Un groupe de citoyens français, très vivement préoccupés par la répression en cours en Syrie, a rédigé une lettre ouverte appelant le Président de la République Française et le Ministre des Affaires étrangères à ne pas se contenter de condamnations verbales, aussi claires qu’elles soient, et à prendre des mesures efficaces contre le régime syrien. Ce collectif a également créé une page Facebook dédiée à la Révolution Syrienne. Le collectif entend diffuser le plus largement possible sa lettre ouverte, estimant qu’il y a urgence.
Le collectif, auteur de la pétition, est composé d’enseignants et de chercheurs dont plusieurs ont vécu en Syrie et connaissent assez bien ce pays pour savoir de quoi le régime de Bachar el-Assad est capable. Les premiers signataires affirment vouloir, par cette lettre, « apporter notre soutien à une tentative de libération qui est aussi la nôtre ».
Le collectif s’inquiète de « l’inefficacité des réactions françaises et internationales face à l’extrême gravité de la situation politique en Syrie », évoquant « les tirs sans sommation du vendredi 22 avril, l’entrée des chars dans Deraa et ailleurs le lundi 25 avril, les tirs à l’arme lourde sur des manifestations pacifiques, les arrestations, les tortures, les disparitions auraient dû susciter une réaction diplomatique plus forte que des condamnations verbales, des appels à l’ONU et à l’Europe. Il apparaît ici une étrange exception syrienne ».
Les initiateurs de cette pétition s’interrogent sur « cette diplomatie à géométrie variable que conduit la France dans le monde arabe » et déplorent l’absence d’une prise en compte de la situation actuelle sur le site du groupe d’amitié France-Syrie du Sénat, présidé par M. Marini, et du groupe d’amitié France-Syrie de l’Assemblée nationale, présidé par M. Gérard Bapt, les associations officielles franco-syriennes, comme l’association d’amitié France-Syrie – qui comprend dans son comité d’honneur Claude Cheysson, ancien Ministre des Affaires étrangères, et Dominique Baudis Député européen, président de l’Institut du Monde Arabe –, sont également restés silencieux. C’est à titre personnel que Dominique Baudis a condamné la répression à l’œuvre.
Les auteurs et les signataires estiment qu’il n’est plus temps de prétendre favoriser une « évolution du régime » désormais illusoire, ni de craindre une « prise de pouvoir par des forces extrémistes » alors que les manifestants ne cessent de clamer leur seul désir de liberté. Ils s’interrogent comment la France, qui prétend « promouvoir des processus de paix » dans la région, peut-elle défendre une politique de paix en s’alliant à un gouvernement en guerre contre son propre peuple ?
La pétition demande à la France de prendre la mesure de la réalité des massacres en cours en Syrie. « Paris n’a pas besoin d’attendre une résolution de l’ONU pour prendre d’ores et déjà des décisions fortes », comme le gel des avoirs des dirigeants syriens en France, la suspension des partenariats économiques, énergétiques et culturels. « La question de la rupture des relations diplomatiques est ouverte, qui implique le rappel de l’Ambassadeur de France à Damas », estiment-ils. Et de conclure, le collectif privilégie une solidarité entre les peuples français et syrien, plutôt qu’une alliance entre le régime syrien dictatorial et le gouvernement français qui dit porter les valeurs démocratiques.
Cliquez ici pour lire la lettre ouverte sur le site du collectif, et signer la pétition
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