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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 20:29

Un collectif de réalisateurs a décidé de filmer la répression du régime de Bachar al-Assad à sa manière, moins violente et plus esthétique.

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Par QUENTIN GIRARD

Capture d'écran de «Vanguards», du collectif Abou naddara.

Capture d'écran de «Vanguards», du collectif Abou naddara. (DR)

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Un homme lève la main devant une tombe. Il est triste. Un tir, l’image disparaît. Un autre raconte la guerre d’indépendance contre les Français. Des enfants tendent les bras. Ils font allégeance au régime Baath. Une statue d'Hafez el-Assad, des plans de plus en plus rapprochés, une musique inquiétante.

Un collectif d’artistes syriens, Abou naddara, a décidé de protester à sa manière contre la répression, qui s'intensifie au fil des semaine. Ici, pas de vidéos YouTube ensanglantées, mais une esthétisation forte de la révolte.

Charif Kiwan est producteur, il a toujours partagé sa vie entre Paris et Damas. Actuellement dans la capitale française depuis deux mois, il est le porte-parole de ce groupe composé d’hommes et de femmes installés en Syrie. Il explique qu’ils ont voulu lancer «un cinéma d’urgence», avec une vidéo postée chaque vendredi, jour principal de contestation.

«Les images qui circulent sur YouTube ou sur les pages Facebook sont d’une grande cruauté, d’une vulgarité qui peut sembler insupportable, qui se rapproche de la pornographie. Nous, nous avons voulu prendre un autre parti pour ne pas flatter le côté voyeur du spectateur. Nous sommes plus dans la réflexion», explique-t-il.

Par Internet ou en passant par le Liban, ils n’ont pour l’instant jamais eu de problème pour envoyer les rushes. Tournés principalement à Damas, les films mélangent images actuelles et archives.

L’une des productions a même été présentée dans un cinéma de Beyrouth, et la presse libanaise a commencé à en parler.

Ci-dessous, Charif Kiwana analyse trois des vidéos publiées, les autres sont visibles ici.

Then What?

 

«Comment en finir avec le régime Assad sans se laisser entraîner dans le piège de la guerre civile fomentée par ce dernier? Telle est la question qui tourmente aujourd’hui les Syriens.

Pour y répondre, nous avons choisi de revisiter un lieu tragique de la mémoire syrienne: la statue de Hafez al-Assad qui trône sur la place Arnous située au cœur de Damas. Plutôt que de céder à la fureur iconoclaste en s’en prenant à l’effigie du tyran au moyen de quelques artifices de montage, nous avons préféré transformer la statue en un monument pour la paix.

Pour ce faire, nous nous sommes juste aidés de la Marche funèbre de Chopin et d’une sourate du Coran, relative à Abel et Caïn, qui dit: "si tu portes la main sur moi pour me tuer, ce n’est pas moi qui porterai sur toi la mienne"... Amen!»

Vanguards

 

«Les écoliers de Syrie sont obligatoirement affiliés aux Avant-gardes ("Vanguards") du Baath. C’est ainsi qu’en a décidé le général putschiste Hafez al-Assad au retour d’un voyage en Corée du Nord, en 1974. Celui-ci voulait alors préparer les générations futures à se soumettre à son pouvoir absolu de "guide éternel".

Or, c’est parmi ces écoliers avant-gardistes que, en mars 2011, la police secrète a arrêté et torturé les premiers partisans de la révolution démocratique…

C’est cette histoire-là que nous avons voulu suggérer en accompagnant le regard d’une écolière qui, agressée par les slogans martiaux qu’elle doit hurler tous les matins, se détourne vers l’horizon où l’on entend crier:'Liberté! Liberté! Liberté!'

Everything is under control Mr. President

 

«Ce film a été réalisé au terme du deuxième mois de massacre à huis-clos. Un enfant de Homs venait de recevoir une balle dans la tête alors qu’il filmait ses aînés manifestant pour la liberté. Il fallait prendre le relais et témoigner de la douleur indicible des victimes.

Nous avons voulu le faire sous la forme d’un compte-rendu filmique adressé au président qui dirige le massacre. Nous avons ainsi voulu lui montrer que la situation est sous contrôle à tel point que même le preneur d’images finit par être abattu...

Est-ce que le président a vu notre film? Et est-ce que Wim Wenders a vu que la fin de ce film s’inspire de celle de son Etat des choses?...»

Malheureusement je n'arrive pas a avoir les vidéos, je crois que je ne sais pas faire...c'est ça les vieilles dames !!!

Mais je compte sur un jeune pour trouver la solution sur le site de Libération ! http://www.liberation.fr/monde/01012343924-des-artistes-syriens-veulent-faire-la-revolution-autrement
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