Une possible privatisation de la production de l’électricité
Présent pour l'inauguration du Forum international de l'énergie durable WSEF (World Sustainable Energy Forum) tenu au Parc des expositions du Kram, le ministre de l'Industrie, Mohamed Lamine Chakhari, nous a déclaré qu'il est possible d'accorder à des sociétés privées, l'autorisation de produire de l'électricité.
Regroupant les professionnels du secteur des énergies durables et technologies vertes, la première édition du Forum international de l'énergie durable WSEF (World Sustainable Energy Forum) 2012, qui se tient du 14 au 16 novembre à Tunis, a été inaugurée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali, avec la présence du ministre de l'Industrie Lamine Chakhari, Moncef Ben Salem ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et Madame Wided Bouchamaoui présidente de l'UTICA.
Dans son discours prononcé lors de la première journée du Forum, le ministre de l'Industrie a déclaré que « Cette manifestation est une occasion pour découvrir les nouveautés dans le domaine des recherches scientifiques et technologiques», et d'ajouter que «le partage des expériences permettra de nouer des partenariats dans le domaine de l'économie Verte ». Le ministre a précisé que le gouvernement tunisien tient à l'économie verte en soutenant la participation des institutions économiques au sein du système de réhabilitation de l'environnement, la production propre et la gestion des technologies propres. «Le gouvernement tunisien a œuvré avec les parties concernées et la société civile pour mettre en place une stratégie pour la maîtrise de l'énergie et pour promouvoir les énergies renouvelables afin de faire face à l'augmentation continue des prix des carburants sur les marchés mondiaux, et mettre en valeur la richesse de la Tunisie en énergies alternatives».
Concernant la privatisation de la production de l'électricité en Tunisie, le ministre de l'Industrie nous a affirmé qu'« il est possible d'accorder l'autorisation à des sociétés privées pour la production de l'électricité ». «Nous sommes en train de revisiter le cadre législatif en question car actuellement la production et la distribution de l'électricité sont propres à la STEG (Société Tunisienne d'Electricité et de Gaz), et les conditions des activités de ces sociétés seront bien étudiées aussi bien dans les centrales classiques qu'en ce qui concerne les énergies renouvelables».
EnerSol 2012 se tient du 14 au 16 novembre et réunit des exposants provenant de 15 pays, parmi lesquels l'Allemagne, la Chine, l'Espagne, l'Italie, la France et les Etats-Unis, ainsi que des spécialistes tunisiens et internationaux, autour d'un thème d'avenir : «Les énergies durables et les technologies propres.». L'évènement s'inscrit dans le cadre de «L'année internationale de l'énergie durable pour tous», déclarée par de l'assemblée générale des Nations Unies. Au programme de ce forum, des expositions des professionnels du secteur, galerie de l'innovation, des Forums politiques, scientifiques, technologiques, de la société civile et emplois verts. http://www.tekiano.coml
Vous pouvez suivre l'actualité d'EnerSol sur ce lien http://www.enersol-wsef.com/.
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Tunisie/Europe : Quelles implications du statut de partenariat privilégié ?
La Tunisie a accédé au statut de partenaire privilégié de l’Union européenne, et ce à l’occasion de la 9ème session du conseil d’association tuniso-européen, tenue le lundi 19 novembre à Bruxelles sous la coprésidence de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères tunisien, et Štefan Füle, commissaire à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, et en présence d’Erato Kozakou-Marcoullis, ministre chypriote des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne.
Cet accord prévoit un plan d’action visant à développer la coopération entre la Tunisie et l’Union européenne dans les différents domaines sur la période 2013/2017. Ce qui induit une intensification du dialogue politique, la mise en place de formules contractuelles pour un échange économique plus approfondi et plus global, à même de permettre une plus grande intégration économique dans le marché intérieur européen, et d’ouvrir de nouveaux horizons aux exportations tunisiennes, annonce un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le plan d’action prévoit un renforcement de la coopération dans le domaine de la recherche scientifique, des affaires sociales, et de la facilitation de la circulation des personnes sur la base d’une approche globale envers la question de l’immigration, la création de postes d’emplois notamment dans les régions démunies, et le renforcement du soutien financier européen à la Tunisie, à travers les différents mécanismes de coopération européens, ajoute le communiqué.
"Nous avons mis en place un plan d’action. Nous allons définir nos priorités et notre vision de ce partenariat, la partie européenne va faire de même et nous allons parvenir à une formule consensuelle au service des intérêts des deux parties", a déclaré hier le chef de la diplomatie tunisienne au 20 heures d’al-Wataniya.
Le nouvel accord de partenariat tuniso-européen embrasse tous les secteurs : sécurité, immigration, recherche scientifique, ouverture du ciel, secteur agricole et services. L’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne signé en 1995 a excepté jusque-là l’agriculture et les services soumis à des négociations spécifiques.
Ce nouveau plan d’action offre "une feuille de route ambitieuse qui traduit la volonté de la Tunisie de développer les réformes dans tous les domaines", a dit stephan Füle. Il fournit "le cadre stratégique pour l'accompagnement de l'UE aux réformes et au processus démocratique en Tunisie", a-t-il déclaré dans une conférence de presse relayée par le site de la délégation de l’union européenne en Tunisie.
Les deux parties ont convenu d'entamer les négociations pour un accord de ciel ouvert, a-t-il indiqué. "Nous sommes convaincus qu'une conclusion rapide de ces négociations profiterait sensiblement au tourisme, à l'emploi et à la reprise économique en Tunisie".
Cet accord offre l’opportunité à la Tunisie d'une intégration progressive de son économie dans notre marché intérieur. "Cela permettra non seulement d'améliorer l'accès au marché et de stimuler les réformes, mais aussi d'envoyer un signal clair d'ouverture et de confiance aux investisseurs", a ajouté le commissaire européen.
Il a promis "des progrès rapides" dans les négociations sur le partenariat de mobilité qui permettront "d'offrir une première réponse concrète et symbolique aux attentes des Tunisiens en matière de mobilité et d'échange de main d'œuvre".
Pour rappel, la Tunisie a demandé l’accession au statut avancé auprès de l’UE sous l’ancien régime, mais l’Europe n’a pas accédé à ses sollicitations répétées, en protestation des violations et des abus constatés en matière de démocratie et de droits de l’Homme.
L’accession de la Tunisie à ce statut suscite des grincements de dents dans certains milieux politiques et de la société civile, qui invoquent la fragilité de l’économie tunisienne incapable de concurrencer les économies européennes, s’agissant notamment du secteur agricole.
L’union européenne est le premier partenaire de la Tunisie, et polarise 80 % de nos échanges économiques. http://www.gnet.tn
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Le statut de partenariat privilégié : El Watania fait son show
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Tunisie - UE : Partenaire privilégié…Ni partenaire ni privilégié ?
Le 19 novembre 2012 est un jour à marquer d’une pierre blanche pour la Tunisie, elle accède, enfin, au statut de partenaire privilégié de l’Union Européenne. Statut langui, cependant, au processus lent et endigué durant des années par la fameuse question des droits de l’Homme du temps de Ben Ali.
Ainsi l’accord entre la Tunisie et l’UE a-t-il été signé à l’occasion de la 9ème session du conseil d’association tuniso-européen, tenue le lundi 19 novembre à Bruxelles sous la coprésidence de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères tunisien, et Štefan Füle, commissaire à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, et en présence d’Erato Kozakou-Marcoullis, ministre chypriote des Affaires étrangères.
Cet accord prévoit une consolidation de la coopération entre les deux parties prenantes ayant trait à divers domaines, à savoir : la recherche scientifique, les affaires sociales, la circulation des personnes (en la facilitant par le biais d’une approche globale concernant la question de l’immigration), la création d’emplois (notamment dans les régions démunies) ainsi que l’aide financière. Bref, l’UE s’engage envers la Tunisie, sur une période de cinq années, à lui apporter l’assistance technique et financière à même de hisser les secteurs de l’économie nationale et par ricochet, ériger la position de la Tunisie dans la sphère méditerranéenne. De quoi nous en mettre plein la vue !
Les résultats escomptés de ce partenariat se dessinent sur trois grandes lignes : le doublement des aides financières, l’accessibilité des produits agricoles au marché européen et la promotion des industries tunisiennes. Et c’est congrûment, ce croquis qui pose un franc souci pour une jolie frange d’économistes et de politiciens de chez nous. Voici le scénario appréhendé par ceux-là : ce partenariat embrassant davantage l’annonce politique, a de grands airs de contrecarrer la réformation du tissu économique. Et ce n’est guère les arguments qui manquent : du côté du secteur agricole, et eu égard à l’état des lieux actuel, les produits que la Tunisie pourra exporter sur le marché européen ne seront nullement compétitifs. Sachant que l’agriculture fait vivre plus de 12% de la population, ce secteur assume deux rôles : économique et social. De ce fait, il pèse lourd dans l’assiette économique nationale, et accuse, pourtant, un manque criant de structures de financement et de progrès technique.
La Tunisie ne devra donc souffrir aucun compromis sur la question de l’agriculture, à défaut de quoi, l’emploi en pâtira, et le système social sera déséquilibré. En 1995, lorsque la convention de la zone de libre-échange a été signée entre la Tunisie et l’UE, une étude prospective sur l’impact de ce partenariat sur l’agriculture, a été menée. Le but étant de palper les différents risques encourus et dénicher les remèdes nécessaires, si moyen est. Seulement voilà, pour le statut de partenaire privilégié, aucune autorité de tutelle n’a daigné entreprendre des enquêtes types, par surcroît, dans le contexte d’une conjoncture économique nationale et internationale sujet à caution.
Hamma Hammami, porte parole du Front Populaire, qui a, à ce titre, organisé une manifestation contre l’accord du statut privilégié devant la Kasbah, a crié haut et fort son refus de cet accord, en l’occurrence sur le plan de la forme. Selon M. Hammami, un gouvernement provisoire n’est pas habilité à négocier des accords stratégiques qui engagent la Tunisie sur le long terme. Bien entendu, le fait que l’ensemble des partenaires sociaux n’aient pas été consultés au préalable dans les négociations de l’accord, a de même été motif de contestation.
Un autre secteur est également en ligne de mire, celui des services. La Tunisie est appelée, dans le cadre du partenariat privilégié, à libérer le secteur des services, en ce sens que des entreprises européennes auront la possibilité d’y accéder. Ainsi pourront-elles, à titre d’exemple, répondre à des appels d’offre en Tunisie. Néanmoins, la réciprocité dans ce cadre ne peut être vérifiée. Comment ? En fait le secteur des services en Europe est difficile à libérer en l’absence de la liberté de circulation des personnes. S’ajoute à cela, la complexité de l’obtention des visas pour les entreprises tunisiennes afin qu’elles puissent s’installer sur le marché européen.
Contrairement au Front Populaire et ses partisans, Mahmoud Baroudi, député de l’Alliance démocratique, a salué, lui aussi haut et fort, la signature de l’accord du statut avancé. Il déclare sur les ondes d’une radio régionale que : « C’est un statut exceptionnel, qui nous honore, cela prouve que nous avons réalisé des progrès, malgré les difficultés qui ont jalonné le pays. Je le considère comme le couronnement du processus révolutionnaire du peuple tunisien ». M. Baroudi ajoute, en outre, que l’attribution à la Tunisie du statut d’observateur au sein du Conseil d’Europe ne peut être qu’une fierté pour l’ensemble des Tunisiens ainsi qu’une opportunité à ne pas laisser filer pour eux, en s’appuyant sur la question des droits de l’Homme.
Par ailleurs, il a été question d’un don pour la Tunisie, toujours dans le cadre de l’accord, et un don pas des moindre : 68 millions d’euros. Et ce n’est pas tout. Car, chaque année, la Tunisie pourra bénéficier d’un soutien financier variant entre 400 et 600 millions d’euros. Cette somme colossale représente un renflouement des caisses de l’Etat d’un ordre « privilégié », et le budget de l’Etat bénéficiera de ses conséquences, plutôt généreuses.
Et c’est là que nous serons tentés de nous demander : « où est le défaut alors ? » Parce qu’en harpant les lignes de l’accord du statut privilégié, nous comprenons que c’est « tout bénef » pour la Tunisie et l’économie nationale. Toutefois, le bémol est là, bien présent : l’Union européenne affiche un intérêt particulier à la Tunisie et aux pays de la région méditerranéenne, craignant les perturbations d’ordre politique et social, par surcroît. L’Europe mise gros sur le fleurissement de la croissance économique dans la région, en vue de réduire les disparités sociales et le taux de chômage, ce qui fermera la porte à l’immigration. Oui, car l’Europe ne veut plus s'ouvrir à nos immigrés, qu’ils soient légaux ou clandestins d’ailleurs. Bien que le quota fixé par l’UE en termes d’immigration n’ait jamais été atteint, le flux migratoire a encore, selon l’Europe, besoin d’être maîtrisé.
Force est de constater que si par le passé, l’UE hésitait à nous accorder le statut de partenaire privilégié à défaut de la question des droits de l’Homme, la Tunisie aurait dû emprunter son attitude quant à la question de l’immigration, sur laquelle, il semblerait que l’Europe ne fera pas de concessions.
Le statut de partenaire privilégié était une jolie invention d’Angela Merkel, chancelière allemande. Se trouvant entre le marteau du refus de l’Europe de l’adhésion de la Turquie à l’Union et l’enclume de la Turquie qui mettait un point d’honneur à insister sur la reconnaissance de son adhésion, la première femme à être devenue chancelière du gouvernement allemand a pioché le concept de partenaire privilégié. Alors que le chef de la diplomatie allemande ne connait ni ne reconnaît le contenu du statut avancé. D’ailleurs, un des membres du gouvernement allemand avait même déclaré à l'époque « qu’il n’y a ni partenaire, ni privilégié. »
Les avis demeurent mitigés sur le statut du partenaire privilégié. Cinq années d’engagement, des feuilles de routes en cours d’élaboration, des traits d’horizon pas suffisamment clairs, et point d’orgue : la situation politique, économique et sociale en Tunisie est encore embrouillée. Le moment était-il alors, réellement opportun pour la signature de cet accord ? En tous cas, s’il s’avère que le gouvernement provisoire actuel aurait commis une bourde à travers cet accord, il ne sera pas évident qu'il réponde de ses actes. Nadya B'Chir www.businessnews
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Le statut privilégié avec l'UE critiqué par l'opposition
Malgré les arguments des dirigeants tunisiens, la signature lundi à Bruxelles du statut privilégié de la Tunisie avec l'Union Européenne (UE) a suscité une polémique sur la scène politique et socio-économique du pays partant d'une manifestation populaire pacifique jusqu'aux critiques émanant de politiciens et économistes.
Après ce statut privilégié avec l'UE, la Tunisie bénéficiera d' un don d'une valeur de 68 millions d'euros, d'autant plus que l'Europe a octroyé à la Tunisie un autre don de 120 millions de dinars (environ 60 millions d'euros) en marge de la 9e session du Conseil d'association Tunisie-UE, information confirmée par l' agence de presse tunisienne.
L'accord politique signé entre la Tunisie et l'UE sur un partenariat privilégié "est doté d'un nouveau plan d'action qui offre une feuille de route ambitieuse qui traduit la volonté tunisienne de développer les réformes dans tous les domaines", a déclaré mardi à la presse la directrice de la collaboration euro- méditerranéenne du ministère tunisien de l'Investissement et de la Coopération internationale Mme Kalthoum Hamzaoui.
Selon elle, le statut privilégié de la Tunisie avec l'UE " facilitera la mobilité et le déplacement des Tunisiens et surtout ouvrira les portes de l'immigration étudiée aux Tunisiens", notamment au niveau de l'attribution des visas aux étudiants et aux fournisseurs de services qui impliquent les médecins, ingénieurs, informaticiens (..).
Après des négociations démarrées depuis 2008, ce statut favorisera à certaines filières tunisiennes l'accès au marché européen tout comme l'agriculture, les normes, les réglementations ainsi que le programme de mise à niveau, toujours selon l'experte tunisiennes dans les affaires européennes Mme Hamzaoui.
Malgré l'importance des bénéfices qui en découleront, le statut privilégié de la Tunisie avec l'UE a été critiqué par une tranche de la classe politique tunisienne et d'anciens responsables économiques tunisiens.
L'ex-ministre tunisien des Finances M. Houcine Dimassi a déclaré à la presse que l'octroi de ce statut à la Tunisie pourrait avoir des répercussions positives, "mais il faut traiter cette affaires avec vigilance".
Selon M. Dimassi, "la Tunisie ne pourrait aucunement concurrencer les pays européens dans les secteurs agricole et des services d'où la Tunisie devra accepter par étape les différentes dispositions de la convention avec l'UE".
D'un autre côté, le coordinateur général du Mouvement unifié des nationalistes démocrates (parti de l'opposition) Chokri Belaïd a prévenu que le statut privilégié avec l'UE "renforce la dépendance économique et nuira à l'indépendance de l'économie nationale tunisienne".
M. Belaïd est même allé dire que "l'actuel gouvernement provisoire n'est pas habilité à conclure ce genre de convention internationale qui menace la situation sociale et économique du pays". maghrebemergent
_____________________________________________________________Historique
La Tunisie a été le premier pays méditerranéen à signer un Accord d'Association avec l'Union européenne en juillet 1995. L'accord constitue la base juridique des relations UE-Tunisie. Dans le cadre de coopération actuel, la Politique Européenne de Voisinage, la Tunisie a été un des premiers pays pour lesquels un Plan d'Action établi de commun accord entre la Tunisie et l'Union européenne est entré en vigueur (le 4 juillet 2005). La Tunisie a été le premier pays du sud de la Méditerranée à établir une zone de libre-échange avec l'Union européenne pour les produits industriels, le 1er janvier 2008, avec deux ans d'avance. Le 19 mars 2010, la Tunisie a présenté un document sur ses propositions concernant le "statut avancé" dans les relations UE-Tunisie. Un nouveau Plan d'Action (2012-2016) dans le cadre d'un partenariat privilégié' est en cours de négociation depuis le début de l'année 2012 en vue d'une adoption lors de la réunion du Conseil d'Association le 19 novembre 2012.
Programmes de coopération 2007-2013
Depuis 2007, les priorités de l'Union européenne en matière de coopération financière avec la Tunisie sont mises en place en vertu de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat. Le Document de stratégie pays constitue le cadre stratégique de la coopération de l'Union européenne avec la Tunisie et couvre actuellement la période allant de 2007 à 2013.
En plus du financement bilatéral sous l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (y inclus la coopération au travers les jumelages), la Tunisie bénéficie également de l'appui de plusieurs programmes thématiques.
Suite à la Révolution de 2011 en Tunisie, l'Union européenne a réagi rapidement en reconnaissant les nouveaux défis de transition politique et économique auxquels la Tunisie doit faire face ainsi que la nécessité d'adapter sa relation avec la Tunisie pour appuyer les nombreuses réformes à engager dans ce pays et dans la région voisinage sud. L'assistance financière allouée à la Tunisie a donc été considérablement augmentée pour la période 2011-2013.
Reconnaissant le prossesus de réformes engagé par la Tunisie depuis la révolution, l'Union Européenne a également décidé de faire de la Tunisie le premier pays bénéficiaire du nouveau programme SPRING (Support for Partnership, Reforms and Inclusive Growth) qui a été mis en place pour les pays du voisinage sud. Ce programme vise à soutenir, avec des financements additionnels, les pays qui montrent un réel engagement et qui font des progrès dans la mise en œuvre des réformes democratiques et économiques. La Tunisie a donc ainsi bénéficié de 20 millions € sous SPRING en 2011 et de 80 millions € en 2012. Il apurera en priorité les soins de santé dans les régions défavorisées; la relance économique et la compétitivité des services; le secteur de la justice et la société civile.
L'Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat
Dans le cadre du Document de stratégie pays 2007-2013 , deux programmes indicatifs nationaux (PIN) définissent les priorités de la coopération financière pour les périodes 2007-2010 et 2011-2013.
Le PIN 2007-2010 prévoit une enveloppe globale de 300 millions €, en se concentrant sur (1) la gouvernance économique, la compétitivité et la convergence avec l'Union européenne (123 millions €), (2) l’amélioration de l'employabilité (65 millions €) et (3) la croissance et le développement durable (environnement/énergie, eau, recherche et innovation, 112 millions €).
Le PIN 2011-2013 qui prévoyait un budget indicatif initial de 240 millions € a été revu au lendemain de la révolution de 2011 et a été augmenté de 150 millions € soit un total de €390 millions.
Jumelages
La Tunisie est un pays qui bénéficie de l'Instrument Jumelage (Twinning) et des programmes TAIEX (Technical Assistance Information Exchange) et SIGMA (Support for Improvement in Government and Management) qui permettent aux pays bénéficiaires comme la Tunisie d'avoir des jumelages avec des administrations des différents Etats Membres de l'Union européenne pour avoir des expériences de rapprochement, d'application et d'exécution de la législation de l'UE ou d'améliorer leurs institutions publiques et systèmes de gestion.
De plus, il y a des programmes de coopération bilatérale qui viennent également apporter une complémentarité à ces jumelages. Il y a eu le programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'Association (P3A) de 20 millions € qui a permis le financement de 17 jumelages; le programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'Association et du Plan d'Action Voisinage (P3A2) de 30 millions € qui a permis le financement de 19 jumelages; le programme d'appui à l'accord d'association et à la transition de 10 millions € adopté en mars 2012 et qui a déjà permis le financement de 8 actions dans les domaines suivants: processus constitutionnel, lutte contre la torture, soutien à la radio tunisienne, prévention des violences faites aux femmes, protection des migrants/demandeurs d'asile, ainsi que le processus de récupération des avoirs mal acquis.
Une seconde phase du programme d'appui à l'accord d'association et à la transition (P3AT II) d'un montant de 15 millions € est en cours de préparation pour une adoption par la Commission d'ici la fin de l'année 2012.
La coopération jusqu'en 2006
Programme MEDA
La coopération avec la Tunisie a commencé dans le cadre du programme MEDA (1995-2006), l’instrument financier principal du processus de Barcelone.
La Tunisie a été un des principaux bénéficiaires de ce programme. L'engagement annuel moyen s'est élevé à 80 millions € et la performance dans la mise en œuvre des programmes qui en ont découlé peut être jugée comme très satisfaisante. Dans le cadre de MEDA, des fonds ont été concentrés sur un nombre limité de secteurs prioritaires. La stratégie de coopération financière de la Commission européenne avec la Tunisie vise principalement à trouver le juste équilibre entre l'action dans le domaine politique et dans les domaines économique et social. L'aide communautaire a été mise en oeuvre par le biais de projets traditionnels et de programmes d'appui budgétaire.
Pendant la première phase du programme MEDA (1995-1999), les engagements de 428 millions € ont résulté dans des paiements de 168 millions €, soit un taux d'exécution de 39%. Au titre de MEDA II (2000-2006), ce pourcentage a considérablement augmenté: 95% des 517,6 millions € engagés ont été effectivement décaissés.
Informations complémentaires
Pour des informations sur la politique de l'Union européenne et la politique de voisinage et de partenariat avec Tunisie, veuillez consulter le site web du service européen pour l'action extérieure.
Pour en savoir plus sur les relations de l'Union européenne et de la Tunisie, veuillez consulter le site web de la Délégation de l'Union européenne en Tunisie. Pour de plus amples informations sur les questions commerciales, veuillez consulter le site web de laDirection Générale du Commerce (disponible seulement en anglais). http://ec.europa.eu
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Les grandes lignes du budget de l’Etat pour l’exercice 2013
Selon le ministre tunisien des Finances par intérim M. Slim Besbes,le budget de l’ Etat tunisien pour l’ exercice 2013 qui vient d’ être finalisé par le gouvernement est estimé à 26,8 milliards de dinars (16,88 milliards USD) soit une hausse de 4,9% par rapport aux prévisions de 2012.
S’adressant mardi aux médias tunisiens et étrangers, M. Besbes a passé en revue les différents aspects de ce budget d’Etat 2013, ses dimensions, ses ressources, ses objectifs ainsi que les hypothèses qui étaient derrière son élaboration.
Les dirigeants tunisiens se sont référés dans ce sens à cinq hypothèses à savoir les prévisions de l’année 2013, la moyenne des cours de pétrole, la poursuite de la réalisation des programmes de développement, le renforcement du rôle social du budget d’Etat ainsi que l’accomplissement des engagements internes et externes de l’Etat.
L’ économie tunisienne aurait en 2013 une croissance estimée à 4,5%, a fait savoir M. Besbes admettant que la moyenne du prix d’ un baril de pétrole est de 110 dollars et que le taux de change du dollar est d’ environ 1,580 dinar. Sur le plan social, le budget de l’Etat tunisien pour 2013 prévoit la création de bon nombre de nouveaux emplois notamment à travers le recrutement de 23 mille agents de la fonction publique outre l’ accélération du rythme de réalisation de projets de développement dans les régions intérieures.
SPECIFICITES DU BUDGET D’ETAT 2013
Au niveau des ressources, le gouvernement tunisien fera de plus en plus recours aux ressources nationales qui représentent désormais 75% du total des ressources en Tunisie. "Cette mesure permettra certes de limiter et maitriser l’endettement publique", selon le ministre tunisien des Finances par intérim M. Slim Besbes. Pour la première fois en Tunisie, le budget de l’Etat sera financé par des "Soukouks" (bons de trésor) islamiques d’une valeur avoisinant 1.000 millions de dinars. De plus, une nouvelle approche fiscale sera proposée afin de concrétiser la justice fiscale entre toutes les catégories sociales mais également pour renforcer la caisse de l’Etat tunisien.
Pour ce qui est des dépenses, 77% des dépenses de gestion parviennent de la contribution des rémunérations, selon une déclaration officielle sur le projet du budget d’Etat pour 2013, transmis mardi à l’Agence de presse Xinhua. Le document révèle que la subvention directe de l’Etat (produits de base, hydrocarbures et le transport) gardera un taux élevé de 4 200 millions de dinars ou l’équivalent de 5,4% du PIB contre 5,9% en 2012. Le projet du budget de l’Etat tunisien pour 2013 se veut capable de préserver au maximum les équilibres généraux de l’économie du pays, partant de la maitrise des équilibres financiers et l’ambition de limiter l’endettement dans les besoins de la Tunisie.
Il s’agit notamment de ne pas borner le déficit budgétaire (sans tenir compte de la privatisation et les dons) à 5,9% du PIB contre des prévisions 2012 de 6,6%. Les responsables de l’économie tunisienne essayeront également de ne pas dépasser un plafond de 47% en matière d’endettement public fin 2013. D’après les chiffres du ministre tunisien des Finances par intérim, le budget d’Etat 2013 réservera 62% des dépenses de gestion au profit du secteur social et 63% des dépenses de développement pour le secteur économique.
ASPECT PROSPECTIF ET EFFETS DANS RETRO
Les prévisions de l’exercice 2013 en Tunisie ont été étudiées dans le cadre d’une "vision prospective" à moyen terme fondée essentiellement sur la "régression progressive" au niveau du déficit budgétaire et la baisse du taux d’endettement, comme l’a souligné M. Slim Besbes lors d’un point de presse. Durant les cinq prochaines années (2013-2017), le taux de croissance économique de la Tunisie devrait passer de 4,5% en 2013 à 5,1% en 2014, 6,3% en 2015, 6,5% en 2016 pour toucher 7% en 2017. Quant au déficit du budget d’Etat, il est estimé en 2017 à 2,5% contre 3,1% en 2016, 4,1% en 2015, 5,3% en 2014 et 5,9 en 2013, toujours selon le document du budget d’Etat 2013.
D’ après le ministre tunisien des Finances par intérim, toute hausse d’un dollar du prix d’un baril de pétrole coûte pour la Tunisie des dépenses supplémentaires d’environ 32 millions de dinars (un dinar vaut 0,63 USD). D’un autre côté, toute augmentation de 10 millièmes (un dinar tunisien se divise en mille millièmes) dans le taux de change du dollar coûte à l’Etat tunisien 27 millions de dinars.
Après la finalisation du projet du budget de l’Etat pour l’année 2013, le gouvernement tunisien estime que la concrétisation de toutes ces prévisions reste tributaire de l’amélioration du climat économique à l’étranger principalement de la zone Euro et en Libye.
Un autre facteur pourrait être fondamental, selon M. Slim Besbes, à savoir la multiplication des efforts des tous les Tunisiens afin de soutenir des réformes ayant trait notamment au dispositif de subvention, à la politique fiscale et financière, au processus de développement en plus de l’accélération de la mise en place d’une approche de gestion budgétaire en adéquation totale avec les objectifs globaux du pays. afriscoop.net