Après Thala, Kasserine, Sidi Bouzid, Sidi Bouzaiene et Tataouine, c’est la région de Gabès (sud-est) qui est entrée en rébellion contre le gouvernement.
Le gouverneur de Gabès a décrété un couvre-feu à partir de dimanche dans les délégations de Gabès-ville, Gabès-Sud, Gabès-Ouest et Ghannouch. Selon le ministère de l’Intérieur, le couvre feu est en vigueur de 21h00 à 4h00.
Cette mesure a été prise suite aux affrontements, qui ont eu lieu ces derniers jours entre la population et les forces de l’ordre. Les manifestants protestent contre les résultats d’un recrutement effectué par une entreprise publique dont ils mettent en doute l’impartialité et la transparence.
Selon les manifestants, seuls les proches du parti islamiste Ennahdha au pouvoir et les membres du clan de Rached Ghannouchi, président de ce parti, ont été recrutés. Ils contestent le fait que toutes les personnes recrutées soient originaires de Gannouch, le village natal de Ghannouchi.
Par ailleurs, les habitants de Bouchemma, autre localité du gouvernorat de Gabès, observent une grève générale, aujourd’hui, pour les mêmes raisons. Ils estiment que les 15.000 habitants de la localité souffrent depuis des années des rejets de l’usine du Groupe chimique tunisien (Gct), alors qu’ils sont privés d’emplois et de programmes de développement.
Pour ne rien arranger, un groupe de détenus dans la prison civile de Gabès ont incendié, samedi après-midi, leur cellule, essayant de provoquer une mutinerie pour essayer de s’évader. Le feu a cependant été maîtrisé et «aucune perte humaine n’est à déplorer», indique l’agence Tap à Gabès. kapitalis
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L’équipe de la chaîne de télévision Al Hiwar Ettounsi a dû faire face, lundi 22 octobre 2012, à une forte violence policière à Gabès où l’on enregistre des émeutes depuis trois jours.
Le caméraman a été fortement tabassé, selon une journaliste d’Al Hiwar, par les matraques des policiers et a dû essuyer un flot d’insultes et de propos orduriers et blasphématoires.
Il a été transporté aux urgences et on l’a transféré ensuite au bloc chirurgical.
Le matériel de la chaîne de télévision a été entièrement détruit, témoigne en pleurs depuis Gabès notre consœur, Zouhour Marzouki.
A titre de rappel, Al Hiwar Ettounsi est l’une des rares chaînes tunisiennes à s’être opposées au régime Ben Ali avant la révolution. Son directeur, Tahar Ben Hassine, a annoncé, il y a quelques semaines, son adhésion au parti Nidaa Tounes et figure parmi ses dirigeants. businessnews
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La police tunisienne et des manifestants s'affrontaient lundi après-midi à Gabès (sud-est), après des tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Quelque 800 manifestants, qui dénonçaient des violences policières ayant eu lieu la veille, ont encerclé deux postes de la police et de la garde nationale.
Face au refus des protestataires de se disperser après deux heures, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, entraînant les affrontements.
Le ministère de l'Intérieur avait annoncé dimanche soir instaurer un couvre-feu dans quatre régions du gouvernorat de Gabès après de premiers affrontements en marge d'une manifestation.
Depuis vendredi, des manifestations ont lieu dans cette région pour protester contre les résultats d'un concours de recrutement du Groupe chimique de Gabès, filiale du Groupe chimique tunisien (GCT) qui traite le phosphate extrait de mines de la région voisine.
Le GCT est l'un des principaux employeurs dans le sud de la Tunisie, région fortement touchée par le chômage. Les résultats de ses concours de recrutement sont régulièrement à l'origine de manifestations et de grèves.
Ainsi, la ville de Bouchema, en banlieue de Gabès, suivait lundi une grève générale pour que la GCT recrute plus de ses habitants.
Les conflits sociaux se multiplient en Tunisie depuis l'été et des manifestations sont régulièrement dispersées sans ménagement par les forces de l'ordre.
Le gouvernement, dominé par les islamistes d'Ennahda, est accusé par une partie de la classe politique d'avoir failli sur le plan économique, alors que les revendications sociales étaient au coeur de la révolution de 2011.
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