A peine quelques heures après le départ de Zine El-Abidine Ben Ali, le gouvernement français a d'abord refusé de commenter les informations faisant état d'une venue de l'ancien président tunisien en France. Selon des informations du Monde, un avion en provenance de Tunisie s'est posé au Bourget, vendredi 14 janvier vers 19 h 30, transportant une fille et une petite-fille de M. Ben Ali accompagnées d'une gouvernante. Un second avion arrivant à vide a été invité à ne pas atterrir sur le sol national. Un troisième avion serait en route pour Paris. Au plus haut niveau de l'Etat français, on indique ne pas souhaiter la venue de M. Ben Ali en France.
Le ministère des affaires étrangères a affirmé que la France "n'a reçu aucune demande d'accueil" du président tunisien en fuite et examinerait toute éventuelle requête "en accord avec les autorités constitutionnelles tunisiennes". L'Elysée, qui a parlé d'une situation d'une "extrême complexité" en Tunisie, a "pris acte de la transition constitutionnelle" et "souhaite l'apaisement et la fin des violences" dans le pays.
Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS, la France doit "être totalement mobilisée pour aider à l'affirmation durable de la démocratie" dans ce pays. "La plus mauvaise issue serait que le peuple tunisien se libère d'un régime autoritaire pour que cette liberté nouvelle lui soit confisquée par un autre régime autoritaire", a-t-il mis en garde. "La diplomatie française doit s'engager sans ambiguïté en faveur de la démocratie en Tunisie, à laquelle le peuple tunisien a montré qu'il aspirait avec force", a ajouté la patronne du PS, Martine Aubry.
POUR LES ÉTATS-UNIS "LE PEUPLE TUNISIEN A LE DROIT DE CHOISIR SES DIRIGEANTS"
Les Etats-Unis ont quant à eux mis en garde contre toute instabilité en Tunisie. Washington a demandé au premier ministre, Mohamed Ghannouchi, qui assure l'intérim, de "tenir les importantes promesses faites par le président Ben Ali". Celles-ci incluent "le respect des droits de l'homme et un processus de réformes politiques, hautement nécessaire".
Avant de quitter le pays, Ben Ali a promis des élections législatives anticipées d'ici à six mois. "Nous pensons que le peuple tunisien a le droit de choisir ses dirigeants, et nous suivons de près les derniers développements en Tunisie", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Mike Hammer.
commenter cet article …