En Tunisie, la torture continuerait d'être pratiquée
Le bilan de la révolution tunisienne est revu à la hausse : il est désormais d'environ 300 morts, selon le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture, Juan Mendez qui demande par ailleurs, des investigations complètes sur la torture en Tunisie. Radhia Nasraoui, la présidente de l'organisation de lutte contre la torture, elle, est beaucoup plus sévère avec les nouvelles autorités. Selon la militante des droits de l'homme, la police continue d'avoir le feu vert des autorités pour maltraiter les prisonniers.
« La torture continue depuis le renversement de Zine Ben Ali mais elle ne semble pas être systématique», c'est ce qu'a déclaré le 21 mai le rapporteur spécial des Nations unies, Juan Mendez. La Tunisie devra enquêter «énergiquement» sur la torture massive pratiquée sous le règne autoritaire de Ben Ali, renversé le 14 janvier par une révolution populaire.
Radhia Nasraoui, la présidente de l'organisation de lutte contre la torture affirme avoir reçu des témoignages de prisonniers torturés et même violés, après la révolution.
Lien : http://www.rfi.fr/afrique/20110522-tunisie-torture-continue
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300 personnes tuées durant la révolution et la torture se poursuit, déclare Juan Mendez
Lors d’une conférence de presse tenue, samedi à Tunis, Juan Mendez, l'avocat envoyé par l'Onu pour une mission d'une semaine en Tunisie, durant laquelle il a rencontré le gouvernement provisoire, les associations et les familles des victimes, a déclaré qu’environ 300 personnes ont été tuées et 700 blessées pendant les troubles entre 17 décembre et 14 janvier 2011, et environ 66 avaient été sévèrement traités.
Ces victimes, dont un tiers est constitué de mineurs, ont été détenues pendant 12 heures sans pouvoir parler à un avocat ou à leur famille. « Elles ont été forcées de s'agenouiller et de rester dans des positions inconfortables. On a remarqué la présence des preuves de passages à tabac et de brûlures de cigarettes ». a-t-il déclaré.
Suite à ces cas de tortures enregistrés pendant la révolution, Mendez a insisté sur l’obligation d’effectuer des investigations rapides, complètes, dont notamment la poursuite des auteurs ainsi que des réparations pour les victimes.
Selon lui, il y a encore des opérations de torture et le gouvernement ne devrait pas être satisfait. « Je ne pense pas que l'on puisse dire que c'est généralisé ou systématique. Je m'inquiète que nous n'ayons entendu parler jusqu'à présent que de poursuites contre le président déchu, et certains anciens ministres et conseillers. Actuellement, les enquêtes en cours ont visé à peu prés 60 hauts dirigeants.
« Nous avons besoin de savoir quelles sont les motifs des poursuites, par quel tribunal ils seront traités, et en quoi consiste le processus de l'enquête. Je tiens également à confirmer que les pratiques affreuses du système de Ben Ali, sont détaillées dans le rapport, ces infractions commises par ce dictateur sont les plus touchantes et les plus tristes.
La Tunisie est dans une phase transitoire très importante, le peuple tunisien a le droit de savoir tout des actes de torture, de violation commis par le système de Ben Ali. Il faut que le gouvernement dise qu'il ne le tolère plus et qu'il l'empêche », a-t-il affirmé.
par Nadia Ben Tamansourt
Lien : http://www.africanmanager.com/articles/133544.html
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