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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 07:41

La protestation tunisienne s'organise sur Internet. Solidaires de la gronde sociale qui se propage depuis la mi-décembre, après l'immolation d'un vendeur ambulant, les internautes ont décidé de hausser le ton contre la censure imposée par le président Zine El Abidine Ben Ali. Car la main mise du pouvoir sur les médias et sur Internet est telle que les émeutes en cours dans plusieurs régions du pays sont pratiquement passées sous silence par la presse locale.

 

Déjà dans les limbes du classement sur la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières, la chape de plomb s'est encore alourdie ces dernières semaines. Au-delà de la censure imposée aux médias locaux, l'accès à plusieurs sites d'informations étrangers a été bloqué. Des articles de France 24, du Nouvel Observateur, de l'Express, mais aussi de la BBC ou encore d'Al Jazeera étaient ainsi inaccessibles en début de semaine.

 

Autres victimes de la censure : les réseaux sociaux, qui ont joué un rôle clé dans la transmission d'informations au début des émeutes. Premier visé : Facebook, qui compte près de deux millions d'utilisateurs dans le pays. Si le régime n'en a pas bloqué totalement l'accès, une stratégie particulière a été mise en place afin d'activer des blocages ciblés.

 

Les internautes sont ainsi nombreux à ne plus pouvoir accéder à leur compte Facebook, Twitter ou encore Gmail. D'après le site Assabilonline cité par RSF, plus de cent pages Facebook relatives à la contestation de ces dernières semaines seraient actuellement inaccessibles. Parmi lesquelles, celle du groupe Facebook intitulé en langue arabe «M. Le Président, les Tunisiens s'immolent par le feu», déjà fort de plus de 12 000 membres.

 

Cyber-attaques

 

Mais ces mesures radicales n'ont pas suffi à éteindre la grogne du peuple tunisien. Et encore moins celle des internautes bien décidés à faire sauter ce verrou qui les empêche de s'exprimer depuis l'arrivée au pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali, il y a 23 ans. La riposte s'est organisée sur la toile via le groupe «Anonymous» (les «Anonymes»), qui a bloqué l'accès à plusieurs sites officiels et gouvernementaux ces derniers jours.

 

 Mercredi, des cyber-attaques ont visé le site de l'agence tunisienne de l'Internet, celui du gouvernement tunisien ou encore celui de la banque Zitouna.

«Anonymous» se présente comme un groupe d'internautes attachés à la liberté d'expression. Il reproche notamment aux grands médias internationaux de ne pas évoquer suffisamment la situation en Tunisie. «Il est de la responsabilité de la presse libre et ouverte de relater ce que la presse soumise à la censure ne peut pas rapporter.Le peuple de Tunisie nous a demandé son aide et nous avons répondu en lançant une nouvelle opération, Opération

Tunisie», annonce ainsi une lettre ouverte des «Anonymes» diffusée sur la toile.

 

 

 

Manque de leadership

 

Ces derniers avaient déjà fait parler d'eux lorsqu'ils avaient été associés à un élan de soutien au site WikiLeaks, en partie privé de financements après sa révélation de milliers de télégrammes diplomatiques secrets du département d'État américain.

 

Les organismes financiers Paypal et Mastercard avaient alors été attaqués par des internautes, qui voulaient les punir d'avoir coupé les financements de WikiLeaks.

Plusieurs sites Internet tunisiens non-officiels se faisaient l'écho mercredi de l'offensive d'«Anonymous». La contestation née autour du web en Tunisie paraît toutefois pour l'instant peu structurée et dépourvue de leadership.

 

Grâce à la toile, «on découvre une société civile vivante, en marge des partis politiques», note toutefois Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), une ONG basée à Paris. «Internet a servi d'instrument de mobilisation de la société civile. C'est un moyen de communication dont la vitesse dépasse celle des autorités», renchérit cette tunisienne, établissant un parallèle avec la Birmanie ou l'Iran après l'élection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.

 

lien:http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/06/01003-20110106ARTFIG00705-en-tunisie-la-revolte-s-organise-aussi-sur-internet.php

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