Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 05:18

 

Grande-Bretagne: la cathédrale St-Paul craint de devoir fermer à cause des "indignés"


Grande-Bretagne: la cathédrale St-Paul craint de devoir fermer à cause des "indignés"

Depuis leur installation, les "indignés" ont répété qu'ils étaient déterminés à poursuivre leur mouvement "aussi longtemps qu'il le faudrait"

La cathédrale Saint-Paul, l'un des édifices les plus visités à Londres, craint de devoir fermer momentanément ses portes au public en raison du campement installé depuis plusieurs jours sur son parvis par des "indignés" protestant contre la crise et la finance mondiale.

Depuis que ces militants ont dressé leurs tentes samedi soir, la cathédrale, située près du coeur historique de la City, "a pu rester ouverte, mais avec un accès limité", ont rappelé jeudi dans un communiqué les responsables de St-Paul, qui avaient réservé un bon accueil aux indignés la semaine dernière.

"Mais l'augmentation de la taille du campement" - passé en quelques jours de 70 à environ 150 tentes - "est telle que pour agir de manière responsable et pour des raisons de sécurité, il faut maintenant se demander jusqu'à quel point la cathédrale peut rester ouverte pour les milliers de fidèles, visiteurs et écoliers attendus cette semaine," ont-ils souligné.

D'après eux, le nombre de visiteurs a considérablement baissé, menaçant "la vie de la cathédrale", dont la visite est payante.

"L'heure est-elle venue maintenant pour que les campeurs s'en aillent?", poursuit le communiqué. "Les conséquences d'une fermeture de St-Paul ne peuvent pas être prises à la légère".

Un porte-parole des "indignés" a précisé que les campeurs étaient actuellement en contact avec les responsables de la cathédrale.

"Nous avons une équipe de liaison qui travaille avec St-Paul. Personne ne nous a demandé de partir", a expliqué ce porte-parole à l'AFP.

"Les responsables de la cathédrale ont été jusqu'à présent très bienveillants à notre égard (...) Nous avons entendu dire que la cathédrale pourrait perdre de l'argent et nous cherchons comment l'aider à rentrer dans ses fonds", a-t-il déclaré.

Depuis leur installation, les "indignés" ont répété qu'ils étaient déterminés à poursuivre leur mouvement "aussi longtemps qu'il le faudrait".

Les protestataires sont bien organisés: point information pour la presse, coin poubelles avec recyclage, coin cuisine. Mais ils occupent de plus en plus de place.

Cela n'a visiblement pas dérangé Clem Baker, 70 ans, un touriste australien.

"Je suis allé ce matin à St-Paul et cela ne m'a pas du tout gêné", a-t-il raconté. "Les jeunes devraient manifester plus souvent. Les nouvelles générations semblent accepter le statu quo".

Il n'apprécie pas en revanche l'idée d'une fermeture de l'édifice: "c'est typique des églises: ils ne se préoccupent que de l'argent. S'ils ne sont là que pour ça, alors, je ne vois pas l'intérêt".

Ed Dutton, 60 ans, venu du Canada, se dit, lui aussi, favorablement "impressionné": "je m'attendais à des altercations et à des jets de pierre, mais ils essaient juste de faire passer leur message".

Des dizaines de milliers d'"indignés" avaient défilé le week-end dernier dans les plus grandes villes du monde contre les excès du capitalisme. Un noyau dur a décidé de poursuivre le mouvement, en organisant des campements à Londres, New York et Francfort, villes symboles de la finance.

source : http://www.lepoint.fr/societe/grande-bretagne-la-cathedrale-st-paul-craint-de-devoir

 

 

 

 

_______________________________________________________________

Les «indignés de Montréal» manquent d'espace

  Un texte de Bruno Maltais

 

 

Près de 200 tentes sont installées sur le square Victoria, à Montréal. (20 octobre 2011)

Photo: Bruno Maltais

Près de 200 tentes sont installées sur le square Victoria, à Montréal. (20 octobre 2011)

Après cinq jours de camping dans le quartier des affaires, les « indignés de Montréal » commencent à avoir des problèmes d'« étalement urbain ».

Quelque 200 tentes occupent tout l'espace vert du square Victoria, et certains parlent déjà de s'installer sur la place du Canada, à quelques centaines de mètres de là.

Car même si une partie des occupants devront plier bagage au cours des prochains jours pour retourner à l'école ou au travail, certains s'attendent à ce que le nombre de campeurs augmente pendant le week-end.

« Hier, le Service de police de la Ville de Montréal a indiqué aux manifestants qu'ils ne pourront pas installer de nouvelles tentes à d'autres endroits de façon à élargir le campement », a indiqué jeudi Gonzalo Nunez, porte-parole à la Ville de Montréal.

Reste que pour affronter la pluie et le froid, des membres de la petite communauté continuent d'ajouter des toiles et des matelas, question de pouvoir « rester jusqu'à Noël, s'il le faut! », lance Julie, une irréductible couchée au fond de sa tente.

En plus de leur propre matériel, les campeurs peuvent compter sur les dons d'autres indignés, qui tiennent à participer au mouvement à leur manière.

Jeudi matin, Khaled Majouji, jeune travailleur dans le secteur de l'hôtellerie, est arrivé avec du café et des beignes pour tout le monde. Même s'il n'a pas encore passé la nuit au square Victoria, il tient à soutenir le mouvement. « Je suis une personne de la classe moyenne. J'ai un emploi, je possède de l'immobilier, ma vie va très bien », dit-il. « Mais tout le monde devrait avoir un minimum de dignité, et l'écart [entre les plus riches et le reste de la population] est rendu trop grand, et plus il grandit, plus il s'accélère », déplore-t-il.

Un peu plus tôt, un homme avait garé sa BMW quelques secondes pour montrer son appui aux manifestants. « Il y a d'autres gens qui croient que ce que vous faites est tellement légitime. [...] Si j'avais un million, je le donnerais pour construire un centre communautaire ici », a lancé l'homme d'affaires qui travaille en publicité, mais qui refuse d'être identifié.

Mardi, près de 500 participants au Forum international de l'économie sociale et solidaire, qui se tient cette semaine au Palais des congrès de Montréal, sont descendus dans la rue pour appuyer le mouvement des indignés au square Victoria et dénoncer les inégalités sociales.

Pour en savoir davantage sur le Forum international de l'économie sociale et solidaire, consultez notre article: Pour une économie à hauteur d'homme.

 

 

La nourriture convoitée par des itinérants

Pendant ce temps, les installations semblent être de plus en plus utilisées par des itinérants. Jeudi matin, sur la centaine de personnes à l'extérieur des tentes, on pouvait compter au moins une douzaine d'itinérants près de la « cuisine du peuple ».

« On estime qu'il y a 30 000 itinérants à Montréal. C'est sûr que certains vont se ramasser ici », explique Léonard Pelletier, qui travaille en intervention sociale et qui fait partie des indignés. « On sait qu'il y a beaucoup de maladie mentale en itinérance, et présentement on n'est pas équipé pour ça », déplore-t-il. « Mais à Wall Street, ils ont eu les mêmes problèmes que nous au début. Et ça fait un mois et demi qu'ils sont là, donc ils ont appris à gérer le problème », s'encourage-t-il.

Parmi ces itinérants, Claude, qui attend qu'on lui offre une tente depuis le week-end dernier, espère aider le mouvement, même s'il n'est pas en mesure d'en expliquer les tenants et aboutissants.

« On n'a pas tous le même passé. On aimerait ça que tout le monde soit en santé et capable de travailler, mais ça n'existe pas », dit-il. Sans emploi, l'homme dans la quarantaine dit appuyer le mouvement « parce que c'est ce que je peux faire de mieux ».

Les troubles fêtes montrés du doigt

Jeudi matin, plusieurs occupants du square Victoria s'inquiétaient des abus de la veille. Mercredi soir, quelques fêtards ont « trop bu, trop consommé, et sont devenus trop bruyants », ce qui pourrait non seulement nuire à l'image du mouvement, mais aussi servir de prétexte pour les expulser, craignaient-ils. Tandis que certains voulaient interdire la consommation d'alcool, d'autres proposaient plutôt de mettre en place un comité de modération. 

Déjà, quelques membres de la Milice patriotique québécoise - qui se définit comme une« organisation de défense territoriale » - sont sur place et disent vouloir travailler en collaboration avec les policiers pour maintenir l'ordre. Pour l'instant, aucun autre groupe n'a affiché ses couleurs dans le village de tentes.

Jeudi midi, le SPVM n'avait aucun incident à signaler et ne prévoyait d'ailleurs aucune mesure particulière au square Victoria.

La Ville de Montréal préoccupée des risques d'incendie

Pour l'instant, la Ville de Montréal « tolère la présence de manifestants et de campeurs au square Victoria tant que tout se déroule de façon pacifique et que la paix publique n'est pas troublée », a indiqué jeudi Gonzalo Nunez, porte-parole à la Ville de Montréal.

Mais la Ville se dit « préoccupée par l'existence de certains risques d'incendie en raison de plusieurs facteurs constatés sur place, dont la présence de nombreuses tentes qui ne sont pas conçues pour résister à un incendie ou ne pouvant ralentir la propagation d'un incendie, des contenants d'essence pour alimenter une génératrice, des bouteilles de propane et des appareils de cuisson ».

« L'absence d'allées aménagées entre les tentes permettant aux pompiers, policiers ou ambulanciers d'avoir accès au site en cas d'urgence fait également l'objet de préoccupations », a expliqué M. Nunez. 

« Pour ce qui est de la salubrité des lieux, les cols bleus de l'arrondissement s'assurent de vider les poubelles régulièrement et uncontremaître fait la tournée du square régulièrement », a-t-il ajouté.

source : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2011/10/20/001-indignes_

 

_____________________________________

 

Grèce: 50 000 personnes manifestent alors que le parlement adopte les mesures d'austérité

Des dizaines de milliers de protestataires sont à nouveau descendus dans la rue aujourd'hui. <br />
Photo : La Presse canadienne (photo) Lefteris Pitarakis/AP
Des dizaines de milliers de protestataires sont à nouveau descendus dans la rue aujourd'hui. 
Plus de 50 000 personnes sont descendues dans la rue aujourd'hui à Athènes pour dénoncer les mesures d’austérité, qui ont été adoptées dans la soirée par les députés, alors que le pays était paralysé pour le deuxième jour consécutif par une grève générale. 

Des violences ont éclaté durant la manifestation faisant un mort et des dizaines de blessés.

Le Parlement grec a adopté ce soir (heure d'Athènes) les nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers internationaux d’Athènes malgré la défection d’une députée de la majorité socialiste.

L’ancienne ministre du Travail Louka Katseli a voté contre une disposition du texte, l’article 37, qui réduit les droits de négociations collectives. La députée avait annoncé un peu plus tôt qu’elle ne soutiendrait pas cet article.

Au lendemain d’une grande manifestation à Athènes qui a réuni plus de 100 000 personnes, des dizaines de milliers de protestataires sont à nouveau descendus dans la rue aujourd'hui, se rassemblant place Syntagma, devant le Parlement, dans le centre de la capitale.

Le vice-président du Parlement grec Anastasios Kourakis a annoncé le décès d’une personne lors de la manifestation. Un syndicat qui assurait le service d’ordre du rassemblement a déclaré que la victime était un de ses adhérents, l’identifiant comme un ouvrier du bâtiment de 53 ans.

Selon des sources hospitalières, l’homme a succombé à une défaillance cardiaque et au moins 74 personnes ont été blessées après que des centaines de jeunes émeutiers eurent attaqué les manifestants à coups de cocktails Molotov et de pierres. Certains des blessés ont été touchés à la tête. Trente personnes ont été interpellées, a indiqué la police.

Sommet crucial

Alors qu’un sommet européen crucial est prévu dimanche sur la crise de la dette dans la zone euro, le Parlement grec devait se prononcer sur chaque article du projet de loi contenant les nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers internationaux d’Athènes. Le texte a été approuvé dans son principe par les députés mercredi soir par 154 voix contre 141, mais son adoption définitive dépendait du vote d'aujourd'hui.

Le gouvernement socialiste du premier ministre Georges Papandréou ne disposait que d’une majorité de quatre sièges au Parlement avant la défection de Mme Katseli. M. Papandréou a décidé d’exclure l’élue du groupe socialiste au Parlement, ramenant sa majorité parlementaire à 153 sièges.

Avant le vote, le ministre des Finances Evangelos Venizelos avait lancé un appel véhément aux députés socialistes et de l’opposition. «Si la loi n’est pas adoptée, y compris chacun des articles qu’il contient, notamment ceux que (les créanciers de la Grèce) et les membres de la zone euro considèrent comme une nécessité symbolique et politique, ce ne sera pas la peine que j’aille à la réunion de l’Eurogroupe vendredi ou que le Premier ministre (aille) au sommet (européen) de dimanche.»

«Le pays sera exposé au danger d’un développement non rationnel et servira à nouveau de bouc émissaire sur lequel seront rejetés les insuffisances historiques, politiques et institutionnelles de l’Europe», a-t-il également averti.

Le plan d’austérité comprend de nouvelles hausses d’impôts, baisses des salaires et des retraites, ainsi qu’une suspension avec traitement réduit de 30 000 des plus de 750 000 salariés du secteur public et le gel des conventions collectives.

La Grèce attend le feu vert officiel cette semaine au versement de la prochaine tranche de 8 milliards d’euros du prêt de 110 milliards consenti en mai 2010 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Sans cette aide, le gouvernement a annoncé que l’État ne pourrait plus verser les salaires des fonctionnaires et les retraites à la mi-novembre.

Si elle obtient l’accord des dirigeants européens, cette nouvelle aide pourrait être versée début novembre, selon les inspecteurs de la «troïka» (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) chargés d’évaluer les mesures d’austérité adoptées par la Grèce.
_________________________________
 Le « Printemps occidental » : Les «indignés» relèvent la tête

 

Chems Edddine Chitour

quote-left.gif

Une grande misère parmi les hommes, c'est qu'ils savent si bien ce qui leur est dû et qu'ils sentent si peu ce qu'ils doivent aux autres


quote-right.gif

Saint François de Sales

Le ras-le-bol mondialisé est une réalité. Si les médias aux ordres ont soigneusement étouffé les révoltes des sans-voix mais pas sans droits dans les pays occidentaux, nous voulons à travers cette contribution amplifier, malgré l'étouffement, cette rumeur qui enfle pour un ordre plus juste. C'est d'ailleurs un juste échange de bons procédés.

Pendant près de neuf mois, les médias aux ordres se sont occupés des Arabes - poussant la sollicitude à donner un nom à des jacqueries savamment entretenues, le vocable de printemps arabe- avec l'affection d'une Alma mater, en entretenant çà et là le feu de la discorde allant jusqu'à créer des informations imaginaires. Nous allons pour notre part, par respect pour celles et ceux qui galèrent dans les pays occidentaux leur souhaiter un printemps pour les révoltes légitimes qu'ils mènent.

On se souvient que Stephane Hessel, humaniste résistant, ambassadeur, rédacteur de la Déclaration des Droits de l'homme, s'était indigné et l'avait fait savoir dans un petit fascicule: «Indignez-vous!» Tiré à des dizaines de milliers d'exemplaires, il a fait mouche car devant l'anomie du monde, les motifs d'indignation ne manquent pas. Avec le philosophe Edgar Morin, il vient de «récidiver» dans un petit ouvrage. Stéphane Hessel et Edgar Morin marient leur ardeur juvénile et leurs réflexions dans un manifeste, Le chemin de l'espérance, qui préconise insurrection des consciences et exigence citoyenne, socles selon eux d'une«politique du bien-vivre».

« L'ouvrage écrit à deux,  est un manifeste d'indignation de dénoncer le cours pervers d'une politique aveugle qui conduit au désastre, d'énoncer une voie politique de salut public et d'annoncer une nouvelle espérance», soulignent ces deux symboles de la Résistance et amis de longue date. «Nous ne proposons pas de pacte aux partis existants», insistent-ils. «Nous souhaitons contribuer à la formation d'un puissant mouvement citoyen, d'une insurrection des consciences qui puisse engendrer une politique à la hauteur de ces exigences».

Ils appellent à dépasser les clivages idéologiques pour trouver des solutions. Ils définissent ainsi quatre sources pour «alimenter la gauche: la source libertaire, la source socialiste, qui se concentre sur l'amélioration de la société; la source communiste, qui se concentre sur la fraternité communautaire. Ajoutons-y la source écologique, qui nous restitue notre lien et notre interdépendance avec la nature et plus profondément notre Terre-mère, et qui reconnaît en notre Soleil la source de toutes les énergies vivantes.»(1)

Ces combats pour la survie

On pensait naïvement dans les pays du Sud que les citoyens du Sud avaient le « monopole de la détresse ». En fait, il n'en n'est rien. La détresse, en un mot, la mal-vie, est mondialisée. A contrario, justement dans les pays du Sud, il y a des super-citoyens qui n'ont rien à envier aux citoyens des pays riches très riches, voire très riches. Je dis souvent à mes élèves ingénieurs que la consommation algérienne est faible (1000 kWh/hab /an) mais dans certaines villes, voire dans certains quartiers, la consommation est dix fois plus importante, elle n'a rien à envier à celle des pays européens. La mal-vie est telle en Occident, que de plus en plus, les citoyens protestent contre cette mondialisation-laminoir qui fait par exemple cadeau aux banques qui sont renflouées avec l'argent des contribuables en mutualisant les pertes, privatisent leurs profits au profit d'une oligarchie de sangsues qui pensent être éternels intouchables, voire prendre avec eux leurs fortunes le jour du grand départ...

A ce sujet,  le professeur Jules Dufour écrit: «Un examen attentif de l'ensemble des activités planétaires, en 2011, nous fait saisir assez rapidement que l'ordre mondial imposé par les forces impérialistes dicte de plus en plus la conduite des affaires mondiales et a dépassé les limites du tolérable pour être maintenant qualifié comme celui correspondant à un système injuste et infâme généralisé. En effet, les conséquences économiques et sociales de la crise financière qui affecte l'économie des États-Nations partout dans le monde se caractérise par une diminution marquée des avoirs collectifs, un affaiblissement des institutions nationales et une gouvernance de plus en plus orientée et dominée par les plus puissants. Le pouvoir des peuples s'effrite jour après jour et le droit et la justice sont remplacés peu à peu par la répression économique, la violence armée et l'imposition de la loi des plus forts. La gestion de la crise économique et financière en Europe en est la plus parfaite illustration avec l'application du processus d'une soumission totale aux impératifs du «Marché».(2)

La réponse aux attaques des grands pouvoirs financiers contre les peuples prend forme peu à peu dans tous les pays gravement affectés en Amérique du Nord et dans la plupart des pays de l'Union européenne. Les peuples se lèvent sous tous les azimuts. Le déploiement de manifestations publiques organisées dans la mouvance du mouvement des «Indignados» dans les rues des grandes agglomérations urbaines comme Lisbonne, Rome, Madrid et Athènes prend de l'ampleur et pourrait ouvrir la voie à un soulèvement massif des populations appauvries, déshéritées et de plus en plus vulnérables de l'ensemble de la planète, sans oublier les émeutes de la faim.

Devant cette ruée vers la justice, la réplique des forces impériales ne s'est pas fait attendre en appliquant une répression sanglante avec des arrestations arbitraires, des violences féroces contre les manifestants, notamment à Athènes, et l'emprisonnement de milliers de citoyens innocents. Il faut sans cesse avoir à la mémoire les dommages considérables infligés depuis des siècles à l'humanité par les protagonistes qui édifient et font prospérer les empires. (...) L'unanimité recherchée par l'Occident dans l'édification d'un monde unipolaire stable et soumis sera de plus en plus difficile à obtenir. Le bloc Russie-Chine semble se manifester de façon plus nette et on observe une fermeté de plus en plus affirmée de plusieurs pays contre l'imposture institutionnalisée de l'hégémonie d'un capitalisme mondialisé, système qui veut contrôler l'agenda des activités économiques et politiques de tous. (...) Selon Gray, le bloc Russie-Chine pourrait d'ici quelques années se poser comme «puissance alternative à l'hégémonie américaine.»(2)

A juste titre, Jules Dufour fait un constat d'échec concernant les organisations internationales: «Les organismes onusiens et les organisations non gouvernementales sont souvent placés dans un contexte qui ne leur permet pas d'exercer une action déterminante pour le développement d'un monde juste et solidaire. (...) La marche et le siège des «indignés» dans les villes européennes sont, pour nous, une indication que les peuples de la Grèce, du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie commencent à comprendre que leur avenir et l'avenir de leurs enfants sont sérieusement compromis et menacés.»(2)

Les indignés de par le monde

On dit que  dans plus de soixante dix pays, les « citoyens d’en bas » s’indignent et le font savoir . Ainsi les citoyens de Russie, confrontés eux aussi à la "rapacité" et à la "corruption" des élites, sont concernés par la mobilisation du 15 octobre, estime un expert en économie. Selon lui, leur "passivité" est un mythe."Occupy Wall Street" est un mouvement de résistance de gens de diverses couleurs, sexes et convictions politiques, sans meneurs. "La seule chose que nous avons tous en commun, c'est d'être ces 99% qui se refusent à tolérer plus longtemps la rapacité et la corruption des 1% restant. Nous employons la tactique révolutionnaire du printemps arabe pour atteindre nos objectifs et prônons la non-violence afin d'assurer une sécurité maximum de tous les participants". Voilà ce que veulent et ce qui distingue les manifestants new-yorkais (3)
 

« (…) Il s'agit poursuit, Alexeï Mikhaïlov d'un mouvement de protestation contre l'aide publique accordée aux grandes entreprises et aux banques, avec de l'argent prélevé sur le budget de l'Etat ou émis par le biais d'obligations qui vont engendrer de l'inflation. Ces gens sentent bien que quelque chose ne tourne pas rond. Les banquiers touchent à nouveau d'énormes bonus, tandis que le citoyen ordinaire ne se sort toujours pas de ses problèmes d'emploi, de salaire, de remboursements de crédits avec leurs taux d'intérêts qui grimpent. Ils veulent que le personnel politique et les banquiers entendent cette idée simple : "Ça ne peut plus durer". Quant à indiquer des solutions, ce n'est pas le problème du mouvement. Il se contente de faire du bruit et d'exprimer des revendications ».(3)
 
En France, le député socialiste propose une solution: Arnaud Montebourg propose une mise sous tutelle des banques: au centre de son projet: la démondialisation. «La mondialisation c'est la mise en concurrence, la démondialisation c'est le contraire», simplifiait le candidat lors de l'un de ses derniers meetings avant le premier tour. Cette prise de conscience planétaire touche l'Europe dans son ensemble et les Etats-Unis. Ainsi, les militants "anti-Wall Street" entament leur 4e semaine d'occupation d'une place au coeur du quartier financier de New York au moment où ce mouvement de protestation hétéroclite s'enracine également dans d'autres villes américaines. Selon le site "Occupons ensemble", qui se présente comme un site "informel" recensant aux Etats-Unis les actions similaires à celle lancée à New York, des occupations avaient lieu dans quelque 68 villes du pays samedi, dont Washington, Los Angeles, Chicago, Miami ou Dallas.

Après trois semaines de protestation à New York, les manifestants ont étonné les sceptiques et réussi à attirer l'attention du président américain Barack Obama et de ses opposants républicains grâce à leur sens de l'organisation, leur persévérance et leur capacité à étendre le mouvement. Branchés sur les nouveaux réseaux sociaux sur Internet, ils se sont avérés capables de lever des milliers de dollars pour approvisionner leur campement et d'éviter d'importants débordements lors de leurs manifestations régulières.(4)

La nature du «printemps» occidental?

On dit que l’indignation occidentale a commencé à Seattle en 1999, elle a été catalysée par la débâcle financière de 2008 qui a laminé les espérances de millions d’européens notamment  les restrictions « les douze  travaux d’Hercule » imposés à chaque grec(que) en vain, le ras le bol des Espagnols dès le 15 avril qui ont pris exemple sur la place Tahrir en Egypte.  

Avec perspicacité, une contribution sur le forum des démocrates met en exergue le « printemps occidental ». L'éclatement de la bulle immobilière américaine en 2008 impose aux Etats européens d'adopter des plans de rigueur et ce, qu'ils appartiennent ou non à l'Union européenne, ou non à la zone euro. Preuve que la Grèce n'est pas le seul mauvais élève. Chacun constate également que la «théorie des dominos», rejetée au 1er trimestre 2010, crainte au second, est aujourd'hui fondée tant pour les Etats que pour les banques. Ainsi, la théorie de l'interdépendance des Etats nous confirme que tout pays confronté à une crise financière impose à ses partenaires économiques les répercussions de ses propres difficultés.

« Oui, nous vivons dans un monde globalisé où nos économies dépendent les unes des autres. La première limite de cette proposition réside dans le fait que toute politique d'allongement des cycles d'austérité (pour les rendre moins violents) signifierait que le Politique accepte, officiellement, de sacrifier une génération. Mais n'est-ce-pas ce que constatent de nombreux jeunes à travers l'Europe avec l'expression des «Indignés». Et plus largement, n'est-ce-pas ce que constatent l'ensemble des générations confrontées à la crise... l'échec de la mondialisation. La deuxième limite réside dans le fait que l'économie ne peut, seule, répondre à la crise morale imposée par ceux qui placent l'argent et non l'Homme au centre de leurs préoccupations. (...) En 2011, chacun peut se demander quelle sera la nature de notre «printemps» occidental? »(5)  
  
Il en est de même de l’indignation en  Italie: «Vous voulez des esclaves, vous aurez des rebelles», tel est le slogan des manifestants. Le succès des manifestations contre le plan d'austérité du gouvernement Berlusconi, le 6 septembre, révèle une volonté populaire de changement, estime le quotidien d'inspiration communiste. On apprend que la Grèce faisait face à une nouvelle vague de mouvements sociaux alors que le gouvernement venait d'achever les discussions avec la troïka (UE-BCE-FMI). Avec une dette de 350 milliards d'euros, la Grèce est virtuellement en cessation de paiement même si on lui réduit une partie de la dette avec des agios à 20%. Pour Russia today la Grèce est «l'agneau sacrificiel» de la zone euro.
  
Jules Dufour conclut sur le rôle négatif des médias au service des lobbys qui font dans la diversion: «Les médias ont, quant à eux, cherché à minimiser ce phénomène en le considérant comme étant la manifestation d'une certaine frustration ou d'un mécontentement. Il nous semble évident qu'il s'agit de la première phase d'une révolte ou d'une insurrection appréhendée qui pourrait se produire dans un avenir rapproché si les tendances lourdes de la dégradation ou de la détérioration de l'économie mondiale continuent de se développer.»(2)

Le rôle diabolique des médias contre les faibles
 
Il est curieux de constater que les « médias mean stram »   si promptes à juger à dénoncer les pays où l’information n’est pas libre – croisades par exemple de reporters sans frontières- font preuve d’un silence assourdissant s’agissant  de rapporter simplement les faits concernant les dérives des pouvoirs occidentaux en terme de liberté de la presse , obéissant ce faisant aux injonctions sans appel des pouvoirs. Nous l’avons vu avec les repressions des émeutes au Royaume Uni, émeutes qui décrivaient un ras le bol, nous l’avons vu Espagne berceau de l’indignation du « printemps occidental »,nous le voyons toujours comme un fait divers réduit àsa plus simple expression aux Etats-Unis, à telle enseigne que les médias « organiques » minimisent la portée symbolique de ce ras le bol planétaire faisant mine de ne pas comprendre les raisons de ces soulèvements.

Nous lisons : «Les médias ne comprennent rien à "Occupons Wall Street." Les journalistes portent un regard rempli de mépris sur les "indignés" américains qui manifestent à New York. Preuve qu'ils ne comprennent rien à l'époque», estime un théoricien des médias. Depuis le début [le 17 septembre] du mouvement anticapitaliste d'occupation de Liberty Plaza, à proximité de Wall Street, les journalistes de télévision semblent déterminés à présenter la réalité comme le fait d'une génération de«cinglés paresseux et incapables de tenir un discours cohérent». Des propos aussi condescendants que réducteurs. (...) Certains journalistes se croient néanmoins obligés de faire remarquer que ces gamins dénoncent en effet les grands groupes américains tout en tweetant depuis leur iPhone. Quand on déplore les excès des entreprises, on serait censé couper tout lien avec les biens que produisent les grands groupes - quel raisonnement simpliste! (...)(6)

Pour Ahmed Halfaoui, pointant lui aussi, le rôle négatif des médias, le printemps pousse partout même si les médias n'en rendent pas compte. Ecoutons-le: «Des Arabes et assimilés, dans ce conglomérat politico-idéologique en perdition, on n'invoque plus cette année que ce «printemps» comme nécessité quasi biologique. (...)D'ailleurs, il y a des «printemps» qui poussent sous le givre, du Pacifique à l'Oural, et dont on parle le moins possible. Ceux-là, ils sont indésirables. (...) Il n'a pas beaucoup de chance de s'accomplir, mais il a le mérite de désigner l'amont du glacier. Wall Street, ce quartier d'où partent toutes les influences qui déterminent la famine ici, le chômage à côté ou la faillite là-bas. Ce qui n'a pas manqué c'est que «Occupy Wall Street» se transforme en «Occupy Together» en s'étendant à des dizaines de villes des Etats-Unis, dont les banques sont devenues des centres de convergence. Malheureusement, les tabassages et les arrestations ne trouvent personne pour les dénoncer comme il se doit, comme on a pris l'habitude de voir. Les maîtres du monde ne tolèrent pas que chez eux on fasse comme chez les «Arabes». On ne joue pas avec ça. Les insurgés de Grande-Bretagne l'ont su à leur détriment, ceux de Grèce l'apprennent tous les jours et les travailleurs forcés de Hongrie n'y pensent même pas (...)»(7)

Le Monde nous apprend que  « Les "Indignés" de la planète manifestent samedi 15 octobre. De la City de Londresà Wall Street en passant par la Puerta del Sol de Madrid, des milliers de personnes vont exprimer leur mécontentement et demander de nouveau la "démocratie réelle" dans plus de 700 villes. Aujourd'hui, les revendications des "Indignés" sont les mêmes à l'échelle de la planète. Tous exigent une société "éthique", "plus démocratique" et où les préoccupations des sans grade seraient mieux prises en compte par les différents pouvoirs. De nationales, les revendications des "Indignés" sont devenues globales. Retour sur un mouvement qui ne cesse de prendre de l'ampleur. (…) A l'image du printemps arabe, le mouvement des "Indignés" se structure surInternet. On ne compte plus les sites recensant la moindre action. Mais, rançon de son esprit démocratique, égalitaire et international, les "Indignés" peinent à faire émerger un leader, véritable caisse de résonnance de leurs revendications ». (8)

En définitive, comment ne pas donner crédit à un rapport secret «le rapport Lugano», conçu par des experts américains. Dans cette apocalypse annoncée et qui selon le juste mot de Susan George, les experts sont les légionnaires de la mondialisation, il est recommandé aux grands de ce monde, de favoriser dans les pays vulnérables l'émiettement identitaire et la fragmentation, de telle façon «à ce que les intéressés passent plus de temps à se demander ce qu'ils sont que de se mettre au travail». (9)

Le retour de manivelle est brutal, le mal touche en profondeur les couches vulnérables des pays occidentaux qui vivent  à leur façon «leurs printemps» . Il est a espérer que l’immense coordination- protestation qui aura lieu ce samedi pourra enfin, faire entendre aux grands de ce monde, que les peuples n’en peuvent plus et qu’un autre monde, où l’homme retrouve sa dignité ,est possible. Il y va de la survie de l’humanité.

 _________________________

1. Stéphane Hessel et Edgar Morin Le chemin de l'espérance Edits Fayard,28.09.10
David Naulin Indignés, Stéphane Hessel et Edgar Morin prônent l'espérance 5 octobre 2011

2. Jules Dufour (http://www.mondialisation. ca/index.php?context=va&aid=7696) 10.10.2011
 
3. Alexeï Mikhaïlov : Les Russes aussi sont concernés  (EPIcentre, Centre d'études économiques et Gazeta.ru http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/14/les-russes-aussi-sont-concernes14.10.2011

4. http://www.liberation.fr/depeches/01012364632-etats-unis-les-anti-wall-street-entament-leur-4e-semaine-de-protestation

5. http://lesdemocrates.fr/2011/07/21/quelle-sera-la-nature-de-notre-%C2%AB-printemps-%C2%BB-occidental/

6. Douglas Rushkoff CNN
http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/10/les-medias-ne-comprennent-rien-a-occupons-wall-street 10.10.2011

7. A Halfaoui http://www.lesdebats.com/editions/101011/les%20debats.htm

8.http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/15/la-planete-des-indignes-manifeste-dans-plus-de-700-villes_1588071_3224.html

9. Susan George: Les légionnaires de la mondialisation. Le Monde diplomatique. 2002.

source : http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-5003.html

 


 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : thala solidaire.over-blog.com
  • : ThalaSolidaire est dédié à la ville de Thala, ville phare de la Révolution tunisienne. Thala est une petite agglomération du centre-ouest de la Tunisie. Elle est connue pour son histoire antique, ses sources, ses carrières de marbre, devenues une sorte de tragédie écologique et économique, sa résistance et sa misère. Thala solidaire a pour objectif de rassembler toutes les voix INDIGNÉES pour donner à cette terre ainsi qu'à toutes autres terres un droit à la vie et à la dignité…
  • Contact

Recherche

Vidéos

Catégories