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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 02:58
Le régime syrien intensifie partout sa violence
 

Des opposants syriens brûlent le drapeau russe en signe de protestation à la position de Moscou à l’égard du régime de Bachar el-Assad.Photo YouTube.

Des opposants syriens brûlent le drapeau russe en signe de protestation à la position de Moscou à l’égard du régime de Bachar el-Assad.Photo YouTube.
Manifestations contre la Russie aux quatre coins du pays.
 
Les autorités syriennes ont intensifié hier d’une façon de plus en plus violente et musclée les arrestations des dissidents et les perquisitions dans toutes les régions de Syrie dans une nouvelle tactique visant à faire cesser les manifestations qui secouent le pays depuis près de six mois.
 
«Les arrestations et les perquisitions menées par les services de sécurité vont en s’intensifiant sur tout le sol syrien », ont affirmé plusieurs militants. « Les personnes arrêtées sont sauvagement frappées et maltraitées. Les maisons sont saccagées », a raconté un militant. Cette tactique a pour objectif de faire réduire les manifestations mais celles-ci « se poursuivent dans toutes les régions ». La répression a ainsi fait hier au moins trois morts à Deir ez-Zor, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). 
Les forces de sécurité syriennes ont en outre tué cinq personnes à Kfar Noubouzeh, près de Hama, lors des funérailles de plusieurs villageois victimes la veille d’une offensive de l’armée, ont rapporté des militants d’opposition. Des policiers qui avaient pris position sur le toit d’une école et sur une citerne municipale ont pris pour cibles des centaines de personnes qui scandaient des slogans contre le président Bachar el-Assad, ont-ils ajouté.
Malgré les violences, les femmes de Hama sont descendues plus tard dans les rues pour demander la libération de tous les détenus.
 
À Homs, le cadavre d’un homme kidnappé quatre jours auparavant a été remis à sa famille, et un deuxième est décédé des suites de blessures subies samedi lors d’opérations militaires, dans cette ville-martyr, a ajouté l’OSDH. Selon des militants, une vague d’arrestations a également eu lieu, ce qui n’a pas empêché les opposants de manifester dans la soirée.
Al-Arabiya a également indiqué que trois insoumis ont été tués dans des combats à Rastan, dans la localité de Homs, alors qu’al-Jazeera a fait état de fortes explosions.
Par ailleurs, au moins 34 personnes ont été interpellées dans la ville de Zabadani à 50 km à l’ouest de Damas, où l’armée s’est déployée à l’aube, selon l’OSDH et les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent la mobilisation. Les chars de l’armée ont également investi le village de Sankoul à Jabal Zawiya.
Des militants ont en outre indiqué que d’intenses coups de feu ont été entendus à l’intérieur d’un centre scientifique à Barza, à Damas.

 
Contre Moscou
Sur le plan des revendications, des militants avaient appelé à « une journée de colère » pour protester contre le soutien russe au régime, malgré la répression qui a fait au moins 2 600 morts selon l’ONU. Dès lundi soir, des manifestations ont eu lieu à Deraa et à Homs. Les protestataires ont brûlé le drapeau russe et dénoncé le soutien de Moscou au régime du président Assad, accusant la Russie de « participer ainsi à l’assassinat du peuple syrien ». Des rassemblements massifs ont également eu lieu dans plusieurs villes du Hauran, à Alep, Deraa, Houla, Idleb, Kfar Nabel, Darbasiya, Talbisseh, Amouda et Qamishli où les forces de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène pour disperser les opposants.
Rappelons que le président russe avait jugé inutile, contrairement à ce pour quoi œuvrent les États-Unis et les grandes capitales européennes, d’imposer de nouvelles sanctions au régime, allié de longue date de Moscou qui bloque une résolution du Conseil de sécurité condamnant la répression en Syrie. Le Conseil de sécurité s’est limité jusqu’à présent à une simple déclaration sur la Syrie, adoptée début août et d’une valeur moindre qu’une résolution. 
 
 
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Détails sur l’arrestation de la psychanalyste syrienne Rafah Nached
 
Le Dr Faysal ABDALLAH, professeur d’Histoire ancienne à l'Université de Damas, a rédigé, samedi 10 septembre, le communiqué dont on trouvera ci-dessous la traduction française.
 
COMMUNIQUE SUR LES CONDITIONS D’ARRESTATION
DE LA PSYCHANALYSTE RAFAH TAWFIQ NACHED
Je tiens à porter à la connaissance de tous que mon épouse, le Dr Rafah Tawfiq NACHED, psychanalyste, s’est présentée au point de contrôle des bagages de l’Aéroport International de Damas, samedi 10 septembre à 1h33 du matin. Elle devait se rendre à Paris pour des raisons familiales et de santé. Elle m’a alors appelé et m’a dit : « Ils procèdent à des contrôles avec nervosité. Ils ont des listes… On m’a pris mon passeport et on est parti avec… ». La conversation s’est arrêtée là. Mais, son téléphone portable étant resté allumé, j’ai entendu du bruit et de l’agitation, ainsi que les mots : « Madame… enlevez cela », puis la communication s’est totalement interrompue.
 Je me suis immédiatement rendu à l’Aéroport, où je suis arrivé aux alentours de 2h15 du matin. Je me suis dirigé vers le premier poste de contrôle des bagages et j’ai demandé à un policier de se renseigner pour savoir si une femme de 66 ans était passée par là. Le policier en civil m’a répondu qu’il allait poser la question à l’intérieur. Il est entré, est revenu quelques instants plus tard et m’a déclaré : « Nous ne savons pas. Tu dois interroger le bureau de la Sécurité ». Je lui ai dit : « J’ai reçu un appel de ma femme, il y a peu de temps, dans lequel elle m’a dit qu’elle se trouvait au point de contrôle des bagages qui précède la pesée et l’enregistrement ». Il m’a répliqué : « Personne ne sait rien » et m’a conseillé à nouveau d’interroger la Sécurité.
Je me suis rendu en hâte vers un bureau situé dans le grand hall de l’Aéroport au-dessus duquel se trouvait un panneau « Sécurité ». Je leur ai posé la même question et on m’a répondu : « La Sécurité n’a aucune information. Si nous savions quelque chose, nous vous dirions avec exactitude ce qui s’est passé ». J’ai fait observer que ma femme était passée par là, qu’elle s’était mise en contact avec moi depuis le point de vérification des bagages pour me dire qu’ils la contrôlaient, que la conversation avait alors été coupée, et que, depuis ce moment-là, je considérais que ma femme avait disparu à l’intérieur de l’Aéroport - plus exactement au premier point de contrôle, avant la pesée des bagages. Un fonctionnaire de la Sécurité en habit civil m’a répondu : « Nous n’avons aucune information. Si nous savions quelque chose, nous te l’aurions dit ». Je me suis étonné : « C’est étrange. Je suis un citoyen. Je vous informe que ma femme a disparu chez vous. Puis-je compter sur une aide quelconque de votre part en tant qu’autorité responsable ? » Il m’a répété à nouveau : « Nous, nous ne savons rien. Vois plutôt la Sécurité Générale. Va voir la Police et pose-lui ta question ».
Je me suis dirigé vers un bureau voisin où se trouvaient des policiers en uniforme. J’ai raconté l’affaire de la disparition de ma femme. On m’a demandé quel était son nom complet. J’ai donné une photocopie de sa carte d’identité. Un policier s’est retiré pour revenir quelques minutes plus tard et me déclarer : « Ta femme n’a pas franchi le poste de la Sécurité Générale. Cela signifie qu’elle n’est pas encore partie. Regarde du côté du premier poste de contrôle des Douanes et de la Sécurité Aérienne ». Je lui ai fait remarquer qu’on ne me laissait pas entrer là-bas, et que « le bureau censé être celui de la Sécurité Aérienne m’avait déjà fait savoir qu’il ne savait rien à son sujet, et que s’il savait quelque chose il me le dirait ». Le policier m’a alors regardé en riant. Il m’a dit : « Nous, nous avons fait ce que nous devions faire. Ta femme n’est pas passée par chez nous. Interroge de nouveau la Sécurité ».
J’ai ainsi passé quelques heures à discuter avec les responsables des bureaux de la sécurité de l’Aéroport. Au petit matin, je me suis finalement retrouvé dans le bureau du Général Commandant en Chef de la Police de l’Aéroport. Je lui ai raconté ce qui s’était passé, que j’avais perdu ma femme dans l’Aéroport depuis 1h33 du matin, qu’elle n’avait pas franchi le premier poste de contrôle, que son nom figurait sur la liste de réservation des passagers d’Air France en direction de Paris, mais qu’Air France m’avait indiqué qu’elle ne figurait pas sur celle des passagers ayant embarqué. Cela voulait dire qu’elle avait été arrêtée au premier point de contrôle. L’officier supérieur m’a répondu avec amabilité et m’a fait comprendre que si la Sécurité Générale n’avait pas enregistré le passage de ma femme, cela voulait dire qu’un autre service de sécurité, autrement dit la Sécurité Aérienne, était responsable de ce qui s’était passé.
J’ai tenté à de multiples reprises de retourner aux bureaux de la Sécurité Aérienne. J’ai demandé à en rencontrer l’un des officiers. Mais toutes mes démarches sont demeurées vaines. J’ai dû me contenter de la réponse des fonctionnaires des bureaux accessibles au public.
Au terme de la journée de samedi, toute entière occupée à passer des bureaux de la Sécurité à ceux de la Sécurité Aérienne et de la société Air France, je me suis résigné à admettre que le Dr Rafah NACHED, psychanalyste âgée de 66 ans, avait été arrêtée au poste de contrôle des bagages de la section départ de l’Aéroport de Damas, par des membres des Services de Renseignements (moukhabarat) de l’Armée de l’Air, et qu’il me faudrait suivre l’affaire de son arrestation le jour suivant. C’est ce que je fais maintenant.
Ma femme a passé sa première nuit dans un lieu dépendant d’un service de Sécurité dont j’ignore tout. Je signale qu’elle souffre de plusieurs problèmes de santé et qu’elle se rendait à Paris pour raisons familiales mais aussi pour des examens médicaux. Elle a été arrêtée à l’Aéroport de Damas par les moukhabarat de l’Armée de l’Air. J’entreprendrai ce jour-même les procédures légales auprès du ministère de la Justice pour obtenir une réponse des autorités sur le sort de ma femme.
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Deraa : manif -chants... 
 
 
Damas,  Daria : «le peuple exige la chute du régime ».....
 
Les forces de répression : vers Idlib
Idlib : manif de soir ... « le peuple exige la mort du Président »

 
Les forces de répression : dans les marchés de Homs
 
Homs : manifs le soir

 
  

 

 
 
 
 

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