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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 04:49

Que veulent… et que peuvent les Frères Musulmans syriens ?


Alors que les Syriens commençaient à peine à descendre dans les rues, au printemps 2011, et alors que leurs revendications se limitaient encore à la dignité et à la liberté dont ils avaient été trop longtemps spoliés, le président Bachar Al Assad avait déjà désigné les instigateurs de leur mouvement : les Frères Musulmans. A l'en croire, les Frères s’efforçaient, depuis l’étranger et avec l’aide politique et matérielle de tout ce que la Syrie comptait d’ennemis régionaux et occidentaux, d’ébranler les bases de son régime. Mais, bénéficiant du soutien de la majorité de la population syrienne et de la rue arabe, acquises à ses positions de "résistance et défi", il s’opposerait par tous les moyens à leur projet et il les empêcherait de "s’emparer du pouvoir" en Syrie.

La dramatisation était destinée à persuader les Syriens et la communauté internationale que ce qui se préparait en coulisse, puisque rien sur le terrain ne confirmait ses déclarations alarmistes, représentait une éventualité redoutable. Il lui fallait convaincre que toute contestation de son autorité se traduirait par l’arrivée au pouvoir des Frères Musulmans, un drame et une menace pour le pays et ses habitants, mais aussi pour le reste de la région et pour le monde.

Cette perspective justifiait que, de son plein gré ou par la force, la population syrienne renonce sur le champ à toute revendication, qu’elle abandonne les rues, et qu’elle continue de se soumettre pour une période indéterminée à ses diktats… et après lui à ceux de son fils Hafez Al Assad, qui n’a que 10 ans aujourd’hui mais dont il envisage de faire plus tard son héritier. Elle justifiait également que la communauté internationale ferme les yeux sur les violations répétées des Droits de l’Homme dont les forces de sécurité syriennes se rendaient déjà coupables, et qu’elle cesse de faire pression sur lui pour obtenir, non pas un changement de régime, mais une simple modification de son comportement, la fin de la répression et l’amorce de véritables réformes.

Les Frères Musulmans, en Syrie comme ailleurs, constituent un épouvantail commode. On sait que, dans les circonstances particulières de la fin des années 1970 et du début des années 1980, des membres de leur association ont rejoint les rangs de l’Avant-garde combattante, un groupe armé autonome aux idées radicales, et commis des attentats contre des "piliers du régime". Dès la fin de la crise, les Frères ont procédé à une révision de leur action. Ils ont déclaré à de multiples reprises qu’ils avaient définitivement tourné le dos à la violence et renoncé aux armes. Ils accepteraient d’ailleurs la création d’une commission indépendante d’établissement des faits, et ils apporteraient leur concours à la mise à plat des événements de cette période, dont ils reconnaissent porter une part - mais une part seulement - de la responsabilité. Mais, à la différence du roi Mohammed VI au Maroc, par exemple, Hafez Al Assad et son héritier se sont toujours refusés à envisager la création d'une Instance Equité et Réconciliation.

Parmi les revendications des protestataires qui défilent depuis des mois dans les rues de l’ensemble des villes et bourgades syriennes, figure en bonne place l’abrogation de la Loi 49/1980. Adoptée le 7 juillet 1980, quelques jours après l’exécution dans leurs chambrées du bagne militaire de Palmyre de près d’un millier de membres de l’Association, justifiée par une tentative d’attentat contre le président Hafez Al Assad qui leur avait été imputée, cette loi condamne à mort la simple appartenance à la Confrérie. Appliquée par des juridictions militaires d’exception, elle a permis au régime de "juger" et de condamner à mort dans des conditions iniques, au terme de procès sans avocat et sans possibilité d’appel, des milliers d’hommes et de jeunes gens qui n’avaient jamais touché une arme de leur vie. Ils composent le gros des 17 000 disparus, enlevés un jour à leur domicile ou dans la rue par les services de sécurité, sur le sort desquels les Syriens attendent, depuis plus d’un quart de siècle, que la lumière soit faite.

Cette demande des contestataires est d’autant plus remarquable que la majorité d’entre eux, née après des événements qui remontent à près de 30 ans, n’a jamais eu l’opportunité de croiser en Syrie un seul Frère Musulman déclaré, et que, chaque matin durant des années, ils ont été contraints de répéter, lors du lever des couleurs dans la cour de leur école, des slogans injurieux pour l’Association depuis longtemps éradiquée. Elle traduit donc la reconnaissance par les manifestants, comme c’est déjà le cas de la part d’une partie de l’opposition, que les Frères Musulmans sont victimes d’une situation injuste et que, dans une Syrie débarrassée du régime actuel, ils doivent pouvoir rentrer et retrouver une place.

Il est possible de préciser cette place. Il est même utile de le faire, loin des cris d’orfraies, des vitupérations et des insultes que provoque souvent la seule évocation du nom des Frères, en étudiant leur stratégie dans la période actuelle, et en les interrogeant sur leurs intentions pour celle qui s’ouvrira avec la chute du régime de Bachar Al Assad. Il est enfin nécessaire de rappeler au préalable ce qu’a été leur action au cours des années écoulées, car elle explique dans une large mesure leur positionnement et leur engagement présents.

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Cette étude, qui sera mise en ligne par chapitre au cours des jours à venir, est une version développée de l'article intitulé "Les Frères Musulmans syriens dans la révolution et dans la Syrie post-Bachar Al-Assad", publié dans le cadre d'un important dossier sur la Syrie par la revue Moyen-Orient, n° 12, octobre-décembre 2011.

source : http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/11/19/que-veulent-et-que-peuvent-les-freres-musulmans-syriens/


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Pourquoi les Russes soutiennent la Syrie ?

 

Intérêt- Ce soir, l’ultimatum de la Ligue arabe contre la Syrie expire. Déjà suspendu de l’organisation, le régime de Bachar el–Assad risque maintenant des sanctions économiques. Le gouvernement de Damas campe toujours  sur ses positions en s’appuyant sur son principal soutien, la Russie.

Alors que de nombreux pays s’allient pour soumettre aux voix de l’Assemblée générale de l’ONU une résolution condamnant la répression, la Russie continue de faire la sourde oreille. Jeudi dernier, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires Etrangères, a évoqué le « risque » de guerre civile, une manière de mettre aussi en cause l’opposition syrienne dans l’escalade de la violence. Ces propos ont heurté l’administration américaine ainsi que plupart des pays occidentaux.

La Russie soutient la Syrie malgré la pression internationale

Le 27 juin 2011, une délégation de six membres de l’opposition syrienne à l’étranger s’était rendue à Moscou. Mikhaïl Margelov, l’envoyé spécial du président russe pour l’Afrique, avait qualifié cette rencontre de « constructive » mais ne comptait en aucun cas tourner le dos au gouvernement de Damas. « Nos relations avec la Syrie représentent un capital qui ne peut-être dilapidé », déclara-t-il.

Pour preuve, une délégation de l’Association d’amitié russo-syrienne se rendait à Damas dès le lendemain pour réaffirmer le soutien russe à la politique de réformes et de dialogue prônée par le président Bachar el-Assad.

Le 4 octobre dernier, il n’y eut donc aucune surprise lorsque la Russie, accompagnée de la Chine, ont opposé leur veto à un projet de résolution de l’ONU sur la répression en Syrie, empêchant ainsi son adoption. A Damas, la conseillère politique du président syrien avait qualifié ce veto d’« historique », remerciant Moscou et Pékin pour leur soutien.

Une relation privilégiée entre les deux pays

Les relations diplomatiques entre Moscou et Damas remontent à la fin de la seconde Guerre Mondiale. L’URRS prend conscience de l’importance du Moyen Orient, notamment pour ses richesses pétrolières. En 1944, Moscou reconnaît la Syrie, deux ans avant l’indépendance effective du pays.

Leur lien s’accroît dans les années 1970 avec la rupture progressive conduite par Anouar al-Sadate des liens de l’Egypte avec l’URSS et avec le rapprochement égyptien du camp occidental. A la suite de la chute de l’URSS en 1991, la relation privilégiée entre les deux pays ne perdure pas. Les Russes souhaitent diversifier leurs partenaires au Moyen Orient et la Syrie ne représente plus qu’un pays parmi d’autres dans la région.

Des accords économiques…

En 2004, les contacts entre les deux pays reprennent de l’importance. Le volume des échanges syro-russes s’élève à 218 millions de dollars, dont 206 millions d’exportations russes. L’année 2008 marquera le retour de la Syrie sur la scène internationale. Les relations économiques vont progresser considérablement, atteignant la barre des 2 milliards de dollars.

On trouve aujourd’hui en Syrie un certain nombre de grandes entreprises russes. Stroytransgaz, compagnie du secteur gazier détenue par Gazprom, a entrepris une série de projets en Syrie depuis 2005, en coopération avec la Syrian Gas Compagny, pour un montant évalué de 600 millions de dollars.

… et militaires

Il faut aussi signaler la coopération militaire des deux pays. A partir de 2006, les choses se sont accélérées, la Russie et la Syrie s’étant mis d’accord pour des exportations d’armes de type défensif, notamment dans la défense aérienne (missiles de type Strelets, Buk-M2 Ural). A cette même date, près de 2 000 conseillers militaires russes se trouvaient sur le territoire syrien.

En août 2008, la Syrie est le deuxième Etat après la Biélorussie à apporter son appui à Moscou dans sa guerre contre la Géorgie. En échange de ses prises de position, Damas attend des marques de solidarité russes en cas de troubles, qu’ils soient régionaux ou internes, comme c’est le cas aujourd’hui.

Enfin, pour Moscou, la Syrie est située dans une zone stratégique, du fait à la fois de sa situation géographique sur la Méditerranée et de son indépendance affichée vis-à-vis de l’Occident. Il est donc important pour les dirigeants russes de conserver de bons rapports avec ce qu’ils considèrent comme un relais ou une porte d’entrée en direction des mers chaudes, préoccupation majeure des stratèges russes depuis des décennies.

Mais la pression internationale actuelle sur la Syrie pourrait mettre à mal cette relation privilégiée.

Ludovic Bayle

Photos via Flickr/Licence CC

source : http://www.lecourant.info/2011/11/19/pourquoi-les-russes-soutiennent-la-syrie/

 

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Nouvelles violences avant l'expiration d'un ultimatum arabe

 

 

Les violences ne connaissaient pas de répit samedi en Syrie, faisant au moins dix-sept morts dont onze civils, à quelques heures de l'expiration d'un ultimatum de la Ligue arabe sommant le régime de cesser la répression de la révolte populaire.

Dans le même temps, de plus en plus de voix s'élevaient pour mettre en garde contre une guerre civile en Syrie, l'un des pôles du Proche-Orient, allié de l'Iran, des groupes islamistes du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le régime a poursuivi sa violente répression, faisant onze morts parmi les civils à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni.

Sept civils sont morts à Kafr Takhareem dans la province d'Idleb (nord-ouest) dans des attaques de l'armée, tandis que deux ont été tués par des tirs lors d'affrontements entre des militaires et des soldats dissidents à Qousseir (centre). Un civil a par ailleurs été tué par un tireur embusqué à Homs (centre), et un autre est mort lors de perquisitions dans la région de Hama (centre).

L'armée syrienne a "pénétré à Chezar, dans la région de Hama, après l'avoir bombardée à l'artillerie lourde" et a "procédé à une campagne de perquisitions", ont indiqué de leur côté les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe chapeautant les contestataires.

Parallèlement, quatre agents des services de renseignement ont été tués par des soldats dissidents, dans le centre du pays, selon l'OSDH.

"Des déserteurs ont tiré à la mitrailleuse sur un véhicule qui transportait quatre membres des services de renseignements de l'armée de l'air près du village de Al-Moukhtara sur la route reliant Salmiyeh-Homs, tuant tous les occupants", a déclaré à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans le même temps, deux militaires ayant fait défection ont péri dans des affrontements avec des soldats réguliers dans la région de Homs, selon la même source.

Ces nouvelles violences surviennent au lendemain de la mort de 15 civils, dont deux enfants, tués par les forces de sécurité qui ont tiré pour disperser des manifestations appelant à la chute du régime dans plusieurs villes du pays, selon les LCC et l'OSDH.

Le régime du président Bachar al-Assad n'a pas officiellement répondu aux injonctions de la Ligue arabe qui lui a donné mercredi trois jours pour cesser la répression des civils sous peine de sanctions économiques, après avoir suspendu la Syrie des travaux de l'organisation.

Selon une source au sein de la Ligue arabe, qui a son siège au Caire, le délai accordé au régime expire samedi à minuit (22H00 GMT). Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Hilli, a déclaré que l'organisation panarabe publierait un communiqué dans la journée, sans autre précision, mais encore rien n'avait filtré vers 21H00 GMT.

Les pays arabes reprochent au gouvernement syrien de ne pas respecter, contrairement à sa promesse, le plan de sortie de crise arabe qui prévoit la fin des violences, le retrait des troupes des villes, la libération de milliers de détenus et l'envoi d'observateurs arabes sur le terrain.

Le secrétariat général de l'organisation devait aussi se réunir afin de se prononcer sur la demande syrienne de modifications à sa proposition d'envoyer à Damas une délégation de 500 observateurs. La Jordanie s'est d'ores et déjà dit prête à envoyer des observateurs, à la condition que Damas donne son accord.

Face à la recrudescence des violences, les Etats-Unis, la France, la Turquie mais aussi l'Iran ont dit craindre une "guerre civile" alors que les attaques de militaires dissidents se multiplient parallèlement aux manifestations pacifiques.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé que le président syrien avait "franchi le point de non-retour" et risquait de connaître le même sort que les anciens dirigeants libyen Mouammar Kadhafi et irakien Saddam Hussein. "Je pense que nous voyons pour la première fois des fractures dans son soutien", a-t-il ajouté.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a évoqué la possibilité d'une "guerre civile, avec une opposition très déterminée, bien armée et finalement bien financée".

L'Armée syrienne libre (ASL), qui regroupe des soldats insoumis, a intensifié son action ces dernières semaines, menant des attaques à la roquette contre des centres des services secrets et du parti au pouvoir.

Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a appelé l'opposition syrienne à éviter "le recours à l'insurrection armée".

Les Etats-Unis, l'Union européenne et la Turquie préconisent une accentuation des sanctions. Paris, Berlin et Londres veulent présenter au Comité des droits de l'Homme de l'Assemblée générale de l'ONU une résolution condamnant la répression et un vote devrait intervenir mardi.

Malgré les pressions croissantes de l'Occident et des Arabes, M. Assad peut encore se targuer des soutiens de ses alliés chinois et russe, qui refusent toute ingérence étrangère en Syrie en dépit des violences qui ont fait plus de 3.500 morts en huit mois selon l'ONU.

De son côté, l'Organisation de coopération islamique a annoncé la tenue le 26 novembre une réunion de son Comité exécutif pour exhorter le régime à "arrêter le bain de sang".

source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/2l

 

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Homs manif de soir... Comme dans diverses villes de la Syrie...  

Deraa manque de tout, notamment de l’énergie 

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L’ultimatum arabe ! (Rabat)

 

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