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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 06:07

Le manque de transparence 

 

Faut-il voir dans les déclarations de Ali Lârayedh, jeudi, concernant les violences des groupes extrémistes religieux un regain de fermeté, ou une logorrhée soporifique qui masque mal un laxisme de principe?

 

Le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’en Tunisie on est en état d’urgence avec tout ce que cela implique comme mesures pour assurer la sécurité. «La sécurité des Tunisiens n’est pas négociable», a dit martelé. «Nous allons mettre en œuvre l’ensemble des politiques sécuritaires adoptées par la ‘‘troïka’’ (la coalition tripartire au pouvoir, Ndlr) pour faire face à la violence qui cible l’Etat, les institutions, les citoyens et menace la sécurité civile et la cohabitation démocratique», a encore souligné le ministre de l’Intérieur lors de la conférence de presse de jeudi, en faisant allusion aux groupes extrémistes religieux qui, de Sidi Bouzid à Ghardimaou et du Kef à Jendouba, se sont attaqués aux postes de police, hôtels, magasins et simples citoyens.

 

«Nous n’hésiterons pas à appliquer la loi»

 

«Il ne s’agit pas d’une violation des libertés mais plutôt d’en limiter les dérives car il est difficile d’associer un état d’urgence et des libertés illimitées», a ajouté M. Lârayedh.

Le ministre de l’Intérieur a aussi évoqué la loi N°4 en date de 1969 organisant les manifestations et les attroupements précisant qu’«en cas de nécessité, nous n’hésiterons pas à appliquer toutes les dispositions contenues dans ce texte pour protéger les Tunisiens et renforcer la sécurité», a-t-il dit. En d’autres termes, les policiers peuvent recourir aux moyens de dissuasion dont ils disposent, y compris les armes à feu.

Commentant les communiqués de l’Union nationale des syndicats des forces de sûreté tunisienne (Unsfst), le ministre a qualifié ces déclarations de discours politiques plutôt que de revendications syndicales, précisant qu’elles contiennent des informations erronées.

«Une circulaire sera publiée prochainement pour organiser l’action syndicale conformément aux standards internationaux», a annoncé M. Lârayedh, accusant des représentants syndicaux de violation du statut de la profession, d’indiscipline, de divulgation du secret professionnel et de servir des agendas politiques.

 

«La passivité» des autorités politiques

 

L’Unsfst avait demandé, quelques jours auparavant, la publication de décrets et de décrets-lois autorisant l’usage de «tous les moyens dissuasifs» pour mettre fin au désordre et à la violation de la loi.

L’Union réagissait à plusieurs incidents violents, qui avaient été enregistrés ces derniers temps à Sidi Bouzid, le Kef, Kairouan, Sousse, Ezzahra et Jendouba, faisant plusieurs blessés et tués parmi les agents de l’ordre.

«Ces incidents et violences ont ciblé en premier lieu les agents de l’ordre et les postes de police et de la garde nationale», a estimé le syndicat des policiers mettant en cause «la passivité» des autorités politiques

Le syndicat a appelé aussi le Conseil supérieur des forces de sécurité intérieure à élaborer «dans les plus brefs délais» un plan sécuritaire «audacieux et fort» pour imposer la sécurité ainsi qu’un cadre juridique «clair» pour protéger les agents de l’ordre.

Les policiers ont aussi demandé l’augmentation de la prime de risque dans l’attente d’une révision totale des salaires et primes spécifiques.

Ce sont ces positions qui ont été qualifiées de «politiques» par M. Lârayedh, qui aurait été sans doute mieux inspiré de se montrer plus ferme à l’égard des groupes salafistes qui sèment la peur partout dans le pays et nuisent énormément à l’image du pays, qui plus est, à l’approche de la haute saison touristique, au lieu de s’en prendre aux syndicats de police. kapitalis

 

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La question salafiste vue par les religieux (en arabe)

 
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