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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 18:12

Suivre les débats politiques en Égypte : http://www.watchfomny.com/A-Tv-Egypt.php  

 


 

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Grosse manifestation place Tahrir contre l'armée

L'appel des manifestants de la place Tahrir à un "vendredi de la dernière chance" est massivement suivi, malgré la nomination d'un nouveau Premier ministre
Des manifestants réunis sur la place Tahrir du Caire, en Egypte le 25 novembre 2011Des manifestants réunis sur la place Tahrir du Caire, en Egypte, le 25 novembre 2011 © AFP

 

Combien pour le "vendredi de la dernière chance" ?

 

Les contestataires qui ont repris ces derniers jours la place Tahrir au Caire ont battu le rappel pour un "vendredi de la dernière chance". Avec le renfort de syndicats, ils espéraient une mobilisation massive pour obtenir le départ immédiat des militaires. En milieu d'après-midi, plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées sur les lieux. Les heurts des derniers jours ont fait 41 morts, selon des chiffres officiels.

 

Contre-manifestation
A quelques kilomètres des manifestants qui conspuent l'armée sur la place Tahrir , plusieurs milliers d'Egyptiens descendus eux aussi vendredi dans la rue pour soutenir les militaires au pouvoir.


Kamal el-Ganzouri, nouveau Premier ministre
La possible désignation de cet ancien fidèle de Moubarak avait été accueillie jeudi soir par des moqueries par les militants de la place Tahrir... "Je pense qu'il était populaire à son époque. Mais il n'est plus de notre temps", raillait ainsi un étudiant de 22 ans. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a pourtant nommé vendredi Kamal el-Ganzouri, 78 ans, au poste de Premier ministre doté des "pleins pouvoirs".

Cet ex-Premier ministre d'Hosni Moubarak de 1996 à 1999 va former un gouvernement de salut national pour remplacer le cabinet d'Essam Charaf, qui a démissionné lundi face aux manifestations contre l'armée. Il a cependant indiqué que son équipe ne serait pas en place avant lundi, jour du début des législatives, qui doivent s'étaler sur plusieurs mois.

Ganzouri s'était démarqué du président déchu après le soulèvement populaire du début de l'année lors d'une interview, après avoir été absent pendant 11 ans des médias. A la suite de cet entretien, plusieurs groupes présents sur Facebook l'ont soutenu comme candidat pour la présidence de la République.

 

Tantaoui prêt à s'effacer ?
Kamal al-Ganzouri a affirmé que le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, et donc de fait patron du pays, ne voulait pas rester au pouvoir. Une affirmation déjà lancée à plusieurs reprises par des hauts gradés.
 
 

Des soutiens de poids
Pendant ce temps, les pressions s'accroissent aussi depuis l'étranger : la Maison Blanche a appelé les militaires au pouvoir à céder la place à un gouvernement civil. Mohamed ElBaradei, ancien haut fonctionnaire international, a également rejoint vendredi les manifestants de la place Tahrir. Et le grand imam d'Al-Azhar, principale institution musulmane d'Egypte, soutient aussi les dizaines de milliers de manifestants, a affirmé son représentant présent sur cette place du centre du Caire.
 
 

Une journaliste de France 3 agressée sexuellement place Tahrir
Reporter sans frontières (RSF) a déconseillé vendredi aux médias d'envoyer en Egypte des femmes journalistes après l'agression dont a été victime jeudi une journaliste de France 3 de la part d'hommes en civil . "C'est au moins la troisième fois qu'une femme reporter est agressée sexuellement depuis le début de la révolution égyptienne", écrit RSF. Le 11 février, jour de la chute de Moubarak, Lara Logan, journaliste de la chaîne américaine CBS, avait déjà été victime d'une agression sexuelle près de la place Tahrir. Et RSF rappelle que l'éditorialiste égypto-américaine Mona Al-Tahtawy, a témoigné jeudi avoir été agressée sexuellement par des policiers avant d'être relâchée 12h plus tard. Le syndicat des journalistes CGT de France Télévisions a récusé la position RSF. "Il n'appartient qu'aux rédactions de choisir les journalistes à envoyer dans les zones de conflits", écrit le SNJ-CGT.

La journaliste de France 3 agressée, Caroline Sinz, a raconté la scène de son agression à la fin de son reportage dans Soir 3 jeudi. "J'ai été empoignée par plusieurs hommes et j'ai subi une agression sexuelle, devant tout le monde, en plein jour" : voir la vidéo > Journaliste de France 3 agressée place Tahrir : son témoignage.

Source

 

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Manifestation de "la dernière chance" pour un transfert du pouvoir

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Le grand imam de l'institution théologique renommée d'Al-Azhar, cheikh Ahmed el-Tayyeb, a fait savoir par un représentant aux manifestants de Tahrir qu'il "soutient et prie pour votre victoire". C'est la première depuis de nombreuses années que l'imam d'Al-Azhar, désigné par le président de la République, adopte des positions opposées au pouvoir. ( © AFP Odd Andersen)

Des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés vendredi place Tahrir au Caire pour réclamer à nouveau le départ du pouvoir militaire, avec le soutien de la prestigieuse institution musulmane d'Azhar et de l'opposant Mohamed ElBaradei, candidat déclaré à la présidence.

Cette manifestation dite "de la dernière chance" se déroulait sans incidents en milieu d'après-midi, après plusieurs jours marqués par de violents affrontements au Caire et dans d'autres villes du pays, qui ont fait officiellement 41 morts et plus de 3.000 blessés.

Elle survient à trois jours du début des premières législatives de l'après-Moubarak que l'armée a maintenu à la date prévue malgré la crise actuelle alors que la Maison Blanche a plaidé pour un "transfert complet de pouvoir à un gouvernement civil" et un retour "dès que possible" à une gouvernance civile en Egypte.

Des milliers de partisans de l'armée se sont quant à eux rassemblés à quelques kilomètres de Tahrir, dans le quartier d'Abbassiya, en scandant "L'armée, la police et le peuple, d'une seule main".

Sur le plan politique, l'armée a nommé au poste de Premier ministre Kamal el-Ganzouri (78 ans), un ancien chef de gouvernement (1996-99), selon la télévision d'Etat. M. Ganzouri remplace Essam Charaf, qui a démissionné avec le reste du gouvernement en raison de la crise actuelle.

Economiste formé aux Etats-Unis, il était devenu très discret ces dernières années, avant de réapparaître dans la presse après le renversement de M. Moubarak en février.

Il aura la rude mission d'affronter la plus grave crise que traverse le pays depuis la chute de l'ancien raïs, à quelques jours du début lundi de législatives cruciales pour le processus de transition politique de ce pays du "printemps arabe".

Après une semaine d'occupation de la place Tahrir, le quotidien gouvernemental Al-Ahram titrait en une "Le vendredi de la dernière chance... la stabilité ou le chaos". Un autre quotidien gouvernemental, Al-Akhbar, affirmait qu'il s'agissait du "vendredi du tournant".

Vendredi, les manifestants scandaient "Maréchal, réveille toi, c'est ton dernier jour!", faisant allusion au maréchal Hussein Tantaoui, chef d'Etat de fait du pays.

"On a beaucoup patienté, maintenant il y a une crise de confiance", explique à l'AFP Hazem Diab, 26 ans, employé dans l'informatique.

Mohamed ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix en 2005, s'est joint à la foule sur Tahrir, un drapeau égyptien sur les épaules, pour participer à la traditionnelle prière musulmane du vendredi.

Le grand imam de l'institution théologique renommée d'Al-Azhar, cheikh Ahmed el-Tayyeb, a fait savoir par un représentant aux manifestants de Tahrir qu'il "soutient et prie pour votre victoire". C'est la première depuis de nombreuses années que l'imam d'Al-Azhar, désigné par le président de la République, adopte des positions opposées au pouvoir.

L'armée a toutefois écarté jeudi une nouvelle fois l'hypothèse d'un départ immédiat du pouvoir, des hauts gradés assurant que cela reviendrait à "trahir le peuple".

L'armée a annoncé mardi une présidentielle avant fin juin 2012, par laquelle elle s'est engagée à remettre le pouvoir exécutif à un chef d'Etat élu, mais les manifestants estiment cette annonce insuffisante.

Outre le retour à une gouvernance civile, ils ont également placé ce vendredi sous le slogan "le droit des martyrs", pour exiger la poursuite des responsables de la mort de 41 personnes décédées, dont 36 au Caire.

Au lendemain d'un accord conclu jeudi entre manifestants et forces de l'ordre pour faire cesser les violences à Tahrir, le calme régnait vendredi sur la place.

La police a muré la rue Mohamed Mahmoud, menant au ministère de l'Intérieur et théâtre des heurts les plus violents, a constaté un journaliste de l'AFP.

Par ailleurs, Reporters sans frontières a une nouvelle fois déconseillé aux médias internationaux d'envoyer en Egypte des femmes journalistes, après une série d'agressions sexuelles.

Une journaliste de la chaîne France 3 a déclaré avoir été violemment frappée et victime d'une agression sexuelle de la part d'hommes en civil jeudi au Caire, après qu'une journaliste égypto-américaine a fait état de violences sexuelles de la part de policiers.

A l'étranger, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a lui dit avoir "espoir" que la révolution aboutira.

D'autre part, le gazoduc égyptien livrant du gaz à Israël et à la Jordanie a été frappé vendredi par une nouvelle explosion d'origine criminelle, la huitième cette année, des actes non-revendiqués.

Source

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Contre-manifestation en soutien à l'armée

 

 

Les sympathisants pro-militaires se sont massés sur la... (Photo: Amr Abdallah Dalsh, Reuters)


Les sympathisants pro-militaires se sont massés sur la place - et le pont - d'Abbassyia, au nord-est de la place Tahrir, criant «Que le monde sache ce qu'est la vraie Égypte!» ou encore «À bas (Mohamed) el-Baradei!», ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et candidat déclaré à la présidence de la République qui a reçu un bain de foule à Tahrir vendredi.

PHOTO: AMR ABDALLAH DALSH, REUTERS

«Police, armée, peuple, d'une seule main!»: à quelques kilomètres des manifestants qui conspuent l'armée et son chef sur la place Tahrir au Caire, plusieurs milliers d'Égyptiens sont descendus eux aussi vendredi dans la rue pour soutenir les militaires au pouvoir.

«Maréchal, on t'aime»! , «A bas Tahrir!», clame une foule en délire, en référence au maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, en réponse à Tahrir où des dizaines de milliers de manifestants scandent depuis une semaine «A bas l'armée!».

Les sympathisants pro-militaires se sont massés sur la place - et le pont - d'Abbassyia, au nord-est de la place Tahrir, criant «Que le monde sache ce qu'est la vraie Égypte!» ou encore «À bas (Mohamed) el-Baradei!», ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et candidat déclaré à la présidence de la République qui a reçu un bain de foule à Tahrir vendredi.

D'autres exprimaient leur ras-le-bol des manifestations successives

«Je dis aux jeunes de Tahrir: 'merci, maintenant ça suffit'», affirme à l'AFP Khaled Bchir, 37 ans. «Ils nous ont donné de belles leçons» grâce à la révolution qui a renversé Hosni Moubarak le 11 février, «mais il faut que cela s'arrête».

Dans cette ambiance survoltée, les rares journalistes locaux et étrangers sont assaillis de toutes parts, certains manifestants leur affirmant qu'ils ne sont pas les bienvenus.

Mais beaucoup, comme Mohamed Abdelhamid, tiennent malgré tout à exprimer leur avis.

«Moi aussi j'ai participé à la révolution contre l'ancien régime», dit-il.

«Mais les gens qui sont aujourd'hui à Tahrir ne représentent pas le peuple égyptien», ajoute-t-il.

Ibrahim Charif, 64 ans, dit avoir combattu avec Tantaoui pendant la guerre de 1973 (guerre de Kippour) contre Israël: «Nous avons vaincu Israël, notre armée est toute puissante et aujourd'hui, l'armée est responsable de notre sécurité».

«Les jeunes à Tahrir sont nos enfants, mais ils manquent de culture politique. Qui nous protègerait si l'armée est affaiblie?», ajoute M. Charif.

Les manifestants à Tahrir reprochent justement à l'armée de ne pas les avoir protégés lors des récents heurts avec les forces de l'ordre qui ont fait 41 morts en près d'une semaine, notamment aux abords de cette place emblématique qui avait été occupée par la foule en début d'année jusqu'au départ de M. Moubarak.

Durant la révolte populaire de janvier/février, l'institution militaire, au zénith de sa popularité, était saluée pour ne pas avoir participé, contrairement à la police, à la répression du mouvement anti-Moubarak, avant que le CSFA ne soit accusé de perpétuer la politique du président déchu.

Mais de nombreux Égyptiens voyaient aussi en elle la meilleure garante d'une transition en bon ordre vers la démocratie, promise par les chefs militaires.

«Même moi qui est analphabète, je sais que les choses ne peuvent pas s'arranger en 10 mois», s'insurge Amina Hanaf, mère de trois enfants.

La foule a investi une place de ce quartier de classes moyennes, ainsi qu'un pont qui la surplombe, avec une marée de drapeaux égyptiens portant l'inscription «le peuple et l'armée», des femmes, des hommes et des enfants, venus en famille, réclament «la légitimité» et la «stabilité».

L'agence officielle Mena a également fait état d'une manifestation de centaines de personnes en soutien aux militaires à Alexandrie (nord).

L'institution militaire a engagé récemment une contre-offensive pour regagner du terrain dans l'opinion au nom de la stabilité du pays.

Un membre du CSFA, le général Mamdouh Chahine, a déclaré jeudi que «si nous quittons le pouvoir dans les circonstances actuelles, cela voudrait dire que le seul pilier de l'État qui reste s'effondre»

Source 

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Un premier ministre "avec les pleins pouvoirs" mais pas de gouvernement

Le maréchal Hussein Tantaoui et l'ex-premier ministre d'Hosni Moubarak Kamal El-Ganzouri, le 24 novembre.

 

Les militaires égyptiens espèrent calmer la colère des Cairotes et des Egyptiens en nommant Kamal El-Ganzouri, 78 ans, ministre aux affaires dans les années 1990. Nommé, vendredi 25 novembre à midi, premier ministre "avec les pleins pouvoirs"par le contesté maréchal Tantaoui, il remplace Essam Charaf.

L'économiste, qui n'a pas pris part aux premières manifestations en février, aurait dû constituer un gouvernement de "salut national" comme l'exigent les manifestants. Mais il a annoncé dans la foulée de sa prise de fonction, qu'il ne formerait pas de nouveau gouvernement avant les élections. Sa principale mission consistera donc à veiller au bon déroulement du scrutin législatif, qui doitcommencer lundi et qui, selon le ministère de l'intérieur, se déroulera sur deux jours au lieu d'un seul pour éviter "une trop grande affluence et (...) des problèmes de sécurité" dans les bureaux de vote.

A peine l'ancien premier ministre de M. Moubarak avait-il été nommé que des milliers d'Egyptiens étaient rassemblés sur la place Tahrir, au Caire, pour une manifestation dite de "la dernière chance". Ils réclament une fois de plus le départ immédiat du pouvoir militaire et la mise en place d'une autorité civile. Le nouveau premier ministre a voulu se montrer conciliant. Sans plus de détails, il a répété que le maréchal Tantaoui n'avait pas vocation à rester au pouvoir.

Outre le retour à une gouvernance civile, les manifestants ont également placé ce vendredi sous le slogan du "droit des martyrs", pour exiger la poursuite des responsables de la mort des quarante et une personnes en une semaine d'affrontements.

LE POUVOIR MILITAIRE EST DE MOINS EN MOINS SOUTENU

Mohamed ElBaradei s'est joint aux manifestants de la place Tahrir, après la prière du vendredi.

Mohamed ElBaradei s'est joint aux manifestants de la place Tahrir, après la prière du vendredi. AP/Bela Szandelszky

 

Ils ont obtenu le soutien du grand imam cheikh Ahmed el-Tayyeb, jusqu'ici discret. Le représentant de l'institution théologique d'Al-Azhar – important centre intellectuel musulman – s'est adressé aux manifestants, "qu'il soutient". L'imam, qui "prie pour [leur]victoire", s'élève donc lui aussi contre le pouvoir militaire. C'est la première fois qu'un imam de cette institution, nommé par le président de la République, prend position contre l'autorité politique.

En plus du soutien religieux, les – plutôt jeunes – manifestants ont aussi enregistré le soutien de Mohamed ElBaradei. L'ancien directeur de l'AIEA, l'une des rares personnalités politiques du pays qui ne soient pas décrédibilisées aux yeux des manifestants, a été aperçu, parmi la foule, lors de la prière du vendredi.

L'armée, qui espère se maintenir coûte que coûte au pouvoir, a lâché du lest en assurant que les élections annoncées seraient organisées aux dates prévues et en mettant fin aux violences. Ses partisans ont organisé une contre-manifestation, à quelques encablures de la place Tahrir, scandant "l'armée, la police et le peuple, d'une seule main".

Pour prévenir tout débordement mais aussi pour protéger le bâtiment, la police a muré la rue Mohamed-Mahmoud, qui mène au ministère de l'intérieur, la cible principale des manifestants, théâtre des heurts les plus violents.

Vendredi en fin d'après-midi, des centaines de manifestants bloquaient l'entrée du siège du gouvernement pour empêcher le nouveau premier minsitre d'y pénétrer.

UNION EUROPÉENNE ET ÉTATS-UNIS S'ALARMENT

Dans les couloirs de la diplomatie, les appels au transfert du pouvoir vers un gouvernement civil se multiplient. La Maison Blanche soutient ouvertement les manifestants. "Nous croyons, et cela est très important, que le transfert complet depouvoir à un gouvernement civil doit avoir lieu de manière juste et sans exclusive, qui réponde aux aspirations légitimes du peuple égyptien, dès que possible", a indiqué Jay Carney, porte-parole de Barack Obama.

L'Union européenne a transmis le même message. "Nous encourageons une remise rapide du pouvoir à un gouvernement civil et soulignons la nécessité d'une transition démocratique qui soit transparente, équitable et responsable", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole des Vingt-Sept pour la politique étrangère. "Les élections doivent respecter le calendrier qui a été annoncé", a-t-elle ajouté.

LE MOUVEMENT S'ÉTEND AU RESTE DU PAYS

Il n'y pas qu'au Caire que la population se rassemble. Des affrontements ont été signalés au cours des derniers jours notamment dans les villes de Port-Saïd (Nord), de Suez et de Qena (Centre), d'Assiout et d'Assouan (Sud) et de Marsa Matrouh (Ouest).

Par ailleurs, Reporters sans frontières (RSF) a déconseillé aux médias internationaux d'envoyer en Egypte des femmes journalistes, après une série d'agressions sexuelles. RSF est finalement revenu un peu sur sa position à la suite de critiques de journalistes.

Source

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Une "deuxième révolution" avant les élections?

Avant les élections législatives qui s'ouvrent ce lundi en Egypte, LEXPRESS.fr fait le point sur une semaine de crise déjà qualifiée de "deuxième révolution".  

 

Des milliers d'Egyptiens se rassemblent ce vendredi sur la place Tahrir au Caire. C'est la manifestation dite de "la dernière chance", trois jours avant les premières élections législatives post-Moubarak. Ils réclament une fois de plus le départ immédiat du pouvoir militaire. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a leur répondu jeudi soir en désignant un nouveau Premier ministre, pour remplacer celui qui a démissionné après des heurts meurtriers entre manifestants et forces de l'ordre. Le nom de Kamal el-Ganzouri, ancien Premier ministre sous Moubarak, satisfera-t-il les Egyptiens, déterminés à ne pas voir leur révolution confisquée? 

 

 

Une semaine d'affrontements

 

La place Tahrir noire de monde, des tentes dressées en son centre. Non, l'image ne date pas de la révolte contre Hosni Moubarak en janvier-février 2011, mais bien de novembre 2011. Vendredi 18 novembre, la manifestants exigeaient la fin du pouvoir militaire, soupçonné de vouloir retarder la transmission des rênes du pays à la société civile. Dans la soirée, la manifestation a dégénéré en émeute et en affrontements avec les forces de l'ordre.  

La place Tahrir, au Caire, le 24 novembre dernier.

La place Tahrir, au Caire, le 24 novembre dernier.

afp.com/Odd Andersen

Les manifestations ont non seulement secoué le centre du Caire mais plusieurs villes du pays, avec des affrontements notamment à Alexandrie et Port-Saïd, Suez, Qena, Assiout et Aswane ainsi que dans la province de Daqahliya, dans le delta du Nil. Les heurts se sont poursuivis plusieurs jours, jusqu'à la conclusion d'une trêve dans la nuit de mercredi à jeudi. Résultat des affrontements: 41 morts, dont 36 au Caire. L'armée s'est excusée pour ce terrible bilan. 

Les méthodes de la police

Des militants dénoncent les "arracheurs d'yeux": des policiers armés de fusils qui tireraient en visant délibérément les yeux de manifestants. "Pour une bonne partie de la population, les forces de sécurité font partie de l'insécurité", estime d'ailleurs un chercheur à l'Arab Reform Initiative cité par Le Monde. Dans cette vidéo, un des policiers félicite son collègue après un tir: "Dans son oeil! C'est dans son oeil!" 

 

Il faut "s'assurer que des comptes soient demandés aux responsables", martèle le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay. Elle exige la mise en place d'une enquête "rapide, impartiale et indépendante" sur ces tueries. L'usage degaz aux effets suffocants, par exemple, inquiète Amnesty International. Et des médecins ont affirmé que des balles réelles avaient été utilisées face aux manifestants. 

La place des Frères musulmans

La confrérie islamiste, très populaire en Egypte, poursuit son offensive de charme, raconte notre correspondant au Caire. Les Frères musulmans se sont joints à l'appel à manifester le 18 novembre, s'opposant ainsi à l'armée plus frontalement qu'elle ne l'avait fait auparavant.  

"Mais lorsque la contestation a dégénéré en émeutes, faisant planer une lourde menace sur le processus électoral, ils ont aussitôt fait marche arrière, comme inquiets de voir se dérober un succès annoncé", commente encore notre correspondant. Le mardi 22 novembre, ils ne se sont pas associés à l'appel à une nouvelle manifestation préférant participer à la réunion convoquée par le CSFA pour dénouer le volet "politique" de la crise. 

Une crise politique

L'équipe gouvernementale d'Essam Charaf a présenté sa démission lundi soir, "vu les circonstances difficiles que traverse actuellement le pays", expliquait un porte-parole. Elle avait déjà voulu se retirer après des violences contre les coptes, en octobre dernier. Mais le CSFA l'avait écartée. Pas cette fois: l'armée a fini par accepter cette démission en reconnaissant que le pays traverse une grave "crise".  

Kamal el-Ganzouri , nouveau Premier ministre égyptien.

Kamal el-Ganzouri , nouveau Premier ministre égyptien.

Agences

Un accord sur la formation d'un gouvernement de "salut national" en Egypte a été conclu lors d'une réunion entre le pouvoir militaire et des mouvements politiques, le mardi 22 novembre. Et jeudi 24 novembre, dans la soirée, les télévisions privées avançaient le nom de Kamal el-Ganzouri pour devenir Premier ministre. Cette nomination d'un ex-Premier ministre d'Hosni Moubarak a été confirmée ce vendredi matin à la télévision d'Etat.  

Les promesses de l'armée

Mardi soir, c'est le maréchal Hussein Tantaoui, qui dirige le CSFA, qui est apparu à la télévision pour transmettre les nouvelles promesses de l'armée pour calmer les ardeurs de la foule. "L'armée ne veut pas le pouvoir et met les intérêts du peuple au-delà de toute considération. Elle est tout à fait prête à remettre les responsabilités immédiatement, si le peuple le souhaite, à travers un référendum populaire", a-t-il annoncé.  

L'armée égyptienne s'est aussi engagée à organiser avant la fin juin 2012 une élection présidentielle, devant permettre le transfert du pouvoir à un chef de l'Etat élu. Accélérer encore davantage le calendrier ou partir précipitamment ne servirait par la révolution, selon elle. "Le peuple nous a confié une mission et si nous y renonçons maintenant cela voudrait dire que nous trahissons le peuple", a déclaré lors d'une conférence de presse le général Moukhtar el-Moullah. 

Les Egyptiens ne croient plus Tantaoui

La foule n'est pas convaincue. L'érosion de la confiance envers l'armée, pilier de l'Etat égyptien, s'accentue. L'armée, ou plutôt le CSFA. L'écrivain Alaa el-Aswany insiste sur la distinction:"Pendant la révolution, l'armée a refusé de tirer sur les Egyptiens. Ce n'est pas négligeable. Je la distingue du Conseil militaire, composé de généraux qui aujourd'hui contrôlent à la fois la présidence et le Parlement. Ils n'ont pas protégé la révolution et, aujourd'hui, ils maintiennent au pouvoir le régime de Moubarak." 

Les vestiges de l'ordre ancien étouffent la naissance d'une nouvelle Egypte 

"Les vestiges de l'ordre ancien étouffent la naissance d'une nouvelle Egypte",résume le New York Times. Et selon un sondage réalisé par l'université américaine du Maryland, 43% des Egyptiens pensent que leur armée "travaille à ralentir où à remettre en cause" les acquis de la "révolution". Seuls 21% pensent que les militaires défendent ces évolutions.  

Le peuple égyptien veut voir les militaires "rentrer à la caserne" et transmettre le flambeau du pouvoir au plus vite. Et il veut notamment que le maréchal Tantaoui "dégage", un terme déjà utilisé contre Moubarak il y a dix mois. De même, le leitmotiv "le peuple veut la chute du régime" est devenu "le peuple veut la chute du maréchal". Ce haut-gradé, ministre de la Défense sous Moubarak, occupe de facto le poste de chef de l'Etat. Déjà caricaturé depuis des mois dans les rues du Caire, il est désormais qualifié de "Moubarak copié/collé" par les manifestants. 

Le maréchal Tantaoui caricaturé dans les rues du Caire.

Le maréchal Tantaoui caricaturé dans les rues du Caire.

REUTERS/Amr Abdallah Dalsh

Le "vendredi de la dernière chance"

Ce vendredi, les manifestants sont de retour sur la place Tahrir. Le quotidien gouvernemental Al-Ahram titre "Le vendredi de la dernière chance... la stabilité ou le chaos". Pour un autre quotidien gouvernemental, Al-Akhbar, il s'agit du "vendredi du tournant". Outre le retour à une gouvernance civile, les manifestants ont également placé ce vendredi sous le slogan "le droit des martyrs", les personnes tuées ces derniers jours. 

Comme on pouvait s'y attendre, le choix de Kamal el-Ganzouri comme nouveau Premier ministre ne semble pas les réjouir. Il est raillé sur Internet et l'entrée du gouvernement est bloqué par des manifestants, ce vendredi soir.  

Sur leur page Facebook, plusieurs mouvements pro-démocratie ont proposé une liste de noms pour la constitution d'un gouvernement de salut national. Ils font notamment mention de Mohamed el-Baradei, ancien chef de l'AIEA qui vise la présidence, ainsi qu'Amr Moussa, ancien chef de la Ligue arabe et lui aussi potentiel président. El-Baradei était là, ce vendredi, sur la place Tahrir. 

Un lundi d'élections

Les Egyptiens semblent donc déjà se tourner vers des figures potentiellement présidentielles... mais c'est un scrutin législatif qui se profile, ce lundi, s'il n'est pas repoussé en raison des violences récentes. C'est seulement après ces élections que le nouveau gouvernement sera annoncé.

Source

 

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