L'épouse du colonel Kadhafi, Safia, «est bien, en bonne santé et elle est à Tripoli», a déclaré M. Ibrahim au cours d'une conférence de presse, sans faire allusion à des affirmations en ce sens tenues auparavant par la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.
Sa fille Aisha «est aussi à Tripoli», a ajouté M. Ibrahim. «Elles n'ont pas quitté le pays», a-t-il ajouté.
Concernant le ministre libyen du Pétrole, Chokri Ghanem, dont des informations sur sa défection ont circulé ces derniers jours, M. Ibrahim a indiqué que M. Ghanem était en mission en Tunisie puis en tournée dans plusieurs pays européens et qu'il doit se rendre ensuite en Égypte.
«D'après ce que nous savons, il continue à travailler, il est toujours un responsable libyen», a-t-il déclaré.
Plus tôt dans la journée, les autorités tunisiennes ont catégoriquement démenti aussi des informations de presse faisant état de l'arrivée de membres de la famille du dirigeant libyen, notamment son épouse et sa fille, en Tunisie.
Des médias avaient annoncé l'arrivée en Tunisie de la femme et de la fille de Kadhafi, Safia et Aïcha, affirmant qu'elles se trouvaient sur l'île touristique de Djerba (sud).
Chokri Ghanem, président de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), était arrivé à Djerba en début de semaine, avant de quitter l'île vers une destination inconnue. Des informations de presse avaient alors fait état de défection.
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Wade–Kadhafi : La fin de l’idylle
Le président Wade qui a reçu hier une importante délégation du conseil national de transition, l’instance officielle de la rébellion qui veut renverser le régime du guide libyen, ne veut certainement plus de Mouammar Kadhafi. Wade a définitivement tourné la page de Kadhafi avec qui il entretenait pourtant de très bonnes relations. Pourtant, c’est sous le magistère de Wade que l’axe Dakar-Tripoli a mieux fonctionné que sous l’ère de ses prédécesseurs. On se souvient des premiers déplacements de Wade à Tripoli où le Guide de la révolution lui avait fait des promesses mirobolantes. Et de retour au pays, Me Wade n’avait pas hésité à annoncer que Kadhafi allait désormais donner du pétrole au Sénégal.
Ce qui a fait rire, sous cape, certains ingénieurs des hydrocarbures. Vu que le pétrole libyen, réputé lourd, ne peut être traité par la Sar. Qu’à cela ne tienne, le président sénégalais lie une forte amitié avec ‘l’ennemi de l’Occident’. Il en fait même la Guest star de la fête de l’indépendance en avril 2006, ravalant ainsi tous les autres présidents invités Omar Bongo du Gabon, Dennis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Joao B. Vieyra de Guinée-Bissau et Pedro Pires de la République du Cap-Vert au rang de simples spectateurs. L’invité, haut en couleurs, se permettra même une parade au stade Léopold Sédar Senghor rempli comme un œuf par les libéraux qui lui déroulent le tapis rouge partout où il passe. Kadhafi saisira l’occasion pour demander aux Sénégalais de faire de Me Wade un président à vie. Un discours qui avait heurté plus d’un Sénégalais. Surtout les membres de l’opposition.
Depuis cette date, le guide libyen est fréquemment invité au Sénégal par Me Wade. Kadhafi promet même une visite à Touba lors de son séjour en avril 2009. Mais, les choses vont foirer à la dernière minute. Il se contentera d’aller visiter l’aéroport de Ndiass en construction. Non sans avoir commis une bourde monumentale qui avait froissé beaucoup de Sénégalais. En effet, invité comme tous les autres au défilé du 4 avril, Kadhafi qui se prenait pour le président des présidents est arrivé à la Place de l’Obélisque avec beaucoup de retard, indisposant ainsi les services du protocole de Me Wade qui était déjà installé à la tribune officielle.
Venu récemment à l’inauguration du monument de la renaissance africaine, Kadhafi toujours égal à lui-même avait tressé des lauriers au président Sénégalais. ‘Il faut ressusciter la pensée de Kwamé Nkrumah sur l’unité africaine. Je regrette que quand Me Wade parle de l’unité africaine, certains chefs d’Etat s’y opposent’, déclara Kadhafi, louant ‘l’ingéniosité et la vision’ de son hôte.
Mais tout cela appartient maintenant au passé. Le régime de Kadhafi qui ploie sous les bombes de l’Otan ne peut plus compter sur beaucoup d’amis. En tout cas, pas sur le président sénégalais qui a choisi son camp. Celui du peuple libyen. Avant Me Wade, la France, tête de file des bombardements contre les intérêts de Kadhafi, avait déjà reconnu la légitimité du Cnt. Le président sénégalais sait bien que la chute future de l’ex-homme fort de Tripoli est irréversible. Qui disait que les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts ?
Georges Nesta DIOP
Lien : http://www.walf.sn/actualites/suite.php?rub=1&id_art=72261
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Carte de la situation militaire à Misrata