PREMIÈRES MANIFESTATIONS À ALEP
Plus de 150 arrestations à Baïda en Syrie
La Syrie est en proie depuis le 15 mars à un mouvement de contestation du régime à l’image d’autres pays arabes.
Près de 500 étudiants ont manifesté hier à Alep en faveur des libertés, une première dans cette ville depuis le début de la contestation en Syrie, où plus de 150 personnes ont aussi été arrêtées à Baïda. A Alep, deuxième ville de Syrie, «les forces de l’ordre ont dispersé, par la force une manifestation d’étudiants en faveur de la liberté, qui ont exprimé leur solidarité avec les victimes de Deraa et de Banias», a déclaré à l’AFP Radif Moustapha, président du Comité kurde pour les droits de l’homme (Rased). A Damas, une cinquantaine d’étudiants ont de nouveau manifesté à la faculté de droit, scandant des slogans pour la liberté, selon le président de la Ligue syrienne de défense des droits de l’homme, Abdel-Karim Rihaoui. «Plus de 5000 femmes se sont rassemblées aujourd’hui (hier) sur la route (côtière) Tartous-Banias pour demander leur libération», a indiqué un militant des droits de l’homme. Selon un militant des droits de l’homme, ces arrestations, semblaient avoir pour objectif l’arrestation d’Anas al-Chouhri, l’un des chefs de file du mouvement de contestation. M.Chouhri avait, lui, déclaré à l’AFP que les forces de l’ordre et l’armée continuaient d’assiéger Banias et avait fait état de nombreuses arrestations dans cette ville. «Des dizaines de personnes ont été arrêtées (mardi) à Banias, une ville qui souffre d’une pénurie de produits alimentaires» en raison de la fermeture des commerces, a indiqué hier Rami Abdel Rahmane. Selon lui, «une délégation de dirigeants syriens doit se rendre mercredi (hier) à Banias pour écouter les demandes de ses habitants». Les forces de l’ordre encerclent Banias depuis dimanche après des affrontements meurtriers ce week-end dans cette ville située à 280 km au nord-ouest de Damas. La Syrie est en proie depuis le 15 mars à un mouvement de contestation du régime à l’image d’autres pays arabes. Les manifestations ont été durement réprimées par les forces de l’ordre qui ont tué plus d’une centaine de personnes et blessé des dizaines d’autres, selon des militants des droits de l’Homme. De leur côté, les autorités accusent régulièrement des «bandes armées» d’être à l’origine des tirs sur les manifestants et les forces de sécurité.
Les autorités ont démenti hier des affirmations de l’organisation Human Rights Watch (HRW) selon lesquelles elles avaient empêché des manifestants blessés d’avoir accès à des soins médicaux et ont imputé la responsabilité de ces entraves à ces «bandes armées». Les accusations sont «sans fondement», a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
«Ce sont les hommes armés qui ont empêché le 8 avril à Deraa les ambulances de transporter quelque 34 policiers blessés dans cette ville située à 100 km au sud de Damas» et épicentre de la contestation contre le pouvoir, selon le communiqué. Parallèlement, les médias officiels ont diffusé les aveux de trois membres présumés d’un «réseau terroriste» qui affirment avoir reçu des armes de l’étranger afin d’inciter à des manifestations et au renversement du régime. Anas al-Kanj, présenté comme le chef d’un groupe «terroriste», indique «avoir reçu des armes et de l’argent de l’étranger (...) afin d’inciter à des manifestations et au renversement du régime», a indiqué le quotidien al-Baas.
R.I
Lien : http://www.lexpressiondz.com/article/0/0-0-0/88329.html
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