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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 06:09

Révolution tunisienne, deux ans après : Le cœur n'est plus à la fête!

L'avenue Habib Bourguiba à Tunis, investie depuis hier par des dizaines d'artistes, est devenue, le temps des festivités du 2e anniversaire de la révolution, un atelier de peinture à ciel ouvert. Mais les tons, comme le ciel, sont gris...

 

La veille du 14 janvier, deuxième anniversaire de la révolution tunisienne, le ministère de la Culture a invité les artistes à faire la fête à leur manière dans l'Avenue (c'est ainsi qu'on appelle l'avenue Habib Bourguiba depuis la révolution du 14 janvier), à chanter du rap et de la «soulamia» (chant liturgique musulman) et à peindre des tableaux souvenirs.

Au coeur du tableau, une armada d'agents de la police

Mais l'avenue ne sera pas réservée entièrement à l'art et à la fête. C'est juste un carré de mouchoir de quelques mètres, loin de la bâtisse grise du ministère de l'Intérieur. Le reste, à part les deux tentes réservées à la musique, au chant et au théâtre, appartient surtout aux véhicules de police.

Ici, le ministère de l'Intérieur a multiplié, à l'occasion, le nombre d'agents et placé un bus jaune devant l'entrée colossale du Théâtre municipal. Sait-on jamais...

«On nous a dit que les œuvres tirées de cette manifestation de 3 jours seront rassemblées dans un livre d'art qui sera mis en vente. C'est bien qu'on nous associe à l'art révolutionnaire. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'on a accepté la somme symbolique de 150 dinars l'œuvre. Ce qui nous intéresse, c'est d'être là. Et que l'art survive malgré certains individus qui cherchent à le biffer de la société tunisienne. Bon gré mal gré, nous serons toujours présents et on ne va pas lâcher prise», a dit à Kapitalis, l'artiste Jamel Abdennacer.

Une lueur d'espoir au fond de la toile

Ce dernier, malgré l'ambiance lourde, se dit optimiste: «Ce que je sens, je le peins. Mon tableau est plein de motifs gais. C'est ça la Tunisie, d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Il faut que l'on sache que nous n'allons jamais céder et que la Tunisie est un jardin de mille et une fleurs».

Son voisin renchérit: «C'est vrai, l'an dernier, c'était sous le pont d'en face. On nous a donné 1 million de millimes pour chaque toile peinte. Peu importe, moi je suis là et je ne vais rien demander. Il me suffit de figurer sur la liste des artistes présents et l'argent ne m'intéresse pas... Puis, on comprend. Les caisses de notre ministère sont vides et une partie du budget a été versée dans les caisses du ministère des Affaires religieuses».

Le peintre, qui était courbé, badigeonnant sa toile à même le sol, se lève et poursuit sa discussion devant une grappe de passants: «Je participe à ma façon pour dénoncer la terreur et toutes ces nouvelles pratiques qui nous tombent du ciel. Ceux qui cherchent à éradiquer l'art et la culture de notre belle Tunisie, tournée vers le futur et non au 7e siècle, doivent savoir que nous serons là, à leur faire barrage».

La politique dans toutes les sauces

Le débat a commencé à chauffer, chacun donnant libre cours à ses peurs. «La Tunisie ne sera jamais la Somalie ou le Mali. Que le Qatar et les wahhabites de l'Arabie saoudite sachent que la Tunisie ne changera jamais», a lancé à haute voix une dame d'un certain âge. Elle voulait faire entendre sa position à l'équipe de la télévision qatarie Al-Jazira qui enregistre un documentaire sur les festivités.

Les uns devant leur chevalet, absorbés par leurs pinceaux et pots de couleurs, les autres ont plaqué leurs toiles sur les troncs des ficus qui jalonnent la bretelle de l'avenue, d'autres ont étalé les leurs soit sur des supports en acier soit à même le sol et tout le monde se dépêche. Car après cette équipe du matin, une autre est au programme de l'après-midi.

Des gouttelettes de peintures noires, bleues, jaunes, vertes et surtout rouges tachent les pavés. «Pourvu qu'on voie ces pavés tachetés de peintures que de les voir de rouge sang», relève une étudiante aux Beaux Arts.

Ciel, il fait encore gris !

La jeune artiste moulée dans son jean, une éponge à la main, devant un seau de peinture diluée, peignait son univers selon ce qu'elle ressent. Les couleurs sont grises. «Un piéton vient de me renverser le pot et n'a même pas pris la peine de s'excuser...», a-t-elle murmuré.

Celui qui a renversé le pot l'a regardé de travers et a continué son chemin. Lui aussi a murmuré : «Ils n'iront pas très loin. On verra!», a-t-il dit à son amie. Et comme par hasard, une niqabée.

«C'est sympa, mais le programme est très carré. On aurait aimé que l'appel du ministère de la Culture soit lancé à tous les artistes, même en herbe. On aurait aimé voir des jeunes jouer au violon, d'autres à la guitare, d'autres artistes d'animation de rues et d'art vivant, je veux dire des saltimbanques», raconte un passant. Il pense que la dictature est de retour et «on le sent, rien que par l'ambiance lourdaude et la présence massive de la police», poursuit-il. «Et comme au bon vieux temps de Ben Ali, si ce n'est pire. C'était une insurrection et non une révolution. Il suffit de regarder tout autour de vous», conclut-il sur une note pessimiste. kapitalis


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Le baiser interdit

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Il ne se passe plus un jour en Tunisie sans qu'un nouveau scandale n'éclate. Les rumeurs circulent à grande vitesse, souvent suivies de démentis officiels ou de polémiques qui creusent encore le fossé entre les deux Tunisie et divisent de plus belle l'opinion publique. L'affaire d'aujourd'hui peut paraître à certains anodine ou insignifiante, alors qu'elle cache une réelle volonté de modifier le mode sociétal tunisien et de contrôler les moeurs des citoyens.

Les faits

Dans un quartier populaire de la capitale, un couple de jeunes gens s'embrasse en public quand ils sont découverts par le frère de la jeune fille. "Normalement" dans ce genre de situation, le frère bat sa sœur et son amoureux et l'affaire est close. Or, le frère est allé alerter la police qui a rappliqué et a procédé à l'arrestation du couple. Traduits en justice, nos deux amoureux ont écopé chacun de deux mois de prison pour "outrage à la pudeur", rapporte aujourd'hui le quotidien Assarih.

Cette condamnation, si elle s'avère vraie, s'inscrirait dans la lignée des nombreuses affaires où la liberté individuelle des citoyens a été "limitée". La notion de morale s'est immiscée dans les affaires judiciaires et les jugements moraux prennent de plus en plus le dessus dans les verdicts.

Les antécédents

Cette affaire n'est pas sans nous rappeler la tristement célèbre affaire de la jeune fille violée par deux agents de l'ordre public et transférée en justice pour atteinte à la pudeur sur la voie publique.

L'été dernier, des femmes légèrement vêtues ont été systématiquement harcelées par les policiers au centre-ville de Tunis, ce qui avait provoqué à l'époque un tollé des féministes et des associations des droits de l'homme.

Il ne va pas sans rappeler aussi, la création il y a quelques mois, d'une association tout à fait légale qui a pour but de promouvoir la vertu et de lutter contre la débauche. Son président, Mr Adel Almi, avait intensifié ses activités l'été dernier, allant jusqu'à prêcher la bonne parole chez les touristes dans les hôtels.

Aussi, nous avons assisté le mois dernier à l'arrestation d'un homme pour "détournement de femme mariée"

Les répercussions

Si la condamnation se confirme, cela aura une incidence grave. C'est la mise en place d'un appareil répressif basé sur des lois liberticides, qui portera atteinte aux libertés individuelles et modifiera le comportement des citoyens. Une interprétation stricte des lois existantes , lois "bateau" , sous la coupe desquelles peuvent facilement tomber les citoyens.

Diversion ?

Un fait divers qui surgit le lendemain de la publication de révélations très graves sur le site Nawwat,accablant le parti au pouvoir. Cette nouvelle affaire ne serait donc qu'une diversion pour étouffer le scandale.

Cette affaire fera aussi oublier pendant quelques jours et le temps qu'éclate un nouveau scandale, le remaniement ministériel attendu comme le messie et qui tarde à venir.

Deux poids, deux mesures

Deux jeunes gens sont embarqués par la police et jugés puis condamnés à deux mois de prison pour avoir échangé un baiser en public. Un conseiller auprès du ministre des Affaires étrangères déclare sur une chaîne télé qu'il vit avec une femme sans être marié n'est pas inquiété. Le mariage coutumier qui a "revu " le jour après l'arrivée des islamistes au pouvoir est en plein essor. Un soupçon d'affaire de moeurs plane autour d'un ministre et le ministère public ne bouge pas le petit doigt ...

Une chose est sûre: cette affaire n'a pas laissé indifférents les utilisateurs des réseaux sociaux, l'indignation a poussé certains d'entre eux à appeler à l'organisation d'un flashmob où les gens devraient s'embrasser en public pour afficher leur soutien au couple. webdo.tn

 

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Le baiser halal

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Des fidèles d'une mosquée de Raoued font la queue pour embrasser la tête de Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha. Le temps d'une prière, le leader politique s'est métamorphosé en guide spirituel, balayant d'un revers la loi interdisant l'utilisation des mosquées à des fins politiques. Pendant ce temps-là, la justice est occupée par Olfa Riahi, Naoufel Ouertani et Nawaat businessnews

 

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Adel Almi veut séparer les garçons des filles à l’école

 

http://mag14.com/images/stories/2013/Janvier/adel-almi.jpgAdel Almi, le président de «l'Association centriste pour la sensibilisation et la réforme», dont les objectifs affichés sont «la promotion de la vertu et la prévention du vice» à l’instar des gardiens de la morale wahhabite qui répriment les incartades dans les rues saoudiennes, plaide désormais ouvertement pour la séparation entre filles et garçons à l’école.

Dans une interview publiée sur le site Assabah News, Adel Almi, a déclaré que l'association réitérera le 14 janvier son exigence du rejet de la mixité dans les écoles tunisiennes. L’objectif étant, selon lui, de «rappeler au peuple tunisien les valeurs religieuses».

Est-ce véritablement surprenant de la part d’un Imam qui avait publiquement affirmé que les femmes non-voilées iront brûler pour l’éternité en enfer ? mag14

 

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Torture à la manière de l'ancien régime 

 نبيل العرعاري مناضل من حزب العمال

 

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  • Bons baisers d’Ennahdha pour le 14 janvier !


    Le deuxième anniversaire de la Révolution tunisienne pointe du nez et l’humeur est loin d’être à la fête. L’inquiétude et la crispation se lisent sur les visages. Les difficultés d’un quotidien frappé par la crise, le chômage en hausse et l’endettement croissant du pays minent le moral du peuple et d’une grande partie de ses forces vives.

  • Pour marquer l’événement, 5 présidents étrangers sont invités, et le Moncef Marzouki a reçu tout le gratin politique national pour calmer les esprits, apaiser les tensions et tirer la énième sonnette d’alarme. Car politiquement, les choses se compliquent. Ennahdha au pouvoir domine de plus en plus et la Troïka est sous perfusion. L’opposition est minée de grosses tensions après les premières lueurs de coalition et d’alliance pour faire un front face au principal parti politique du pays.

    L’engagement d’écrire la Constitution et de se diriger vers de nouvelles élections n’est pas tenu. Les nombreux effets d’annonce sur une feuille de route et une date pour les élections ne bernent plus grand monde dans le sillage d’un remaniement annoncé depuis juillet 2012, mais qui tarde à se concrétiser et qui a été promis pour le 14 janvier 2013.

    Selon toute vraisemblance et à force d’attente, c’est la montagne qui accouchera d’une souris au vu du refus de certains partis politiques de renter dans le gouvernement.

    Mais que changerait ce remaniement si les engagements pris ne sont pas respectés et les responsabilités de ces manquements ne sont pas assumés? Qu’apportera-t-il ce remaniement si à trop appeler au dialogue personne ne veut dialoguer?

    Le pire ennemi de cette transition est le temps. Il est précieux car vital pour signer la fin d’une page ou mettre un point final à tout un processus démocratique.

    Face à une situation économique qui pique du nez, une inflation à plus de 5,9% au cours du mois de décembre 2012, une austérité dans laquelle plonge la Tunisie, Ennahdha au pouvoir mène la valse. Chaque jour apporte son lot de nominations, de contradictions, de déclarations et de contre-déclarations. Les hommes acquis au parti sont aux commandes dans les régions, les gouvernorats, l’administration et le seront un peu plus tous les jours…

    Les quelques écrous à dévisser pourront s’appuyer sur les Ligues de Protection de la Révolution qui font la garde et veillent sur le butin face à une opposition diluée, n’arrivant toujours pas à s’allier, à s’approprier la rue et à renouer pleinement et durablement le contact avec le peuple.

    A force de lenteurs, de polémiques stériles et de petits calculs, elle se désavoue et déçoit. En boucle, les progressistes semblent convaincre –ou vouloir se convaincre– qu’Ennahdha bat de l’aile, malmenée par son bilan négatif de l’exercice du pouvoir, or celui-ci avance, se structure, se fortifie et reste solidaire bien que plusieurs courants le traversent.

    Ennahdha se déploie dans les régions, les quartiers, les maisons, les rues via un maillage serré du pays reposant sur les associations, les mosquées, les militants mobilisés et sympathisants qui, bien que critiques, ne quitteront pas le giron du parti. 

 
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