Dernière nouvelle _ Dimanche 07-octobre, vers 19h : un gouvernement réduit !
Le Congrès Général National vient de jeter le nouveau gouvernement réduit proposé par le Premier ministre M. Abou Chagour et partant de retirer sa confiance au premier ministre...
125 élus retirent leur confiance; 44 renouvèlent leur confiance; 25 abstentions
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Le Premier ministre propose un "gouvernement de crise" réduit
Le Premier ministre libyen Moustapha Abou Chagour a proposé dimanche à l'Assemblée nationale un "gouvernement de crise" restreint à dix ministères, affirmant avoir privilégié la compétence à d'autres considérations géographiques ou politiques.
"Face aux dangers qui menacent le pays, je vous présente un gouvernement de crise restreint à dix ministères, rejetant toute considération géographique", a déclaré M. Abou Chagour devant les 200 membres du Congrès général national (CGN).
Les membres du CGN qui avaient rejeté jeudi une première proposition de M. Abou Chagour doivent discuter dans la soirée le nouveau cabinet proposé. En cas d'un nouveau rejet, M. Abou Chagour sera démis d'office de ses fonctions et le CGN sera appelé à élire un nouveau Premier ministre.
Abdessalem Jadallah al-Salihin, un colonel de l'armée de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi qui avait fait défection pour diriger les opérations militaires des rebelles dans l'est du pays, a été proposé au ministère de la Défense, tandis qu'un général de la police libyenne et docteur en droit, Achour Chwayel, a été proposé pour l'Intérieur.
M. Abou Chagour a affirmé qu'il n'a pas tenu compte des intérêts géographiques ou politiques, critiquant dans la foulée les membres du congrès et les blocs politiques représentés au sein de l'assemblée qui avaient rejeté jeudi une première proposition du Premier ministre.
"Le premier gouvernement n'était pas parfait. Et nous aurions pu le discuter et le remanier (...) mais les demandes des membres du congrès étaient irréalistes: quelques uns exigeaient un portefeuille bien précis pour leur région, l'un des blocs politiques a demandé onze portefeuilles et un autre en a exigé neuf".
"Je n'assumerai pas la responsabilité d'une équipe que je n'ai pas composée de mon propre gré", a-t-il ajouté, appelant le CGN à "assumer ses responsabilités à ces moments historiques".
"Je n'abandonnerai pas mes principes et mes convictions. Je ne suis pas revenu en Libye (après des dizaines d'années d'exil) pour devenir chef de gouvernement mais je suis revenu pour servir le pays et les enfants du pays", a-t-il encore dit. atlasinfo
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Le congrès rejette le nouveau gouvernement libyen
En réponse aux protestations, le Premier ministre libyen Mustafa Abushagur a retiré jeudi 4 octobre le gouvernement qu'il avait proposé pour accord au Congrès général national.
Abushagur a maintenant jusqu'au dimanche 7 octobre pour présenter une nouvelle composition, au lendemain des protestations.
Plusieurs révolutionnaires d'Az-Zawiya contestant le gouvernement proposé par Abushagur ont envahi le siège du Congrès général national à Tripoli, jeudi dans la matinée, alors que l'assemblée était réunie en session matinale.
Un député du congrès a déclaré que les révolutionnaires avaient demandé la démission d'Abushagur et le rejet de son gouvernement après qu'Az-Zawiya eut été exclu de la formation du gouvernement.
Ce représentant a ajouté que le président du congrès, Mohamed Magarief, avait négocié avec les manifestants qui avaient envahi le bâtiment et promis d'examiner leurs demandes, soulignant que le congrès n'était pas satisfait par la liste proposée et qu'elle ferait l'objet de discussions.
Pour sa part, Abushagur a déclaré à la télévision libyenne qu'il allait modifier certains noms et présenter des alternatives pour une nouvelle composition, qu'il annoncera dimanche.
"J'espère que les gens comprendront et reviendront à l'essentiel, aux régimes politiques qui connaissent le succès dans le monde, afin que la Libye puisse sortir de son impasse", a commenté Hakam al-Houni. "Nous devons revenir au fédéralisme, parce que c'est le régime qui a permis à la Libye de prospérer pendant treize ans."
Tayeb Abdelmalek a quant à lui déclaré : "Je veux connaître les critères que le Dr Abushagur a utilisé dans le choix de son gouvernement, car celui-ci ne comporte aucun nom présentant une expérience de dirigeant ou universitaire. Il y a également des ministres qui ont développé leurs ministères, et nous nous attendions donc à ce qu'ils restent en poste. Mais ils ont été limogés."
Issa Abdelhamid a expliqué que la liste proposée comportait plusieurs personnalités de l'ancien gouvernement, ce qu'il a considéré comme "un indicateur négatif au vu des critiques de la rue".
"Conserver les mêmes vieux visages que l'on a vus pendant deux ans et qui n'ont rien pu changer a été une erreur", a déclaré Fathi Amin. "En fait, le milieu politique libyen est fermé sur lui-même et ne voit pas plus loin que le bout de son nez."
Mais tous n'étaient pas opposés à cette liste gouvernementale. "C'est une formation gouvernementale qui présente plus d'aspects positifs que de points négatifs", a expliqué Essam al-Imam. "Nous leur souhaitons le succès, et nous espérons que le Congrès général national remédiera aux points négatifs lors de ses prochaines sessions."
Pour sa part, Mahmoud Shammam, la personne en charge du dossiers des médias de l'ancienne instance exécutive au début de la révolution, a laissé entendre que le gouvernement d'Abushagur était "contrôlé par les partis islamistes".
"Nous voulons un gouvernement de consensus national, un gouvernement de salut national composé de toutes les factions libyennes, et non d'un seul parti", a-t-il expliqué.
Adel al-Talhi se demande pour sa part : "Pourquoi semer le doute sur la capacité de ces ministres ? Ne sont-ils pas le produit d'un environnement libyen "?
"Coopérons avec eux, et aidons-les à surmonter les obstacles et les difficultés qui les attendent", a-t-il ajouté. "Nous devons nous appuyer sur un partenariat réel pour construire notre nation et notre gouvernement, afin que la caravane de la révolution puisse atteindre les rives de la sécurité et réaliser ses objectifs : une société dans laquelle prévaudront la justice sociale, la liberté et la dignité, une société pour tous, où chacun aura des droits et des devoirs envers la nation. magharebia
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Des manifestants interrompent un vote de confiance du gouvernement
Des manifestants ont fait irruption jeudi au Parlement libyen et ont interrompu le vote de confiance au nouveau gouvernement, pour réclamer que leur ville, Zaouia (nord-ouest), soit mieux représentée. Les manifestants ont perturbé les activités du Parlement en scandant des slogans contre le Premier ministre récemment élu, Mustafa Abou Chagour. Les députés ont alors quitté le parquet du Congrès national général en déclarant qu’ils ne voteraient pas sous la pression de manifestants, a déclaré le porte-parole Omar Humidan. Cette démonstration de force reflète les divisions qui tiraillent la Libye, où des tribus et groupes rivaux réclament une meilleure représentation institutionnelle. Mercredi, le Premier ministre Mustafa Abou Chagour présentait à la Chambre la composition de son gouvernement, majoritairement composé de technocrates venus des plus grandes villes du pays, dont une femme. mediarabe
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Pétrole rouge sang
Le second épisode de « Humanitarian War », fameuse fiction washingtonienne sur la Libye, est sorti.
Voici la bande-annonce : après avoir aidé les Libyens à se débarrasser du féroce dictateur, les gentils, conduits par l’héroïque Chris, continuent à les aider avec le même désintérêt ; mais les méchants –les terroristes encore nichés dans le pays- tuent Chris qui « risquait sa vie pour aider le peuple libyen à construire les bases d’une nouvelle et libre nation » (Hillary Clinton) et, « fait particulièrement tragique, ils le tuent à Benghazi, ville qu’il avait aidé à sauver (Barack Obama) ; le Président envoie une « force de sécurité » en Libye, mais ce sont les habitants de Benghazi, descendus spontanément dans la rue avec des pancartes à la gloire de Chris, qui chassent les méchants de leurs tanières.
En attendant le troisième épisode, jetons un coup d’œil sur la réalité. Chris Stevens, ambassadeur en Libye depuis mai dernier, avait été représentant spécial Usa au Cnt de Benghazi pendant la guerre : c’est-à-dire le metteur en scène de l’opération secrète par laquelle avaient été recrutées, financées et armées contre le gouvernement de Tripoli même des milices islamiques désignées comme terroristes peu de temps auparavant encore.
Nouvel apprenti sorcier, Chris Stevens a été renversé par les forces qu’il avait lui-même crées quand, une fois le gouvernement de Tripoli abattu, il a dirigé en habit d’ambassadeur étasunien l’opération pour neutraliser les milices jugées par Washington non fiables, et intégrer les fiables dans les forces gouvernementales. Opération extrêmement complexe : il y a en Libye au moins 100mille combattants armés, appartenant à toutes sortes de formations, y compris quelques unes fidèles à Kadhafi.
Tripoli ne contrôle aujourd’hui qu’une partie mineure du territoire.
Exportation du pétrole libyen avant la guerre en Libye en 2011
La désagrégation de l’état unitaire a commencé, fomentée par des intérêts partisans. La Cyrénaïque –où se trouvent les deux tiers du pétrole libyen- s’est de fait autoproclamée indépendante, et le Fezzan, où sont d’autres gros gisements, veut l’être aussi ; et ne resteraient à la Tripolitaine que ceux qui sont devant les côtes de la capitale.
La balkanisation de la Libye entre dans les plans de Washington, s’il n’arrive pas à contrôler l’état unitaire. Ce qui est urgent pour les Etats-Unis et les puissances européennes c’est de contrôler le pétrole libyen : plus de 47 milliards de barils de réserves assertées, les plus grandes d’Afrique. Il est important pour eux de disposer aussi du territoire libyen pour le déploiement avancé de forces militaires.
La force de déploiement rapide desmarines, envoyée par Obama en Libye avec l’appui des drones de Sigonella (base aéronavale étasunienne en Sicile), officiellement comme réponse à l’assassinat de l’ambassadeur, n’est ni la première ni la dernière. Le Pentagone avait déjà envoyé des forces spéciales et des contractorspour surveiller les plus grandes plates-formes pétrolières, et il se prépare maintenant à une action « antiterroriste ». Il y a longtemps qu’ont débarqué les compagnies pétrolières qui, avec des accords officiels ou en sous-main (grâce à la corruption diffuse), obtiennent des contrats beaucoup plus avantageux que les précédents.
En même temps se prépare la privatisation de l’industrie énergétique libyenne. Participe aussi à la répartition du butin le Qatar qui, après avoir contribué à la guerre de Libye avec des forces spéciales infiltrées et des fournitures militaires, pour une dépense de plus de 2 milliards de dollars, a obtenu 49% (mais de fait le contrôle) de la Banque libyenne pour le commerce et le développement. Un bon investissement, celui de la guerre.
Edition de mardi 25 septembre de il manifesto Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio mondialisation
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À la suite de l'attaque de l'ambassade US
Le FBI enquête en Libye
Trois semaines après l'attaque contre le consulat américain à Benghazi, une équipe d'enquêteurs du FBI est à pied d'œuvre sur le site, a affirmé jeudi à Washington le procureur général Eric Holder. Pour sa part, le porte-parole du Pentagone, George Little a déclaré jeudi qu'une mission de soutien militaire américain accompagne l'équipe du FBI qui, d’après lui, est arrivée mercredi soir à Benghazi.
Il semble que les problèmes de sécurité in situ ont conduit le FBI à retarder sa visite à Benghazi. Les agents du FBI et militaires avaient notamment exigé une protection militaire adéquate en cas de nouvelle attaque. D'après Little, les enquêteurs disposent déjà de plusieurs pistes. “Vous ne devriez pas supposer que tout ce que nous pourrions faire se trouve uniquement à Benghazi. Il existe une variété d'autres endroits dans le pays et hors du pays où des choses pertinentes pourrait être réalisées”, a déclaré le procureur général Eric Holder.
Le responsable américain qui s'adressait à des journalistes se félicitera déjà de l'avancée de l'enquête en indiquant qu'elle constituait une priorité pour le département américain de la Justice. Pour Kevin Perkins, directeur adjoint du FBI, interrogé lors d'une audition au Congrès “un nombre significatif d'agents du FBI, des analystes et des employés de soutien divers” étaient affectés à cette affaire. “Nous menons des entretiens et la collecte de preuves en essayant de démêler les faits, en collaboration avec nos partenaires de la communauté du renseignement, afin de déterminer avec exactitude ce qui s'est passé sur le terrain ce soir-là” a- t-il déclaré le 19 septembre au Comité sénatorial de la sécurité et des affaires gouvernementales. Il est à rappeler que l'échec des enquêteurs pour visiter le site au lendemain de l'attaque avait soulevé aux États Unis outre la question de leur intégrité physique, des préoccupations concernant notamment la présence de documents sensibles laissés à l'abandon.
Un journaliste du Washington Post qui a visité cette semaine le consulat US de Benghazi affirme avoir trouvé des documents sensibles, y compris les dossiers du personnel libyen chargé d'assurer la sécurité, les protocoles d'évacuation d'urgence et les détails des efforts américains de collecte d'armes. Un responsable du département d'État a déclaré à ce sujet à CNN qu'aucun des documents classifiés n’avait été laissé sur les lieux. Il est à rappeler qu’au début, les officiels américains avaient imputé l’attaque contre le consulat US de Benghazi qui a coûté la vie à l'ambassadeur en Libye Christopher J. Stevens ainsi qu”à trois autres Américains à la violence spontanée provoquée par le film “The Innocence of Islam”. Ils se raviseront quelques jours après en déclarant que c'était “une attaque terroriste planifiée”.
Le secrétaire à la Défense, Léon Panetta, qui lui-même détient cette affirmation estime qu'il “a pris un certain temps” et le recueil d'information pour tirer une telle conclusion à savoir une attaque terroriste délibérée, organisée et perpétrée, un 11-Septembre par des extrémistes affiliés ou sympathisants d'Al-Qaïda. À suivre ! liberte