Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 23:13

TUNIS (AP) — La tension persistait mardi à Tunis et dans certaines de ses banlieues, ainsi que dans des régions du nord-ouest du pays, après une nuit particulièrement violente en réaction à une exposition où figuraient des tableaux jugés "blasphématoires", a-t-on appris de sources concordantes.

A la suite de ces troubles, un couvre-feu a été instauré à partir de mardi de 21h à 5h dans la région de Tunis et plusieurs gouvernorats de l'intérieur, a annoncé l'agence officielle TAP.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled Tarrouch a présenté un nouveau bilan des violences de ces deux derniers jours: 162 arrestations et 65 blessés parmi les agents de l'ordre dont certains, touchés par des pierres et des cocktails Molotov, sont "dans un état grave".

Sur l'avenue Bourguiba, principale artère de la capitale, la police a dû user de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation de groupes assimilés à des salafistes qui entendaient protester contre les "atteintes au sacré".

Dans la cité populaire de Douar Hicher, des affrontements ont opposé les forces de l'ordre à des salafistes, paralysant la circulation et causant la fermeture des établissements scolaires, selon la radio Mosaïque FM.

Des incidents étaient signalés dans d'autres quartiers, notamment dans la cité Al Intilaka où la police a également eu recours aux bombes lacrymogènes pour tenter de maîtriser la situation.

Dans les régions de Jendouba et du Kef (nord-ouest tunisien), des locaux de partis d'opposition et de la centrale syndicale ont été attaqués par des islamistes radicaux et autres délinquants, a rapporté l'agence officielle TAP.

Ces derniers ont par ailleurs incendié un véhicule transportant des boissons alcoolisées, selon la TAP.

Citant des sources sécuritaires, l'agence précise que des individus arrêtés auraient avoué "avoir été payés par des salafistes pour commettre ces actes de destruction".

A Sousse, une ville du centre du pays, des "inconnus" ont attaqué l'institut des beaux-arts et tenté d'y mettre le feu à l'aide de cocktails Molotov, causant des dégâts à l'établissement, selon Mosaïque FM.

Cette flambée de violence intervient deux jours après l'appel lancé par le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahri aux Tunisiens à réagir pour imposer l'application de la chariaâ en Tunisie.

Le successeur d'Oussama Ben Laden a accusé le mouvement islamiste modéré "Ennahdha" au pouvoir en Tunisie d'avoir renié l'islam en acceptant de ne pas inscrire la loi islamique dans la Constitution tunisienne en cours d'élaboration.

Sans exclure l'implication d'Al-Qaïda dans les troubles en Tunisie, "en attendant les conclusions de l'enquête", M. Tarrouch a estimé que les actes de violence "concomitants" n'étaient "pas spontanés", sans plus de précisions.

Des courants radicaux tels "Hizb Ettahrir" et "Ansar Al Chariaâ" ont appelé à une marche d'envergure vendredi prochain pour dénoncer les atteintes à l'islam.

Face à la multiplication des actes de violence attribués à des groupes dits salafistes, le ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, a autorisé les forces de l'ordre à tirer à balles réelles.

Des islamistes ont jugé "choquantes" et "indécentes" certaines peintures exposées au palais Abdellia, dans la ville de La Marsa, près de Tunis.

L'un de ces tableaux considérés comme "portant atteinte au sacré" représente des fourmis qui forment le nom d'Allah. D'autres exposent des caricatures de la Mecque et d'un homme barbu avec de longues dents ou encore le portrait d'une femme nue.

La tension est montée dimanche lorsque des salafistes accompagnés d'un avocat et d'un huissier ont ordonné aux organisateurs d'enlever les toiles controversées. La menace a été contrée par une mobilisation de forces de l'ordre, de la société civile et de personnalités politiques venues "défendre la liberté d'expression et de création", selon le mot d'ordre lancé sur le site Facebook.

Mais des centaines d'islamistes radicaux sont revenus à la charge à la tombée de la nuit, détruisant et lacérant plusieurs oeuvres d'art. Une flambée de violence s'en est suivie dans la nuit de lundi à mardi dans les environs de Tunis.

L'an dernier, la diffusion de films comportant des séquences jugées "blasphématoires" avaient provoqué une levée de boucliers des islamistes. Le domicile de Nabil Karoui, du patron de la chaîne privée "Nessma TV" qui avait passé "Persepolis", a été partiellement incendié. Traduit en justice, M. Karoui a écopé d'une amende pour "atteinte à la morale et troubles à l'ordre public". Des troubles ont éclaté ces derniers mois dans plusieurs villes de Tunisie. AP

romandie

Partager cet article
Repost0
21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 04:38

 

 

__________________________________________________________________

Le retour prudent des pélerins juifs à Djerba


Les pélerins juifs venant d’Europe et d‘Israël vont cette année de nouveau se rendre sur l’île de Djerba à la Ghriba, en Tunisie, qui abrite la plus ancienne synagogue d’Afrique, rapporte l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP).

«Nous reprenons le pèlerinage, suspendu en 2011 en raison de la révolution, grâce aux déclarations "rassurantes" des membres du gouvernement concernant les conditions de sécurité».

Les propos de René Trabelsi, organisateur de ce pèlerinage et fils du président de la communauté juive de Djerba, témoignent d’un retour du climat de confiance.

Les dirigeants tunisiens ont envoyé des signaux favorables à la communauté juive de Tunisie qui a pu s’inquiéter d’une montée de slogans antisémites lors de manifestations, notamment de salafistes.

Le président Marzouki a récemment fait un geste fort en se rendant à la synagogue de la Ghriba à l’occasion du 10 anniversaire de l’attentat qui avait frappé le lieu, le 11 avril 2002 faisant 21 morts.

En marge de la 6ème conférence internationale de l’OMT à Djerba (16 et 17 avril 2012), le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali, issu du parti islamiste Ennahda, a donné son feu vert:

«La Tunisie, pays ouvert et tolérant, va accueillir, comme à l’accoutumée, les pèlerins juifs à la Ghriba et veillera à assurer les conditions favorables au tourisme, dans le pays.»

La sécurité des pélerins est au coeur des préoccupations.

«Nous avons confiance dans les mesures de sécurité et nous comptons sur la tolérance de la population locale et sur sa volonté d’organiser cette manifestation, qui contribue à la création d’une dynamique économique dans la région», a déclaré l’organiateur du pèlerinage René Trabelsi.

Pour lui, les déclarations et actions du Premier ministre et du président tunisiens «sont de nature à dissiper les craintes des juifs et les inciter à venir à Djerba».

D’après M. Perez Trabelsi, président du Comité de la Ghriba, cité par Mosaïque FM, le pèlerinage aura lieu cette année les 9 et 10 mai prochain. Cinq cents pélerins de l’étranger sont attendus.  slateafriq

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 02:23
Petites rivalités, grandes manœuvres


 

 

Consensus toujours introuvable et possibilité de constitution de deux listes soutenues par la direction sortante

 

«L’UGTT doit jouer un rôle d’acteur, de vigie et d’accompagnateur du processus démocratique», affirment les congressistes

 

 

Les travaux du 22ème congrès ordinaire de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) se sont poursuivis hier à Tabarka par la discussion des rapports moral et financier présentés lundi. Les intervenants dans le cadre du débat général ont unanimement appelé à repenser le rôle de la première centrale syndicale en Tunisie qui a été un acteur dans tous les événements majeurs de l’histoire contemporaine du pays.

 

Rappelant que plusieurs unions régionales et syndicats généraux ont soutenu activement les manifestants contre le régime de Ben Ali au plus fort de la révolution contre l’avis de la direction de l’organisation, plusieurs intervenants ont affirmé que l’UGTT doit retrouver son rôle de contre-pouvoir. « Il y a une année, des syndicats militants comme ceux de l’enseignement secondaire, de la santé et de la poste avaient apporté un précieux soutien aux manifestants de Sidi Bouzid et Kasserine et accentué la pression sur le régime de Ben Ali qui a fini par s’effondrer comme un château de cartes.

 

C’est d’une organisation syndicale forte et indépendante vis-à-vis du pouvoir que la Tunisie a aujourd’hui besoin », a martelé Mongi Ben M’barek, secrétaire général de la fédération de la poste et des télécommunications. Et d’ajouter : « Notre organisation doit désormais jouer le rôle d’acteur et accompagnateur de du processus démocratique en cours. Bref, elle doit constituer un véritable contre-pouvoir».


De son côté, Slaheddine Mezni (fédération de la poste) a noté que «les organisations de la société civile comptent sur l’UGTT pour qu’elle joue le rôle de vigie contre toute dérive autoritaire du nouveau pouvoir», tout en reprochant à la direction sortante de l’organisation de s’être désolidarisée des manifestants de Sidi Bouzid.

 

Solidarité renforcée

 

Réagissant à ces critiques, le secrétaire général sortant de l’organisation, Abdessalem Jerad, a rappelé que nul n’est infaillible. « Critiquez la direction. Tout le monde peut se tromper. Mais ne portez pas atteinte à l’unité de l’organisation», a-t-il déclaré.

Malgré ces petites rivalités entre les syndicalistes qui étaient proches de l’ancien régime, notamment les membres de la direction sortante, et les partisans de l’indépendance de l’organisation, les attaques répétées contre l’UGTT semblent avoir renforcé la solidarité entre les diverses tendances qui traversent l’organisation. .

 

Plusieurs intervenants ont, en effet, appelé à défendre l’organisation contre les attaques dont elle fait l’objet. «Les syndicalistes doivent placer leurs divergences entre parenthèses pour pouvoir contrer les campagnes de dénigrement visant à affaiblir leur organisation », a indiqué Naceur Zeribi (syndicat de l’enseignement secondaire). Même son de cloche chez Mohamed Chaâbane ( union régionale de Sfax) a noté que l’UGTT qui a été de tous les combats pour les libertés et la justice sociale malgré quelques dérives restera une citadelle imprenable.

 

Boubaker Metir (union régionale de Zaghouan) a, quant à lui, appelé à privilégier le consensus et l’intérêt général de l’organisation qui a un devoir moral vis-à-vis du processus de démocratisation et des travailleurs.

 

Consensus introuvable

 

Sur le plan électoral, le flou règne toujours sur la composition des listes qui entreront en lice pour les sièges du Bureau exécutif d’autant plus que près de 64 candidats restent dans la course électorale. La liste consensuelle soutenue par la direction sortante ne s’est pas encore précisée Elle compte encore une vingtaine de noms pour treize postes à pourvoir seulement. Selon les indiscrétions, le secrétaire général adjoint chargé de la fonction publique sortant Moncef Ezzahi a été exclu de cette liste. Par contre, les trois autres secrétaires généraux sortants (Mouldi Jendoubi, Hassine Abbassi et Belgacem Ayari) bénéficient du soutien d’une partie importante des congressistes.

 

Outre ces trois membres sortants du Bureau exécutif, d’autres candidats ont de fortes chances de figurer dans la liste consensuelle Il s’agit, notamment, de Noureddine Tabboubi ( secrétaire général de l’union régionale de Tunis) Mohamed Msalemi (secrétaire général de l’union régionale de Ben Arous, Sami Tahri (secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire) Anouar Ben Gueddour (membre de la fédération de l’enseignement supérieur) et des deux membres de l’Union régionale de Sfax, Hédi Jemaâ et Abdelkrim Jrad.


Les difficultés que connaît la constitution de cette liste consensuelle pourraient conduire à la constitution d’une deuxième liste soutenue par la direction sortante.

Une autre liste devrait être constituée par « l’opposition syndicale», dont une partie s’est regroupée au sein d’un courant baptisé «L’entente syndicale démocrate et militante». Aux dernières nouvelles, cette liste se composerait, entre autres, de Radhi Ben Hassine (ancien membre du Bureau exécutif de l’union régionale de Tunis) Jilani Hammami (ancien secrétaire de la fédération des télécommunications), Fraj Chebbah et Taïeb Bouaïcha (anciens dirigeants du syndicat de l’enseignement secondaire).

Les travaux du congrès se poursuivront aujourd’hui par la discussion des motions avant de s’achever par les élections qui concerneront le Bureau exécutif, la commission nationale du règlement intérieur et la commission du contrôle financier.  

 

par Walid Khefifi


   

           

Dans les coulisses

 

 

Appel à la révision de l’accord d’association avec l’UE

Le porte-parole du congrès Abid Briki a déclaré, lundi soir, que «les syndicalistes appellent à la révision de l’accord d’association conclu entre la Tunisieet l’Union européenne (UE) et des conventions signées par le précédent gouvernement entre la Tunisie et les Etats-Unis. «Les accords singés avec l’Europe et les Etats-Unis ont été préjudiciables pour la Tunisie, et pour les travailleurs en particulier », a –t-il précisé.


 

23 candidats à la commission du règlement intérieur

Vingt-trois syndicalistes ont présenté leurs candidatures pour la commission nationale du règlement intérieur. Le nombre de candidats à la commission du contrôle financier a, quant à lui, atteint dix-sept.

 

 

Abdelmajid Sahraoui, candidat de la région du Sahel

Les congressistes de la région du Sahel ont tenu lundi soir une réunion dans l’hôtel abritant les travaux du congrès. Ils se sont mis d’accord sur le soutien de la candidature de Abdelmajid Sahraoui, actuel secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs du Maghreb Arabe (USTMA)

 

 

5 candidats du syndicat de l’enseignement secondaire

Le syndicat général de l’enseignement secondaire qui compte plus de 60.000 adhérents et 66 délégués au congrès est la structure intermédiaire qui a présenté le plus grand nombre de candidats au Bureau exécutif. Cinq candidats, dont Sami Tahri et Taïeb Bouaïcha, sont en effet des dirigeants de ce syndicat connu pour sa combativité.

 

 

Le coût du congrès s’élève à 300 mille dinars

Le secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé des finances, Mohamed Saâd, a précisé que le coût global du 22ème congrès s’élève à environ 300.000 dinars. Ces dépenses couvrent notamment, selon lui, les frais d’hébergement et du transport des congressistes.

M. Saâd a également noté que l’UGTT a compté sur ses propres moyens financiers pour l’organisation de ce congrès.

 

 

Le PCOT n’a pas encore choisi son candidat

Le Parti Ouvrier Communiste Tunisien (POCT) n’a pas encore choisi définitivement son candidat au Bureau exécutif de l’UGTT. Alors que la direction du parti soutient la candidature de Jilani Hammami, ex-secrétaire général de la fédération de la poste et des télécommunications, les syndicats généraux soutiennent plutôt la candidature de Hefaïedh Hefaïedh, ancien dirigeant du syndicat de l’enseignement de base.

 

 

Hamadi Jebali envoie un télégramme de félicitations

Le nouveau Premier ministre, Hamadi Jebali a adressé aux congressistes un message de félicitations dans lequel il a souhaité la réussite des travaux du congrès et rappelé le rôle de premier plan qu’a joué l’organisation dans la révolte contre le régime de Ben Ali. Le chef du gouvernement a fait savoir par ailleurs que « l’UGTT ne ménagera aucun effort pour contribuer à relever les défis qui se posent à l’échelle nationale, à réaliser les aspirations légitimes du peuple Tunisie », tout en invitant l’organisation syndicale à « placer l’intérêt du pays au dessus de toutes les considérations».

 

 

70 millions de dinars de revenus

Les revenus de l’UGTT ont atteint 70 millions de dinars durant la période 207-2011. Ces ressources proviennent essentiellement des adhésions (60%) et de la location des locaux de l’organisation et des bénéfices dégagés par la société d’assurances AMI, propriété de l’organisation. Les dépenses ont atteint, quant à elles, 69 millions de dinars. Ce montant a été dépensé notamment dans la construction d’un nouveau siège central pour un coût de 20 millions de dinars, les salaires de quelque 538 employés permanents, le renouvellement du parc automobile et les aides accordées aux travailleurs licenciés pour des raisons économiques ou techniques.

 

 

Les femmes syndicalistes protestent

Les femmes syndicalistes qui participent au congrès ont protesté hier contre la misogynie qui a marqué, selon elles, les travaux des trois premières journées. Ces protestations ont eu lieu quand un grand nombre de congressistes ont quitté la salle où se déroulait le débat général quand une déléguée femme a pris la parole.

 

source letemps.


__________________

_______________________________________________

Démarrage des opérations de vote pour l'élection du nouveau bureau

exécutif de l'UGTT et des deux commissions nationales


 

TABARKA (TAP) - Les opérations de vote pour l'élection du nouveau bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et des deux commissions relatives respectivement au règlement intérieur et au contrôle financier ont démarré, mercredi soir, dans une ambiance marquée par l'attachement des congressistes à l'indépendance de l'organisation ouvrière et de son action militante.

 

Cinquante candidats syndicalistes, dont sept femmes sont en lice pour les 13 mandats électifs au bureau exécutif de l'UGTT, alors que seize membres se sont présentés pour les cinq postes à pourvoir à la commission nationale de contrôle financier.

Pour la commission nationale du règlement intérieur, qui se compose de cinq membres, vingt deux candidats sont en lice.

Les candidats se sont présentés dans le cadre de trois listes, respectivement la liste dite "consensuelle" qui intervient suite à un consensus entre les régions et les secteurs. La deuxième dénommée "liste pour la défense de l'indépendance de l'UGTT" intègre certains noms cités dans la liste "consensuelle" en l'occurrence, MM. Houcine Abbassi, Noureddine Tabboubi, Kamel Saad, Anouar Ben Gaddour.

Cette liste plaide en faveur de la rupture avec les mauvaises pratiques de l'ancien régime, en recourant à des candidats indépendants et à des membres syndicalistes qui étaient auparavant écartés du bureau exécutif, à l'instar de Abdelmajid Sahraoui.

S'agissant de la troisième liste, elle englobe des figures réputées pour leur tendance de Gauche (Jilani Hammami) et nationaliste (Hassen Ouederni).

D'autres candidats se sont présentés à titre individuel et indépendant.

source : Tap

________________________________________

Trois listes concurrentes au congrès de l’UGTT

 

Le 22ème congrès de l’UGTT se termine aujourd’hui par l’adoption des pétitions et l’élection du nouveau bureau exécutif. 38 noms restent en compétition pour les 13 sièges du bureau exécutif. Plus de vingt-cinq candidats ayant retiré leurs candidatures.

Les candidats encore en lice se répartissent entre trois listes. Il s’agit, d’abord, de la liste dite consensuelle, qui a été élaborée par 17 régions et près de 15 secteurs. Sa composition inclut trois membres de l’exécutif sortant (Hassine Abbassi, Mouldi Jendoubi et Belgacem Ayari), Noureddine Taboubi, Secrétaire général de l’Union régionale de Tunis, Mohamed Msalemi et Bouali Mbarki, de l’union régionale de Ben Arous, Sami Tahri, Secrétaire général de l’enseignement secondaire, Anouar Ben Gaddour, membre du Syndicat national de l’enseignement supérieur, les deux membres de l’Union régionale de Sfax, Abdelkrim Jrad et Samir Cheffi, Kacem Afaya, Secrétaire général de la fédération de la Santé, Kamel Saâd, Secrétaire général du Tourisme et Hfayedh Hfayedh, Secrétaire général de l’enseignement primaire.

Cette liste a les faveurs des pronostics dans la mesure où elle émane des grands secteurs et autres régions influentes au sein de l’UGTT à l’image des secteurs de l’enseignement primaire et secondaire, de la santé, du tourisme, ainsi que des régions de Tunis, Sfax et Ben Arous.
Cette liste ne comprend toutefois pas le nom d’une femme dans la mesure où les débats consensuels étaient très serrés et n’avaient pas débouché sur l’accord autour d’un nom féminin parmi les 13. L’absence d’unité dans le camp féminin n’a pas aidé à forcer la main des régions et des secteurs lors des négociations.

Une deuxième liste circule, en se présentant également comme ‘la liste consensuelle’. Elle est prêtée au clan d’Ali Ben Romdhane. Elle comporte huit noms de la liste consensuelle (Abbassi, Jendoubi, Msalemi, Taheri, Ben Gaddour, Taboubi, Saâd et Cheffi). Elle écarte cinq noms (Ayari, Mbarki, Jrad,Afaya et Hfayedh). Elle les remplace par cinq autres (Monaâm Amira, Moncef Ezzahi, Hédi Ben Jemaâ, Tahar Karbari et Hédi Ghodhbani).

Une troisième liste est aussi en course mais se démarque toutefois de la liste ‘officielle’, tout en gardant quelques noms. Elle se réclame plutôt comme un front de tous les contestataires au sein de l’UGTT (l’entente syndicale démocratique, commission de la femme ouvrière, etc.). Cette liste réunit Mouldi Jendoubi, Hassine Abbassi, Mohamed Msalemi, Anouar Ben Gaddour, Sami Taheri, Hfayedh Hfayedh, Kacem Afaya, Abdelmagid Sahraoui, Fraj Chabbah, Naima Hammami, Najoua Makhlouf, Samir Cheffi et Taieb Bouaycha.

Au rythme où vont les choses dans ce congrès, les élections du nouveau bureau exécutif ne seront entamées qu’en fin d’après-midi, voire en début de soirée. Les résultats ne seraient déclarés qu’à l’aube. 

Les observateurs constatent que sept ou huit noms sont présents pratiquement sur toutes les listes. Ils formeront l’ossature du nouveau bureau exécutif. Il y aurait aussi un consensus autour du nom de Hassine Abbassi pour le poste de Secrétaire général. Mais tout sera tributaire du résultat sortant des urnes.

source businessnews

Partager cet article
Repost0
6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 06:19

vendredi 05 août 2011 à 16h40

(Belga) Un collectif de soutien au peuple syrien en lutte pour sa liberté a été crée vendredi à Tunis, à l'initiative de plusieurs partis, ONG, et personnalités indépendantes, a annoncé son coordinateur Mokhtar Yahyaoui, ancien magistrat tunisien.

"Nous proclamons notre soutien au combat du peuple syrien pour la liberté", a dit M. Yahayoui, annonçant à la presse la création du collectif baptisé "coordination tunisienne pour le soutien du peuple syrien". Ce collectif vise à appuyer le soulèvement en Syrie à travers l'organisation de manifestations populaires et en faisant pression sur les autorités syriennes pour la libération des détenus et l'arrêt du "carnage", ont indiqué les fondateurs dans une déclaration de principes. Il est composé de représentants de partis politiques les plus actifs sur la scène politique en Tunisie dont le Parti démocrate progressiste (PDP), le mouvement Ennahda (islamiste), des ONG et de nombreux indépendants. Cette annonce coïncidait avec la visite de l'opposant syrien Mouheddine Ladhikani, secrétaire général du Mouvement démocratique syrien, qui s'est réjoui de la création du comité en appui de "la révolution syrienne orpheline dans un contexte du silence arabe et de la nonchalance internationale", a-t-il déclaré. M. Ladhikani avait indiqué jeudi à l'AFP qu'un congrès de l'opposition syrienne sera organisé pour la première fois en Tunisie, la date de ce congrès a été fixé au 12 septembre et le secrétaire général de l'ONU, l'Union européenne et Amnesty International devraient y assister, a précisé vendredi cet opposant établi à Londres. (ROJ)

Partager cet article
Repost0
6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 06:09

 

Sur cette esplanade dominant la Medina, les jeunes Tunisiens ont veillé, 
aux premiers jours de l’après-Ben Ali, sur « leur » révolution.

Dans la géographie de la révolution tunisienne, la Casbah tient une place à part. Il y eut l’épicentre : Sidi Bouzid. Le ventre de la Tunisie, où s’est allumée l’étincelle Bouazizi, avant d’embraser Kasserine, Thala, Regueb, puis tout le pays, le Maghreb, le Machrek et même toute la Méditerranée. Il y eut l’agora : l’avenue Habib-Bourguiba, large artère du centre de Tunis que submergea cette marée humaine du 14 janvier fatale à Zine El Abidine Ben Ali. Après la fuite du tyran, l’avenue s’est muée en gigantesque forum, où citoyens et tribuns improvisés imaginaient avec enthousiasme une Tunisie nouvelle. Il y eut l’estaminet : le café de l’Univers, rendez-vous des jeunes révolutionnaires tunisois aux allures de Che Guevara. Le pavé : la rue de Rome, royaume des gavroches enragés venus des quartiers poudrières, toujours prêts à en découdre avec les uniformes. Mais la chute d’un dictateur ne suffit pas à déraciner la dictature.

 

C’est place de la Casbah, sous les fenêtres du premier ministre, que les enfants de Sidi Bouzid, de Kasserine, de Tunis ont signifié leurs refus de voir la révolution usurpée. Quand les beaux esprits fraîchement convertis à la « démocratie » les enjoignaient de rentrer chez eux, ils ont campé là, au sommet de la colline dominant l’enchevêtrement de ruelles de la Medina, promettant de veiller sur la révolution, de s’ériger en rempart contre toute tentative de restauration.

 

Siège traditionnel du pouvoir exécutif depuis le XIIe siècle, lorsque le sultan almohade Abd El Moumin y établit son gouvernement, la Casbah s’est muée, à la faveur du soulèvement, en symbole du contre-pouvoir. Plus qu’une place, elle est devenue un concept politique. Le lieu d’un « face-à-face captivant entre une rue qui campe sur des positions non négociables, le front du refus catégorique de l’ancien système, et un gouvernement désertant une à une des positions réputées imprenables », résume l’écrivain Taoufik Ben Brik dans son carnet de bord du soulèvement, Tunisie, la charge (1).

 

Aux premiers jours de l’après-Ben Ali, des centaines de jeunes de la Caravane de la dignité, venus du centre-ouest du pays, ont investi la place, nuit et jour, bravant le couvre-feu. Toujours prêts à entonner l’hymne national, comme pour mieux se sentir ensemble. « Nous sommes le peuple. Cha’ab », répétaient-ils. Solidaires, les Tunisois leur offrirent matelas, couvertures et vivres. Dans un joyeux désordre, les murs des gracieux édifices ottomans enserrant la place du Gouvernement se sont couverts de portraits des martyrs et d’inscriptions, slogans utopiques ou discrètes devises tracées au feutre, signées d’une ville ou d’un prénom. Des dessins, aussi, étoiles rouges et railleuses caricatures des hommes du pouvoir. « Nous n’abdiquons pas », proclamait simplement l’un des graffitis, avant qu’une armée de peintres, une fois la place évacuée manu militari, ne viennent gommer toute trace d’expression populaire. Comme si les murs blancs devaient figurer un peuple muet.

 

Mais à la Casbah I succéda la Casbah II. De reculades en remaniements, de promesses en mises en garde contre « le chaos », le premier ministre de transition, Mohammed Ghannouchi, symbole de la continuité du régime, n’a pu sauver sa tête. La Casbah, qui l’exhortait à « dégager » à son tour, a eu raison de lui. C’est encore ici que fut imposée l’élection d’une Assemblée constituante. Là que furent réaffirmées, inlassablement, les exigences de justice sociale, d’égalité, de liberté, de fraternité qui poussèrent les jeunes Tunisiens dans la rue. Quitte à susciter l’exaspération de classes moyennes et d’une bourgeoisie pressées de voir le pays renouer avec la « stabilité ».

 

Sur cette place baignée de lumière, une génération a expérimenté la liberté sur tous les fronts. Le photographe Hamideddine Bouali y a saisi un moment de grâce : sur les bords de la fontaine centrale, pudiquement dissimulés par les arbustes, deux adolescents et une idylle naissante. À l’arrière-plan, un buisson de barbelés, des banderoles, des manifestants poings levés. L’amour et la révolution. L’artiste, malicieux, a intitulé le cliché Comme en 68. Les mômes de paysans, étudiants, chômeurs diplômés, marchands de cigarettes à la sauvette, cyberdissidents, employés, ouvriers qui firent de la Casbah leur lieu de ralliement savent-ils que cette place fut le théâtre du premier mouvement social de la Tunisie moderne? En 1910, huit cents étudiants de la Zitouna en firent le siège d’une grève inédite, réclamant la modernisation de l’enseignement, les moyens d’une existence décente et l’exemption du service militaire.

 

Six mois après la chute de Ben Ali, la place est verrouillée par les barbelés et cordons de police. Le 15 juillet, les jeunes partisans d’une Casbah III ont été dispersés sans ménagement, au terme de violents affrontements avec les forces de l’ordre. Des dizaines de manifestants ont été interpellés, symptôme d’un inquiétant tournant sécuritaire. Le sit-in prévu a avorté. Mais comme sur la place Tahrir, au Caire, le refus de voir la révolution voler aux quatre vents demeure, lui, intact.

 

(1) Tunisie, la charge, de Taoufik Ben Brik. RMR Éditions, Tunis, 2011.

Rosa Moussaoui

 

 

Lien : http://www.humanite.fr/02_08_2011-place-de-la-casbah-la-r%C3%A9volution-inachev%C3%A9e-477284

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 05:20

 

Ancien Premier ministre du président tunisien Habib Bourguiba, Rachid Sfar a été remplacé par Zine el-Abidine Ben Ali à la tête du gouvernement en octobre 1987. Il décrit aujourd'hui les conditions qu'il juge nécessaires au succès de la transition démocratique dans son pays.

 

Commémorer l’anniversaire de la naissance de la République tunisienne est une occasion privilégiée de nous interroger sur l’avenir de notre pays et sur les conditions de succès de la transition démocratique et du rééquilibrage du développement économique.

 

A Sfax, en Tunisie, le 31/03/11 (Emilio Morenatti/AP/SIPA)

A Sfax, en Tunisie, le 31/03/11 (Emilio Morenatti/AP/SIPA)


 

De toute évidence, trois conditions premières seront à la base du succès de notre transition démocratique et de l’avenir de notre pays.

 

1- La première est relative à la transformation radicale du fonctionnement de nos institutions politiques, dont le point de départ sera l’adoption d’une nouvelle Constitution qui pallie les défauts de la défunte constitution, ayant fait l’objet de nombreuses néfastes modifications. La nouvelle Constitution se doit de garantir l’effective application des libertés fondamentales, du respect des droits des citoyens et de la préservation absolue des acquis tunisiens en matière des droits de la femme.

 

Elle doit également rendre effective et efficace le contrôle de l’activité de l’Exécutif – président de la République et gouvernement- par le Parlement, notamment par le biais des commissions d’enquête et d’évaluation et grâce à une indépendance effective et totale de la Cour des Comptes et de la Cour de discipline budgétaire.

 

Le Parlement devrait être doté des moyens lui permettant de procéder périodiquement à l’évaluation de l’application des lois et des décrets promulgués. La Constitution devrait également prévoir explicitement les règles de constitution et de fonctionnement des partis politiques, afin de prévenir le risque grave de voir un parti devenant majoritaire refuser de respecter le vrai pluralisme et la vraie démocratie ou remettre en cause le statut de la femme.

 

2- La stabilité et la paix intérieure de notre pays est une deuxième condition fondamentale pour le succès. Après plus de vingt ans de régime quasi dictatorial avec des dérives mafieuses impensables ; le rétablissement de toutes les libertés publiques fondamentales indispensables à un véritable Etat de droit - mais sans un renforcement de la confiance en soi et en l’autre, sans un enracinement profond d’une authentique culture démocratique fondée sur le respect de l’Autre et enfin sans l’abolition de toute forme d’exclusion - peut conduire à la multiplication des tensions. Ces tensions, désordres et débordements à répétition nuisent à l’image de la Tunisie et bloquent son indispensable relance pour un développement économique et social plus équilibré et plus accéléré.

 

Le rétablissement de la confiance passe par des actions énergiques urgentes de soutiens matériel et moral à la hauteur des sacrifices des martyrs de la révolution et à la hauteur de ceux qui ont souffert des dérives de l’ancien régime. Ce rétablissement de la confiance passe aussi que par la généralisation du dialogue serein et calme sur toutes les questions vitales pour l’avenir du pays.

 

Tunis, le 22/06/11 (FETHI BELAID/AFP)

Tunis, le 22/06/11 (FETHI BELAID/AFP)

 

Nous, Citoyens tunisiens devront tous faire l’effort pour trouver en nous-mêmes les règles vertueuses du bon vivre ensemble en jouissant des libertés nouvelles que la révolution nous a apportées et découvrir que nos droits comportent leur équivalent en devoirs. Bien entendu l’accélération des réforme radicales des forces de l’ordre et les garanties effectives apportées au système judiciaire lui-même réformé et doté des moyens adéquats, ainsi que l’application de la loi dans toute sa rigueur à l’encontre de tous ceux dont la participation effective aux malversations et aux crimes est prouvée, constituent également des facteurs essentiels du rétablissement de la confiance dans notre pays.

 

A ce stade il est impératif de saluer le rôle salutaire de notre armée aussi bien dans le changement du régime que dans la sauvegarde de la sécurité de notre pays et de ses frontières.

 

3- La troisième condition de succès réside dans la relance du développement économique et social de notre pays sur de nouvelles bases. Il est admis par tous, aujourd’hui, qu’un taux de croissance minimum de 7% est indispensable pour créer suffisamment d’emplois et absorber le plus grand nombre de jeunes diplômés qui attendent depuis des années ainsi que ceux qui arrivent chaque année sur le marché du travail.

 

C’est pourquoi Il est indispensable que les entrepreneurs tunisiens reprennent une confiance totale dans la viabilité des stratégies définies pour la relance et pour la protection des investissements de toute forme de prédation. Le taux de nos investissements publics et privés doit se développer pour tendre annuellement vers 35% de notre PIB. Mais il ne s’agit pas de réaliser n’importe quel investissement.

 

Le bon choix des nouveaux investissements est vital. Il ne faut plus renouveler les erreurs du passé. Bien choisir les investissements en infrastructures pour désenclaver les régions défavorisées est une priorité évidente et leur choix est aisé. Par contre le choix des investissements directement productifs notamment dans le domaine agricole, industriel et des services pose plus de problèmes et exige des compétences techniques et de management qui ne sont pas toujours disponibles, si on veut sortir de la simple sous-traitance pour aller notamment vers une industrie à forte valeur ajoutée à laquelle j’avais appelé de tous mes vœux depuis les années 1970 quand on m’a placé à la tète du ministère de l’Industrie.

 

Une vérité première est à rappeler : toute croissance n’est plus aujourd’hui porteuse de création d’emplois correspondant à nos besoins. Le bon choix des investissements et une allocation judicieuse de nos maigres ressources devient une question vitale. La restructuration de notre secteur bancaire est une autre priorité et la recapitalisation de certaines banques me parait urgente.

 

Il faut partir d’un diagnostic approfondi et sans complaisance de notre tissu économique dans tous les secteurs, situation financière réelle des entreprises publiques et privées, taille, technologie utilisée, qualité et compétitivité de la production, encadrement, qualité des dirigeants, composition des conseils d’administration. Il faut mettre ce diagnostic à la disposition de tous les partis politiques qui souhaitent présenter un programme économique crédible et faisable dans le cadre de la crise que vit le monde.

 

Enfin, il faut renégocier notre accord de libre échange avec l’Union européenne pour lui assurer un meilleur équilibre et tisser des liens économiques et financiers bilatéraux avec les pays maghrébins et arabes qui soient au niveau de ce que nous souhaitons faire aboutir au niveau multilatéral, qui reste actuellement et pour des années encore malheureusement bloqué.

 

Préfigurons au niveau bilatéral ce que nous voulons faire au niveau multilatéral ; cela fait des années que je multiplie cet appel pour mettre en œuvre ce qui n’est que simple évidence.

 

Lien : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/176622;tunisie-trois-cles-pour-une-transition-democratique-reussie.html

 

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 05:19

Il y a deux manières d’évaluer la transition tunisienne. La première, fataliste et très répandue, consiste à recenser les motifs d’inquiétude. Las, ils sont légion : chômage, dégâts économiques, confiance en berne – celle des investisseurs, mais celle aussi des Tunisiens –, intérêts particuliers qui priment sur l’intérêt général, foire d’empoigne politique permanente, zizanie sociale alarmante, islamistes radicaux menaçants, et la guerre libyenne qui n’arrange rien… Bref, la formidable union sacrée qui a permis de bouter Zine el-Abidine Ben Ali hors des murs de son palais vers les sables saoudiens n’est plus qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui, on se dispute âprement le pouvoir en usant de tous les moyens, même les plus vils, on accuse à l’emporte-pièce, on verse allègrement dans le populisme quitte à oublier les principes fondamentaux de la justice. On a la mémoire sélective et on n’est pas étouffé par la décence.

 

Certains, qui avaient peur de leur propre ombre hier et exécutaient ventre à terre les ordres éructés par quelque pseudo-cacique de l’ancien système, plastronnent désormais dans leurs oripeaux de faux justiciers ou de gardiens d’une révolution qu’ils ont rejointe le… 15 janvier. On confond volontiers libre et libertaire, on crie « vive la démocratie ! » sauf pour ses ennemis – et ils sont nombreux.

 

Pas de quoi pavoiser : les héros sont (très) fatigués. Et certains oiseaux de mauvais augure, qui se recrutent particulièrement chez les voisins algérien et marocain et ne goûtent guère de voir leurs « petits frères » érigés au rang de pionniers de la lutte pour la liberté et la dignité, de pronostiquer doctement : « Vous verrez, vous finirez par regretter Ben Ali ! »

 

Il existe cependant un autre point de vue, nettement plus optimiste, à condition de prendre du recul. Si la métamorphose tunisienne – pas ou peu encadrée et débarrassée de toute influence extérieure – ressemble à un véritable saut dans l’inconnu, et si elle est loin d’être achevée, il faut tout de même reconnaître que, jusqu’à présent, la raison l’a emporté. Alors que les conditions de véritables dérapages sont largement réunies… La sécurité n’est plus ce qu’elle était sous le régime ultrapolicier en vigueur du temps de Ben Ali. Mais elle est réelle. Les administrations fonctionnent. L’État assume ses prérogatives. La libre expression n’est plus la vieille antienne rabâchée à longueur de colonnes ou de discours par l’ancien régime, c’est une réalité.

 

Surtout, les Tunisiens, réputés passifs, s’investissent et participent au débat politique. Ils vont eux-mêmes à la rencontre des partis pour connaître leur démarche, comprendre leurs programmes, jauger leurs intentions. Ceux de l’étranger, qui ont longtemps coupé le cordon avec une patrie qu’ils ne jugeaient intéressante qu’à l’aune de ses plages, reviennent ou, en tout cas, s’intéressent à son évolution. Bref, les citoyens reprennent les choses en main. Et cela semble irréversible.

 

Enfin, la crise économique. La Tunisie souffre et peine à relancer la machine, la croissance et, donc, l’emploi. Un lourd tribut, mais c’est celui de la liberté. Et, surtout, l’occasion d’élaborer les modèles d’un développement mieux partagé, durable et compétitif. De revoir de fond en comble les fondamentaux du pays et de mener une autre révolution, économique celle-ci.

 

Cette nouvelle Tunisie en train de naître, au forceps, sous nos yeux est tout à la fois préoccupante et passionnante, agaçante et rassurante. Un verre à moitié vide et, donc, à moitié plein. Aux Tunisiens désormais de faire pencher la balance du bon côté.

 

 



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Tunisie : Six mois après... La révolution continue | Irréversible | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 05:11
29-07-2011
Tunisie : Kamel Nabli conteste les évaluations de Standard&Poors
AfricanManager

L e gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a contesté l’évaluation négative que l’agence de notation Standard & Poor a faite des perspectives économiques du pays, en affirmant que la croissance " n’est pas en train de s’effondrer" après le renversement du Président déchu Ben Ali en janvier.«La capacité de la Tunisie à rembourser sa dette est beaucoup plus forte qu'elle ne l'était il ya six mois», a déclaré, vendredi, Mustapha Kamel Nabli, dans une interview recueillie dans son bureau à Tunis. "La voie politique est bien tracée, le taux de croissance économique est faible, mais les fondamentaux demeurent solides."

Il s’exprimait en réponse à des questions relatives à la dégradation, hier, par Standard & Poor de la perspective de la Tunisie de stable à négative sur fond de préoccupation sur la probabilité qu’une transition politique prolongée peut constituer un frein à la croissance et les finances publiques. S & P a maintenu la note du pays en devises étrangères à BBB-, le cran d’investissement le plus bas. La croissance devrait se situer entre 0,5 pour cent et 1 pour cent cette année, et déficit courant se situera entre 3 pour cent à 3,5 pour cent du produit intérieur brut, a souligné le gouverneur de la BCT. L’agence S & P avait estimé hier que le déficit courant de la Tunisie va s'aggraver pour se situer à plus de 6 pour cent du PIB en 2011, et qu’elle s'attend à une expansion économique de 1 pour cent cette année et un retour progressif à une croissance d'environ 5 pour cent en 2014.

Le gouvernement provisoire tente de rétablir la stabilité depuis que Ben Ali a été chassé du pouvoir suite à des protestations contre le chômage, les prix élevés des denrées alimentaires et la répression politique. Les élections pour l’assemblée constituante ont été reportées à octobre au lieu du mois de juillet après que le gouvernement a indiqué qu'il avait besoin de plus de temps pour organiser le scrutin.

Mustapha Kamel Nabli, a déclaré, vendredi, que la Tunisie ne sollicitera pas l'assistance du Fonds monétaire international. Le gouverneur de la BCT avait indiqué, le mois dernier, que la Tunisie a obtenu cette année auprès d'organisations multinationales environ 1,4 milliard de dollars et elle a encore besoin d’un 1 milliard de dollars. Parmi les promesses de financement figurent celles de la Banque mondiale pour un montant de 500 millions de dollars en mai et autant de la Banque africaine de développement en avril.

La guerre dans le pays voisin, la Libye a coûté à la Tunisie entre 1 milliard et 2 milliards de dollars cette année en termes de recettes touristiques perdues et d’échanges commerciaux entre les deux pays, a ajouté Nabli. Le tourisme peut se redresser l'an prochain ou dans six mois, suivant l’échéance à laquelle reviendra la paix, a-t-il dit.

Hormis le tourisme et la production de phosphate, de nombreuses industries tunisiennes sont en expansion, notamment les industries manufacturières et les exportations, a-t-il conclu.

Source : Bloomberg

 

Lien : http://www.africanmanager.com/detail_article.php?art_id=134728

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 19:08

 

Par Elyes GHERIB

Quelques jours après ma conversation intéressante avec Business News en personne (morale) (1), se tînt la “marche pour la liberté”. Je souhaite m’attarder sur les nausées violentes que j’ai eues en observant le deux poids-deux mesures totalement assumé par tout le monde, et de façon particulièrement remarquable – une nouvelle fois – par BN dans un article… extatique de Zeyneb Dridi (2). Le talent de ces gens me fascine et m’inspire. BN, ma muse, le ketchup de mon double cheese.

Regardons l’article de plus près. Plusieurs idées :

  • c’était une marche pacifique
  • c’était comme dans un “pays démocratique et civilisé”
  • c’était “sans accrochages avec les forces de l’ordre” et sans “gros mots”
  • les slogans insistaient sur la nécessité de tenir les élections le 23 octobre, le refus du terrorisme et du fascisme, et sur la volonté du peuple d’avoir un régime démocratique
  • la marche était escortée par des voitures de police et un grand nombre d’agents
  • les policiers étaient contents de retrouver leur rôle premier : la protection des citoyens
  • il suffit que [les manifestations] soient autorisées et organisées par des entités reconnues et non des anonymes
  • les participants ont repoussé “fermement” une équipe d’Al Jazeera

Comme vous l’avez compris, ce n’était pas une marche d’être humains : c’était le Bien oui, avec un grand B, qui a défilé sur 2-3 kilomètres. Et vous l’avez raté. Vous avez raté la Lumière.

La rokhsa et les entités reconnues non-anonymes

Sous Ben Ali, l’autorisation, la rokhsa, était un instrument d’asservissement, distribuée aux plus dociles et à ceux qui acceptaient de donner un petit quelque chose. Zeyneb Dridi (l’auteure) nous agite la rokhsa comme une condition justifiée et indispensable, signe de Lumière.

ZD continue en nous disant que la marche était organisée par des entités reconnues, et non des anonymes. Par allusion, elle contredit là BCE et Nejib Chebbi, mais aussi l’opinion publique pour qui Kasbah 3 était le fait d’Ennahdha et du POCT, deux entités bien réelles ET reconnues.

Phrase sur phrase, ZD utilise donc la rokhsa comme argument massue, puis se rend coupable d’un déni de rokhsa à des partis qui l’ont obtenue au prix des sacrifices du peuple. En termes de logique, c’est “dernier étage, plus haut, y’a rien”.

Bien sûr, ZD oublie de mentionner que les manifestations spontanées de Sidi Bouzid, Thala, Siliana, Kasserine, Gafsa, et de Tunis avant et le 14 janvier, étaient dépourvues du sésame, du tampon d’approbation de l’Autorité, de l’Ordre et du Bon Sens.

Des participants exemplaires, et l’attitude admirable des forces de l’ordre

C’est un fait : il n’y a pas eu de bavures, ni d’un côté ni de l’autre. On peut s’extasier sur le comportement impeccable de la police, en se contentant de le remarquer. On peut aussi relever que la police ne s’était pas préparée à attaquer ce jour-là. Pourquoi ? Pourquoi quand certains manifestent, on se prépare à matraquer, et quand d’autres le font, on les escorte ?

J’imagine des choses ? Peut-être. Par contre, ce dont je me souviens est très clair (3). Au moment de Kasbah 2, un mystérieux mouvement surgit de nulle part, se donna le nom de “majorité silencieuse”, se trouva un superbe espace d’expression avec parking et gazon, et ne se donna pour seul objectif que de protester contre certains “fauteurs de troubles” qui empêchaient le pays “d’aller vers l’avant” et “n’avait pas le droit de s’exprimer à sa place”; i. e. Kasbah 2.

Vous ne voyez pas encore ? Mmmm…

Dans les deux cas, on observe que juste après un mouvement spontané, révolutionnaire, avec des revendications visant directement l’ennemi de toujours, le système Ben Ali, un autre mouvement se targuant de “civilisation”, de “pacifisme”, d’”ordre” et d’”opposition à la violence” se manifeste. Ce deuxième mouvement, ce contre-mouvement, ne cite jamais son antagoniste, se contentant d’allusions timides mais bien réelles, et est manipulé.

La première fois, le contre-mouvement était faible face à la détermination de chômeurs habitués à la misère et à la rudesse de la vie. La deuxième fois, des partis se sont ralliés à lui, le rendant plus fort, alors qu’en face l’esprit révolutionnaire s’estompe, parce que la Révolution, ça fatigue, et parce qu’on a veillé à ce que ceux qui font le moins de compromis restent chez eux, trop occupés dans des querelles tribales ou je ne sais quel autre fléau.

Mais bon, je ne suis pas journaliste à BN, je dois sûrement me tromper.

Les slogans

Les chefs de partis, en tête de la marche ont définitivement enterré leur combat pour les droits de leurs concitoyens et leurs yeux sont désormais fixés sur l’échéance électorale. En témoigne la pauvreté et l’hypocrisie des slogans : “maintien des élections du 23 octobre”, “régime démocratique”, “non au terrorisme et au fascisme”. Pauvreté, parce que ce sont des lieux communs sans aucune signification. Hypocrisie, parce que personne dans Kasbah 3 n’a demandé le report des élections, et parce qu’on prend bien garde à ne pas dire qui sont les terroristes et qui sont les fascistes, alors qu’on le sait très bien. Attention, citoyens honnêtes et “propres”, une menace invisible et dangereuse plane sur vos têtes.

Pas un mot sur les portes défoncées et les êtres humains enlevés à Menzel Bourguiba, les personnes toujours détenues sans procès et sans charges après Kasbah 3, celles emmenées de force dans des casernes militaires. Pas un mot sur les martyrs, sur les mutilés et les handicapés à vie. Pas un mot sur les assassins du Ministère de l’Intérieur dont on refuse de livrer les noms à la justice. C’est pas bon pour le business. Mais le business de qui ?

Tout d’abord, le business des partis qui manifestent. Se présentant comme des pacifistes se tenant du côté de “l’ordre”, ils brassent une grande partie des tunisiens qui sont fatigués par la guerre psychologique menée depuis 6 mois, et fragilisés par la peur de l’avenir. Peur prenant évidemment souvent la forme d’un salafiste à la barbe foisonnante vite assimilé à un certain parti, et par ricochet, à ses alliés. Tout cela relève d’une vision à court terme, et d’un mépris pour le jugement des tunisiens.

Ensuite, à long terme, ça profite au business des derniers soldats du système Ben Ali, qui ont tenu contre les assauts répétés. Il faut leur reconnaître un certain talent. Leur stratégie de chantage sécuritaire a porté ses fruits, ils ont réussi à s’accorder un sursis de quelques mois, voire de plusieurs années. A côté de cette leçon de stratégie de survie, les partis “pacifistes” font figure d’idiots utiles, qui dans l’espoir d’un gain à court terme, ont trahi les idéaux de ceux qui sont morts pour nous en pactisant avec l’ennemi d’hier.

Mais bon, je ne suis pas journaliste à BN, je dois sûrement me tromper.

Conclusion

Si le duo majorité silencieuse/Kasbah 2 penchait plutôt du côté des révolutionnaires, le duo marche de la liberté/Kasbah 3 penche visiblement en faveur du mouvement contre-révolutionnaire. Ce qui est désolant, c’est que des opposants historiques, qu’on croyait droits dans leurs bottes, ont choisi de renier toutes ces années de lutte en pactisant sous la table avec leur ex et peut être futur bourreau. Mais ils ne sont pas les seuls, il s’est trouvé également des journalistes, comme ZD, pour adopter la même démarche d’amnésie (involontaire, espérons) et lui trouver les justifications par défaut que sont la “civilisation”, la “démocratie”, le “pacifisme”, l’”ordre” et la “lutte contre la violence”.

Mais bon, je ne suis pas journaliste à BN, je dois sûrement me tromper.

Notes

(1) http://www.facebook.com/note.php?note_id=10150244424027274
(2) http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Une-marche-pour-la-libert%C3%A9-et-un-%C2%AB-D%C3%A9gage-%C2%BB-pour-Al-Jazeera,519,25805,1
(3) http://www.facebook.com/note.php?note_id=10150119444307274

 

 

Lien: http://nawaat.org/portail/2011/07/22/tunisie-viens-je-texplique-ya-des-bons-et-ya-des-mechants/

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 18:39

 

  • Tunisie - Une marche pour la liberté et un « Dégage » pour Al Jazeera

    22/07/2011 - 60 COMMENTAIRE(S)

    « Le peuple veut un régime démocratique ! Liberté politique, non au terrorisme non au fascisme !... » C’étaient, entre autres, ce que scandaient les manifestants, membres de dix différents partis politiques, jeudi 21 juillet 2011 à 13h à la place du Passage à Tunis.
    Les dix partis, à savoir le FDTL (Ettakatol), le Parti Démocratique Progressiste, Ettajdid, Afek Tounès, Al Wifak Al Joumhouri, le Parti Socialiste de Gauche, La voie du centre, le Mouvement de la Citoyenneté et de la Justice, le Pôle démocratique moderniste et le Parti du Travail Tunisien, ont appelé, à cette marche pour la démocratie et le succès de la transition démocratique.
    L’objectif étant de conduire le pays, calmement, jusqu’à la date fixée pour les élections, le 23 octobre, sans bavures ni chaos.
    La marche, à laquelle ont pris un part un millier de personnes, s’est déroulée normalement, comme dans un pays démocratique et civilisé, sans accrochages avec les forces de l’ordre et sans gros mots.

    Entourée d’un bon nombre d’agents de l’ordre, la marche avait pour destination la Place Pasteur. C'est-à-dire quelque 2-3 kilomètres en tout. La foule grandissait au fur et à mesure qu’elle avançait sur l’avenue de la Liberté, parcours choisi pour symboliser les demandes, légitimes et actuelles, des manifestants.
    Des citoyens, sans appartenance précise aux partis organisateurs, rejoignaient les premières lignes de la marche en répétant les slogans des manifestants et en chantant, en une seule voix, l’hymne national.
    « Le peuple veut élire ! Les élections c’est la solution, l’intérêt de le Tunisie prévaut sur tout ! », entend-on plus loin, dans les derniers rangs de la marche.



    Cette marche, lancée à l’initiative du Parti démocrate progressiste (PDP), a été mise sur pied dans le but de répliquer aux tentatives de semer le chaos dans le pays et de renverser les institutions nées d'un consensus national. Il s’agit, également, d’une réponse au discours prononcé le 19 juillet par Béji Caïd Essebsi, Premier ministre, où il a déclaré que les semeurs de troubles sont des partis ayant peur d’affronter l’opération électorale susceptible de révéler leur vrai poids.
    « Seul le peuple est souverain et il choisira, le 23 octobre, ses représentants dans l’assemblée constituante » insiste Ryadh Ben Fadhl, de l’Initiative citoyenne. « Tout ce qu’on veut c’est guider le pays, dans un climat de sécurité et de calme absolus, jusqu’aux élections », ajoute-t-il.
    Le secrétaire général du PDP, Ahmed Nejib Chebbi, nous a déclaré, pour sa part, que cette initiative ne s’oppose, en aucun cas, au gouvernement provisoire et n’a pas pour objectif de demander sa démission. Elle est, par ailleurs, contre toute forme de violence, quelle qu’en soit la provenance, et appelle à un accord, dans le respect mutuel, entre les différents partis tunisiens, afin de garantir, sans tarder, des élections libres, dans un contexte de démocratie totale.
    La première ligne de la marche, réservée aux secrétaires généraux des partis organisateurs de la manifestation, avançaient petit à petit vers la Place Pasteur, entourée d’un bouclier humain, franchissable uniquement par les journalistes, pour préserver la sécurité de ces derniers. On y trouve, entre autres, Ahmed Ibrahim (Mouvement Ettajdid), Ahmed Nejib Chebbi et Maya Jribi (PDP), Mustapha Ben Jaâfar (FDTL), Yacine Ibrahim (Afek Tounes)…

    Les participants s’accorderont tous à dire qu’aucune bavure ni grabuge n’ont été signalés tout au long de la marche, sauf vers 14h, à mi-chemin, quand l’équipe de la chaîne télévisée qatarie Al Jazeera, a essayé de tourner et d’interroger les manifestants et qu’elle a été fermement, refoulée.
    La foule, s’opposant à la ligne éditoriale de la chaîne et à ses « détournements des informations pour ses propres intérêts », a crié « Jazeera dégage ! Jazeera dégage ! », pendant quelques minutes avant que d’autres participants à la manifestation n’interviennent pour calmer, rapidement, l’atmosphère et éviter tout débordement qui aurait pu entraîner des violences envers l’équipe des journalistes de cette chaîne.



    Et on reprend rapidement notre chemin, escorté par les voitures de police, avant même que les derniers rangs de la marche ne s’aperçoivent de ce qui s’est passé.
    Une police qui retrouve, avec plaisir si l’on voit la tête des agents, son rôle premier : celui d’assurer la sécurité des citoyens. Y compris dans les manifestations. Il suffit que celles-ci soient autorisées et organisées par des entités reconnues et non des anonymes. C'est-à-dire dans les règles de l’art et conformément à la loi.
    Le déroulement de cette manifestation, sans accrocs, donne une preuve vivante qu’en Tunisie, on est capable d’organiser une manifestation pacifique au vrai sens du terme, à grande échelle, mobilisant plus d’un millier de personnes, sans qu’elle ne tourne au vinaigre et sans violence, sans bombes lacrymogènes, sans matraques, sans pierres et sans gros mots.

     

     

    http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---Une-marche-pour-la-libert%C3%A9-et-un-%C2%AB-D%C3%A9gage-%C2%BB-pour-Al-Jazeera,519,25805,1Zeyneb Dridi

Lien:

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : thala solidaire.over-blog.com
  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
  • Contact

Recherche

Vidéos

Catégories