La ville de Thala n’a pas la mémoire courte. Elle se souvient de Grira Ridha (nommé ministre de la défense par Ghannouchi) lorsqu’il avait la charge du ministre des «Domaines d’État» sous le régime de Ben Ali. Cet individu a été au centre de plusieurs cas de corruption et de pillage des richesses de marbre de Thala en association avec Imad Trabelsi et certains nouveaux riches de cette région. Thala a souffert des vols perpétrés sur ses richesses naturelles, de la destruction honteuse de son paysage écologique. Et la voici maintenant, après avoir perdu de nombreuses victimes assassinées par le régime criminel, face à face avec ce même Grira, dans l’habit du général. Nous n’acceptons jamais cet individu, même s’il nous faut verser encore notre sang. Car Thala n’est pas une ville… Thala est la misère… Thala, ce sont les égouts éventrés… Thala, ce sont l’hépatite C et les jeunes abandonnés par les hommes et les dieux dans les bras de la drogue et le désespoir…
Depuis à peine deux ans, Thala a perdu 6 à 7 jeunes immolés et un suicide…. Personne n’a entendu sa détresse… Même son centième anniversaire fut fêté ailleurs, loin de sa terre, dans une salle cossue de la Capitale (Tunis) où s’y retrouvèrent ses «intellectuels» et ses nouveaux riches et quelques vautours du clan trabelsi pour arroser la soirée à l’honneur de Thala l’absente… Thala qui n’a plus que ses ruelles noires et chargées de chagrins… et une usine «maudite» qui est entrain, par les tonnes de poussières polluantes qu’elle déverse dans le ciel, de causer de nombreuses maladies pulmonaires…
Aujourd’hui, Thala a repris sa voix, certes à travers le sang de ses jeunes et les larmes de ses mères… mais elle l’a repris tout de même. C’est pourquoi Thala n’acceptera jamais ni Grira, ni les cadres du RCD, ni la mort lente…
Vive la révolution… Vive Thala… Vive la Tunisie…
Noureddine et Kalil Bourougaa, 19 janvier 2011... Québec
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