a accusé les médias de ne pas avoir rapporté fidèlement ses propos.
« Le président français et son équipe s’attendaient à avoir des réponses du patriarche maronite, concernant notamment les dossiers chrétien, libanais et régional. Notre point de vue était conforme à celui des responsables français. Nous n’avons pas atténué les appréhensions de tous vis-à-vis de la situation dans le monde arabe. Comme eux, nous devons être sérieux et responsables. Nous devons voir les choses en profondeur et non pas de manière superficielle. Il ne faut pas que nous soyons opportunistes et non objectifs. Je regrette que certains parmi nous voient les choses d’une façon superficielle, s’accrochent à un mot à partir duquel ils définissent toute une attitude. »
« Pour la France, le patriarche maronite n’est pas un homme ordinaire, a déclaré Mgr Raï. Paris sait parfaitement qu’il est fidèle à des traditions et des constantes. Les responsables français savent que le patriarche maronite parle avec objectivité et qu’il est dénué d’intérêt. C’est pour cette raison qu’ils ont posé maintes questions, demandant des détails et des précisions. Je ne suis pas comme certains prétendent un mouchard ; je n’œuvre pas à nuire à autrui. Je suis fidèle à la devise que j’ai adoptée à mon arrivée au patriarcat : partenariat et amour. Je respecte et j’apprécie tout le monde, et je veux le bien de tous », a-t-il ajouté.
Le patriarche maronite a également rendu hommage à la Fondation maronite dans le monde dont des représentants l’ont accompagné lors de sa tournée en France. Il a aussi remercié la presse et les médias, les appelant « à rester toujours objectifs, rapportant les faits tels qu’ils sont sans les tronquer. Les journalistes sont les prophètes de ce siècle, mais je leur reproche le fait de tronquer les faits et je reproche aux lecteurs de se contenter de lire le titre et non toute l’information ».
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Les forces syriennes ont intensifié dimanche la répression des opposants en procédant à de nouvelles arrestations dans plusieurs villes du pays, au terme de l'une des semaines les plus meurtrières depuis le début du soulèvement populaire contre le président Bachar al Assad, rapportent des habitants et des militants.
Des dizaines de personnes ont été arrêtées dans des opérations menées par les forces de sécurité dans la province de Daïr az Zour (est), sur le plateau du Hauran (sud) et dans des villages proches de la ville de Hama (centre).
Selon un avocat de la ville de Deera, berceau du mouvement de contestation dans le sud du pays, des dizaines de soldats ont encerclé le village de Yadouda.
"Je les ai vus par hasard et je me suis enfui. J'ai appris qu'ils étaient ensuite entrés dans des maisons. Ils peuvent venir à tout moment, lancer une opération et procéder à des arrestations", a indiqué au téléphone cet avocat, qui a requis l'anonymat.
"On peut soit disparaître et plus personne n'entendra plus jamais parler de nous, revenir avec des bleus et des trous sur tout le corps à la suite de coups et de torture pour faire de nous un exemple, soit tout simplement revenir dans un cercueil", a-t-il ajouté.
Les autorités syriennes, qui n'ont commenté aucune accusation de torture depuis le début de la répression, assurent que les arrestations se font en conformité avec la Constitution.
BILAN CIVIL
Selon les Nations unies, 2.200 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations hostiles au régime mi-mars.
Cette semaine, au moins 113 civils, dont cinq membres d'une même famille à Homs, ont été tués dans des opérations de l'armée et des fusillades, selon l'organisation syrienne des droits de l'homme, Saouasiah.
Trois militants ont également été tués à la suite d'actes de tortures commis en prison, ajoute l'organisation dans un communiqué.
"La répression menée la semaine dernière est sans précédent. De nombreux Syriens, y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées, se voient privés du droit de vivre en liberté sans risquer d'être blessés"
Les manifestants, opposés à toute intervention militaire étrangère comme ce fut le cas pour la Libye, ont commencé cette semaine à demander une protection de la communauté internationale.
En visite à Damas samedi, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elaraby, a annoncé que la Ligue arabe s'était mise d'accord avec le président syrien sur une série de mesures destinées à mettre fin à la répression. Ces mesures pourraient être dévoilées lors de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire.
Nabil Elaraby a également indiqué qu'il avait exhorté Assad à "accélérer le calendrier qui fera comprendre à tous les Syriens qu'il est passé à une nouvelle étape."
Les opposants au régime estiment que les précédentes réformes annoncées par le président syrien n'ont été suivies d'aucun changement.
L'Occident, allié d'Assad avant le soulèvement populaire inédit qui a débuté à la mi-mars, a renforcé ses sanctions contre Damas. L'Union européenne envisage une nouvelle série de mesures contre le secteur pétrolier syrien.
Les pays occidentaux semblent peu enclins à intervenir en Syrie arguant qu'une intervention aurait des répercussions considérables dans la région au vu des alliances nouées entre Assad et l'Iran et le groupe chiite libanais du Hezbollah.
NOUVELLES ARRESTATIONS
Sur le terrain, les offensives de l'armées sont devenues quasi quotidiennes, raconte un habitant de la ville d'Hirak, dans la province de Deera.
"Ils ont intensifié les arrestations dans des villes où de grandes manifestations ont été organisées et où les habitants ont réussi à envoyer des vidéos à Al Djazira", dit Ahmad al Sayyed.
Enumérant les récentes opérations de l'armée, Sayyed a rapporté qu'au moins 250 personnes avaient été arrêtées à Djiza, 40 à Mousseifra, 50 à Bousra al Harir et 30 à Naimeh ces dernières 48 heures.
Selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, présidé par le dissident Rami Abdelrahman, une femme de 40 ans a été tuée par des balles tirées par les forces de sécurité dans la ville de Bou Kamal près de la frontière irakienne.
A Darayia, dans la banlieue de Damas, un jeune homme de 17 ans a succombé à ses blessures après avoir été touché par des balles de l'armée lors de l'enterrement d'un militant mort en prison, vraisemblablement sous la torture.
Avec Souleiman al Khalidi, Marine Pennetier pour le service français
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