La Ligue n'était pas franchement en pointe lors des révolutions arabes, surtout au début en Tunisie notamment. Fondé en 1945 à l'initiative de la Grande-Bretagne et composée de 22 pays arabes dont la Palestine, l'organisation a souvent fait l'objet de critiques dans le passé : organisation poussiéreuse qui parlait peu si ce n'est pour faire de grandes déclarations sans effets et qui avait du mal à masquer ses divisions internes.
En quelques mois, elle a fait des choix, des plus sévères de son histoire : soutenir une intervention en Libye par le biais de l'armée qatari et, cette fois, décider de la mise au ban d'un des plus importants pays arabes qu'est la Syrie, offrant une légitimité aux pays occidentaux et leur évitant ainsi les reproches d'ingérence. L'opposition syrienne a salué le geste et assuré "que la position arabe change en faveur de la Révolution syrienne".
Les mentalités sont-elles en train d'évoluer ? La Ligue arabe est-elle vraiment en train de renaître ?
Une Syrie isolée et donc lâchée
Officiellement, la Ligue arabe explique qu'elle est a le dos au mur et qu'elle n'a pas eu d'autres choix que de procéder à cette sanction puisque Damas refuse d'appliquer son plan de sortie de crise et que l'armée syrienne est toujours déployée dans les rues du pays. Pourtant, elle ne s'est pas prononcée contre le Yémen où la répression des manifestants et les affrontements entre les différents camps ont fait des centaines de morts depuis janvier. D'ailleurs, de nombreux yéménites ont manifesté ce mercredi pour demander la suspension du Yémen -soutenu par l'Arabie Saoudite- de la Ligue arabe, à l'instar de la Syrie.
La Ligue arabe a longtemps pensé que Bachar Al-Assad allait résister efficacement et qu'il sortirait victorieux de son acharnement contre la population. Elle est donc restée attentiste, se tenant prête à prendre des décisions seulement quand elle saurait dans quel sens le vent allait tourner. Aujourd'hui, Bachar Al-Assad n'a pas réussi à mater la révolte populaire et est plus acculé que jamais. La Ligue arabe se retrouve dans une situation, où son silence aurait sans doute exacerbé les critiques venant de la rue arabe. Sous la pression populaire, la Ligue arabe a donc décidé d'agir. Et par la même occasion, elle a contenté les pays occidentaux.
Jouer à égalité avec la Turquie
La Turquie, qui ne fait pas partie de la Ligue arabe, avait devancé les pays arabes dans sa condamnation des massacres perpétrés par le régime syrien. Elle avait accueilli les toutes premières réunions de l'opposition syrienne et a contribué à la constitution du Conseil national syrien qui avait tenu sa première conférence à Istanbul. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a assuré qu'il était prêt à s'investir encore plus. La position turque a été saluée par la plupart des acteurs.
Si la la Ligue arabe a pris cette décision c'est peut-être aussi pour ne pas être devancée sur ce terrain par la Turquie. Recevoir des fleurs de la part des Etats-Unis et de l'Union européenne ne peuvent faire que du bien à son image.
Montée en puissance des pays sunnites contre l'Iran
Mais, surtout, ce lâchage arrive à point nommé pour quelques pays de la Ligue arabe qui ne sont pas mécontents du tournant que prend l'évolution de la situation. La chute de Bachar Al-Assad, issue des Alaouites, une branche du chiisme, permet aux pays du Golfe, sunnites, de reprendre le dessus sur la Ligue arabe et de jouer un rôle majeur en Syrie qui est majoritairement sunnite. En effet, l'Arabie saoudite, qui considère les chiites comme des hérétiques, avec le soutien du petit royaume qatari –dont le poids prend chaque jour de plus en plus d'importance dans la région- ont été les plus actifs à hâter l'exclusion temporaire de la Syrie de la Ligue arabe.
Du même coup la Ligue arabe, prive l'Iran, chiite, de son allié principal dans la région, se débarrassant dans le même temps de l'axe Iran-Syrie-Hezbollah libanais, rivaux de toujours de l'Arabie saoudite. D'ailleurs la répression au Yémen et au Bahreïn n'avait pas ému la Ligue arabe. A Bahreïn, l'Arabie Saoudite prétextant un accord lié à la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait envoyé le 14 mars dernier ses chars pour mater la rébellion tuant dans l'oeuf la révolte.
L'affaiblissement de l'Iran profiterait aussi aux pays occidentaux qui estiment que Téhéran est en train de chercher à se doter de l'arme atomique. Si le choix des pays arabes ne peut que soutenir les actions visant à arrêter le massacre d'une population -3.500 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement - tout prête à penser que l'Iran serait la principale victime de la pression conjuguée des pays occidentaux, de la Turquie et des pays arabes. Sauf que le jeu de dupe de l'Arabie saoudite est tellement clair que la Ligue arabe pourrait être discréditée et paradoxalement voir son soutien populaire s'ébrécher.
source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111
__________________________________
La question syrienne _ Débat : la réunion de la Ligue arabe au Rabat
____________________________________
Un soldat de l’Armée syrienne libre : "notre principal problème c’est le manque d’armes"
« Nous avons des soldats cachés aux abords de plusieurs villes : Deraa , Damas , Homs, Hama, Idleb, Lattaquié, Dair Alzour et Banias. Il est difficile de donner un chiffre exact. Nous n'intégrons que les soldats déserteurs. Les seuls civils que nous acceptons de prendre dans nos rangs sont des militants recherchés par le régime et qui risquent d’être exécutés.
Notre principal problème c’est le manque d’armes. Nous avons juste des AK-47 (fusils d’assaut) et quelques RPG-7 (lance-roquette). Uniquement des armes volées à l’armée par les soldats qui ont fait désertion. Il est impossible pour l’instant de faire entrer des armes de l’étranger.
Ce type d’armement nous permet de freiner la progression des forces de Bashar, mais pas de les stopper réellement. Les simples citoyens ont de grandes attentes nous concernant, mais pour l’instant nous ne pouvons pas, par exemple, tenir un quartier, encore moins une ville. Dans l’immédiat, nous nous en tenons aux opérations ponctuelles, comme celle d’hier [à Harasta, près de Damas]. Une opération qui a nécessité des semaines de préparation.
"Il faudrait que la communauté internationale mette en place une ‘zone protégée’"
Des soldats font défection tous les jours. Hier encore, une quinzaine ont rejoint ma brigade, à Homs. Et ces désertions pourraient être bien plus massives. Le problème est que nous n’avons pas de réseau sûr pour les regrouper car nous ne contrôlons aucun territoire.
Pour que nous soyons vraiment en capacité de progresser militairement, il faudrait que la communauté internationale mette en place une ‘zone protégée’ au nord du pays. Un endroit où nous pourrions nous regrouper et nous organiser. »
source : http://observers.france24.com/fr/content/20111116-s
________________________________________
أمهلت الجامعة العربية الأربعاء سورية ثلاثة أيام للتوقيع على بروتوكول لاستقبال مراقبين دوليين على أراضيها للتأكد من وقف العنف في البلاد وتطبيق المبادرة العربية.
ففي مؤتمر صحفي في ختام اجتماع وزراء الخارجية العرب في العاصمة المغربية الرباط الأربعاء، قال نبيل العربي، أمين عام جامعة الدول العربية، إن مهمة فريق المراقبين، في حال إرسالهم، هي "التحقُّق من تطبيق المبادرة العربية".
وأكَّد الوزراء العرب أيضا على "ضرورة إدانة سورية للاعتداء على السفارات العربية في دمشق، وعلى التزامها بحماية البعثات الدبلوماسية".
وقال حمد بن جبر بن جاسم آل ثاني، رئيس الوزراء ووزير خارجية قطر ورئيس اللجنة الوزارية العربية المكلَّفة بمتابعة الأزمة السورية، إن دمشق ستواجه عقوبات اقتصادية ما لم تسارع إلى تنفيذ المبادرة العربية.
ولم يصدر بعد أي رد فعل سوري على القرارات العربية. لكن مراسل بي بي سي في دمشق، عساف عبود، توقَّع أن تقبل السلطات السورية بها، مشيرا إلى أن سورية كانت قد دعت الجامعة لإرسال وفد ومراقبين إلى سورية للوقوف على ما يجري من تطورات على أرض الواقع في البلاد.
"لا تدخُّل أجنبي"
وكان وزراء الخارجية العرب ونظيرهم التركي، الذين شاركوا في أعمال الدورة الرابعة لمنتدي التعاون العربي-التركي الذي عُقد الأربعاء في العاصمة المغربية الرباط، قد دعوا في وقت سابق إلى حل الأزمة في سورية "بدون أي تدخل أجنبي"، وإلى "إجراءات عاجلة لحماية افوالمدنيين".
وشدد المنتدى في بيان أصدره في ختام أعماله على "ضرورة وق إراقة الدماء، وعلى تجنيب المطنين السوريين المزيد من أعمال العنف والقتل، الأمر الذي يتطلب اتخاذ الإجراءات العاجلة لضمان حماية المدنيين".
وأكد المشاركون أيضا على "أهمية استقرار ووحدة سورية، وعلى ضرورة إيجاد حل للأزمة دون أي تدخل أجنبي".
وكان وزير الخارجية التركي، أحمد داود أوغلو، قد قال في افتتاح المنتدي: "إن النظام السوري قد يواجه العزلة، وخصوصا في العالم العربي، لأنه لم يفِ بالوعود التي قطعها على نفسه في الجامعة العربية بشأن وقف القمع الدامي للتظاهرات السلمية".
وأضاف الوزير التركي: "إن الثمن الذي ستدفعه الحكومة السورية بسبب عدم إيفائها بالوعود التي قطعتها في الجامعة العربية هو العزلة في العالم العربي أيضا".
من جهته، طالب الأمين العام للجامعة العربية، نبيل العربي، "الجميع" بتحمُّل مسؤولياتهم و"اتخاذ ما يلزم لوقف نزيف الدم المستمر في سورية".
وقال العربي للصحفيين: "منذ بضعة أيام، اتخذ مجلس وزراء الجامعة العربية قرارا هامَّاً لتوفير الحماية للمواطنين السوريين لأنه يجب على الجميع اتخاذ ما يلزم بكل وضوح لوقف نزيف الدم المستمر في سورية الشقيقة منذ ثمانية أشهر، وكلِّي أمل في أن ينجح هذا المسعى خلال الأيام القليلة المقبلة".
اجتماع وزاري
من جهة أخرى، أفاد موفد بي بي سي إلى الرباط، بدر الدين الصائغ، بأن اجتماع وزراء الخارجية العرب بدأ مساء الأربعاء لبحث تثبيت قرار تعليق عضوية دمشق في الجامعة العربية، وإرسال مراقبين إلى سورية، تنفيذا لقرار المجلس الوزاري للجامعة في الثاني عشر من الشهر الجاري.
وقال المراسل إن الصحفيين مُنعوا من حضور الاجتماع المغلق، والذي يُتوقع أن يُعقد في ختامه مؤتمر صحفي لإطلاع وسائل الإعلام والرأي العام على النتائج التي سيتمخَّض عنها.
من جهة أخرى، أدان الطيب الفاسي الفهري، وزير الخارجية المغربي قيام عدد من المتظاهرين برشق مبنى السفارة المغربية في دمشق بالحجارة والبيض.
وقال الوزير المغربي في مؤتمر صحافي عقده في ختام المنتدى التركي-العربي: "أندد بكل ما يحدث داخل وخارج السفارات في دمشق".
وأضاف: "لقد تعرَّضت مرافق السفارة المغربية في دمشق هذا الصباح (الأربعاء) لهجوم من العديد من الأشخاص وهذا لا يسهِّل التواصل والحوار وحضور السفارات في الوضع الراهن".
يُشار إلى أن سورية قاطعت كلاًّ من المنتدى العربي-التركي واجتماع وزراء الخارجية العرب في الرباط، وذلك احتجاجا على مقاربة الاجتماعين لملف الأزمة السورية.
مقاطعة سورية
وكانت وزارة الخارجية السورية قد أصدرت الثلاثاء بيانا قالت فيه: "إن قرار سورية بالمشاركة في اجتماعي الرباط كان تلبية لرغبة بعض الدول العربية الشقيقة، ولكن في ضوء التصريحات التي أُبلغنا بها من مسؤولين في المغرب قررت سورية عدم المشاركة".
وفي تصريحات لصحيفة "الرأي" الكويتية، قال يوسف الأحمد، مندوب سورية الدائم لدى الجامعة العربية وسفيرها في القاهرة: "إن ما يحدث تجاه سورية تحركه أطراف خارجية".
واتهم الأحمد الجامعة العربية بـ "العمل لتغطية تدخل خارجي فيها".
وأضاف: "إن سورية تعيش حاليا جوا سياسيا تحريضيا سافرا من خلال حملات إعلامية تشنها دول معينة هدفها الأساس التدخل الأجنبي في بلادنا، إذ يوجد تحريض من بعض جهات المعارضة بالخارج، وكذلك جماعات مسلحة بالداخل، والهدف الأساس لهم هو إفشال المبادرة التي حرصنا على تنفيذها".
ونقل موقع جريدة الوطن السورية القريبة من الحكومة مساء الثلاثاء ان دول الخليج العربي هدَّدت بمقاطعة اجتماع وزراء الخارجية العرب في الرباط في حال شاركت سورية في الاجتماع.
ووفقا لما قالته مصادر سورية للوطن ان وزير الخارجية السوري، وليد المعلم، كان قرر المشاركة في الاجتماع، بناء على دعوة وجهت له في العاشر من الشهر الجاري، وبناء على رغبة كل من مصر والجزائر لبحث الأزمة السورية.
إلاَّ أن دول مجلس التعاون بعثت برسالة لأمين عام الجامعة العربية هددت بالمقاطعة في حال حضور المعلم.
وتقول الامم المتحدة إن 3500 شخصا على الاقل قتلوا في الاحتجاجات التي انطلقت في مارس / آذار الماضي بهدف ازاحة نظام الرئيس بشار الاسد عن السلطة.
مسيرات مؤيِّدة
وفي الداخل السوري، خصصت محطات التلفزة الرسمية والخاصة السورية مساحات واسعة طيلة يوم الأربعاء للتغطية الحية للمسيرات التي شهدتها عدة مدن سورية، ومنها العاصمة دمشق والحسكة واللاذقية وبلدة القرداحة، مسقط الرئيس الراحل حافظ الأسد، والد الرئيس الحالي بشار الأسد، وشارك فيها مئات الآلاف من مؤيدي النظام.
وقد تزامنت المسيرات مع ذكرى "الحركة التصحيحية" التي أوصلت الأسد الأب إلى سدَّة الحكم في سورية في عام 1970. كما تزامنت أيضا مع اجتماعات المنتدى العربي-التركي وجامعة الدول العربية في الرباط.
وقد هتف المشاركون بشعارات مناهضة لجامعة الدول العربية ومندِّدة بقرارها بتعليق عضوية سورية فيها.
تعليق
وكانت جامعة الدول العربية قد قررت في الأسبوع الماضي تعليق عضوية سورية في الجامعة، إلاَّ أنها تركت أمر الإعلان رسميا عن هذا الإجراء لاجتماع وزراء الخارجية في الرباط.
وأدانت سورية قرار الجامعة، واصفة إياه "بالمخزي والخبيث"، واتهمت الدول العربية التي أيدته بالتآمر مع الغرب من أجل تقويض الحكومة السورية.
ودعت دمشق لعقد قمة عربية طارئة لبحث الموقف في سورية، لكن الطلب قوبل بالرفض من جانب الدول الخليجية الست الأعضاء في مجلس التعاون الخليجي.
وقالت دول المجلس، التي تقود الحملة المناهضة للحكومة السورية والهادفة إلى معاقبة دمشق، إن وزراء الخارجية العرب أجروا مشاورات تحضيرا لاجتماع الرباط.
وتخضع العديد من الدول العربية لضغوط تهدف إلى حملها على مواصلة اتخاذ مواقف متشددة إزاء سورية عقب صدور قرار تعليق عضويتها في جامعة الدول العربية.
http://www.bbc.co.uk/arabic/middleeast/2011/11/111116_syria_al_monitors.shtm