Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 06:35

Que prépare-t-on pour la femme dans la nouvelle Égypte ?


 
_____________________________
Participation record, les islamistes donnés gagnants


Les autorités égyptiennes ont salué vendredi soir le taux de participation "historique" aux premières élections législatives de l'après-Moubarak, mais sans être encore en mesure de fournir les résultats par partis de ce scrutin où les islamistes sont donnés largement gagnants.

Le président de la Haute commission électorale (HCE), Abdel Moez Ibrahim, a annoncé devant la presse un taux de participation de 62%, le plus élevé en Egypte "depuis les pharaons jusqu'à aujourd'hui" a-t-il dit.

Mais il s'est déclaré incapable de donner la répartition des voix par partis de la première phase lundi et mardi de cette élection-marathon, alors que les partis islamistes assurent avoir remporté au total près de 70% des suffrages, écrasant les formations libérales et laïques.

"Ce dossier est trop volumineux, moi, je n'ai plus d'énergie...", a déclaré le chef de la HCE, interrogé sur les résultats des partis politiques en lice, dont l'annonce a déjà été reportée plusieurs fois. Il a renvoyé à la publication "bientôt" sur internet des résultats bruts du vote district par district.

Le responsable égyptien s'est borné à annoncer les noms des candidats élus au premier tour et ceux devant disputer un second tour la semaine prochaine, au titre du tiers des sièges attribués au scrutin uninominal. Il n'a pas donné d'indication pour les deux autres tiers des sièges de députés, qui sont répartis à la proportionnelle.

Le vote de lundi et mardi concernait un tiers des gouvernorats, dont ceux du Caire et d'Alexandrie, les deux plus grandes villes du pays.

Les députés des autres gouvernorats seront élus d'ici au 11 janvier, puis viendra l'élection de la Choura (sénat), jusqu'au 11 mars.

Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger la future Constitution, une mission essentielle pour définir l'équilibre des pouvoirs après le renversement du président Hosni Moubarak en février et la prise du pouvoir par un Conseil militaire.

La presse et plusieurs partis ont cependant déjà révélé les tendances principales, créditant le parti des Frères musulmans "Liberté et Justice" (PLJ) et ses alliés de 40% des voix, le parti salafiste Al-Nour et d'autres formations de cette mouvance intégriste obtenant 20% à 30% des votes.

La perspective d'avoir un Parlement dominé par des islamistes, dont une grande partie issus de groupes ultra-conservateurs, provoque l'inquiétude des milieux politiques laïques ainsi que de la communauté chrétienne copte (6% à 10% de la population).

Les partis islamistes se sont efforcés de dissiper ces inquiétudes, sans cacher que leur scores élevés les mettaient en position de faire prévaloir leurs idées.

"Les vainqueurs, individus et listes, doivent réaliser qu'un parti ou quelques partis seuls ne pourront pas redresser le pays et qu'il n'y a pas d'alternative à un consensus national fondé sur les intérêts de l'Egypte", a déclaré le numéro deux des Frères musulmans, Khairat al-Chater.

Le porte-parole d'Al-Nour, Mohamed Nour, a quant à lui lancé un message d'apaisement aux Coptes, qui se disent discriminés dans la société égyptienne majoritairement musulmane.

"Toucher un cheveu de la tête d'un Copte est contraire à notre programme", a-t-il déclaré à l'AFP.

Mais un autre salafiste, Hazem Abou Ismaïl, candidat déclaré à la future présidentielle sous l'étiquette d'"indépendant", a estimé que le gouvernement devrait "créer un climat pour faciliter" le port du voile.

"Si les salafistes gagnent, nous n'aurons plus de vie", a affirmé à l'AFP Imed Andraous, un ingénieur informatique copte qui a déjà prévu d'envoyer ses enfants à l'étranger pour finir leurs études. "Mais moi je resterai", a-t-il dit.

Les premières élections organisées dans la foulée du Printemps arabe ont vu émerger des partis islamistes en Tunisie, au Maroc et maintenant en Egypte, au détriment de formations laïques.

Dans le même temps, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés au Caire, certains pour réclamer la chute du pouvoir militaire sur la place Tahrir, d'autres en soutien aux généraux.

Par ailleurs, les autorités ont fait savoir qu'une dizaine de ministres du gouvernement démissionnaire allaient conserver leur portefeuille au sein du gouvernement de "salut national" qui doit être annoncé samedi par le Premier ministre Kamal el-Ganzouri.

Mohamed Kamel Amr est maintenu à la tête de la diplomatie égyptienne, ainsi que les ministres du Pétrole, de l'Electricité, du Tourisme ou de la Coopération internationale.

M. Ganzouri a été nommé le 25 novembre par l'armée au pouvoir pour remplacer Essam Charaf, qui avait démissionné après des affrontements meurtriers qui ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants hostiles au pouvoir militaire.

source : http://tempsreel.nouvelobs.

 

_________________________________________________________________________

 

La grande solitude des progressistes
Les résultats officiels du premier tour de la première phase des législatives égyptiennes seront annoncés ce soir mais on sait d'ores et déjà qu'ils seront mauvais pour ce que l'on appelle les progressistes, une nébuleuse qui englobe les partis de gauche et du centre, opposés aussi bien aux islamistes qu'aux "fouloul", le terme qui désigne les anciens du PND (parti national démocratique), la formation au pouvoir sous Moubarak, qui se présentent sous une multitude d'étiquettes.

Le Bloc égyptien, la principale coalition progressiste n'arrive qu'en troisième position, loin derrière les Frères musulmans, crédités d'environ 40% des voix et les Salafistes, une déclinaison ultra-rigoriste de l'Islam, qui devrait rafler 20% des suffrages. La révolution continue, une coalition de petits partis pro-révolution, créés dans la foulée de la chute de Hosni Moubarak, écope d'un score encore plus mauvais. Parmi les échecs les plus symboliques, on peut relever :

- la défaite au premier tour de Gamila Ismaïl : dans la circonscription de Kasr El-Nil, qui englobe pourtant des quartiers huppés comme Zamalek et Garden City, cette ancienne présentatrice de télévision, soutenue par le parti libéral Al-Ghad et par le mouvement du 6 avril, l'un des piliers du soulèvement de la place Tahrir, n'arrive qu'en troisième position.

- La défaite également au premier tour de Georges Ishak : le fondateur du mouvement Kefaya ("ça suffit"), précurseur des mouvements révolutionnaires, a été éliminé dans la circonscription de Port Saïd, sa ville natale.

- Le mauvais score du magistrat réformiste Mahmoud Al-Khodeiri : dans la circonscription d'Alexandrie, la deuxième plus grosse ville du pays, il est distancé par Tarek Talaat Moustafa, un ancien du PND, richissime propriétaire de la chaîne d'hôtels Four Seasons, que ses opposants avaient tenté, en vain, d'empêcher de se présenter. Son frère, Hisham Talaat Moustafa, est ce baron du PND qui a échappé de peu à la peine de mort pour son rôle dans l'assassinat de la chanteuse libanaise Suzanne Tamim.

Les progressistes pourront se consoler, très momentanément, avec la victoire annoncée de l'une de leur coqueluche, Amr Hamzawy, dans la circonscription de Heliopolis, un quartier aisé du nord-est du Caire. Ce médiatique professeur de sciences politiques avait défrayé la chronique durant l'été en déclarant sa flamme pour l'actrice Basma, dans une chronique pour le quotidien Al-Shorouk.

Dans les prochains jours, les formations progressistes plancheront sur les raisons de leur échec dans l'espoir de rectifier le tir lors de la deuxième et troisième phases des législatives, prévues respectivement le 14 décembre et le 3 janvier. Sur internet, certaines voix appellent à une fusion des deux coalitions, La révolution écontinue et Le Bloc égyptien, pour mieux endiguer la poussée des islamistes.

Deux élements laissent cependant penser que les progressistes auront les plus grandes peines à inverser la tendance : D'une part le fait que les prochains scrutins se dérouleront dans des zones principalement rurales, où les foulouls et les partis religieux ont un très net avantage. D'autre part, le virage à droite de l'opinion publique, mis en lumière par cette étude très éclairante de l'Institut Gallup d'Abou Dhabi. Elle montre qu'après avoir massivement soutenu la révolution de janvier-février, la population rejette non moins massivement le mouvement de protestation contre les militaires qui a fait une quarantaine de morts la semaine dernière. Selon Gallup, les Egyptiens aspirent davantage à une stabilisation de l'économie qu'à une reprise de la contestation politique. Autant d'éléments qui devraient faire le jeu des islamistes, la principale force conservatrice de l'Egypte post-Moubarak.

par Benjamin Barthe

source http://egypte.blog.lemonde

_____________________________________________________________

Abdelhalim Kendil. Cofondateur du mouvement Kifaya
«Cette élection a été plus une guerre des religions qu’une bataille politique»

 

Etes-vous surpris des tendances de la première phase des élections qui confirment l’avancée des islamistes ?

Surpris non. L’arrivée en tête des Frères musulmans dans cette première élection libre et démocratique était prévisible. J’avais prédit qu’ils allaient obtenir jusqu’à plus de 40% des voix. Il faut rappeler que la confrérie des Frères musulmans est la mieux organisée, la mieux structurée et disciplinée de toutes les forces politiques du pays. Mais la grande surprise, c’est la percée des salafistes. Leur parti, Hizb Enour, rivalise sérieusement avec les Frères musulmans dans plusieurs circonscriptions, même à Alexandrie. Pour moi, c’est la surprise de cette élection. Ces deux partis peuvent obtenir plus de 50% des sièges au Parlement. Cela dit, il faut attendre les deux phases des élections qui ne suivront pas forcément la même tendance.
Par ailleurs, l’autre surprise est le score important réalisé par El Kotla El Masrya, sous l’égide du parti de Naguib Sawirris, Les Egyptiens libres. Ce parti sans base électorale arrive en tête dans plusieurs circonscriptions, et c’est le parti qui fait le poids face aux islamistes.

 

-Quelle lecture faites-vous justement de ces premières tendances ?

Nous avons assisté, à l’occasion de cette élection et pendant la campagne électorale, non pas à une bataille politique entre les forces en présence, mais plutôt à une guerre religieuse. Les islamistes appelaient à voter pour la «charia Allah» (la justice de Dieu). Ils promettaient aux gens le paradis en se présentant comme étant les représentants de Dieu sur la terre. Ce discours passe facilement chez les populations pauvres, où l’ignorance fait des ravages. Ils exploitent la misère des gens. Et les islamistes surfent sur la vague et exploitent à fond la religiosité des Egyptiens. La répression contre les Frères musulmans durant quatre décennies et leur «victimisation» ont fait qu’une bonne partie des Egyptiens pensent que c’est un devoir de leur faire justice. Il y a également une sorte de culpabilité chez les citoyens qui pendant longtemps ont laissé les Frères musulmans faire face seuls à la cruauté du régime de Moubarak. Mais pas seulement, tous les autres courants d’opinion ont subi les foudres de l’ancien régime. Et en filigrane, nous avons assisté à un vote-sanction.   

Le parti des Egyptiens libres, quant à lui, a mobilisé ses troupes essentiellement chez les Coptes en brandissant la menace islamiste. Donc, nous avons assisté en gros à une confrontation à caractère religieux. Alors que si l’on prend les deux partis, les Frères musulmans et les Egyptiens libres, nous constatons qu’ils se rejoignent sur le plan doctrinal. Ils sont tous deux des partis de libéraux au sens économique, des partis de droite, les uns barbus, les autres en costume-cravate.

 

-Au sein de l’opinion émanent des craintes en cas de victoire des islamistes, pensez-vous que cette peur est justifiée ?

Effectivement, il y a des pans entiers de la société qui craignent le pouvoir des islamistes, mais j’estime que cette peur est un peu exagérée dès lors que ce courant existe depuis longtemps dans la société égyptienne. Les Frères musulmans sont nés en Egypte et avaient un pouvoir social sans que cela ne fasse peur aux gens. Certes, leur orientation idéologique est contraire à la logique de l’histoire, mais cette confrérie n’est qu’un courant politique et idéologique parmi tant d’autres. Les Egyptiens vont respecter le verdict des urnes. Maintenant, il y a des principes sur lesquels les Egyptiens sont intransigeants.

Les libertés démocratiques chèrement acquises, la liberté de conscience, les libertés individuelles et le respect des droits et tous les droits de l’homme. Nous n’avons pas fait une révolution pour faire tomber une dictature pour, ensuite, donner naissance à un pouvoir tyrannique. Encore une fois, l’épreuve du pouvoir va s’avérer très compliquée pour les islamistes. Concrètement, ils n’apportent pas de réponses claires et justes aux problèmes économiques et sociaux auxquels font face les Egyptiens. Moi, je préfère attaquer les islamistes sur ces questions. Les Frères est un parti de droite qui rejoint les libéraux sur le fond. Ils travailleront les intérêts de la finance et des compradores. Ce n’est pas pour rien que les Occidentaux vont applaudir leur victoire.

 

-Mais certaines fractions de la jeunesse révolutionnaire sont déçues du virage que prend leur révolution et parlent d’un hold-up par les urnes. Qu’en pensez-vous ?

Il y a lieu de rappeler, à ce sujet, que la révolution du 25 janvier n’avait pas de direction et qu’elle était interclassiste. Elle est traversée de beaucoup de courants politiques et idéologiques unis pour renverser le régime, mais qui divergent sur le modèle à donner au pays.Une troisième vague révolutionnaire est à prévoir et, cette fois-ci, elle sera dirigée contre les Frères musulmans parce qu’incapables de répondre aux aspirations portées par la révolution. Les gens vont vite découvrir que les Frères musulmans est un parti qui défend les intérêts de la finance et qui n’a rien à voir avec cet «angélisme» religieux, dans lequel ils se drapent. Cela dit, il faut leur donner la possibilité de gouverner. On dit souvent qu’il faut les mettre à l’essai. Cependant, il y a lieu de rappeler que les islamistes ont déjà gouverné, à savoir les shebab(s), proches des Frères, en Somalie avec les résultats que l’on sait, en Irak, au Soudan où ils ont disloqué le pays et sans parler des pays du Golfe avec ces régimes de dinosaures.

par Hacen Ouali

source : http://www.elwatan

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : thala solidaire.over-blog.com
  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
  • Contact

Recherche

Vidéos

Catégories