Rassemblement prévu le jeudi 25 octobre2012 à 9.00 h, jour du Procès, devant le Tribunal de la Première Instance de la Manouba...
___________________________________________________________________________________________________
Les étudiantes obligées de retirer le niqab au procès de Habib Kazdaghli
Le tribunal de première instance de la Manouba a décidé le report du procès du doyen de la Faculté des arts, des lettres et des humanités de La Manouba, Habib Kazdaghli au 15 novembre 2012.
M. Kazdaghli est accusé d’avoir agressé une étudiante portant le niqab. Il est poursuivi pour actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.
Au procès, les deux étudiantes sont arrivées habillées en niqab pour donner leur témoignage. Le juge les a cependant obligées à montrer leur visage.
Par ailleurs, le collectif des associations de la société civile a organisé, ce matin, un rassemblement de soutien et de solidarité avec le doyen, devant le tribunal. A mentionner, également, qu’une délégation belge menée par Hervé Hasquin, secrétaire permanent de l'Académie royale de Belgique, se trouve actuellement à Tunis pour assister au procès de M. Kazdaghli et le soutenir.
Pour leur part, les enseignants et les employés de la faculté ont porté, mardi, le brassard rouge pour marquer leur solidarité avec Habib Kazdaghli.
On notera également l’implication des services des Domaines de l’Etat qui interviennent suite au saccage du bureau du doyen. Ce bureau appartenant à l’Etat, cela devrait compliquer davantage la situation des deux étudiantes.
businessnews
_____________________________________________
Pétition (cliquer) : solidarité avec le professeur Kazdaghli et les universitaires tunisiens
___________________________________________________________________
Habib Kazdaghli : "Mon procès est une tentative de mise au pas de l'université tunisienne"
Habib Kazdaghli, le 5 juillet, lors de l'ouverture de son procès à Tunis.
© Féthi Belaïd
Le 25 octobre, Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM) comparaît à nouveau devant le tribunal de première instance de Tunis. Soutenu par le conseil scientifique de la faculté, il s’était distingué par sa farouche opposition au port du niqab par les étudiantes pendant les cours et les examens, ce qui avait conduit au blocage de la faculté par des jeunes salafistes pendant de longues semaines, à la fin de 2011. Interview.
Aujourd’hui, Habib Kazdaghli est accusé d’agression par l’une de ces militantes radicales. Le ministère public ayant jugé bon de requalifier l’accusation en « acte de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions », le doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM) encourt cinq ans de détention (au lieu de quinze jours pour une agression sans gravité).
Avant même de commencer, le procès a pris une tournure politique en confrontant une nouvelle fois les modernistes et les laïcs, d’un côté, à la majorité gouvernementale, de l’autre. Pourtant, les étudiants salafistes, de leur propre aveu, affirment vouloir par tous les moyens détruire l’enseignement laïc qui symbolise, selon eux, la mainmise de l’Occident sur la société tunisienne. Bien que soutenu par des instances internationales, par des universités européennes et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, Habib Kazdaghli fait face au mutisme de son ministère de tutelle.
Jeune Afrique : de quoi vous accuse-t-on ?
Habib Kazdaghli : D’avoir giflé, le 6 mars, une étudiante qui avait comparu devant le conseil de discipline quelques jours auparavant. Il s’agit d’une opération orchestrée : ce jour là, elle m’avait agressé avec une de ses camarades et avait dévasté mon bureau, si bien que j’avais demandé l’intervention de la police. Pendant que je déposais plainte au commissariat, l’étudiante faisait venir une ambulance et m’accusait d’agression. Mais comment voulez-vous que je gifle une fille en niqab, on ne sait même pas où est sa joue !
Le projet sociétal des salafistes est afghan, et il a par le passé été rejeté par la Tunisie. En 1804, les tentatives de Mohamed Abdelwaheb ont été rejetées…
Dans quel état d’esprit affrontez-vous ce procès ?
J’ai confiance dans l’indépendance de la justice de mon pays, bien que tout le monde s’accorde sur le fait que cette affaire est instrumentalisée ; ce procès est une tentative de mise au pas de l’université tunisienne et une opération contre la démocratie.
Comment qualifieriez-vous la position du ministère de l’enseignement supérieur?
Elle est ambiguë ; alors que l’université tunisienne est un objet de fierté nationale, le ministère est en deçà de ce qui lui est demandé. Il est le premier à lâcher les universitaires. Le règlement stipule que le ministère fournit un avocat à tout fonctionnaire poursuivi en justice dans le cadre de ses fonctions, et cela n’a pas été le cas pour moi. En revanche, la mobilisation de la société civile, de la ligue tunisienne des droits de l’homme et de plus de 30 avocats volontaires, dont ceux de la centrale syndicale, constituent un appui inestimable.
Il a été prouvé que, lors du siège de la FLAHM, vous avez été attaqué et votre bureau détruit. Pourtant, c’est vous qui êtes sur le ban des accusés. Est-ce une manœuvre politique contre le corps universitaire ou contre vous-même, en tant que militant politique ?
Cette affaire porte sur un choix de société ; la Manouba symbolise la modernité, les attaques ont ciblé le savoir, une tradition tunisienne de progrès et d’ouverture qui remonte à Khéreddine et Bourguiba. L’université tunisienne, malgré ses difficultés, est un exemple, un lien avec l’extérieur. Il s’agit aussi, pour ces étudiants, de démonter les institutions puisqu’ils ne reconnaissent ni le système d’élections universitaires ni les élus du collège ou du conseil scientifique. Il faut noter que ceux qui ont ciblé la faculté sont les mêmes que l’on retrouve le 14 septembre durant l’attaque de l’ambassade américaine : ils tissent une toile. Mais leur projet sociétal est afghan, et il a par le passé été rejeté par la Tunisie. En 1804, les réformateurs tunisiens ont rejeté les tentatives de Mohamed Abdelwaheb…
Où en est la question du port du niqab dans les facultés tunisiennes?
Soyons clairs : la faculté n’est pas contre le port du niqab, mais notre règlement intérieur prévoit qu’en cours ou pendant les examens, les étudiantes doivent se dévoiler.
Le tribunal administratif s’est prononcé dans le sens du conseil scientifique des facultés, mais c’est bien le ministère qui fait pression en allant à l’encontre de tous les avis. Soyons clairs : la faculté n’est pas contre le port du niqab, notre règlement intérieur prévoit l’égalité des étudiants face au savoir et c’est à ce titre qu’en cours ou pendant les examens, les étudiantes doivent se dévoiler. Sinon elles sont libres de se vêtir comme elles le souhaitent. L’espace de l’université est républicain et égalitaire.
L’enseignement supérieur est-il en danger ?
Oui, absolument, le métier est fragilisé par cette volonté cachée d’installer un projet sociétal étranger à la Tunisie. Si on casse l’université, on détruit en partie le pays. Elle est un bastion du progrès qui a déjà subi le despotisme de Ben Ali et les dirigeants actuels doivent prendre leurs responsabilités. Pourtant, dans cette phase postrévolutionnaire, on aurait pu s’employer à engager des réformes nécessaires pour préserver cet acquis national qu’est l’université. Jeuneafrique
___________________________________________________________________________
Pétition (cliquer) : solidarité avec le professeur Kazdaghli et les universitaires tunisiens
___________________________________________________________________________________________________
Aux Démocrates Tunisiens ou Amis de la Tunisie qui n’ont pas encore signé le Manifeste International de Solidarité
Aux Démocrates Tunisiens ou Amis de la Tunisie qui n’ont pas encore signé le Manifeste International intitulé " Manifeste de solidarité avec le Professeur Kazdaghli et les universitaires tunisiens" et initié par les Professeurs Marc FELLOUS et Robert ZITTOUN.
1.Étant persuadé que vous partagez les valeurs sous-tendues par ce Manifeste, je suis sûr que l’absence de votre signature sur ledit Manifeste est due à un oubli. Or, l’impact et le poids d’un Manifeste sont fonction du nombre de signataires et, dans ce Procès de la Honte, il y va du Projet de Société qui va primer demain dans notre Tunisie. Aussi, à vos Signatures, s’il vous plaît !
2. Extrait de mon Article intitulé " Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures ! ",paru sur le Lien suivant :
http://www.legrandsoir.info/proces-de-la-honte-democrates-tunisiens-d-ici-et-d-ailleurs-a-vos-signatures.html
" En réalité, ce Procès, tout cousu de fil blanc, a un caractère éminemment politique, comme l’a soutenu, lors de de la première audience, Maître Mohamed Hedi Laabidi, membre (mandaté par la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme) de la pléiade d’avocats de la défense en affirmant : "Il ne fait aucun doute que le Gouvernement est impliqué dans ce Procès(…) C’est un montage, car le Doyen refuse de s’inscrire dans un modèle de société (…) contraire à la Modernité ".
C’est un Procès qui s’intègre, naturellement, dans une stratégie visant la Wahhabisation lente et progressive de notre pays, pays caractérisé jusqu’alors par une Société Ouverte et un bien-vivre-ensemble trois fois millénaire. Cette stratégie a été, admirablement, exposée, par Rached Ghannouchi , Président-Fondateur-Guide-Suprême du Parti Islamiste Ennahdha au pouvoir, dans une Vidéo filmée à son insu, mise en ligne le 9 octobre 2012 et massivement relayée, par la suite, sur Internet à travers les réseaux sociaux ".
3.À l’attention de ceux qui ont trouvé, ou bien qui trouveront, des difficultés pour signer ledit Manifeste :
a. Vous cliquez sur le Lien suivant :
http://www.petitions24.net/solidarite_avec_le_pr_kazdaghli_et_les_universitaires_tunisiens
Apparait, alors, le Texte du Manifeste et, tout en bas de cette Page, apparait le tableau à remplir.
b. Après avoir rempli ledit tableau, vous cliquez sur :
« Signer cette pétition », se trouvant juste après ce tableau.
c. À l’adresse e-mail que vous avez donnée, vous recevrez, immédiatement, un courriel pour confirmer votre Signature (opération essentielle).
4. Et, pour terminer, n’oubliez pas le Rassemblement prévu le jeudi 25 octobre2012 à 9.00 h, jour du Procès, devant le Tribunal de Première Instance de la Manouba, Rassemblement appelé par plusieurs Associations de la Société Civile et dont l’une des Pages Facebook est :
https://www.facebook.com/events/298138110298831/ Source
_________________________________________________________________
Pour la défense de Habib Kazdaghli et des libertés en Tunisie
Le procès de Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de Manouba, reprendra le 25 octobre 2012, à la veille de l’Aïd El-Idha, la fête du sacrifice musulman.
Ironie du sort, prédestination, coïncidence troublante ou hasard objectif (formule ô combien appropriée dans le contexte de l’atmosphère surréaliste où ce procès nous plonge!), le doyen, dont on veut faire le bouc-émissaire de l’incurie du gouvernement à gérer les problèmes de l’université tunisienne, à qui on veut faire endosser la responsabilité de l’interminable crise du niqab et qu’on veut punir à cause de son engagement sans faille en faveur de la défense de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques, risque d’être immolé à l’autel du fanatisme religieux et des tentatives de talibanisation de l’enseignement tunisien.
Un climat inquisitorial et liberticide
L’opinion universitaire, les observateurs judiciaires et les défenseurs des libertés tant au niveau national qu’international, échaudés par le climat inquisitorial et liberticide qui règne dans le pays, craignent en effet que le procès intenté contre le doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de Manouba (Flahm), pour une agression imaginaire, ne continue à être mené dans l’esprit de cette justice orientée et instrumentalisée, combattue avec une grande détermination par les magistrats tunisiens mais que le nouveau pouvoir tente de perpétuer, et qui a caractérisé l’instruction du dossier et la première audience du procès.
C’est cette justice qui a permis, en l’absence de preuves et sur la seule base de la plainte déposée par l’agresseur, de mettre d’abord en examen un doyen agressé à l’occasion de l’exercice de ses fonctions et d’alourdir ensuite les charges retenues contre lui, en dépit du témoignage favorable d’un fonctionnaire présent au moment des faits et disculpant le doyen des accusations calomnieuses portées contre lui.
Un renversement des valeurs
Curieux et consternant renversement des valeurs qui vous transforme une victime en agresseur et qui fait d’un plaignant un coupable comme l’illustre la tragique histoire de cette jeune fille violée par deux policiers et qui se retrouve devant le juge d’instruction, sur la base d’une plainte des violeurs, pour être inculpée «d’obscénité ostentatoire préméditée»!
Cette peur d’une condamnation surréaliste et inique explique l’ampleur de la mobilisation nationale en faveur du doyen de la Flahm et l’action de solidarité internationale sans précédent dans l’histoire en faveur d’un tunisien injustement poursuivi et de la cause des libertés en Tunisie.
Sur le plan national, c’est l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires, nouvelle appellation du Comité de défense de l’autonomie institutionnelle, des libertés académiques et de soutien à la Flahm, qui a donné le ton en initiant un«Manifeste de solidarité avec le Doyen Habib Kazdaghli, l’artiste Nédia Jelassi et tous les défenseurs des libertés académiques, de la liberté de création et de la liberté de presse» et en le mettant en ligne sur le site Pétitions-24.
La société civile en première ligne du combat
Ce manifesteaété signé jusqu’à présent par plus de 1.500 universitaires, artistes, journalistes, militants de la société civile et des partis politiques, défenseurs de droits humains parmi lesquels des signataires prestigieux comme Maya Jribi, Ahmed Brahim, Saâdedine Zmerli.
Il a été suivi par la publication le vendredi 19 octobre, à l’initiative de la coordination de la coalition des Ong (un réseau de plus de 40 Ong parrainé par la Ligue tunisienne des droits de l’homme, Ltdh), de l’Association de défense des valeurs universitaires, de l’Observatoire des libertés académiques dépendant de la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’un «Appel pour la défense des libertés académiques, de la liberté de presse et de la création artistique et pour une action de solidarité avec le Doyen Habib Kazdaghli, les artistes poursuivis en justice et les journalistes».
LeManifeste ainsi que l’Appel demandent l’acquittement du doyen et le non-lieu pour les artistes Nadia Jelassi et Mohamed Ben Slama, «d’abord persécutés par des extrémistes religieux au nom de ‘‘l’atteinte au sacré’’ et faisant maintenant l’objet de poursuites judiciaires», en marge de l’affaire du Palais d’El Abdellia, selon les termes même du manifeste.
L’Appel invite, quant à lui, «l’ensemble des universitaires, des artistes, des créateurs, des journalistes, des défenseurs des droits de l’hommes et des acteurs de la société civile ainsi que tous les Tunisiens attachés à l’avenir des libertés dans notre pays, à se rassembler, le jeudi 25 octobre 2012, à 9 heures du matin, devant le Tribunal de première instance de La Manouba, pour exprimer leur solidarité avec le doyen, pour protester contre le procès qui lui est intenté et pour exiger son acquittement, l’abandon toutes les poursuites à caractère politique et la traduction en justice des véritables coupables dans l’affaire de la Faculté et dans les autres affaires».
Ce premier rassemblement sera suivi d’une manifestation devant le siège de l’Assemblée nationale constituante (Anc) «pour revendiquer l’inscription de la liberté de la presse et de la création artistique et des libertés académiques dans la Constitution».
Le procès d’Habib Kazdaghli donne ainsi l’occasion, par le biais du Manifeste, de l’Appel et des deux rassemblements, aux associations de la société civile, aux partis politiques démocratiques, aux Tunisiens que l’avenir des libertés en Tunisie inquiète et qui craignent que la transition démocratique ne devienne une transition théocratique, de se mobiliser pour la défense des libertés balbutiantes et du projet de société, objet d’un consensus national depuis plus d’un demi-siècle qui a permis des avancées significatives dans le domaine de l’enseignement, en dépit des lacunes persistantes, et dans celui des droits de la femme. Les deux textes insistent sur le climat inquisitorial et liberticide qui règne dans le pays, sur les violences et les persécutions dont l’intelligentsia tunisienne a été l’objet aussi bien à l’université que dans les locaux de la presse ou dans les galeries d’art, espaces où dans les républiques civiles et démocratiques s’épanouissent la liberté d’expression et la liberté de la création.
De ce point de vue, ils ont le mérite de mettre l’accent sur la pomme de discorde entre les partis démocratiques et les partis théocratiques en Tunisie. Ces derniers substituent, aux concepts d’autonomie de l’enseignement, de liberté artistique et de liberté de création, d’indépendance de la presse, les notions d’asservissement de l’enseignement, de l’art et de la presse à des convictions religieuses qui feraient se retourner dans leurs tombes les illustres ulémas disparus de la Zitouna s’ils apprenaient à quel point l’islam et véritables enseignements sont gauchis par les extrémistes religieux.
Les signataires du Manifeste tiennent à rappeler au ministre de l’Enseignement supérieur «que les codes vestimentaires universitaires, scolaires et professionnels ne sont pas régis, dans les républiques civiles et démocratiques, par des lois votées par les parlements ou les assemblées constituantes mais fixés par la profession à partir de motivations qui font prévaloir l’efficience pédagogique ou l’efficacité professionnelle sur les considérations politiques, religieuses ou sectaires». Ils insistent aussi sur le fait qu’il ne peut pas y avoir de démocratie sans le respect des normes internationales dans la pratique du journalisme et d’un code de déontologie journalistique universel et que «l’atteinte au sacré» est un subterfuge grossier pour museler les artistes.
Une conférence de presse est prévue tenue mercredi 24 octobre au siège de la Ltdh par l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires, l’Observatoire des libertés académiques et le Forum universitaire tunisien pour expliquer la position de l’intelligentsia tunisienne au sujet du procès et de l’atteinte aux libertés.
Une forte mobilisation internationale
En Europe, leManifeste de solidarité avec le Pr Kazdaghli et les universitaires tunisiens, initié depuis le mois de juillet par le professeur Robert Zitoun, a fait le tour de l’Europe. Il a reçu plus de 1.800 signatures d’universitaires, d’intellectuels, de professionnels des sciences, des arts et des lettres principalement de France (1.450 environ), de Tunisie mais aussi de 27 autres pays. Parmi les signatures, on compte celles prestigieuses de Fethi Ben Slama, Albert Fert, Claude Hagège, Françoise Héritier, Albert Jacquard, Axel Kahn, Abdelwahab Meddeb, Edgar Morin, Didier Sicard, Alain-Gérard Slama, et Mustapha Tlili. Une délégation des signataires a été reçue par l’ambassadeur de Tunisie à Paris. Des démarches similaires ont été faites auprès des ambassadeurs de Tunisie à Rome, à Madrid, le lundi 22 octobre, et à Berlin, le jeudi 18. Le manifeste, signé par 195 intellectuels allemands, a été remis à l’ambassadeur tunisien à Berlin par Anne Groth, députée au Bundestag allemand.
La Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh) a délégué en Tunisie Me Marie Guiraud. L’Université Libre de Bruxelles qui a soutenu le doyen de la Flahm dès le début de la crise du niqab a jugé utile de déléguer deux éminentes personnalités belges, Hervé Hasquin, secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique, ancien ministre-président de la Fédération royale Wallonie-Bruxelles, et Pierre Galand, président de la Fédération humaniste européenne. Ils donnent une conférence de presse, mercredi 24 octobre, à l’hôtel Africa, à 18 heures, pour présenter à la presse la position de l’Ulb au sujet du procès d’Habib Kazdaghli.
Des lendemains qui déchantent
Enfin le directeur exécutif de l’association internationale Scholars at Risk, venu en Tunisie au mois de juin 2012 pour une mission d’enquête sur les violations de libertés académiques, a envoyé, le mardi 23 octobre, une lettre de trois pages au ministre de l’Enseignement supérieur et à celui de la Justice au sujet du procès intenté à Habib Kazdaghli. Après avoir présenté les arguments qui disculpent le doyen des accusations portées contre lui, il invite les deux ministres «à intervenir… pour que l’on abandonne les charges à l’encontre du Doyen Kazdaghli» ou, a minima, pour s’assurer «que l’affaire sera instruite en adhésion avec les critères internationalement reconnus d’un procès équitable, comme cela est garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention sur les droits civils et politiques ratifiées par la Tunisie». Il réitère aussi dans ce message la demande formulée en juin dernier aux autorités tunisiennes d’adresser «au public un message clair» où il l’assurera que «l’Etat tunisien protégera ses institutions universitaires et leur personnel, et ce faisant, protégera également l’espace de critique et d’expression, l’enseignement, la recherche et la publication contres les menaces, quel qu’en soit l’origine».
Ces appels d’ici et d’ailleurs seront-ils entendus? La tournure que prendra le procès pendant l’audience de la veille de l’Aïd El Idha et celles qui suivront nous fournira des éléments de réponse à cette question. Mais ceci est une autre histoire dont l’issue dépendra aussi, en grande partie, du contexte politique qui prévaudra dans le pays au cours des prochaines semaines et de la résistance de la société civile.
Sans vouloir jouer les Cassandre, je dirai que le climat actuel augure de lendemains qui déchantent surtout après l’assassinat politique de Lotfi Naqdh, président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche (Urap) à Tataouine et coordinateur général de Nida Tounès dans la région. Par Habib Mellakh kapitalis