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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 03:20

Jacob Walles appelle à traduire les commanditaires du 14/9 en justice

 

 

Par Jacob Walles

« Il y a un mois, le 14 Septembre 2012, un groupe d'extrémistes violents ont attaqué l'ambassade américaine et l'école américaine de coopération de Tunis.


Ces attaques violentes ont mis en danger la vie des employés américains et tunisiens qui étaient à l'intérieur de l'ambassade lors de l'attaque. Les assaillants ont causé des millions de dollars de dommages à l'enceinte de l'ambassade, ils ont brûlé plus de 100 véhicules, dont la plupart appartenaient au personnel tunisien de l'ambassade et ils ont aussi détruit la propriété privée dans la zone près de l'ambassade.


À l'école américaine de coopération de Tunis, les assaillants ont détruit, pillé et brûlé des livres, des instruments de musique et des ordinateurs utilisés pour éduquer les jeunes esprits de plus de 70 pays. Ce que les attaquants n'ont pas pu endommager est le lien fort entre le peuple américain et tunisien ainsi que l'engagement des Etats-Unis pour soutenir la transition en Tunisie d'une dictature injuste vers une démocratie libre et tolérante qui assure la sécurité, le développement économique et la liberté de tous ceux qui habitent en Tunisie.
 
Le travail important de la diplomatie, des affaires et des échanges entre nos deux pays a continué sans interruption depuis plus de 200 ans, et il est plus important que jamais que cette coopération continue dans l'avenir. Personnellement, j'ai été ravi par une lettre de soutien qui a été envoyée à l'ambassade américaine cette semaine par un groupe d'étudiants à Sfax qui étudient l'anglais dans le cadre d’une bourse américaine. Ce programme bénéficiant plus de 800 jeunes tunisiens aide à ouvrir les portes à des possibilités éducatives et professionnelles pour la prochaine génération de dirigeants tunisiens.

 Notre partenariat soutenu a également été illustré dans la cérémonie de remise des diplômes qui s'est déroulée la semaine dernière pour 24 jeunes tunisiens qui ont reçu une formation professionnelle par le biais d'un programme réalisé en partenariat avec une ONG américaine et une société internationale installée en Tunisie. Les 24 diplômés tunisiens ont bénéficié de postes à temps plein avec la société qui est en train de développer sa présence en Tunisie.
 
Je suis fier de cette longue histoire de partenariat, mais la coopération durable et l'investissement en Tunisie nécessite un environnement sûr et sécurisé. Le gouvernement tunisien a l'obligation d'assurer la sécurité de ses citoyens et de ses invités - et j'appelle le gouvernement tunisien à mener son enquête et à traduire les auteurs et les commanditaires de cet attentat en justice. Je demande au peuple tunisien de dénoncer la violence et la terreur et de jouer un rôle actif dans la construction de l'avenir que vous méritez pleinement.
 
Lors de mes rencontres avec les Tunisiens et à travers les innombrables courriels, appels téléphoniques et lettres que j'ai reçus  depuis le 14 Septembre, j'ai été rassuré de voir à quel point ces actes de violence ont été condamnés, et j'ai été encouragé par les offres généreuses de soutien des Tunisiens de tous les milieux, afin de reconstruire l'école américaine de coopération de Tunis  et aider à continuer la coopération entre nos deux pays. C'est vraiment la voix de ces Tunisiens qui affirmaient sans équivoque leur dénonciation de la violence et leur soutien à la modération, la paix et la tolérance.  Ces Tunisiens vont faire savoir au monde entier que les événements du14 Septembre ne représentent pas les valeurs du peuple de la Tunisie.
 
Comme Secrétaire d’Etat Clinton a souligné :

 
Notre relation est construite autour des principes communs de toutes les démocraties - un engagement à la non-violence, la tolérance et l'inclusion de toutes les personnes, et à faire respecter la primauté du droit.  

Le peuple tunisien a courageusement choisi la voie de la démocratie.  La révolution tunisienne était la première des révolutions arabes et le peuple tunisien a travaillé si dur et consenti des sacrifices si grands qu’il est inadmissible que les progrès qu’il a réalisés soient pris en otage ou dévoyés par des extrémistes qui ont leur seul agenda.

Les peuples et les gouvernements des États-Unis d'Amérique et de la Tunisie ont maintenu plus de 200 ans d'amitié et de coopération, et en tant qu'ambassadeur américain en Tunisie, je vous assure que nous ne laisserons pas les actes insensés des terroristes et des criminels nuire à notre engagement à continuer et à approfondir les relations entre nos deux pays »gnet

 

 

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Rafik Abdessalem se réjouit de « l’absence » de morts lors des événements de l’ambassade US

 

Lors d’une apparition télévisée accordée à la chaine Hannibal TV, Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères se réjouit « de l’absence de morts lors des derniers événements de l’ambassade américaine, le 14 septembre dernier », qu’il qualifie d’événement regrettable pour les deux parties et qui n’honore pas la Tunisie ou la Révolution. 

 

A la remarque du journaliste qui a pris soin de lui rappeler qu’il y a eu, effectivement, des décès lors des affrontements devant l’ambassade américaine, M. Abdessalem a acquiescé que des décès ont été enregistrés du côté tunisien, mais il a tenu à expliciter son raisonnement en précisant que les conséquences diplomatiques auraient été nettement plus regrettables si des ressortissants américains avaient été victimes des actes de violence. businessnews

 

 
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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 03:30

ENTRETIEN DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, FRANÇOIS HOLLANDE,

AVEC LE SITE INTERNET D’INFORMATION "SLATE.FR"  (Paris, le 7 mai 2012)

 

Pacte de croissance européen

 

Q - Quel bilan tirez-vous de la demande d’un pacte de croissance européen, que vous avez portée tout au long de votre campagne ?

R - La campagne présidentielle française a eu le mérite de faire ressurgir l’exigence de croissance. Le mot figure dans le traité budgétaire. Mais, sans contenu ni application concrète. Or à défaut d’activité économique supplémentaire, il sera difficile, voire impossible de réduire les déficits et de maîtriser la dette. Des personnalités éminentes se sont prononcées en faveur de ce pacte de croissance, comme le président de la BCE (Banque centrale européenne) Mario Draghi mais aussi plusieurs chefs de gouvernement. En Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas, en Italie, chacun admet que la seule austérité ne pourra permettre de revenir à l’équilibre des comptes publics. J’estime que pour cette seule raison, la campagne présidentielle française aura été précieuse, c’est pourquoi son déroulement et son issue ont été regardés bien au-delà de nos frontières.

 

Q - Vos solutions pour relancer la croissance semblent pourtant différentes de celles préconisées par Mario Draghi ou Angela Merkel…

R - Des réformes structurelles sont à mener pour améliorer la compétitivité, réformer la fiscalité, et renforcer notre industrie. C’est le sens du pacte productif que j’ai proposé.

L’économie de l’offre n’est pas séparable d’une stimulation plus directe de la demande. Non pas avec les formules keynésiennes d’autrefois : les moyens ne peuvent être des dépenses publiques supplémentaires, puisque nous voulons les maîtriser, ni des allègements fiscaux, qui nous sont interdits. Mais la mise en œuvre d’instruments à l’échelle européenne, cela passe par l’augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement, la mobilisation des fonds structurels, la taxe sur les transactions financières qui permettrait de financer des travaux d’infrastructures. L’Europe pourrait enfin décider de lever l’emprunt : c’est tout l’enjeu des « eurobonds » ou des « project bonds »

 

Relations franco-allemandes


Q - La chancelière allemande est opposée à cette dernière solution…

R - Sur cette question, nous aurons des discussions avec nos partenaires, et particulièrement avec nos amis allemands, mais ils ne peuvent pas poser deux verrous à la fois, un sur les « eurobonds » et un autre sur le refinancement direct des dettes par la BCE.

 

Q - Vous n’avez pas été reçu par Angela Merkel durant la campagne, mais avez été soutenu par le chef du SPD Sigmar Gabriel. Appréhendez-vous vos premiers échanges ?

R - Non. Il n’y a aucune séquelle liée à l’élection présidentielle française. J’ai parfaitement compris qu’Angela Merkel soutienne Nicolas Sarkozy pour l’action qu’ils ont menée ensemble, même si je l’ai contestée quant à ses résultats, et aussi pour leur sensibilité politique commune. Et elle-même ne peut me faire le reproche d’adopter la même attitude à l’égard des sociaux-démocrates allemands : ceux-ci occupent par ailleurs une position-clé pour faire ratifier le traité budgétaire au Bundestag, où une majorité qualifiée est nécessaire, et posent également comme condition à cette ratification l’ajout d’un pacte de croissance.

 

Q - L’existence d’un couple « Merkozy » a été critiquée en Europe. Quelle est votre position sur ce couple franco-allemand ?

R - Autant je crois au moteur franco-allemand, autant je conteste l’idée d’un duopole. La construction européenne repose sur une relation France-Allemagne équilibrée et respectueuse. Les couples Schmidt-Giscard, Kohl-Mitterrand, et même Chirac-Schröder ont prouvé que les différences politiques n’empêchaient pas le travail commun. Mais ces dirigeants veillaient à conjuguer la démarche intergouvernementale avec le processus communautaire, c’était la meilleure façon d’éviter que nos partenaires éprouvent le sentiment d’être écartés, ou pire encore soumis.

Cet équilibre a été modifié ces dernières années. Le rapport franco-allemand a été exclusif. Les autorités européennes ont été négligées et certains pays, notamment les plus fragiles, ont eu la désagréable impression d’être en face d’un directoire.

Relations avec la Grande-Bretagne


 

Q - Vous n’avez pas non plus été reçu par David Cameron, le Premier ministre, et la presse britannique et la City n’ont pas forcément été tendres à votre égard. Sur quelles bases comptez-vous renforcer la relation franco-britannique ?

R - Reconnaissons que les Britanniques ont été particulièrement timides sur les enjeux de la régulation financière, et attentifs aux seuls intérêts de la City. D’où leurs réticences à la mise en place de la taxe sur les transactions financières et à l’harmonisation fiscale en Europe. Et qui s’ajoutent à une relative indifférence à l’égard du sort de la zone euro, car la Grande-Bretagne est davantage protégée de la spéculation puisque la Banque centrale peut intervenir directement pour le financement de la dette. L’Europe n’est pas un tiroir caisse et encore moins un self service.

Je rencontrerai rapidement David Cameron pour évoquer les avantages d’une coopération plus poussée de nos deux pays au plan industriel et pour poursuivre le rapprochement engagé en matière de défense.


Redonner l’envie d’Europe

 

Q - Comment remédier au désamour envers l’Europe, relancer l’envie d’Europe ?

R - Je le dis nettement. Et l’élection présidentielle vient d’envoyer un nouveau signal : s’il n’y pas un rétablissement de la confiance entre les peuples et l’Europe, nous assisterons à une montée des populismes qui finira par entraver le projet européen, et un jour par faire éclater la zone euro. Un sursaut est nécessaire pour fixer de nouvelles perspectives, ouvrir de nouveaux chantiers, protéger les citoyens.

Plutôt que de rechercher des nouvelles avancées sur l’Europe politique, je propose de relever un nouveau défi : après l’Europe de l’acier ou du charbon ou de l’Europe agricole au début des années 1960, le grand marché dans les années 1980, c’est « l’Europe de l’énergie » avec des objectifs communs en matière d’économies d’énergie, de montée des énergies renouvelables, de sécurité des installations…

 

Q - Vous écartez donc l’hypothèse de nouveaux traités ?

R - Oui, aujourd’hui, tout traité institutionnel serait difficile à faire ratifier sans le rétablissement d’une relation de confiance entre les peuples et l’union. En revanche, un traité sur la croissance, l’emploi et l’énergie pourrait mobiliser les opinions. La France et l’Allemagne peuvent aussi montrer le chemin cinquante ans après le traité de l’Élysée (1963), notamment sur les aspects éducatifs, universitaires et culturels.

La France, du leadership à l’initiative


Q - Sur la scène mondiale, votre prédécesseur a fait preuve à plusieurs reprises au nom de l’Europe de son leadership, sur la Géorgie, la Libye, la crise financière… Est-ce aussi votre ambition ?

R - La France n’est pas n’importe quel pays d’Europe et son président n’est pas n’importe quel chef d’État du monde. Donc il a parfois à prendre, non pas la direction ou le leadership, mais l’initiative. Nicolas Sarkozy a pu le démontrer durant le quinquennat. Cela a été parfois heureux. Je pense à l’action décidée par l’ONU en Libye. Parfois malencontreux. Je pense à l’Union pour la Méditerranée dont l’impréparation a conduit à l’échec. Oui, j’entends donner à la France toute sa place dans l’affirmation d’une ambition internationale. Sur la crise financière, ce qui a manqué, c’est de la constance et de la persévérance notamment sur la maîtrise de la finance, la lutte contre les paradis fiscaux, la taxe sur les transactions financières

De même, face à la Chine, l’Europe est allée en ordre dispersé pour résorber les déséquilibres commerciaux. Il a fallu attendre qu’Obama pose les conditions de la « réciprocité » pour que le mot même soit à nouveau prononcé, et je rappelle que la convertibilité de la monnaie chinoise aurait dû être évoquée au G20. Je considère que la réforme du système monétaire international doit être une priorité dans notre agenda.

Relations avec les États-Unis

 

Q - Les États-Unis risquent de regarder d’abord avec méfiance un changement de président en France, qui plus est pour un socialiste. Comment pensez-vous vous y faire connaître et reconnaître ?

R - J’ai parfaitement compris l’attitude du président Obama dans la campagne présidentielle française. Il n’avait aucune raison de marquer une distance avec Nicolas Sarkozy. C’est la solidarité élémentaire que se doivent des chefs d’État qui ont agi ensemble. Barack Obama lui-même est soumis cette année à réélection. Et ce scrutin aura une grande importance dans le monde.

La politique étrangère de l’administration démocrate a marqué des inflexions sérieuses et bénéfiques par rapport à la précédente. De même, nous avons des convergences sur le plan économique. Je veillerai donc à affirmer l’indépendance de la France sans compliquer la tâche de Barack Obama. Ainsi sur la présence des troupes française en Afghanistan, je réaffirmerai la position du retrait fin 2012, qui a été la mienne durant la campagne, en bonne intelligence avec nos alliés.

 

Q - Vous ne partagez pas sa position sur l’utilisation des réserves stratégiques de pétrole pour faire baisser les prix à la pompe…

R - Je le respecte. Je sais combien la question du prix des carburants pèse dans le débat politique américain. En France, la hausse continue du prix de l’énergie n’est pas sans lien avec des votes populistes qui ont pu s’exprimer. J’imagine qu’aux États-Unis la même exaspération existe.

Nucléaire iranien

 

Q - Quelle est votre position sur la crise liée au programme nucléaire iranien ?

R - Je n’ai pas critiqué la position ferme de Nicolas Sarkozy par rapport aux risques de prolifération nucléaire. Je le confirmerai avec la même force et la même volonté. Et je n’admettrai pas que l’Iran, qui a parfaitement le droit d’accéder au nucléaire civil, puisse utiliser cette technologie à des fins militaires.

 

Q - Sur ce sujet, l’administration Obama semble plus souple, plus encline à la négociation, que le gouvernement français…

R - Les Iraniens doivent apporter toutes les informations qui leur sont demandées et en terminer avec les faux-semblants. Les sanctions doivent être renforcées autant qu’il sera nécessaire. Mais je crois encore possible la négociation pour atteindre le but recherché.

Place de la France dans l’OTAN


 

Q - Vous avez parfois semblé flou quant à la présence française dans l’OTAN durant la campagne ?

R - J’ai regretté cette décision, dans les conditions où elle a été prise en 2008. Les objectifs qui avaient été posés, et notamment le renforcement du pilier européen de défense, n’ont pas été atteints.

Je n’entends pas pour autant revenir à la situation antérieure. Je demanderai une évaluation sur la place de la France et les responsabilités qui nous ont été confiées dans le commandement militaire.

Afrique et Moyen-Orient


Q - Sur l’Afrique et le Moyen-Orient, partagez-vous la position d’Alain Juppé d’une extrême fermeté vis-à-vis des islamistes avec lesquels on peut parler, à condition que certaines lignes rouges ne soient pas franchies : respect des droits fondamentaux, respect du choix libre des électeurs, acceptation de l’alternance au pouvoir ?

R - La France ne doit pas changer de principes en fonction des circonstances ou des situations. Ceux qui valaient au moment des printemps arabes, quand les régimes empêchaient l’avènement de la démocratie, doivent être évoqués avec les pouvoirs sortis des urnes dans ces mêmes pays, notamment en Tunisie et en Égypte. Le bon fonctionnement de la démocratie, l’égalité hommes-femmes ou la place respective de la société et de l’État doivent être rappelés autant que nécessaire.

L’enjeu est de savoir si des partis qui se réclament de l’islam peuvent rentrer dans un processus démocratique de long terme. C’est pourquoi la réussite de cette transition est très importante. Les Tunisiens en ont fait la démonstration, même si nous voyons bien que des menaces existent.

Situation dans le Sahel


Q - Quelle est votre analyse de la situation dans la zone du Sahel ?

R - Je suis très préoccupé de ce qui s’y passe. J’ai approuvé l’intervention en Libye, mais j’ai regretté que l’accompagnement n’ait pas suivi, et aujourd’hui une partie des débris de l’armée libyenne et des forces qui l’ont soutenue se retrouve dans cette zone, et déstabilise le Niger et le Mali. Ce n’est pas la seule cause des désordres. Là encore, l’Europe doit comprendre qu’elle aurait avantage à accompagner plus fortement le développement des pays concernés.

Nous avons aussi le problème spécifique d’Areva, qui est pour le Niger une source de retombées très significatives : on voit bien l’intérêt des forces d’Aqmi ou liées à ces réseaux d’empêcher le développement du Niger.

La France et l’islam


Q - L’arrivée au pouvoir dans de nombreux pays situés de l’autre côté de la Méditerranée d’islamistes est-elle à même de renforcer encore les peurs et les fantasmes en France qui ont été très présents pendant la campagne présidentielle française ?

R - J’ai déploré qu’il y ait eu des confusions et des amalgames. Les étrangers peuvent être d’originaire africaine, maghrébine, sans être musulmans. Et être musulmans sans être communautaristes. Je veux faire respecter en France des valeurs qui permettent à chaque individu de pratiquer le culte de son choix mais dans le cadre des règles communes de la laïcité. ambassadefrance-tn

 

 

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Version arabe

 

حديث رئيس الجمهورية السيد فرنسوا هولاند إلى موقع "سليت" على الانترنيت  

 

أي ميثاق للنمو؟

"سليت": ما هي الحصيلة التي تستخلصها من طلبك وضع ميثاق للنمو الأوروبي الذي ناديت به طوال حملتك الانتخابية؟

فرنسوا هولاند: كان للحملة الرئاسية الفرنسية الفضل في انبثاق شرط النمو مجدداً. الكلمة موجودة في معاهدة الموازنة، لكن من دون محتوى ولا تنفيذ ملموس. إذ إن لم يتشكل نشاط إقتصادي إضافي سيكون من الصعب، حتى من المستحيل، خفض العجز والتحكم بالدين. ثمة شخصيات معتبرة أعلنت تأييدها لميثاق النمو هذا، كرئيس البنك المركزي الأوروبي ماريو دراغي وكذلك العديد من رؤساء الحكومات. في اسبانيا والبرتغال وهولاندا وإيطاليا، يقر الجميع بأن التقشف وحده لا يمكنه السماح بالعودة إلى التوازن في الحسابات العامة. وأقدر بأن الحملة الرئاسية الفرنسية كانت قيمة نظراً لهذا السبب وحده، ولهذا لقيت متابعتها ونتيجتها إهتماماً تخطى حدودنا.

"سليت": تبدو حلولك لإعادة إطلاق النمو مختلفة عما تصوره ماريو دراغي أو أنجيلا مركل...

هولاند: يجب القيام باصلاحات بنيوية لتحسين القدرة التنافسية وإصلاح جباية الضرائب، وتعزيز صناعتنا. هذا هو معنى الميثاق الانتاجي الذي اقترحته.

إقتصاد العرض ليس مفصولاً عن التحفيز الأكثر مباشرة للطلب. ليس عبر صيغ كينيزية من الماضي: الوسائل لا يمكنها أن تكون نفقات عامة إضافية لأننا نريد التحكم بها، ولا تخفيضات ضريبية محظورة علينا. ولكن تنفيذ أدوات على مستوى أوروبي، يمر عبر زيادة رأسمال البنك الأوروبي للإستثمار، وتعبئة الصناديق البنيوية، والضريبة على المعاملات النقدية التي قد تسمح بتمويل أعمال البنى التحتية. ويمكن لأوروبا أخيراً إتخاذ قرار برفع نسبة الإقتراض: هذا هو كل رهان "الأوروبوند" أو "بروجيكت بوند".

العلاقات الفرنسية ـ الألمانية

سؤال: تعارض المستشارة الألمانية هذا الحل الأخير...

هولاند: سيكون لدينا مناقشات حول هذه المسألة مع شركائنا وبشكل خاص مع أصدقائنا الألمان، لكنهم لا يستطيعون وضع حاجزين في آن، واحد حول "الأوروبوند" والآخر حول إعادة التمويل المباشر للديون من قبل البنك المركزي الأوروبي.

سؤال: لم تستقبلك أنجيلا مركل خلال الحملة الانتخابية، لكنك تلقيت مساندة زعيم الحزب الاشتراكي الديموقراطي سيغمار غبرييل. هل تخشى مناقشاتكما الأولى؟

هولاند: كلا. لا يوجد أي أثر مرتبط بالإنتخابات الرئاسية الفرنسية. فهمت جيداً بأن أنجيلا مركل تساند نيكولا ساركوزي بسبب العمل الذي قاما به سوية، مع أنني اعترضت على نتائجه، وبسبب حساسيتهما السياسية المشتركة. وهي لا يمكنها أن تلومني لأنني اعتمدت السلوك نفسه إزاء الاشتراكيين ـ الديموقراطيين الألمان: يحتل هؤلاء موقعاً أساسياً للتصديق على معاهدة الموازنة في البوندستاغ، حيث من الضروري الحصول على غالبية وازنة، ويضعون أيضاً إضافة ميثاق للنمو كشرط للتصديق.

سؤال: لقد تم انتقاد وجود الثنائي "مركوزي" في أوروبا، فما هو موقفك من الثنائي الفرنسي ـ الألماني؟

هولاند: بقدر ما أؤمن بالمحرك الفرنسي ـ الألماني بقدر ما أعترض على فكرة المحور الثنائي. فالبناء الأوروبي يعتمد على علاقة متوازنة ومتبادلة الاحترام بين فرنسا وألمانيا. فالثنائي شميدت ـ جيسكار، وكول ـ ميتران، وحتى شيراك ـ شرودر أثبتوا بأن الاختلافات السياسية لا تمنع العمل المشترك. لكن هؤلاء القادة كانوا يحرصون على تلازم المسعى بين الحكومات مع المسيرة الاتحادية. كانت الطريقة الفضلى لتفادي شعور شركائنا بالاستبعاد او الشعور بما هو أسوأ أي بالخضوع.

لقد تغير هذا التوازن في هذه السنوات الأخيرة. فالعلاقة الفرنسية ـ الألمانية كانت حصرية. وتم إهمال السلطات الأوروبية وبعض البلدان، لاسيما الأكثر هشاشة، تكون لديها انطباع مزعج بأنها في إزاء حكومة المديرين.

مع بريطانيا العظمى

سؤال: وأيضاً لم يستقبلك رئيس الوزراء دافيد كاميرون، والصحافة البريطانية ومركز المال والأعمال ( السيتي) لم يكونا رقيقين حيالك. فعلى أي قاعدة تبغي تقوية العلاقات الفرنسية ـ البريطانية ؟

هولاند: فلنعترف بأن البريطانيين كانوا خجولين بشكل خاص في شأن استحقاقات التنظيم المالي، ومتنبهين فقط على مصالح مركز المال والأعمال. من هنا جاءت تحفظاتهم على وضع ضريبة على التعاملات المالية والملاءمة الضريبية في أوروبا اللتين يُضاف إليهما لامبالاة نسبية إزاء مصير منطقة الأورو، لأن بريطانيا العظمى محمية أكثر من المضاربات لأن البنك المركزي يمكنه ان يتدخل مباشرة لتمويل الدين. فأوروبا ليست دِرج حساب وليست أبداً خدمة ذاتية بحسب المزاج.

سألتقي بسرعة دافيد كاميرون للتطرق إلى فوائد التعاون الأكبر بين بلدينا على الصعيد الصناعي ولمواصلة التقارب الذي بدأ في مجال الدفاع.

إعادة بث الرغبة بأوروبا

سؤال: كيف يمكن معالجة غياب الشغف بأوروبا، وإعادة بث الرغبة فيها؟

هولاند: أقولها بوضوح، والانتخابات الرئاسية أرسلت للتو إشارة جديدة: إذا لم يكن هناك ترميم للثقة بين الشعوب وأوروبا فسنشهد صعوداً للشعبويات التي تنتهي بعرقلة المشروع الأوروبي، ويوماً تشظي منطقة الأورو. ثمة وثبة ضرورية لتحديد آفاق جديدة وفتح ورش جديدة وحماية المواطنين.

فبدل البحث عن خطوات متقدمة جديدة في شأن أوروبا السياسية، أقترح رفع تحدٍ جديد: بعد أوروبا الصلب أو الفحم أو أوروبا الزراعية في بداية الستينات، والسوق الكبرى في الثمانينات، هناك "أوروبا الطاقة" بأهداف مشتركة في مجال إقتصاد الطاقة، وصعود أنواع الطاقة البديلة وامن المواقع والأجهزة...

سؤال: إذاً إنك تستبعد فرضية المواثيق الجديدة؟

هولاند: نعم اليوم، قد يكون من الصعب التصديق على أي ميثاق مؤسساتي من دون ترميم علاقة الثقة بين الشعوب والإتحاد. في المقابل، إن ميثاقاً حول النمو والعمل والطاقة يمكنه تحريك الرأي العام. يمكن لفرنسا وألمانيا إعطاء المثل بعد خمسين عاماً على ميثاق الإيليزيه (1963)، لاسيما في الجوانب التربوية والجامعية والثقافية.

فرنسا على المسرح الدولي: من الزعامة إلى المبادرة

سؤال: أثبت سلفك على الساحة العالمية عدة مرات زعامته باسم أوروبا في شأن جورجيا وليبيا والأزمة المالية...فهل هذا هو طموحك ايضاً؟

هولاند: فرنسا ليست كأي بلد أوروبي ورئيسها ليس كأي رئيس دولة في العالم. إذاً عليه أحياناً القيام بمبادرة وليس القيادة او الزعامة. ولقد تمكن نيكولا ساركوزي من البرهنة على ذلك خلال عهده. كان ذلك ساراً احياناً ، حيث يخطر في بالي العمل الذي قررته الأمم المتحدة في ليبيا. وأحياناً يكون مكدراً، حيث يخطر في بالي الاتحاد من أجل المتوسط ذلك ان عدم الاعداد له أدى إلى فشله. نعم، أنوي إعطاء فرنسا كل مكانتها في تأكيد طموح دولي معين. وفي شأن الأزمة المالية، ما كان ينقص هو الثبات والمثابرة لاسيما التحكم بالمالية، ومحاربة الجنات الضريبية، والضريبة على التعاملات المالية.

وكذلك إزاء الصين، ذهبت أوروبا زرافات وفرادى لإمتصاص الاختلال في التوازن التجاري. وتم انتظار أوباما الذي وضع شروط "المعاملة بالمثل" لكي ترد العبارة نفسها على اللسان من جديد، وأذكِّر بأنه كان من الأحرى التطرق إلى قابلية تحويل العملة الصينية في مجموعة الدول العشرين. أعتبر بأن إصلاح نظام النقد الدولي يجب أن يكون في أولوية روزنامتنا.

(...)

سؤال: هل تعتقد بأنه من المهم أن يتحدث رئيس الدولة الفرنسية اللغة الديبلوماسية الدولية المشتركة؟

هولاند: هو في حاجة إلى فهمها والتمكن من إجراء حوار مباشر مع محدثيه. لكني متمسك باللغة الفرنسية وبالفرنكوفونية.

وحين كنت أشارك في قمم لرؤساء الأحزاب في أوروبا كنت انزعج من سماع أصدقاء رومان وبولونيين وبرتغاليين وإيطاليين يتحدثون أحياناً بالانكليزية، لكني اقبل على الصعيد غير الرسمي بامكانية إجراء الاتصالات عبر هذه اللغة. إلا أنني سأدافع في كل مكان عن إستخدام الفرنسية.

العلاقات مع الولايات المتحدة

سؤال: قد تنظر الولايات المتحدة أولاً بحذر إلى تغيير الرئيس في فرنسا، فكم بالحري إذا كان إشتراكياً. فكيف تعتقد بأنك سوف تعرِّف عن نفسك والتعرف إليك؟

هولاند: فهمت تماماً موقف الرئيس أوباما في حملة الانتخابات الرئاسية الفرنسية. ولم يكن لديه أي سبب يدفعه لأخذ مسافة من نيكولا ساركوزي. إنه التضامن الأولي الذي يتوجب على رؤساء الدول الذين تحركوا سوياً. باراك أوباما نفسه سيخضع هذا العام لعملية إعادة انتخاب. وهذه الانتخابات سيكون لها اهميتها الكبرى في العالم.

اجرت السياسة الخارجية التي إتبعتها الإدارة الديموقراطية انعطافات جدية ومفيدة مقارنة بالادارة السابقة. كما أن هناك تطابقاً بيننا على الصعيد الاقتصادي. سأحرص إذاً على تأكيد استقلال فرنسا من دون أن يعقد ذلك مهمة باراك أوباما. وهكذا فإنني سوف أجدد تأكيدي في شأن وجود القوات الفرنسية في أفغانستان على الموقف من الانسحاب قبل نهاية 2012، الذي كان موقفي خلال الحملة الانتخابية، وبرضى حلفائنا.

سؤال: إنك لا تشاركه موقفه القائم على استخدام الاحتياطات الاستراتيجية من النفط لخفض الأسعار في محطات توزيع المحروقات...

هولاند: أنا أحترمه. أعرف كم هي وطأة مسألة ثمن المحروقات في النقاش السياسي الأميركي. في فرنسا، الارتفاع المتواصل لأسعار الطاقة ليس من دون علاقة بالتصويت الشعبوي الذي قد ظهر. أظن أن السخط نفسه موجود في الولايات المتحدة.

النووي الإيراني

سؤال: ما هو موقفك من الأزمة المرتبطة بالبرنامج النووي الإيراني؟

هولاند: لم انتقد الموقف الحازم لنيكولا ساركوزي بالنسبة لمخاطر الإنتشار النووي.  وانا سأؤكد ذلك بالقوة والإرادة ذاتهما. ولن أسمح لإيران، التي لها الحق الكامل في الحصول على النووي المدني، من أن تتمكن من استخدام هذه التكنولوجيا لأهداف عسكرية.

سؤال: حول هذا الموضوع، يبدو ان الإدارة الأميركية أكثر ليونة وأكثر ميلاً للتفاوض من الحكومة الفرنسية...

هولاند: على الإيرانيين توفير كل المعلومات المطلوبة منهم والكف عن التحايل. ويجب تعزيز العقوبات بقدر ما هو ضروري، لكن أعتقد بأن المفاوضات لا تزال ممكنة لبلوغ الهدف المنشود.

مكانة فرنسا في الحلف الأطلسي

سؤال: خلال الحملة الانتخابية، ظهرت أحياناً غامضاً بالنسبة للوجود الفرنسي في الحلف الأطلسي ؟

هولاند: تأسفت لهذا القرار الذي إتخذ في الظروف التي كانت قائمة في 2008. فالأهداف التي وُضعت ، لاسيما لتعزيز الركن الأوروبي للدفاع، لم تتحقق.

لا انوي العودة إلى ما قبل هذا الوضع القائم، وسأطلب تقويماً عن مكانة فرنسا والمسؤوليات التي أُنيطت بنا في القيادة العسكرية لهذا الحلف.

علاقات فرنسا بأفريقيا والشرق الأدنى

سؤال: حول أفريقيا والشرق الأدنى، هل تشاطر ألان جوبيه موقفه المتشدد للغاية مع الإسلاميين حيث أنه بالامكان التحدث إليهم، شرط عدم تجاوز بعض الخطوط الحمر: إحترام الحقوق الأساسية، وإحترام الخيار الحر للناخبين، وقبول التداول في السلطة؟

هولاند: لا يجب أن تغير فرنسا مبادئها بحسب الظروف أو الأوضاع. ما كان يصح في أثناء الربيع العربي، حين كانت الأنظمة تمنع إنبثاق الديموقراطية، يجب التطرق إليه مع السلطات التي انتصرت عبر صناديق الانتخاب في البلدان نفسها، لاسيما في تونس ومصر. ويجب التذكير عند الضرورة بحسن سير الديموقراطية، وبالمساواة بين الرجال والنساء أو المكانة المتبادلة للمجتمع والدولة.

الاستحقاق هو معرفة ما إذا كانت الأحزاب التي تقول بانتمائها للإسلام قادرة على الدخول في مسيرة ديموقراطية بعيدة المدى. ولهذا فنجاح هذه العملية الانتقالية مهم جداً. والتونسيون أعطوا الدليل مع أننا نرى أن الأخطار لا تزال موجودة.

الوضع في منطقة دول الساحل

سؤال:ما هو تحليلك للوضع في منطقة دول الساحل؟

هولاند: أنا قلق للغاية مما يجري هناك. وافقت على التدخل في ليبيا لكني تأسفت لأن المواكبة لم تعقبه، واليوم جزء من فلول الجيش الليبي والقوات التي دعمته موجودة في هذه المنطقة، وتزعزع إستقرار النيجر ومالي. إنه ليس السبب الوحيد للفوضى. وهنا أيضاً، على أوروبا أن تفهم أنها قد تستفيد من تنمية البلدان المعنية إذا واكبتها بطريقة أكثر قوة.

ولدينا أيضاً المشكلة الخاصة بـ "أريفا"، التي تشكل بالنسبة للنيجر مصدراً مهماً جداً للعائدات: ونرى جيداً مصلحة قوات "تنظيم القاعدة في بلاد المغرب الإسلامي" أو المرتبطة بهذه الشبكات لمنع تنمية النيجر.

فرنسا والإسلام

سؤال: هل وصول الإسلاميين إلى السلطة في العديد من البلدان الواقعة في الضفة الأخرى من المتوسط من شانه أن يعزز أيضاً وأيضاً المخاوف والإستيهام في فرنسا التي كانت حاضرة جداً خلال حملة الانتخابات الرئاسية الفرنسية؟

هولاند: آسف أسفاً شديداً لحصول التباسات وإختلاط الأمور. فيمكن أن يكون الأجانب من أصل أفريقي ومغاربي من دون أن يكونوا مسلمين، وأن يكونوا مسلمين من دون أن يكونوا طائفيين. أريد أن تُحترم القيم في فرنسا التي تسمح لكل فرد بممارسة شعائره وفق اختياره لكن ضمن اطار القواعد المشتركة للعلمنة.

 

 

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 06:02

Sarkozy enfin «dégagé» par les Français, 15 mois après son «ami» Ben Ali


 

C’est finalement le socialiste François Hollande, qui a remporté l’élection présidentielle française avec 51,90%. Il sera l'homme de la réconciliation des Français, que Sarkozy,le grand perdant de la soirée, a travaillé à diviser pendant son quinquennat.

 

Les causes de la défaite (annoncée) de Sarkozy ont déjà été largement débattues lors de la campagne. Que ce soit sur le terrain économique, de la politique internationale ou de la cohésion sociale française, son bilan est mitigé sinon négatif. Son échec à l’élection présidentielle n’en est donc que le juste résultat.

 

La crise n’explique pas tout


Certes, il y a la crise mais cela n’explique pas tout. Sur la croissance, le chômage, les salaires, la balance commerciale, Nicolas Sarkozy a échoué. Lui qui disait qu’il irait chercher la croissance avec les dents, lui qui a promis aux français de «travailler plus pour gagner plus», laisse une France en crise économiquement avec un chômage en augmentation et une balance commerciale très déficitaire.

Jamais les Français n’ont été autant monté les uns contre les autres. Les syndicats contre les entreprises au point tel qu’il a laissé un monde de l’entreprise déchiré. Les journalistes contre les politiques avec de nombreuses affaires (d’écoute téléphonique ou plus récemment les attaques contre la presse et les journalistes, notamment ceux de Médiapart).

 

Résultats d'après les dernières estimations Csa, Tns Sofres et Ipsos.

 

L’art de manier la peur «du loup islamiste»

 

Mais là où Sarkozy fut le numéro 1 sans conteste, c’est dans l’art de manier la peur «du loup islamiste». Dans ce domaine, il a eu un «modèle» en la personne de son «ami» et «obligé», l’ex-président tunisien Zine El Abidne Ben Ali. Jamais autant de Français n’ont été autant ouvertement islamophobes que sous sa présidence.

Sarkozy, ce président qui n’a cessé de stigmatiser et insulter l’islam et les musulmans. Qui n’a cessé de faire des lois sur le voile. Qui n’a cessé de taper médiatiquement sur des Français musulmans qui n’ont fait, pourtant, que pratiquer pacifiquement leur religion.

Bilan de tout cela, des personnes qui, hier, vivaient ensembles et sereinement (même s’il pouvait y avoir souvent des problèmes, mais dans quelle société il n’y en aurait-il pas?).

Bilan de tout cela: une France divisée et où l’on regarde désormais plus les différences que les ressemblances.

 

François Hollande, le nouveau visage de la France.

 

L’ami protecteur des dictateurs

 

Sarkozy, ce donneur de leçons mondiales sur les droits de l’Homme et le respect de l’autre d’un côté, et qui, de l’autre, a soutenu jusqu’au bout son ami Ben Ali, qui a accueilli Mouamar Kadhafi et Bachar El Assad en grande pompe, avant de se retourner politiquement contre eux. Avis aux dictateurs mentalement colonisés: leurs protecteurs et maîtres n’hésitent pas à se débarasser d’eux dès qu’ils n’en ont plus besoin…

Sarkozy qui, via sa ministre des Affaires étrangères, a proposé d’aider le régime dictatorial de Ben Ali en le faisant profiter du savoir-faire sécuritaire français au moment même où des Tunisiens tombaient sous les balles parce qu’ils voulaient la liberté.

Sarkozy, qui a osé venir «poignarder» en direct (discours de Dakar) les Africains subsahariens, alors qu’il était leur invité, en leur assénant un terrible «vous n’êtes pas assez entrés dans l’Histoire». Une phrase qui rappelle les périodes sombres de la colonisation française.

 

Sarkozy, le 3e déchu... par urnes.

 

Sortie par la petite porte de l’Histoire

 

C’est bien connu, Nicolas Sarkozy est un grand poète des mots. Il manie bien la langue française. Petit florilège: «Casse toi pov’con», ou encore: «On va nettoyer tout ça karcher»…

Non, par ce vote le peuple français vous a dit de «dégager», comme le peuple tunisien l’a fait il y a quinze mois à sa manière, à votre ami Ben Ali.

De son côté, l’Afrique, celle qui a tant apporté à l’Humanité, celle que vous avez tant stigmatisé, celle qui représente l’avenir avec le monde nouveau qui se dessine, cette Afrique là vous salue et constate, enjouée, votre sortie (à vous) de l’Histoire.  kapitalis

 

 

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 La Tunisie félicite François Hollande

 

La Tunisie nouvelle félicite François Hollande et fonde de "grands espoirs" dans le renforcement de ses relations avec la France, déclare dimanche dans un communiqué le président de l'Assemblée constituante (ANC) le socialiste Mustapha Ben Jaafar.

"Permettez-moi de vous présenter mes félicitations les plus chaleureuses et les plus sincères, et de vous dire que la Tunisie nouvelle fonde de grands espoirs dans le renforcement des relations traditionnelles avec la France", déclare Mustapha Ben Jaafar à l'adresse du nouveau chef de l'Etat français.  europe1

 

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 « A diaboliser les musulmans, on crée des islamophobes »Saïd Bouamama

      

Le score obtenu par le Front national lors du premier tour des élections françaises en a consterné plus d’un. Est-il le signe d’une islamophobie grandissante ? Ou reflète-t-il tout simplement une société française baignant dans des manipulations à la fois politique et médiatique ? Investig’Action a tenté de répondre à ces questions en rencontrant Saïd Bouamama, sociologue et militant engagé depuis de nombreuses années dans les luttes de l’immigration pour l’égalité réelle des droits en France.


 

Comment expliquez-vous le score élevé du Front national lors du premier tour des présidentielles ?

 

Il relève selon moi de deux causes essentielles. La première est historique et liée à l’héritage de la colonisation. A l’époque, pour que le colonialisme puisse fonctionner, il fallait préparer les esprits, créer un espace mental colonial. Les Arabes, les noirs et les musulmans ont ainsi été présentés comme des sujets allergiques à la modernité, à la laïcité, à la république… Des gens dangereux pour la démocratie en somme. Les sujets étant présentés comme cela, il apparaissait normal que le colonialisme les transforme complètement et s’autorise même à les mâter en cas de révolte. Aujourd’hui, l’extrême-droite française instrumentalise cet héritage pour des besoins contemporains. Et le champ politique se trouve pris en otage car les autres partis reprennent ces thèmes imposés par l’extrême-droite au lieu de se démarquer complètement de cette mouvance.

Le deuxième facteur, c’est la crise économique. Elle a entraîné l’appauvrissement d’une partie de la population et rendu précaires nombre de garanties sociales. Le FN surfe sur le mécontentement des gens. Il n’est donc pas surprenant qu’un tel parti réalise un bon score dans le contexte actuel. L’inverse m’aurait surpris. Mais il y a une autre leçon importante à tirer de ce scrutin : le résultat obtenu par Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a pris de front les thèses du FN, il ne leur a accordé aucune concession. Son score révèle donc l’émergence d’une minorité de citoyens qui centrent leurs préoccupations sur les questions socio-économiques.

 

La montée de l’islamophobie est-elle liée à l’échec de la politique d’immigration en France ?

 

Mais il n’y a pas d’échec de la politique d’immigration, pour autant que l’on considère son véritable objectif. L’objectif de la politique d’immigration est très simple : assurer une force de travail moins chère que la force de travail national. Cette mise en concurrence des travailleurs permet de niveler par le bas les coûts du travail. Par conséquent, au-delà des beaux discours idéologiques sur l’intégration, il y a toujours eu une politique très simple qui visait à assigner les immigrés et leurs enfants français à des places du marché du travail moins bien payées.

Il n’y a donc pas d’échec de la politique d’intégration, qui a toujours été réactionnaire. Le véritable échec, c’est d’avoir cru que cette politique pouvait être viable sur le long-terme. Assigner systématiquement des personnes à des places subalternes ne peut entraîner que des frustrations, des revendications, des révoltes et des réaffirmations identitaires. Or, on avait l’habitude de cantonner les immigrés au silence. Ce type de revendications perturbe donc l’ordre établi, elles vont donner de l’eau au moulin de l’extrême-droite en particulier et, de manière générale, vont être utilisées par les politiciens pour dire : « vous voyez, ils ne sont pas assimilables ».

On ne peut donc pas parler d’un échec de la politique d’immigration en France. Ce que l’on considère comme un échec n’est que le résultat inévitable des modalités économiques posées par cette politique d’immigration.

 

Depuis dix ans, Nicolas Sarkozy fait de la sécurité son terrain de jeu électoral avec un discours qui, selon l’analyse de Gilles Kepel, repose sur les fameux 4 i : immigration, islam, insécurité, identité nationale. Ce type de discours est primordial pour la survie de la droite ?

 

Absolument. Mais il en va de même pour le Parti socialiste. L’insécurité est un débat-écran qui vise à masquer des problèmes de société bien plus importants. Tant pour l’insécurité, que pour des soi-disant actes terroristes ou que pour les attaques contre la laïcité, des petits faits sont transformés en faits généralisés. En France, il n’y a pas de montée massive de l’insécurité, d’un repli communautaire ou d’un danger intégriste. Il n’y a rien qui permette objectivement d’attester d’une telle montée.

En revanche, ces trois dernières décennies ont été marquées par les quatre processus suivants : 1. Appauvrissement massif d’une classe sociale. 2. Précarisation d’une grande partie des travailleurs qui, malgré un emploi, redoutent l’avenir. 3. Discrimination raciste grandissante. Je rappelle que quatre employeurs sur cinq font de la discrimination à l’embauche. C’est le Bureau International du Travail qui le dit et on ne peut pas vraiment dire que c’est une organisation militante radicale. 4. Processus d’humiliation dans les quartiers populaires avec des contrôles de police permanents.

 

Ces questions devraient être au centre de la campagne électorale ?

 

Ce sont de véritables questions que l’on peut poser à la société française. Comment lutter contre la paupérisation ? Comment redonner des garanties aux travailleurs ? Comment combattre les discriminations racistes ? Comment arrêter la mise sous surveillance des quartiers populaires par les forces de police ? Ces questions ne plaisent pas alors il faut des débats pour faire écran comme ceux que vous avez cités : identité nationale, insécurité, etc.

 

Quels sont les effets de ces processus actifs depuis trente ans ?

 

Ils nous font basculer de modèle. Nous passons du modèle de bouc-émissaire, modèle historique qui a toujours existé en Europe, à celui de l’ennemi intérieur. Aujourd’hui, les réactions xénophobes ne touchent plus seulement les immigrés qui débarquent en France. Désormais, quelqu’un qui est né français, qui a toujours vécu en France et qui est totalement français peut aussi être perçu comme un étranger. Ce phénomène est nouveau et il déplace la cible de l’immigré vers le musulman : c’est le passage du bouc-émissaire à l’ennemi de l’intérieur.

 

Les politiques et les médias nous rabattent les oreilles avec le terrorisme islamiste mais depuis 1991, 94% des attentats commis en Europe sont le fait de l’extrême-droite et de groupes séparatistes. Seulement 0,4% sont imputés aux islamistes. Comment expliquez-vous cela ?

 

Depuis que le FN a imposé ses thématiques, il y a une rentabilité électorale et médiatique à introduire la peur. Par souci électoral ou d’audimat, on a mis en place une machine à fabriquer la peur et le musulman est l’outil de cette fabrication. D’un côté, il n’y a pas de faits matériels qui expliquent le ciblage d’une population particulière comme les musulmans. D’un autre côté, il y a une invention idéologique qu’on peut nommer islamophobie. 

Le véritable problème de société n’est pas l’existence d’actes terroristes ou d’actes antirépublicains commis par des musulmans. C’est, au contraire, les discours idéologiques islamophobes qui entrainent des actes islamophobes. A force de diaboliser les musulmans, on crée des islamophobes. D’ailleurs, les acteurs de ce phénomène ne sont plus seulement les partis politiques mais aussi les pouvoirs publics, le débat s’étant invité dans les juridictions. Quand on fait une loi pour les jeunes filles voilées, même si on l’appelle autrement, c’est une loi qui ne s’adresse qu’à une partie de la population. Par conséquent, on assiste à un ciblage pratiqué par le Front national mais aussi par l’appareil d’Etat.

 

Vous parlez des politiques et de la justice. Et les médias ?

 

Ils fonctionnent plus comme catalyseurs de l’islamophobie que comme créateurs, les créateurs regroupant un groupe beaucoup plus large où l’on trouve les grand partis politiques de droite et d’extrême-droite ainsi que le Parti socialiste qui a accordé de nombreuses concessions sur ce terrain.

La manière dont les médias se comportent avec certaines questions de société est gênante. Généralement, l’angle qu’ils adoptent renforce, catalyse et diffuse de manière plus large le discours islamophobe.

 

Un commentaire sur l’affaire Merah ? Y a-t-il eu récupération politique ?

 

Evidemment. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir cette récupération. Mais contrairement à ce qu’a prétendu Sarkozy, Merah n’est pas la production d’un pays étranger. Il est au contraire le résultat des carences, des inégalités, des humiliations et des contradictions de la société française. Dire cela ne justifie pas d’aller tuer des policiers ou des enfants. Cela montre juste à quel point la société française ne fonctionne pas bien.

 

Comment expliquer la différence dans le traitement médiatique des affaires Breivik et Merah ? Le premier est qualifié de fou, le second est étiqueté terroriste musulman…

 

On est bien dans l’islamophobie profonde. En effet, l’islamophobie consiste notamment à ne pas expliquer un phénomène à partir de l’ensemble de ses causes mais de le limiter à une explication culturaliste. Ici, en l’occurrence, on a évoqué la religion de Merah. Or, toutes les explications exclusives à une communauté sont inévitablement racistes. Dans l’affaire Merah, les médias ont directement écarté les explications de type pathologique : on l’a présenté comme un homme stable, faisant des choix politiques rationnels qui seraient compatibles avec ses mœurs… Par contre, quand le tueur n’est pas musulman, on dit généralement que ça ne peut être qu’un malade mental.

 

Un rapport récent d’Amnesty International accable la France et la Belgique sur la question de l’islamophobie. Cela pourrait-il contribuer à améliorer les conditions de vie des musulmans en Europe ?

 

« Améliorer », n’exagérons rien. Mais ça reste un pas positif. En effet, nous sommes nombreux à dénoncer la montée de l’islamophobie depuis des décennies. Mais systématiquement, nos détracteurs jugeaient que notre discours était idéologique et que l’islamophobie était une invention. Alors, qu’une organisation comme Amnesty International puisse aujourd’hui objectiver les faits et conclure à l’existence de législations islamophobes, c’est une étape positive. Ca nous sort du champ idéologique. michelcollon

 

 

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 05:57

L'impérialisme humanitaire au nom de la Justice Internationale

La croisade de la NED (National Endowment for Democracy ) en Afrique

 

Lorsque la National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie) est crée en 1982, elle prévoit d’utiliser le prétexte des “droits de l’homme et de la démocratie” pour justifier ses activités. Elle va ainsi parvenir à sceller de très importants partenariats avec différentes associations de renommée internationale dans les années 90, comme par exemple avec la FIDH ( Fédération Internationale des Droits de l’Homme). La même décennie sera marquée par la participation des organisations de droits de l’homme, dont celles de la NED, aux premiers travaux qui conduiront à la naissance d’une cour de justice internationale permanente. Ces travaux démarrent en 1994 et aboutissent à l’adoption du statut de Rome en 1998. Mais seuls 121 pays sur 200 ratifieront les statuts de la Cour Pénale Internationale (CPI). Les ONG de la NED et de l’IEEDH (Initiative Européenne pour la Démocratie et les Droits de l’Homme) s’engagent alors dans un véritable lobby afin de convaincre les pays méfiants à l’égard de la Cour Pénale Internationale. Par ailleurs, certains intellectuels ont à l’époque vivement critiqué ce projet, dénonçant une chose prévisible: Cette nouvelle cour de justice pourrait en définitive devenir un instrument supplémentaire des puissants contre les faibles. En cette fin d’année 2011 le comportement de la Cour Pénale Internationale et de son actuel procureur Luis-Moreno Ocampo, ne font que montrer la légitimité de ces inquiétudes. La crédibilité de la CPI est plus qu’atteinte, son fonctionnement contesté, mais par-dessus tout son impartialité. Elle a en effet, dans le cas libyen, pris position en faveur d’un camp dans une Guerre Civile et cela sur la base d’aucune preuve solide. 



Le double jeu des Etats-Unis face à la CPI.


Après deux réunions de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1995, un comité préparatoire (PrepCom) est crée afin d’élaborer les statuts de la future Cour Pénale Internationale. Ce comité se réunira plusieurs fois par an jusqu’en 1998 - année de l’adoption du Statut de Rome. Au nom de la lutte pour la reconnaissance de la responsabilité des auteurs de crimes, de nombreuses ONG ont participé à PrepCom notamment en se réunissant au sein d’une organisation : La Coalition pour la Cour Pénale Internationale.

Cette dernière regroupe aujourd’hui plus de 1000 ONGs qui, au delà d’avoir participé à PrepCom, poursuivent une activité de lobbying auprès des Etats qui n’auraient pas encore reconnus la Cour Pénale Internationale. L’organisation est administrée par un Comité exécutif rassemblant une vingtaine d’ONGs parmi lesquelles Amnesty International ; la FIDH ; Human Rights Watch ; mais aussi des organisations de la NED comme l’ Associacion Pro Derechos Humanos(APRODEH). L’organisation se dote également d’un Conseil Consultatif dont le président est Kofi Annan et de membres parmi lesquels Lloyd Axworthy (un des pères de la R2P - responsabilité de protéger) ; le Juge Richard Goldstone ; le Prince Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein de Jordanie ; etc.


 

Parmi les ONG ayant participé à PrepCom, certaines incarnent de façon évidente les intérêts des États-Unis que l’on peut résumer ainsi: Les États-Unis ne souhaitent pas ratifier certains statuts de la Cour Pénale Internationale et ainsi rester à l’abri de cette justice. Mais ils souhaitent néanmoins pousser les États du monde entier, et en particulier ceux du Sud et leurs concurrents stratégiques à se soumettre à cette justice et donc à reconnaître la Cour et le Statut de Rome. A la suite de l’entrée en vigueur, le 1er juillet 2002, du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale , l’hostilité états-unienne s’exprime premièrement par un refus catégorique de toute coopération avec la Cour Pénale Internationale dans le cadre des possibles crimes américains commis dans la “lutte contre le terrorisme”. Cette volonté est formalisée par l’ American Service Members Protection Act (ASPA) signé le 2 Août 2002 par l’ex-président George W. Bush et garantit d’utiliser « tous les moyens nécessaires et appropriés pour libérer un citoyen américain détenu par la CPI ». Par ailleurs, les États-Unis tentent d’instrumentaliser la base légale de l’article 98 du Statut de Rome qui oblige une coopération des États signataires avec la CPI. Or les États-Unis n’entendent pas se soumettre à ceci et signent plus de 60 Accords Bilatéraux d’Immunité (ABI) afin d’exclure ses officiels et ex-officiels résidents dans les pays signataires de ces ABI de se rendre à la Cour Pénale Internationale dans le cadre d’un mandat d’arrêt.


Cette pratique est dénoncée par les mêmes ONG de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale mais sans réel effet. En effet, les conséquences de la condamnation de la pratique états-unienne ne vont pas plus loin que les différentes condamnations concernant l’application partiale de la R2P (Responsabilité de Protéger) - qui n’a par exemple jamais été appliquée pour la protection du peuple palestinien. Les États-Unis se posent donc officiellement au dessus d’une justice internationale dont ils font par ailleurs la promotion auprès des États qui sont soient leurs adversaires stratégiques ; soient ceux vis à vis desquels ils ont des ambitions impériales.


Pour y parvenir, la NED et ses partenaires sélectionnent et forment des personnes à devenir des “défenseurs des droits de l’homme” et créent ainsi un véritable réseau de “société civile internationale”, ce à quoi on peut être assimilé le World Movement for Democracy de la NED. Les membre de ce réseau, bien qu’ayant une capacité d’action locale et indépendante, demeurent sous le contrôle de la NED et fournissent ainsi un support aux volontés impériales des États-Unis et de leurs alliés.

 

La Ned en Afrique


L’Afrique Sub-Saharienne est longtemps restée une zone d’influence francophone dont la France se servait pour poursuivre une politique post-coloniale de prédation des richesses (Uranium ; Pétrole ; Gaz). Mais au cours des années 90, les partenariats entre la National Endowment for Democracy et les ONG de droits de l’homme françaises se sont multipliés. Cette réalité peut être interprétée comme un manque de sérieux de la part des associations françaises dans la critique du néo-colonialisme mais en réalité c’est avant tout la question politique qui va influencer le travail et les réseaux des ONG de droits de l’homme en Afrique.

Un document daté d’Octobre 1998 peut attester de l’influence alors croissante de la NED en Afrique. Il s’agit d’un appel lancé par l’ONG Derechos Human Rights, une organisation financée par la NED en Amérique Latine. En réalité ce document a été écrit et publié par l’ Observatory for the Protection of Human Rights defenders (Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme)Cette organisation a été conjointement fondée par la FIDH et l’organisation mondiale contre la torture - une organisation présidée par l’ex-fonctionnaire français aux Nations Unies Yves Berthelot. Le contenu du document fait état de l’arrestation de plusieurs “défenseurs des droits de l’homme” en République Démocratique du Congo (RDC) :

  • Immaculé Biraheka


Immaculé Biraheka est la Directrice de l’organisation PAIF (Promotion et Appui aux Initiatives Feminines) basée à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC). Cette organisation reçoit dés 1996 une bourse de la NED par l’intermédiaire de l’International Human Rights Law Group puis directement par la NED pour les années 2000, 2001, 2003, 2004, et 2005. Elle reçoit le Democracy Award en 2006, la récompense de la NED. Elle est officiellement arrêtée le 8 mai 1998 pour avoir rencontré Dave Peterson, le responsable de la NED pour l’Afrique depuis 1998.


  • Paul Nsapu


Paul Nsapu est l’actuel vice-président de la FIDH. Selon le Comité pour la Solidarité avec le Congo Kinshasa, il est arrêté en compagnie de Sabin Banza, le lundi 27 avril 1998 à la sortie d’un rendez-vous à l’ambassade de Belgique à Kinshasa. Ils sont alors respectivement président et vice-président de la Ligue des Électeurs (Elector’s League). Le président Laurent Désiré Kabila les accuse d’être des “espions au service de la Belgique et fomentant un complot pour le renverser”. LaLigue Des Électeurs est une organisation membre du réseau de la FIDH et du World Movement for Democracy (NED). Paul Nsapu est par ailleurs le coordinateur duBureau National pour l’Observatoire et la Surveillance des Elections en République Démocratique du Congo.

Le 28 Octobre 2011, il est cette fois arrêté à Dakar alors qu’il y était attendu pour une conférence de presse où il devait présenter le dernier rapport de la FIDH et de l’Organisation Mondiale de la Torture. Il est cette fois arrêté en compagnie d’Alioune Tine, le président de la RADDHO.


  • Alioune Tine

 

Alioune Tine est connu pour être un violent opposant au président Wade. En effet, il multiplie depuis un certain temps ses voyages à l’étranger afin d’y obtenir le support des pays occidentaux. Il est par ailleurs le président de la RADDHO (Rencontre Annuelle pour la Défense des Droits de l’Homme). La réunion fête cette année ses 20 ans et est financée par des ambassades (États-Unis , Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne) ; des ONG et fondations (Human Rights Watch, Fondation Ford ; etc.) mais surtout par AEDH (Agir ensemble pour les Droits de l’Homme), un partenaire français essentiel de la NED en Afrique. Son récent voyage aux États-Unis afin de demander une “intervention occidentale” au Sénégal ne fait aucun doute quant à ses ambitions.

 

La NED et la France partent en croisade droits-de-l’hommiste.

 

En décembre 2009, le président de la NED Carl Gershman se rend en France afin de resserrer les liens de la NED avec la France. Il y rencontre par la même occasion François Zimmeray, l’ex-Ambassadeur pour les droits de l’homme de l’ex-Ministre des Affaires Étrangères Bernard Kouchner. Des rencontres avec AEDH, la FIDH et d’autres associations sont organisées.


  • AEDH développe des programmes internationaux dont CIVIK (Consolider, Impulser et Valoriser les Initiatives de la société civile au Kivu). Le Kivu est une province du Congo Brazzaville théâtre d’affrontements réguliers. Ce programme est réalisé avec le soutien de la Commission Européenne et de la NED.

         

  • AEDH propose également un “Programme de formation pratique de jeunes défenseurs des droits de l’Homme en Afrique”. Mis en œuvre avec 7 associations partenaires de la NED et de la FIDH (RADDHO ; OCDH ; Groupe Lotus, etc.), le programme a formé près de cent jeunes qui rejoignent ensuite des équipes associatives locales et partenaires. Ce programme est quant à lui financé par la NED, le Ministère Français des Affaires Étrangères, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (lui même partenaire de la NED), etc.

 

Comme on le voit, la NED et le couple AEDH/FIDH qui représentent en réalité les deux pays membres de l’OTAN les plus impliqués dans la prétendue défense des droits de l’homme et la démocratie, ont su depuis un certain temps nouer d’étroits partenariats afin de former des individus qui donneront une influence à leur réseau de société civile internationale.

 

La NED et la CPI


Il est difficile de mesurer avec précision l’influence de la NED dans le soutien à la Cour Pénale Internationale et à sa reconnaissance internationale (États-Unis exclus). Il y a néanmoins des grandes lignes qui se dégagent des rapports entretenus par les membres de la NED et la Cour Pénale Internationale.

Alioune Tine, le président de la RADDHO s’est personnellement investi dans les travaux PrepCom de la CPI de 1996 à 1998. Par ailleurs et sur un autre volet relatif à la CPI, il a participé à la médiation en Côte d’Ivoire sous l’égide du National Democratic Institute (NDI), l’organisation démocrate de la NED. En 2009, il avait également appelé à la saisine de la Cour Pénale Internationale pour les “crimes commis en Guinée”.


Luis-Moreno Ocampo , l’actuel procureur de la Cour Pénale Internationale dont les preuves publiques attestant des crimes contre l’humanité commis par la Jamahiriya arabe libyenne se limitent à des articles de presse et des déclarations d’associations liées à la FIDH où à la NED, a lui même co-fondé une organisation de la NED en Argentine. Il s’agit de l’organisation Poder Ciudadano qui vise à “promouvoir la responsabilité citoyenne et la participation à la vie publique”.

 

Plus généralement, le travail de lobby auprès de la Cour Pénale Internationale a été délégué à la Coalition pour la Cour Pénale Internationale ainsi qu’à l’IEDDH(Initiative Européenne pour la Démocratie et les Droits de l’Homme). L’IEEDH est un projet qui fut initié par le parlement européen et son actuel vice-président Edward McMillan-Scott.


L’IEEDH est en réalité un instrument similaire à la NED pour l’Union Européenne et fonctionne sur le même modèle : c’est à dire en finançant des milliers d’organisations dans le monde. Au delà de s’attribuer un combat en faveur des droits de l’homme et de la démocratie, l’IEEDH favorise le travail de la NED en Europe et à l’international. Par ailleurs, son fondateur Edward Mc-Millan est un très bon ami de Carl Gershman, le président de la NED. Celui-ci le remercia chaleureusement pour son discours lors d’un séminaire de l’IRI (International Republican Institute) - la branche républicaine de la NED.  


La Coalition pour la Cour Pénale Internationale quant à elle poursuit officiellement un travail de lobby pour pousser des pays comme le Salvador à ratifier le statut de Rome. Elle revendique certains succès comme la ratification du Sénégal ou l’organisation de sempiternels plaidoyés en faveur de la ratification du Statut de Rome par les pays du Sud.


La Cour Pénale Internationale est manifestement un outil de domination dont les propres principes ne sont pas respectés par ceux qui sont chargés de la conduire. Le cas libyen est gravissime et reflète de façon évidente l’incarnation du colonialisme contemporain qui entend utiliser les droits de l’homme comme principe colonisateur. La codification du droit d’ingérence dans la R2P (Responsabilité de Protéger), alliée à une cour de justice partiale et au conseil de sécurité des Nations Unies, empêchent la possibilité même de l’exercice des principes dont ils prétendent pourtant être les outils. La National Endowment for Democracy et leurs alliés quant à eux fournissent la substance essentielle sans laquelle ce système de domination moderne ne pourrait fonctionner. Et il ne s’agit pas simplement d’un système idéologique et virtuel mais également d’hommes formés à ces idéologies ainsi que de structures financées et soutenues diplomatiquement. Ceci met en lumière l’alliance de l‘“Impérialisme Humanitaire” avec la “Justice Internationale” et révèle qu’ils ne peuvent exister de manière strictement indépendante.

Julien Teil

source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27676


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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 06:59

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé jeudi la Chine, la Russie et l'Inde à augmenter la pression sur le régime de Bachar al-Assad afin de le contraindre à cesser la répression contre les opposants syriens, dans une interview à la chaîne CBS News.

La secrétaire d'Etat américaine a encouragé la Chine et l'Inde à imposer des sanctions à la Syrie dans le domaine de l'énergie, et la Russie à cesser ses ventes d'armes au régime de Damas, un client de longue date de Moscou en matière d'armement.

"Ce que nous devons vraiment faire pour mettre la pression sur Assad, c'est sanctionner l'industrie gazière et pétrolière. Et nous voulons voir l'Europe faire plus d'avancées dans cette direction", a déclaré Mme Clinton.

"Et nous voulons voir la Chine coopérer avec nous. Nous voulons voir l'Inde le faire aussi car l'Inde et la Chine ont des investissements importants dans le secteur de l'énergie en Syrie. Nous voulons voir la Russie cesser de vendre des armes au régime Assad", a énuméré la chef de la diplomatie américaine.

La porte-parole de Mme Clinton, Victoria Nuland, avait déclaré à la presse plus tôt dans la journée qu'elle ne savait pas de quand datait la dernière livraison d'armes russes à la Syrie.

Mais, interrogée pour savoir si Washington avait demandé à la Russie de mettre fin à ces ventes d'armes, elle avait répondu: "nous l'avons fait de manière répétée, oui, et depuis de très très nombreuses années, et sous plus d'une administration".

Mme Clinton a salué le fait que la Chine et la Russie, qui avaient d'abord refusé de condamner la Syrie, se soient ralliées à une déclaration de l'ONU la semaine dernière condamnant les agissements du régime de Damas.

Des responsables américains ont déclaré jeudi que Washington envisageait d'appeler explicitement Bachar al-Assad à quitter le pouvoir, un pas jusqu'ici jamais franchi pour la Syrie, à l'inverse de leurs appels répétés en ce sens au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. 

Source : http://www.lorientlejour.com/category/Derni%C3%A8res+Infos/article/717194/Syrie%3A_Clinton_appelle_la_Chine%2C_la_Russie_et_lInde_a_agir.html

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 01:05

 

publié le 20/07/2011 à 18:17, mis à jour le 20/07/2011 à 21:32

Dette américaine: Obama reçoit des chefs du Congrès

Le président américain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington, le 19 juillet 2011

afp.com/Mandel Ngan

WASHINGTON - Barack Obama devait recevoir mercredi des chefs du Congrès à la Maison-Blanche, alors qu'une proposition du Sénat présentée la veille était à l'étude pour relever le plafond de la dette avant le 2 août afin d'éviter un défaut de paiement.

"Le 2 août est une vraie date butoir qui arrive vite (...) mais nous avons toujours le temps de faire quelque chose de significatif", a déclaré mercredi le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney, en annonçant que les chefs démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat étaient conviés à la présidence pour une réunion à 14H50 (18H50 GMT).

Peu après, M. Carney a annoncé sur son compte Twitter que M. Obama recevrait les chefs de file des républicains à la Chambre des représentants, Eric Cantor et John Boehner, dans une rencontre séparée à 17H00 (21H00 GMT).

Par ailleurs, pour la première fois, M. Carney a laissé entrevoir la possibilité d'un accord de courte durée pour éviter le défaut de paiement, le temps de "finaliser les détails" d'un plan plus vaste.

Mercredi matin, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, s'est dit "confiant" au sujet de la capacité du Congrès à trouver une issue à la crise. "Nous avons une piste ici au Sénat", a-t-il dit en évoquant les différents plans qui ont été présentés, et notamment un ensemble de mesures concocté par un groupe de sénateurs des deux bords surnommé la "bande des six".

M. Reid et plusieurs autres élus ont suggéré que des "éléments" de ce plan pourraient faire partie d'un accord final.

De son côté, le président Obama a salué "l'approche" proposée dans le plan. Il avait mardi qualifié de "bonne nouvelle" le plan de la "bande des six" qui prévoit notamment une réduction des dépenses de 3.600 à 3.700 milliards de dollars sur 10 ans.

Mais M. Boehner estime que la proposition comporte des "lacunes".

Pendant ce temps, la pression continuait de monter à Washington. Dans une note datée de mardi, un économiste de la banque Goldman Sachs, Andrew Tilton, se demande si l'impasse politique à Washington n'est pas "déjà en train de causer du tort à l'économie" américaine.

La Chine a renouvelé mercredi son appel pour que Washington protège les intérêts des investisseurs, alors que des agences de notation ont mis en garde contre une possible dégradation de leur évaluation de la dette souveraine des Etats-Unis.

Le blocage s'éternise car les démocrates veulent une politique de réductions des déficits comprenant davantage de recettes fiscales, et les républicains ne veulent entendre parler que de réductions budgétaires draconiennes.

M. Obama devait de son côté continuer à prendre les Américains à témoin de la nécessité d'une approche "équilibrée" du problème de la dette, en accordant mercredi des entretiens à trois chaînes de télévision locales, dont une de l'Etat électoral clé de l'Ohio (centre) et une autre de Los Angeles, la deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis.

Poussée par les républicains et leur aile droite ultraconservatrice, la Chambre des représentants a approuvé un texte de réduction budgétaire drastique qui n'a aucune chance d'être adopté au Sénat, à majorité démocrate. M. Obama a par ailleurs affirmé qu'il le frapperait de veto.

Passé ce vote symbolique, M. Reid espère que les républicains vont examiner d'autres options pour relever le plafond de la dette qui a atteint son maximum à 14.294 milliards de dollars depuis la mi-mai.

Parallèlement, M. Reid et le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell travaillent à un "plan B" pour éviter en dernier ressort le défaut de paiement des Etats-Unis. Ce plan accorderait au président seul le pouvoir d'augmenter en trois fois le plafond de la dette d'ici fin 2012.

Par AFP
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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 02:48

 À deux jours d’un nouveau sommet de la zone euro, le président américain a appelé la  chancelière allemande, tout à l’heure, pour la conjurer de concourir à une solution rapide de la crise de la zone euro qui menace la stabilité financière mondiale. Barack Obama avait déjà dû faire pression à plusieurs reprises sur Angela Merkel entre les 7 et 9 mai 2010 afin de la convaincre de l’urgence de trouver une réponse systémique à la crise grecque qui était en train de dégénérer. In extremis, la chancelière conservatrice, totalement isolée, avait fini par accepter la création du Fonds européen de stabilité financière. Obama sait que la clef de la crise est encore une fois à Berlin, le gouvernement allemand étant toujours réticent à agir vite et fort pour stopper définitivement une crise que ses atermoiements ont entretenue depuis dix-huit mois.

 

Angela Merkel vient, une nouvelle fois, de démontrer qu’elle n’avait pas changé et qu’elle n’avait rien appris de la crise. Elle a, en effet, douché les espoirs de ceux qui espéraient que les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro seraient capables d’accoucher d’une solution définitive. « Quiconque veut prendre ses responsabilités politiques (...) le sait bien : il n'y aura pas de grande avancée spectaculaire d'un coup, pas demain, pas jeudi », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. Elle a reconnu qu'il y a en Europe « un fort désir de faire un grand pas, un pas final, de préférence spectaculaire » pour mettre fin à plus d'un an de spéculations et de revirements de situation. « J'entends prononcer des mots comme restructuration de la dette, obligations européennes, union de transferts (...) et cela donne l'impression que le sujet 'Grèce', le sujet 'euro' pourront ensuite être mis de côté ».

Tout en qualifiant ce désir de faire table rase d'"humain", elle a déclaré : « je ne vais pas y céder, le gouvernement allemand ne va pas y céder ». Il faut « des mesures supplémentaires, pas un grand pas qui résolve tous les problèmes », il faut « résoudre les problèmes par la racine » en « réduisant l'endettement et en améliorant la compétitivité » des pays en difficulté. « Cela pourra uniquement se faire en plusieurs étapes ». En clair, la crise n’est pas près de se terminer…

Lien: http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/07/obama-au-secours-de-la-zone-euro-encore.html

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 02:35

 

La tension monte aux États-Unis, où le Président Obama négocie avec les Républicains pour obtenir un relèvement de plafond de la dette. Le seuil maximum légal de ce qu'il peut emprunter. A Priori, il s'agit plutôt d'une mesure technique et pourtant, elle est d'une importance cruciale.

Aux Etats-Unis, le parlement ne vote pas seulement le budget de l'État, il fixe aussi un plafond à la dette publique. Un plafond qui a été atteint depuis quelques mois déjà et l'Administration Obama utilise des expédients pour contourner le problème. Mais début août, ce ne sera plus possible, avec des risques connus, puisqu'il y a eu en quelque sorte, une répétition générale récemment dans un État américain.

Anton Brender, économiste chez Dexia Asset Management et fin connaisseur de l'économie américaine explique : "C'est le cas du Minnesota, dont toute l'activité publique s'est brutalement arrêtée, ça a menacé, il y a simplement quelques mois, de se produire au niveau fédéral, ça s'est produit au niveau d'un État. Cela traduit le fait que ces dissensions politiques et ces problèmes financiers, lorsque ça se combine, eh bien, ça donne des situations qui peuvent être explosives. Ça se produit, je le répète, dans le cadre de l'État du Minnesota, par un arrêt complet de l'activité des fonctionnaires, qui dépend du budget de l'État". 

Un cocktail explosif : oui et non

Dans un contexte boursier hyper sensible à la question de la dette souveraine, avec en plus la menace d'une dégradation de la dette américaine par les agences de notation, le cocktail est explosif. Il faut dire aussi que la dette fédérale des États-Unis pèse lourd, 14 300 milliards de dollars, sans compter l'endettement des autres administrations publiques. Mais l'économie américaine reste aussi la première du monde, pas de raison donc de s'affoler comme le précise Anton Brender : "L'ensemble des administrations américaines ont une dette qui est en train de s'approcher de 100% du PIB, c'est un problème mais c'est pas non plus un problème dramatique. C'est un problème simplement qui deviendrait dramatique si à partir de maintenant, rien n'était fait pour enrayer cette montée inexorable de la dette publique américaine. Or, c'est là-dessus que porte le débat plus que sur le plafond de la dette, lui-même. Tout le monde sait qu'il va falloir remonter le plafond de la dette. La question, c'est, quand on regarde à l'horizon des dix, des vingt prochaines années, qu'est-ce qui est fait pour rééquilibrer le budget américain ? C'est là-dessus qu'il y a une énorme divergence entre les Démocrates et les Républicains et c'est à cause de ces divergences qu'il y a aujourd'hui un blocage qui est en train d'apparaître sur une mesure qui normalement, est une mesure purement technique"

En d'autres termes, les élus républicains exigent des coupes sombres dans les dépenses gouvernementales, notamment les programmes sociaux. Ils veulent réduire la taille de l'État, "affamer la bête" dans leur jargon (ce qui en dit long d'ailleurs sur l'idéologie républicaine), alors que côté démocrate, si on accepte l'idée de réduire certaines dépenses publiques, on voudrait aussi augmenter certains impôts notamment sur les plus riches. Le tout dans un contexte économique pour le moins incertain.

"Un des enjeux aussi de ce qui est en train de se passer, c'est que la reprise américaine aujourd'hui, elle donne des signes de mollesse, qui inquiètent. Et une des mesures qu'on ne peut pas exclure, c'est que ça peut paraître paradoxal à un moment où on parle de réduire la progression de la dette publique, eh bien, il n'est pas complètement exclu que dans le cadre des mesures sur lesquelles, on va essayer de trouver un accord, il y ait une stimulation fiscale supplémentaire, au tout début de la période, c'est-à-dire pour l'année 2011 et sur l'année 2012, qui essaie de donner une petit coup de pouce à la reprise. Autrement dit, on reporterait encore un peu le rééquilibrage de façon à donner à la reprise, toutes ses chances de se développer parce qu'actuellement, on a un doute sur la pérennité de la reprise américaine", ajoute l'économiste.

C.B. avec M. Gassée

Lien: http://www.rtbf.be/info/economie/detail_crise-de-la-dette-les-etats-unis-sous-pression-barack-obama-negocie?id=6475473

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 06:05
Washington accuse Théréan d'armer les insurgés en Irak et en Afghanistan
Mitrailleur d'un hélicoptère Chinook américain au dessus de l'Afghanistan.
Mitrailleur d'un hélicoptère Chinook américain au dessus de l'Afghanistan.AFP/TED ALJIBE
Le Wall Street Journal [abonnement], citant des officiers américains ayant requis l'anonymat, a affirmé vendredi que l'Iran fournissait des armes aux rebelles irakiens et des roquettes longue portée aux talibans pour attaquer à distance les forces américaines et de la coalition. "Nous assistons à une augmentation des attaques dans le pays surtout à Bagdad et dans le sud" de la part des milices chiites soutenues par l'Iran, a déclaré pour sa part le général Jeffrey Buchanan, porte-parole des forces américaines en Irak, interrogé par le quotidien américain.Le général Ahmad Vahidi, ministre iranien de la défense, a qualifié de "mensonges"les accusations des responsables militaires américains sur l'envoi d'armes par l'Iran en Irak et en Afghanistan pour armer les rebelles. "Les mensonges répétitifs et ridicules des Américains visent à justifier leurs erreurs", a déclaré, samedi, le général Vahidi à l'agence semi-officielle Fars.

Le général Buchanan a souligné que les groupes d'insurgés chiites irakiens étaient liés à la Force al-Quds, l'unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime iranien.

Avec 14 morts, l'armée américaine en Irak a connu en juin son mois le plus meurtrier depuis trois ans à la suite d'attaques menées surtout dans le sud chiite par des insurgés soutenus par l'Iran qui veulent empêcher une présence militaire américaine après 2011. Ces dernières semaines, les talibans ont également multiplié les attaques contre les forces américaines et leurs alliés de l'Otan en Afghanistan.L'Iran répète régulièrement son hostilité à la présence des forces américaines en Irak et en Afghanistan.

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 07:47
L'Iran a testé des missiles aptes à transporter des ogives nucléaires

En menant des tests sur des missiles susceptibles de transporter des ogives nucléaire, l'Iran viole la résolution 1929 de l'ONU.
En menant des tests sur des missiles susceptibles de transporter des ogives nucléaire, l'Iran viole la résolution 1929 de l'ONU.AP/Ali Shaigan
"L'Iran a mené des tests secrets de missiles balistiques et lancé des fusées, notamment des missiles aptes à transporter une ogive nucléaire, en violation de la résolution 1929 de l'ONU", a déclaré M. Hague devant la Chambre des communes.L'Iran a testé secrètement des missiles "aptes à transporter" des ogives nucléaires, a affirmé mercredi à Londres le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague.

Téhéran "a annoncé son intention de tripler sa capacité de production d'uranium enrichi à 20 %. Ces niveaux d'enrichissement sont beaucoup plus élevés que nécessaire pour une énergie nucléaire pacifique", a-t-il estimé, assurant que le Royaume-Uni allait "continuer à accroître la pression sur l'Iran pour négocier un accord sur son programme nucléaire".

Les programmes spatial et de missiles de l'Iran inquiètent les Occidentaux, qui redoutaient jusqu'à présent que Téhéran ne développe une capacité balistique lui permettant de lancer d'éventuelles armes nucléaires. Cette menace a été mise en avant par l'OTAN pour justifier le projet de bouclier antimissile en Europe.

Les déclarations de M. Hague surviennent au lendemain du lancement par l'Iran de 14 missiles balistiques à courte et moyenne portée, lors d'un exercice de "défense"destiné à dissuader Israël et les Etats-Unis de s'en prendre militairement à la République islamique. Les Etats-Unis ont dénoncé ces tirs mais sans indiquer si les armes testées par l'Iran étaient capables d'emporter des munitions nucléaires, invoquant le secret du renseignement.

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  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
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