement, qu’il aimerait bien prendre sa retraite mais qu’il devait rester pour empêcher le chaos. Hosni Moubarak jouit encore d’un certain respect dans l’Égypte profonde. Ce procès ne va pas aboutir à une incarcération ou à une humiliation, d’autant qu’il est gravement malade.

 

Source : http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article5407

 

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Moubarak aurait employé les snipers de Blackwater pour tuer les gens  

Le Président déchu égyptien avait employé les mercenaires de la société privée Blackwater contre les manifestants civils sur la place Tahrir de la capitale. Selon le site Akhbarmasr, bien que les snipers qui tiraient sur les gens depuis les toits ne soient pas encore été identifiés, il existe des informations qui confirment que le président déchu Hosni Moubarak avait utilisé les forces de Black Water. Le fondateur de Blackwater qui a adopté aujourd'hui sous le nom de Xe Services a reconnu plusieurs fois les services fournis par sa société aux responsables égyptiens. Cette société de sécurité privée a été fondée en 1998 par certains anciens membres de l'US NAVY. 

http://www.alterinfo.net/notes/Egypte-Moubarak-aurait-employe-les-snipers-de-Blackwater-pour-tuer-les-gens_b3195762.html
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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 19:09

 

Hosni Moubarak sera jugé mercredi à l'école de police du Caire

Un graffiti représentant Hosni Moubarak sur la place Tahrir, au Caire. Le procès de l'ancien président égyptien renversé en février, notamment poursuivi pour avoir ordonné aux forces de l'ordre de tirer sur les manifestants qui réclamaient son départ, aura lieu le 3 août prochain à l'Académie de police du Caire. (Reuters/Amr Abdallah Dalsh)

Le procès d'Hosni Moubarak s'ouvrira mercredi à l'école de police du Caire et sera télévisé, ont annoncé l'agence officielle de presse MENA et le juge chargé du dossier.

Le chef de l'Etat déchu est notamment poursuivi pour homicides avec préméditation dans le cadre de la répression du mouvement de contestation qui a provoqué sa démission, mais aussi pour abus de pouvoir et détournement de fonds publics.

Son avocat pourrait toutefois faire valoir auprès du tribunal que Moubarak, hospitalisé depuis avril à Charm el Cheikh, sur la mer Rouge, est trop faible pour assister aux audiences.

Dimanche, l'état de santé de l'ancien "raïs", âgé de 83 ans, était qualifié de "stationnaire" par l'hôpital, où l'on admet que ses facultés mentales vont en se dégradant.

Dans un communiqué officiel, le ministre de l'Intérieur, Mansour el Essaoui, a indiqué avoir reçu une lettre du procureur demandant à Moubarak d'être présent mercredi au Caire. En cas d'absence pour raison de santé, cela pourrait accroître la colère de la rue égyptienne, qui veut un procès public.

De très nombreux Egyptiens jugent que la maladie et la détention sur les bords de la mer Rouge de l'ancien "raïs" est un stratagème des généraux du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir pour éviter d'humilier publiquement leur ancien chef. Ainsi, on lui a jusqu'à maintenant épargné d'être transféré dans une prison cairote, contrairement à ses deux fils et à d'autres anciens dirigeants en attendant leurs procès.

"Selon la parole divine, si vous devez juger les gens, vous devez le faire avec justice", a déclaré Ahmed Refaat, qui présidera la cour chargée de juger Hosni Moubarak, lors d'une conférence de presse houleuse.

S'il est reconnu coupable, l'ancien président Hosni Moubarak est passible de la peine de mort.

Le juge a précisé dimanche que 600 personnes au maximum pourraient assister à l'audience, qui sera télévisée. Seules les caméras de la télévision d'Etat seront autorisées, a dit le juge.

Traditionnellement, les procès en Egypte n'étaient pas filmées avant "la révolution du Nil" mais à la suite de la demande de transparence faite par les contestataires, de nombreuses audiences concernant des proches d'Hosni Moubarak sont désormais retransmises.

L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib al Adli, comparaîtra également mercredi pour les mêmes charges, de même que d'autres responsables et les deux fils de l'ancien "raïs", Alaa et Gamal, également jugés pour corruption.

La répression du mouvement de contestation qui a précédé en janvier-février la chute du chef de l'Etat a fait 840 morts, selon un bilan officiel.

Avec Shaimaa Fayed; Henri-Pierre André et Benjamin Massot pour le service français

Par Reuters
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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 05:32

 

L´ex-président égyptien sera jugé au Caire à compter du 3 août, a annoncé hier l´agence officielle égyptienne Mena, en citant un responsable du ministère de la Justice.

« Il a été décidé que le procès de l´ex-président Moubarak et de ses deux fils Alaa et Gamal aurait lieu dans les bâtiments de l´autorité générale pour l´investissement et le commerce, sur les terrains de la foire-exposition du Caire », a indiqué la Mena, citant Mohamed Manei, l´un des assistants du ministre de la Justice. Il a fait état d´un « plan de sécurité sans précédent », qui mettra à contribution policiers et soldats pour assurer la sécurité lors du procès.

Le président déchu est accusé de corruption, ainsi que de la mort de manifestants au cours du soulèvement contre son régime en janvier et février, qui a fait près de 850 victimes. Il risque la peine de mort s´il est reconnu coupable de meurtre.

M. Moubarak, 83 ans, a été admis à l´hôpital international de Charm el-Cheikh en avril, à la suite d´un malaise cardiaque. Il y séjourne depuis en état de détention préventive. Ses fils, Alaa et Gamal, ainsi que l´ancien ministre de l´Intérieur, Habib al-Adli, sont en détention préventive à la prison de Tora, au Caire.

L´ancien ministre et six de ses adjoints seront jugés en même temps que l´ex-président, ses deux fils et un homme d´affaires, Hussein Salem, actuellement à l´étranger.

 

Lien: http://www.lalsace.fr/actualite/2011/07/29/hosni-moubarak-juge-au-caire-a-partir-du-3-aout

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 04:27

Le président égyptien déchu Hosni Moubarak, hospitalisé à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, est dans le coma, a annoncé dimanche la télévision d'Etat citant son avocat.

Le président égyptien déchu Hosni Moubarak, hospitalisé à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, est dans le coma, a annoncé dimanche la télévision d'Etat citant son avocat. | AFP

 

Hospitalisé depuis le mois d'avril à Charm el-Cheikh, l'ancien président égyptien est tombé dans le coma, a annoncé dimanche en fin de journée la télévision d'Etat citant son avocat. Agé de 83 ans, le chet d'Etat déchu se trouve «dans un coma complet après une détérioration subite de son état», ajoute la télévision.



Le directeur de l'hôpital international a rapidement démenti l'information, sur la même télévision d'Etat. «Il semble qu'il y ait eu une certaine détérioration de son état de santé, mais les informations au sujet du coma ne sont toujours pas claires», a de son côté déclaré à l'AFP une autre source médicale, réagissant aux annonces précédentes. Interrogé par l'agence de presse Reuters, un médecin de l'hôpital affirme que l'état de Moubarak est «stable», jugeant qu'il «n'y a rien de nouveau» car «il lui arrive de temps en temps de plonger dans le coma».

Des informations rares et souvent confuses

L'e-président se trouve dans la célèbre station touristique au bord de la Mer Rouge, où il dispose d'une résidence, depuis son renversement le 11 février. Il a été admis à l'hôpital international de la ville en avril, à la suite d'un malaise cardiaque. Il y séjourne depuis en état de détention préventive, son transfert en prison en attendant son procès étant jugé impossible pour des raisons médicales. Les informations sur sa santé sont rares et souvent confuses. En juin, son avocat a déclaré qu'il souffrait d'un cancer de l'estomac, mais le ministère de la Santé avait assuré ne pas disposer d'informations en ce sens.

Son procès prévu le 3 août

Le procès du président déchu doit s'ouvrir le 3 août, à Charm el-Cheikh. L'affaire a été confiée à un tribunal du Caire, mais la cour devait se rendre dans cette station balnéaire du sud du Sinaï, en raison de l'état de santé de Moubarak. Selon une source judiciaire, les services de sécurité ont estimé qu'il était impossible de le juger au Caire compte tenu des risques d'incidents.

Moubarak est accusé de corruption, ainsi que de la mort de manifestants au cours du soulèvement contre son régime en janvier et février. Ces événements ont fait près de 850 morts. Ses deux fils Alaa et Gamal, en détention préventive au Caire, font face aux mêmes accusations, et leur procès doit s'ouvrir à la même date.

Les manifestants qui occupent la place Tahrir au Caire réclament le transfert de l'ancien président dans la capitale et accusent le nouveau pouvoir de se montrer complaisant avec les personnalités de l'ancien régime inculpées. Un journal égyptien a affirmé jeudi, sur la base d'un rapport des enquêteurs chargés de l'interroger, que M. Moubarak démentait en bloc les accusations portées contre lui.

LeParisien.fr

 

lien : http://www.leparisien.fr/crise-egypte/egypte-confusion-autour-de-l-etat-de-sante-de-moubarak-17-07-2011-1535858.php

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