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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 05:10
Lakhdar Brahimi prépare l’ère post-Al Assad

http://www.elwatan.com/images/2012/12/28/inter_1344248.jpg

L’émissaire international, Lakhdar Brahimi, doit mener, dès aujourd’hui, en Russie, de nouvelles discussions sur une solution au conflit syrien qui a fait, selon des organisations de défense des droits de l’homme, plus de 45 000 morts et 2 millions de déplacés.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a indiqué hier que cette rencontre servira notamment à «(…) avoir une vue d’ensemble du conflit, avec les points de vue des deux parties». Malgré les divergences profondes qui opposent les différents acteurs impliqués dans le dossier syrien, tout le monde semble s’accorder aujourd’hui sur le fait que le conflit évolue dangereusement et qu’il est maintenant urgent de l’arrêter. La raison ? Alors que les Nations unies ont récemment dénoncé un conflit devenu «ouvertement communautaire», M. Brahimi a estimé lui aussi que les divisions, «au début politiques, prennent désormais une forme affreuse, celle d’affrontements confessionnels».

Dans cette perspective, l’ancien chef de la diplomatie algérienne a de nouveau évoqué, jeudi face à la presse, l’accord sur les principes d’une transition en Syrie adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie. Pour lui, il y a dans ce texte «suffisamment d’éléments pour négocier une sortie de crise au cours des prochains mois».

Les membres de ce groupe divergent toutefois sur l’interprétation de cet accord qui ne contient aucun appel au départ de M. Al Assad. Washington estime qu’il ouvre la voie à l’ère «post-Assad», tandis que Moscou et Pékin affirment qu’il revient aux Syriens de déterminer leur avenir. A l’occasion de sa sortie médiatique, M. Brahimi a démenti, en outre, la mise au point d’un plan de règlement russo-américain, dont la Russie a également nié l’existence. Dans l’attente de savoir sur quoi déboucheront ces nouvelles discussions, l’émissaire international a tout de même appelé à la formation d’un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs avant la tenue d’élections, soulignant que le changement dans le pays, en proie à un conflit meurtrier depuis 21 mois, devait être «réel».

 

Les Russes mettent la pression sur le régime de Damas  

M. Brahimi, qui n’a encore pas obtenu l’assentiment de Damas ou de l’opposition à une sortie de crise, a assuré qu’il n’avait aucun «projet complet» pour le moment, menaçant toutefois de recourir au Conseil de sécurité de l’ONU, jusqu’à présent paralysé par les veto russe et chinois à toute résolution condamnant Damas. Les Syriens réclament «un changement réel et tout le monde comprend ce que cela veut dire», a affirmé M. Brahimi, sans évoquer le sort de M. Al Assad. Et justement par rapport à cette question, l’opposition syrienne s’est dite ouverte à la proposition de l’émissaire onusien si en sont exclus «la famille Assad et ceux qui ont fait du mal au peuple syrien». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle que Moscou estime «les chances d’aboutir à une transition négociée s’amenuisent».

Les deux parties continuent en effet de camper sur leurs positions et refusent de faire les concessions nécessaires à l’amorce d’un dialogue. Malgré cela, la Russie a pressé hier le président Bachar Al Assad de dialoguer avec l’opposition et multiplie les contacts avec tous les acteurs de ce dossier. «Nous avons activement incité, comme nous le faisons depuis des mois, le régime syrien à faire le maximum pour concrétiser ses intentions de dialoguer avec l’opposition», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue égyptien, Mohamed Amr. M. Lavrov répondait à une question sur sa rencontre la veille à Moscou avec une délégation syrienne dirigée par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad.

Le chef de la diplomatie russe a également déclaré que Moscou refusait toujours de soutenir les appels de certains pays à la démission de M. Assad, réaffirmant que cette question revenait au peuple syrien. Plus tôt dans la journée, un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a indiqué à l’agence Ria Novosti que Moscou avait envoyé une invitation au chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Moaz El Khatib, afin de participer à des négociations en vue d’un règlement du conflit.

Au regard de tous ces efforts, la balle semble maintenant être dans le camp des Occidentaux et des monarchies du Golfe qui ont le pouvoir d’infléchir la position de l’opposition et de convaincre celle-ci d’aller dans le sens de l’accord conclu l’été dernier à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie. Le tout est de savoir si tout ce beau monde veut vraiment un règlement rapide de la crise.elwatan

 

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 Brahimi sur la piste du modèle yougoslave ?

La chaîne qatarie Al-Jazeera, son intello favori Azmi Bishara, et leur cortège d’intervenants affabulateurs voudraient continuer à nous subjuguer par la magnificence et le caractère exceptionnel du soi-disant « Printemps arabe ». Il n’empêche que nombreux sont ceux qui y voient un scénario déjà vécu dans les années quatre-vingt-dix du siècle dernier [1][2].

En effet, quiconque accepterait de revenir sur l’expérience du « Printemps européen » qui a démarré par la révolution ouvrière du bassin de Gdansk en Pologne, sous la direction de Lech Walesa, pour la comparer à celle du prétendu « Printemps arabe » qui a débuté par l’immolation de Bouazizi en Tunisie, ne pourrait ignorer certaines similitudes. Notamment, entre le rôle joué par les États de l’Europe occidentale, leurs églises catholiques et l’ensemble de leurs médias dans la bénédiction de ces révolutions qui ont secoué les pays d’Europe orientale, d’une part ; et le rôle joué par les Pays arabes du Golfe, l’Islam politique principalement représenté par les Frères Musulmans, et les organisations d’al-Qaïda avec leurs composantes salafistes wahhabites dans les révolutions arabes, d’autre part. Ceci, non sans concéder que dans ce deuxième cas c’est Al-Jazeera qui a tenu, avec brio, le rôle joué par la BBC dans les révolutions en Europe !

Or, c’est en Yougoslavie que le « Printemps européen » a  rencontré son premier obstacle. Cette Yougoslavie de la Chrétienté Orthodoxe où s’était arrêté le Catholicisme et où l’Islam politique, soutenu par l’Arabie saoudite et la Turquie avec un début de collaboration de l’astre ascendant qatari, a été mis à contribution pour inverser l’équation et, tirant profit de l’effondrement de l’URSS, créer un jeu différent alliant guerre civile, intervention militaire étrangère, et machinerie onusienne.

Plus de vingt ans après cette « Crise yougoslave » et suite à plus d’une centaine de décisions du Conseil de sécurité, de centaines de milliers de victimes, et de destructions dévastatrices nécessitant des centaines de milliards de dollars pour compensation, la Yougoslavie qui sous la direction du Maréchal Tito fut un partenaire de l’Egypte et avec  Gamal Abdel Nasser  l’un des catalyseurs du « Mouvement des Pays non alignés », s’est transformée en petits pays rivaux occupés par des troupes étrangères et a perdu  son rôle, son économie et sa souveraineté.

Et voilà qu’aujourd’hui l’émissaire onusien Lakhdar Brahimi revient sur la scène syrienne, porteur des mêmes propositions que Peter Fitzgerald avait avancé à la Yougoslavie. En somme, l’État syrien devrait accepter de se laisser démanteler, à plus ou moins courte échéance, au nom d’un gouvernement de transition [3] sur la base d’une prétendue réconciliation avec un regroupement d’individus refusant ouvertement toute proposition sous prétexte qu’elle serait insuffisante !

 

Parmi ces propositions, deux  sont particulièrement évocatrices :

1. la réduction des pouvoirs de l’Etat central représenté par le Chef de l’Etat syrien sous prétexte d’une phase de transition ; ce qui dans le cas de la Yougoslavie s’est soldé par les « Accords de Dayton » [4] venus confirmer la logique de son démembrement en quatre états : Serbie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, et Monténégro.

2. Le démantèlement des institutions militaires et des services de sécurité syriens sous prétexte de leur restructuration ; pour s’empresser ensuite de soumettre leurs commandants à un tribunal spécial calqué sur le « Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie » ou TPIY.

Ceci, sans oublier que diverses prescriptions ou « recettes » se sont succédées en ex-Yougoslavie. Il y a eu celle de la Pologne, puis celle de la Roumanie où l’exécution de Ceausescu rappelle étrangement celle ce Kadhafi en Libye, puis celles des Républiques Tchèque et Bulgare. Ayant échouées les unes après les autres, il ne restait plus que la recette finale d’une guerre féroce et dévastatrice ! Et aujourd’hui, de l’aveu même des instigateurs de cette guerre, nous savons que l’Occident a utilisé les éléments tchétchènes et afghans de l’organisation d’al-Qaida : 100 000 bénévoles financés par les Pays du Golfe, armés et entrainés par la Turquie, et soutenus par des états laïcs de l’Europe occidentale !

Poursuivant la comparaison, force est de constater que les recettes tunisienne, égyptienne, libyenne et yéménite ont échoué en Syrie, d’où la nécessité d’une « nouvelle recette » inspirée du modèle yougoslave. Et nous revoilà avec 100 000 volontaires terroristes couvés en Turquie, financés par l’Arabie saoudite et le Qatar, glorifiés médiatiquement par Al-Jazeera et ses consœurs. Mais la tâche la plus complexe, pour la mise en œuvre d’une stratégie onusienne débouchant sur une intervention militaire et politique étrangères en Syrie, revient à M. Lakhdar Brahimi, Président du « Panel Brahimi », lequel s’est chargé, en 2000, de rédiger un rapport du même nom, le « Rapport Brahimi » [5], censé améliorer la pratique de l’ONU dans le domaine du maintien de la Paix !

Mais M.Brahimi et ceux qui se cachent derrière lui auront à se confronter à quatre obstacles, avant de prétendre installer en Syrie un  « gouvernement de transition ayant tous les pouvoirs » ! Quatre obstacles qui ne leur permettront pas de réussir leur dernière manœuvre pour torpiller le rôle duPrésident syrien et, du même coup, réussir à démolir l’État syrien et ses institutions politiques et militaires.

En effet :

1. La Russie d’aujourd’hui n’est plus la Russie d’hier. Après les expériences vécues en Yougoslavie, en Irak et en Libye, elle ne couvrira pas des résolutions, tirées du chapitre VII, pour « camoufler la manœuvre » et autoriser une intervention militaire qui mettrait la Syrie sous tutelle onusienne au nom d’un prétendu maintien de la paix.

2. Une intervention militaire des USA et de l’OTAN dépasse les capacités des mêmes va-t-en-guerre après leur défaite en Afghanistan et en Irak, et aussi à cause de la situation géostratégique de la Syrie où une telle initiative s’accompagnerait de conséquences dévastatrices sur Israël et la Turquie ; ce qu’ils voudraient absolument éviter.

3. La Syrie n’est pas la Yougoslavie. Malgré toutes leurs tentatives pour briser l’unité nationale et territoriale, installer des émirats et des roitelets sectaires, et étendre le conflit vers l’Irak, le Liban et, éventuellement, la Jordanie, les Syriens sont restés majoritairement solidaires de leurs autorités légitimes ; majorité garante de la survie de l’État et de ses institutions sous la direction du Président Bachar al-Assad.

4. Le « Printemps européen » a connu son apogée quand l’État Yougoslave est tombé, alors que le « Printemps arabe » est en passe de tomber sans que l’État syrien ne cède en rien de sa souveraineté. Si bien que les Egyptiens et les Tunisiens désireux d’échapper à la dictature humiliante des Frères musulmans se dirigent désormais dans la direction indiquée par la « boussole syrienne ». Il en est de même pour tous les Arabes qui soutiennent la Résistance du peuple palestinien, maintenant qu’ils ont constaté la complicité éhontée des Frères Musulmans et de leurs alliés avec l’occupant sioniste. Une complicité qui a dépassé de loin celle de Sadate et de Moubarak avant eux.

Par conséquent, en Syrie, M. Brahimi découvrira que « le travail de guerre », pour lequel il a été missionné, est loin d’être une tâche facile contrairement à ce qu’on aurait pu lui assurer.

La seule solution en Syrie n’a besoin ni d’un gouvernement provisoire, ni de ceux qui se laissent gouverner. Elle passe par un cessez-le-feu qui devra être garanti par M. Brahimi et Cie, et par Jamaat al-Nousra et équivalents, ainsi que par des observateurs, intègres et neutres, issus du Haut commissariat des Nations Unies pour s’assurer de la transparence d’élections mises sur pied dans les trois mois. Dès lors, celui qui obtiendra 50% des voix plus une formera le gouvernement, celui qui détiendra les 2/3 des voix rédigera la constitution, et celui qui en sortira avec le 1/3 des voix aura le droit de veto ; l’ensemble du processus aboutissant, dans un délai maximum d’une année, à une nouvelle constitution soumise à référendum et à des élections législatives. Le temps sera venu de passer aux élections présidentielles et la vérité sortira des urnes. Celui qui se lancerait à la recherche d’une autre solution aura à poursuivre sa guerre ! 

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Notes :

[1] Serbie, 1999 : calomnies, trahisons, et ingérence humanitaire…

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/serbie-1999-calomnies-trahisons-et-123236

[2] Serbie, 1999 : de la dislocation de la Yougoslavie au projet de « Grand Moyen-Orient »…

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/serbie-1999-de-la-dislocation-de-123729

[3] Syrie : M. Brahimi plaide pour un “gouvernement de transition”

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/12/28/syrie-m-brahimi-plaide-pour-un-gouvernement-de-transition_1811128_3208.html

[4] L’accord de Dayton

http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/kosovo/dayton

[5] Rapport Brahimi

http://www.operationspaix.net/137-resources/details-lexique/rapport-brahimi.html

Nasser Kandil est libanais, ancien député et directeur de TopNews-nasser-kandil  mondialisation

 

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Pour Moscou, "impossible" de dissuader Bachar al-Assad de rester au pouvoir

http://s1.lemde.fr/image/2012/12/29/534x267/1811453_3_ea44_lakhdar-brahimi-et-sergei-lavrov-le-29_6cddcf8b41ee58b80cbb8894527c686e.jpg

La Russie a indiqué samedi 29 décembre qu'une solution politique pour régler le conflit en Syrie était encore envisageable, mais qu'il était impossible de dissuader le président Bachar al-Assad de quitter le pouvoir.

"Nous sommes unanimes pour dire que les chances d'atteindre une solution politique existent toujours", a déclaré samedi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l'issue d'entretiens à Moscou avec l'émissaire internationalLakhdar Brahimi. M. Lavrov a cependant rappelé que l'avenir de la Syrie de ne se ferait pas sans Bachar al-Assad, comme le réclament avec insistance des pays occidentaux et arabes, alors que le conflit a fait plus de 45 000 morts en 21 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

M. Assad"a dit à maintes reprises qu'il n'avait l'intention d'aller nulle part, qu'il resterait à son poste jusqu'au bout (...). Il n'est pas possible de changer cette position", a déclaré M. Lavrov, dont le pays est la seule grande puissance àentretenirdes relations étroites avec le régime syrien.

De son côté, M. Brahimi a insisté sur la nécessité de trouver une solution politique en Syrie afin éviter "l'enfer""S'il faut choisir entre l'enfer et une solution politique, nous devons tous travailler sans relâche en vue d'une solution politique", a déclaré M. Brahimi. L'émissaire international a toutefois estimé que même un changement de régime en Syrie n'aboutirait pas forcément à une régularisation du conflit.

"De mon point de vue, le problème est qu'un changement de régime (en Syrie) n'aboutira pas obligatoirement à une régularisation de la situation", a estimé M. Brahimi, observant que la Syrie risquait dedevenirune deuxièmeSomalie. Le chef de la diplomatie russe s'est déclaré par ailleurs"surpris"par la réaction de la Coalition de l'opposition syrienne de décliner l'invitation de Moscou pour des négociations en vue d'un règlement du conflit. Le chef de cette coalition, Moaz El-Khatib, a fermement rejeté vendredi soir cette initiative, en réclamant des excuses de la Russie pour sa position sur le conflit. lemonde

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