Pilier du régime libyen déchu de Mouammar Kadhafi dont il était le beau-frère, le colonel Abdallah al-Senoussi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport de Nouakchott en Mauritanie.
La Libye a très vite annoncé avoir demandé son extradition, la France qu'elle allait le faire rapidement, mais selon une source policière, la Mauritanie doit enquêter avant de se prononcer sur ces demandes.
Ancien chef des services libyens de renseignements, Senoussi a été arrêté par les services de sécurité mauritaniens au moment où il arrivait de Casablanca par un vol régulier de Royal air Maroc, selon une source sécuritaire mauritanienne, qui a précisé qu'il voyageait avec "un passeport malien falsifié".
Il a été conduit dans les locaux de la sûreté de l'Etat à Nouakchott, selon cette source, mais on ignorait les intentions du gouvernement mauritanien à son égard, en particulier s'il serait livré à la CPI à La Haye, ou extradé en Libye ou en France.
La Mauritanie n'est pas signataire du statut de Rome portant création de la CPI et n'a en théorie pas l'obligation de lui livrer Senoussi.
A Tripoli, le Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) a confirmé l'arrestation et fait savoir qu'il avait demandé son extradition, se disant prêt "à le juger lors d'un procès équitable".
La présidence française a également déclaré qu'elle réclamerait "dans les prochaines heures" que lui soit livré l'ex-responsable.
"Abdallah Senoussi fait en effet l'objet d'un mandat d'arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat terroriste du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui a coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français", a expliqué l'Elysée.
L'association des familles de l'attentat du DC10 d'UTA ont estimé que la France a l'avantage de "l'antériorité" sur la CPI et la Libye, dans sa demande d'extradition.
"Crimes contre l'humanité"
A Nouakchott, une source policière a affirmé que la Mauritanie va devoir, en association avec Interpol, enquêter sur M. Senoussi avant d'examiner les demandes d'extradition, sans préciser le temps que cela prendrait.
Beau-frère de l'ancien "Guide de la révolution" libyenne, Senoussi, un colonel âgé de 62 ans, faisait partie du premier cercle des fidèles entourant Kadhafi. Il a longtemps été chef des renseignements militaires de Libye, l'"un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime", selon la CPI.
Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a salué dans un communiqué l'arrestation de Senoussi, qui "comme tous ceux qui ont pensé pouvoir échapper à la justice, va devoir répondre de ses actes et être jugé" pour ce dont il est accusé.
L'arrestation de Senoussi, selon William Hague, rappelle de nouveau à toutes "les personnes à tous les niveaux, qu'elles doivent penser aux conséquences de leurs actes, soit en ordonnant des attaques contre des civils, soit en les menant ou bien en supprimant la volonté du peuple qui veut un meilleur avenir".
Des sources de sécurité nigérienne et malienne avaient affirmé en octobre 2011 qu'Abdallah al-Senoussi, invisible depuis la chute de Tripoli, en août 2011, était passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes.
Un mois plus tard, en novembre, le nouveau régime libyen avait annoncé son arrestation dans la région de Sabha, dans le sud de la Libye. Mais depuis aucune image de lui n'avait été diffusée.
La CPI avait émis un mandat d'arrêt à son encontre le 27 juin 2011, l'accusant d'avoir, "par l'intermédiaire de l'appareil d'État libyen et des forces de sécurité libyennes", commis "des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité" dès le début de la révolte anti-Kadhafi à la mi-février, en particulier à Tripoli, Benghazi et Misrata.
"Il y a des motifs raisonnables de croire que, du 15 février 2011 au 20 février 2011 au moins, à Benghazi en particulier, la population civile a été victime d'actes inhumains commis par les forces de sécurité sous le commandement d'Abdallah al-Senoussi", ajoutait la CPI dans son mandat d'arrêt.
L'ancien responsable est aussi pointé du doigt dans le massacre de la prison d'Abou Salim, où se trouvaient de nombreux prisonniers politiques, à Tripoli, et où plus d'un millier de prisonniers ont été tués dans une fusillade en 1996.
Abdallah al-Senoussi est resté fidèle à Mouammar Kadhafi jusqu'au bout. Le 21 août 2011, jour de l'entrée des rebelles dans la capitale, il était venu parler aux journalistes étrangers à Tripoli, en accusant "les renseignements occidentaux et l'Otan de travailler côte à côte avec Al-Qaïda pour détruire la Libye".
source tempsreel.nouvelobs
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Tripoli a demandé l'extradition d'Abdallah al-Senoussi
Le gouvernement libyen a annoncé samedi qu'il avait demandé à la Mauritanie l'extradition de l'ex-chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) et arrêté à Nouakchott.
Le porte-parole du gouvernement, Nasser al-Manaa, a indiqué au cours d'une conférence de presse qu'une demande d'extradition avait été envoyée à Nouakchott via Interpol.
Le gouvernement libyen est prêt à recevoir Abdallah al-Senoussi, à le détenir dans une prison libyenne et à le juger lors d'un procès équitable, a-t-il précisé.
M. Manaa a ajouté qu'Abdallah al-Senoussi avait été arrêté alors qu'il était en compagnie d'une autre personne qui pourrait être son fils.
L'arrestation de cet ancien pilier du régime déchu de Mouammar Kadhafi à l'aéroport de Nouakchott, dans la nuit de vendredi à samedi, a été annoncée par une source sécuritaire mauritanienne.
Abdallah al-Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, a été interpellé par les services de sécurité mauritaniens au moment où il arrivait de Casablanca, au Maroc, par un vol régulier, a ajouté cette source en précisant qu'il voyageait avec un passeport malien falsifié.
Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé que la France allait demander l'extradition de M. Senoussi, condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat terroriste du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 (170 morts dont 54 Français).
Le porte-parole du Conseil national de transition (CNT), qui dirige la Libye depuis la chute du régime Kadhafi, a pris note de la demande de la France mais a insisté que M. Senoussi devrait être jugé en Libye pour les crimes commis dans le pays.
Les juges libyens ont la priorité en ce qui concerne le jugement de Senoussi, a-t-il souligné, remerciant les autorités mauritaniennes pour son arrestation.
M. Harizi a dit ne pas avoir de détails sur comment et quand M. Senoussi, qui selon lui semble être en bonne santé, avait quitté la Libye.
La Mauritanie n'est pas signataire du statut de Rome portant création de la CPI et n'a en théorie pas l'obligation de lui livrer Senoussi accusé de crimes contre l'humanité durant la révolte contre Mouammar Kadhafi. Ce dernier est mort après sa capture par les rebelles en octobre 2011.
source romandie
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تساؤلات حول كيفية دخول السنوسي إلى المغرب وإقامة به
اعتقل عبدالله السنوسي، احد اركان نظام معمر القذافي والملاحق من المحكمة الجنائية الدولية ليل الجمعة السبت في مطار نواكشوط بموريتانيا. وافادت مصادر امنية موريتانية ان اجهزة الامن الموريتانية اعتقلت رئيس الاستخبارات العسكرية سابقا لدى وصوله من الدار البيضاء في المغرب على متن رحلة جوية عادية موضحة انه كان يسافر "بجواز سفر مالي مزور".
'لاماب' تنشر الخبر دون الإشارة إلى المغرب
ونشرت وكالة الأنباء الرسمية المغربية الخبر بدون الإشارة إلى أنه كان يوجد في المغرب، مكتفية بالإشارة إلى الرجل البالغ من العمر 62 سنة، صدرت بحقه مذكرة توقيف من قبل المحكمة الجنائية الدولية.
من جهة أخرى قالت مصادر أمنية موريتانية لوكلة فرانس بريس، إنه تم اقتياد السنوسي الى مقر امن الدولة في نواكشوط، ولم يتبين ما الذي تنوي الحكومة الموريتانية ان تفعله به وهل ستسلمه الى مقر المحكمة الجنائية الدولية في لاهاي. فيما طالبت ليبيا وفرنسا بتسليمه لهما.
وافاد بيان من الرئاسة الفرنسية ان "مذكرة توقيف دولية صدرت بحق عبد الله السنوسي بعدما دانته محكمة فرنسية غيابيا بالسجن مدى الحياة في التاسع عشر من سبتمبر 1999 لدوره في اعتداء العاشر من سبتمبر 1989 على طائرة كانت تقوم برحلة يوتا 772، والذي اسفر عن مقتل 170 راكبا منهم 54 فرنسيا".
وقاد العقيد عبد الله السنوسي (62 عاما)، صهر معمر القذافي ومن المخلصين له لمدة طويلة جهاز الاستخبارات العسكرية في ليبيا الذي تعتبره المحكمة الجنائية الدولية "احد اقوى الاجهزة واكثرها فاعلية بين اجهزة القمع في النظام".
وقد اكدت مصادر امنية في النيجر ومالي في اكتوبر 2011 ان عبد الله السنوسي، الذي اختفى منذ سقوط طرابلس في غشت 2011، انتقل الى النيجر ثم مالي مع عدد من رجاله. وبعد شهر من ذلك اعلن النظام الليبي الجديد اعتقاله في منطقة سبها جنوب ليبيا لكن لم تبث له اي صورة من حينها.
وقد اصدرت المحكمة الجنائية الدولية بحق السنوسي مذكرة توقيف في السابع والعشرين من يونيو اكدت فيها انه "من خلال نظام الدولة الليبية وقوات الامن الليبية" ارتكب السنوسي "جرائم ومطاردة بحق مدنيين تشكل تهمة جريمة ضد الانسانية" منذ اندلاع الثورة الليبية منتصف فبراير 2011 وخصوصا في طرابلس وبنغازي ومصراتة.
وقالت المحكمة الجنائية في مذكرة التوقيف "هناك اسباب معقولة تدفع الى الاعتقاد انه من 15 فبراير 2011 حتى 20 فبراير 2011 على الأقل وخصوصا في بنغازي، تعرض المدنيون لأعمال غير انسانية ارتكبتها قوات الامن بقيادة عبدالله السنوسي".
كما اتهم السنوسي بالتورط في مذبحة سجن ابو سليم في طرابلس حيث كان يعتقل العديد من السجناء السياسيين وحيث قتل اكثر من الف منهم بالرصاص سنة 1996.
كيف دخل السنوسي إلى المغرب؟
ويطرح اعتقال السنوسي، في حالة ما إذا تأكد أنه كان يقيم في المغرب الكثير من الأسئلة حول طريقة دخوله إلى المغرب وإقامته فيه والمدة التي أقامها فيه.
وكانت صحيفة ليبية هي "برنيق"، قد كشفت أن مجموعة من المطلوبين لدى السلطات الليبية يوجدون بالأراضي المغربية. وذكر الموقع الالكتروني للصحيفة أن مجموعة من كبار المسؤولين الأمنيين في نظام العقيد القذافي يوجدون في المغرب، ومن بينهم من مازالوا يصدرون أوامرهم الهاتفية للقيام بعمليات تخريبة في ليبيا على حد ما جاء في نفس الموقع.
أسلحة بسفارة ليبيا في الرباط
وكانت مصادر إعلامية قد كشفت في وقت سابق عن أن السلطات الليبية عثرت مؤخرا على كمية من المتفجرات والأسلحة داخل مقر سفارة ليبيا في العاصمة المغربية الرباط، مؤكدة العثور أيضا على سيارة من نوع (بي أم دبليو) مفخخة أمام مبنى السفارة.
وذكر في وقت سابق أن التحقيقات الأولية كشفت عن أن هذه التحركات كان القصد من ورائها اغتيال الملك عبدالله بن عبدالعزيز آل سعود، موضحا أن العناصر التي كانت مكلفة بهذه العملية قادمة من دولة موريتانيا
source lakome
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La Libye et la France demandent l'extradition d'al-Senoussi ex-bras droit de Kadhafi
Abdallah al-Senoussi, ancien chef des services de renseignement libyens et beau-frère de Mouammar Kadhafi, arrêté à Nouakchott, dans la nuit du 17 au 18 mars 2012.
Reuters
Le colonel Abdallah al-Senoussi, recherché par la CPI, a été arrêté dans la nuit du 17 au 18 mars à l'aéroport de Nouakchott. Al-Senoussi était un pilier de l'ancien régime libyen, beau-frère de Kadhafi et ancien chef des services libyens de renseignement. Une fois l'information connue, plusieurs demandes d'extradition ont été formulées. La Mauritanie peut choisir seule où elle extradera Abdallah al-Senoussi, réclamé à la fois par la France, la Libye et la CPI. De source mauritanienne, l'arrestation de l'ancien chef de services libyen de renseignement, est le fruit de la coopération de plusieurs services.
D’après plusieurs sources diplomatiques, Abdallah Senoussi avait été repéré depuis plusieurs jours. Son arrestation serait le fruit de collaboration entre plusieurs services de renseignement occidentaux et régionaux, et ceux notamment de la France, de la Mauritanie et du Maroc. Le communiqué publié par l’Elysée quelques heures après son interpellation mentionnait qu’elle était « le résultat d’efforts conjoints des autorités françaises et mauritaniennes ».
Toujours de source diplomatique, on apprend que l’ex-chef des renseignements militaires libyens aurait possédé plusieurs passeports dont le faux passeport malien avec lequel il a été arrêté. Ces passeports feraient mention de noms d’emprunt et leur photo montrerait un Abdallah Senoussi que se serait fait pousser la barbe pour masquer son visage.
C’est donc à son arrivée à Nouakchott dans la nuit de vendredi à samedi qu’Abdallah Senoussi a été arrêté. Il voyageait en provenance de Casablanca sur un vol régulier de la Royal Air Maroc prévu d’atterrir à 23H45 . Un membre du personnel de l’aéroport souligne que l’arrestation a été particulièrement discrète. « J’étais sur place, à l’arrivée de l’avion, et je n’ai rien vu. Pas même une présence sécuritaire renforcée », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, des sources sécuritaires laissent entendre qu’Abdallah Senoussi ne séjournait pas au Maroc, mais aurait fait plutôt escale en provenance d’un autre pays africain mais elles refusent d’en dire plus sur son éventuel pays de départ.
Abdallah al-Senoussi se trouve pour le moment dans les locaux de la sûreté de l'Etat dans la capitale mauritanienne.
Al-Senoussi, un pilier de l'ancien régime libyen Fidèle parmi les fidèles, le colonel Senoussi soutiendra jusqu'au bout Mouammar Kadhafi. Proche du Guide libyen depuis les années soixante-dix, il prendra au fil du temps de plus en plus de pouvoir. Véritable patron des services de renseignements Abdallah Senoussi sera l'homme de toutes les basses oeuvres du régime de Tripoli. Impliqué dans plusieurs attentats, la justice française l'a condamné à la perpétuité par contumace pour son rôle dans l'attentat en 1989 du DC 10 d'UTA qui a couté la vie à 170 personnes, dont 54 Français. Senoussi est d'ailleurs toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la France. En Libye, il est accusé d'avoir ordonné la fusillade en 1996 de plus d'un millier de détenus de la tristement célèbre prison d'Abou Salim. Aujourd'hui c'est la Cour pénale internationale qui l'accuse de crimes contre l'humanité pour avoir ordonné des meurtres et des persécutions de civils dès le début de l'insurrection contre le régime Kadhafi en février 2011. Depuis la chute de Tripoli, le colonel Senoussi circulait ces derniers temps entre le Mali et le Niger. Sa cavale semble donc se terminer en Mauritanie. Le gouvernement mauritanien qui n'est pas signataire du traité de Rome livrera t-il Abdallah Senoussi à la CPI ou bien aux Français ou encore aux Libyens qui pourraient vouloir le juger? On devrait être fixé rapidement sur le sort que Nouakchott va réserver au dernier pilier du régime de feu Mouammar Kadhafi. |
La demande d'extradition de la Libye
Hier, le porte-parole du gouvernement libyen a déclaré que tous les efforts nécessaires seraient déployés pour « juger au plus vite » Abdallah Senoussi en Libye-même. Mais dans le climat de fébrilité actuelle, le gouvernement est-il capable de mener à bien un procès aussi sensible ?
Salah Al Manaa, porte-parole du gouvernement libyen déclare que Tripoli « est prêt à accueillir Abdallah Senoussi pour jugement, un jugement équitable. Conforme aux normes internationales et conforme aux critères de la cour pénale internationale. Cette cour s'est exprimée à propos du cas de Seif Al Islam Kadhafi, en faveur d'un jugement en Libye. Nous travaillons pour que le cas de Abdallah Senoussi suive le même chemin ».
Il faut rappeler que la Mauritanie n'est pas signataire du statut de Rome portant création de la Cour pénale interntionale, ce qui veut dire qu'elle n'a pas en théorie l'obligation de lui livrer Abdallah al-Senoussi. Amnesty international, l'organisation des droits de l'homme a réagi en affirmant qu'il devait être déféré devant la CPI.
La demande l'extradition de la France
Rien ne s'oppose à ce que l'ex-bras droit de Mouammar Kadhafi soit rejugé, mais ce n'est pas sans risque pour le pouvoir français comme l'explique Patrick Haimzadeh, ex-officier de l'armée française et spécialiste de la Libye où il a été en poste comme diplomate.
Patrick Haimzadeh est l'auteur de l'ouvrage «Au coeur de la Libye de Kadhafi» paru aux Editions Jean-Claude Lattès.
En réclamant que lui soit livré Abdallah al-Senoussi, la présidence française s'appuie sur la condamnation de l'ex-responsable libyen en 1999 par le tribunal de Grande instance de Paris par contumace à la prison à perpétuité dans l'attentat du DC 10 d'UTA en 1989. Cela fait dire alors à Guillaume Denoix de Saint Marc, président de l'association des familles de l'attentat, que dans sa demande d'extradition, la France a l'avantage de « l'antériorité » sur la CPI et la Libye.
source rfi.fr
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_________________________________________L’Autre Point de Vue
Abdallah al-Senoussi, le poker menteur international et l’arrogance française.
Abdallah al-Senoussi
Il n’y a que les pays africains qui acceptent le diktat insipide des instances dites internationales, mises sur pied pour poursuivre l’esclavage. Le colonel Abdallah al-Senoussi, beau-frère du frère guide Mouammar Kadhafi, et ex dignitaire libyen, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Nouakchott en Mauritanie. En provenance du Maroc, il portait sur lui un passeport malien semble-t-il. La Libye et la France demandent son extradition.
On saura si la Mauritanie est un pays indépendant, dans la mesure où, d’un côté, il n’a pas ratifié le traité de Rome et par conséquent n’a pas l’obligation de livrer al-Senoussi à la CPI; et de l’autre, d’accepter les doléances des renégats libyens et de la France. Cette dernière, qui met en avant le dossier du crash du désert du Ténéré au Niger, veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Dans un communiqué, l’Elysée stipule:
“Abdallah Senoussi fait en effet l’objet d’un mandat d’arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat terroriste du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui a coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français”.
Pour rappel, Abdallah al-Senoussi faisait partie de la délégation qui accompagnait Mouammar Kadhafi à Paris en 2007. Où était donc l’Elysée ? Une vaste escroquerie en l’espèce donc, car, le 13 septembre 2003, malgré le fait que l’implication de la Libye est discutable dans ce crash décliné en attentat, il y avait eu un accord. Seif al-Islam, le fils du frère guide Mouammar Kadhafi, alors président de la fondation de bienfaisance Kadhafi, avait révélé la teneur de l’accord entre la Libye et la France. L’accord signé avec la France prévoyait l’abandon de toutes les procédures intentées contre la Libye et ses citoyens (6 citoyens libyens avaient été condamnés par contumace par la justice française pour le crash du DC10 d’UTA) et l’indemnisation à hauteur de 1 millions de dollars par famille. Renverser la table est simplement hypocrite et malsain. Une preuve supplémentaire que ces gens ne respectent rien, d’autant plus qu’il y a une élection à venir. Bien sûr, aucun média ne va rappeler cet épisode. Aucun.
Renvoyer cet homme en Libye est aussi criminel dans la mesure où, tout le monde sait ce qui se passe sur place. Pire, avec le sang nègre qui coule dans ses veines, mélangé avec celui de la tribu des kadhafa, on sait le sort qui lui sera réservé avec les fausses accusations à son encontre. Bien sûr, ce n’est pas un saint, et les autres, non plus.
source allainjules