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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 02:03

 

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Fracture égyptienne

 Tout ça pour ça ?», se demande-t-on encore et même pour longtemps en Egypte, où le départ du président Hosni Moubarak et son procès n’auront pas entraîné la chute de son régime. L’on se rend même compte, à quel point Moubarak pouvait servir de rempart afin justement que l’armée continue à afficher sa proximité avec le peuple.

Ceux qui battaient le pavé en janvier dernier réclamaient son départ en espérant, selon toute vraisemblance, que cela allait provoquer un vaste changement, mais l’irruption de l’armée en a fait un acteur. Il a suffi d’un communiqué pour que le doute s’installe. Ce qui a fait dire dès la chute de Moubarak, que le jeu n’était plus le même. Il a suffi d’un communiqué avec un numéro un, annonçant d’autres par conséquent, pour que l’on passe de la révolte au putsch.

Avec son Conseil suprême des forces armées, elle a cessé d’être la grande muette, pour diriger le jeu politique, en nommant les plus hauts personnages de l’Etat et établir les échéances électorales, ce qui évacue l’idée même de changement.
C’est ce qui a provoqué la colère des Egyptiens revenus en masse sur la fameuse place Tahrir du Caire.
Le conflit, déjà latent, a dégénéré vendredi entre les forces de l’ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par l’armée de Kamal El Ganzouri, comme Premier ministre, qui avait déjà occupé ce poste sous Moubarak. Les manifestants réclament également la fin du pouvoir militaire, celui-là même qui continuait à nommer et préparer les élections largement remportées par les islamistes. La confrontation est terrible, avec des morts et des blessés. Quant à la fracture, elle est encore plus importante, avec ces images de la répression qui font le tour de la planète. Ce qui a été jugé excessif par de nombreuses capitales. Que pensent justement les Egyptiens très présents devant les urnes ? Ceux qui appellent à la fin du pouvoir militaire ne veulent pas s’arrêter à cette période de dix mois tout juste. Ils voient loin et souhaitent en fait la fin d’une période qui dure tout de même depuis soixante ans.


Soit depuis l’avènement des officiers libres conduits pas Nasser. En d’autres termes, aller vers un pouvoir civil dans toute l’étendue du terme. Ce qui, alors, constitue une contestation ouverte, sinon un net rejet d’articles de la nouvelle Constitution octroyant un rôle politique à l’armée se faisant la garante de la légitimité constitutionnelle. Il devient évident que cette institution s’est arrangée pour ne pas être concernée par le changement, encore faudrait-il, à ce stade, connaître ce dernier.
En ce sens, l’armée égyptienne est d’une certaine manière au moins suspectée d’avoir d’abord reconduit les hommes du passé, à l’image du tout nouveau Premier ministre. Et ensuite d’avoir noué une alliance avec les islamistes.
En échange du pouvoir ? Une bien terrible équation qui ne trouve pas de réponse puisque la rue a continué à gronder, alors que le rôle supposé des islamistes était justement d’étouffer la contestation, à défaut bien entendu de l’empêcher. Et quand bien même ils le voulaient, le pouvaient-ils réellement eux qui n’ont fait que suivre le mouvement enclenché sans eux au début de cette année ? Désormais, la fracture devient béante que l’échange d’accusations est loin de refléter. C’est un facteur aggravant.  

par Mohamed Larbi

source elwatan

 

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Cinquième jour d’affrontements et nouvelle charge des forces de l'ordre

 

Pour la cinquième journée d'affilée, la police et l'armée égyptiennes ont tiré des coups de feu et fait usage de gaz lacrymogène et de matraques, mardi 20 décembre, contre des manifestants hostiles au pouvoir militaire. Au moins quatre personnes ont été blessées. Les forces de l'ordre tentaient une nouvelle fois de déloger les protestataires de la place Tahrir, au Caire.

D'intenses fusillades ont résonné tandis que les forces de sécurité chargeaient la centaine de manifestants qui refusaient de quitter les lieux, ont déclaré des activistes et un journaliste de Reuters. "Des centaines de membres de la sûreté de l'Etat et de l'armée ont pénétré sur la place et ont commencé à tirer sans relâche. Ils ont poursuivi des manifestants et brûlé tout ce qui était sur leur passage, y compris du matériel médical et des couvertures", a témoigné Ismaïl, un manifestant, au téléphone.

Des violences que "regrette profondément" le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige la pays. Surtout celles dont sont victimes les femmes : "Le Conseil suprême des forces armées exprime aux femmes d'Egypte ses profonds regrets pour les atteintes qui se sont produites lors des affrontements récents au cours des manifestations devant le Parlement et le siège du gouvernement", a affirmé le CSFA dans un communiqué. Et de promettre "toutes les mesures légales pour que les responsables de ces atteintes rendent des comptes".

 

CONFRONTATION AVEC LE PEUPLE

 

Une jeune femme arretée et frappée par l'armée égyptienne, samedi 17 décembre.

Une jeune femme arrêtée et frappée par l'armée égyptienne, samedi 17 décembre.REUTERS/STRINGER

 

Les images d'une femme à terre brutalisée par les forces de l'ordre et traînée au sol au point de faire apparaître ses sous-vêtements ont en effet choqué de nombreux Egyptiens. Le quotidien indépendant Tahrir, fondé après la chute du président Hosni Moubarak en février, fustigeait en une "les forces qui attentent à l'honneur", avec une photo d'un soldat tenant une femme par les cheveux tandis qu'un autre brandissait une matraque au-dessus d'elle. La veille, un quotidien avait montré en une la photo d'une manifestante voilée, dont les soldats découvraient le soutien-gorge et le ventre en la frappant et en la traînant sur la chaussée.

L'armée, elle, se défend. "Depuis le début de la révolution, des forces malveillantes tentent d'entraîner l'Egypte dans le chaos et placent l'armée dans une situation de confrontation avec le peuple, a déclaré le général Adel Emara, assurant qu'il s'agissait d'un incident isolé et que l'armée n'avait pas donné l'ordre d'évacuer la place Tahrir par la force. Ce qui est en train de se passer n'a rien à voir avec la révolution et sa jeunesse pure, qui n'a jamais souhaité mettre à terre ce pays."

 

MORT EN DÉTENTION

Les protestataires avaient tenté de briser un mur de briques érigé pour bloquerl'accès au Parlement, situé non loin de la place Tahrir. De sources médicales, on estime que treize personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées depuis le début de ces nouveaux affrontements, vendredi. Les manifestants affirment que ce bilan va s'alourdir avec la dernière intervention des forces de l'ordre.

Des personnalités politiques et des membres du Parlement ont tenté de se rendresur la place mardi mais ils ont fait demi-tour en raison des fusillades, a ajouté le manifestant joint par téléphone. Une source militaire a fait état de 164 arrestations. Une source au sein des services de sécurité a déclaré qu'un jeune homme de 26 ans était mort en détention sans que l'on connaisse la cause de son décès.

Dix mois après le renversement de Hosni Moubarak, une partie de la population soupçonne l'armée de profiter de son rôle à la tête du processus de transition pourtenter de conserver le pouvoir. D'autres savent gré aux militaires de chercher àmaintenir le calme et l'ordre afin de permettre le bon déroulement des élections, qui se déroulent par phases depuis fin novembre.

Les dernières violences sur la place Tahrir ont provoqué l'incendie de la bibliothèque de l'Institut d'Egypte, fondé il y a plus de deux siècles. "Que ressentez-vous lorsque vous voyez l'Egypte et son histoire brûler sous vos yeux ?" s'est indigné le général à la retraite Abdel Moneim Kato, conseiller de l'armée, dans le journal Al-Chorouk, dénonçant des "vagabonds qui mériteraient de brûler dans les fours crématoires de Hitler".
source lemonde
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La plupart des manifestants tués par balles, malgré ce qu'affirme le pouvoir

 

La majorité des 13 manifestants morts lors d'affrontements dans le centre du Caire ont été tués par balles et l'un d'entre eux est mort en détention des suites d'un traumatisme crânien, a annoncé mardi le chef de la médecine légale égyptienne.


L'armée au pouvoir depuis la chute en février du président Hosni Moubarak a pourtant réaffirmé à plusieurs reprises que les forces de sécurité n'avaient pas fait usage de balles réelles, en dépit de vidéo largement diffusées montrant des militaires tirant sur les manifestants avec des fusils.


Le docteur Ehsan Kamil Georgi a affirmé que 9 des 13 tués depuis le début des affrontements vendredi avaient été "touchés par des balles", précisant que seuls 10 corps avaient été autopsiés pour le moment, a rapporté l'agence officielle égyptienne Mena.

L'un d'eux "a rendu son dernier souffle en détention au tribunal du Caire, avant de comparaître. Un traumatisme crânien qui a provoqué une hémorragie est à l'origine de son décès", a ajouté le médecin.

De nombreux Etats et ONG ont dénoncé la brutalité de la répression en Egypte.

 

Les affrontements avaient éclaté vendredi entre les forces de l'ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par l'armée comme Premier ministre de Kamal el-Ganzouri, qui avait déjà occupé ce poste sous le président déchu Hosni Moubarak.

 

Les manifestants réclament également la fin du pouvoir militaire, visant en particulier le chef de l'armée et chef d'Etat de fait, le maréchal Hussein Tantaoui.

S'il réfute que des balles réelles ont été utilisées, le pouvoir armé a par ailleurs présenté ses excuses pour les maltraitances faites aux manifestantes. 

L'armée prendra "toutes les mesures légales pour que les responsables de ces atteintes rendent des comptes", poursuit le communiqué, publié quelques heures après une manifestation qui a rassemblé environ 2000 femmes au Caire pour dénoncer les attaques contre des manifestantes.

 

Le quotidien indépendant Tahrir, fondé après la chute du président Hosni Moubarak en février, fustigeait en Une "les forces qui attentent à l'honneur", avec une photo d'un soldat tenant une femme par les cheveux tandis qu'un autre brandissait une matraque au-dessus d'elle.

La veille, un quotidien avait montré en Une la photo d'une manifestante voilée, dont les soldats découvraient le soutien-gorge et le ventre en la frappant et en la traînant sur la chaussée.

Les violences envers les manifestantes sont indignes de la révolution et "déshonorent l'Etat" égyptien, a accusé la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, dans un langage fort peu diplomatique.

source rtbf.be

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